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Hands-on! Formation «Matériaux et techniques»

2019

SIK-ISEA organise une formation unique en son genre en coopération avec la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK) et avec le concours de nombreux protagonistes du monde des musées, du marché de l'art et de la recherche.

POINTS DE VUE Hands-on! Formation «Matériaux et techniques» Aujourd’hui encore, l’art n’existe que dans une transposition matérielle spécifique et sous la forme d’une pratique sociale concrète. La composante matérielle de l’œuvre d’art est essentielle pour sa compréhension, et le choix des matériaux et de la technique participe de l’intention artistique. Même les œuvres d’art numériques ne déploient une présence visuelle que sur des écrans, dans des projections ou imprimées sur papier. La perception d’une œuvre d’art peut par ailleurs être modifiée par les processus d’altération ou des interventions ultérieures sur la substance. Et force est de constater que cela concerne encore davantage les nouveaux médias (vidéos ou installations, p. ex.) que les peintures sur bois ou sur toile. SIK-ISEA organise une formation unique en son genre en coopération avec la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK) et avec le concours de nombreux protagonistes du monde des musées, du marché de l’art et de la recherche. Bien que la qualité matérielle de l’œuvre d’art ainsi que son importance soient évidentes, et qu’elles sont par conséquent prises en considération au niveau de l’étude scientifique, du marché de l’art ou du monde des musées, la plupart des diplômés universitaires ne connaissent pas grand-chose, voire quasiment rien, des aspects matériels de l’art. Or, dans de nombreuses pratiques professionnelles, des historiens de l’art disposant de connaissances avérées des techniques et des matériaux de l’art sont requis. C’est le cas en particulier pour les collaborateurs de musées, de collections et d’archives: lorsqu’il s’agit de procéder à l’estimation d’œuvres d’art lors d’une acquisition, de les inventorier et de les conserver dans les règles, de les manipuler lors d’expositions ou en cas de prêts, de préparer d’éventuelles décisions de retraits, mais aussi dans le contexte de recherches sur l’authenticité et la provenance, de solides connaissances techniques sur les matériaux contribuent à accroître la qualité des résultats et à éviter de possibles erreurs ou dommages. ROGER FAYET La même chose vaut pour les activités dans le domaine du commerce de l’art, où des tâches semblables à celles des musées doivent être exécutées. Le nombre souvent élevé des œuvres devant être répertoriées pose en l’occurrence des exigences accrues aux collaborateurs. Alors que dans ces secteurs d’activité, les matériaux ont une grande importance dans la pratique quotidienne, un approfondissement des connaissances en la matière peut également contribuer à développer de nouvelles questions scientifiques et à considérer les hypothèses existantes d’un œil critique. Compte tenu de la demande en historiens de l’art disposant d’une bonne formation de base dans le domaine de la connaissance des matériaux, SIK-ISEA propose depuis 2017 une nouvelle formation continue, «Histoire de l’art appliquée. Matériaux et techniques», en coopération avec la ZHdK. L’objectif est de leur procurer des connaissances approfondies sur les matériaux et les techniques de l’art, 28 POINTS DE VUE en complément de leurs études universitaires, et de renforcer ainsi leurs compétences dans la pratique. Les participants sont ainsi capables de reconnaître les matériaux et les techniques, de les situer dans le temps, de comprendre leur importance pour les questions d’authentification et d’interprétation ainsi que d’identifier d’éventuels besoins en termes de restauration et d’analyse technologique. Ils entrent en contact avec les principaux centres de compétence en histoire et en technologie de l’art de Suisse et rencontrent les experts avérés pour le type d’objet concerné. ILL. 1 Dans l’atelier de restauration de SIK-ISEA: Stefan Schreier commente différents cas de dégâts sur des peintures. Les participants acquièrent en outre des connaissances de base en matière d’expertises et d’estimations et de techniques de restauration/conservation. Ils apprennent les possibilités et les limites des analyses scientifiques et les techniques de photographie numérique d’œuvres d’art. Ils pourront également se familiariser avec le fonctionnement des maisons de ventes aux enchères et des galeries, et recevront des notions en droit de l’art, en éthique muséale et dans le domaine du marché de l’art. Cette formation s’adresse à tous les historiens de l’art qui souhaitent perfectionner leurs connaissances dans le domaine des matériaux et des techniques de l’art et accroître leur savoir-faire pratique. Seuls les candidats ayant accompli des études complètes en histoire de l’art et/ou disposant d’une expérience professionnelle de plusieurs années sont admis; des exceptions pourront être accordées sur dossier. Le nombre des participants est limité à 20 personnes. ILL. 2 Jens Stenger, responsable du laboratoire, parle des méthodes d’analyse en sciences naturelles et de leurs domaines d’application. Cette formation est organisée par SIK-ISEA et les cours ont lieu au siège central de l’Institut à Zurich, ainsi que dans des musées spécialisés et autres institutions partenaires (ILL. 1–3). Les cours sont dispensés par des spécialistes des différentes disciplines – histoire de l’art, sciences de l’information, restauration, chimie, photographie, droit de l’art et muséologie. La formation comprend 30 jours de cours répartis sur deux semestres et est validée par le certificat «Histoire de l’art appliquée. Matériaux et techniques» de SIK-ISEA et le Certificate of Advanced Studies (CAS) du même nom, décerné par la ZHdK. ILL. 3 A la Fondation suisse pour la photographie à Winterthour: les participant·e·s apprennent à distinguer différents procédés et papiers photographiques. Informations complémentaires sur www.sik-isea.ch/formationcontinue 29