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Environnement Urbain
Urban Environment
Urbanisme et développement durable
Urban Planning and Sustainable Development
Mario Gauthier
Urbanisme et développement durable
Urban Planning and Sustainable Development
Volume 3, 2009
URI : https://id.erudit.org/iderudit/037596ar
DOI : https://doi.org/10.7202/037596ar
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Éditeur(s)
Réseau Villes Régions Monde
ISSN
1916-4645 (numérique)
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Gauthier, M. (2009). Urbanisme et développement durable. Environnement
Urbain / Urban Environment, 3, 0–0. https://doi.org/10.7202/037596ar
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Dossier
thématique
Urbanisme
et développement
durable
Numéro
special
Inondations
en milieux
urbains et périurbains
Urban
planning
and
sustainable
development
Special
Issue
Flooding in urban and suburban areas Special Issue
URBANISME ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
LIMINAIRE
Au cours des dernières décennies, le concept de
développement durable s’est imposé comme un
nouvel impératif de l’action publique urbaine et
métropolitaine, touchant ainsi les conceptions et les
pratiques de l’aménagement du territoire et de
l’urbanisme. Le terme « ville durable », de même que
l’expression « développement urbain durable », sont
maintenant fréquemment utilisés pour désigner à la
fois des intentions et des idéaux qui relèvent de
l’utopie politique et des pratiques d’aménagement et
d’urbanisme qui se veulent innovantes (Da Cunha et
al., 2005; Mathieu et Guermond, 2005). Malgré cela,
il est permis de se demander si le développement
durable peut renouveler l’aménagement et
l’urbanisme et à quelles conditions (Guermond,
2006; Gauthier et al., 2008). Le développement
durable
peut-il
revitaliser
l’urbanisme?
La
planification urbaine et métropolitaine peut-elle être
renouvelée par le développement durable? Les
professionnels de l’aménagement du territoire et de
l’urbanisme sont-ils en voie de remettre en cause
leurs pratiques planificatrices pour prendre en
compte les principes du développement durable?
Quelle est la portée réelle des expérimentations
pratiques en matière de développement urbain
durable aux différentes échelles territoriales
(métropoles, régions urbaines, villes moyennes, ...)?
Répondre à ces questions, implique de prendre au
sérieux le concept de développement durable,
d’accepter son essence utopique et de développer
une démarche interdisciplinaire pour appréhender
l’objet (Mathieu, 2006). Cela implique également une
réflexion sur la construction d’une interdisciplinarité
qui réponde aux exigences de l’action publique et
aux besoins des sociétés modernes, ce qui renvoie à
des enjeux d’articulation entre la recherche et
l’action et de redéfinition des rapports entre
sciences et sociétés (Gauthier, 2006). Les textes
rassemblés dans ce numéro thématique sur le thème
« Urbanisme et développement durable » s’inscrivent dans cette perspective qui vise à prendre au
sérieux les concepts de « ville durable » et de
« développement urbain durable » en multipliant les
perspectives tant sur le plan théorique et
conceptuel, que sur le plan méthodologique. Le
numéro rassemble sept contributions abordant
diverses thématiques associées à l’urbanisme et au
développement durable et qui s’appuient essentiellement sur des études de cas de villes
canadiennes et européennes.
Le numéro s’ouvre avec une contribution
portant sur un instrument de densification urbaine,
le Coefficient d’occupation des sols (COS), qui a fait
l’objet de débats publics au moment de l’élaboration
du Plan local d’urbanisme de Paris (2001-2006). Dans
cet article, David Guéranger et François-Mathieu
Poupeau nous rappellent d’abord que le thème de la
« ville durable » s’accompagne de nouveaux mots
d’ordre : devant le phénomène de l’étalement urbain,
il faut dorénavant densifier la ville, reconstruire la
ville sur elle-même et mettre en œuvre la « ville
compacte ». Le COS est un outil technique de
régulation de la densité urbaine développé en France
à la fin des années soixante. Considéré par certains
« experts réformateurs » comme étant dépassé et
inefficace, cet outil de planification urbaine, qui
fournit une mesure simple de la densité, a été
fortement critiqué, entre autres, en raison de sa
piètre performance à lire le monde urbain. En
retraçant les principaux débats entourant les projets
de réforme de cet instrument d’action publique, les
auteurs montrent à quel point le COS est « un outil
qui résiste à sa réforme ». Guéranger et Poupeau
montrent en effet que cet outil technique est
intrinsèquement lié à l’histoire de l’urbanisme à Paris,
ce qui rend très difficile sa réforme, malgré les
volontés de certains spécialistes et élus locaux.
L’article met notamment en exergue la victoire du
monde de la protection paysagère et de la qualité de
vie en faveur du statu quo sur celui du renouvellement urbain et du pragmatisme davantage
favorable au renouvellement des pratiques et des
conceptions de l’urbain. Le principal intérêt de
ENVIRONNEMENT URBAIN / URBAN ENVIRONMENT, volume 3, 2009, p. II à V
EUE y Urbanisme et développement durable y III
l’article est de démontrer avec éloquence que la
thématique de la ville durable est soumise, dans une
certaine mesure, à une incontestable résistance au
changement ainsi qu’à la difficulté de renouveler les
pratiques professionnelles et les façons d’appréhender la ville.
La coordination entre les politiques urbaines de
transport et d’urbanisme représente un autre enjeu
de taille qui interpelle les élus locaux et les
professionnels des grandes villes et métropoles
contemporaines. À partir d’une analyse comparative
d’expériences concrètes menées dans les grandes
villes suisses de Bâle, Berne, Genève et Lausanne,
Vincent Kaufmann et Fritz Sager portent leurs
regards sur l’articulation entre le développement
urbain et les politiques locales de transport. Dans la
continuité de leurs travaux antérieurs (Kaufmann et
al., 2003; Kaufmann et Sager, 2006), les auteurs
examinent les diverses facettes de l’articulation entre
transport et urbanisme. Ils constatent d’abord que
les villes de Berne et Bâle sont deux agglomérations
dont l’urbanisation est plus compacte que celles de
Genève et de Lausanne et ils se demandent ensuite
« dans quelle mesure est-ce le reflet d’une meilleure
coordination entre les politiques d’aménagement et
de transport ? ». Cet examen croisé des politiques
locales de quatre agglomérations suisses leur permet
d’identifier des facteurs clés de succès, qui ont trait,
entre autres, à la morphologie urbaine, au
fonctionnement des institutions supra-locales, aux
décisions politiques passées et à d’autres facteurs liés
à la culture politique locale. Leur regard analytique et
empirique sur la situation des villes suisses est
détaillé et nuancé, ce qui contribue à accroître nos
connaissances sur la variété des situations locales.
L’intérêt et l’apport de l’analyse résident également
dans l’approche méthodologique développée qui
s’inscrit dans une perspective historique et
multicritères visant à expliciter la diversité des
pratiques locales. Les résultats de la recherche,
même s’ils sont relativement exploratoires, ont une
portée pratique indéniable. Ils contribuent à articuler
les rapports entre connaissances scientifiques et
action publique urbaine.
L’article de Hannah Maoh et Pavlos
Kanaroglou s’intéresse également à la question de
l’articulation entre l’aménagement urbain et les
transports, mais cette fois-ci, sous l’angle du
développement d’un outil de simulation conçu pour
évaluer la durabilité urbaine. Cet outil de simulation,
qui est appliqué à deux villes canadiennes, soit
Hamilton en Ontario et Halifax en Nouvelle-Écosse,
consiste essentiellement à apprécier les progrès vers
la durabilité urbaine à l’aide d’un système
d’indicateurs
environnementaux,
sociaux
et
économiques. L’article présente un cadre général
d’évaluation permettant d’élargir le champ des
connaissances nécessaires à la planification urbaine et
pave ainsi la voie à des recherches plus
opérationnelles visant à apprécier la durabilité
urbaine des villes canadiennes.
À travers l’étude des politiques d’environnement
et de développement durable à Manchester au
Royaume-Uni depuis les années soixante-dix jusqu’à
nos jours, Vincent Béal examine l’évolution du
traitement des enjeux environnementaux à l’échelle
urbaine. L’auteur, qui s’inscrit dans la continuité des
travaux émanant de la géographie radicale anglosaxonne, cherche à comprendre « comment
l’évolution du capitalisme, les nouvelles formes de
gouvernance et de régulation, ont influencé les
politiques urbaines d’environnement et de
développement urbain durable ». En dressant une
périodisation en trois phases distinctes – Grassroots
Environmentalism, Roll Back Environmentalism, Roll-out
Environmentalism – il cherche à repérer non
seulement les affichages discursifs autour du concept
de développement urbain durable, mais aussi les
configurations et les reconfigurations sociales,
politiques et économiques qui accompagnent
chacune de ces trois phases. Ce travail minutieux,
basé sur une enquête de terrain approfondie, lui
permet d’établir le lien entre les politiques
environnementales
et
les
mécanismes
de
gouvernance urbaine. Deux hypothèses sont ainsi
testées à travers le passage des politiques « d’environnement local » à celles de « développement
urbain
durable » :
la
marchandisation
de
l’environnement comme critère de la compétitivité
des territoires; la transformation du travail des élus
qui déplacent leurs efforts de la compétition
politique vers la production de politiques urbaines.
Selon l’auteur, l’apparition du « développement
urbain durable » a constitué un contexte favorable à
l’émergence d’un traitement entrepreneurial des
enjeux environnementaux qui s’inscrit dans un
contexte d’émergence d’une ère post-démocratique.
L’étude du cas de Manchester, qui est finement
documentée, soulève toutefois la question de la
généralisation des résultats à d’autres villes
européennes et nord-américaines.
L’article de Tanya Markvart discute du rôle que
la théorie politique verte et radicale pourrait jouer
en ce qui a trait aux processus décisionnels en
matière d’aménagement du territoire dans une
perspective de développement durable. Pour ce
EUE y Urbanisme et développement durable y IV
faire, elle dégage d’abord une série de critères
génériques à partir d’une revue critique des travaux
de Dobson (2000) portant sur l’écologisme. Ces
critères génériques sont ensuite confrontés aux
principaux critères de durabilité développés par
Gibson et al. (2005) pour inscrire la pratique de
l’évaluation environnementale dans une perspective
de développement durable. Cette grille d’analyse est
finalement appliquée à l’étude du cas de la Moraine
de Waterloo, à Waterloo (Ontario, Canada), ce qui
permet à l’auteure de conclure que l’écologisme, en
raison de son orientation sur les aspects nonhumain, limite ses habilités à prendre en compte les
facteurs politiques et socio-économiques en matière
d’aménagement du territoire. Selon elle, l’écologisme
ne prend pas suffisamment en compte les critères de
durabilité tels que proposés par Gibson et al. (2005),
dont les disparités entre les riches et les pauvres, les
générations futures, les processus décisionnels
participatifs, les principes de précaution et
d’adaptation, etc.
L’article de Paul L. Nichols traite des aspects
sociaux de la foresterie urbaine. Son texte se
présente comme une réflexion intéressante sur les
rapports entre les projets de revitalisation des
anciennes friches industrielles (brownfields redevelopment) et la foresterie urbaine. L’auteur examine
plus spécifiquement les efforts entrepris par la
Société de revitalisation du secteur riverain de
Toronto pour restaurer et revitaliser les West Don
Lands à Toronto, en centrant l’analyse sur le rôle
que la foresterie urbaine peut jouer sur la création
de liens physiques et sociaux. L’article met l’emphase
sur les bénéfices sociaux des forêts urbaines en
favorisant les interactions sociales et la cohésion des
communautés.
En terminant, l’article de Graham Senft explore la
question de la congestion routière comme facteur
de changement vers la durabilité, un thème qui est
très peu traité dans la littérature portant sur les
transports durables. En prenant comme terrain
d’étude la région métropolitaine de Vancouver
(Metro Vancouver), l’auteur se demande dans quelle
mesure la congestion routière peut-elle contribuer à
changer les comportements individuels et
institutionnels? L’article qui s’appuie sur une série
d’entretiens menés auprès d’acteurs locaux explore
ainsi le potentiel de la congestion routière à agir
comme catalyseur pour contrer la spirale de
l’étalement urbain et pour renouveler les pratiques
planificatrices en matière de transport et
d’aménagement urbain. L’analyse effectuée par
l’auteur tend à démontrer que la région métro-
politaine de Vancouver est marquée par l’existence
de deux discours régionaux et de deux modèles
cognitifs distincts qui oppose le centre urbain aux
régions suburbaines. Selon son analyse, dans le
centre urbain, la conscience sociale envers la
durabilité serait plus développée que dans les régions
suburbaines. En outre, même si les notions de « ville
consciente », de conscience sociale et de
changement demeurent faiblement théorisées, le
principal intérêt de cet article réside dans l’originalité
de la question posée et des pistes de recherches à
conduire sur le thème des conditions favorables à la
mise en œuvre de la « ville durable ».
Mario GAUTHIER, Rédacteur invité
REMERCIEMENTS
La publication de ce numéro thématique sur le
thème « Urbanisme et développement durable » a
bénéficié d’une aide précieuse de l’équipe de
rédaction de la revue, dont mesdames Mélanie
Gauthier et Gabriela Coman ainsi que de l’expertise
de nombreux évaluateurs anonymes des articles
soumis. Nous tenons à remercier sincèrement
toutes ces personnes qui ont contribué à la
publication de ce numéro.
BIBLIOGRAPHIE
Da Cunha, A., P. Knoepfel, J.-P. Leresche et S. Nahrath
(2005). Enjeux du développement urbain durable :
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EUE y Urbanisme et développement durable y V
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du politique au scientifique, Coll. « Indisciplines », Paris,
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Dossier
thématique
Urbanisme
et développement
durable
Numéro
special
Inondations
en milieux
urbains et périurbains
Urban
planning
and
sustainable
development
Special
Issue
Flooding in urban and suburban areas Special Issue
URBAN PLANNING AND SUSTAINABLE DEVELOPMENT
INTRODUCTORY NOTE
The concept of sustainable development has
emerged over the past decades as a new
requirement for urban and metropolitan level public
action, which involves conceptual principles and
practices as applied to land-use and urban planning.
Today, it is commonplace to find the term
“sustainable city” and the expression “sustainable
urban development” cited to denote intentions and
paragons of political utopia and of land-use and
urban planning practices considered to be innovative
(Da Cunha et al., 2005; Mathieu and Guermond,
2005). In spite of this, the question can be raised of
whether sustainable development will be a factor in
renewing land-use planning and if so, under which
conditions (Guermond, 2006; Gauthier et al., 2008).
Can sustainable development help revitalize planning
practices? Can sustainable development be used as a
basis for revising urban and metropolitan planning?
Have specialists in the field of land-use and urban
planning re-examined their practices in light of
sustainable development principles? What is the real
scope of the urban sustainable development
approach at each of the spatial scales (metropolitan,
regional, medium-size cities, etc.)? In providing
answers to these questions, the concept of
sustainable development, including its utopian
character, must be seriously considered, and an
interdisciplinary approach to addressing the object
itself must be developed (Mathieu, 2006). This also
involves thinking about the way interdisciplinarity can
be geared towards both the requirements of public
action and the needs of modern societies, which
more fundamentally raises questions about the
relation between research and action and about the
way to redefine the science and society relationship
(Gauthier, 2006). The papers assembled in this
special issue devoted to the topic of “urban planning
and sustainable development” are in keeping with
the view that the concepts of “sustainable city” and
of “urban sustainable development” are to be
seriously considered from a wide range of
theoretical,
conceptual
and
methodological
perspectives. The seven contributions of this issue
reflect a set of themes related to urban planning and
sustainable development by presenting case studies
of selected Canadian and European cities.
The first paper examines a planning tool for
increasing urban density, the Floor Area Ratio (FAR),
which was at the centre of public debates during the
2001-2006 local urban plan review process in Paris.
Authors David Guéranger and François-Mathieu
Poupeau begin by showing how the theme of
“sustainable cities” has been coupled with operative
watchwords such as reducing urban sprawl through
densification and rebuilding within the city, and
implementing the “compact city”. The FAR was first
introduced in France in the late sixties as a technical
tool aimed at regulating urban density. Some
“reform-minded experts” deem this urban planning
tool to be outmoded and inefficient, offering only a
coarse measure of density, and it has been harshly
criticized for its poor ability in painting a vivid
picture of the urban realm. By providing an overview
of the main debates that have taken place on the
reform proposals regarding this tool of public action,
the authors consider the extent to which the FAR is
“a tool that is able to withstand reform”. Guéranger
and Poupeau illustrate how this technical tool is in
fact intrinsic to Parisian urban planning history,
which makes reform highly unlikely regardless of the
wishes of some experts and local officials. The paper
draws particular attention to the victory by the
landscape protection and quality of life interests who
favoured the status quo over those promoting urban
renewal and pragmatism who were more inclined
towards renewing urban design practices and
conceptual principles. The implications of this paper
are clear. It is showed that the theme of the
sustainable city is, to a certain extent, facing
resistance to change while dealing with the complex
issue of fostering innovation in professional practice
and new ways of understanding the city.
ENVIRONNEMENT URBAIN / URBAN ENVIRONMENT, volume 3, 2009, p. VI à IX
EUE y Urban Planning and Sustainable Development y VII
Another major issue of concern for local elected
officials and professionals working in large
contemporary cities and urban areas is urban policy
coordination between transportation and planning.
Drawing on a comparative analysis of actual
experiences across Basel, Bern, Geneva and
Lausanne, which are Switzerland’s largest cities,
Vincent Kaufmann and Fritz Sager direct their
attention to the relation between urban
development and local transportation policies. The
authors build on their previous work (Kaufmann et
al., 2003; Kaufmann and Sager, 2006) to discuss the
many facets of the relation between transportation
and urban planning. First, they find that the cities of
Bern and Basel are more compact urban areas than
Geneva and Lausanne and then ask “how does this
reflect a better coordination between transportation
and planning policies?” They follow with a cross
analysis of local policies implemented in the four
major Swiss cities. Their aim is to identify the key
elements of success, which include urban
morphology, the functioning of supra-local
institution, past policy decisions, and other factors
related to the local political culture. Their detailed
and well balanced analytical and empirical
perspective on Swiss cities helps deepen our
understanding of the variety of local situations. The
significance and contribution of the analysis lies
equally with the historical and multicriteria
methodology developed to take into account the
diversity of local practices. In spite of their relatively
exploratory nature, the research findings’
implications for practice are obvious as they help
articulate the relations between scientific knowledge
and urban public action.
The paper by Hannah Maoh and Pavlos
Kanaroglou, which also focuses attention on the
relationship between urban and land use planning
and transportation, looks instead at ways to develop
a simulation tool for assessing urban sustainability.
Applied to two Canadian cities, Hamilton, Ontario
and Halifax, Nova Scotia, the primary purpose of the
simulation tool is to estimate progress towards
urban sustainability using a system of environmental,
social and economic indicators. The paper
introduces an evaluation framework in an effort to
broaden the scope of knowledge required for urban
planning and to pave the way for more practical
research which sets out to assess urban sustainability
in Canadian cities.
Through his study of Manchester’s environmental
and sustainable development policies enacted since
the 1970s, Vincent Béal explores the way
environmental issues are being addressed within
cities. Building on the radical geography school of
thought in the UK, the author aims to provide
insight on how the development of capitalism and
the new forms of governance and regulation have
together influenced urban policies on the
environment and on urban sustainable development.
He defines three distinct time periods, namely
Grassroots
Environmentalism,
Roll
Back
Environmentalism, and Roll-out Environmentalism, in
order to identify not only the discursive ways in
which the notion of urban sustainable development
is represented, but also the social, political and
economic configurations and reconfigurations that
characterize these three time periods. Thanks to a
detailed, thorough field study, the author is able to
establish links between environmental policies and
mechanisms of urban governance. He then proceeds
to test two hypotheses by studying the transfer of
policies from a “local environment” to an “urban
sustainable development” perspective: the marketing
of the environment as a basis for competition
between territories, and the shift in the real focus of
elected officials’ efforts from political competition to
urban policy-making. In the author’s view, the arrival
on the scene of “urban sustainable development” has
been a key factor in facilitating the emergence of an
entrepreneurial
approach
to
addressing
environmental issues, which is emerging against the
backdrop of a post-democratic era. This very welldocumented study of Manchester raises the
question, however, of the possibility of generalizing
the results to other European and North-American
cities.
Tanya Markvart’s paper focuses on the
contribution of radical green political theory to
decision-making processes in the area of land-use
planning for sustainable development. In so doing,
she begins by defining a range of general criteria
derived from a critical review of Dobson’s (2000)
writings on ecologism. Distinctions are then drawn
between her set of criteria and the main criteria for
sustainability developed by Gibson et al. (2005) to
integrate environmental evaluation practice into a
perspective of sustainable development. The author
uses the criteria to develop an analytical grid for the
study of the Waterloo Moraine located in Waterloo,
Ontario, Canada. The results of this case study point
to the conclusion that since ecologism refers to nonhuman aspects it is limited in its capacity to take into
account the political and socio-economic factors of
EUE y Urban Planning and Sustainable Development y VIII
land-use planning. The paper shows how ecologism
does not sufficiently address some of the
sustainability criteria developed by Gibson et al.
(2005), including disparities between rich and poor,
future generations, participatory decision-making
processes, the principle of precaution and
adaptation, etc.
The next paper by Paul L. Nichols looks at the
social aspects surrounding urban forestry and offers
an interesting discussion on the relations between
brownfield redevelopment projects and urban
forestry. The author considers more specifically the
efforts made by the Toronto Waterfront
Revitalization Corporation to restore and revitalize
Toronto’s West Don Lands, by focusing attention on
how urban forestry can be used to build physical and
social links. The paper stresses the social benefits
which urban forests provide in the form of social
interactions and community cohesion.
The final paper deals with the issue of traffic
congestion, which is, according to author Graham
Senft, a factor in moving towards sustainability. The
literature on sustainable transportation has barely
touched on this topic. Based on field work
conducted on the Metro Vancouver area, the author
examines how traffic congestion can play a part in
changing individual and institutional behaviours. The
paper draws on a series of interviews with local
actors in order to explore traffic congestion’s
potential to be used as a catalyst for stopping sprawl
in its tracks and renewing transportation and land
use planning practices. Through his analysis of the
Metro Vancouver area, the author reveals the
existence of two discourses at the regional level and
two parallel cognitive models that bring the city
centre into conflict with the suburbs. His analysis
shows that, in terms of sustainability, the sense of
social consciousness is heightened in the centre
compared with the suburbs. Moreover, although
notions such as “the conscious city”, social
consciousness and change are theoretically
ungrounded, the main interest of this paper lies with
the original way in which the question is framed and
how future research efforts could improve
understanding of the basic requirements for building
the “sustainable city”.
Mario GAUTHIER, Guest Editor
ACKNOWLEDGEMENTS
The publication of this special issue on the topic
of “Urban Planning and Sustainable Development”
was made possible through the valuable support of
the journal’s editorial committee, in particular
Mélanie Gauthier and Gabriela Coman, and through
the efforts of the many anonymous reviewers. We
would like to take this opportunity to extend our
thanks for their contributions and commitment.
BIBLIOGRAPHY
Da Cunha, A., P. Knoepfel, J.-P. Leresche et S. Nahrath
(2005). Enjeux du développement urbain durable :
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Paris, INRA Éditions.