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ii
Remerciements
Cette page sera surement trop courte pour remercier toutes les personnes rencontrées,
croisées, côtoyées et aimées durant ces trois années de thèse. Il faut cependant bien se
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limiter, au moins en espace sur une feuille blanche car je pense et j’espère que ceux qui
seront oubliés ou à peine nommés ne m’en voudront pas et savent toute l’estime que j’ai
pour eux. Je commencerai donc par les deux “personnages” qui m’ont donné l’envie, dans
une petite casita verde, de tenter cette aventure. Pascalito et Jean Loup, merci pour votre
disponibilité, votre accueil et votre humanité. Une petite pensée pour la petite Elisa, la
courageuse Angela et pour le Peruano n˚1.
Je remercie bien entendu chaleureusement mes deux directeurs de thèse, Gérard et
Sébastien qui m’ont formée avec grande patience à la géomorphologie et à la recherche.
Merci pour votre soutien. Un merci particulier à la famille Carretier pour son accueil au
Chili. Merci également à Joseph pour sa disponibilité au LMTG. Je n’oublie pas de remercier Christelle et Vincent pour mon initiation au complexe monde de la chimie ainsi que
“Juanito” Vargas pour m’avoir patiemment enseigné à préparer mes échantillons au Chili.
J’ai également une pensée pour tous les étudiants et collègues côtoyés dans les bureaux du LMTG ou de l’Université du Chili, Jean Seb pour les pauses café, Gaëlle pour
les petites infos toujours utiles. Une spéciale dédicace à toute la belle bande de “mastres”
qui égaye toujours autant mon quotidien à Toulouse. Surtout ne changez rien ! Merci les
gars : Choub, Willi, Rominou, Braïce, Wayne, Grenvez, Guich’, Jean Pat, Maxou, Cyssou,
Marco, Croucrou,... et merci les filles : Dinoune, Sarah, miss France, Pupuce, Mélanie,
Fédé, Jungle... La famille Grigoli et Camille ont également allégé avec bonne humeur mon
quotidien durant ces derniers mois de thèse et je les en remercie.
Un GRAND merci à Marcia pour m’avoir accueillie sous son toit, cette thèse et mes
séjours au Chili n’auraient surement pas été les mêmes sans notre belle rencontre. J’ai
également une chaleureuse pensée pour la jolie Carola toujours disponible et attentionnée.
Un grand merci à toute la famille Muñoz-Gomez qui m’a adoptée pendant ces 15 mois
passés au Chili ainsi qu’à Reynaldo et Diana pour leur accueil à l’Université. Reynaldo,
merci de m’avoir fait découvrir la Géologie et les Andes. Gracias a todos queridos chilenos !
Enfin, bien entendu, cette page ne pourrait être tournée sans un grand merci à ma
famille. Particulièrement mes parents et mon frère qui ont toujours été là pour me soutenir,
m’encourager et me motiver. Ma dernière pensée revient à mon soleil de tous les jours. Merci
pour ta patience durant mes longues absences, pour ton soutien inégalé et pour ta bonne
humeur.
iii
Remerciements
Financements
Ces trois années de thèse ont été financées par une allocation de recherche du
ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
L’ANR “ANDES” (ANR-06-JCJC-01100) et l’IRD ont financé la préparation des
échantillons de
10 Be.
Le “Regimiento de Infantería de Montaña 11” à Tupungato
nous a cordialement donné accès au terrain d’entraînement militaire que constitue
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
la majeur partie du piémont de Las Tunas. L’IRD ainsi qu’une bourse d’aide à la
mobilité de l’Université Paul Sabatier (Toulouse) ont financé une partie des séjours
au Chili.
Merci à l’IRD Chili, au département de géologie de l’Université du Chili à
Santiago du Chili, et au LMTG à Toulouse de m’avoir accueillie durant cette thèse.
iv
Résumés
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Français
Les incisions d’un paysage, formant généralement des terrasses, sont interprétées comme les marqueurs de changements climatiques ou tectoniques passé, de
variations de niveau de base ou de rétroactions propres au système. Cette thèse
propose de préciser leur interprétation en étudiant un système montagne-piémont.
Une étude utilisant le modèle numérique CIDRE, a montré que des incisions autogéniques (sans changement climatique ou tectonique) se développaient dans le
système s’il existait un seuil de transport non négligeable et une condition aux limites aval correspondant à une rivière transversale. Les incisions se propagent de
l’apex du piémont vers l’aval et vers l’apex de la montagne. Les rétroactions avec
la montagne sont d’autant plus importantes que le piémont est long. Le couplage
montagne-piémont induit une réponse simple ou complexe du système à un changement climatique selon l’intensité de ce dernier. L’étude de cas naturels a montré
que les taux d’érosion actuels des bassins versants au Chili sont essentiellement
contrôlés par les débits moyens et des seuils de couverture végétale et de pente
moyenne. Le système montagne-piémont de Las Tunas (Sud de Mendoza, Argentine) est incisé en trois niveaux terrasses. La géométrie des terrasses et leur continuité depuis le piémont jusqu’à la Cordillère sont précisées par nos données GPS.
Elles attestent des fortes interactions entre montagne et piémont. Les analyses 10 Be
montrent que les incisions sont reliées aux cycles glaciaires-interglaciaires. Enfin,
les profils de
10 Be
versus profondeur montrent une remobilisation des terrasses
(faiblement pentées et déconnectées) sur plus de deux mètres de profondeur.
v
Résumés
Anglais
Geomorphologic and sedimentary interactions between foreland and
mountain catchments : numerical models and Andean natural case studies.
Climatic or tectonics changes, base level variation or natural feedbacks markers
can be interpreted from terraces formed by landscapes entrenchments. This
study provides improved entrenchment interpretation by focussing on a mountain
catchments-foreland system. Two necessary conditions for permanent autogenic
entrenchment (without climate or tectonic changes) in a catchment-fan system
are defined using the CIDRE digital model. These include a significant transport
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
threshold (critical shear stress) and a downstream boundary condition corresponding to a transversal river. The entrenchments propagate from the fan apex both
upstream to mountain divides and downstream to the fan base. The strength of
feedback with the mountain catchments is dependent on the size of the foreland.
This relationship between mountain and foreland is responsible for simple or
complex responses to the degree of climatic change perturbations. Natural cases
studies show that the current erosion rates of Chilean catchments are essentially
controlled by mean runoff rates combined with mean slope and plant cover thresholds. The mountain catchment-fan system of Las Tunas (Argentina) has been
strongly entrenched in three main terraces levels. Terrace geometry and continuity
from foreland to mountain have been detailed by our kinematic GPS study proving
strong relationships between mountain and foreland.
10 Be
studies has revealed
two significant results : (1) entrenchments are correlated glacial-interglacial cycles
and (2)
10 Be
concentration versus depth profiles show that terrace remobilization
(plane and disconnected surfaces) occurs down to two meters of depth.
Keywords : catchment-fan system, erosion rate, autogenic entrenchment, climate, cosmogenic
10 Be
vi
Table des matières
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Remerciements
iii
Résumés
v
Introduction générale
1
1 État de l’art
7
1.1 Les processus de transport et d’érosion
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
8
1.1.1 Classification des processus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8
1.1.2 Prise en compte des échelles d’espace et de temps . . . . . . . . 12
1.2 Les moteurs d’incision et de transport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.2.1 Les moteurs principaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.2.2 Les lois physiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.3 Le système montagne-piémont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.3.1 Etudes sur les bassins versants montagneux . . . . . . . . . . . 25
1.3.2 Le piémont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.3.3 Le couplage montagne-piémont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Approche numérique
36
2 Dynamique érosive dans un système montagne-piémont : Incision sans
changement climatique ou tectonique.
39
2.1 Résumé de l’article . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.2 Article publié dans le journal Geomorphology
. . . . . . . . . . . . . . 41
3 Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
3.1 Introduction
57
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.2 Dynamique sédimentaire d’un piémont unique . . . . . . . . . . . . . . 58
3.2.1 Présentation
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
vii
TABLE DES MATIÈRES
3.2.2 La dynamique du piémont unique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
3.2.3 Prise en compte de l’érosion latérale
. . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.2.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.3 Evolution d’un système avec une topographie initiale marquée . . . . . 67
3.4 Influence du maillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.5 Impact des changements des paramètres externes depuis un état
d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.5.1 Changement de l’intensité du soulèvement . . . . . . . . . . . . . 72
3.5.2 Changement de l’intensité des précipitations
. . . . . . . . . . . 73
3.5.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
3.6 Illustration : Effet du piémont sur l’asymétrie d’une chaîne de montagne 78
3.6.1 Symétrie de la chaîne de montagne . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
3.6.2 Asymétrie de la chaîne de montagne . . . . . . . . . . . . . . . . 81
3.6.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.7 Influence d’un pli frontal situé sur le bord sud du piémont . . . . . . . 87
Interaction montagne-piémont : Exemples naturels
4
91
Taux d’érosion actuels des rivières Andines du Chili : Corrélation avec
le climat, la pente et la végétation
93
4.1 Résumé de l’article . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
4.2 Article publié dans le journal Hydrological Sciences Journal . . . . . . 95
5 Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
113
5.1 Introduction de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
5.2 Climat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
5.3 Cadre structural général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
5.3.1 Histoire tectonique régionale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
5.3.2 Structures du piémont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
5.3.3 Stratigraphie du piémont au niveau de l’anticlinal Jaboncillo . . 123
5.4 Déformation du piémont depuis 2 Ma
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas 127
5.5.1 Données et méthodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
5.5.2 Présentation générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
5.5.3 Organisation du piémont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
5.5.4 Relations géomorphologiques entre montagne et piémont . . . . 138
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar . . . . . . . . . . . 148
viii
TABLE DES MATIÈRES
5.6.1 Données et méthodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
5.6.2 Résultats et analyses géochronologiques . . . . . . . . . . . . . . 155
5.7 Résumé et interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
5.8 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
5.8.1 Contrôle climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
5.8.2 Taux de surrection moyens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
5.9 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
6 Géomorphologie générale de las Tunas et ses environs
6.1 Introduction
187
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
6.2 Localisation des bassins versants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
6.3 Profils en long . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
6.4 Diagrammes pente-aire drainée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
6.5 Hypsométries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
6.6 Topographie et limite ELA
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201
6.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
Conclusions générales et perspectives
207
Bibliographie
214
Liste des tables et figures
237
Annexe
259
ix
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
x
TABLE DES MATIÈRES
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Introduction générale
1
Introduction générale
Introduction
L’évolution géomorphologique des systèmes composés d’un bassin versant montagneux et de son piémont est contrainte par de fortes interactions entre les deux
parties du système [i.e., Humphrey et Heller, 1995; Babault et al., 2005; Carretier
et Lucazeau, 2005; Densmore et al., 2007]. Ainsi, les bassins versants montagneux
exercent un contrôle sur les flux d’eau et de sédiments entrant dans les piémonts.
Ce contrôle dépend des caractéristiques (aire drainée, lithologie etc...) de chaque
bassin versant. Le piémont exerce quant à lui, un contrôle important sur la dynamique du bassin versant notamment sur ses temps de réponse en influant sur le
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
niveau de base de la montagne.
Bien que l’existence de telles interactions soit étayée théoriquement, les études
géomorphologiques s’intéressant à la dynamique des montagnes prennent peu en
compte l’évolution du piémont comme moteur d’évolution de la montagne. D’un
autre coté, les sédimentologues cherchant à distinguer des changements climatiques ou tectoniques passés à partir des caractéristiques des séries sédimentaires
dans les piémonts, se sont jusqu’à il y a une dizaine d’années assez peu intéressés
à l’état transitoire de la montagne. Le fait de sous-estimer la portée de ces interactions montagne-piémont provient notamment de la difficulté d’identification des
facteurs les contrôlant et des marqueurs les révélant en continu depuis le piémont
jusqu’à l’intérieur de la montagne. En effet, dans les cas naturels, de telles interactions ont pu être effacées par l’évolution du paysage (érosion, sédimentation) et
elles sont parfois difficilement détectables.
Très récemment, la terminologie "source to sink" est apparue en géomorphologie. Celle-ci atteste de la prise en compte des déphasages entre les forçages externes
(climat, tectonique) et la réponse du système (érosion et transport) depuis le bassin
versant montagneux ("source") jusqu’au bassin sédimentaire ("sink") [i.e., Castelltort et van den Driessche, 2003]. On peut ainsi se demander sous quelles conditions
un changement tectonique ou climatique dans la montagne engendre une réponse
de faible ampleur mais de longue durée dans le piémont ou au contraire une réponse de type impulsion, intense mais rapide dans le temps.
Dans l’étude et la compréhension de l’évolution des paysages, caractériser et
évaluer les interactions entre montagne et piémont reste un enjeu de grande importance en géomorphologie comme en sédimentologie. En effet, la compréhension
de l’intensité et de la dynamique des ces interactions permettra de discerner au plus
2
Introduction générale
juste les effets du climat et de la tectonique dans la topographie des montagnes et
la stratigraphie des bassins.
Objectifs et problématique
La grande question motivant ces travaux de thèse ayant pour thème les interactions entre bassin versant montagneux et piémont alluvial peut être définie par :
Qu’est ce qui influence la dynamique géomorphologique et l’érosion d’un
système composé d’un bassin versant montagneux et son piémont ?
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
– Est-ce le climat ? La tectonique ?
– Des paramètres tels que la topographie ou la végétation et la lithologie dans le
bassin versant montagneux jouent-ils un rôle ?
– Est-ce l’évolution du piémont lui-même qui force l’évolution du niveau de base
de la montagne ? Est-ce une organisation auto-cyclique ?
– Est-ce une combinaison de tout cela ?
Les objectifs de ce travail sont donc de :
– Comprendre comment s’organisent les interactions montagne-piémont, en
évaluant notamment les conditions de déclenchement et d’évolution des
incisions et phases de dépôt affectant la montagne et le piémont ainsi que
leur intensité, leur propagation et leur chronologie.
– Comprendre quelles sont les variables du système contrôlant de telles incisions, et ainsi apporter des éléments de réponse aux questions concernant les
facteurs d’évolution des systèmes montagne-piémont.
Démarche
Les objectifs et la problématique relatifs à ces travaux de thèse sont abordés
sous deux angles différents. Les deux approches sont complémentaires et permettent ainsi d’enrichir la discussion autour des interactions entre montagne et
piémont.
Le premier angle d’étude, qui constitue la première partie du manuscrit est
une approche numérique, réalisée avec le modèle numérique CIDRE [Poisson et
Carretier, 2007; Carretier et al., 2009a]. Elle permet d’étudier les interactions géo3
Introduction générale
morphologiques entre montagne et piémont sous l’aspect des relations physiques
entre les différentes variables du système. Les sensibilités du système à différents
paramètres sont dégagées et évaluées.
Le deuxième angle d’approche qui constitue la deuxième partie du manuscrit,
s’organise autour de l’analyse d’exemples naturels. Il est l’occasion d’évaluer plus
particulièrement le rôle du climat comme moteur d’interactions entre montagne et
piémont, dater les formes et mesurer le temps nécessaire à leur constitution, et
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
permet également de replacer ces travaux de thèse dans un contexte réel.
Organisation du manuscrit
Le chapitre 1 présente un rapide état des connaissances. Il expose notamment
les relations connues entre montagne et piémont.
Il est suivi de la première partie, dédiée à l’approche numérique et divisée en
deux chapitres.
– Le chapitre 2 présente les conditions nécessaires aux incisions les plus
simples d’un système montagne-piémont : les incisions autogéniques, qui
ont lieu sans aucun changement des paramètres externes. Ce chapitre
est également l’occasion d’apporter des précisions sur la propagation des
incisions dans le système, ainsi que les conséquences de telles incisions sur
la dynamique érosive du système.
– Le chapitre 3 est un chapitre complémentaire au chapitre précédent. Il
apporte plus de précisions sur la modélisation et traite des cas de figures
mettant en jeu les incisions autogéniques précédemment étudiées.
La deuxième partie, dédiée à l’approche naturaliste est divisée en trois chapitres.
– Le chapitre 4 concerne l’étude des taux d’érosion actuels au Chili. Le but de
ce chapitre est d’évaluer les variables contrôlant les taux d’érosion actuels des
versants montagneux. En effet, afin d’étudier les interactions entre montagne
et piémont dans des cas naturels, il apparait nécessaire de distinguer au premier ordre les variables exerçant une influence importante sur l’érosion des
bassins versants et donc l’apport des sédiments dans le piémont. L’exemple
du Chili est intéressant car ce territoire est soumis un fort gradient climatique
4
Introduction générale
du Nord au Sud. Ce chapitre explicite donc les corrélations existantes entre
le taux d’érosion actuel du Chili, le climat, la pente et la végétation.
– Le chapitre 5 présente l’étude du système montagne-piémont de Las Tunas en
Argentine. Ce système est fortement incisé et caractérisé par l’étagement des
topographies. L’objectif du chapitre est d’étudier les incisions pour en déduire
d’une part l’intensité des interactions montagne-piémont, d’autre part le(s)
facteur(s) responsable(s) de telles incisions.
– Le chapitre 6 complète l’étude sur le système montagne-piémont de Las
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Tunas. Il livre une analyse géomorphologique régionale et permet de préciser
les relations entre les incisions du système, le climat et la morphologie du
bassin versant.
Enfin, les conclusions générales suivies de perspectives sont proposées.
5
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6
Chapitre 1
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État de l’art
Sommaire
1.1 Les processus de transport et d’érosion . . . . . . . . . . . . . . . .
8
1.2 Les moteurs d’incision et de transport . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.3 Le système montagne-piémont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
7
État de l’art
1.1
Les processus de transport et d’érosion
Les différentes formes de relief visibles dans la nature (voir par exemple la figure 1.1) reflètent la complexité des processus qui régissent l’évolution des paysages. Ceux-ci sont responsables des transferts de masse à la surface de la Terre et
permettent donc son érosion ainsi que le transport et le dépôt des débris fournis.
1.1.1 Classification des processus
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Ces processus peuvent être classés par rapport à la nature de leur action sur le
paysage (érosion mécanique, altération chimique). Il est également possible de les
répertorier en fonction de leur intensité et récurrence (transport sédimentaire dû à
un évènement catastrophique ou continu). Les géomorphologues distinguent aussi
les processus du domaine chenalisé, c’est à dire propres aux rivières et les processus du domaine non-chenalisé propres aux versants [Lague, 2001]. La grande
variété de ces classifications atteste du grand nombre de problématiques et d’angles
d’études que soulève l’évolution des paysages.
8
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1.1 Les processus de transport et d’érosion
F IGURE 1.1 – Différents types de paysages. De gauche à droite et de haut en bas : Les
Grands Moulins, (Isère, France) dont l’érosion est dominée par des détachements et chutes
de blocs. Un anticlinal dans le Parc national Torres del Paine, (Patagonie, Chili) dont l’érosion
est dominée par des processus non chenalisés de type diffusion. Les dunes de Huacachina
(Sud du Pérou) érodées par des processus éolien et gravitaire. Un conglomérat de la vallée de
la Luna (San Pedro de Atacama, Chili) sculpté par le vent. Erosion glaciaire à Huaraz (Nord
du Pérou). Piémont alluvial de Las Tunas (Tupungato, Argentine) incisé par le rio las Tunas.
Photographies E. Pepin (2006 à 2009)
9
État de l’art
Dans le cadre des travaux présentés dans cette thèse, la distinction entre domaine chenalisé ou non a l’avantage de tenir compte des différentes échelles de
temps et d’espace qui caractérisent chaque processus.
En effet, les processus du domaine chenalisé, tels que le transport de matières
en suspension, dissoutes ou le transport de fond, peuvent être caractérisés par un
transport rapide, sur une longueur de transport importante alors que les rivières
ne concernent qu’une petite portion (10 %) des paysages. A titre d’exemple on
peut citer les rivières des grands bassins versants tels que l’Amazone transportant
des sédiments en suspension ou dissouts sur plusieurs milliers de kilomètres. La
figure 1.2 illustre également le transport de sédiments en suspension et de charge
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
de fond du rio Urubamba pendant la période des pluies.
F IGURE 1.2 – Rio Urubamba au Pérou. La couleur café des eaux atteste de la grande charge
de sédiments en suspension transportée par cette rivière de montagne en période des pluies.
Sur la rive, des galets forment le lit mineur de la rivière. Leur transport vers l’aval est plus
lent. Photographie J. Boucharel (2006)
10
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1.1 Les processus de transport et d’érosion
F IGURE 1.3 – Glissement de terrain à Cecil Lake (Canada Britanique) : Photographie Réjean
Couture (2001)
Les processus du domaine non-chenalisé (diffusion, ruissellement, reptation,
glissements de terrain) sont quant à eux étendus (les versants représentent 90 %
des paysages) et généralement caractérisés par des échelles de temps plus longues,
et des distances plus courtes. La figure 1.3 présente par exemple un glissement de
terrain à Cecil Lake s’étendant sur plusieurs dizaines de mètres.
Cette classification n’est évidemment pas rigide, il existe par exemple des processus plus ou moins chenalisés dont la longueur de transport est importante tels
que les avalanches de débris entre autres.
11
État de l’art
1.1.2 Prise en compte des échelles d’espace et de temps
a - Informations livrées par l’étude des échelles spatiales
Les relations entre domaine chenalisé ou non et échelle spatiale ont été mises
en évidence par des études développant des diagrammes de type pente-aire drainée
[Montgomery et Foufoula-Georgiou, 1993; Sklar et Dietrich, 1998; Lague et Davy,
2003]. La figure 1.4 présente ces diagrammes. Il est possible, d’une part de relier les différents domaines de la courbe à différents processus ou tout du moins
leur caractère chenalisé ou non ; d’autre part, sur certains domaines de la courbe,
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des corrélations entre pente S et aire drainée A du type S = CAα existent. Les
constantes C et α livrent des informations géomorphologiques sur le bassin versant considéré (concavité, seuil d’aire caractéristique des différents processus, loi
d’érosion, etc..)
b - Les temps de réponse du paysage : plusieurs échelles temporelles simultanées
La dimension temporelle des différents processus modelant le paysage a été
largement évoquée en terme de temps de réponse. Ainsi des travaux comme ceux
de Carretier et Lucazeau [2005]; Allen [2006] ont indiqué tout l’enjeu que constitue
la prise en compte de processus agissant au même instant mais dont le temps
de réponse était différent. La figure 1.5 schématise les différents temps de réponse
impliqués dans l’évolution d’un paysage composé d’une chaine de montagne et d’un
piémont.
12
1.1 Les processus de transport et d’érosion
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
A
B
F IGURE 1.4 – Diagrammes pente-aire drainée : A. Division du diagramme en fonction des différentes zones chenalisées ou non du bassin versant selon Montgomery et Foufoula-Georgiou
[1993]. B. Exemple d’application sur un des bassins versants du Silwalik (Nepal) par Lague
et Davy [2003].
13
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
État de l’art
F IGURE 1.5 – Les différentes échelles de temps régissant l’évolution d’un paysage composé
d’une chaine de montagne et d’un piémont, figure de Allen [2006]. τ1 : temps de relaxation
jusqu’à l’atteinte d’un nouvel équilibre de l’érosion dans la montagne et de l’aggradation dans
le piémont depuis un changement de vitesse de surrection de la faille normale. τ2 : temps de
réponse pour le développement de nouveaux profils à l’équilibre dans les rivières à substratum rocheux après une chute du niveau de base à l’exutoire. τ3 : Echelle de temps nécessaire
pour atteindre un relief uniforme à partir d’un déplacement horizontal d’un segment de faille.
τ4 : temps de réponse d’un système alluvial recevant des flux de sédiments depuis la région
montagneuse. τ5 : Temps de réponse de la propagation d’un point d’inflexion dû à un changement eustatique. τ6 : échelle de temps de la formation d’un lobe alluvial par avulsion et
resédimentation.
14
1.1 Les processus de transport et d’érosion
La figure 1.6 expose une autre complexité du problème de temps dans l’étude
de l’évolution des paysages. Cette figure exposée par Kirchner et al. [2001] représente des taux d’érosion définis à plusieurs échelles de temps pour un même site. Il
apparait que les taux d’érosion calculés à court terme (10-100 ans) sont bien inférieurs aux taux d’érosion à plus long terme. L’étude de Kirchner et al. [2001] révèle
que cette différence n’est ni due à des changements climatiques passés, ni à un
problème de méthode dans la détermination des taux d’érosion. Les taux d’érosion
court terme sont plus faibles car ils n’enregistrent pas certains évènements extrêmement rares qui déchargent une quantité énorme de sédiments dans le système.
Ces évènements ne sont pas pris en compte car leur temps de retour est plus long
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
que le temps de calcul des taux d’érosion à court terme. Ce biais est d’autant plus
fort que le climat sur les bassins versants est aride.
Dans une étude sur les taux d’érosion dans le bassin Amazonien, Wittmann
et al. [2009] ont comparé des taux d’érosion court terme issus des mesures de
débits mensuels [Guyot et al., 1996] et des taux d’érosion long terme issus d’analyse
au 10 Be contenu dans des sables. Wittmann et al. [2009] ont d’une part montré que
comme dans l’étude de Kirchner et al. [2001] les taux d’érosion court terme mesurés
sur le bassin du rio Mamoré étaient plus faibles que les taux d’érosion long terme
(respectivement 0,2 mm an−1 et 0,55 mm an−1 ). D’autre part, Wittmann et al. [2009]
ont également montré que sur le bassin du rio Béni, les taux d’érosion court terme
étaient bien supérieurs au taux d’érosion long terme (respectivement 1 mm an−1 et
0,45 mm an−1 ). Ce résultat, qui montre une accélération récente de l’érosion dans
le bassin, est certainement du à des changements anthropiques ou climatiques.
Ainsi, ces études illustrent que les variables permettant l’étude des paysages tels
que le taux d’érosion moyen sont dépendantes de l’échelle de temps sous laquelle
elles sont évaluées. Elles mettent également en avant l’intérêt d’étudier l’érosion
des bassins versants sous plusieurs échelles temporelles.
15
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
État de l’art
F IGURE 1.6 – La valeur moyenne des taux d’érosion peut dépendre de leur intégration dans
le temps. Figure de Kirchner et al. [2001].
Au vu de ces premiers éléments, l’étude de cas de figure ayant des échelles
de temps différentes (taux d’érosion à court terme et à long terme par exemple)
apparait primordiale dans la compréhension des processus de surface régissant
l’évolution des paysages. De grandes questions associées à l’érosion à court terme
sont notamment activement débattues. Ces questions peuvent être :
– Quel est le sous-échantillonnage des évènements extrêmes sur le court terme ?
– Existe-t-il un problème de méthode et lequel ?
– Comment varie la fraction de la charge de fond par rapport aux sédiments
transportés par les rivières selon l’aire drainée et le temps d’intégration considérés ?
16
1.2 Les moteurs d’incision et de transport
1.2
Les moteurs d’incision et de transport
1.2.1 Les moteurs principaux
Allen [2006] a récemment défini le paysage comme un interface entre deux systèmes qui impliquent les différents types de moteurs d’évolution :
Landscape is the critical interface between an internal system driven essencially
by tectonic fluxes which interacts with an external system dominated by the effects
of topography and climate on weathering and erosion.
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
La figure 1.7 expose une vision schématique simplifiée des moteurs principaux
influençant l’érosion du paysage.
De nombreux travaux ont étudié le rôle de la tectonique, du climat et de la
topographie comme moteurs d’érosion, de transport et de dépôt de matières [i.e.
Milliman et Syvitski, 1992; Dadson et al., 2003; Whipple et Meade, 2004, 2006].
Ces études ont généralement cherché à établir des liens entre ces moteurs et le taux
d’érosion moyen du système. Le taux d’érosion est en effet un proxi des transferts
de masse, qu’il soit actuel [Dadson et al., 2003; Aalto et al., 2006] ou moyenné sur
de longues échelles de temps [Reiners et al., 2003; Burbank et al., 2003; Wobus
et al., 2005].
– Des corrélations ont donc été établies entre l’érosion et les cycles climatiques,
qu’ils soient saisonniers [Hovius et al., 1998b; Fuller et al., 2003; Restrepo
et al., 2006; Molnar et al., 2006] ou représentatifs de cycles plus longs tels
que les cycles glaciaires [Mukerji, 1990; Bull, 1991; Poisson et Avouac, 2004;
Antoine et al., 2007; Vassallo et al., 2007; Duhnforth et al., 2008]. Certaines
études soulignent l’action de la pluviométrie moyenne sur l’érosion [Reiners
et al., 2003; Grujic et al., 2006]. D’autres mettent en avant l’action de la
variabilité du climat, avec par exemple l’efficacité des évènements extrêmes et
des changements climatiques permettant le dépassement de seuils d’érosion
[Bonnet et al., 2001; Dadson et al., 2003; Restrepo et al., 2006; Molnar et al.,
2006].
– D’autres corrélations fortes existent entre la topographie et le taux d’érosion
comme en attestent les travaux de Montgomery et Brandon [2002] présentés
dans la figure 1.8. La relation forte entre la pente S et le taux d’érosion ǫ se
17
État de l’art
Climat
A bv
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bassin versant
Ac
érosion
incision
Aggradation
Soulèvement
U
l
via
ne
u
all
cô
Exportation vers
un système axial
(Lac, océan, rivière)
Subsidence
F IGURE 1.7 – Représentation schématique d’un paysage constitué d’une montagne et d’un
piémont avec les différents moteurs de transfert de matière. Figure modifiée d’après Allen
[2006]; Carretier et Lucazeau [2005]
perd cependant lorsque S > 35˚ car les glissements de terrain imposent une
pente identique quelque soit le taux d’érosion [Burbank et al., 2003].
18
1.2 Les moteurs d’incision et de transport
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
A
B
F IGURE 1.8 – Correlations entre topographie et taux d’érosion. A. Les taux d’érosion long
terme dans les montagnes Olympic (U.S.) sont corrélés avec la pente moyenne. B. Correlations
entre le relief local et les taux d’érosion des principales zones tectoniquement actives dans le
monde. Figure de Montgomery et Brandon [2002].
– De même, des relations fortes entre tectonique, érosion ou sédimentation ont
été révélées [Merritts et al., 1994; Viseras et al., 2003; Burbank et al., 2003;
Kirby et al., 2003; Whipple et Meade, 2004]. Ces relations peuvent être directement liées à la vitesse de surrection des chaînes de montagnes [Bonnet
et al., 1998; Allen et Densmore, 2000; Hodges et al., 2004], ou aux séismes
[Dadson et al., 2003, 2004; Burbank, 2005]. Elles peuvent également être induites par la subsidence [Allen et Hovius, 1998; Calvache et al., 1997; Clevis
et de Boer W. Nijman, 2003] ou l’eustatisme et les chutes de niveau de base
[Blissenbach, 1954; Harvey, 1999; Viseras et al., 2003] qui influent sur les
espaces d’accommodation, notamment dans les piémonts.
– D’autres relations ont également été établies avec des facteurs qui dépendent
indirectement de la tectonique du climat et de la topographie. Ces facteurs
peuvent être la végétation [Vanacker et al., 2007] comme le présente la figure
1.9, la lithologie [Aalto et al., 2006] ou encore la nature des sédiments et
notamment la granulométrie comme le présente la figure 1.10
19
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
État de l’art
F IGURE 1.9 – Corrélation entre taux d’érosion et quantité de végétation. Figure de Vanacker
et al. [2007]. Un seuil de couverture végétale semble contrôler l’érosion moyenne des versants.
Au dessous de ce seuil, l’érosion des versants augmente de manière exponentielle.
F IGURE 1.10 – Diagramme explicitant les relations entre la granulométrie, la vitesse de flux
d’eau et l’érosion, le transport et la sédimentation des grains dans une rivière d’après Hjulström [1935]
20
1.2 Les moteurs d’incision et de transport
– Enfin, certains auteurs ont montré la possibilité d’incisions autocycliques,
c’est à dire dépendant seulement du système [Humphrey et Heller, 1995;
Coulthard et al., 2002; Nicholas et Quine, 2007a] sans changement de moteurs
externes. Ces processus d’auto-organisation des paysages sont encore mal
compris notamment de par la difficulté de les repérer dans les cas naturels.
Dans les études de cas naturels, les corrélations liant l’érosion (et le transport)
à des moteurs externes sont donc nombreuses, parfois contradictoires et il est encore difficile de déterminer un cadre théorique stable et commun [Molnar, 2003]. De
plus, les processus autocycliques tendent à biaiser les correspondances entre inci-
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
sion et changement climatique ou tectonique par exemple et leur prise en compte
reste encore un enjeu.
Il apparait donc intéressant de chercher à préciser ces relations géomorphologiques, notamment en utilisant des approches différentes telles que les modèles
analogiques [Muto et Steel, 2004; Babault et al., 2005; Bonnet, 2009] ou numériques [Braun et Sambridge, 1997; Tucker, 2004; Nicholas et Quine, 2007b; Carretier et al., 2009b; Davy et Lague, 2009] et les études de cas naturels [Bull, 1964;
Poisson et Avouac, 2004; Grujic et al., 2006; Vanacker et al., 2007; Vassallo et al.,
2007].
Une des grandes questions en suspens est le rôle du climat sur l’érosion, fortement débattu dans plusieurs publications récentes [Reiners et al., 2003; Burbank
et al., 2003]. Le chapitre 4 sur les taux d’érosion récents des bassins versants du
Chili qui sont soumis à un fort gradient climatique Nord-Sud offre un éclairage
nouveau sur le rôle du climat, de la pente et de la végétation.
21
État de l’art
1.2.2 Les lois physiques
Une autre approche dans l’étude des processus d’évolution des paysages
consiste à traduire l’effet des différents moteurs de l’érosion et du transport de
masses par des lois physiques. Ces lois physiques sont issues de lois semiempiriques de la mécanique des fluides simplifiées ("‘reduced complexity model"’)
pour pouvoir prendre en compte les échelles de temps longues des processus d’évolution du paysage. Elles découlent des travaux précurseurs sur le transport sédimentaire développés par Einstein [1942]; Meyer-Peter and Müller [1948]; Einstein
[1950]; Bagnold [1956, 1966]; Yalin [1972].
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L’équation 1.1 [Howard et Kerby, 1983; Howard et al., 1994; Sklar et Dietrich,
1998; Whipple et Tucker, 1999] appelée "‘stream power law"’ modélise ainsi l’érosion
d’un lit de rivière en substratum rocheux :
ǫ = KS n Am
(1.1)
L’action des différents moteurs vus précédemment est retranscrite par la dépendance du taux d’érosion ǫ à la pente locale S (qui est contrôlée notamment par la
topographie, la tectonique) et l’aire drainée A. Celle-ci est en fait un proxi du flux
d’eau Q [Whipple et Tucker, 1999] qui est contrôlé par le climat par exemple. Les
paramètres n, m et K sont des constantes dépendantes du processus modélisé par
la loi, et des caractéristiques intrinsèques du système considéré.
Ces lois s’expriment avec un degré de complexité qui dépend de la précision
choisie pour retranscrire les phénomènes réels. Ainsi les lois d’incision du substratum ou de transport peuvent par exemple posséder des seuils [Whipple et Tucker,
1999; Tucker et al., 2001]. Elles peuvent aussi retranscrire les phénomènes de saltation des grains [Sklar et Dietrich, 2004]. L’équation 1.2 expose l’équation typique
d’incision avec seuil de transport :
I = Kbr (kt q m S n − τc )a
(1.2)
Avec Kbr , kt et a des constantes, q le flux d’eau et τc un seuil d’incision relié à la
force de cisaillement appliquée sur la portion d’aire où la loi est considérée.
22
1.2 Les moteurs d’incision et de transport
La loi physique retranscrivant l’évolution de la topographie locale d’une rivière
en fonction du temps s’exprime par l’équation 1.3. Cette équation a l’avantage de
traduire l’évolution des systèmes intermédiaires entre des systèmes en "‘détachement limité"’ (érosion du substratum rocheux par les flux d’eau) et en "‘transport
limité"’ (abondance des sédiments par rapport au flux d’eau pouvant les transporter) :
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∂h
=D−ǫ+U
∂t
(1.3)
Si l’on considère une portion de la rivière, h est son altitude locale, ǫ son taux
d’érosion local, D son taux de déposition de sédiments et U le soulèvement en cette
portion. Cette équation peut également s’écrire en fonction du flux de sédiments
traversant la portion de rivière considérée qs . Ce flux de sédiments correspond ainsi
à la différence entre la quantité de sédiments déposée et la quantité de sédiments
"‘perdue"’ sur la portion. On a ainsi :
∂h
= −∇qs + U
∂t
(1.4)
C’est cette équation qui est à la base de nombreux modèles d’évolution du
paysage tels que ZSCAPE [Densmore et al., 1998], CHILD [Tucker et Bras, 2000],
CIDRE/APERO [Carretier et Lucazeau, 2005; Carretier et al., 2009b].
Un autre formalisme des modèles d’évolution des paysages est d’utiliser l’équation 1.3 et de l’exprimer grâce à une "longueur de déséquilibre" ou "de dépôt" [Kooi
et Beaumont, 1996; Braun et Sambridge, 1997; Davy et Crave, 2000; Davy et Lague,
2009]. Cette longueur de transport, notée Lq est reliée à qs par l’équation 1.5 :
qs
Lq
D=
L’équation 1.3 peut donc s’exprimer :
23
(1.5)
État de l’art
qs − ǫLq
∂h
=
+U
∂t
Lq
(1.6)
Sous cette forme, ǫLq est égale à la capacité de transport qc [Davy et Lague, 2009]
et la valeur de Lq détermine directement si le système est en "‘transport limité"’ ou
en "‘détachement limité"’ . Si la longueur de dépôt Lq est grande (c’est à dire D
proche de zéro) alors le système est en "‘détachement limité"’. Si la longueur de
dépôt Lq est petite, alors le système est en "‘transport limité"’. Les systèmes mixtes
sont caractérisés par une longueur de dépôt intermédiaire, de l’ordre de la taille du
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
système.
Sur les versants, les lois d’évolution sont généralement des lois de type diffusif,
reliant le flux de sédiments à la pente locale. Ces lois peuvent être linéaires en
pente [Kooi et Beaumont, 1996], mais c’est généralement la loi de Roering et al.
[1999] (équation 1.6) , non linéaire qui est utilisée :
qd = −κ
1−
S
2
(1.7)
S
Sc
Avec qd le flux de sédiments issu de la diffusion, Sc la pente critique de glissement , S la pente locale et κ une constante. Ce processus ne dépend pas du flux
d’eau, c’est un processus gravitaire.
Il est également possible d’imaginer que les flux de sédiments dépendent non
seulement de la pente mais aussi des sédiments transportés très vite depuis l’amont
de la portion de versant considérée (glissement de terrain par exemple). Ceci a été
formalisé récemment par des publications telles que celles de Stark et al. [2009] et
Tucker et Bradley [2010].
24
1.3 Le système montagne-piémont
1.3
Le système montagne-piémont
1.3.1 Etudes sur les bassins versants montagneux
Les bassins versants montagneux ont été largement étudiés, notamment sous
l’angle des couplages entre tectonique et érosion. A l’échelle d’une chaîne de montagne, l’érosion des reliefs permet la migration des masses depuis le centre de la
chaîne vers le piémont. Ce transfert de masse implique l’allègement de la croute
terrestre sous la chaîne de montagne et peut engendrer des changements de taux
d’exhumation par isostasie ou de localisation de la déformation. Ce phénomène a
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
suscité un vif intérêt depuis le siècle dernier jusqu’à nos jours [Whipple et Meade,
2004, 2006; Whipple, 2009] notamment parce que l’érosion (et donc l’exhumation)
est liée au climat. Il existe donc un couplage étroit entre l’atmosphère et la lithosphère.
Ainsi, des travaux utilisant des modèles numériques tels que ceux d’Avouac et
Burov [1996]; Willett [1999] ont mis en avant l’effet du climat (agissant sur l’érosion
des reliefs) sur l’exhumation des chaînes de montagne. Ces travaux ont également
permis de relier les phénomènes climatiques (répartition orographique des pluies,
direction principale des vents) au taux de déformation des orogènes. Ces résultats
numériques sont complétés par des résultats issus de modèles analogiques. Bonnet et Crave [2003] ont ainsi démontré qu’une montagne pouvait être plus exhumée
si le soulèvement tectonique augmentait ou si l’intensité des pluies diminuait. Des
exemples naturels tels que l’étude de Grujic et al. [2006] sur la chaîne Himalayenne,
qui suggèrent que la concentration des moussons sur le flanc himalayen provoque
l’exhumation rapide d’un couloir de roches, complètent également les résultats issus des modèle numériques.
Depuis l’essor des modèles numériques d’évolution du paysage dans les années 90 [Ahnert, 1970b; Howard et al., 1994; Tucker et Slingerland, 1994; Braun
et Sambridge, 1997; Tucker et Bras, 2000; Crave et Davy, 2001; Gasparini et al.,
2006; Carretier et al., 2009b], l’étude des bassins versants montagneux s’articule
également autour de résultats numériques et théoriques permettant de relier les
différents processus d’érosion et transport à des caractéristiques physiques et mesurables des bassins versants. La relation pente/aire drainée S ∝ A−θ ou θ =
l’équilibre dynamique en est un exemple [Willgoose et al., 1991].
25
m
n
à
État de l’art
1.3.2 Le piémont
L’organisation et l’évolution des piémonts sont des sujets d’étude depuis plusieurs décennies notamment à travers les travaux sur les objets les plus typiques
de piémont : les cônes alluviaux. Ils sont principalement formés par des phénomènes d’avulsion des cours d’eau et de ruissellement qui entrainent des dépôts
de sédiments en forme d’éventail. Les cônes alluviaux naturels ont été largement
décrits depuis les travaux d’Eckis [1928]. On s’intéresse particulièrement à leur
forme, leur taille et leur sédimentologie pour en déduire des relations quantitatives avec la dynamique érosive du bassin versant et plus généralement avec des
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événement climatiques ou tectoniques passés. On peut citer les descriptions de
Blissenbach [1954]; Bull [1964]; Beaumont [1972]; Herail [1984]; Ono [1990]; Harvey [1990]; White [1991]; Whipple et Dunne [1992]; Blair et McPherson [1994]; Blair
[1999b,a,c]; Harvey [1999]; Dorn [2009]. La figure 1.11 présente le développement
de cônes alluviaux de façon schématique simple. Cette figure illustre comment différentes générations de cônes alluviaux peuvent se superposer et se recouper au
cours du temps. Elle atteste de la significative dynamique sédimentaire du piémont.
Les thématiques d’étude des cônes alluviaux sont notamment liées aux problèmes de sédimentation [Hooke, 1968; Beaumont, 1972; Beaty, 1990; Whipple
et Dunne, 1992], d’incision de l’apex des cônes [Eckis, 1928; Bull, 1964; Mukerji,
1990] et d’organisation des terrasses alluviales issues de ces incisions [Bull, 1991;
Hancock et al., 1999; Barnard et al., 2006]. En effet, la dynamique sédimentaire
des piémonts est caractérisée d’une part par des périodes de déposition révélées
par l’aggradation et la croissance des cônes alluviaux, d’autre part par des périodes
d’érosion révélées par la présence d’incisions séparant généralement des niveaux
de terrasses alluviales. La figure 1.12 présente la nomenclature utilisée pour caractériser les différentes terrasses alluviales ainsi qu’un exemple d’organisation des
terrasses en fonction des événements passés. Elle représente une coupe transversale d’un piémont présentant plusieurs niveaux de terrasses. Ce piémont peut être
composé de plusieurs dépôts successifs (terrasses emboitées) ce qui signifie que
l’histoire sédimentaire du piémont présente des phases d’incision et de sédimentation entre chaque niveau de terrasse. Le piémont peut également être composé
d’un seul et même dépôt (terrasses étagées). Dans ce cas, l’histoire sédimentaire du
piémont est constituée d’une période de sédimentation majeure suivie de périodes
d’érosion successives. La figure 1.13 présente quant à elle un exemple expérimental
d’incision de cône alluvial.
26
1.3 Le système montagne-piémont
1
1
1
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1
2
3
2
1
4
D
1
1
2
3
3
2
E
F IGURE 1.11 – Développement de cônes alluviaux le long d’un front montagneux. A. Naissance de petits cônes à la base du front en surrection récente. B. Le cône (1) a été disséqué
par les flux provenant de la montagne qui se sont déposés plus loin pour former un autre cône
(2). Le cône (1) abandonné peut être lui-même disséqué. Les sédiments transportés peuvent
former un nouveau cône en aval (3). C. L’avulsion du drain principal a engendré l’abandon
du système de cônes (1) et (2) et la création d’un nouveau cône (4).
27
État de l’art
Terrasses emboitées (d'aggradation)
1
2
3
substratum rocheux
Terrasses étagées (d'érosion)
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dépôt superficiel
Terrasses paires
Terrasses impaires
dépôt superficiel
terrasse
emboitée
terrasses
étagées
incision
aggradation
2
1
3
temps
F IGURE 1.12 – Nomenclature et organisation des terrasses alluviales, figure d’après Burbank et Anderson [2001]. A. Les quatre premiers schémas illustrent les différents types de
terrasses. Le dernier schéma est un exemple d’organisation de terrasses alluviales. Le cadre
à droite présente les événements passés qui ont conduit à l’agencement actuel.
28
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1.3 Le système montagne-piémont
F IGURE 1.13 – Exemple d’évolution d’un cône alluvial soumis à des conditions (flux d’entrée,
chute du niveau de base) constantes. L’étude expérimentale provient de Muto et Steel [2004].
Le cône est en aggradation des instants A à C puis une incision forte à lieu (D). Cette dernière est suivie d’une dynamique importante dans le cône induisant la création de plusieurs
systèmes de terrasses.
29
État de l’art
L’évolution des cône alluviaux reste malgré le grand nombre de travaux sur
des cas naturels un sujet encore débattu [Lecce, 1990]. Ainsi plusieurs grandes
questions restent encore en suspens telles que :
– Quelle est l’origine des incisions des cônes ?
– Peuvent-elles être interprétées comme la manifestation d’un changement
climatique ? tectonique ?
– Sont-elles l’expression d’une évolution naturelle associée à des seuils de
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pente ?
En effet, faire la part entre "‘autocyclique"’ et forçages externes reste un enjeu
majeur en géomorphologie et sédimentologie.
Ces dernière années, les travaux sur les cônes alluviaux et plus généralement
les piémonts ont subi un nouvel essor avec l’émergence d’études théoriques et numériques [Parker et al., 1998; Whipple et al., 1998; Sun et al., 2002; Nicholas et
Quine, 2007a]. Ces approches théoriques permettent de déterminer de nouvelles
relations dans la dynamique des piémonts.
30
1.3 Le système montagne-piémont
1.3.3 Le couplage montagne-piémont
Les couplages entre montagne et piémont ont connu un essor récent, sous la terminologie "‘source to sink"’. L’analyse stratigraphique cherche à prendre en compte
les déphasages entre les forçages externes (climat, tectonique) et la réponse du
système (érosion et transport) depuis le bassin versant montagneux ("‘source"’) jusqu’au bassin sédimentaire ("‘sink"’) [i.e. Castelltort et van den Driessche, 2003].
Des relations géométriques reliant l’aire drainée des bassins versants à l’aire
d’extension des cônes alluviaux ont été analysées dans plusieurs publications [Bull,
1964; Denny, 1965; Allen et Hovius, 1998]. La relation typique déterminée dans ces
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
travaux est de la forme :
Acone = K · Aqbv
(1.8)
Avec Acone l’aire du cône alluvial, Abv l’aire du bassin versant l’alimentant et K
et q des constantes qui dépendent du contexte climatique, tectonique, de la nature
du substrat ou de l’âge du cône [voir par exemple Rohais, 2007]. La figure 1.14
élaborée par Dade et Verdeyen [2007] compare les aires de bassins versants et
cônes alluviaux de plusieurs systèmes terrestres et martiens. Il apparait une forte
corrélation entre taille du bassin versant et taille du cône alluvial.
F IGURE 1.14 – L’Aire des cônes alluviaux est une fonction de l’aire des bassins versants.
Les carrés représentent les cônes alluviaux de mars, les autres symboles correspondent à
des cônes alluviaux terrestres [Dade et Verdeyen, 2007].
31
État de l’art
Des études récentes se sont particulièrement intéressées aux relations géomorphologiques existantes entre les deux sous-systèmes que sont la montagne et le
piémont et notamment à l’effet de la sédimentation ("sink" sur le bassin versant
montagneux ("source"). Ainsi Pelletier [2004]; Carretier et Lucazeau [2005]; Babault
et al. [2005] ont montré que la présence d’un piémont ralentissait la vitesse d’érosion de la montagne et permettait à cette dernière d’atteindre une topographie plus
élevée qu’une montagne sans piémont soumise aux mêmes moteurs climatique et
tectonique. Ce résultat est exposé dans la figure 1.15 de Babault et al. [2005]. Le
piémont modifie en effet l’altitude du niveau de base de la montagne et influe donc
sur le soulèvement apparent de cette dernière.
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Densmore et al. [2007] ont utilisé un modèle à une dimension sur un système
composé d’un bassin versant montagneux et son piémont. Cette étude a montré que
les variations de soulèvement ou de précipitations dans le bassin versant influent
directement sur la pente du cône alluvial qui peut être utilisée pour quantifier ces
changements (voir figure 1.16).
Enfin, Carretier et Lucazeau [2005] ont montré que le système montagnepiémont peut répondre avec une forte amplitude à un changement climatique de
sorte que l’enregistrement de ce dernier dans l’incision-sédimentation du système
peut dépendre de la longueur du piémont.
32
1.3 Le système montagne-piémont
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
A
B
F IGURE 1.15 – Vitesse de dénudation et élévation d’une chaine de montagne dans les cas
où : A. La chaine de montagne ne possède pas de piémont et B. Un piémont est ajouté au
pied de la chaine. Ces résultats sont issus des expériences analogiques de Babault et al.
[2005]. La comparaison des deux graphes montre que d’une part le régime permanent est
atteint plus tard dans la montagne avec piémont et d’autre part son altitude moyenne est
plus élevée (doublée dans cette expérience) par rapport à la montagne sans piémont.
33
A. Augmentation du soulèvement de 100 %
6
Pente du cône (degrés)
3
4
2
2
4
6
Temps (Ma)
2
1
2
8
4
6
8
Temps (Ma)
B. Diminution du soulèvement de 50 %
3
Pente du cône (degrés)
1.6
2
1
1.2
0.8
0.4
2
4
6
Temps (Ma)
2
8
4
6
8
Temps (Ma)
C. Augmentation de la pluviométrie de 50 %
1.6
6
Pente du cône (degrés)
Flux de sédiments à l'exutoire du bassin versant m2 /an)
Flux de sédiments à l'exutoire du bassin versant m2 /an)
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Flux de sédiments à l'exutoire du bassin versant m 2 /an)
État de l’art
4
2
1.2
0.8
0.4
2
4
6
Temps (Ma)
2
8
4
6
8
Temps (Ma)
F IGURE 1.16 – Les perturbations de soulèvement ou de pluviométrie qui ont lieu dans le
bassin versant montagneux influent directement sur la pente du cône alluvial alimenté par
ce bassin versant. Les graphiques proviennent de Densmore et al. [2007]. Ces derniers ont
utilisé un modèle numérique. A gauche le flux de sédiments sortant du bassin versant montagneux est modifié par la perturbation appliquée. A droite la pente du cône alluvial est directement influencée par ces modifications.
34
1.3 Le système montagne-piémont
Ces différentes études ont démontré l’intérêt d’étudier un système couplé montagne et piémont. De nombreuses questions liées à la dynamique de ces systèmes
restent encore ouvertes et constituent un challenge pour la géomorphologie, mais
aussi la sédimentologie. On peut se demander :
– Quels sont les déphasages entre les variations climatiques ou tectoniques et
les dépôts dans les bassins d’avant pays ?
– Ces déphasages dépendent-ils de la longueur du piémont ?
– Les rétroactions montagne-piémont entraînent-elles des oscillations de tout
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le système sur de longues périodes d’enregistrement sédimentaire ou, au
contraire, augmentent-elles l’amplitude de la réponse sédimentaire sous la
forme d’un pulse marqué dans le temps ?
– Le transport dans le bassin d’avant pays se comporte-t-il de manière diffusive ? Sur quelle échelle de temps ?
– Quels sont les effets des piémonts de différentes longueurs sur l’asymétrie
d’une montagne ?
35
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36
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Approche numérique
37
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Chapitre 2
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Dynamique érosive dans un
système montagne-piémont :
Incision sans changement
climatique ou tectonique.
Article : Erosion dynamics modelling in a coupled catchment–fan system with
constant external forcing, Pepin et al., 2010, Geomorphology 122, 78–90
Sommaire
2.1 Résumé de l’article . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.2 Article publié dans le journal Geomorphology
39
. . . . . . . . . . . 41
Dynamique érosive dans un système montagne-piémont : Incision sans changement
climatique ou tectonique.
L’objet de ce chapitre est l’étude des incisions autogéniques pouvant avoir lieu
dans un système montagne-piémont. Les modélisations numériques d’un système
montagne-piémont effectuées avec le modèle numérique CIDRE ont permis de faire
varier différents paramètres tels que les conditions aux limites du piémont ou les
seuils de transport et d’incision.
Les conditions nécessaires à l’incision d’un système ont donc pu être déterminées. De plus, l’approche numérique permet de visualiser la propagation des
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
incisions depuis l’apex du piémont vers l’aval du piémont mais aussi vers les cimes
de la montagne. La réponse érosive de la montagne à ces incisions est également
présentée.
2.1
Résumé de l’article
Les changements climatiques et/ou tectoniques sont connus pour contrôler
l’évolution géomorphologique des bassins versants et des cônes alluviaux qui leur
sont associés. Pour cette raison, les morphologies des paysages comme par exemple
les encaissements ou incisions sont couramment utilisées comme marqueurs de
climats passés ou de changements tectoniques. Cependant, des études récentes
ont montré que l’évolution d’un système montagne-piémont pouvait aussi dépendre
fortement de mécanismes autocycliques et de rétroactions entre montagne et piémont.
Ces rétroactions peuvent être importantes car d’une part l’élévation des cônes alluviaux détermine le niveau de base des bassins montagneux et d’autre part les flux
sortants des bassins montagneux alimentent le piémont alluvial. Ainsi tout changement dans l’un des sous-systèmes affecte l’autre. Enfin des études théoriques
récentes ont montré que les encaissements profonds dans les piémonts peuvent
avoir lieu sans aucun changement des flux entrants.
Nous avons donc évalué les conditions d’un tel comportement dans un système montagne-piémont en utilisant un modèle d’évolution de paysages (CIDRE).
La montagne correspond à un bloc en surrection constante et les cônes alluviaux
se forment sur une surface initialement plane. Nous confirmons que de profonds
encaissements à l’apex des cônes peuvent apparaître sans changement des facteurs
externes et qu’ils dépendent de deux conditions nécessaires :
40
2.2 Article publié dans le journal Geomorphology
– 1. un seuil de transport (ou contrainte critique de cisaillement) non négligeable
– 2. une condition aux limites avale correspondant à une rivière transversale
capable d’évacuer les sédiments sortants.
L’incision a toujours lieu lorsque les sédiments atteignent la condition aux limites et reste stable ensuite. De plus, cette incision a lieu quelque soit l’état de la
montagne (état transitoire ou à l’équilibre).
Ce phénomène peut être expliqué par la combinaison d’une forte dépendance
non-linéaire de la loi de transport avec la pente, lorsque la contrainte de cisaillement est proche de la contrainte critique, et d’une augmentation de la pente des
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cônes lorsque les sédiments atteignent la limite avale. L’incision se développe depuis l’apex des cônes où la pente augmente et où les flux d’eau sont le plus concentrés vers l’aval du piémont. Une onde d’incision se propage également plus lentement vers les cimes de la montagne.
Ces résultats soulignent donc l’importance de déterminer quelle est la part des
mécanismes autocycliques dans les encaissements des paysages afin de pouvoir
relier encaissements et changements externes passés.
2.2
Article publié dans le journal Geomorphology
Références : E. Pepin, S. Carretier, G. Herail, 2010. Erosion dynamics modelling
in a coupled catchment–fan system with constant external forcing, Geomorphology,
122, 78–90.
41
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Geomorphology 122 (2010) 78–90
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Geomorphology
j o u r n a l h o m e p a g e : w w w. e l s ev i e r. c o m / l o c a t e / g e o m o r p h
Erosion dynamics modelling in a coupled catchment–fan system with constant
external forcing
E. Pepin ⁎, S. Carretier, G. Herail
LMTG-Universite De Toulouse-CNRS-IRD-OMP, 14 Av. E. Belin, F-31400 Toulouse, France
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
a r t i c l e
i n f o
Article history:
Received 9 December 2009
Received in revised form 21 April 2010
Accepted 26 April 2010
Available online 2 June 2010
Keywords:
Mountain–fan system
Erosion
Natural entrenchment
a b s t r a c t
Recent alluvial fan models have suggested that deep alluvial fan entrenchment could occur without any
change in sediment and water influx. Moreover, other studies have shown that the evolution of a fan could
strongly depend on feedback between the fan and the mountain catchment. We evaluate if natural
entrenchment still occurs in a coupled catchment–fan system, and we evaluate its possible impact on the
evolution of mountain erosion. We use a landscape evolution model where the mountain corresponds to an
uplifting block and where fans form over an initial horizontal surface. Our experiments confirm that deep
entrenchment at the fan apex can occur without a change in climate or in uplift rate under two conditions:
(1) the transport threshold (critical shear stress) is significant and (2) the downstream boundary condition
corresponds to an open boundary with fixed elevation, which stops the progradation of alluvial fans. A stable
entrenchment occurs when sediments reach this limit. The entrenchment can be explained by a strong
nonlinear dependence of the transport law on the slope when the shear stress is close to critical. A fan slope
increase occurs when sediments reach the model limit, and this drives entrenchment. Fan entrenchment
drives strong erosion in the mountain with intensity and a response time similar to those observed for the
initial mountain uplift. These results indicate that determining how much of natural erosion is from
autogenic mechanisms is essential in order to link landscape entrenchment with past external changes.
© 2010 Elsevier B.V. All rights reserved.
1. Introduction
The alluvial fans correspond to alluvial deposits located at the outlets
of mountain valleys, forming portions of fans in plane view, which can
merge downstream to form wide alluvial surfaces in the alluvial apron of
foreland basins. Cycles of aggradation and erosion in an alluvial fan and
especially fan-head entrenchments (see examples in Fig. 1) have been
actively studied since Eckis' work (1928) in the Cucamonga district
(California) fans. For instance in California, incised fans of the Central
Valley (Bull, 1964), the Death Valley (Hooke, 1972; Dorn et al., 1996;
Jayco, 2005), the Panamint Valley (Blair, 1999a; Blair, 1999b; Blair,
1999c; Jayco, 2005), or the Owens Valley (Duhnforth et al., 2007, 2008)
have been studied. More generally, incised fans are studied in many
places of the word such as in Spain (Calvache et al., 1997; Harvey, 1999,
2002; Viseras et al., 2003), Tunisia (White, 1991), New Zealand (Davies
and Korup, 2007), Iran (Beaumont, 1972), Argentina (Milana and
Ruzycki, 1999), Arizona (Blissenbach, 1954), the Tian Shan (Poisson and
Avouac, 2004) and the Golbi Altay (Vassallo et al., 2007). Finally, fan
dynamics have been studied experimentally and theoretically (Denny,
1967; Hooke, 1968; Schumm et al., 1987; Bull, 1991; Whipple et al.,
1998; Parker et al., 1998; Sun et al., 2002; Babault et al., 2005). Many of
⁎ Corresponding author. Tel.: + 33 5 61 33 26 22; fax: + 33 5 61 33 25 60.
E-mail address:
[email protected] (E. Pepin).
0169-555X/$ – see front matter © 2010 Elsevier B.V. All rights reserved.
doi:10.1016/j.geomorph.2010.04.029
these studies assign sedimentary facies changes, oscillations of
sedimentation and erosion periods and fan morphology changes to
climate and tectonic forcing effects. Thus fans have been used largely as
markers of tectonic, climatic or eustatic variations.
However, some studies have pointed out the possible autogenic
behavior of fan incision (White, 1991; Humphrey and Heller, 1995;
Coulthard et al., 2002; Nicholas and Quine, 2007a). For instance,
Humphrey and Heller (1995) and Coulthard et al. (2002) suggested
that fan evolution is not solely related to changes in external forcing but
also to the evolution of the system in time. Using a single fan evolution
model, Nicholas and Quine, (2007a) determined that autogenic
mechanisms (in the absence of sediment and water influx variations)
could induce strong entrenchments. They suggested that, in this case,
entrenchment is due to a fixed elevation condition at the fan boundary
and to a specific relationship between flow width, sediment transport
and rate of aggradation. A remaining issue, however, is to know if the
coupling with a mountain, the source of sediment and water, could
change this model outcome. For example, we might expect mountain
erosion to adapt quickly to elevation changes in the alluvial fans,
increasing the input sediment flux of the alluvial apron and thus limit the
development of fan incision. Indeed, some studies (e.g., (Babault et al.,
2005; Carretier and Lucazeau, 2005)) have suggested strong geomorphological couplings between mountain catchments and alluvial
fans: any elevation change in the fan domain controls the mountain
range base level and thus affects the geomorphological evolution of the
Author's personal copy
E. Pepin et al. / Geomorphology 122 (2010) 78–90
79
itself without changes in external forcing. In order to generalize Nicholas
and Quine's (2007a) results, we consider a system composed of
mountain catchments and alluvial fans. In using such a coupled system,
we should be able to constrain the fan behavior better and to analyze the
effect of fan entrenchment on mountain catchment erosion.
In this study we use “CIDRE”, a numerical model of landscape
evolution (Carretier et al., 2009). It allows us to develop theoretical
mountain-fan landscapes under well-constrained conditions. We submit
our catchment–fan system to constant climate and uplift rates. We vary
the erosion and transport parameters, the boundary conditions at the
model edges and the model size to determine the necessary conditions
for autogenic fan entrenchment.
2. Model description and experimental setting
2.1. Model description
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
CIDRE is a cellular automaton model for landscape evolution on a
continental setting (Carretier et al., 2009). Time step dt consists of two
calculation cycles: one to calculate the water flux, and the other to
calculate the erosion/sedimentation rate. A cell is defined as bedrock
with or without a sediment cover.
At the start of a time step, an elementary volume of water defined
as the precipitation rate P [L/T] times the time step of the calculation dt
is distributed homogeneously over all cells. The water then propagated over the grid from the highest to the lowest cell ensuring water
volume conservation. We use a multiflow algorithm: at each point
locally, the water is distributed from a cell toward all lower cells in
proportion to their slope. At the end of the propagation process, the
water flux is known everywhere.
To ensure sediment conservation, the grid is recalculated again
from the highest to the lowest cell. The erosion or sedimentation
volume of each cell is the difference between the sediment influx and
outflux integrated over dt. The influx results from the algebraic sum of
erosion and sedimentation that occurred upstream. The outflux
depends on specified transport laws, which correspond to maximum
possible local transport rates (a transport capacity in the case of fluvial
transport), but it is limited by the sediment available for transport (in
the same way as in GOLEM for example: Tucker and Slingerland,
1994). The multiple flow algorithm specifies the calculation of an
outflux for each receiving cell, so that the process described below
applies in all directions toward all lower neighbouring cells.
First, a potential volume (qd · dt · dx) of sediment transported by
creep is calculated using a nonlinear diffusion law to take into account
the nonlinear increase of the sediment flux when approaching the
slope of repose Sc of the sediment or rock (Roering et al., 1999):
qd = −κ
S
2
S
1−
ð1Þ
Sc
Fig. 1. Natural examples of fan-mountain incisions. Photos from Google Earth 2010.
(A). Mendoza River fans (Argentina: 32°49′50″S; 69°43′20″O). (B) San Juan River fan
(Argentina) referred to as Fan 22 by Milana and Ruzycki (1999). (C) Panamint Valley fans
(California) studied by Blair (1999a, 1999b, 1999c) and Dorn et al. (1996).
mountain. In addition, any change in the water and sediment outflux of a
mountain range has a direct effect on alluvial fan dynamics (Eckis, 1928;
Allen and Densmore, 2000; Pelletier, 2004; Babault et al., 2005; Carretier
and Lucazeau, 2005; Davies and Korup, 2007; Densmore et al., 2007;
Duhnforth et al., 2007, 2008).
This study explores the conditions under which autogenic entrenchment can happen in a fan and, more generally, how the system can incise
where qd is the diffusive transport rate per unit width [L2T− 1]. κ [L2T− 1]
is a diffusion coefficient, Sc is the critical slope corresponding to the
material gradient of repose, and S is the local slope. If all the sediment
present on the cell is removed, then a diffusive outflux is calculated with
a different κ and Sc.
Then a potential volume of sediment carried by water (qt · W · dt, W
is the flow width discussed later) is determined using a classical excess
shear stress law for the transport capacity per unit width qt:
p
qt = Kall ðτ−τc Þ
ð2Þ
τc [ML− 1T− 2] is a critical shear stress for clast entrainment, Kall [M− p×
L2−pT2p− 1] is an alluvial transport coefficient and p is a positive constant.
Assuming uniform flow conditions, a Chezy friction law and a small
depth-to-width river section geometry, the shear stress τ [ML− 1T− 2]
Author's personal copy
80
E. Pepin et al. / Geomorphology 122 (2010) 78–90
can be expressed as a function of slope and water flux by unit flow width
q [L2T− 1]:
p
m n
qt = Kall kt qj S −τc
ð3Þ
where m and n are positive exponents, and kt [ML− 1−3mTm− 2] is a
constant positive coefficient. If the sum of the volume of incoming
sediment and the volume of sediment remaining on the cell is lower
than qt · dt · W, then this sum is added to the outflux and the bedrock
erodes as follows.
A potential volume detached from the bedrock (I · dx · W · dt) is
calculated using a shear stress excess function to model a potential
bedrock incision rate I [LT− 1]:
a
I = Kbr ðτ−τc Þ
ð4Þ
Kbr [M− aL1−aT2a− 1] is a bedrock detachment coefficient. Using the
same assumptions as for qt:
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
a
m n
I = Kbr kt qj S −τc
ð5Þ
A volume I · dt · dx · W is added to the sediment leaving the cell if
the amount of excess transport capacity is sufficient or only a quantity
that just justifies the excess transport capacity (the potential carried
volume minus the volume already carried out).
A subcell equilibrium flow width is determined by the classical
square root function of the volumetric water outflow Q [L3T− 1] with
kw a positive and constant parameter:
W = kw · Q
0:5
Given the coarse resolution of the model grid that can exceed river
width, a subcell equilibrium flow width is determined using the
classical square root function of the volumetric water outflow (Eq. 6).
However, when this width W is larger than the cell width dx, then
W = dx. This choice has two implications: firstly, at subcell scale, the
transient adjustment of the flow width is not taken into account (Eaton
et al., 2004; Stark, 2006; Wobus et al., 2006; Turowski et al., 2007).
Secondly, when the flow is dispersed (i.e., there are more than one
downstream neighbouring cells) and when W b dx, the exchange of
water between cells corresponds to braided channels. When W N dx,
the flow is sheet flow. The multiple flow algorithm limits the known
excessive flow concentration when using the steepest descent
algorithm, although it does not prevent it entirely (e.g., Nicholas and
Quine, 2007a).
Some models have assumed a significant reaction time for reaching
the transport capacity of the sediment flux, or equivalently, a significant
transport distance for the deposition of the sediment (Kooi and
Beaumont, 1994; Braun and Sambridge, 1997; Crave and Davy, 2001;
Davy and Lague, 2009). This characteristic reaction or transport distance
is not taken into account in our model, where the eroded volume of
sediment can instantaneously be equal to the transport capacity.
Moreover, our model allows significant differences between τc and
shear stress τ in the transport law in Eq. (3) (e.g., Tucker and Bras, 2000).
Our approach is different from that of Parker et al.'s (1998) or Sun et al.'s
(2002) who calculated a river width and a sediment flux imposing
τ = 1.4τc.
Mainly, two notable differences exist between our transport model
and Nicholas and Quine's (2007a, 2007b) transport model: we exclude
lateral erosion, and we do not allow water to flow over negative topographic slopes. Thus our model is simpler.
ð6Þ
2.2. Experimental geometry and parameters
Finally, once the sediment influx and outflux have been determined, a change in elevation Δz is approximated by dividing their
difference by the cell area (Carretier et al., 2009).
Both detachment and transport capacities include a critical shear
stress for particle entrainment τc, which will be studied in detail
Eqs. (2) and (4). The critical shear stress represents a physical force
per unit area [NL− 2] that the system should exceed to allow clast
entrainment or bedrock incision. It is commonly expressed as a
function of sediment and surface characteristics. For instance
according to Chang's (1988) definition:
τc = C ðγs −γw Þdsed cos ðφÞ½tanðθÞ− tan ðφÞ
ð7Þ
where C is a bed friction coefficient dependent on ground characteristics such as surface ruggedness or vegetation. γs and γw are the
specific weight of sediment and water, respectively; dsed is the mean
sediment diameter, φ is the local slope and θ the angle of repose
(depending on sediment characteristics such as size or shape). When
calculating, τc is often expressed using the Shield parameter and
equation (see, Chang, 1988). The Shield parameter τ⁎ is determined
empirically thanks to the Shield diagram and fluctuates between
0.043 and 0.6. In fact it is a function of the Reynolds number, which is
to say of temperature, slope, grain size, etc. The Shield equation is:
⁎
τc = τ ðγs −γw Þdsed
ð8Þ
In our experiments τc ≤ 15 Pa. This corresponds to grain size ranging
between fine sand and 2 cm in diameter. In natural fans, the relationship
between τc, dsed and the fan slope suggests that under the same external
conditions, a fan composed of coarse material will be steeper than a fan
composed of fine sand. This steepening has been observed by Hooke
(1968). Other studies have shown that fan morphology is controlled by
debris flow characteristics such as ruggedness (White, 1991). These
characteristics are directly linked to τc value.
2.2.1. Geometry and boundary conditions
The initial surface of our experiments has been chosen as a zero
elevation surface that is not completely slick in order to study the
system dynamics from the start of drainage network growth.
Consequently, we use an initially horizontal rectangular grid, with a
Gaussian elevation noise (σ = 0.5 m) divided into two sections
(Fig. 2). The first corresponds to the mountain range block, the
second to the foreland basin. The size of the cells is 20 × 200 m. The
mountain range is 8 × 16 km. These dimensions allow us to take into
account the competition between several catchments during the
drainage network growth and correspond to a compromise between
computing time and spatial resolution. These dimensions are common
dimensions in geomorphology modelling (Tucker (2004): 10 × 10 km,
δx = 200 m; Parker et al. (1998): 10 × 10 km). The mountain range
block is submitted to a constant uplift of 1 mm y− 1. This value is a
mean value ranging between low milimetrical uplift rates such as in
the Alps, the Pyrenees or the Gobi-Altay (Vassallo et al., 2007) of
Mongolia, and strong uplift rates (0.5–1 cm y− 1) in very active ranges
such as in Taiwan (Hovius et al., 1997) or the Himalayas (Lavé and
Avouac, 2001). A constant precipitation rate (P=500 mm y− 1) has been
chosen to mimic the simplest climate possible and to represent a typical
mean annual precipitation value. Referring to the Global Precipitation
Climatology Project (GPCP) (i.e., Huffman et al., 1997), the mean global
precipitation rate on land can be estimated to be around 690 mm y− 1 in
the world.
In the foreland section, whereas the mountain size is fixed for all
experiments (8 × 16 km), different foreland lengths are tested from 0
to 10 km. Foreland length, Lf, is always compared to mountain length,
Lm. Lf* represents the ratio Lf/Lm. Different boundary conditions are
used for each grid edge (Fig. 2). At the mountain top (northern
boundary), neither water nor sediment can exit the lattice. Eastern
and western boundaries are linked by periodic boundary conditions.
Two foreland boundary conditions (southern boundary) are tested,
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Fig. 2. The experimental grid consists of a mountain section subjected to constant uplift and precipitation and of an initially horizontal foreland section. Boundary conditions are: on
the northern edge (1) “divide condition”: neither water nor sediments could exit; on the eastern and western edges (2) “periodic conditions”; on the southern edge (3) “arid
endhoreic basin”: sediments cannot exit, water evaporates or infiltrates, altitude is free or “transversal river”: altitude fixed, sediments and water can exit. Figures A–D show
different stages of experiment 15c (Table 1). Topography contour lines are in black (every 200 m), fan depositional limit lines are in dashed and color gradient represents the water
flux. It ranges between maximum and minimum water flux values of the model grid.
corresponding either to an arid endhoreic basin (water infiltrates or
evaporates, but sediments are trapped) or to a transversal river able to
transport the sediments far away (the elevation is fixed at 0 m and
both water and sediments can exit).
2.3. Description of the experiments
We have carried out numerous experiments of which 24 are presented
in this paper as a summary of the entire set. Table 1 shows the parameters
Table 1
List of experimental runs and their parameters.
Code
τc
Kbr
Kall
m
n
p
Lf* (ratio Lf/Lm)
Rainfall area (mountain only
or mountain + foreland)
U (mm y−1)
Foreland boundary
condition
Fan entrenchment
1a
2a
3a
4a
5b
5b-0.5
5b-2
6b
7b
8b
9b
10b
11b
12c
13c
14c
15c
16c
17c
0
0
0
0
10
10
10
10
10
10
10
10
10
15
15
15
15
15
15
3e-10
3e-10
3e-10
3e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
4e-10
2e-6
2e-6
2e-6
2e-6
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1.5e-5
1
1
1
1
1
0.5
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Trans. river
Trans. river
Trans river
Trans. river
Trans. river
Trans. river
Trans. river
Trans. river
Trans. river
Trans. river
Trans. river
Arid endo. basin
Trans. river
Trans. river
Trans. river
Trans. river
Trans. river
Trans. river
Trans. river
–
No
No
No
–
–
–
Yes
Yes
Yes
Yes
No
Yes
–
Yes
Yes
Yes
Yes
Yes
2e-4
2e-4
2e-4
2e-4
2e-4
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
I
1
1
1
1
1
M+F
M+F
M+F
M+F
M
M
M
M
M
M
M
M+F
M
M
M
M
M
M
M
3e-10
3e-10
3e-10
3e-10
3e-10
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
I
1
1
1
1
1
0
0.5
1
1.25
0
0
0
0.25
0.5
0.75
1
1
1.25
0
0.25
0.5
0.75
1
1
0
0
0
0
0
0.3
0.3
0.3
0.3
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
I
0.5
0.5
0.5
0.5
0.5
0
0.5
0.75
1
1.25
M+F
M+F
M+F
M+F
M+F
1
1
1
1
1
Trans.
Trans.
Trans.
Trans.
Trans.
–
No
No
No
No
18d
19d
20d
21d
22d
qt
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
qt
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
qt
1
1
1
1
1
river
river
river
river
river
τc is the critical shear stress; Kbr, Kall, m, n, and p are physical parameters developed in transport Eqs. (1)–(5). In experiments 18d–22d, m, n and p are different in the bedrock
incision rate I Eq. (5) and in the transport capacity qt Eq. (3). Lf is the normalized fan length. Foreland boundary condition can be either a transversal river or an arid endhoreic basin.
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and foreland boundary conditions used for each experiment. As we
assume that natural entrenchments are not due to external forcing,
precipitation rate (0.5 my− 1) and uplift rate (1·10− 3 my− 1) are kept
constant in all experiments. Transport law coefficients have been chosen
to develop realistic landscapes in accordance with previous theoretical
studies (Tucker and Bras, 1998; Whipple et al., 2000; Tucker, 2004;
Carretier and Lucazeau, 2005; Carretier et al., 2009). In Eq. (1), the
diffusion coefficient κ equals 0.01m2 y− 1, critical slope Sc equals 0.6
(=tan 30°) for sediment and Sc equals 1.7 (=tan 60°) for bedrock. The
flow width parameter Eq. (6) kw equals 12 m− 1.5 s0.5, which leads to a
river width at the mountain outlet on the order of several meters (much
lower than the cell width). kt Eqs. (3) and (5) is from the Manning flow
resistance equation. Kall Eq. (2) correspond to the Meyer-Peter and Müller
(1948) formula. Kbr is more difficult to calibrate. It depends on lithologic
resistance and erosion processes (Snyder et al., 2003; Sklar and Dietrich,
2004), and large range of values can be found (Tucker and Slingerland,
1997; Tucker and Bras, 2000; Tucker, 2004; Carretier and Lucazeau, 2005;
Carretier et al., 2009). In our experiments, Kbr values have been chosen in
the ranges of previously assumed values to obtain reasonable fluvial relief
(around 1000 m for maximum elevation at steady state) in a reasonable
timescale of around 1 million years.
For experiments with τc N 0, m and n are determined from the
relationship between the shear stress τ, qj and S using the Chezy or
Manning relationship and assuming steady, uniform flow in a wide
channel (cf, Tucker, 2004). In this case, m = 0.6 and n = 0.7. For the
transport capacity law, p = 3/2 corresponds to the Meyer-Peter and
Müller (1948) formula. For the bedrock incision law, p is also set to 3/2.
Lavé and Avouac (2001) argued for p = 1 from field work, whereas
Whipple et al. (1998) proposed that 1.8 b p b 2.2 based on the bedrock
erosion process. We chose p = 1.5 as a compromise that allows a
nonlinear relationship between I and τ. Note that in both laws, when τ is
close to τc, I and qt are nonlinear in slope and water flux (Tucker, 2004;
Carretier et al., 2009).
For experiments with τc = 0 (experiments d, Table 1), the erosiontransport equations simplify to the classical stream power laws (I and
qt ∝ qmp
Snp). In this case, mp and emphnp are set differently for the
j
transport capacity law and for the bedrock incision law in order (1) to
keep the transport capacity more than linear in slope and in water
flux. This condition has been proved necessary to develop fluvial
incision in alluvial deposits (Smith and Bretherton, 1972), and (2) to
be consistent with classical river concavity close to 0.5 at dynamic
equilibrium (Whipple and Tucker, 2002). Thus m = n = 1.5 is used for
the transport capacity law, m = 0.5 and n = 1 for the bedrock erosion
law, and p = 1 in both cases. In addition, other m and n values are
tested (experiments a, Table 1). It is difficult to justify such values, but
given the uncertainty on erosion laws, it is worth testing their
influence on model results (e.g., (Murray and Paola, 1997; Davy and
Crave, 2000)). Kall and Kbr can differ between experiments in order to
develop landscapes with similar mean relief.
Rainfall is applied on the mountain section only, but for model
stability reasons some experiments also are run with rainfall applied on
the foreland basin. We have carried out tests (for instance 16c and 17c)
to ensure the similarity of the two rainfall cases in terms of the system
dynamics. Experiments with rainfall applied in the entire grid develop
Fig. 3. Representation of six experimental time steps after fans have reached: there are several fans that reach the foreland limit. Boundary conditions are a transversal river (A, B, C, D
and E) or an endhoreic basin (F). (A) Experiment 7b (τc = 10, Lp = 0.5); entrenchment occurs before the mountain has been connected. (B) Experiment 2a (τc = 0, Lp = 0.5);
entrenchment does not occur; transport remains unchannelized. (C) Experiment 19d (τc = 0, Lp = 0.5 and qt in Eq. (3) is more than linear in slope and water flux); without a
significant τc, entrenchment does not occur even if n N 1 and m N 1. (D) Experiment 9b (τc = 10, Lp = 1); entrenchment occurs after mountain connectivity. (E) Experiment 16c
(τc = 15, Lp = 1); slopes are greater than case D because of a greater τc value. (F) Experiment 10b (τc = 10, Lp = 1); entrenchment does not occur. See parameters in Table 1.
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mountain and foreland relief (magnitude and slopes) and a drainage
network (concavity index) similar to the relief and drainage network of
experiments with rainfall on the mountain section only.
In order to analyze natural entrenchment conditions, we have
varied the foreland boundary condition identified by Nicholas and
Quine (2007a), the foreland length, and τc. The other parameters
remain as in Table 1. The foreland basin length Lf is thought to control
the aggradation rate because it increases the deposit area. The critical
shear stress can control the magnitude of erosion. So both parameters
could play a role in fan entrenchment and are tested.
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3. Results
Fig. 2A–D represent the stages of a typical experiment leading to an
autogenic entrenchment, obtained with the parameters of experiment
15c (Table 1). Because of rain and uplift, a drainage network is initiated
in the mountain while fans aggrade in foreland (Fig. 2A). Before fans
reach the foreland boundary condition (Fig. 2B), they aggrade
downstream, mainly by sheet flow transport. After fans reach the
foreland boundary condition, entrenchment occurs and the water flow
becomes channelized (Fig. 2C); then incisions remain stable in time
(Fig. 2D). Their magnitude represents half the altitude of the foreland
apex (Fig. 2D and topographic profile). This experiment shows that
natural entrenchment occurs with an open and fixed boundary
condition, as in the Nicholas and Quine (2007a) model. We now
investigate if the entrenchment requires some particular development
stage of the mountain erosion, foreland length, or τc value.
3.1. Necessary conditions for autogenic entrenchments
Fig. 3 sums up our results. It shows six different models at different
stages of their evolution, but in all cases the images have been obtained
after fan sedimentation in the foreland has reached the foreland
83
boundary condition. Fig. 2A corresponds to the reference experiment
also shown in Fig. 2.
Experiments carried out with τc = 0 (Fig. 3B, C; all a and d
experiments, Table 1) never develop autogenic entrenchment, whatever the foreland boundary condition, length, and other parameters.
In the case of a positive and significant threshold in the transport
capacity law (Eq. 2), results depend on the foreland boundary
condition (Fig. 3D, E, F). For a closed boundary condition (“arid
endorheic basin”), entrenchment never occurs. Fig. 4 shows in more
detail the differences between an open foreland boundary condition
case (experiment 9b, Table 1) and a closed one (experiment 10b,
Table 1). This figure represents mean topographic profiles along the
NS axis for both experiments and for three times: just before
sediments reach the model boundary, at the model boundary, and
after. The first two steps are identical in both cases (dashed grey
lines), but the third one is different (black lines). For an open
boundary condition (“transversal river”), as observed in laboratory
experiments (Babault et al., 2005), the mean fan slope increases
significantly just after sediments have reached the boundary.
Therefore, shear stress τ increases, especially near fan apexes,
where the flow is the narrowest, thus driving the entrenchment.
The slope increase is entirely controlled by the arrival of the sediment
at the boundary condition: near this boundary, aggradation rate
decreases strongly (no more progradation possible) while sedimentation continues near the fan apex, increasing the regional fan slope
(see also Nicholas and Quine, 2007a). In the case where sediments
have reached the closed boundary condition, progradation beyond the
model boundary cannot occur because neither sediment nor water
can exit. In order to accommodate the volume of sediment coming
from the mountain section, a continuous aggradation takes place all
along the foreland area. Consequently, the foreland basin and its baselevel rise without change in slope. Mean slopes of both mountain and
fan seem to reach equilibrium and the system remains stable. In this
case, incision never occurs (Fig. 3F).
Fig. 4. Mean relief along the x axis for experiments 9b and 10b at different time steps. The mountain–fan boundary is located at x = 8 km. Dashed lines represent mean relief before
fans reach the foreland limit. At this stage, curves are superposed for both experiments. Experiment 9b (transversal river B.C.): after reaching boundary, fans undergo entrenchment.
Entrenchment is strongly marked on the curve at the foreland apex. Note the increase in slope in the foreland (curved red arrow). Experiment 10b (arid endhoreic basin B.C.): after
reaching the foreland limit, foreland base level and mountain and fan altitudes keep growing without entrenchment. Blue arrows show the constant rise of the system.
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Finally, we changed the foreland length Lf in the case of a positive
τc and an open boundary condition at the foreland edge. Entrenchment still occurs whatever the Lf value, as illustrated by Fig. 3A and D.
Considering that a mountain catchment is connected when the
drainage network has cut back to the divide, Fig. 3 illustrates that the
mountain could be totally connected (Fig. 3D) or not when entrenchment occurs (in Fig. 3A, the plateau is not entirely dissected by the
drainage network). Thus, the erosion stage of the mountain (drainage
network established or not), and therefore the mountain outflux, does
not influence the formation of autogenic incision of fans in this model.
To sum up, our results indicate that the necessary conditions for
natural entrenchment of fans are a positive, significant critical shear
stress in the transport law and open foreland boundary conditions with
a fixed elevation. The natural entrenchment of fans is totally
independent of the foreland length or of the mountain outflux.
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3.2. Entrenchment initialization and propagation
Fig. 5 shows entrenchment initiation and propagation in fans in
experiment 16c (Table 1), illustrated by two-dimensional views and by
sequential profiles of the elevation changes averaged along the NS axis.
The mountain section is eroding during the entire process (negative
mean elevation change). The foreland elevation change is first positive
everywhere (general aggradation: curve A); then incisions propagate
downstream from the upper part of the foreland Fig. 5B–D. Finally, the
rate of elevation change reaches equilibrium. During incision propagation, the denudation rate is greater at the mountain–foreland boundary
and could be more than four times greater than the steady mountain
erosion rate. Moreover, curves C to E in Fig. 5G show that an erosion
wave propagates upstream into the mountain. So incisions propagate in
two opposite directions from the mountain–foreland transition: from
the apex of the fan downstream in the foreland and upstream into the
mountain. Curve E in Fig. 5 shows that incisions require more time to
propagate into the mountain than into the foreland (Fig. 5D). This result
is the direct consequence of the Kbr and Kall values we used.
3.3. Influence of foreland sedimentation/erosion on mountain erosion
We now investigate how the catchment–fan coupling (natural
incision in particular) influences the mean erosion rate evolution of the
mountain. Previous studies have analyzed the input/output relationship
between uplift, climate and the erosional response of a mountain range
(e.g., Tucker and Slingerland, 1994; Kooi and Beaumont, 1996; Allen and
Densmore, 2000; Davy and Crave, 2000; Carretier et al., 2009). We want
to examine the influence of piedmont incision on the mountain
erosional response compared to mountain erosional response to uplift
without a piedmont.
We first analyze the response times characterizing the erosion rate
evolution in our modelling and then we detail the relationship between
the changes in the two-dimensional views and in the mean erosion rate
curve.
3.3.1. Characteristic times of mountain response
Mountain erosion rate (or sediment outflux) curves have been
usually described using two characteristic times (e.g., Kooi and
Beaumont, 1996; Davy and Crave, 2000; Lague et al., 2003; Carretier
et al., 2009). The first one, Tco, is the time of connectivity—or drainage
network development. Connectivity of the mountain is completed when
all points of the mountain are connected to the base level through the
drainage network. It is defined by plotting the mean elevation change
along the x axis at different times (as for example in Fig. 5). Tco is the
time required to obtain negative mean elevation change all along the
Fig. 5. Entrenchment chronology for experiment 16c. Figure G illustrates the mean elevation change along the x axis at different times. Figures A, B, C and E–F correspond to the times in
Fig. G. Aggradation corresponds to a positive elevation change whereas erosion corresponds to a negative elevation change. Mountain–fan boundary is located at x = 8 km. Time (A): before
reaching the boundary, fans are aggrading. Time (B) fans have reached the foreland boundary and entrenchment occurs in the fan apex. Times (C) and (D): entrenchment is greatest at the
fan–mountain boundary; the alluvial apron is broadly eroding. Times (E–F): entrenchment is permanent and the mountain–fan system reaches a steady state.
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Fig. 6. Mean erosion rate in mountain section (E) versus relative uplift rate (Ur) for experiment 9b. Dynamic equilibrium is reached when E = Ur (Babault et al., 2005). Steady state for
this experiment is reached when E = U (= 1 mm y−1). In our study, dynamic equilibrium is reached when τc N 0 and Lf * N 0.62.
mountain section, that is to say, all the points of mountain section are
eroded. The second characteristic time, Ts, corresponds to the steady
state time in the mountain, namely the time required to balance rock
uplift and erosion rates. We define Ts as the time needed to reach a
mountain erosion rate equaling 95% of the uplift rate. A third state of
landscape that characterizes coupled catchment–fan systems has been
defined by Babault et al. (2005). Dynamic equilibrium occurs when the
mountain erosion rate balances the relative uplift rate (Ur). Relative
uplift rate is the difference between the rock uplift rate U and the
aggradation rate of the fan apex. We observed such a dynamic
equilibrium for experiments with a positive τc and with Lf* N 0.62
(experiment 9b, Fig. 6).
As we saw previously, foreland length does not influence natural fan
entrenchment. However, it does seem to control the response times and
the relief of a mountain significantly (Babault et al., 2005; Carretier and
Lucazeau, 2005). In order to illustrate this dependence of the mountain
erosional response on the foreland length, we define normalized
connectivity time Tco* and steady time Ts*. These normalized times
correspond to Tco and Ts for a specific foreland length Lf divided by the
connectivity time of the same experiment without foreland. Eq. (9)
expresses Ts*, but the expression of Tco* is equivalent.
TsðLf Þ* = TsðLf Þ = TsðLf = 0Þ
ð9Þ
Table 2
Characteristic mountain response times.
Code
Lf*
Ts (Myr)
Tco (Myr)
Ts*
Tco*
1a
2a
3a
4a
5b
6b
7b
8b
9b
11b
12c
13c
15c
16c
18d
19d
21d
22d
20d
0
0.5
1
1.25
0
0.25
0.5
0.75
1
1.25
0
0.5
0.75
1
0
0.5
1
1.25
0.75
2.47
3.00
3.40
3.75
0.77
0.95
1.07
1.19
1.34
1.54
1.27
1.75
1.89
2.30
2.11
4.00
5.77
6.59
4.93
0.28
0.28
0.28
0.28
0.56
0.68
0.74
0.80
0.80
0.80
0.96
1.24
1.32
1.32
0.82
0.85
0.88
0.88
0.88
1
1.21
1.38
1.52
1.00
1.24
1.39
1.54
1.74
2.01
1.00
1.38
1.49
1.82
1.00
1.90
2.73
3.12
2.34
1.00
1.00
1.00
1.00
1.00
1.19
1.30
1.41
1.41
1.41
1.00
1.29
1.38
1.38
1.00
1.04
1.07
1.07
1.07
Ts is the steady state time, and Tco is the connectivity time. To compare experiments with
different τc values, Ts (respectively Tco) is normalized by the ratio: Ts (Lf) = Ts(Lf) / Ts
(Lf= 0).
Then we plot Ts* and Tco* against Lf* (ratio Lf/Lm) to evaluate the
influence of Lf* on the incision case (τc N 0) and without (τc = 0)
(Table 2 and Fig. 7). Only the experiments with an open boundary at
the foreland basin edge are considered.
Ts* increases linearly with Lf* (Fig. 7A) as observed in laboratory
experiments (Babault et al., 2005). Moreover, Ts* is larger for
experiments that use transport law (Eq. 3) that is more than linear
in water flux and slope. These experiments are those with τc N 0, and
those with τc = 0 but m = n = 1.5 in the transport capacity law
(experiments d in Table 1). This result is consistent with previous
findings (Tucker, 2004; Carretier et al., 2009). When the transport law
is more than linear in water flux and slope, it decreases very fast
upstream close to the plateau edge. Consequently, the plateau retreat
is slow and the time to reach steady state is increased compared to
experiments with n and m ≤ 1. The largest Ts are obtained with
m = n = 1.5 and τc = 0 because no entrenchment takes place in this
case (entrenchment accelerates erosion of a mountain). The different
Kall and Kbr values can also explain this difference.
Fig. 7B illustrates how the connectivity time Tco* depends on Lf*.
Tco* remains constant when τc = 0. For τc N 0, Tco* first increases
linearly with the foreland length. Then, it reaches a maximum for a
critical Lf* value, Lf* = 0.62, and remains constant for Lf* N 0.62. In this
case, the connectivity time of a mountain with a foreland is 1.4 times
greater than the connectivity time of the same mountain without a
foreland. This strongly suggests that the connectivity rate in the
mountain depends on the relative uplift rate (Ur) until it reaches an
Lf* threshold.
In order to verify this relationship, we carried out simulations
without any sedimentation (Lf = 0), but submitted to different uplift
rates (see Fig. 8). This figure shows that Tco is strongly dependent on
the uplift rate. Whipple and Tucker (1999) showed that the retreating
knick-point celerity at the plateau edge increases with U if the erosion
law is more than linear in slope. The erosion law used in our
experiments with a significant τc are effectively more than linear in
slope when τ is closed to τc (cf, Tucker, 2004). Therefore, the relation
between Tco and U observed in our experiments is consistent with
(Whipple and Tucker's, 1999) results.
Thus, in the case of a coupled catchment–fan system, where the
erosion law is more than linear in slope, Tco depends of Ur. During
aggradation in the foreland (i.e., before fans reach the boundary
condition) Ur is less than U. In Fig. 6, Ur is around 0.5 U for instance.
When entrenchment occurs, Ur quickly becomes equal to U.
Consequently, the erosion rate and the drainage growth accelerate
suddenly in the mountain (Fig. 9). This explains why Tco depends on
Lf* in Fig. 7B. Lf* controls the time at which entrenchment occurs. If
Lf* b 0.62, entrenchment occurs before the complete connectivity of
the drainage network. Consequently, Tco is strongly controlled by Lf*.
If Lf* N 0.62, the complete drainage network is established well before
entrenchment. Thus, Tco does not depend on Lf* anymore (Fig. 7). The
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Fig. 7. Characteristic times. White squares are τc = 15 Pa (experiments c, Table 1); grey circles are τc = 10 Pa (experiments b); grey triangles are τc = 0 Pa (experiments a), white
diamonds are τc = 0 with a transport law Eq. (3) nonlinear in slope (experiments d). (A) Ts* is the time necessary to reach a steady state; it is normalized as: Ts(Lf)* = Ts(Lf) / Ts
(Lf = 0). (B) Tco* is the time of mountain connectivity normalized as: Tco(Lf)* = Tco(Lf) / Tco(Lf = 0). For Lf* N 0.62, Tco is 1.4 times greater than Tco(Lf = 0).
critical value of 0.62 corresponds to the case where mountain
drainage and fans reach the model edges at the same time.
3.3.2. Typical mountain erosion rate evolution with foreland basin incision
When considering a mountain–fan system with a significant τc,
and thus fan incision, mountain response varies depending on the
foreland critical length identified in the previous section (Lf b 0.62 Lm
or Lf N 0.62 Lm). To enlighten these differences, we next show the
evolution of typical mountain mean erosion rates for these two cases
(Fig. 9).
Fig. 9A illustrates a typical mountain erosion rate evolution for
experiments with small forelands (Lfb 0.62 Lm; experiment 7b, Table 1).
An additional experiment using the same parameters but without a
foreland is also plotted to illustrate the differences from the presence of
a foreland basin (experiment 5b, Table 1). Without a foreland basin, the
mountain mean erosion rate first increases and reaches a maximum
when time equals connectivity time state (i). Then, it reaches a steady
value corresponding to the uplift rate. In this example, with no foreland
basin, erosion rate evolution is mainly controlled by the network
development and the slope increase in response to uplift (Carretier et al.,
2009).
When Lf b 0.62 Lm, erosion rate rises smoothly until the moment when
fans reach the foreland boundary Fig. 9A-j. At this time, entrenchment
occurs at the fan apex. This drives a strong incision in the mountain which
accelerates both the mean erosion rate and the drainage growth until Tco
is reached (state k). Next, erosion rate decreases smoothly toward a
steady value. An increase in Lf leads to an increase in Tco and Ts, as shown
by the dashed arrows in Fig. 9A. Thus, both the drainage network
development rate and the fan dynamics control the mountain erosional
response to the uplift in this case.
Fig. 9B illustrates the mountain erosion rate evolution for experiments with long foreland basins (Lf* N 0.62). Erosion rate increases
slowly until fans reach the foreland limit (state j′). As in the previous
case, this state initiates a strong erosion in the mountain, and the erosion
rate increases dramatically after j′. After reaching a maximum value, the
erosion rate tends toward the steady value. In this case, the drainage
network development does not influence as much of the erosional signal
of the mountain, as explained in Section 3.3.1. Note that when increasing
Lf, the connectivity time Tco remains constant (state k′), whereas the
time needed to propagate the sediment to the fan limit increases. This
can lead to a period of dynamic equilibrium between E and Ur (Fig. 6) as
observed in sandbox experiments (Babault et al., 2005).
One of the ultimate effects of the fan dynamics on the mountain
erosional response is the secondary variations of the erosion rate
curve (mostly between states k′ and j′). These fluctuations are from
lateral variations in the flow location on fans, as previously described
by Carretier and Lucazeau (2005). When fans are long enough, the
flow concentrates between fans and oscillates laterally. Connections
between these channels can create transient little incisions at the fan
apex. These incisions propagate into the mountain and make shortlived sediment pulses, observed in the erosion rates curve Fig. 9B-l. To
sum up, in the case of a long foreland basin, the mountain erosion rate
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Fig. 8. The state of drainage network growth at 0.5 My for 3 experiments subjected to
different uplift rates. Experiment 5b-0.5 is submitted to the weakest uplift rate (0.5mm y− 1)
and its drainage network is the least developed. Experiment 5b-2 is submitted to the
strongest uplift rate (2mm y− 1) and the mountain is totally connected. This figure illustrates
that U controls Tco.
evolution is mainly controlled by fan dynamics and much less by
mountain drainage growth.
4. Discussion
4.1. Initiation and survival of fan incision
Our model uses a simplified description of the physical processes
acting on a mountain and on a foreland basin. The extrapolation to
natural environments is far from straightforward. However, comparing outcomes of this model with the results of other numerical models
and physical experiments can help us understand the basic ingredients leading to fan incision. First, we need to understand how an
incision is generated and propagated in our model.
The most probable explanation of the observed incision is twofold.
Firstly, during the progradation process the shear stress is close to the
critical shear stress on all cells in the foreland basin slope. Secondly,
the transport law Eq. (2) is strongly nonlinear in slope when τ is close
to τc (Tucker, 2004). Thus, even a small observed slope (shear stress)
increase implies a strong transport rate increase.
Incision does not occur for τc = 0 even if the transport law is more
than linear in slope. Without a threshold for transport, and under
constant external forcing, a slope increase produces only a small
difference in the sediment influx and outflux of a cell—driving
entrenchment not sufficient. More generally, a slope-linear transport
law (experiments a, Table 1) implies a diffusive behavior of the whole
basin, preventing incisions from forming (Smith and Bretherton, 1972;
Paola et al., 1992; Murray and Paola, 1997; Crave and Davy, 2001). This
explains why Carretier and Lucazeau (2005), who used a similar model
but without a transport threshold, never observed permanent autogenic
incisions.
87
In the Nicholas and Quine (2007a) model, degradation implies
entrenchment but not necessarily permanent entrenchment. In our
model, the entrenchment occurs because the active flow width, at the
scale of the piedmont, progressively narrows and propagates
downstream, as illustrated by Fig. 5. Interestingly, although our
model does not take into account lateral erosion, the incision
propagates very similarly to the Nicholas and Quine (2007a) model,
downstream from the apex. Fig. 10 illustrates the flow narrowing
process at the scale of several cells as it occurs in the model. Fig. 10A
shows a typical cell geometry near the fan apex, where the flow
(symbolized by arrows) widens downstream. A small amount of
erosion affects the cell (in dark grey), which reduces the number of
receiving cells downstream. Subsequently, the cell in the diagonal is
abandoned. As the water is now propagated toward the unique
downstream cell, the erosive power of this cell increases. As a result,
the same process occurs to this cell, thus propagating the incision
downstream. This process is enhanced by the erosion threshold,
which can be exceeded in one cell but not on a neighbouring one with
a slightly lower water height.
Lateral erosion and overland flow over a negative slope, both
neglected in our study, should limit this flow narrowing (Nicholas and
Quine, 2007a). In nature, overland flow over a negative slope could
refer to local river bed river relief (for instance holes, dunes or
channels junction in a braided river) that water and sediments could
go through because of inertia or by filling and overflowing them. In
these cases, our model infiltrates water. Moreover, our model does not
take into account that the subcell flow width W could widen in
response to a slope increase, so that τ keeps close to τc, as observed in
natural gravel rivers (e.g., Parker et al., 1998). Such a width adaptation
would limit the potential local erosion and thus the flow narrowing at
the fan scale. Consequently, our model almost certainly does not
produce optimum real flow geometry and, thus, the predicted
incisions are overestimated (see also Doeschl-Wilson and Ashmore,
2005). The absence of lateral erosion can correspond to field cases
where the channel width adaptation to change in slope requires a
significant delay compared to the rate of slope change. This delay can
be from vegetation or some particular sediment grain size distribution
enhancing river bank cohesion.
We note, however, that the stable alluvial rivers obtained in our
modelling can occupy more than one cell (Fig. 5). Thus, even the
simplistic multiple flow model allows the flow to reach an equilibrium
width at a larger scale than the cell width. Moreover, the overconcentration of the flow on a cell cannot in itself explain the incision
because the calculated flow width W is always smaller than the cell
width. Another important factor that promotes the survival of the
incision in our model is the capture of several rivers. As far as the
transport laws used in this study are more than linear in water flux,
river capture favors incision.
Despite the simplicity of this model, its outcomes are close to
outcomes of more elaborate models that use different approaches to
model flow width evolution. As in the Nicholas and Quine (2007a)
model, entrenchment occurs only for open and fixed boundary
conditions that correspond to an efficient river limiting sediment
progradation. In addition, our model predicts that incision occurs only if
the transport law has a significant critical shear stress, allowing both the
development of a near-critical fan slope and a strong transport capacity
increase when the slope increases. Experiments using a significant τc
produce alternating channelized and sheet flows (Fig. 9B) that may be
consistent with fan dynamics observed in physical sandbox experiments, where a significant threshold slope was observed for channel
initiation (e.g., Schumm et al., 1987; Whipple et al., 1998). Nevertheless,
part of this dynamic situation is linked to short-lived junctions of rivers
in our model.
Even though the model probably overestimates the entrenchment
depth and therefore the mountain erosion increase associated with this
sudden base level fall, the response time to this perturbation seems
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Fig. 9. Mean erosion rate versus time for the mountain section. (A) represents experiments with small forelands (Lf* b 0.62). In this case, both drainage network development and fan
dynamics control the erosional signal of the mountain. (B) represents experiments with large forelands (Lf* N 0.62). Only fan dynamics control the erosional signal of the mountain. In
both graphs, the curve for a case without a foreland is given as reference. i, j, j′, k, k′, and l represent the characteristic states of the system.
similar to the response time associated with the ongoing continuous
uplift. Hence, the erosional response of the mountain deviates strongly
from previous predictions (e.g., Carretier et al., 2009). The fact that the
sediment outflux evolution is radically different based on τc and the
foreland basin length could give some basis for testing the model in
nature.
Incised fans linked to a “transversal river boundary condition” are
common in nature. For instance, fans of the San Juan River in Argentina
(Milana and Ruzycki, 1999) and fans linked to the Owens River in
California (see for instance, Duhnforth et al., 2007, 2008) are incised. Of
course, contrary to our model, in these natural cases external forcing is
never constant and consequently it always has an effect on erosion or
aggradation cycles in fans. For instance, Duhnforth et al. (2008) have
demonstrated that the different sizes of the glacial valleys in mountain
catchments are at the origin of different water input in the fans during
interglacial periods that control fan entrenchment strength. In our
experiments, fan entrenchment strength can be illustrated by the
transect of Fig. 2. It depends on an equilibrium flow width of several cells
in the fan which is controlled by the water influx (dependent for
instance on the drainage network of mountain catchments or
precipitation) and by the fan slopes (dependent on the physical
parameters and the sediment influx for instance). Data provided by
studies of natural fans such as (Duhnforth et al., 2008) could allow
testing of the model for incision strength.
In nature, tectonics is without doubt much more complicated than
the uniform uplift used in our experiments. For example, uplifting a
footwall over an extensional fault would produce subsidence in the
foreland. This subsidence tends to decrease slope in foreland and so to
prevent incision. More generally the characteristics of a natural
sedimentary basin (for instance under or over filled basins) are
dependent of the influx, subsidence, sediments weight, displacement
along the fault, slab flexure, etc. All of these parameters are affecting the
foreland boundary conditions which can change (altitude, Lf) in nature
(Blissenbach, 1954; Harvey, 1999), but which is assumed to be fixed in
our model.
Our work does not claim to reproduce a particular real case. It just
illustrates that in case of negligible subsidence, when sediments cannot
prograde further than a limit with fixed elevation such as a large
transverse river, accommodation space becomes limited. As accommodation space becomes limited, entrenchment takes place as a result of a
slope increase. Calvache et al. (1997) have shown in Spain that fans
submitted to weak subsidence were elongated and incised contrary to
fans situated in high subsidence areas. Harvey (1999) and Viseras et al.
(2003) have also shown that fan entrenchments are strongly dependent
on accommodation space.
Finally, endohreic and entrenched fans do exist in nature, contrary to
our autogenic hypothesis. This is typically the case for the Panamint
Valley fans in California (see for instance, Blair, 1999a,b,c). Panamint
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Acknowledgements
This study was funded by the IRD and the French National Research
Agency ANR (project “ANDES” ANR-06-JCJC-0100). CIDRE has been
developed by B. Poisson at BRGM and then by S. Carretier IRD, U. of
Toulouse. A.M. Harvey and three anonymous reviewers provided
comments that helped improve this manuscript. Judit Ozoray corrected
the English.
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References
Fig. 10. Illustration of the flow narrowing process in the model on a scale of several
cells. As the dark grey cell erodes, water can no longer flow towards the diagonal cell,
which is abandoned. Erosion increases in the receiving cell because it receives more
water than previously, and thus the cycle continues.
fans are subject to important local tectonics and drastic climatic events.
Moreover, in this arid region, the non-permanent Amargosa River (and
the Badwater Playa to the north), could have been a non permanent
transversal river during extreme events that are mainly responsible for
fan dynamics Blair (1999a,b,c). The hypothesis of a non permanent
transversal river that induces fan entrenchment during drastic events is
still suggested by Davis (1938) and Blissenbach (1954) for the San Pedro
River north of the San Catalina Mountains, Arizona.
Comparison with a field case is very difficult because erosion rate
reconstruction is uncertain and because climate and tectonics
fluctuate. Rather, the relative importance of autogenic processes can
be evaluated by varying the climate and tectonics in the model. In
parallel, the pertinence of this kind of reduced complexity model, and
the differences in their predictions, must be further evaluated (e.g.,
Thomas and Nicholas, 2002; Doeschl-Wilson and Ashmore, 2005).
Our study is a contribution to this effort.
5. Conclusion
Natural entrenchment of a mountain–fan system could occur when
(i) fans reach the foreland boundary condition that must be a transversal
river and (ii) critical shear stress is significant in the system. Fan length
does not influence entrenchment, but it strongly controls the erosional
dynamics of a mountain. Two kinds of responses are possible depending
on the foreland length. For short foreland basins, fan dynamics and
drainage network development influence erosion rate in the mountain.
For long foreland basins, the mountain erosion rate evolution is mainly
controlled by fan dynamics.
Our study is a preliminary work, but it allows a better understanding
of the mountain–fan system dynamics. The extrapolation to field cases is
still not straightforward, in particular because the model does not
account for flow-widening processes such as bank erosion. However,
this study indicates the possibility of autogenic fan entrenchment and a
significant feedback on mountain erosion dynamics. This requires
further study to understand better the effect of climate and tectonic
changes on landscapes.
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tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Dynamique érosive dans un système montagne-piémont : Incision sans changement
climatique ou tectonique.
56
Chapitre 3
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Compléments et illustrations des
interactions montagne-piémont
Sommaire
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.2 Dynamique sédimentaire d’un piémont unique . . . . . . . . . . . 58
3.3 Evolution d’un système avec une topographie initiale marquée . 67
3.4 Influence du maillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.5 Impact des changements des paramètres externes depuis un
état d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.6 Illustration : Effet du piémont sur l’asymétrie d’une chaîne de
montagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
3.7 Influence d’un pli frontal situé sur le bord sud du piémont . . . . 87
57
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
3.1
Introduction
Le chapitre précédent a montré quelles étaient les conditions nécessaires à l’apparition d’incisions permanentes autogéniques dans le piémont. Il a posé les bases
d’une dynamique montagne-piémont auto-organisée sous des paramètres externes
constants.
Les objectifs de ce chapitre sont "multiples" :
– a. d’apporter quelques précisions sur le comportement du modèle numérique.
– b. de compléter et préciser l’étude de la dynamique des incisions grâce à des
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
cas particuliers comme l’étude d’un piémont seul ou d’un changement de paramètres externes.
– c. de présenter des illustrations simples d’interactions montagnes-piémont
évoluant avec des paramètres externes constants.
Ce chapitre s’organise donc en plusieurs sections indépendantes les unes des
autres. Chaque section apporte un complément au chapitre antérieur et permet
de mieux comprendre les enjeux de la dynamique d’auto-organisation montagnepiémont.
3.2
Dynamique sédimentaire d’un piémont unique
3.2.1 Présentation
Dans le but de compléter les résultats présentés dans le chapitre précédent, une
expérience constituée d’un unique piémont a été réalisée. La description de ce cas
de figure permet d’apporter quelques précisions sur la dynamique sédimentaire des
piémonts. Elle permet également d’affirmer que la dynamique incisive du piémont,
n’est pas uniquement dûe au soulèvement de la montagne. L’expérience présentée
ci-dessous est donc constituée d’une surface de piémont plane qui n’est pas soumise à un soulèvement tectonique. Aucune pluie ne tombe sur cette surface. Les
conditions aux limites des bords nord, est et ouest de la grille sont les mêmes que
celles appliquées dans les expériences de l’article précédent (condition de ligne de
partage des eaux au nord et cyclique à l’est et à l’ouest). Seule une fenêtre de 2
pixels au centre du bord nord laisse entrer des flux constants d’eau et de sédiments. La limite sud est de type rivière transversale. La taille du piémont choisie
est de 8 km de large pour 16 km de long (avec ∆x = 200 m). Les flux d’eau et de
sédiments en entrée équivalent aux flux constants que pourrait fournir une section
58
3.2 Dynamique sédimentaire d’un piémont unique
montagneuse à l’équilibre, de 16 km2 , sur laquelle il pleut en moyenne 0.5 m an−1
et dont l’érosion apporte en moyenne 1 mm an−1 de sédiments. Les paramètres de
la loi de transport utilisés dans cette expérience (Kall, m, n, p, τc ) sont identiques
aux paramètres de l’expérience 5b de l’article à Geomorphology (Chapitre 2) : Kall
= 1, 5e−5 , m = 0, 6, n = 0, 7, p = 1, 5 et τc = 10 P a.
3.2.2 La dynamique du piémont unique
La figure 3.1 illustre la dynamique sédimentaire du piémont depuis un instant
initial où les flux de sédiments et d’eau (constants) commencent à entrer sur la
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
surface plane depuis un point de son bord nord (fenêtre d’entrée), jusqu’au régime
permanent. L’état d’équilibre (figs. 3.1-H et 3.2) est caractérisé par une incision
permanente bien marquée à l’apex du piémont, s’élargissant en cône alluvial vers
l’aval. Des terrasses alluviales marquant le passage des flux avant l’encaissement
final sont visibles et fortement marquées à l’apex du piémont. Les stades antérieurs
à cet état d’équilibre sont très variés, allant d’incisions transitoires concentrant les
flux (fig. 3.1-B,D,F), à des écoulements de surface non chenalisés (fig. 3.1-A,C,E) et
des écoulements de type rivière en tresse (fig. 3.1-G).
Les changements de type d’écoulement sont relativement rapides et aléatoires
bien que les flux d’entrée soient constants et qu’aucun moteur externe (pluies,
tectonique) ne soit appliqué au système. Cette dynamique est principalement due à
la non-linéarité en pente de la loi de transport qui est imposée par la présence d’un
seuil de transport (voir équation 3 de l’article à Geomorphology, Chapitre 2).
59
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
A
E
20 ka
230 ka
B
F
80 ka
300 ka
C
G
90 ka
310 ka
D
H
220 ka
500 ka
sédiments
erosion
sédimentation
flux d'eau
-
sédiments
erosion
sédimentation
+
flux d'eau
-
+
F IGURE 3.1 – Evolution d’un piémont unique à partir d’une topographie plane. Les flux d’eau
et de sédiments constants sont imposés sur deux mailles à l’apex du piémont. Les cas A à
H illustrent l’évolution temporelle du piémont. La figure de gauche de chaque cas représente
les flux de sédiments et la figure de droite les flux d’eau. Les lignes noires marquent la
topographie tous les 100 m. Noter les avulsions et la dynamique sédimentaire importantes
avant le régime permanent (fig. H). Noter aussi que les conditions aux limites Est et Ouest
sont cycliques
60
3.2 Dynamique sédimentaire d’un piémont unique
Nord
Sud
F IGURE 3.2 – Représentation en 3 dimensions de l’état permanent (fig. 3.1-H) de l’expérience
du piémont unique. Noter les terrasses alluviales le long des berges de la rivière ainsi que le
paleochenal préservé car aucune pluie n’est appliquée sur la grille à l’apex du piémont.
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Avant l’arrivée aux conditions aux limites, la présence d’une incision transitoire
est responsable d’une zone d’intense érosion (voir par exemple la zone bleue sur la
figure 3.1-B à gauche). Cette zone d’érosion dégage des sédiments qui sont déposés plus en aval dans des zones de dépôt (en brun sur la fig. 3.1-B). Ces zones de
dépôt contiennent également les sédiments arrivant à flux constant de la fenêtre
d’entrée. Cette sédimentation à l’aval modifie alors l’écoulement en amont, qui peut
devenir non chenalisé (3.1-C) car les pentes ne sont plus assez importantes pour
que le seuil de transport soit dépassé. Enfin, l’écoulement peut acquérir une nouvelle pente propice à une incision transitoire (3.1-D). A l’arrivée aux conditions aux
limites sud, la progradation vers l’aval n’est plus possible, le volume d’accommodation possible des sédiments devient limité, les pentes ne peuvent plus drastiquement changer et le système évolue peu à peu vers un état d’équilibre. Celui-ci est
caractérisé par des incisions permanentes, permettant le transport des sédiments
provenant de la montagne (ici la fenêtre d’entrée des flux sur le bord nord) vers
l’extérieur du piémont.
61
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
Erosion
Variation de la topographie moyenne
par unité de temps
mm/an
-0.5
etat d'équilibre
H
Aggradation
0
0.5
1
G
1.5
A
B C
D E
CL
F
2
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0
50
100
150
200
250
temps en ka
300
350
400
450
500
F IGURE 3.3 – Evolution temporelle de la variation de la topographie moyenne (δz) dans le
piémont seul. Lorsque la variation moyenne par unité de temps est positive, les sédiments
sont déposés dans le piémont. Lorsqu’elle est négative, les sédiments sont transportés à
l’extérieur du piémont, celui-ci est érodé. CL représente l’arrivée des sédiments à la condition
aux limites sud. Les lettres A-H se réfèrent aux instants illustrés dans la fig. 3.1
La figure 3.3 présente la variation moyenne de la topographie par unité de temps
sur l’ensemble du piémont. Lorsque cette variation est positive, il y a dépôt de sédiments dans le piémont, lorsqu’elle est négative, les sédiments sont exportés à
l’extérieur du piémont qui est donc érodé. Avant d’atteindre la limite sud de la grille
(CL sur la courbe), les sédiments progradent dans le piémont de manière constante.
Cette progradation constante provient de l’arrivée constante des sédiments et flux
d’eau à l’apex du piémont. Le volume constant de sédiments entrant s’accommode donc à vitesse constante dans le piémont quel que soit le mode d’écoulement
(concentration des flux en chenaux, écoulements non chenalisés) puisque l’espace
d’accommodation est "‘illimité"’. Lorsque les sédiments atteignent la limite sud du
piémont, ils sont exportés en dehors de ce dernier. L’aggradation diminue alors jusqu’à tendre vers une valeur nulle (état d’équilibre). Cette valeur nulle indique que
les sédiments entrant dans le piémont transitent jusqu’à la limite avale sans dépôt
ni érosion (fig. 3.1-H à gauche). Durant la phase transitoire, les oscillations de la
courbe indiquent les différentes phases d’avulsion, de captures et de changement
de type d’écoulement et de transport dans le piémont.
L’incision permanente d’un piémont unique est donc contrôlée par un taux de
cisaillement non négligeable dans la loi de transport qui lui confère une forte nonlinéarité en pente, et une condition aux limites de type "rivière transversale"’ qui
contrôle le niveau de base du piémont. Les flux d’entrée (sédiments et eau) sont
constants dans ce piémont unique, à la différence des flux issus des expériences
62
3.2 Dynamique sédimentaire d’un piémont unique
réalisées à partir d’un système montagne-piémont. En effet, ces derniers prennent
en compte l’état de connectivité des bassins versants montagneux. L’expérience de
piémont unique possède donc des variables plus stables que les cas de piémont possédant un bassin versant montagneux. Cependant, malgré la stabilité des flux d’entrée, la dynamique sédimentaire est très importante dans ce piémont, avec des états
d’écoulement changeant au cours du temps. L’intensité de cette dynamique est intimement liée aux paramètres des lois de transport utilisées et à l’auto-organisation
du piémont induite par les flux d’entrée.
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
3.2.3 Prise en compte de l’érosion latérale
Afin de préciser l’action de l’érosion latérale qui est une source d’instabilité dans
notre modèle, une expérience identique à l’expérience du piémont seul mais permettant l’érosion latérale de la topographie a été réalisée (fig. 3.5). La comparaison
de cette expérience et de l’expérience antérieure illustre également le lien existant
entre dynamique et lois de transport.
L’érosion latérale a été utilisée dans plusieurs études numériques d’évolution
des paysages telles que Murray et Paola [1994]; Nicholas et Quine [2007a]; Moulin
[2009]. Elle permet l’érosion partielle des berges des flux du modèle. Elle est donc
propice à l’avulsion et à l’instabilité des incisions. La figure 3.4 schématise le processus à l’échelle de quelques pixels. La prise en compte d’un tel paramètre dans
le modèle CIDRE est similaire au modèle de Nicholas et Quine [2007a]. Les deux
pixels adjacents au flux partant d’un premier pixel, sont érodés proportionnellement à l’intensité du flux avec un facteur prédéterminé. Dans notre expérience,
le facteur d’érosion latérale est choisi à 2 %, comme proposé par Murray et Paola
[1994] s’appuyant sur les observations de terrain de Parker [1984] et Blondeaux et
Seminara [1985].
L’évolution de l’érosion moyenne dans la montagne pour cette expérience est
représentée par la courbe rouge de la figure 3.5. D’un point de vue global, la dynamique du piémont est la même que celle de l’expérience sans érosion latérale
puisque les deux courbes présentent la même tendance. Cependant, l’expérience
permettant l’érosion latérale connait des fluctuations, ou avulsions beaucoup plus
nombreuses comme en attestent les oscillations haute fréquence de la courbe. Ces
oscillations sont par exemple dues au fait qu’on multiplie les possibilités de capture.
Une autre différence majeure est la quasi continuelle aggradation dans le piémont.
Après l’atteinte des conditions aux limites, l’aggradation dans le piémont chute, et
63
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
QsL = ! Qs
QsL = ! Qs
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Qs
F IGURE 3.4 – Schéma conceptuel illustrant la prise en compte de l’érosion latérale dans
le modèle CIDRE. Le flux de sédiments QS provenant d’un pixel (gris foncé) vers les pixels
voisins avals est représenté par les flèches noires. Le flux de sédiments issu de l’érosion
latérale QSL (flèches rouges) est défini sur les pixels d’altitude supérieure adjacents au pixel
gris foncé. Son intensité est proportionnelle à l’intensité du flux QS (Figure S. Carretier)
un pic d’érosion marque, comme dans le cas sans érosion latérale, l’incision totale
du piémont. Cette incision est ensuite suivie d’une période d’aggradation moindre,
reflétant l’instabilité du système. La prise en compte de l’érosion latérale ne permet
pas aux pentes de se maintenir à l’équilibre uniforme et le système continue à changer (avulsions des incisions permanentes) malgré un transport non négligeable des
sédiments depuis l’amont vers l’aval du piémont (révélé par une aggradation plus
faible que l’aggradation avant l’atteinte des conditions aux limites). Cette sédimentation moindre dans le piémont est suivie d’une nouvelle vague d’incisions et ainsi
de suite.
64
3.2 Dynamique sédimentaire d’un piémont unique
Erosion
mm/an
0
0.5
Aggradation
Variation de la topographie moyenne
par unité de temps
-0.5
1
1.5
sans erosion latérale
2
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avec érosion latérale
0
100
200
300
400
500
600
700
800
temps en ka
F IGURE 3.5 – Comparaison de l’évolution de la variation de topographie moyenne (δz) dans
le piémont seul pour des expériences avec et sans coefficient d’érosion latérale. L’expérience
avec prise en compte de l’érosion latérale (courbe rouge) est caractérisée par des oscillations
à haute fréquence révélant une dynamique sédimentaire plus intense et plus rapide. Après
l’atteinte de la limite sud, l’aggradation dans le piémont diminue fortement mais le système
ne connait pas d’état d’équilibre uniforme et constant comme dans le cas sans érosion latérale
(courbe noire).
3.2.4 Conclusion
L’étude de la dynamique d’un piémont unique révèle que les incisions permanentes ne sont pas des conséquences de la présence de la montagne. Elles sont bien
dues à la présence de conditions aux limites particulières et de seuil dans les lois
de transport. Cette étude conforte donc le rôle important de l’auto-organisation des
cônes alluviaux dans leur dynamique sédimentaire. Cette dernière est importante
pendant la croissance des cônes alluviaux, avec des avulsions et des changements
de type d’écoulement jusqu’à un état permanent stable. L’intensité de la dynamique
du piémont et la stabilité des flux sont très dépendants des lois physiques du modèle comme en atteste l’expérience prenant en compte l’érosion latérale dans le
système. Seule une unique expérience prenant en compte l’érosion latérale a été
présentée dans cette étude à titre d’exemple. Les lois de transport peuvent aussi
induire des dynamiques différentes selon le choix de τ (comme démontré dans le
chapitre précédent), m, n, p ainsi que les constantes Kall, kt , etc.
L’expérience prenant en compte l’érosion latérale révèle également tout un pan
exploratoire à approfondir. La présence d’oscillations haute fréquence dans la ré-
65
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
ponse érosive de la montagne (fig. 3.5) indique qu’il serait notamment intéressant
d’envisager des études statistiques impliquant des analyses fréquentielles (voir Murray et Paola [1994] par exemple). Ces analyses statistiques permettraient notam-
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
ment de traiter l’influence de ce paramètre sur la dynamique montagne-piémont.
66
3.3 Evolution d’un système avec une topographie initiale marquée
3.3
Evolution d’un système avec une topographie initiale
marquée
Variation de la topographie moyenne
par unité de temps
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
ée
arqu
le m
itia
po in
0.2
b
ence 7
expéri
to
0
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
temps (en Ma)
F IGURE 3.6 – Evolution de l’érosion moyenne dans la montagne pour l’expérience 7b de
l’article présenté dans le chapitre précédent (courbe noire) : Kall = 1, 5e−5 , m = 0, 6, n = 0, 7,
p = 1, 5 et τc = 10 P a et Lf ∗ = 0, 5 et pour la même expérience dont la topographie initiale
n’est pas une surface plane mais la topographie d’un régime permanent atténuée au millième
(courbe rouge).
Cette section a pour objectif l’illustration de l’importance de la topographie initiale dans la vitesse d’évolution d’un système montagne-piémont. La figure 3.6 présente l’évolution de l’érosion dans la montagne de deux expériences. Elle sont identiques sauf que l’expérience nommée 7b est initiée à partir d’une surface plane
bruitée (comme décrit dans la section 2.2.1 de l’article [Pepin et al., 2010] (chapitre
2) alors que l’expérience nommée “topo initiale marquée” est initiée à partir d’une
topographie d’un état permanent atténuée au millième (z X 10−3 ). Cette topographie
est donc quasiment plane mais garde des marques de l’organisation du réseau de
drainage à l’état permanent. La comparaison des deux courbes montre que l’expérience dont la topographie est marquée a une dynamique plus rapide que l’expérience 7b. La différence de temps de réponse est évidemment liée à la plus grande
vitesse d’érosion dans le cas de la montagne déjà organisée (visible sur la fig. 3.6 à
partir de 0.2 M a). Les cônes progradent plus rapidement et l’incision autogénique
a donc lieu plus tôt. Ce résultat confirme donc que la topographie initiale intervient
dans la dynamique sédimentaire et/ou d’érosion d’un paysage montagne-piémont,
comme déjà démontré auparavant pour une montagne seule [e.g. Davy et Crave,
2000; Lague et al., 2003; Carretier et al., 2009b].
67
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
3.4
Influence du maillage
Toutes les expériences présentées auparavant possèdent le même maillage, à
savoir ∆x = 200 m, dans le but de pouvoir les comparer entre elles sans aucun
artefact numérique induit par un changement de taille du maillage. Cette section a
pour objectif de donner une première évaluation (au moins qualitative) de la dépendance du modèle à la taille du maillage. Une expérience équivalente à l’expérience
9b [Pepin et al., 2010] a donc été réalisée, sur une grille dont le maillage est deux
fois plus serré : 160X160 pixels avec ∆x = 100 m au lieu de 80X80 pixels avec ∆x =
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
200 m.
M aillage :
x =2 0 0 m
M aillage :
0,9 Ma
x=1 0 0 m
1 Ma
F IGURE 3.7 – La taille du maillage influence légèrement la forme du réseau de drainage dans
la montagne mais surtout la largeur des incisions dans le piémont. Les temps indiqués sur
les deux figures représentent les temps pour lesquels les incisions sont en place dans tout le
piémont. Dans le cas d’un maillage plus fin, le temps de réponse du système est plus long.
Ce résultat est illustré sur la figure 3.8.
La figure 3.7 présente les cartes des deux expériences lorsque les incisions permanentes se sont propagées dans tout le piémont. La réduction du maillage implique une légère modification du réseau de drainage qui apparait un peu plus
sinueux. En effet, si l’on considère une portion d’aire équivalente à 200 m2 , elle représente un seul pixel dans le cas du grand maillage et un groupe de quatre pixels
dans le cas du petit maillage. Les directions possibles des flux sortant de cette aire
sont équivalentes au nombre de pixels adjacents. Elles sont donc plus importantes
pour le petit maillage (12 directions possibles) que pour le grand (8 directions possibles). Ceci implique que plus le maillage est grand, plus il contrôle l’orientation
68
Vitesse d'érosion moyenne dans la montagne (mm/an)
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
3.4 Influence du maillage
0.0025
0.0020
0.0015
0.0010
0.0005
grand
0.0000
0
200
ge
mailla
illage
petit ma
400
600
800
1000
temps en ka
F IGURE 3.8 – Evolution de la réponse érosive de la montagne pour deux expériences ayant
des paramètres identiques : Kall = 1, 5e−5 , m = 0, 6, n = 0, 7, p = 1, 5 et τc = 10 P a, P =
0, 5m an−1 et U = 1mm an−1 . Dans le cas du maillage le plus fin, le temps de réponse de
la montagne est plus long. La flèche verte indique le décalage des réponse érosives dans le
temps. Les oscillations de la courbe noire (maillage fin) sont difficilement interprétables d’un
point de vue physique, elles sont essentiellement d’origine numérique car réduire le maillage
rend le modèle moins stable.
du réseau de drainage et plus il induit un biais dans l’organisation du paysage. Ce
résultat avait déjà été évoqué par Braun et Sambridge [1997] lors de la comparaison
de maillages réguliers et irréguliers.
De plus, la figure 3.7 montre une diminution de la largeur des incisions dans le
piémont lorsque le maillage est plus serré. La diminution de la largeur des incisions
est due à une distribution différente des flux d’eau sur chaque aire de 200 m2 de
la grille, c’est à dire sur un pixel pour le grand maillage et 4 pixels pour le petit. En
effet, le dépassement des seuils de transport et d’érosion sur le petit maillage peut
affecter des aires plus petite que 200 m2 . De plus, l’érosion latérale n’est pas prise
en compte dans ces expériences.
Le maillage fin induit un temps de réponse plus long du système comme l’expose
la figure 3.8. La dépendance du temps de réponse au maillage a déjà été observée
par Braun et Sambridge [1997] sur des maillages réguliers et irréguliers. Dans le cas
du modèle CIDRE, la propagation de l’onde érosive dans le système peut être plus
longue si le maillage est fin car le dépassement des seuils de transport et d’érosion
peut affecter des aires plus petites.
69
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
Les maillages fins semblent plus représentatifs de l’évolution réelle des paysages dans la mesure où ils contraignent moins les directions des flux d’eau et
de sédiment. Le couplage entre un maillage fin et des lois de transport permettant
l’érosion latérale est à tester, notamment pour étudier les phénomènes d’adaptation
des largeurs de rivières aux variations de flux d’eau et de sédiments. Cependant,
l’utilisation des maillages fins est contraignante en temps de calcul et en terme de
stabilité du système. Pour cette raison, le maillage correspondant à ∆x = 200m a
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
été privilégié dans ces travaux de thèse.
70
3.5 Impact des changements des paramètres externes depuis un état d’équilibre
3.5
Impact des changements des paramètres externes depuis un état d’équilibre
Le but de cette section est d’évaluer au premier ordre quelle peut être la réponse
d’un système montagne-piémont à un changement tectonique ou climatique et quel
peut être le degré de sensibilité du système à de tels changements. Pour traiter cette
question, des expériences très simples ont été réalisées. Un système montagnepiémont à l’équilibre est soumis, à l’instant t = 0, à un changement brutal (de
type créneau) de soulèvement moyen, de pluviométrie moyenne, ou de variabilité
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
annuelle de la pluviométrie.
Le modèle tient compte de la variabilité annuelle de la pluviométrie en appliquant un coefficient χ (inférieur ou égal à 1) au temps pendant lequel il pleut. Si
la variabilité est nulle, alors il pleut tous les ans de manière constante et χ = 1. Si
χ < 1 alors il ne pleut pas uniformément toute l’année, mais seulement une fraction χ du temps alors que la pluviométrie moyenne annuelle reste constante. on a
donc le flux d’eau instantané q = qmoy · χ, avec qmoy le flux d’eau moyen annuel. Ce
formalisme est le même que celui de Tucker et Slingerland [1997] (voir les équations
18 et 19 de cet article).
Le système à l’équilibre choisi correspond à l’état stationnaire de l’expérience 9b
de l’article Pepin et al. [2010], chapitre 2. Les paramètres géométriques et des lois
physiques sont indiqués dans la table 1 de l’article et une carte de la topographie
initiale (état stationnaire de l’expérience 9b) est représentée sur la fig 3.(D) de cet
article. Pour rappel : Kbr = 4 e−10 , Kall = 1, 5 e−5 , m = 0, 6, n = 0, 7, p = 1, 5 , Lf ∗ = 1
et τc = 10
La pluie moyenne initiale appliquée sur la montagne P0 est donc de 0.5 m an−1 ,
la variabilité annuelle initiale de la pluviométrie χ0 est égale à l’unité (il pleut tous
les jours de l’année de manière constante) et le soulèvement moyen initial U0 est de
1 mm an−1 .
Plusieurs séries d’expériences ont été réalisées pour cette étude impliquant des
changements de soulèvement et des changements climatiques. Les résultats présentés ci-dessous ne détaillent que cinq expériences représentatives de chaque
comportement particulier du système montagne-piémont face aux changements
des paramètres externes.
71
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
3.5.1 Changement de l’intensité du soulèvement
Vitesse d'erosion moyenne dans la montagne (mm/an)
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
2
n
/a
1.8
m
U
1.6
=
2
m
1.4
1.2
1
0.8
U=
0.5 m
m/a
n
0.6
0.4
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
temps (Ma)
F IGURE 3.9 – Vitesse d’érosion dans la partie montagneuse de systèmes montagne-piémont
à l’origine à l’équilibre, dont l’intensité de soulèvement dans la montagne est changée (U0 =
1 mm an−1 ). La courbe verte représente le cas où le soulèvement est doublé, la courbe bleue
le cas où le soulèvement est réduit de moitié. Remarque : Ces vitesses restent largement
supérieures aux vitesses d’érosion moyennes estimées dans le système de Las Tunas (voir
Chapitre 5)
La figure 3.9 expose les résultats de deux expériences. Elle illustre le comportement érosif de la partie montagneuse du système lorsque le soulèvement vertical U
passe de U0 = 1mm an−1 à 0.5 mm an−1 ou 2 mm an−1 . Ces deux nouvelles valeurs
de soulèvement sont appliquées à toute la partie montagneuse, elles caractérisent
donc un changement de soulèvement vertical uniforme. Les deux courbes montrent
la même tendance. La montagne tend très vite vers son nouvel équilibre. L’équilibre
est atteint lorsque l’érosion moyenne dans la montagne est équivalente au nouveau soulèvement appliqué puisque le climat P ne change pas. Dans les deux cas,
l’évolution jusqu’à l’état stationnaire est stable et uniforme. La forme des courbes
atteste qu’il n’existe aucun changement radical dans l’organisation géomorphologique du système pendant la période transitoire quelle que soit la nouvelle valeur
de U (diminuée de moitié ou doublée). Ceci implique notamment que les incisions
permanentes du piémont restent inchangées.
La variation de U provoque un changement progressif des pentes moyennes
dans la montagne en accord avec les résultats de Allen et Densmore [2000]; Whipple
72
3.5 Impact des changements des paramètres externes depuis un état d’équilibre
et Meade [2006] . Les pentes moyennes gouvernent les lois d’érosion et transport
dans le système et leur évolution progressive permet une adaptation progressive
du système au nouveau moteur tectonique. Ainsi, la variation de la quantité de
sédiments fournie par la montagne dans le piémont n’est pas brutale et dans les
deux cas elle est insuffisante pour engendrer une réorganisation des structures
géomorphologiques du piémont.
Le système montagne-piémont s’adapte donc à un changement de soulèvement
uniforme par l’évolution stable et progressive de l’érosion moyenne dans la montagne. Le système est à l’équilibre lorsque l’érosion moyenne est équivalente au nouet augmente lorsqu’il est plus important que le soulèvement initial (U0 ).
3.5.2 Changement de l’intensité des précipitations
mm/an
2
Vitesse d'erosion moyenne dans la montagne
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
veau soulèvement appliqué. Elle diminue donc lorsque le soulèvement est moindre
P = 0,7 m/an
Changement
climatique
1.5
XSI =0,7
F
1
A
0.5
u
sim
itiale
P = 0,2 m/an
D
E
9b
n in
latio
0
P = 0,4 m/an
C
B
P = 0,5 m/an
XSI = 1
0
0.2
temps (Ma)
0.4
0.6
0.8
1
1.2
1.4
1.6
1.8
F IGURE 3.10 – Vitesse d’érosion moyenne dans la partie montagneuse du système montagne
piémont lorsque le système à l’état stationnaire est soumis à une nouvelle pluviométrie. La
pluviométrie passe d’une valeur initiale P0 = 0,5 m an−1 à des valeurs uniformes de pluies
de 0,2 m an−1 (courbe vert foncé), 0,4 m an−1 (courbe orange) et 0,7 m an−1 (courbe bleue).
Une expérience où la valeur moyenne des pluies reste inchangée mais la variabilité annuelle
augmentée est également présentée (courbe rouge). Dans cette expérience, il pleut seulement
70% du temps. La courbe grise représente l’évolution du système initial (expérience 9b) depuis
une surface plane jusqu’à l’équilibre dynamique relatif au régime permanent. Les lettres A-F
se réfèrent aux cartes topographiques de la figure 3.11.
La figure 3.10 représente le comportement érosif de la partie montagneuse du
système, lorsque la pluviométrie appliquée sur la montagne est changée.
Lorsque la pluviométrie reste uniforme mais augmente, la réponse de la montagne est de la forme de la courbe bleue. La montagne connait un pic d’érosion suivi
d’une remise à l’équilibre rapide. Le pic d’érosion est dû au brusque apport d’eau
73
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
dans la montagne qui permet le détachement d’une plus grande quantité de sédiments via l’équation d’incision (5) de l’article [Pepin et al., 2010]. Le système atteint
un nouvel état d’équilibre rapidement. Les oscillations haute fréquence autour de
la valeur d’équilibre visible sur la courbe correspondent à des oscillations des cours
d’eau, dans le lit majeur des incisions permanentes du piémont. Le système montagne piémont entretient les instabilités liées au changement climatique. En effet,
l’augmentation de la pluie moyenne implique des décharges de sédiments dans le
piémont qui rendent instables les incisions permanentes. Ces dernières avulsent
et engendrent des oscillations haute fréquence. Ces oscillations migrent dans la
montagne et ainsi de suite.
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Lorsque le climat devient plus aride, l’évolution de la montagne est caractérisée
par les formes des courbes verte et orange (fig. 3.10). La courbe orange présente le
cas où une baisse de la pluviométrie provoque une réponse rapide du système, composée d’une diminution brusque de l’érosion et d’une remise à l’équilibre. Le temps
de réponse du système est alors comparable à celui enregistré lors d’une augmentation de pluviométrie. La courbe vert foncé est typique de la réponse du système
lorsque la perturbation climatique est plus intense. Elle présente une réponse complexe du système avec un temps de réponse beaucoup plus long que dans le cas des
perturbations climatiques précédentes. Ce type de dynamique est atteint lorsque la
pluviométrie moyenne est plus faible qu’une pluviométrie seuil (Pseuil = 0.4 m an−1
pour des expériences réalisées avec les mêmes paramètres physiques dont P0 que
l’expérience 9b ).
Dans le cas où P = 0.2 man−1 < Pseuil , la réponse érosive de la montagne possède
une forme similaire à la courbe grise représentant l’évolution du système depuis
une surface plane jusqu’à l’état d’équilibre. Cette similitude indique que le système
montagne-piémont subit une réorganisation géomorphologique et sédimentaire importante.
La figure 3.11 illustre les différents stades de cette réorganisation. La diminution
brutale de la pluviométrie dans la montagne à l’instant t = 0, provoque l’arrêt de
l’érosion dans la montagne (E moyen étant nul à l’instant t = 0 sur la courbe vert
foncé fig. 3.10) puis de nouveau, son augmentation progressive. Dans le piémont,
la diminution des flux d’eau provoque tout d’abord des encaissements soudains
des cours d’eau dans les incisions permanentes (figs. 3.11-B et 3.10, instant B).
Puis les flux d’eau et de sédiments provenant de la montagne deviennent peu à
peu insuffisants pour préserver des pentes propices au transport des sédiments
dans le piémont. Ce dernier commence à sédimenter (fig. 3.11-C.). La sédimentation
74
3.5 Impact des changements des paramètres externes depuis un état d’équilibre
sé
edim en ts
er os ion
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
dé
epot
flu x d'eau
+
0 ka
A
500 k a
D
200 k a
B
700 k a
E
400 k a
C
1700 k a
F
F IGURE 3.11 – Evolution de la topographie au cours du temps (de A à F) d’un système
montagne-piémont initialement à l’équilibre et dont la pluviométrie moyenne, appliquée sur
la montagne, passe au temps t = 0 de 0.5 mm an−1 à 0.2 mm an−1 . Les vignettes de gauche
représentent les flux solides, les vignettes de droite les flux d’eau, les lignes noires la topographie tous les 100 m. Cette évolution est typique des systèmes montagne-piémont soumis
à une pluviométrie inférieure à un certain seuil au dessous duquel les incisions permanentes
ne peuvent être conservées.
75
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
progressive sur le piémont peut engendrer des ondes de sédimentation dans la
montagne (figs. 3.11-D et 3.10, instant D). Les incisions permanentes s’effacent
dans le piémont, les flux deviennent non chenalisés (fig. 3.11-E.). Enfin, la resédimentation dans le piémont atteint la condition aux limites avale et de nouvelles
incisions permanentes apparaissent, induisant une forte onde d’érosion dans la
montagne suivie par un retour rapide au régime permanent (figs. 3.11-F et 3.10,
instant F).
La courbe rouge de la fig. 3.10 illustre l’évolution de l’érosion moyenne dans
la montagne lorsque le système est soumis à une pluviométrie moyenne égale à
P0 mais dont la variabilité est plus forte. Elle est représentative de toute expé-
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
rience dont la variabilité n’est pas nulle. Dans l’expérience exposée, il ne pleut que
70 % du temps. Ceci représente un climat dominé par des pluies plus fortes et
moins fréquentes que dans le modèle de référence. L’augmentation de la variabilité
des pluies induit un comportement équivalent au cas où la nouvelle pluviométrie
moyenne est supérieure à P0 (courbe bleue, fig. 3.10). Les pluies plus fortes bien
que plus rares, augmentent la probabilité de surpasser le seuil d’érosion dans les
lois de transport et d’incision (eqs. 3 et 5 Pepin et al. [2010]). Les oscillations haute
fréquence de la courbe verte (fig. 3.10) sont dues aux oscillations des précipitations
et à l’adaptation sédimentaire du système à ces oscillations avant un retour à un
état permanent stable.
Le système montagne-piémont répond de manière différente à un changement
climatique selon le type et l’intensité du changement. Lorsque la pluviométrie ou sa
variabilité augmentent, le système subit un pic d’érosion suivi d’une remise à l’équilibre rapide. Cette dernière est caractérisée par des oscillations haute fréquence de
l’érosion dans la montagne dues à l’adaptation du système au changement brusque
de climat. Lorsque la pluviométrie est plus faible qu’un certain seuil ne permettant
pas le maintien des incisions dans le piémont, le système subit un nouveau cycle
d’aggradation du piémont suivie d’incision à l’arrivée de l’onde de sédimentation
aux conditions aux limites aval.
3.5.3 Conclusion
Le système montagne-piémont s’adapte différemment aux changements uniformes des facteurs externes que sont la pluviométrie et le soulèvement vertical.
Les résultats présentés ci-dessus sont en accord avec les travaux d’ Allen et Densmore [2000]. Ces auteurs ont montré que le système montagne-piémont s’adaptait
76
3.5 Impact des changements des paramètres externes depuis un état d’équilibre
progressivement à un changement tectonique alors qu’il s’ajustait rapidement aux
changements climatiques (constants). Le temps de réponse du système dépend des
caractéristiques de la perturbation mais aussi des paramètres physiques des lois
de transports et d’incision (notamment des paramètres n et m) ainsi que de la taille
du piémont.
Les expériences présentées dans cette section montrent que le changement de
soulèvement vertical implique une réponse stable du système avec aucun changement géomorphologique. Au contraire, le changement climatique implique des
réponses plus instables caractérisées soit par des oscillations hautes fréquences
de l’érosion de la montagne dans le cas de plus fortes pluies ou de plus fortes
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
variabilités, soit par une réorganisation totale du piémont avec resédimentation et
réincision dans le cas d’un climat plus aride (pluviométrie moyenne faible). Le changement climatique de part son action directe sur les flux d’eau induit fréquemment
des changements géomorphologiques (réorganisation ou avulsion) dans le piémont
alors que la perturbation tectonique agit indirectement sur les pentes et induit donc
une réponse plus stable du système.
Enfin, la réponse du système montagne-piémont à un changement climatique
peut être rapide et simple (pic d’incision et retour à l’équilibre) ou longue et complexe (réorganisation totale du piémont) en fonction de l’intensité de la perturbation
appliquée.
77
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
3.6
Illustration : Effet du piémont sur l’asymétrie d’une
chaîne de montagne
L’asymétrie des chaînes de montagne dans la nature est encore actuellement
largement étudiée notamment grâce à l’appui des modèles analogiques ou numériques [Anders et al., 2008; Bonnet, 2009]. Elle est généralement attribuée à des
effets orographiques, responsables de variations des régimes pluviométriques et
hydrologiques sur les deux flancs opposés de la montagne. De plus, les différentes
géométries de surrection peuvent aussi influer sur l’asymétrie des montagnes à
Dans le cadre de l’étude des interactions entre montagne et piémont, il est intéressant de se demander si la présence de piémonts différents de part et d’autre de
la chaîne peut aussi être un facteur d’asymétrie.
Cette section présente des résultats obtenus en utilisant le modèle numérique
CIDRE. Les premières simulations illustrent l’influence des paramètres orographiques et de surrection sur l’asymétrie d’une chaîne. Les simulations suivantes
exposent l’influence que peuvent avoir les zones de piémont sur la géométrie de la
chaîne de montagne. Le tableau 3.1 résume les caractéristiques de chaque simulation.
3.6.1 Symétrie de la chaîne de montagne
Eé levation moyenne (m)
400
0
axe central
U
0
axe central
temps
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
plus grande échelle temporelle [Willett et al., 2001].
U
6
x(km)
12
0
6
x (km)
12
F IGURE 3.12 – Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaîne de montagne sans piémont (expérience 2piem0, cf table 3.1). Le profil noir représente le profil du
régime permanent. La carte topographique de droite correspond au profil orange. Les flèches
verticales grises et U représentent le soulèvement constant appliqué sur la montagne. La ligne
de partage des eaux (LPE) est située sur l’axe central de la montagne. La chaîne de montagne
est donc symétrique.
78
3.6 Illustration : Effet du piémont sur l’asymétrie d’une chaîne de montagne
Exp.
τc
Kbr
Kall n
m
p
état
initial
montagne
Pluies
Soulèvement
piémont
gauche
piémont
droit
résultats
surface
16X12
plane
1 m an−1
1 mm an−1
nul
nul
symétrie
2piem1 10
surface
16X12
plane
1 m an−1
1 mm an−1
16X4, CL :
"rivière
transversale"
16X4, CL :
"rivière
transversale"
symétrie
2piem1 16X12
gradient
E-O
de
0,5 à 1
m an−1
1 mm
an−1
16X4, CL :
"rivière
transversale"
16X4, CL :
"rivière
transversale"
asymétrie
1 mm an−1
sur la moitié droite et
2 mm an−1
sur la moitié gauche
16X4, CL :
"rivière
transversale"
16X4, CL :
"rivière
transversale"
asymétrie
1 mm
an−1
16X4, CL :
"rivière
transversale"
16X2, CL :
"rivière
transversale"
asymétrie
1 mm an−1
16X4, CL :
"rivière
transversale"
16X4, CL :
"bassin
enfhoréique"
asymétrie
2piem2
1.5 e−5
2piem0
4 e−10
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
taille
piémonts
0.7
0.6
1.5
2piem3
2piem1 16X12
1m
an−1
2piem4
surface
16X12
plane
1m
an−1
2piem5
surface
16X12
plane
1 m an−1
T ABLE 3.1 – Paramètres des simulations, la taille des piémonts et montagnes est
donnée en (kmXkm). Dans ces simulations, ∆x = 200 m.
79
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
La figure 3.12 présente les différents stades topographiques moyens d’une
chaine de montagne soumise à un soulèvement et à un régime de pluie constants.
Les deux extrémités est et ouest sont libres tandis qu’une condition aux limites
cyclique est appliquée sur les bords nord et sud pour mimer une longue chaîne
de montagne et limiter les effets de bord. L’érosion de la chaîne s’effectue lors de
la croissance des bassins versants depuis chaque bord est et ouest vers l’axe central. Lorsque le plateau est entièrement érodé, le régime permanent est atteint. La
ligne de partage des eaux est alors confondue avec l’axe central de la chaîne. Cette
dernière possède donc une géométrie symétrique.
Montagne
P ié
e mont
é
P ié
e mont
é
LP E
U
axe central
400
temps
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
E levation moyenne (m)
0
0
5
10
x(km)
15
0
10
20
x(km)
F IGURE 3.13 – Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaine de montagne avec deux piémonts de même taille (expérience 2piem1, cf table 3.1). Le profil noir
représente le profil du régime permanent. La carte topographique de droite correspond au
profil bleu. Les flèches verticales grises et U représentent le soulèvement constant appliqué
sur la montagne. La ligne de partage des eaux est située quasiment sur l’axe central de
la montagne. Le petit décalage vers la gauche provient de l’agencement des captures dans
chaque piémont. Les captures des incisions du piémont de droite ont été plus importantes (2
incisions à droite et 3 à gauche pour la même aire drainée) et ont engendré une onde érosive
un peu plus importante dans la partie droite de la montagne que dans la partie gauche. La
chaîne de montagne est donc quasiment symétrique.
La figure 3.13 présente le cas d’une chaîne de montagne possédant deux piémonts identiques. Dans ce cas, L’évolution du système montagne-piémont sur
chaque flanc (est et ouest) est identique à celle présentée dans l’étude précédente.
L’arrivée des sédiments des cônes alluviaux aux conditions aux limites des piémonts induit des incisions permanentes dans chaque piémont et une onde d’érosion dans la partie montagneuse comme décrit dans la section 3.2. de Pepin et al.
[2010].
La configuration aléatoire des cônes alluviaux à l’instant où se forment les incisions permanentes est responsable de la forme et de la position de ces incisions
dans le piémont. Elle conditionne notamment le nombre de captures de chaque
80
3.6 Illustration : Effet du piémont sur l’asymétrie d’une chaîne de montagne
incision des piémonts. Plus le nombre de captures est important, plus l’incision est
profonde et le nouveau niveau de base de la montagne bas. L’onde érosive générée
par le changement de niveau de base dans la montagne est donc également plus
importante dans ce cas. Les variations d’intensité des différentes ondes érosives,
contrôlées par la forme des incisions dans le piémont, influent directement sur la
position de la ligne de partage des eaux du système. Cette ligne de partage des
eaux peut donc être localement légèrement décalée par rapport à l’axe principal
de la chaîne de montagne lorsque le régime permanent est atteint. Ces décalages
restent légers et locaux. La géométrie du système chaîne de montagne-piémonts
est donc symétrique lorsque les paramètres externes (pluies et soulèvement) sont
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
constants et les deux piémonts identiques.
3.6.2 Asymétrie de la chaîne de montagne
a - Effet orographique et tectonique
La figure 3.14 présente l’évolution de la topographie moyenne au cours du
temps de l’expérience 2piem2. Cette expérience est constituée d’un système composé d’une montagne et deux piémonts identiques à l’équilibre (expérience 2piem1)
dont le régime de pluies sur la montagne est changé à l’instant initial. En effet,
la pluviométrie constante de l’expérience 2piem1 est remplacée par un gradient de
pluies comme l’indique la figure 3.14. Ce gradient de pluie est à l’origine de la migration de la ligne de partage des eaux dans la montagne. Celle-ci est décalée vers
le flanc de la montagne recevant le moins de pluie. Ce processus est la conséquence
d’une érosion plus intense du versant droit (due aux pluies plus intenses) qui engendre le “grignotage” par les bassins du versant gauche des têtes des bassins du
versant droit. Ces résultats sont similaires aux expériences analogiques de Bonnet
[2009].
Dans cette expérience numérique, un plateau se forme sur le versant le plus
aride de la section montagneuse. Il est dû à la surrection constante de la montagne
et aux flux d’eau insuffisants sur le bord externe de ce versant pour contre-balancer
la surrection par érosion. Ainsi, à la limite montagne-piémont (à droite), les pentes
moyennes sont importantes alors que les pluies sont quasiment nulles. Sur le plateau, les pluies sont plus fortes en allant vers la gauche mais les pentes sont trop
faibles pour permettre l’érosion efficace du relief. L’érosion du plateau vers le versant le plus aride est donc lente de part la combinaison entre pentes fortes et flux
faibles, ou entre flux moyens et pentes faibles.
81
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
Pluviométrie moyenne (mm/an)
1
état initial
gradient appliqué
é à partir de t = 0
0,3
0
E levation moyenne (m)
P ié
émont
500
P ié
émont
0
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
0
5
x(km)
axe central
U
LP E
axe central
temps
LP E
Montagne
10
15
0
10
x(km)
F IGURE 3.14 – Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaîne de
montagne avec deux piémonts identiques depuis un état d’équilibre avec une pluviométrie
constante sur la montagne. A l’instant initial un gradient de pluviométrie est appliqué à la
partie montagneuse (expérience 2piem2, cf table 3.1). La carte topographique de droite correspond au profil bleu. La flèche rouge indique la migration vers la droite (versant de plus
faibles pluies) de la ligne de partage des eaux (LPE) par rapport à l’axe central de la montagne.
La présence de ce plateau est très certainement due aux lois d’érosion et transport choisies. De plus, les expériences de Bonnet [2009] réalisées sur des sections
montagneuses sans piémont ne présentent pas ce plateau. Dans ces expériences
analogiques, une division des bassins du versant aride est également observée. Il
est envisageable que la présence des piémonts modifie, et dans le cas de l’expérience numérique 2piem2 amenuise, la dynamique de la section montagneuse en
comparaison à la dynamique de montagne révélée dans les expériences de Bonnet
[2009]. A titre d’exemple, l’altitude de l’apex du piémont droit augmente lorsque le
gradient de pluviométrie est appliqué au système (voir fig. 3.14). Le niveau de base
du versant montagneux droit est donc différent dans cette expérience du niveau
de base des expériences analogiques qui reste constant. Les variations d’altitude
du niveau de base de la montagne influent sur le soulèvement apparent du versant montagneux et donc sur sa dynamique érosive comme démontré dans l’article
Pepin et al. [2010].
La figure 3.15 présente l’évolution topographique au cours du temps de l’expérience 2piem3 et illustre donc l’asymétrie de la montagne obtenue après un changement tectonique. A partir d’un relief à l’équilibre symétrique (le régime permanent
de l’expérience 2piem1), le flanc ouest de la montagne est soumis à un soulèvement
tectonique double (2 mm an−1 ) par rapport au flanc est (1 mm an−1 ). Le soulèvement
82
20
3.6 Illustration : Effet du piémont sur l’asymétrie d’une chaîne de montagne
appliqué au flanc est est identique au soulèvement de l’état d’équilibre qui constitue
l’état initial.
Dans ces conditions, la ligne de partage des eaux migre vers le flanc dont le
soulèvement est le plus fort (vers la gauche). En effet, ce soulèvement engendre de
plus fortes pentes sur le flanc gauche. Durant la phase transitoire, les forts apports
de sédiments dans le piémont gauche provoquent une forte sédimentation et la
disparition partielle des incisions permanentes (profil vert) à gauche. Ces incisions
sont de nouveaux marquées à partir du moment où l’onde de sédimentation créée
par les apports de sédiments dans le piémont atteint la "rivière transversale" (profil
E levation moyenne (m)
P ié
e mont
é
500
P ié
e
é mont
axe central
LP E
U
axe central
Montagne
temps
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
bleu).
0
0
5
x(km)
10
15
0
10
x(km)
F IGURE 3.15 – Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaine de montagne avec deux piémonts identiques depuis un état d’équilibre et dont la moitié ouest de
la montagne est soumise à un soulèvement double (2 mm an−1 ) à partir de l’instant t = 0.
(expérience 2piem3, cf table 3.1). Le profil noir représente le profil du régime permanent. La
carte topographique de droite correspond au profil noir. La flèche rouge indique la migration
vers la gauche (versant de plus fort soulèvement) de la ligne de partage des eaux (LPE) par
rapport à l’axe central de la montagne.
83
20
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
b - Effet du piémont
E levation moyenne (m)
500
P ié
e mont
é
P ié
e mont
é
axe central
U
LP E
temps
Montagne
0
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
0
5
10
x(km)
15
0
10
x(km)
F IGURE 3.16 – Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaîne de montagne avec deux piémonts de tailles différentes (expérience 2piem4, cf table 3.1). Le profil
noir représente le profil du régime permanent. La carte topographique de droite correspond
au profil jaune. La flèche rouge indique la migration vers la gauche par rapport à l’axe central
de la montagne de la ligne de partage des eaux (LPE). L’incision du petit piémont à droite
a lieu avant celle du grand piémont à gauche (profil jaune et schéma de droite). Cette première incision crée une onde d’érosion dans la partie droite de la montagne qui engendre
l’asymétrie.
La figure 3.16 illustre l’évolution de la topographie d’un système chaîne de
montagne-piémonts dont les deux piémonts ont des tailles différentes et un niveau
de base identique. Avant l’atteinte des bords est et ouest des piémonts, le système
se développe symétriquement de part et d’autre de l’axe central de la montagne
(profil rouge). Lorsque les cônes alluviaux du plus petit piémont (à droite dans la
fig. 3.16) atteignent la limite, les incisions permanentes génèrent une onde d’érosion qui se propage de l’apex du piémont vers l’axe central de la montagne. Cette
onde érosive est plus intense que l’érosion ayant lieu sur l’autre flanc (gauche) de
la montagne où les incisions permanentes n’ont pas encore eu lieu (profils orange
et jaune). Après l’apparition des incisions permanentes dans le piémont gauche et
l’érosion de l’ensemble du plateau montagneux, le régime permanent est atteint. La
ligne de partage des eaux est décalée vers la gauche par rapport à l’axe central de
la montagne. Le décalage est dirigé vers le plus grand piémont.
84
18
3.6 Illustration : Effet du piémont sur l’asymétrie d’une chaîne de montagne
LP E
axe central
temps
U
0
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
0
5
x(km)
10
15
ique
eé
C .L. bas s in endhoré
P ié
e
é mont
Montagne
ique
eé
C .L. bas s in endhoré
E levation moyenne (m)
P ié
e mont
é
500
0
10
x(km)
20
F IGURE 3.17 – Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaîne de montagne avec deux piémonts dont les conditions aux limites sont différentes (expérience 2piem5,
cf table 3.1). La carte topographique de droite correspond au profil bleu. Le piémont de gauche
possède une condition aux limites de type rivière transversale, le piémont de droite possède
une condition aux limites de type bassin endoréique. Le profil noir représente le régime permanent.
La figure 3.17 présente l’évolution de la topographie d’un système chaîne de
montagne-piémonts avec deux piémonts de même taille mais dont les conditions
aux limites sont différentes. La condition aux limites du piémont de gauche est de
type rivière transversale tandis que la condition aux limites du piémont de droite est
de type bassin endoréique. Avant l’atteinte de ces conditions aux limites le système
évolue symétriquement par rapport à l’axe central de la montagne. Le comportement de chaque sous-système montagne-piémont de part et d’autre de l’axe central
de la montagne est ensuite dépendant de la condition aux limites des piémonts.
L’altitude du sous système de droite croît de façon homogène alors que le sous
système de gauche est soumis à des incisions permanentes dans le piémont suivies d’ondes d’érosion dans la montagne. Ces deux comportements induisent une
migration continue de la ligne de partage des eaux vers la droite jusqu’à la limite
montagne-piémont (de droite). Lors du régime permanent, toute la partie montagneuse est donc connectée au piémont gauche dont la limite aval est une rivière
transversale. La croissance de l’altitude du piémont (de droite) endoréique cesse
car ce piémont n’est plus alimenté par la montagne.
85
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
3.6.3 Conclusion
Le modèle numérique CIDRE permet de reproduire l’asymétrie d’une chaîne de
montagne à partir de variations de climat de type orographiques ou de variations
simples du soulèvement vertical dans la montagne. Ces résultats sont en accord
avec les études antérieures telles que celles de Bonnet [2009].
De plus, il est possible d’atteindre un régime permanent asymétrique sans variations des paramètres tectoniques ou climatiques. Un système composé d’une
chaîne de montagne et de deux piémonts de différentes longueurs dont les conditions aux limites sont de type rivière transversale et dont le seuil de cisaillement
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
n’est pas négligeable évolue naturellement vers ce régime permanent asymétrique
(voir fig. 3.16). La présence d’une condition aux limites de type bassin endoréique
sur un système dont les deux piémonts sont de la même longueur aboutie également à la formation d’une topographie asymétrique. Cette dernière n’a pas les
mêmes caractéristiques que le premier cas de figure. En effet, l’intégralité de la
montagne se connecte au piémont dont la limite aval est une rivière transversale.
Le piémont endoréique dont l’altitude du niveau de base avait dans un premier
temps augmentée est peu à peu abandonné (voir fig. 3.17).
Les caractéristiques différentes des piémonts sont ainsi responsables de l’asymétrie de la montagne lorsque les paramètres tectoniques et climatiques restent
constant. De plus, dans les expériences exposées, l’asymétrie de la montagne lors
du régime permanent prend une forme différentes en fonction de ces caractéristiques (conditions au limites, c.f. fig. 3.17 ; longueur, c.f. fig. 3.16). Cette section
expose donc des premiers éléments qui pourrait être approfondi pour notamment
lier résultats numériques et cas naturels. Il serait ainsi intéressant d’évaluer au
premier ordre si la forme asymétrique des chaines de montagnes naturelles se rapproche de la signature enregistrée dans ces expériences numériques lorsque les
piémonts de part et d’autre de la chaîne ont des caractéristiques distinctes.
Enfin, cette section souligne encore une fois l’importance de la prise en compte
du piémont dans les études d’évolution des paysages numériques, analogiques ou
naturelles. Elle met en évidence l’intérêt d’une exploration plus importante de ces
processus.
86
3.7 Influence d’un pli frontal situé sur le bord sud du piémont
3.7
Influence d’un pli frontal situé sur le bord sud du piémont
Les fronts de chaîne sont souvent constitués de plusieurs chaînons d’avant
pays, comme c’est le cas pour le front montagneux de Tupungato, présenté dans le
chapitre 2. De plus il a été montré dans l’article Pepin et al. [2010] que les conditions aux limites du piémont jouaient un rôle primordial dans l’évolution géomorphologique du système montagne-piémont. Cette section a pour objectif d’évaluer
l’influence d’une topographie type chaînon d’avant pays sur le système montagne-
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
piémont.
La figure 3.18 représente l’évolution d’une expérience pour laquelle la limite
aval du piémont est partagée entre un mur topographique par lequel les sédiments
et l’eau ne peuvent s’échapper et une “rivière transversale”. Cette configuration
peut correspondre au blocage partiel du transport par un plis frontal, c’est à dire
une situation en accord avec un contexte de front de chaîne en compression [e.g.,
Burbank et Anderson, 2001; Poisson et Avouac, 2004; Vassallo et al., 2007]. L’expérience est identique à l’expérience 7b de l’article [Pepin et al., 2010] hormis la
condition aux limites aval. Dans un premier temps, le développement du réseau
hydrographique dans la partie montagneuse et des cônes alluviaux dans le piémont
est similaire à celui présenté fig. 2. de l’article [Pepin et al., 2010] comme l’illustre
les figures 3.18-A et B. Dans la vignette B on observe des flux d’eau s’écoulant le
long du mur vers la condition aux limites de type rivière transversale. Ceci est dû
au fait que l’eau ne s’infiltre pas, le mur étant topographique et non numérique,
contrairement à l’expérience 10b présentée dans l’article. La figure 3.18-C montre
la mise en place des incisions permanentes en face de la condition aux limites de
type rivière transversale alors que les cône alluviaux situés en face du mur continuent à croître. La figure 3.18-D montre d’une part l’onde d’incision due aux incisions permanentes se propageant dans la montagne (noter que les bassins versant
montagneux sans incision permanente dans le piémont sont moins érodés), d’autre
part des captures ont lieu le long du front montagneux et les deux petits bassins
versant montagneux à l’extrême gauche sont capturés par l’incision permanente
de droite (attention aux conditions aux limites cycliques). Enfin, dans cette expérience, tous les bassins versants sont capturés par les incisions permanentes bien
développées en face de la rivière transversale. La partie du piémont en face du mur
topographique n’est pas incisée et peu alimentée.
87
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
400 k a
se
édim en ts
er os ion
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depot
flu x d'eau
+
A
560 k a
B
580 k a
C
640 k a
D
1000 k a
E
F IGURE 3.18 – Evolution temporelle d’une expérience dont la limite aval est composée d’un
mur type pli d’avant pays (endoréisme dû au pli) et d’une condition aux limites de type rivière
transversale. L’expérience est similaire à l’expérience 7b de l’article précédent (voir table 1 de
ce même article pour les valeur des paramètres physiques) à laquelle un mur topographique à
été ajouté sur les 3/4 de la limite avale. Les cartes de gauche présentent les flux de sédiments,
les cartes droite les flux d’eau. Les ligne noires indiquent la topographie tous les 100 m.
88
3.7 Influence d’un pli frontal situé sur le bord sud du piémont
La figure 3.18 illustre donc l’évolution géomorphologique du système montagnepiémont face à un mur topographique type pli frontal à l’aval du piémont. Le système s’adapte à cet obstacle grâce à des captures latérales permettant l’évacuation
des flux vers la rivière transversale. Le piémont s’organise ainsi en deux zones
distinctes : une zone fortement incisée (type canyon) en face de la condition aux
limites de type rivière transversale et une zone peu chenalisée, abandonnée face au
pli frontal.
Ces résultats numériques sont à illustrer avec des exemples naturels. Le cas des
systèmes montagne-piémonts du nord du Chili est particulièrement intéressant.
En effet, certains, situés en face de la Cordillère de la côte ne présentent aucune
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
incision alors que d’autres, rejoignent l’océan pacifique en présentant des incisions
profondes de type Canyon.
89
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Compléments et illustrations des interactions montagne-piémont
90
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Interaction montagne-piémont :
Exemple naturel
91
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Chapitre 4
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Taux d’érosion actuels des
rivières Andines du Chili :
Corrélation avec le climat, la
pente et la végétation
Article : Specific suspended sediment yields of the Andean rivers of Chile and
their relationship to climate, slope and vegetation, Pepin et al., 2010, Hydrological
Sciences Journal 55 (7), 1190-1205.
Sommaire
4.1 Résumé de l’article . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
4.2 Article publié dans le journal Hydrological Sciences Journal
93
. . 95
Taux d’érosion actuels des rivières Andines du Chili : Corrélation avec le climat, la pente
et la végétation
Cet article publié dans la revue Hydrological Sciences Journal a pour thème les
taux d’érosion actuels du Chili. Dans un premier temps ces taux d’érosion actuels
approchés par les flux spécifiques de sédiments, c’est à dire les flux de sédiments
moyens divisés par l’aire drainée des bassins considérés, sont présentés. Puis une
étude des corrélations entre ces flux spécifiques de sédiments et les différentes variables que sont les débits spécifiques moyens (débit liquide divisé par l’aire drainée
du bassin versant considéré), leur variabilité, les variables topographiques (altitude
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
maximale, aire drainée) et la végétation est présentée.
L’étude se focalisant sur 32 bassins versants montagneux répartis le long du
territoire chilien est particulièrement intéressante dans ces travaux de thèse sur
les interactions entre montagne et piémont. En effet, elle livre une première approximation des différents facteurs contrôlant fortement les flux de sédiments de la
montagne vers le piémont dans une région soumise à un fort gradient N-S.
De plus cette étude explicite également les méthodes d’acquisition et de traitement des données hydrologiques utilisées pour l’estimation des taux d’érosion
actuels au Chili. Elle permet donc de mieux comprendre quels peuvent-être les
problèmes de sous échantillonnages des taux d’érosion sur le court terme.
4.1
Résumé de l’article
En utilisant des données journalières de sédiments en suspension et de débits
liquides, des débits moyens spécifiques annuels et des flux spécifiques de sédiments (SSY) ont été calculés pour 66 bassins versants de montagne et de piémont
au Chili. Ces bassins versants sont localisés depuis l’extrême nord du Chili jusqu’au sud de la Patagonie. Ils couvrent un exceptionnel panel de climats, pentes et
végétation.
Les SSY sont majoritairement compris entre 0 et 700 t km−2 an−1 avec quelques
exceptions allant jusqu’à 1780 t km−2 an−1 . Les SSY croissent de l’extrême nord à
la latitude 33˚S puis décroissent en allant plus au sud. Au nord de la latitude 33˚S,
les flux d’eau et de sédiments on lieu principalement pendant l’été. Plus au sud, la
contribution des précipitations hivernales augmente puis domine.
94
4.2 Article publié dans le journal Hydrological Sciences Journal
Lorsque la base de données de SSY est corrélée avec des indices topographiques,
climatiques et de la végétation, il apparaît une corrélation significative uniquement
avec le débit spécifique et la pente moyenne. Dans le but de se focaliser uniquement
sur les processus d’érosion dans la partie Andine, 32 bassins versants montagneux
ont été sélectionnés le long d’un fort gradient nord–sud entre les latitudes 27˚S et
40˚S. Il est à noter qu’aucune corrélation multivariée entre les SSY et les divers
paramètres étudiés n’est significative.
Du nord au sud, les SSY augmentent fortement avec les débits spécifiques puis
diminuent alors que les débits spécifiques continuent à augmenter. Dans les bassins versants avec de faibles SSY mais de forts débits spécifiques, la pente moyenne
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
est inférieure à 40 % et la couverture végétale est supérieure à 8 %. Pour les autres
bassins versants, les variations du débit spécifique expliquent 67% de la variabilité
des flux de sédiments. Ainsi, des seuils de végétation et de pente semblent exercer
un contrôle sur les SSY. De plus, les SSY sont également corrélés avec la couverture
glaciaire. Enfin, une corrélation entre les SSY et la séismicité, bien que possible,
reste ambigüe. Aucune corrélation avec la variabilité climatique n’est observée.
4.2
Article publié dans le journal Hydrological Sciences
Journal
Références : E. Pepin, S. Carretier, J.L. Guyot, F. Escobar, 2010. Specific suspended sediment yields of the Andean rivers of Chile and their relationship to climate, slope and vegetation, Hydrological Sciences Journal, 55 (7), 1190-1205.
95
1190
Hydrological Sciences Journal – Journal des Sciences Hydrologiques, 55(7) 2010
Specific suspended sediment yields of the Andean rivers of Chile and their
relationship to climate, slope and vegetation
E. Pepin1, S. Carretier1,4, J. L. Guyot1,2 & F. Escobar3
1
UPS (SVT-OMP), LMTG, Université de Toulouse; 14 Avenue Edouard Belin, F-31400 Toulouse, France
[email protected]
2
IRD, CP 7091, Lago Sul, 71635-971 Brasília, DF, Brazil
3
DGA, Dirección General de Aguas, Santiago, Chile
4
Received 25 Febuary 2010; accepted 22 June 2010; open for discussion until 1 April 2011
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Departmento de Geologia, Universidad de Chile; IRD, Román Díaz 264, Providencia, Santiago, Chile
Citation Pepin, E., Carretier, S., Guyot, J. L. & Escobar, F. (2010) Specific suspended sediment yields of the Andean rivers of Chile and
their relationship to climate, slope and vegetation. Hydrol. Sci. J. 55(7), 1190–1205.
Abstract Using daily suspended sediment and water discharge data, we calculated the current mean annual runoff
and Specific Suspended Sediment Yield (SSY) for 66 mountainous and piedmont catchments in Chile. These
catchments are located from the extreme north of Chile to Southern Patagonia and cover an exceptionally wide
range of climates, slopes, and vegetation. The SSY ranges mainly between 0 and 700 t km-2 year-1 with some
exceptions as high as 1780 t km-2 year-1. The SSY increases between the extreme north and 33 S and then decreases
toward the south. Sediment and water discharge north of 33 S occur mainly during summer. Farther south the
contribution of winter precipitation increases and predominates. When the SSY database is correlated with
topographic, climatic and vegetation indices, it is found to correlate significantly with runoff and mean slope
only. In order to concentrate on erosion processes in the mountain range, 32 mountainous catchments were selected
along a strong north–south SSY gradient between 27 S and 40 S. From north to south, SSY increases strongly with
runoff and then decreases, even while runoff keeps increasing. In catchments where SSY is low, although runoff is
high, the mean slope is less than 40% and the vegetation cover is greater than 8%. For the other catchments, runoff
variations explain 67% of the variance in sediment yields. Thus, SSY seems to be controlled by vegetation cover and
slope thresholds. In addition, SSY also correlates with glacier cover. However, a correlation between SSY and
seismicity, although possible, is ambiguous.
Key words suspended sediment yield; water discharge; Chile; Andes; erosion
Flux spécifiques de sédiments en suspension des rivières Andines du Chili et leur corrélation avec le climat, la
pente et la végétation
Résumé En utilisant des données journalières de sédiments en suspension et de débits liquides, nous avons calculé
des débits moyens spécifiques annuels et des flux spécifiques de sédiments (SSY) pour 66 bassins versants de
montagne et de piémont au Chili. Ces bassins versants sont localisés depuis l’extrême nord du Chili jusqu’au sud de
la Patagonie. Ils couvrent un exceptionnel panel de climats, pentes et végétation. Les SSY sont majoritairement
compris entre 0 et 700 t km-2 an-1 avec quelques exceptions allant jusqu’à 1780 t km-2 an-1. Les SSY croissent de
l’extrême nord à la latitude 33 S puis décroissent en allant plus au sud. Les flux d’eau et de sédiments on lieu
principalement pendant l’été au nord de la latitude 33 S. Plus au sud, la contribution des précipitations hivernales
augmente puis domine. Lorsque la base de données de SSY est corrélée avec des indices topographiques,
climatiques et de la végétation, il apparaît une corrélation significative uniquement avec le débit spécifique et la
pente moyenne. Dans le but de se focaliser uniquement sur les processus d’érosion dans la partie Andine, 32 bassins
versants montagneux ont été sélectionnés le long d’un fort gradient nord–sud entre les latitudes 27 S et 40 S. Du
nord au sud, les SSY augmentent fortement avec les débits spécifiques puis diminuent alors que les débits
spécifiques continuent à augmenter. Dans les bassins versants avec de faibles SSY mais de fort débits
spécifiques,; la pente moyenne est inférieure à plus petite que 40% et la couverture végétale est plus importante
que supérieure à 8%. Pour les autres bassins versants, les variations du débit spécifique expliquent 67% de la
variabilité des flux de sédiments. Ainsi, des seuils de végétation et de pente semblent exercer un contrôle sur les
SSY. De plus, les SSY sont également corrélés avec la couverture glaciaire. Enfin, une corrélation entre les SSY et la
séismicité, bien que possible, reste ambigüe.
Mots clefs flux de sédiments en suspension; débit liquide; Chili; Andes; érosion
ISSN 0262-6667 print/ISSN 2150-3435 online
© 2010 IAHS Press
doi: 10.1080/02626667.2010.512868
http://www.informaworld.com
Specific suspended sediment yields of the Andean rivers of Chile
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INTRODUCTION
Specific suspended sediment yield (SSY) can be
defined as the total mass of sediment transported as
suspended load leaving a drainage basin, per unit of
catchment area and per unit of time (expressed in units
of t km-2 year-1). Even though the suspended sediment
load represents only a fraction of the sediments
exported from a basin that can miss large, episodic
events within the measuring period, SSY measurements
averaged over many years are fundamental in understanding to what extent topography, climate, tectonics
and vegetation control the rate of sediment production
and export (e.g. Milliman & Syvitski, 1992; Hovius,
1998; Dadson et al., 2003; Aalto et al., 2006).
Correlations found between sediment yield and topographic, lithological, climatic, ecological or tectonic
factors from around the world have been variable, making their respective role unclear (e.g. Pinet & Souriaut,
1988; Swartzman & Volk, 1989; Milliman & Syvitski,
1992; Louvat & Allègre, 1997; Hovius, 1998; Hicks
et al., 1996; Dadson et al., 2003, 2004; Aalto et al.,
2006; Vanacker et al., 2007b). The role of mean slope
and runoff, the two main parameters of landscape erosion models, is most often discussed and debated
(e.g. Dadson et al., 2003; Aalto et al., 2006).
Differences in correlation between SSY and specific variables may result from different variable
ranges, catchment area or state of the hillslope (close
to critical failure threshold or not – e.g. Burbank et al.,
1996). In addition, SSY can reflect either sediment
production rate on hillslopes, or only a fraction of it
due to sedimentation in the fluvial network. This is
particularly true for large catchments (e.g. Aalto et al.,
2006). Thus, the differences in correlations found
worldwide could reflect the different proportions of
supply-limited and transport-limited components of
sediment discharges. To solve this problem, there is a
need for a database that includes numerous catchments
of similar size but with large gradients in climate,
vegetation, slope and SSY. The data presented in this
paper meet these requirements.
The SSY data from 66 Chilean catchments are
presented and analysed herein. The 4000-km-long
Chilean Andes Cordillera is subject to an exceptional
range of climates, slope and vegetation: from hot arid
climate and elevated relief in the north to cold humid
climates and low elevation relief in Patagonia. The
database consists of 400 700 samples consisting of
between 3 and 41 years of daily water discharge and
daily suspended sediment load measurements.
1191
The aim of this paper is twofold: (a) to provide the
first estimate of suspended sediment flux out of the
Chilean Andes, and (b) to analyse the relationship
between SSY, climate, topography, seismicity and
vegetation. In addition to the above stated interests,
quantifying the suspended sediment flux to the Pacific
Ocean along the Chilean coast has other broader implications concerning fishing, coastline evolution and
land-use management.
We first present the method of calculating the
suspended sediment discharge data. Then the indices
for climate, topography, vegetation and seismicity are
described, followed by a discussion of their spatial
variability. Finally, the correlation between SSY and
the indices is analysed; both for the whole database,
and for a selected set of mountainous catchments
located in the zone of the main SSY gradient.
DATA AND METHODS
Water and sediment data measurements
The studied water discharge and suspended sediment
load database includes data from 66 drainage basins
monitored by the Division General del Agua de Chile
(DGA, www.dga.cl). In total, 400 700 samples have
been collected over time series from 3 to 41 years. In
this exploratory paper, we decided to set out an analysis of the whole database (temporal averages), as the
non-homogeneity of this database could limit our
results and interpretations.
Daily water discharge values were determined
from daily gauge heights and rating curves established
by the DGA. In order to provide the most realistic
daily water discharge value, these rating curves are
verified and modified through regular water-discharge
measurements (using a current meter) at different
times once or twice a month.
Daily suspended sediment sampling is carried out
using depth integrating samplers (USD-74 or
USD-59). The sampler is lowered into the stream
from the water surface to the river bottom at a uniform
rate, and then raised again to the surface. The sampler
collects the suspended sediment the entire time it is
submerged. Repeating this sampling operation at several points across the stream allows a section-averaged
sediment concentration to be calculated. This instantaneous concentration is assumed to be representative
of the entire day. Daily sediment discharge (td-1) is
calculated by multiplying the daily water discharge
value by the daily suspended sediment concentration.
1192
E. Pepin et al.
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Studied variables
Seasonal and mean annual SSY In order to represent the seasonal pattern of sediment yield, inter-annual averages of monthly sediment discharges have
been calculated using the HYDRACCESS software
standard procedure (http://www.ore-hybam.org/index.php/eng/Software/Hydraccess, Cochonneau et al.,
2006). First, daily data are averaged for each month.
When daily values are missing on two or more consecutive days, the software deletes the month’s values
to avoid bias in the monthly average due to daily
variations. When only one daily measurement is missing, it is interpolated linearly using the two data points
just before and after the missing value. This process
prevents the rejection of too much data, while limiting
bias in monthly means associated with daily variations. Finally, values of mean monthly sediment discharge are obtained by averaging the monthly means.
The annual average sediment discharge is calculated by averaging the daily values at each station, using
the interpolated value only when a daily measurement is
missing. An alternative approach could be the averaging of the monthly values calculated above, in order
to take into account breaks in time series. However,
both approaches lead to differences lower than 10%.
Mean annual specific suspended sediment yield
SSY (t km-2 year-1) was estimated by dividing the mean
annual suspended sediment discharge (t year-1) by the
contributing area. Catchment limits were determined
using the IGM (Military Geography Institute of Chile)
1:250 000 scale maps and catchment areas are determined
using these limits and the SRTM digital elevation model.
Mean annual water discharge, runoff and precipitations Values of mean annual and mean monthly
water discharge were calculated from daily water discharge values using HYDRACCESS and the same
method as for the sediment discharge. Mean annual
runoff rates (mm year-1 or L km-2 s-1) are calculated by
dividing the mean annual water discharge by the contributing area.
Water discharge (or runoff) variability, Cv
Water discharge (or equivalently runoff) variability
indices Cv (dimensionless) were converted by dividing
the standard deviation of the water discharge data by the
mean value. The larger the Cv, the higher the variability.
Two variability indices are calculated from daily and
monthly water discharges to evaluate the impact of
events and seasonal variables on SSY (Tables 1 and 2).
Mean slope and mean elevation Mean slope and
elevation correspond to the average of local slopes and
elevation, respectively, between pixels of the SRTM
DEM in a catchment.
Vegetation cover The fraction of soil covered by
vegetation is determined using the new Fcover index
(in percentage of soil area – cf. http://postel.mediasfrance.org/). This index is delivered with a grid resolution of 1 km. Data from summer 2003 were used to
minimize the snow cover.
Seismicity Information on seismicity comes
from http://earthquake.usgs.gov/regional/neic/, the
US Geological Survey database which includes results
from national networks. We chose crustal earthquakes
located at less than 50 km in depth beneath the studied
basins, and with a magnitude greater than 3.5. These
parameters were chosen to reduce errors associated
with location. We report all the earthquakes and their
magnitude that occurred in each catchment.
When several gauge stations are present in a catchment, nested sub-catchments can be defined corresponding to the contributing area between stations. The SSY
and other studied variables are also calculated for these
sub-catchments in order to evaluate their respective contribution to sediment flux (e.g. Dadson et al., 2003).
These values are used in the correlation analysis. A negative SSYvalue in a sub-catchment means that sedimentation has occurred between the two stations (Table 3).
Results are displayed as maps and graphs of the
relationship between SSY and other variables. A
Pearson Matrix has also been calculated using the logarithmic values of each variable. Transforming the data
improves the distribution symmetry and makes the data
closer to a Gaussian distribution. The Pearson correlation coefficient r allows us to evaluate the level of linear
correlation between variables (perfect linear correlation
for r ¼ 1 or –1). In addition, the coefficient r2 is
calculated to quantify the proportion of SSY variations
explained by the different variables. The p value is also
calculated in order to evaluate the significance of the
relationship: the lower the p value, the more significant
the relationship. When the p value is above the classical
significance threshold of 0.05, we cannot reject the
hypothesis that two variables are unrelated.
STUDY AREA
The catchments under review cover 135 830 km2,
approximately 18% of the total Chilean territory
Specific suspended sediment yields of the Andean rivers of Chile
1193
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Table 1 Locations of gauging stations.
Code
River
Hydrological
station name
Lat. (deg)
Long. (deg)
Elev. (m)
1
2
3
4
5
6
7*
8*
9*
10
11*
12*
13
14*
15
16*
17*
18
19*
20*
21
22*
23*
24*
25*
26*
27*
28
29*
30*
31
32*
33*
34*
35*
36*
37*
38*
39*
40
41
42
43*
44
45
46
47
48
49*
50*
51
52
53*
54*
Lluta
Tarapaca
Loa
Salado
Loa
Copiapo
Jorquera
Pulido
Huasco
Turbio
Turbio
Elqui
Elqui
Claro
La Laguna
Hurtado
Grande
Guatulame
Cogoti
Illapel
Choapa
Choapa
Choapa
Alicahue
Putaendo
Aconcagua
Colorado
Aconcagua
Aconcagua
Mapocho
Mapocho
Colorado
Maipo
Maipo
Volcan
Cachapoal
Tinguiriri
Teno
Claro
Loncomilla
Purapel
Itata
Nuble
Chillan
Itata
Bio Bio
Diguillin
Itata
Laja
Bio Bio
Vergera
Lumaco
Bio Bio
Cautin
Tocontasi
Laonsana
Antes Represa Lequena
Sifon Ayquina
Yalquincha
Pastillo
Vertedero
Vertedero
Algodones
Varillar
Huanta
Algarrobal
Puclaro
Montegrande
Salida Embalse La Laguna
Angostura de Pangue
Puntilla San Juan
El Tome
Embalse Cogoti
Las Burras
Limahuida
Salamanca
Cuncumen
Colliguay
Resguardo Los Patos
Chacabuquito
Colorado
Los Quilos
Rio Blanco
Los Almendros
Rinconada de Maipu
A.J. Rio Maipo
El Manzano
San Alfonso
Queltehues
Puente Termas de Cauquene
Bajo Los Briones
D. J. Claro
Los Quenes
Las Brisas
Sauzal
Coelemu
San Fabien 2
Camino a Confluencia
Balsa Nueva Aldea
Desembocadura
Longitudinal
Cholguan
Puente Perales
Rucalhue
Tijeral
Lumaco
Llanquen
Rari Ruca
–18.37
–19.85
–21.67
–22.29
–22.45
–28.00
–28.04
–28.09
–28.73
–29.95
–29.84
–30.00
–30.00
–30.09
–30.20
–30.44
–30.71
–30.80
–31.03
–31.51
–31.74
–31.81
–31.97
–32.34
–32.50
–32.84
–32.86
–32.87
–32.91
–33.37
–33.50
–33.59
–33.59
–33.73
–33.81
–34.25
–34.71
–34.99
–35.00
–35.61
–35.75
–36.46
–36.58
–36.61
–36.65
–36.83
–36.86
–37.15
–37.23
–37.71
–37.73
–38.16
–38.20
–38.43
–69.90
–69.34
–68.66
–68.34
–68.88
–69.97
–69.96
–69.94
–70.50
–70.53
–70.39
–70.59
–70.85
–70.49
–70.04
–71.00
–70.92
–70.97
–71.04
–70.81
–71.15
–70.93
–70.59
–70.75
–70.58
–70.51
–70.41
–70.42
–70.30
–70.45
–70.82
–70.37
–70.38
–70.30
–70.21
–70.57
–70.82
–70.82
–70.81
–71.77
–72.07
–72.69
–71.52
–72.32
–72.45
–73.08
–72.32
–72.07
–72.54
–71.90
–72.62
–72.90
–71.30
–72.00
1850
1847
3020
3031
2300
1300
1250
1310
600
860
1195
760
445
1120
3130
485
420
410
670
1079
275
500
960
1780
1218
1030
1062
1062
1420
1024
420
890
850
1108
1365
700
518
900
900
92
80
10
420
40
29
2
80
220
65
245
40
70
711
400
(Continued)
1194
E. Pepin et al.
Code
River
Hydrological
station name
Lat. (deg)
Long. (deg)
Elev. (m)
55
56
57
58
59
60*
61
62
63
64
65
66
Cholchol
Cautin
Quepe
Allipen
Donguil
Trancura
Cruces
Rahue
Penitente
Oro
San Juan
Grande
Cholchol
Cajon
Quepe
Los Laureles
Gorbea
A.J. Rio Llafenco
Rucaco
Forrahue
Morro Chico
Bahia San Felipe
Desembocadura
Tierra del Fuego
–38.60
–38.68
–38.86
–39.00
–39.12
–39.33
–39.55
–40.53
–52.04
–52.85
–53.65
–53.89
–72.84
–72.50
–72.60
–72.23
–72.68
–71.82
–72.90
–73.27
–71.41
–69.89
–70.97
–68.89
30
134
80
190
85
386
60
17
230
10
8
350
Note: Values correspond to the whole catchment above a gauge station. Relative values for nested sub-catchments are given in Table 3.
*indicates the 32 selected stations in the mountains (see text).
Lat., Long., Elev. correspond, respectively, to the latitude, longitude and elevation of the hydrological station.
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Table 1 (Continued).
Table 2 Basic data of each gauging station.
Code No. of rec. Period
Area
(km2)
Mean elev.
(m a.m.s.l.)
1
2
3
4
5
6
7*
8*
9*
10
11*
12*
13
14*
15
16*
17*
18
19*
20*
21
22*
23*
24*
25*
26*
27*
28
29*
2583
1511
2190
931
10 422
7435
4169
2018
7189
4137
2787
5686
6554
1249
567
1876
3541
2397
741
608
3659
2228
1119
531
964
2094
834
1125
890
4047
3805
4086
3981
3400
3328
3790
3567
3396
3021
3619
2451
1507
3333
4302
2501
2477
1376
2096
3131
1473
2079
3158
2031
2867
1726
3251
2733
3432
2091
1420
5601
5634
1485
1591
11 017
11 374
4519
2872
4462
10 516
1251
4439
6578
10 419
10 471
5819
7804
12 301
1973
2973
6468
2026
12 803
12 148
8045
5930
5204
2003–2006
2003–2006
1990–2006
1990–2006
2002–2006
1967–1972
1967–2006
1967–2006
1994–2006
1999–2006
1972–1986
1972–2006
1963–1967
1972–1986
1975–1999
1967–2006
1964–2006
1964–1986
1967–2006
1965–2006
1965–1974
1974–1986
1986–2006
1994–2001
1966–2006
1966–2006
1965–1994
1964–1989
1966–1998
Mean
slope
(%)
20.4
24.3
12.0
17.5
17.0
34.1
31.3
39.3
42.6
38.6
45.8
61.9
37.5
47.9
46.2
38.3
42.5
27.8
35.8
42.5
24.5
39.1
39.4
36.5
42.1
39.7
46.4
54.7
56.8
Vegetation
cover. (%)
0.00
0.00
1.15
1.04
1.05
1.34
1.16
1.51
1.44
1.11
0.98
2.24
3.50
1.66
0.96
2.38
3.36
4.24
3.97
1.74
4.11
3.69
2.21
4.73
2.50
2.47
2.13
1.88
1.57
Water discharge
(L m-3 s-1)
3.1
0.3
0.6
0.5
1.6
1.1
0.7
1.6
7.7
6.3
6.1
11.7
8.9
3.5
2.5
3.2
10.8
1.2
2.5
2.7
7.8
15.3
10.7
1.0
8.2
34.2
10.5
17.3
22.5
Daily
Cv
Monthly
Cv
1.62
1.74
0.68
1.20
0.26
0.55
1.05
1.02
1.46
0.70
0.86
1.20
0.46
0.93
0.91
1.94
1.66
3.16
2.59
1.80
2.35
1.96
1.29
1.37
1.40
1.01
1.73
1.25
0.86
1.47
1.44
0.28
0.67
0.22
0.45
0.74
0.97
1.42
0.69
0.84
1.16
0.42
0.90
0.85
1.50
1.56
2.20
2.34
1.66
1.99
1.65
1.25
1.29
1.25
0.95
1.49
1.19
0.82
Runoff
(L km-2
year-1)
MES
(mg L-1)
1.2
0.2
0.3
0.5
0.1
0.1
0.2
0.8
1.1
1.5
2.2
2.1
1.4
2.8
4.5
1.7
3.0
0.5
3.3
4.4
2.1
6.9
9.5
2.0
8.6
16.3
12.6
15.3
25.3
3357
2923
72
143
51
118
876
507
324
193
422
377
243
26
23
258
346
368
293
55
273
347
148
62
427
550
591
394
358
Sediment
discharge
(t d-1)
SSY
(t km-2
year-1)
909
82
4
6
7
11
54
69
215
105
223
382
187
8
5
72
323
37
63
13
184
459
136
6
304
1625
536
588
698
128.4
19.8
0.6
2.2
0.2
0.5
4.7
12.5
10.9
9.2
29.2
24.6
10.4
2.3
3.2
14.0
33.3
5.7
30.9
7.7
18.4
75.2
44.5
3.8
115.1
283.2
234.5
190.6
286.2
(Continued)
Specific suspended sediment yields of the Andean rivers of Chile
1195
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Table 2 (Continued).
Code No. of rec. Period
Area
(km2)
Mean elev.
(m a.m.s.l.)
30*
31
32*
33*
34*
35*
36*
37*
38*
39*
40
41
42
43*
44
45
46
47
48
49*
50*
51
52
53*
54*
55
56
57
58
59
60*
61
62
63
64
65
66
625
4142
1671
4863
2822
524
2472
1449
1208
354
10 372
664
9971
1630
765
4616
24 231
1373
825
2590
7374
2476
1018
3307
1291
4150
2785
1695
1660
732
1365
1752
5701
1519
694
836
2867
2780
1054
3416
2096
3150
3363
2627
2535
2190
1856
498
270
352
1621
494
235
376
756
852
1222
1305
393
340
1459
1153
328
454
510
1002
211
1142
287
243
448
273
351
266
12 382
12 353
3558
11 645
3558
5620
1299
4042
10 383
9754
6804
6014
5756
5353
6362
6372
6062
5440
6117
5068
5907
6468
6658
1330
6666
6532
6637
6534
6623
6615
6544
6552
2470
3081
3141
3087
2678
1965–2006
1965–2006
1985–2006
1965–2006
1985–2006
1966–1985
2003–2006
1989–2006
1976–2006
1977–2006
1985–2006
1986–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
1988–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
2003–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
1985–2006
1999–2006
1994–2006
1996–2006
1994–2006
1997–2006
Mean
slope
(%)
Vegetation
cover. (%)
43.4
23.1
51.9
44.4
50.1
51.2
48.7
47.7
46.2
43.6
14.4
10.9
11.8
41.6
9.9
11.1
15.6
16.2
21.4
26.3
30.0
13.1
15.4
24.3
24.1
9.1
15.5
11.6
25.7
7.5
33.0
12.5
7.8
8.2
6.0
14.7
8.2
3.55
6.80
2.40
2.24
1.96
1.55
4.07
5.78
7.73
10.67
16.51
18.57
15.33
15.40
19.44
21.74
21.24
21.02
26.75
16.45
17.92
23.85
23.96
13.07
24.86
19.00
23.06
27.36
24.48
38.20
25.84
72.67
0.04
0.04
0.04
0.04
0.04
Water discharge
(L m-3 s-1)
6.8
28.5
29.9
113.9
78.2
10.0
42.5
54.6
61.5
23.5
251.2
4.1
346.8
107.1
21.7
137.1
996.6
45.4
39.2
143.5
419.7
52.2
16.6
163.7
90.8
127.4
139.9
86.1
134.1
31.9
110.4
85.9
248.1
13.6
3.0
18.0
28.2
Daily
Cv
Monthly
Cv
1.17
0.80
0.69
0.76
0.71
1.15
1.68
0.72
0.82
1.07
1.94
3.45
1.35
1.12
1.87
1.40
1.00
1.55
1.32
0.87
0.94
1.40
1.34
0.88
0.74
1.33
0.96
1.04
0.73
1.20
0.89
1.13
0.82
1.15
0.69
0.97
0.70
0.97
0.58
0.63
0.72
0.64
1.10
1.49
0.64
0.65
0.89
1.36
1.96
1.03
0.79
1.32
1.09
0.81
1.20
0.89
0.69
0.75
1.12
1.13
0.73
0.60
1.10
0.80
0.84
0.56
1.06
0.69
0.95
0.75
0.94
0.44
0.61
0.57
Runoff
(L km-2
year-1)
MES
(mg L-1)
10.9
6.9
17.9
23.4
27.7
19.1
17.2
37.7
50.9
66.5
24.2
6.1
34.8
65.7
28.3
29.7
41.1
33.0
47.5
55.4
56.9
21.1
16.3
49.5
70.3
30.7
50.2
50.8
80.8
43.6
80.9
49.1
43.5
8.9
4.3
21.5
9.8
452
407
1225
884
552
591
833
411
207
133
89
197
73
37
64
40
38
55
38
42
43
38
62
52
50
18
43
22
82
15
19
16
18
13
37
47
10
Sediment
discharge
(t d-1)
SSY
(t km-2
year-1)
266
1004
3164
8699
3728
512
3060
1939
1100
270
1925
69
2177
343
121
479
3251
215
130
523
1562
173
89
734
391
201
514
163
947
40
178
121
386
15
10
74
24
155.3
88.4
691.1
652.9
482.2
356.6
451.8
488.4
332.4
278.5
67.8
38.1
79.7
76.9
57.5
37.9
49.0
57.1
57.6
73.7
77.3
25.5
31.9
81.0
110.6
17.7
67.4
35.0
208.2
20.1
47.6
25.1
24.7
3.6
5.1
32.2
3.1
Note: Cv: water discharge (or equivalently runoff) variability indice (defined in Data and methods part), MES: suspended sediment concentration.
“No. of rec.” and “period” correspond to the number of daily samples and the period of record keeping, respectively.
(Figs 1 and 2). They are distributed throughout Chile,
with a smaller coverage south of latitude 40 S. The
catchments are mostly located in mountainous areas,
but between 35 S and 40 S some of them also cover
piedmont.
In the mountains, the topography decreases
strongly between 30 S and 35 S, whereas it remains
more or less constant to the north (mean elevation
approx. 3000 m) and to the south (mean elevation
approx. 1000 m, Tables 2). Vegetation cover is almost
zero north of 30 S, increasing gradually to the south.
North of 30 S, it is composed of Andean, Pre-Andean
and semi-desert steppes (Quintanilla Perez, 1983).
Between 30 S and 37 S there is scrubland in the
piedmont, now largely replaced by cultivation and
deciduous forests in the mountainous sections.
Deciduous forests become more prevalent south of
37 S. South of 42 S, cold deciduous forests are followed by Patagonian steppes and glaciers Vegetation
cover increases with a decrease in mean elevation and
with an increase in precipitations (Table 2).
CLIMATE
General points
Chile can be divided into five distinct climatic areas
from north to south (Toledo & Zapater, 1989; Muñoz
et al., 2007). The north (17 –27 S) is mostly a desert,
permanently subject to anti-cyclonic influences. It
1196
E. Pepin et al.
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Table 3 Basic data of nested sub-catchments.
Code
River
Station
Combination rule
Area
(km2)
Mean slope
(%)
Vegetation
cover (%)
Runoff
(L km-2 year-1)
SSY
(t km-2 year-1)
5
6
10
11*
12*
13
18
21
22*
26*
28
31
33*
34*
38*
40
42
45
46
50*
55
56
Loa
Copiapo
Turbio
Turbio
Elqui
Elqui
Guatulame
Choapa
Choapa
Aconcagua
Aconcagua
Mapocho
Maipo
Maipo
Teno
Loncomilla
Itata
Itata
Bio Bio
Bio Bio
Cholchol
Cautin
Yalquincha
Pastillo
Varillar
Huanta
Algarrobal
Puclaro
El Tome
Limahuida
Salamanca
Chacabuquito
Los Quilos
Rinconada de Maipu
El Manzano
San Alfonso
D.J.Claro
Las Brisas
Coelemu
Balsa Nueva Aldea
Desembocadura
Rucalhue
Cholchol
Cajon
5–(3 + 4)
6–(7 + 8)
10–15
11–10
12–(11 + 14)
13–12
18–19
21–22
22–23
26–(27 + 28)
28–29
31–30
33–(34 + 32)
34–35
38–39
40–41
42–(45 + 44 + 43
45–(47 + 48)
46–(50 + 49 + 51)
50–53
55–52
56–54
7301
1248
1350
2220
300
868
1656
1431
1109
135
235
3517
370
2298
854
9708
2960
2418
11 791
4067
3132
1494
10.6
35.2
43.0
45.8
52.1
37.5
24.3
32.6
38.8
39.3
46.9
19.5
40.0
49.8
47.2
14.6
10.6
4.7
11.5
34.6
7.1
8.2
0.55
1.68
1.79
0.99
2.90
3.50
4.36
6.49
5.17
6.22
3.06
7.38
5.82
2.06
6.51
16.37
21.42
20.44
27.47
21.86
17.39
21.50
0.1
–1.0
0.1
1.6
6.4
–3.2
–0.8
–5.2
4.2
47.6
–22.5
6.2
15.6
29.7
44.4
25.5
27.3
21.7
32.3
62.9
35.4
32.9
–0.1
–32.8
–32.0
35.8
328.3
–82.0
–5.6
–70.0
106.2
1355.6
–171.4
76.5
1782.4
510.8
354.8
69.8
152.1
20.3
30.8
74.3
13.0
30.1
Note: The fourth column gives the catchment combination to obtain these values from Table 2.
consists of the Atacama Desert which is considered as
the driest place on Earth. In the Cordillera, summer
rains come from Amazonia, while farther south,
Pacific moisture is responsible for winter rains
(Houston, 2008). Next is a semi-arid transitional area
(27 –32 S) with frequent drought years. The central
area (32 –38 S) has a Mediterranean climate. The
winter season is cold and wet with most of the yearly
rainfall, whereas the summer is dry and warm. The
southern area (38 –42 S) is subject to a humid temperate climate. Finally, the austral area (42 –56 S) has a
cold and humid climate with constant rainfall all year
round. Some places in the far south receive more than
3000 mm year-1 of rainfall (Muñoz et al., 2007). As
observed in Peru and Ecuador, the Chilean climate and
river discharges are strongly affected by ENSO,
mainly in the central area (Caviedes & Waylen,
1990; Montecinos & Aceituno, 2003).
Runoff
Geographically the runoff distribution shows a strong
north–south increase between latitudes 18 S and 43 S,
ranging from around 0.2 L s-1 km-2 to the north to
values even greater than 80 L s-1 km-2 to the south
(Fig. 1). Runoff then decreases in Patagonia, south of
latitude 50 S (Fig. 1 and Table 2). A strong runoff
increase occurs near latitude 32 S separating catchments to the north with a mean annual runoff of lower
than 5 L s-1 km-2, and catchments to the south with a
mean annual runoff of around 20 L s-1 km-2 south of
latitude 35 S. The highest mean runoffs are located in
the mountain range and decrease toward the west in
the piedmont section (see Fig. 1).
The seasonal distribution of water discharge
shows a NS gradient too (Fig. 1). The difference
between winter and summer water discharge increases
between 18 S and 42 S. North of 35 S the maximum
water discharge is in summer, due mainly to melting
snow. However, south of 35 S, discharge peaks in
winter, dominated by precipitation.
RESULTS
Specific suspended sediment yield
Mean annual SSY values are under 700 t km-2 year-1,
except for two small sub-catchments in Central
Chile that have much higher values (1355 and 1780
t km-2 year-1; Fig. 2). The mean annual values correspond to catchment-wide erosion rates ranging
between 0 and 0.5 mm year-1 when the SSY is divided
by the density of quartz (compared with other data –
e.g. Dadson et al., 2003). Sediment sinks are indicated
Specific suspended sediment yields of the Andean rivers of Chile
1197
1.4 (m3s-1)
70°W
(10-3m3 km-2s-1)
20°S
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25°S
30°S
35°S
<0
0–0.5
0.5–3
3–7
7–13
13–22
22–30
30–35
35–55
55–90
40°S
45°S
50°S
Fig. 1 Location of studied catchments. Mean annual runoff and water discharge seasonal regime. Negative values are found in
some nested sub-catchments where water loss is taking place. Catchment numbers are given in Table 1.
by negative SSY in some nested catchments in arid
desert regions of northern Chile and within the piedmont (Fig. 2 and Table 3).
The distribution of mean annual SSY shows a
broad NS increase from latitude 18 –35 S and then a
decrease towards higher latitudes.
In the extreme North, from 17 S to 27 S, values
of mean annual SSY are low, lower than 2.2 t km-2
year-1 for catchments 3, 4, 5 and 6. Most of the sediment exportation occurs in one single short term event.
Sediment peak lasts generally between 1 and 2 weeks
and represents at least 95% of the annual sediment
1198
E. Pepin et al.
1200 (t d-1)
(t km-2year-1)
<0
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0–25
25–57
57–128
129–234
234–356
356–691
691–1782
Fig. 2 Mean annual SSY and suspended sediment flux seasonal regimes. Negative values are found in sub-catchments where
sedimentation takes place. For nested sub-catchments SSY are calculated using upstream gauge stations and the combination
rule in Table 3.
discharge. North of latitude 25 S mean water discharge and SSY values are certainly under-estimated
because extreme floods, such as the one that destroyed
the gauge station on the Lluta River in February 2001,
are not measured. The return period of this kind of
event is around 100–200 years (Houston, 2006). Most
of the erosion calculated over a century is likely to
occur during such event (see also Ortlieb, 1994).
In Central Chile, between 27 S and 35 S, mean
annual SSY values show a strong north–south gradient,
with values ranging from 2.3 to 1782 t km-2 year-1
(Fig. 2). The seasonal regime becomes more
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Specific suspended sediment yields of the Andean rivers of Chile
pronounced from north to south. Between 27 S and
33 S, the highest sediment discharge occurs during
spring and summer. Near 35 S the sediment discharge
is at its maximum during the two hydrological discharge peaks, one due to winter rainfall and the other
to melting snow in summer.
South of latitude 35 S, the mean annual SSY
decreases in the mountain range. In addition, in most
catchments SSY decreases from east to west: from
greater than 73 t km-2 year-1 in the mountains to lower
than 35 t km-2 year-1 in the piedmont areas. The seasonal
distribution of sediment discharge also changes gradually to the south from two seasonal peaks to only one
during winter because the contribution from melting
snow decreases southward.
Finally, SSY values in Patagonia, south of latitude
40 S, are lower than in Central Chile: lower than
5.1 t km-2year-1 for catchments 63, 64, and 66. The
seasonal cycle is also less emphasized in the sediment
fluxes than in the north.
Correlation between SSY and other parameters
Figure 3 and the Pearson matrix of Table show that
there is no significant relationship between SSY, length
of records, basin area, vegetation cover, and runoff
variability indices for the entire territory of Chile
(excluding negative SSY values in sub-catchments).
However, there is a significant correlation between
SSY and mean annual runoff (59 catchments, r ¼
0.54, r2 ¼ 0.29, p ¼ 9 10-6) and mean slope
(r ¼ 0.43, r2 ¼ 0.18, p ¼ 7 10-4).
Figure 3(c) shows that the relationship between
SSY and mean slope does not hold when piedmont
catchments are excluded (32 catchments, r ¼ 0.27,
r2 ¼ 0.07, p ¼ 0.15). In addition, comparison of
Figs. 1 and 2 reveals that, although SSY values are
well correlated with mean annual runoffs between
latitudes 18 S and 36 S, they are inversely correlated
between 36 S and 40 S. This change suggests that
factors other than runoff control SSY for mountainous
catchments.
In order to study these factors further, we selected
32 catchments meeting the following conditions:
–
–
They are located between 27 S and 40 S, the zone
with the highest SSY gradient, the densest network
of stations and the longest records (>13.5 years).
They are located in the mountains only and show a
positive SSY, to avoid zones of sediment sink as
much as possible.
1199
Figure 4 shows the latitudinal profiles of SSY, and
other variables. The region between 30 S and 35 S is a
transitional region with a significant gradient of many
indices, not only SSY: the mean elevation of the
mountain decreases to half, both runoff and vegetation
show a strong increase, a large cluster of seismicity
appears and the glaciated area changes significantly.
This transitional area corresponds to the greatest SSY
in Chile.
The first-order correlation between high SSY and
seismicity shown in Fig. 4 cannot be confirmed.
Earthquakes in this region are recorded by local and
temporary seismic networks, used during short periods
of a few years and around the capital Santiago only
(e.g. Barrientos et al., 2004; Alvaro et al., 2005).
Consequently, there is a lack of data on seismic activity to the north and south of the studied zone.
Table 4(b) and Fig. 3 illustrate the results (grey
points and grey regression lines) of the correlation
analysis carried out using the 32 selected basins. The
SSY is significantly correlated with runoff only
(r ¼ 0.64, r2 ¼ 0.42, p ¼ 2.6 10-5). In particular,
there is no significant linear relationship between SSY
and mean slope (r ¼ 0.27, r2 ¼ 0.07, p ¼ 0.15), or
vegetation cover (r ¼ 0.3, r2 ¼ 0.09, p ¼ 0.08) (Fig. 3).
Nevertheless, plotting SSY against mean slope
and vegetation cover suggests that both variables
could influence SSY (Fig. 5). For vegetation cover
greater than 8% (Fig. 5(a)) and mean slope of less
than 40% (Fig. 5(b)), SSY is very small and broadly
constant. For situations where the vegetation cover is
more than 8% and the mean slope is below 40%, there
is an almost linear correlation between SSY and runoff
that explains 67% of the variance (Fig. 5(c)). This
suggests that these two parameters impose a threshold
effect on SSY.
Glacier cover varies a lot in the transition region
(Fig. 4). Lliboutry & Corte (1998) estimated the glacial area (including the Argentinean side of the Andes)
to be at about 2200 km2 between latitudes 31 S
and 35 S. Casassa (1995) and Rivera et al. (2008)
inventoried around 900 km2 of glaciers between
same latitudes on the Chilean side, which represents
less than 10% of the catchment area for the studied
basins (Fig. 4). Moreover, significant glacier retreat
has been observed during the last 50 years in Central
Chile (Carrasco et al., 2005 2008). This retreat makes
fine sediment available for transport. There is a good
correlation between the greatest SSY found in this
region and the glacier area. However, latitudinal variations of SSY between 32 S and 40 S involve
1200
E. Pepin et al.
(b)
SSY (t km-2year-1)
SSY (t km-2year-1)
(a)
r2 = 0.06, p = 0.06
SSY = 11 Runoff 0.58, r2 = 0.29, p = 9 x 10-6
r2 = 0.05, p = 0.06
SSY = 12 Runoff 0.76, r2 = 0.42, p = 2.6 x 10-5
SSY (t km-2year-1)
SSY (t km-2year-1)
(d)
SSY = 1.6 Mean Slope1, r2 = 0.18, p = 7 x 10-4
r2 = 0.08, p = 0.05
r2 = 0.07, p = 0.15
r2 = 0.09, p = 0.08
(f)
(e)
SSY (t km-2year-1)
SSY (t km-2year-1)
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(c)
r2 = 0.005, p = 0.5
r2 = 0.01, p = 0.5
r2 = 0.09, p = 0.08
r2 = 0.08, p = 0.1
Fig. 3 Correlation between SSY and: (a) drainage area, (b) runoff, (c) mean slope, (d) vegetation cover, (e) daily variability
index, and (f) monthly variability index. Grey circles and grey regression lines correspond to the whole data set excluding the
sub-catchments with negative SSY values. Black circles represent the 32 mountainous catchments selected between 27 S and
40 S (see text and Tables 1 and 2). Black regression lines apply only to these 32 selected basins. Solid regression lines indicate
significant linear relationships, whereas dashed lines are not significant (based on small r2 and p > 0.05). Notice the
logarithmic axes.
Specific suspended sediment yields of the Andean rivers of Chile
1201
Table 4 Pearson correlation matrix for log values of studied variables given in Table 2: (a) 59 catchments representing the
whole database excluding nested sub-catchments with negative SSY; and (b) 32 mountainous catchments (cf. Tables 1–3).
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No. of
record
(a) 59 catchments:
Area (km2)
Daily Cv
Monthly Cv
Mean elevation (m)
Mean slope (%)
Vegetation cover (%)
Water discharge (m3 s-1)
Runoff (L km-2 s-1)
Sediment discharge (t d-1)
SSY (t km-2 year-1)
(b) 32 catchments:
Area (km2)
Daily Cv
Monthly Cv
Mean elevation (m)
Mean slope (%)
Vegetation cover (%)
Water discharge (m3 s-1)
Runoff (L km-2 s-1)
Sediment discharge (t d-1)
SSY (t km-2 year-1)
Area
Daily
Cv
Monthly Mean
Cv
elevation
Mean
slope
Vegetation
cover
Water
discharge
Runoff Sediment
discharge
–0.26
0.06
0.05
0.08
0.17
0.50
–0.06
0.07
–0.01
0.13
–0.06
–0.10
–0.20
–0.29
–0.05
0.43
–0.06
0.25
–0.25
0.91
–0.04
–0.04
0.13
–0.24
–0.24
–0.10
–0.07
0.07
0.16
0.13
–0.20
–0.17
0.0
0.09
0.86
0.04
–0.54
–0.45
0.06
0.15
0.22
–0.27
–0.14
0.29
0.43
0.31
0.37
0.27
0.29
0.88
0.58
0.37
0.51
0.54
0.88
–0.32
0.11
0.09
0.15
0.09
–0.16
–0.35
–0.20
–0.21
–0.06
–0.07
–0.13
–0.06
–0.33
0.05
0.32
–0.17
0.21
–0.24
0.97
0.12
0.03
–0.21
–0.45
–0.44
–0.34
–0.30
0.26
0.16
–0.35
–0.53
–0.49
–0.35
–0.29
0.68
–0.97
–0.63
–0.63
–0.22
–0.19
–0.59
–0.25
–0.10
0.12
0.27
0.72
0.73
0.32
0.30
0.88
0.66
0.51
0.58
0.65
0.90
Note: Correlation coefficients greater than 0.21 for (a) and 0.29 for (b) are significant at a 10% level according to the Bravais-Pearson table of
critical values (see also r2 and p on Fig. 3).
catchments with and without glaciers (Fig. 4). Thus,
glacier covered areas cannot explain all SSY variations.
DISCUSSION
Possible factors controlling SSY
It is interesting to note that a simple analysis of variance does not allow a clear identification of the role
played by vegetation and mean slope in mountainous
catchments. Our analysis suggests that a threshold of
slope and vegetation must be exceeded for SSY to be
correlated with runoff. This suggests that these parameters control the production and mobilization of
sediment on hillslopes.
Another possible factor controlling sediment production on hillslopes is the number of crustal earthquakes. Antinao & Gosse (2009) showed that the
landslide pattern is correlated with the crustal seismicity pattern between 33 S and 35 S in the Andes of
Central Chile. This suggests that earthquakes are
responsible for sediment production on hillslopes.
Moreover, Antinao & Gosse (2009) quantified
millennium-scale catchment-wide erosion rates from
the inventory of dated rockslides. Their estimates are
similar to present-day values estimated from SSY in
the Maipo Valley (catchment no. 34, Fig. 1),
suggesting that rockslides have provided most of the
sediment export at the gauge station. Consequently,
the correlation between SSY and seismicity is logical
(Fig. 4), but cannot be undertaken for the entire country because the seismicity record is limited to a small
region of it.
Lithology can also explain part of the variation
in SSY, but characterizing the lithology is not straightforward in this case. For example, the two subcatchments with the highest SSY (numbers 33 and
26) are located near two river outlets of the Andes
near Santiago and 100 km further north, respectively
(Figs 2 and 4). These catchments have two different
lithologies. However, they are located close to the
Pocuro–San Ramon fault system, a major fault system
bordering the western flank of the Andes. Thus, both
include rocks that have been deformed and altered. A
classification of lithologies should take into account as
yet unavailable information on rock strength.
Recent studies have demonstrated that climate
variability could be an important factor in controlling
sediment yields (Molnar, 2001; Dadson et al., 2003;
Lague et al., 2005; Molnar et al., 2006). In Chile, the
spatial correlation between mean and seasonal variability of runoff limits the possibility of evaluating their
relative impact on SSY. However, no significant
1202
E. Pepin et al.
SSY (t km-2 year-1)
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Mean annual runoff (L km-2 year-1)
Fig. 4 Analysis of latitudinal distribution of SSY, vegetation cover, mean annual runoff, seismicity, mean topography and
glacier cover for the 32 mountainous catchments of the Principal Cordillera between 27 S and 40 S. In the earthquakes
diagram, each point corresponds to an earthquake that occurred in the area of the studied catchments.
relationship was found between SSY and the runoff
variability indices (Fig. 3).
Comparison with other studies in South America
The mean annual SSY of Chile’s Andean catchments
has a range similar to the Andean SSY in Colombia
(Restrepo et al., 2006), Ecuador (Laraque et al., 2004)
and Peru (Guyot et al., 2007). However, the Chilean
SSY is much smaller than the Bolivian SSY in catchments on the Amazon side (Guyot et al., 1996; Aalto
et al., 2006). Forty-seven Bolivian sub-catchments
with sizes comparable to Chilean catchments show a
mean annual SSY of around 3000 t km-2 year-1.
Bolivian catchments have high water discharge,
large slopes and weak lithology at the edge of the
Altiplano, whereas Chilean catchments with high
water discharge are located in a less elevated area of
the Andes. This difference can explain that runoff
appears to be the main factor influencing SSY in
Chilean catchments whereas mean slope and lithology
are the main variables causing SSY variations in the
Bolivian catchments (Aalto et al., 2006).
Factors limiting the analysis
The studied database consists of estimates of daily
mean flow and suspended sediment concentration
Specific suspended sediment yields of the Andean rivers of Chile
1203
(a)
SSY (t km-2 year-1)
800
600
400
200
0
(b)
SSY (t km-2 year-1)
600
400
200
0
(c)
800
SSY (t km-2 year-1)
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800
600
-7
400
200
p=
x
3.8
10
0
Runoff (L km-2 s-1)
Fig. 5 Graphs of SSY versus (a) vegetation cover and (b) mean slope. The SSY values are almost constant and small for
catchments with vegetation cover above 8% or mean slope below 40%. (c) Considering the other catchments, SSY correlates
almost linearly with mean runoff and this correlation explained 67% of the SSY variance.
which are obtained from one instantaneous sampling
per day. This approximation limits the reliability of our
results. In small mountainous catchments, mean daily
value could mask considerable daily variability in
terms of water discharge and suspended sediment concentration (e.g. hourly variability). However, the studied catchments are larger than 350 km2 which should
limit the possibility of strong hourly discharge variations at catchment outlets. Our database does not allow
us to estimate the error associated with approximating
a daily value from a single instantaneous measurement. A continuous 24-hour-long measurement at various hydrological stations would be necessary for
comparison with the single measurement, a very useful study to carry out in the future. Finally, it should be
noted that the daily database presented in this study,
even if not perfect, is rare, especially in South America
where suspended sediment discharges are often
estimated using water discharge time series and only
a few values of sediment concentrations.
It is difficult to estimate the global precision of the
SSY data. The error associated with current meter and
rating curves for water discharge measurements is commonly estimated to be around 5% (see for instance
Armijos Cardenas, 2010). The error associated with
matiére en suspension (MES) measurements is mainly
dependent on two parameters. The first is the ability of
discrete samples across the stream section to represent
the section-averaged sediment concentration. The second is the temporal interpolation made between two
instantaneous samples. Using the same type of database
from the Peruvian rivers of the Amazon basin, Armijos
Cardenas (2010) has demonstrated an approx. twelve to
thirty two percentage error in the sediment discharges
values. The quantification was made possible because
the estimated hourly variability of MES in the section. It
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1204
E. Pepin et al.
is unfortunately not possible for the Chilean database.
However, as Chilean rivers are smaller than Peruvian
Amazonian rivers, the error on section average should
also be smaller. Moreover, Armijos Cardenas (2010)
estimated the uncertainty in the calculated average SSY
using a ten-day time step database for MES. The daily
Chilean database should be more accurate even if the
catchment sizes are different. Thus, the total uncertainty
associated with our SSY data is estimated to be around
20–30%.
The length of record is unlikely to introduce a bias
in the correlation analysis. Even though the length of
record differs considerably from one station to
another, no correlation is observed between SSY and
the length of record (Table 4(b)). Moreover, each
catchment between 27 S and 40 S recorded over
5000 readings (13.5 years).
Only suspended sediment load has been used in
this study. Contributions of bed load and dissolved
load to the SSY are unknown. Even though most of
the sediment produced on a hillslope by landslide in
the Maipo Valley (Santiago region) is suspended load
(Antinao & Gosse, 2009) and it accounts for more than
90% of the total load in Bolivian rivers (Guyot, 1993),
quantification of bed load is necessary and has yet to
be done for Chilean rivers.
Measuring sediment yield in desert environments
is still a challenge. Modern SSY estimates in basins
north of latitude 25 S are probably underestimated. It
is crucial to develop new measurement strategies in
order to quantify better the sediment supply to the
Pacific Ocean over a period of around a century and
to evaluate hazards associated with extreme floods.
One of the possible ways to obtain SSY integrated
over long periods of time (>1000 years) is measuring
cosmogenic nuclide concentrations in river sediments
(e.g. Kober et al., 2008). Such work is currently underway in about 15 Chilean rivers. Results will allow us to
discuss the difference between short term SSY
obtained in this study and millennium-scale values.
CONCLUSION
This study presents the first SSY map of Chile averaged over time spans of 2–40 years for 66 catchments
or nested sub-catchments. The database represents
400 700 samples. The highest SSY value is 1780 t
km-2 year-1; most values are below 700 t km-2 year-1.
Analysis of correlations between SSY and runoff,
vegetation cover and mean slope suggests that SSY
is linearly correlated with runoff for catchments with
less than 8% vegetation cover and mean slope greater
than 40%. Other catchments have very small SSY
values. Seismicity and glaciers contribute to the sediment available for transport and could explain the
strong increase of SSY in Central Chile. However the
lack of seismicity data does not allow us to be certain
about the role of earthquakes.
Acknowledgements This is a contribution to the
French project ANR “ANDES” and the Chilean
project Anillo Act 18. Detailed information about
sampling provided by Sr Waldo Solar and the DGA
Department improved this work. The entire database
has been funded by the Chilean State. We would
especially like to thank Gérard Herail, Reynaldo
Charrier and Marcelo Farias for their helpful remarks
that have greatly improved this work. Judit Ozoray
corrected the English.
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tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Taux d’érosion actuels des rivières Andines du Chili : Corrélation avec le climat, la pente
et la végétation
112
Chapitre 5
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Cas naturel : Etude du système
montagne-piémont de Las Tunas,
Argentine
Sommaire
5.1 Introduction de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
5.2 Climat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
5.3 Cadre structural général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
5.4 Déformation du piémont depuis 2 Ma . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las
Tunas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar . . . . . . . 148
5.7 Résumé et interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
5.8 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
5.9 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
113
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
5.1
Introduction de l’étude
L’importance des interactions sédimentaires et géomorphologiques entre montagne et piémont a été observée au milieu du siècle passé par des études "‘naturistes"’ (voir par exemple Taillefer [1951]. Elle est récemment démontrée par des
études numériques [Allen et Densmore, 2000; Carretier et Lucazeau, 2005; Densmore et al., 2007; Pepin et al., 2010] ou expérimentales [Babault et al., 2005]. Ces
études ont souligné le rôle primordial de la montagne dans l’organisation du piémont puisqu’elle contrôle les flux d’eau et de matière entrant dans le piémont. De
même, le piémont influe sur la dynamique érosive de la montagne en contrôlant
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
son niveau de base. Quelques études de cas naturels comme les travaux de Harvey
[1990] et de Viseras et al. [2003] en Espagne, ou de Duhnforth et al. [2007, 2008]
dans l’Owens Valley en Californie ont conclu à l’influence de la montagne sur le développement du piémont. L’influence du piémont sur la montagne dans un exemple
naturel est encore très mal connue et doit être reprise notamment à la lumière de
données géochronologiques fines.
On se propose d’étudier le système montagne-piémont de Las Tunas situé en
Argentine, entre les latitudes 33˚18’S et 33˚30’S, sur le front montagneux des Andes
(sud de Mendoza, directement à l’ouest de la ville de Tupungato). Cet objet est
un très bon exemple des interactions sédimentaires et géomorphologiques entre
montagne et piémont. En effet, le cône de déjection qui constitue le piémont de Las
Tunas a été incisé laissant plusieurs niveaux de terrasses. Ces terrasses, alluviales
et d’abrasion, sont présentes à la fois dans le bassin versant montagneux et dans
le piémont, le long des principaux cours d’eau.
Les objectifs de cette étude sont d’une part de déterminer quelle est l’origine des
différentes incisions du système, d’autre part de présenter une chronologie d’évolution du système qui aboutirait au paysage actuel. Ces deux objectifs permettront
également d’évaluer le degré d’interaction entre les différents marqueurs géomorphologiques de la montagne et du piémont.
La présentation du contexte général de l’étude constitue une première partie.
Les relevés topographiques ainsi qu’une étude détaillée du piémont ont permis
d’élaborer une carte géomorphologique de la zone qui sera présentée dans une
deuxième partie. L’âge de l’abandon des terrasses du piémont a été évalué par
datation cosmogénique (10 Be). Des cendres volcaniques, présentes dans les séries
sédimentaires, ont été datées par l’Ar/Ar. Ces résultats sont présentés dans une
troisième partie. Le croisement de ces informations permet de préciser la chronolo114
5.2 Climat
gie d’évolution du paysage et des interactions montagne-piémont. Ainsi nous verrons que les marqueurs morphologiques de l’évolution du système, préservés sur la
montagne et sur le piémont (incisions et terrasses) sont intimement liés et évoluent
ensemble. Nous montrons finalement que dans cette zone d’étude, en contexte de
tectonique active, les incisions sont principalement d’origine climatique.
5.2
Climat
Le système montagne-piémont de Las Tunas est soumis à un climat aride. Les
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
températures sont typiques d’un climat aride continental [Garreaud et al., 2009].
Elles varient entre une température maximale moyenne au mois de février de 33˚C
et une température minimale moyenne mensuelle de -7˚C au mois de Juin [Polanski, 1963]. L’amplitude des températures journalières (moyenne d’environ 12˚C
sur l’année) est également élevée. Les précipitations ne dépassent pas les 200 mm
par an avec une saison des pluies estivale, marquée par de violents orages à l’origine de crues importantes. Les pluies sont évidemment corrélées avec l’altitude et
sont donc plus abondantes sur le bassin versant montagneux que sur le piémont.
A cause de l’aridité du climat et de la forte évaporation, le système de drainage
est constitué d’une part de rivières pérennes (rio Las Tunas et rio Santa Clara) qui
prennent leurs sources dans la haute Cordillère Frontale et sont alimentées principalement par la fonte des glaciers ; d’autre part de cours d’eau autochtones, activés
occasionnellement lors d’orages estivaux [Polanski, 1963; Fernandez, 1984; Garcìa,
2004].
5.3
Cadre structural général
Le système montagne-piémont étudié est situé en Argentine, à environ 100 km
au sud de la ville de Mendoza, entre les latitudes 33˚S et 34˚S (Fig. 5.1). Cette région a une histoire tectonique et structurale particulière. En effet, dans les Andes
Centrales, la subduction de la plaque océanique de Nazca sous la plaque continentale sud américaine est segmentée. Au nord de la latitude 33˚S, la plaque de Nazca
est soumise à un système de subduction presque horizontale sous la plaque Sud
Américaine. Cette subduction particulière est probablement à l’origine d’un soulèvement progressif de l’ouest vers l’est de la Cordillère Principale, de la Cordillère
Frontale, de la Pré-Cordillère et des Sierras Pampeanas en l’absence d’arc magma115
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
70°00'W
V. Aconcagua
agu
a
oza
Aco
nc
M
Co
de rdo
lP n
or
till
o
Co
rd
on
d
33°00'S
Rio
el
Pla
ta
Me
nd
Rio
68°00'W
69°00'W
B
Rio Tu
nuyan
VV
P
V. Tupungato
Rio
ip
Ma
T
V. San Juan
o
X'
X
Rio Tunuyan
de Cord
las ille
Lla ra
re
ta
s
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
SC
34°00'S
Rio Ch
achap
oal
V. Maipo
D
R io
e
ant
iam
35°00'S
Rio
e
Atu
l
SR
Cordillère Principale
Piémont
Depression de Tunuyàn
Cordilère Frontale
Piemont déformé
Bajadas R. Diamante-Atuel :
Depression de Llancaneto
Pré-Cordillère
Rios
Frontière Chili-Argentine
Strucures particulière s
du piémont :
P : La Pilona
B : Barrancas
V V : La Ventana - Viscacheras
S R : San Raphael Block
Carte geomorphologique 5.8
Arc volcanique du piémont
Volcans
Tunuyàn
Mendoza
Santiago de Chile
Système Montagne -Piémont de Las Tunas
F IGURE 5.1 – Cadre régional des unités structurales de la zone d’étude. D’après Giambiagi
et al. [2001, 2003]. Les Sierras Pampeanas n’apparaissent pas car elles sont situées plus au
nord du cadre de cette figure.
116
5.3 Cadre structural général
tique [Giambiagi et al., 2001; Ramos et al., 2002; Giambiagi et al., 2003] et induit
la déformation active du piémont (voir par exemple Ramos et al. [2002]; Siame et al.
[2005]; Siame et Bellier [2006]; Vergés et al. [2007]). Au sud de la latitude 34˚S, la
subduction de la plaque de Nazca est une subduction normale qui implique la présence d’un arc magmatique et le soulèvement des Cordillères Principale et Frontale.
Il n’existe pas de ceinture montagneuse correspondant à la Pré-Cordillère ou aux
Sierras Pampeanas dans les Andes au sud de 34˚S. Le piémont est moins déformé
dans cette zone par rapport au piémont du segment de subduction horizontale [Jordan et al., 1983; Giambiagi et al., 2001, 2003]. La zone située entre les latitudes
33˚S et 34˚S qui correspond à notre zone d’étude est donc une zone de transition
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
entre les deux segments précédents [Cahill et Isacks, 1992; Giambiagi et al., 2001,
2003].
Cristallini et al. [2000] ont distingué 3 grands groupes de structures entre les
latitudes 33˚S et 34˚S (voir Fig. 5.2) qui permettent de donner une vue d’ensemble
de l’organisation structurale de la région. Le premier groupe correspond aux structures de piémont (comme les anticlinaux de La Pilona, ou de Barrancas), de direction principale NNO-SSE. Le deuxième groupe correspond aux failles principales
de directions NE-SO qui soulèvent la Cordillère Frontale, au niveau du Cordòn del
Plata par exemple. Ces structures se courbent au Sud de Las Tunas, vers le Cordòn
de Las Llaretas et prennent une direction NO-SE. Enfin, le troisième groupe correspond à des structures de direction N-S, comme les failles et plis dans la Cordillère
Principale.
La figure 5.3 présente une coupe structurale de la région élaborée à partir des
travaux de Cristallini et al. [2000] et Giambiagi et al. [2003].
5.3.1 Histoire tectonique régionale
Giambiagi et al. [2001, 2003] ont étudié et schématisé l’évolution structurale
des Andes entre les latitudes 32˚S et 35˚S (voir fig. 5.4 et également Ramos et al.
[2002]). La première phase de déformation a eu lieu entre 20 et 12 M a (début et
milieu du Miocène, fig. 5.4A). La Cordillère Principale est déformée en compression
et la surrection a lieu dans la partie ouest de la chaîne. L’arc volcanique, situé dans
l’actuel Chili, est actif. Cette surrection provoque la mise en place d’une grande
zone de piémont où se déposent les sédiments issus de l’érosion de la Cordillère, le
conglomérat de Tunuyàn, sur plus de 1000 m d’épaisseur.
117
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
F IGURE 5.2 – Localisation des principales failles et axes de plis sur MNT. D’après Polanski
[1963]; Cristallini et al. [2000]; Giambiagi et al. [2001, 2003].
118
Cordillère Frontale
Piemont
Dépots néogènes et quatermaires
Chili
km
0
X
Aconcagua
FTB
Argentine
Intrusifs et roches volcaniques du Miocène
Cordon
del Portillo
La Ventana
Viscacheras
X'
Oligocène - début du Miocène
Crétacé
Trias
-10
Intrusifs du Paleosoique supérieur
-20
Carbonifère
0
-30
40 km
Socle : Précambrien
70°00
69°00
5.3 Cadre structural général
-40
20
119
E
Cordillère Principale
F IGURE 5.3 – Coupe structurale schématique selon l’axe XX’ de la fig. 5.1. D’après Cristallini
et al. [2000]; Giambiagi et al. [2003]. Les pointillés représentent une interprétation de la
géométrie des failles.
W
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
B. 12 - 9 Ma (Milieu-fin Miocène)
gre
A. T > 12 Ma ( Début-millieu Miocène)
Mendoza
33°
Conglomerat
de Tunuyan
34°
Formation
La Pilona
Mendoza
33°
Formation
Mariño
Santiago
Conglomerat
de Tunuyan
34°
Montagne :
Cordillère Principale
Cordillère Frontale
Précordillère
Piémont :
Dépôt proximal
Dépôt distal
C. 9 - 8 Ma (Fin Miocène)
D. 8 - 6 Ma (Fin Miocène)
Formations :
Formation
Tuff Angostura
Mariño
33°
Mendoza
Formation
La Pilona
Santiago
34°
Tuff Angostura
Rios de los Pozos
Santiago
Formation
Palomares
Mendoza
33°
C. d
Por el
tillo
C. d
Pla el
ta
La Pilona
Formation
Rios de los Pozos
Mogotes
et Alto Tunuyan
Volcanisme actif
34°
Chevauchements actifs
Plissement actif
F. 2 - 0 Ma (Pliocène - Présent)
E. 6 - 2 Ma (Pliocène)
Formation
Mogotes
Santiago
34°
Formation
Mogotes
Mendoza
33°
C. de las Llaretas
Mendoza
33°
C. de las Llaretas
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Santiago
C. d
el T
i
Formation
Mariño
Santiago
34°
Piémont
Bassin
de Cuyo
F IGURE 5.4 – Série de cartes schématiques interprétatives résumant l’évolution des Andes
entre 33˚S et 34˚S modifiée d’après Giambiagi et al. [2003]
120
5.3 Cadre structural général
A partir de 12 M a, la déformation commence à migrer vers l’est (fig. 5.4B à E). La
surrection de la Cordillère Frontale s’effectue à partir du nord vers le sud. Ainsi, le
Cordòn del Tigre est soulevé entre 12 et 9 M a, le Cordòn del Plata entre 9 et 8 M a,
le Cordòn del Portillo entre 8 et 6 M a. Enfin, située à l’extrême sud, la Cordillère
des Llaretas est soulevée entre 6 et 2 M a. La déformation de la Cordillère Frontale
engendre la segmentation progressive du nord au sud de l’unique grand piémont
pré-12 M a. Il se divise alors en deux parties : le bassin endoreïque Alto Tunuyàn
entre les Cordillères Principale et Frontale et le bassin de Cuyo à l’est, alimenté par
l’érosion des différents Cordòns de la Cordillère Frontale. Durant la surrection de la
Cordillère Frontale, la Cordillère Principale ne connaît pas de déformation majeure.
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
L’arc volcanique disparait au nord de 33˚S entre 9 et 8 M a et migre vers sa place
actuelle (à la frontière Chili-Argentine) entre 6 et 2 M a. Enfin, le piémont, appelé
aussi bassin de Cuyo dans la littérature [Cristallini et al., 2000; Giambiagi et al.,
2003] se déforme à partir de 2 M a (fig. 5.4F).
5.3.2 Structures du piémont
a - Orientation des structures de piémont
De nombreux auteurs, ont proposé que le bassin de Cuyo correspondrait à un
système en extension triasique de direction NO-SE qui aurait été partiellement inversé durant le Cénozoïque. Cristallini et al. [2000], ont proposé que les failles inverses tertiaires de la zone étaient liées à l’anisotropie paléozoïque du socle, celle-ci
ayant aussi contrôlé la structure du rift triasique. Cristallini et al. [2000] ont déterminé 3 structures compressives principales. Elles s’organisent autour de 3 axes
parallèles de direction NO-SE. La première, la plus occidentale, comprend l’anticlinal de La Pilona, la deuxième comprend les anticlinaux de Barrancas et de la
Ventana, la dernière, à l’extrême est, comprend l’anticlinal de Viscacheras (fig. 5.2).
b - Dépression de Tunuyàn
Le piémont de Las Tunas fait partie de la grande bajada du rio Tunuyàn (voir fig.
5.1). Ce bassin qui s’étend sur environ 2150 km2 .a été étudié par Polanski [1963]
qui a été le premier à proposer une description géomorphologique de la zone. Le
bassin de Tunuyàn est délimité à l’ouest par le front montagneux de la Cordillère
Frontale. Aux alentours de la latitude 34˚S la bajada du rio Diamante et le bloc
de San Raphael forment la limite sud de la dépression. Dans le piémont, diffé121
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
Période
Unité
Holocène
Terciaire - Néogène
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Quaternaire
El Zampal
Las Tunas
Pleistocène La
Invernada
Los
Mesones
Pliocène
Mogotes
Miocène
Rio de los
Pozos
Tuf
Angostura
La Pilona
Tuf
Higueritas
Mariño
âge
Origine
Description
Epaisseur
(m)
Garcìa
[2004]
≤ 8 ka
8 -17 ka
Erosion éolienne
sables et limon fins
5
-
-
≥ 100
0,47 Ma
-
-
80 (moy)
0.2-0.7
Ma
-
-
100
(max)
C. Frontale surélevée par des
pulses
tectoniques
C. del Portillo (C.
Frontale)
éruption
volcanique
C. del Tigre (C.
Frontale)
éruption
volcanique
Plusieurs couches intercalées de sables et
argile et de conglomérats grossiers
Conglomérats fins et
argile
1-3 Ma
7-8 Ma
8.6-9.5
Ma
9-11.7
Ma
11.5-12
Ma
15 Ma
C. Principale
2000 ?
550
-
150
galets de D ≤ 5cm, graviers et sables
1000
-
180
3 couches : Argiles et
sables, sables et graviers violets, conglomérats grossiers (D≥
15cm)
2000
T ABLE 5.1 – Les différentes unités litho-stratigraphiques du bassin de Tunuyàn
d’après Polanski [1963]. Les épaisseurs ont été déterminées grâce aux données
(REPSOL-YPF) d’un puits d’extraction, situé au nord de l’anticlinal Perral et à des
observations de terrain [Garcìa, 2004]. Les âges proviennent de la synthèse bibliographique de Garcìa [2004].
rents anticlinaux forment les limites nord et ouest. L’anticlinal de La Pilona ferme
la dépression au nord tandis que le système d’anticlinaux la Ventana/Viscacheras
bloque la progression du bassin à l’est. De nombreux sondages ont été réalisés
notamment par l’entreprise d’hydrocarbures argentine Y.P.F. afin d’évaluer les réserves potentielles en eau et en hydrocarbure dans le bassin de Tunuyàn. Ils ont
révélé l’importante épaisseur de sédiments cénozoïques et quaternaires pouvant
être supérieure à 4000 m dans certaines zones [Garcìa, 2004].
122
5.3 Cadre structural général
5.3.3 Stratigraphie du piémont au niveau de l’anticlinal Jaboncillo
Les travaux de Garcìa [2004] sur les anticlinaux Perral et Jaboncillo (fig. 5.2)
livrent une synthèse bibliographique détaillée de l’organisation stratigraphique de
la dépression de Tunuyàn. La description des différentes unités stratigraphiques
de référence reste celle de Polanski [1963]. Différents travaux plus récents, notamment ceux d’Irigoyen et al. [2002] ont permis d’associer des âges (plus ou moins
précis) à chaque unité stratigraphique. Enfin, Garcìa [2004] a utilisé des données de
l’entreprise YPF d’un puits d’extraction pour contraindre les épaisseurs de chaque
formation aux environs du piémont de Las Tunas. La table 5.1 résume ces travaux.
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Irigoyen et al. [2002] ont estimé l’âge de dépôt de la Formation La Pilona entre
11,7 et 9 M a en utilisant des données magnéto-stratigraphiques. Le dépôt de la
formation Mariño aurait eu lieu durant la déformation de la Cordillère Principale
entre 15,7 et 12,0 M a selon ces même auteurs. Ils en déduisent donc l’âge du Tuff
La Higuerita intercalé entre les deux formations décrites ci-dessus à 12-11,5 M a.
Irigoyen et al. [2002] ont également daté le Tuf Angostura,
40 Ar/39 Ar
sur des bio-
tites échantillonnées à la base de la Formation, et ils obtiennent des âges de 9,54
(+/− 0,13 M a), 9,30 (+/− 0,68 M a) et 8,64 (+/− 0,17 M a). L’âge de la Formation Rio de los Pozos a été déterminé par Yrigoyen [1993] à partir de restes osseux
de mammifères du début du Miocène, puis par Irigoyen et al. [2002] grâce à des
données magneto-stratigraphiques , basées sur l’âge du Tuf Angostura déterminé
par datation Ar/Ar. Le dépôt de cette Formation est estimée entre 8,7 M a et 7,2
M a. Le dépôt de la Formation Mogotes a été situé par Irigoyen et al. [1995] entre
une discordance de 3,8 M a et un banc de cendres intercalé dans des terrasses
alluviales daté à 0,3 M a. Irigoyen et al. [1995] estiment donc que la sédimentation de cette Formation a eu lieu entre 3 et 1 M a. En se basant sur des datations
de matériaux piroclastiques, des relations stratigraphiques avec des roches volcaniques paleo-pleistocenes et la formation Mogotes, l’INPRES [1985, 1989] estime
l’âge du dépôt de la Formation Mesones entre 0,7 et 0,2 M a. Au sud du piémont de
Las Tunas, la Formation La Invernada est recouverte d’ignimbrites nommées par
Polanski [1963] comme l’association Piroclasique Pumìcea et datées par datation
radiométrique à 470 (+/− 70 ka) et 440 (+/− 80 ka). La Formation La Invernada est
donc plus ancienne. La Formation Las Tunas est située au dessus de la Formation
Piroclastique Pumìcea entre les rio Tunuyàn et Diamante (au sud de Las Tunas),
elle est donc plus récente. Enfin, Zárate [2002] a daté la Formation el Zampal, qui
recouvre localement la Formation Las Tunas. Cet auteur a effectué des datations
123
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
14C sur des paléo-sols riches en matières organiques et il déduit un âge Pléistocène
supérieur-Holocène pour la Formation el Zampal.
5.4
Déformation du piémont depuis 2 Ma
Comme l’a exposé Giambiagi et al. [2001, 2003], la déformation du piémont commence à partir de 2 M a et s’étend jusqu’au présent. Elle s’exprime par l’exhumation
de plusieurs structures dans le piémont, telles que celle présentée sur la figure 5.5
nommée Ventana/Viscacheras. Cette structure est composée de deux systèmes en
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
soulèvement : l’anticlinal de La Ventana à l’ouest et l’anticlinal de Viscacheras à
l’est, séparés par une grande faille de direction N-S, décrite par Cristallini et al.
[2000] comme une faille allant jusqu’au socle. Outre les données structurales de
Cristallini et al. [2000], la géomorphologie de cet ensemble a été étudiée à partir de
modèles numériques de terrain SRTM et GDEM ; les figures 5.5 et 5.6 résument
cette étude.
Sur la figure 5.5, au moins 10 positions de paléochenaux ont pu être définies.
Les paléo-chenaux notés de 4 à 8 sont des “wind gaps”, le rio ayant abandonné son
lit de par la surrection des anticlinaux. Ces paléochenaux correspondent aujourd’hui aux lits de petits cours d’eau non-permanents. Leurs largeurs et profondeurs
(voir profil GG’, fig. 5.6 ), comparables aux dimensions du lit actuel du rio Tunuyàn
(profil FF’), ne peuvent pas avoir été formées par incision et érosion des petits cours
d’eau occasionnels. Ces paléochenaux marquent donc les emplacements successifs
du rio Tunuyàn durant sa migration du sud vers le nord. Deux paléochenaux au
sud correspondent très certainement aux positions antérieures du rio Papagayos
qui a également migré vers le nord lors de la surrection des anticlinaux. Polanski
[1963] proposait déjà que le rio Tunuyàn ait pu traverser le piémont au centre de
cette structure avant sa surrection puis le rio aurait migré peu à peu vers le nord
durant le Pléistocène. De plus le profil EE’ montre différents niveaux de terrasses
à l’extrême nord de l’anticlinal de Viscachera et le long du lit actuel du rio Tunuyàn. Ces terrasses, bien conservées, indiquent la migration récente du rio vers le
nord. Paléochenaux et terrasses sont ainsi des marqueurs géomorphologiques de
la surrection active de la structure la Ventana/Viscacheras depuis le Pléistocène.
Le profils BB’ fig. 5.6 ainsi que la carte fig. 5.5 révèlent un plateau, bien
conservé. Ce plateau, appelé meseta del Guadal par Polanski [1963] a été préservé
de l’érosion de par la grande aridité du climat. Polanski [1963] la décrit comme
124
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
5.4 Déformation du piémont depuis 2 Ma
F IGURE 5.5 – Carte indiquant les positions des marqueurs géomorphologiques de la surrection de l’ensemble la Ventana/Viscacheras. Ces marqueurs peuvent être des paléochenaux
du rio Tunuyàn ainsi que des terrasses (profil EE’). Les profils topographiques AA’ à GG’ sont
représentés sur la figure 5.6.
125
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
20
20
20
20
40
Meseta del Guadal
40
40
40
60
60
60
60
80 km
80 km
80 km
80 km
B'
C'
A'
D'
E
0
F
0
G
Elevation (m)
740
720
700
680
890
870
850
830
860
840
820
800
0
1
1
1
2
2
2
Ta
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
A
0
B
0
C
0
D
0
Elevation (m)
1500 m
1000
500
1500 m
1000
500
1500 m
1000
500
1500 m
1000
500
3
3
Tb
3
4
Rio Tunuyan actuel
4
4
Tc
5
5
Td Td'
5
6
6
6
7
7
7 km
8km
E'
F'
G'
8 km
F IGURE 5.6 – Profils topographiques de l’ensemble la Ventana/Viscacheras. Leur localisation
est indiquée sur la fig. 5.5. Noter la meseta del Guadal (profil BB’), les terrasses sur les berges
actuelles du rio Tunuyàn (profil EE’) et la section transversale du paléochenal du rio Tunuyàn
(profil GG’). Ce dernier profil présente une terrasse de part et d’autre du paléochenal basculée
vers le nord (pointillés gris) suite à l’évolution de l’anticlinal.
126
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas
un pédiment, sur lequel aucun réseau hydrologique pérenne ne s’écoule. Les seuls
cours d’eau occasionnels marquant ce paysage sont situés sur les bords de la meseta, au niveau des escarpements. La surface est décrite par Polanski [1963] comme
très sableuse et issue de la dégradation in situ de la topographie initiale qui a été
soulevée.
La largeur de la structure la Ventana/Viscacheras est importante, de l’ordre
de 80 km. C’est une largeur comparable à la largeur de la Cordillère Principale
à l’ouest. L’extension géographique de l’ensemble Ventana/Viscachera (80 km de
large) suggère qu’elle est surélevée par un système de failles crustales affectant le
socle. C’est ce que propose aussi Cristallini et al. [2000] ou Giambiagi et al. [2003]
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
(voir fig. 5.3).
Les anticlinaux de La Pilona et Barrancas ont été définis comme la continuation
de la Cordillère Frontale et de la Pré-Cordillère vers le sud [Polanski, 1963; Cristallini et al., 2000], ce qui suggère qu’ils se sont développés du nord vers le sud. La
topographie de l’ensemble la Ventana/Viscacheras (profil DD’) ainsi que la migration du rio Tunuyàn révélée par les différents paléochenaux et sa position actuelle
indiquent que cet ensemble s’est soulevé du sud vers le nord. Ces deux systèmes
referment peu à peu le passage du rio Tunuyàn à travers le piémont. Celui-ci a jusqu’à présent migré vers le nord ce qui lui est à présent impossible. Le fleuve devra
éroder le piémont en surrection pour conserver son passage.
Le système montagne-piémont de Las Tunas est donc situé au coeur d’une région de tectonique active aussi bien dans le front montagneux que dans le piémont.
5.5
Etude
géomorphologique
du
système
montagne-
piémont de Las Tunas
Dans cette partie on se propose d’étudier l’organisation géomorphologique du
système montagne-piémont de Las Tunas.
5.5.1 Données et méthodes
L’étude géomorphologique du piémont de Las Tunas est basée d’une part sur
des observations de terrain directes (marqueurs morphologiques, sédiments, etc...),
des photographies aériennes, des images satellites, et d’autre part sur des relevés
127
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
topographiques effectués grâce à un système de GPS différentiel. Une base fixe
à été placée à l’aval du piémont et les relevés topographiques ont été effectués à
pied ou en voiture grâce à une base mobile. La figure 5.7 indique les différents
cheminements effectués avec les GPS. La précision des mesures est de l’ordre de
quelques centimètres. Ces mesures ont permis de tracer les profils en long des
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
terrasses du piémont.
F IGURE 5.7 – Localisation (lignes jaunes) des relevés effectués avec les GPS différentiels
dans le piémont de Las Tunas.
D’autres données provenant de modèles numériques de terrains tels que SRTM
et GDEM ont été utilisées dans le piémont pour déterminer la partie aval du profil
en long de la terrasse T3, les profils relevés dans la partie montagneuse et les profils
transversaux. Ces données sont moins précises, l’erreur étant de quelques mètres
en relatif. Mais elles apportent également un ordre de grandeur quant aux altitudes
des terrasses relevées.
128
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas
Enfin des photos aériennes, des images satellites ASTER et des observations de
terrain ont permis de réaliser une carte géomorphologique du système à l’échelle
1/250000.
5.5.2 Présentation générale
Le système montagne-piémont de Las Tunas se définit par un bassin versant
montagneux s’étendant jusqu’aux cimes de la Cordillère Frontale à l’ouest. Sa principale particularité, en comparaison avec les autres bassins versants adjacents, réside dans sa superficie (550km2 ), relativement élevée, et dans le système de terrasses
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
qui borde les berges des affluents principaux. Il est composé de deux sous bassins,
le bassin du rio la Tunas et celui de son affluent le Santa Clara. La confluence des
deux rios est située à la limite du front montagneux, à l’entrée du piémont. Ainsi
la rivière Las Tunas qui traverse le piémont reçoit les contributions des deux sous
bassins versants de Las Tunas et Santa Clara.
Le piémont de Las Tunas s’étend depuis une altitude maximale à l’apex d’environ 2500 m. La limite aval à l’est est difficile à déterminer car les différents cônes
alluviaux formant le piémont se perdent dans la grande bajada de Tunuyàn. Cependant on peut estimer qu’elle se situe à environ 25 km de l’apex, à environ 1300
m d’altitude. La pente moyenne du piémont est d’environ 1, 8˚. Il est organisé en une
succession de plusieurs cônes alluviaux dont deux majeurs sont représentés sur la
carte de la fig. 5.8. Ces cônes ont été incisés en plusieurs niveaux de terrasses dont
les trois niveaux majeurs bien marqués, nommés dans notre étude T1, T2 et T3,du
plus récent au plus ancien, seront étudiés en détail par la suite. Au nord-est, deux
petits anticlinaux, l’anticlinal de Jaboncillo et l’anticlinal du Perral ont déformé le
dépôt du cône le plus ancien (appelé Mesones) alors que le cône plus récent, appelé
Las Tunas a érodé et traversé les plis. Un cône récent se développe actuellement à
l’est des plis.
Au sud du piémont, le front montagneux est formé d’un système de plusieurs
surfaces soulevées en éventail de l’ouest vers l’est. Les surfaces les plus hautes
sont donc les plus pentées comme l’illustre la figure 5.9. Ces surfaces sont appelées mesetas, c’est à dire hauts plateaux, et sont représentées en bleu sur la figure
5.8. Ces mesetas sont formées de surfaces rocheuses relativement planes, d’autant mieux conservées qu’elles sont plus récentes. Des sédiments très altérés sont
également conservés ponctuellement, en lentilles superficielles. Leurs structures et
composition suggèrent ainsi des surfaces de dépôts sédimentaires originalement
129
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
69°40'0"W
69°20'0"W
69°0'0"W
33°0'0"S
n5
n4
n3
n2
P
n1
CLA4
33°20'0"S
TUF1
SPW
Tunuyan
La
sT
un
as
TUF4
Perral
Jaboncillo
a
ar
Cl
Piémont :
Montagne :
Bassin Santa Clara / Las Tunas
Bassins au nord du système Las Tunas
Mesones
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
a
nt
Sa
CLA2
Limites supposées
Reliques actuelles
Mesetas soulevées
Las Tunas
Aires du bassin contribuant
aux échantillons CLA2 et CLA4
Limites supposées
10
Profils Be
Surface10Be
Tuff
Cône actuel
Autres cônes alluviaux
P
Carte geomorphologique 5.11
V
Stuctures de piémont :
La Pilona - La Ventana
F IGURE 5.8 – Géomorphologie générale du système montagne-piémont de Las Tunas.
130
V
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas
aux altitudes des cônes du piémont de Las Tunas puis basculées vers l’est. Ces
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
surfaces ont été peu à peu soulevées du sud vers le nord.
F IGURE 5.9 – Mesetas limitant le piémont de Las Tunas au sud. (Photographie E.Pepin 2008).
Ces mesetas sont soulevées en éventail de l’ouest vers l’est. Les mesetas les plus hautes sont
donc les plus pentées car les plus basculées.
5.5.3 Organisation du piémont
Le piémont est marqué par des incisions profondes (plusieurs dizaines de
mètres) séparant trois niveaux bien marqués, de T3 le plus haut à T1 le plus bas,
visibles sur la figure 5.10 et la figure 5.11. Cette dernière étant une carte géomorphologique détaillée du piémont de Las Tunas. On y distingue les deux dépôts
majeurs du piémont. Le dépôt de Mesones a formé un premier cône incluant la
surface T3 et l’anticlinal Jaboncillo. Les deux terrasses T1 et T2 sont formées suite
à l’érosion du dépôt de Las Tunas. Au niveau du lit actuel de la rivière (T0) le socle
rocheux affleure en quelques sites.
a - La surface T3
Le niveau le plus élevé, T3, et donc le plus ancien des trois terrasses, est composé d’une terrasse au nord du cours d’eau actuel. Celle-ci forme une langue surélevée par rapport au reste du piémont de Las Tunas au sud et au cône alluvial
voisin, nommé cône de Chupasangral développé au nord. La terrasse prend fin bru131
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
F IGURE 5.10 – Piémont de Las Tunas. Photographie (E. Pepin 2008) prise du milieu du piémont vers l’apex. Les trois niveaux T1, T2 et T3 sont visibles. Les arbres et maisons dans le
fond de la terrasse T1 servent d’échelle.
talement au milieu du piémont à environ 8 km de la transition montagne-piémont.
Le talus qui marque la fin de la terrasse mesure une vingtaine de mètres de haut. Il
a une orientation NE-SO qui correspond à l’orientation des failles marquant la transition montagne-piémont au nord du piémont de Las Tunas (voir Fig. 5.8). Un léger
bombement prolongeant ces failles sur la surface du cône Chupasangral est également détectable sur les photographies aériennes comme l’illustre la figure 5.12. Ces
éléments suggèrent qu’une faille pourrait prolonger les failles bordant la Cordillère
Frontale au nord jusqu’au pied de la terrasse T3. Cependant, nous n’avons observé
aucune faille, visible, au niveau du talus de T3.
La terrasse T3 est composée, en surface au moins, d’un conglomérat très altéré.
Les galets y sont altérés et très carbonatés au moins sur les 2 premiers mètres
de profondeur correspondant au trou excavé pour l’échantillonnage en vue des datations cosmogéniques. On observe cela aussi plus à l’aval, dans les sédiments
soulevés des plis Jaboncillo et Perral. Le dépôt formant la terrasse T3 est donc antérieur au soulèvement des anticlinaux. Il est présenté par Polanski [1963] comme
la formation des Mesones. Pour Polanski [1963], c’est une formation antérieure aux
dépôts des autres niveaux, assez mal connue datant au moins du Pleistocène. Sur
le terrain, il nous a été impossible d’observer une coupe sédimentaire fraiche du
remplissage en profondeur (≥ à 2 m) de ce niveau.
132
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas
TU
1
Côn
2
3
e Ch
4
upas
angr
33°18'
al
5
6
7
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
9
Pli Jab
oncil
lo
8
33°20'
33°22'
33°24'
SPW
69°28'
Mesetas
69°20'
69°24'
Dépôt mesones (T3)
- uplift
+
5 km
69°16'
Dépôt Las Tunas
Limites supposées
Las Tunas
Sub-niveaux T1'
Reliques actuelles
Sub-niveaux T2'
Cone et terrasse T1
Remplissage ancien
Cone et terrasse T2
Limites observées
Limites observées
Limites supposées
Limites supposées
Sous-niveaux T1''
Points d'échantillonnage géochronologique
Profils 10Be
Surface 10Be
TUF4
T0
F IGURE 5.11 – Interprétation géomorphologique du piémont de Las Tunas. Les profils numérotés de 1 à 9 sont présentés dans la fig. 5.13. Le piémont comprend deux phases de
sédimentation majeures : Mesones et Las Tunas ainsi que des périodes de dissection. Le
dépôt de Las Tunas, formant à l’origine le niveau T2 a été incisé pour former le niveau T1.
133
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
F IGURE 5.12 – La surface T3 et l’éventuelle faille qui la borde dans le prolongement des
failles de transition montagne-piémont au nord. La faille n’est pas visible sur le terrain.
134
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas
b - Les surfaces T2 et T1
z abs (m)
z abs (m)
1
2400
z abs (m)
2
2150
3
2100
T3
Nord
T3
2300
T2
T2
T2
2100
T3
Sud
T2
T1
T1
T1
2200
2050
T2
2050
2000
T1
2100
2000
0
1000
2000
3000
4000
5000
2000
0
4
z abs (m)
2050
2000
3000
4000
5000
T3
0
1000
2000
3000
4000
5000
6
T2
1880
T2
T2
2000
1950
z abs (m)
1900
5
2000
T3
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
1000
z abs (m)
T2
1950
T2
T1
T1
1860
T1
1840
1950
1900
1820
1900
0
2000
4000
6000
8000
10000
1850
0
2000
4000
z abs (m)
1700
7
z abs (m)
1800
6000
8000
10000
1800
8
0
2000
4000
6000
8000
10000
9
z abs (m)
1620
1780
1680
rivière
1600
1760
rivière
1660
1580
1740
1640
1720
1620
1560
1540
1700
0
2000
4000
6000
8000
10000
1600
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
0
2000
4000
6000
8000
F IGURE 5.13 – Profils transversaux des terrasses du piémont de Las Tunas. Les terrasses
sont bien marquées à l’apex du piémont. la surface T2 possède une morphologie de cône
alluvial dès le profil 3.
Ces deux surfaces sont des terrasses de dépôt, leur nappe alluviale repose sur
la formation de Las Tunas. La surface T2 est la surface la plus étendue, allant
jusqu’à l’aval du pli Perral, à plus de 20 km de l’apex du piémont. La figure 5.13
présente des profils transversaux du piémont de l’apex vers l’aval. A l’amont du
piémont, T2 est organisée en surfaces planes. Elle adopte ensuite (du profil 3 vers
l’aval) une morphologie de cône alluvial, bombée au centre des profils. La différence
d’altitude entre le centre et les bords des profils 3 à 8 qui caractérise ce bombement
est d’environ 40 m.
La surface T1 s’est mise en place après l’incision de la terrasse T2 à l’amont du
piémont. Elle est fortement marquée a l’apex du piémont (profils 2 et 3, Fig.5.13).
135
10000
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
Elle converge vers la surface T2 à l’aval. On peut estimer qu’elle disparait totalement
dans T2 à environ 10 km de l’apex du piémont. A l’aval du piémont, apparait une
couche de tuf, intercalée dans les séries sédimentaires de la Tunas sous la surface
T1. Ce tuf a été daté et les résultats sont présentés dans la partie suivante.
T1 comme T2 est une terrasse paire, c’est à dire présente de chaque coté du
cours d’eau principal à l’amont du piémont. T1 n’est ensuite visible que sur la
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
berge sud (profils 3 à 6).
F IGURE 5.14 – Série sédimentaire de la terrasse T1. A droite, photographie prise de l’autre
berge (berge nord) du rio Las Tunas. A gauche, photographie prise depuis la même berge
(berge sud) avec l’échantillonnage de galets à plus de 3 m de profondeur de la surface. Noter
que les échelles ne sont pas les mêmes sur les deux photographies (E. Pepin 2008).
Les figures 5.14 et 5.15 illustrent l’organisation sédimentaire des niveaux T1 et
T2. Les deux niveaux possèdent la même organisation. Une première couche superficielle composée de galets grossiers (diamètres pouvant atteindre plusieurs dizaine
de centimètres) s’étend sur T1 sur 4 à 5 m de profondeur alors qu’elle est plus mince
sur T2. Ces sédiments grossiers reposent sur un conglomérat uniforme, constitué
d’éléments plus petits, d’un diamètre variant de quelques dizaines de centimètres
au centimètre, et peu altérés : La Formation Las Tunas d’après la nomenclature
de Polanski [1963]. Polanski [1963] décrit ces deux niveaux (T1 et T2) ainsi qu’un
sous-niveau T1’ comme les trois niveaux de la formation Las Tunas, d’âge Pleistocène supérieur/Holocène (8-17 ka, c.f. table 5.1) qui s’étend dans l’ensemble de la
dépression de Tunuyàn principalement à l’apex des piémonts.
La surface T2 est formée de galets beaucoup plus frais que ceux de la surface
T3. C’est ce type de galets que l’on retrouve dans les rides d’érosion traversant les
136
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas
F IGURE 5.15 – Série sédimentaire de la terrasse T2. La photographie (M. Farias 2008) est
prise de la berge nord du rio Las Tunas vers cette même berge. Noter la terrasse T3 visible
au fond à droite.
deux plis. Le dépôt de surface de T2 s’est donc mis en place après le début de la
déformation des anticlinaux.
Les profils 2,3 et 4 de la Fig. 5.13 montrent également que la berge nord de T2
a été partiellement érodée au pied de T3. La topographie forme un petit chenal,
parallèle à T3. Ce chenal s’est très certainement formé après incision de T2, lors
d’orages et peut encore être occasionnellement actif. Il illustre que la dynamique
érosive sur les surfaces déconnectées du rio Las Tunas peut être non négligeable.
A l’inverse, des traces du passage du rio Las Tunas sont encore visibles sur
les surfaces T1 et T2. En effet, nous avons pu distinguer sur divers sites pavés de
galets roulés, d’anciens barres et méandres de quelques décimètres de profondeur à
la surface des terrasses. La préservation de ces reliques implique une faible érosion
en ces sites.
Enfin à l’apex de la berge gauche de la terrasse T2, une couche de sable fin s’est
mise en place. Elle s’étend sur plusieurs mètres de profondeur sur quelques sites.
Polanski [1963] puis Zárate [2002] ont décrit ces sables comme issus de l’érosion
éolienne et l’attribuent à la formation el Zampal (Table 5.1). Ces sédiments fins
peuvent s’être déposés à la fin des périodes de sédimentation dans le piémont. Le
fait que ces dépôts soient locaux et qu’ils ne se retrouvent pas sur les autres ter137
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
rasses, notamment T3 qui est plus ancienne et un frein à l’interprétation éolienne
des études antérieures.
La dynamique érosive actuelle des surfaces déconnectées est donc complexe et
sa variabilité est très vraisemblablement liée à des paramètres locaux tels que la
pente ou la granulométrie.
c - Relations géomorphologiques entre les 3 terrasses
Les dépôts sur la terrasse T3 semblent plus anciens que les sédiments des sur-
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
faces T1 ou T2. La couverture alluviale de T1 et T2 est constituée des mêmes types
de sédiments et elle repose dans les deux cas sur la Formation de Las Tunas. Ces
deux niveaux sont donc étagés. En revanche, on ne peut pas voir, faute d’affleurements, les relations entre T3 et T2 et donc, sur ces seuls arguments savoir si T3
et T2 sont étagés ou emboités. La figure 5.16 présente les deux relations possibles
entre les trois terrasses.
Malgré cela, un argument géomorphologique vient jouer en la faveur de terrasses
emboitées. En effet, sur la rive gauche de las Tunas, au niveau de la transition
montagne-piémont, un petit bassin versant dont la lithologie est essentiellement
composée de schistes a incisé la terrasse T3 sur toute sa hauteur. Les schistes sont
visibles localement dans le remplissage sédimentaire de las Tunas, sous la surface
T2. Ceci indique qu’après l’abandon de T3, le système à été largement incisé. En
effet, le niveau de base du bassin versant schisteux était assez bas pour permettre
le remplissage de Las Tunas au moins sur les 20 mètres superficiels qui correspondent au remplissage de schistes mêlés de galets ronds typiques de Las Tunas
que nous avons pu observer.
Afin d’affiner ces résultats et hypothèses, nous avons mené une campagne de
datation de ces terrasses présentée dans la partie suivante.
5.5.4 Relations géomorphologiques entre montagne et piémont
a - Les terrasses préservées dans la partir montagneuse du système
Plusieurs niveaux de terrasses sont visibles le long des cours d’eau principaux
des deux sous-bassins versants montagneux de Las Tunas et Santa Clara comme
l’illustre la figure 5.17. La figure 5.18 montre une cartographie des terrasses prin138
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas
(A)
Altitude
(m)
N
S
T3
T2
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
2080
T1
Mesones
2040
Las Tunas
Tuf
2000
Socle
(B)
0
Altitude
(m)
1000
2000
3000
4000 m
T3
T2
2080
T1
Las Tunas
2040
Tuf
2000
Socle
0
1000
2000
3000
4000 m
F IGURE 5.16 – Scénarios de l’organisation des trois terrasses du piémont selon une coupe
transverse N-S. Dans les deux scénarios, T1 et T2 sont des terrasses étagées. Dans la série
sédimentaire de Las Tunas apparait un tuf. A. Les terrasses T1 et T2 sont emboitées dans
T3. B. T1, T2 et T3 sont étagées. Les lignes pointillées sont suposées.
139
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
cipales des sous-bassins. Les terrasses sont présentes le long des berges des cours
d’eau de façon discontinue. Elles sont érodées principalement par les flux des affluents majeurs. Sur les photos aériennes, les terrasses sont plus visibles dans le
sous bassin versant du rio Santa Clara. De plus nous sommes remontés le long du
cours d’eau à environ 10 km en amont de la transition montagne piémont. Nous
nous appuierons donc sur des observations faites sur ce bassin versant pour étudier ces terrasses.
Ces terrasses peuvent être des terrasses de dépot, comme le montre la terrasse
au premier plan de la figure 5.19. Elles peuvent aussi être des terrasses d’abrasion,
formées dans le socle rocheux. C’est par exemple le cas des terrasses présentées
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
sur la gauche de la figure 5.20. On notera que sur cette photographie, la terrasse
de droite est une terrasse formée par les dépôts d’un petit bassin versant se jetant
dans le rio Santa Clara.
Les terrasses présentes dans la montagne sont organisées en deux niveaux principaux bien visibles jusqu’à plus de 10 km à l’amont du piémont. Sur quelques sites
on devine un troisième niveau plus haut qui correspondrait à des surfaces préservées sur le haut de certains monts. Le niveau le plus bas, situé entre 10 et 25 m au
dessus du niveau actuel du rio Santa Clara est le plus présent et le plus continu.
Les terrasses alluviales constituant ce niveau de terrasse sont à l’image de la terrasse en premier plan de la figure 5.19 formées par un remplissage sédimentaire
identique au remplissage de Las Tunas observé dans le piémont. Ces terrasses correspondent donc probablement au niveau de terrasse T1 du piémont, avec laquelle
elle se connecte au niveau de la transition entre la montagne et le piémont.
Le deuxième niveau présente des lambeaux de terrasses beaucoup moins continus. Ils sont perchés au dessus du cours d’eau actuel, à environ 90-100 m de
hauteur. De par l’érosion, ces terrasses sont souvent pentées et la détermination
d’une altitude moyenne est plus difficile que pour le premier niveau. Il est également
difficile de déterminer si ces terrasses sont des terrasses alluviales ou d’abrasion.
Elles sont très discontinues car les petits bassins versants formés par les affluents
ont fortement incisé ce niveau. Cependant, il est possible de suivre ce niveau aussi
loin que le premier dans le bassin versant.
140
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas
F IGURE 5.17 – Les niveaux de terrasses bordant le cours d’eau de Santa Clara. Photographie
(E. Pepin, 2008), prise depuis l’apex du piémont de Las Tunas (voir la localisation a sur la fig.
5.18.
141
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
F IGURE 5.18 – Localisation des terrasses dans les bassins versants de Santa Clara et Las
Tunas sur fond de photographies aériennes (année : 1966). Les profils MNT relevés en pointillés blancs sont présentés dans les fig. 5.22 et 5.24. Les éventails a, b et c localisent les
lieux où ont été prises les photographies des figures 5.17, 5.19 et 5.20.
142
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas
F IGURE 5.19 – Exemple de terrasses alluviales dans le bassin versant de Santa Clara
construites avec un remplissage de la formation Las Tunas (Photographie E.Pepin 2009).
Voir la localisation indiquée par c sur la figure 5.18
F IGURE 5.20 – Terrasses alluviales et d’abrasion repérées le long du rio Santa Clara (Photographie E.Pepin 2009). Voir la localisation indiquée par b sur la figure 5.18.
143
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
b - Inter-connexions entre montagne et piémont
Nous avons vu précédemment que le niveau le plus bas des terrasses préservées
dans la montagne correspondait probablement au niveau T1 du piémont. Pour préciser les corrélations entre les terrasses de la montagne et du piémont, les profils
en long de chaque terrasse ont été tracés. Les positions des relevés topographiques
sont cartographiées sur la figure 5.21 pour le piémont. Les positions des profils
relevés dans la montagne sont indiqués sur la figure 5.18. L’abscisse curviligne de
chaque profil à été déterminée en le projetant le long de la ligne d’eau correspondant dans la montagne au lit actuel du rio Santa Clara et dans le piémont au lit
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
actuel du rio Las Tunas. La figure 5.22 expose ces résultats.
F IGURE 5.21 – Position des différents profils topographiques effectués dans le piémont. Le
profil aval de T3 est obtenu à partir du modèle GDEM, les autres profils à partir des relevés
des GPS différentiels.
Les terrasses sont convergentes vers l’aval du piémont jusqu’à rejoindre le niveau actuel du rio de Las Tunas à environ 20 km de l’apex du piémont. La configuration de ces terrasses correspond au schéma (A) de la fig. 5.23. L’incision des
différents niveaux de terrasses dans le piémont s’est donc initiée à l’amont du piémont, voire dans la montagne et propagé vers l’aval du piémont. Dans la montagne
les niveaux des terrasses sont relativement parallèles au cours d’eau actuel. Celuici est marqué par deux points d’inflexion, dont un à la transition montagne-piémont
et l’autre à environ 7 km en amont. Ces points d’inflexion peuvent être dus d’une
144
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas
T3
T2 rive gauche
T2 rive droite
2500 m
T1 rive gauche
T1 droite
T1'
1500
-10
-5
illo
bonc
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
2000
Pli Ja
Points
d'infléxions
transition montagne - piémont
T0
0
5
10
15
20 km
F IGURE 5.22 – Profils longitudinaux du système montagne-piémont de Las Tunas. Noter
l’exagération verticale. Les profils de la montagne, de T0, du pli Jaboncillo et de T3 (sauf
Apex) proviennent du modèle GDEM. Les autres relevés proviennent des GPS différentiels.
T2
ero
sio
n
(A)
T1
T0
ero
sio
n
(B)
F IGURE 5.23 – Représentation Schématique de propagation d’incisions (flèches vers le bas)
dans un piémont. (A) Les incisions ont lieu à l’apex du piémont et se propagent vers l’aval. Les
terrasses formées sont convergentes vers l’aval. (B) Les incisions ont lieu à l’aval du piémont
et se propagent vers le haut. Les terrasses formées sont convergentes vers l’amont.
145
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
part à la migration d’une vague d’érosion remontant du bas du bassin versant vers
le haut, d’autre part à un soulèvement local ou à un changement lithologique. La
précision des données topographiques dans la montagne ne permet pas d’évaluer si
les niveaux de terrasses suivent les point d’inflexion dans la montagne. Les profils
relatifs de la figure 5.24 montrent que les niveaux T1 et T2 ne suivent pas le point
d’inflexion à la transition montagne-piémont.
altitude relative (m)
140
Montagne
Piémont
T3
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
120
T2
100
80
T1
60
40
20
0
-15
-10
-5
0
5
10
15
F IGURE 5.24 – Incision par rapport au niveau actuel de la rivière des terrasses du piémont
Las Tunas et du bassin versant montagneux de Santa Clara. L’origine des ordonnées est le
lit actuel de la rivière (T0).
La figure 5.24 présente les profils en long de la figure 5.22 représentés par leur
altitude relative par rapport à la ligne d’eau actuelle T0. L’origine des ordonnées du
graphique est donc l’altitude de la ligne d’eau actuelle. Dans le piémont, la convergence des terrasses vers le niveau actuel du rio à l’aval est bien visible. Les niveaux
T2 et T3 sont parallèles et séparés de 20 m d’altitude. La terrasse T1 converge
vers T2 et la rejoint environ 10 km de l’apex du piémont. La différence d’altitude
maximale entre T1 et T2 est de 35 m à l’apex du piémont. Un point d’inflexion à
la transition montagne-piémont est noté par la chute des altitudes relatives de T2
et T1. Dans la montagne, les niveaux de terrasses sont parallèles au cours d’eau
actuel. La terrasse T1 est située à environ 20 m au dessus de ce dernier alors que
T2 est élevée de 90 m en moyenne tout comme dans le piémont. Dans le piémont,
l’incision post T1 a donc été bien plus importante que dans la montagne, où le socle
rocheux a été rapidement atteint par le cours d’eau.
146
km
5.5 Etude géomorphologique du système montagne-piémont de Las Tunas
Au vu de ces premiers résultats, il apparait donc les niveaux de terrasses T1 et
T2 se correspondent dans la montagne et dans le piémont bien que la différence
d’altitude entre les deux niveaux et le niveau actuel du rio soient différents.
Dans la montagne, des terrasses alluviales et d’abrasion se côtoient clairement
sur le niveau T1. Le niveau du rio Santa Clara a donc oscillé dans le temps entre des
niveaux hauts correspondant au niveau des terrasses et des niveaux bas bornés par
l’altitude relative du lit actuel lorsque celui-ci s’écoule sur des roches du socle. Il
est possible qu’il en soit de même sur le niveau T2, mais la dégradation par érosion
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
des terrasses ne nous permet pas de l’affirmer.
147
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
5.6
Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
5.6.1 Données et méthodes
Les cosmonucléides in situ sont depuis quelques années largement utilisés en
géomorphologie. Leur principe d’utilisation repose sur le fait qu’au cours du temps,
des minéraux situés à la surface de la terre vont accumuler ou perdre ces isotopes
en fonction de leur position par rapport à la surface et en fonction de l’évolution
des conditions d’exposition de cette surface. La concentration en cosmonucléides
in situ d’une surface permet d’évaluer l’âge et/ou le taux d’érosion moyen de cette
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
dernière.
a - Présentation des cosmonucléides : principe
Il s’agit d’une synthèse bibliographique rapide qui s’appuie sur les travaux détaillés de Lal [1991]; Bierman [1994]; Anderson et al. [1996]; Braucher [1998];
Siame et al. [2000]; Gosse et Phillips [2001]; Blanckenburg [2006].
Les cosmonucléides produits in situ ont pour origine un rayonnement extraterrestre appelé rayonnement cosmique. Ce rayonnement est produit par libération
d’énergie (lors de l’explosion de supernova par exemple). Il provient de notre galaxie
mais aussi d’autres galaxies et bombarde continuellement notre atmosphère.
Les particules cosmiques (dites primaires) rentrent généralement en collision
avec des atomes de la haute atmosphère terrestre. Ces collisions induisent des
réactions nucléaires et la création d’autres particules chargées plus faiblement
d’énergie et appelées particules secondaires. Ces dernières vont à leur tour entrer en collision avec d’autre atomes de l’atmosphère et ainsi générer des cascades
nucléaires (Fig. 5.25).Les particules secondaires se déclinent en neutrons et muons
principalement.
Comme la majorité de l’énergie initiale est dissipée dans les cascades nucléaires,
seul 0,1 pour cent des particules secondaires atteignent la surface de la terre.
Elles impactent alors les atomes des roches de la surface de la terre. Des réactions
nucléaires, dont la plus commune est la réaction de spaliation, ont alors lieu et
aboutissent à la création d’atomes ayant un nombre de masse inférieur au noyau
cible : les cosmonucléides in situ.
148
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
F IGURE
5.25
–
Illustration
schématique
d’une
cascade
(http ://www.expeditions.udel.edu/antarctica08/blog-dec-12-2008.html).
Les cosmonucéides les plus communs sont 3 He (stable),
(T1/2 = 1, 36 M a),
26 Al
(T1/2 = 0, 7 M a) et
36 Cl
21 N e
nucléaire
(stable),
10 Be
(T1/2 = 3000 ans).
En géomorphologie, on s’intéresse plus particulièrement aux
10 Be, 26 Al.
En effet
ces cosmonucléides ont l’avantage d’être très peu présents dans les roches avant
l’action du rayonnement cosmique. De plus ils sont abondants dans le quartz qui
est peu altérable et abondamment présent sur terre. Le quartz a un réseau cristallin
dense qui limite ainsi fortement la diffusion des cosmonucléides après production.
Les gaz stables (3 He,
21 N e)
sont aussi utilisés mais ont l’inconvénient de prove-
nir de plusieurs sources de réaction et il est plus difficile de déterminer la seule
composante cosmogénique produite in-situ.
b - Taux de production
Le flux de particules secondaires impactant les roches de la surface terrestre
n’est pas spatialement constant. Pour cette raison, la quantité de cosmonucléides
produite par unité de masse et de temps c’est à dire le taux de production P
[atomes g −1 an−1 ] n’est pas homogène à la surface de la terre. Il est donc néces-
149
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
saire de prendre en compte certains paramètres pour déterminer P sur un site
donné.
La répartition des particules primaires au sommet de l’atmosphère n’est pas
homogène car le rayonnement cosmique est dévié sous l’action du champ électromagnétique de la terre. il est donc plus intense aux latitudes supérieures à 60˚ et
moins intense à l’équateur. De plus, l’intensité du rayonnement cosmique secondaire dépend de la quantité d’atmosphère traversée. Pour cette raison le rayonnement est plus intense en altitude. Le taux de production P d’une roche dépend
donc de sa position, c’est à dire de sa latitude et de son altitude. Dans la pratique P (latitude, altitude) est déterminé grâce a des lois empiriques [Lal, 1991; Stone,
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
2000] déterminées à partir de mesures de
10 Be
et
26 Al
connues.
Un facteur de correction additionnel prenant en compte la géométrie du site
doit aussi être pris en compte. Ce facteur est appelé coefficient de “shielding”, ou
d’écrantage. Sur une surface plane, le bombardement du rayonnement cosmique
provient de toutes les directions, le facteur d’écrantage est donc maximal et égal à
1. Sur un site encaissé ou penté, le rayonnement cosmique ne provient que de la
portion de ciel ouvert. Le relief environnant crée un masque. Dans ce cas, le facteur
d’écrantage est inférieur à un.
Le taux de production à la surface P0 est donc déterminé à partir de l’altitude,
la latitude et le coefficient de shielding du site considéré.
Le taux de production dans une roche dépend ensuite de la profondeur par
rapport à la surface. En effet, l’absorption de l’énergie du rayonnement cosmique
par la matière est telle que la production de cosmonucléides se limite aux premiers
mètres de roche de la surface. La diminution de la production avec la profondeur
suit une loi de type exponentielle, donnée par l’équation 5.1 dans laquelle P0 est
le taux de production à la surface [atomes g −1 an−1 ], ρ est la densité de matière
traversée [gcm−3 ], Λ [gcm−2 ] est la longueur d’atténuation des particules secondaires
et x est la profondeur [cm].
P (x) = P0 · e
−ρx
Λ
(5.1)
Les neutrons, les muons rapides et les muons stop (particules secondaires) n’ont
pas la même longueur d’atténuation Λ, respectivement environ 160 g cm−2 , 5300
g cm−2 et 1500 g cm−2 [Braucher et al., 2003]. Ainsi les premiers vont principalement contrôler la production de cosmonucéides in situ dans le premier mètre sous
150
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
la surface alors que dans les couches plus profondes, les réactions muoniques prédominent.
Alti D < Alti A
P D < PA
shielding C < shielding D
A
P C < PD
Lat E < Lat D
P E < PD
B
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
x A < xB
P A < PB
C
D
E
F IGURE 5.26 – Représentation schématique des différents facteurs influençant le taux de
production P . Les cosmonucélides A,B,C,D et E ont tous des taux de production différents
car ils sont impactés par des rayons cosmiques d’intensité différente. l’intensité des rayons
cosmiques dépend de l’altitude (cas A et D), de la profondeur x (cas A et B) du coefficient
d’écrantage (shielding, cas C et D) de la latitude (cas E et D).
La figure 5.26 résume schématiquement les différents paramètres influant sur
le taux de production P .
c - Concentration des cosmonucléides en fonction du temps
La concentration en cosmonucléides in situ C [atomes g −1 ] d’un échantillon de
roche est une fonction du temps t et de sa profondeur x ainsi que de la vitesse
d’érosion ǫ [mm an−1 ] de la surface sur ou sous laquelle il est situé. Si l’on considère
le taux d’érosion de la surface ǫ comme constante au cours du temps, alors C(x, t)
peut être approchée par l’équation 5.2, dans laquelle, λ (λ =
ln2
T )
est la constante de
décroissance radioactive propre au nucléide considéré [Siame et al., 2000].
C(x, t) = C(x, 0) · e−λt +
−ρx
P0
(−λ+ ǫρ
)t
Λ · 1 − e
Λ
·
e
ǫρ
Λ +λ
(5.2)
Dans cette équation, l’approximation (grossière) est faite que l’apport de chaque
type de particule secondaire est équivalent. C(x, 0) est la concentration initiale en
cosmonucléides de l’échantillon (c’est à dire une particule) au temps t = 0. Si l’on
considère une surface de dépôts, et si l’on suppose que cette surface s’est for151
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
mée rapidement, alors C(x, 0) moyen symbolise l’histoire antérieure de la surface.
C(x, 0) est propre à chaque fragment de la surface considérée comme l’illustre la
figure 5.27. Si l’on considère un échantillon, C(x, 0) représente l’instant où il s’est
mis en place dans la surface. Avant cet instant, l’échantillon a accumulé des cosmonucléides in situ depuis l’instant où il a été exhumé près de la surface de la Terre
(plus précisément au dessus de quelques mètres de profondeur). Il a pu accumuler des cosmonucléides pendant son transport dans les cours d’eau ou pendant
son séjour sur une autre surface par exemple. Le deuxième terme de l’équation
5.2 (C(x, 0) · e−λt ) représente donc l’héritage de l’échantillon considéré. Cet héritage,
noté C0 est une composante problématique dans la résolution de l’équation 5.2
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
lorsqu’on s’intéresse aux surfaces de dépôt car il est difficile à évaluer et propre à
chaque échantillon. Si l’on considère une surface d’abrasion, alors C(x, 0) est nulle
pour tous les éléments de la surface puisqu’ils sont en place, figés dans la surface.
1
2
4
A
3
B
Elément 1
1 exhumation d'un bloc
2 détachement
3 chute de débris, enfouissement
4 exhumation et transport fluvial
5 transport fluvial
6 séjour dans le rio
C
D
5
6
mise en place dans la surface
F
E
Elément 2
A érosion de la surface rocheuse:
détachement de l'élément
B diffusion à la surface
dans la pente
C séjour dans la terrasse
D érosion
E séjour dans la terrasse
F glissement de terrain
F IGURE 5.27 – Héritage des galets d’une surface : Exemple de deux galets voisins dans une
surface ayant une histoire antérieure bien différente. Chacun a déjà accumulé des cosmonucléides avant leur arrivée au point d’échantillonnage : c’est leur héritage.
d - Applications à la géomorphologie
Dans la pratique, le géomorphologue possède la concentration en cosmonucéides C et cherche à résoudre l’équation 5.2. La résolution de cette équation apporte des informations sur une ou plusieurs de ses 3 inconnues : l’âge t de la
surface, le taux d’érosion moyen ǫ et l’héritage C0 . La surface d’étude peut être une
surface d’abrasion glaciaire [Nishiizumi et al., 1989, 1991a; Bierman et al., 1999],
un glissement de terrain [Kubik et al., 1998; Barnard et al., 2001], une surface
d’abrasion marine [Stone et al., 1996; Saillard et al., 2009], des terrasses alluviales
[Anderson et al., 1996; Repka et al., 1997; Siame et al., 2004; Regard et al., 2005;
152
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
Vassallo et al., 2007], etc. Il est aussi possible de déterminer des âges d’enfouissement en utilisant un couple d’isotopes de demi-vie différente comme
26 Al
et
10 Be
[Lal, 1991; Nishiizumi et al., 1991b; Siame et al., 2000].
Il est important de noter que dans la nature ǫ n’a aucune raison d’être constant
au cours du temps ni homogène quelque soit la taille des galets à la surface. Le fait
de considérer ǫ comme constant constitue donc une hypothèse importante. En effet
il est difficile dans la pratique de résoudre tous les paramètres de l’équation 5.2.
Comme C suit des lois en temps croissantes puis stationnaires telles que celles de
la figure 5.28 pour un ǫ donné, il est souvent question d’âge minimum ou de taux
d’érosion maximum. La figure 5.28 illustre les relations existant entre la concen10 Be,
notée C(10 Be), le temps t, et le taux d’érosion moyen ǫ.
10
10
8
7
0 m. Ma
-1
taux d'erosion maximum :
C
10
2 m. Ma
6
-1
10 m. Ma
10
5
10
[ Be] (at g -1 )
10
10
état stationnaire
durée
d'exposition
minimum
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
tration en
4
3
1
10
100
1000
10000
-1
50 m. Ma -1
100 m. Ma -1
100000
Age (ka)
F IGURE 5.28 – Concentration d’un cosmonucléide (ici le 10 Be) versus temps. d’après Siame
et al. [2000]. Pour une concentration donnée, il est possible de déterminer un temps minimum
d’exposition et un taux d’érosion maximum.
Anderson et al. [1996] ont été les premiers à proposer une méthode dite “méthode de mélange” permettant d’estimer un héritage moyen. La méthode repose
sur l’idée de mixer plusieurs échantillons d’une même profondeur et d’utiliser les
valeurs moyennes obtenues. Il est alors possible de modéliser une courbe concentration moyenne versus profondeur [Regard et al., 2005], représentée schématiquement par la figure 5.29. En supposant l’héritage moyen identique pour toutes les
populations d’échantillons de chaque profondeur, le décalage de la courbe vers la
droite est représentatif de l’héritage moyen des galets de cette surface. L’héritage
est en effet égal aux concentrations moyennes des galets les plus profonds qui ne
sont pas atteints par le rayonnement cosmique (environ 4 m pour l’atténuation totale des muons Braucher et al. [2003]). Le décalage sur la droite peut aussi être
153
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
représentatif de surfaces tres anciennes, dont l’héritage est négligeable en comparaison des concentrations élevées des échantillons dues à la durée d’exposition
dans la surface. L’interprétation de la courbe concentration versus profondeur est
donc complexe.
C heritage
C surface
0 x
surf
échantillon de surface
(mélange de clasts)
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Profondeur
C sub surface
x sub surf
échantillon de sub-surface
(mélange de clasts)
Concentration cosmonucéide (at. g -1 )
F IGURE 5.29 – La méthode de mélange d’après Anderson et al. [1996]. Si plusieurs échantillons sont collectés à une même profondeur, alors il est possible d’obtenir une concentration moyenne caractérisant cette profondeur. Le décalage à droite de la courbe concentration
moyenne versus profondeur peut indiquer l’héritage moyen de la surface.
Siame et al. [2004] ont montré que dans les cas où le profil des concentrations en profondeur suivait bien une loi exponentielle, il était possible de déduire
le couple (ǫ,t) propre à la surface ainsi que les incertitudes liées à ce couple. C’est
la méthode du “profil en profondeur”. Chaque point du diagramme “Concentration
versus profondeur” permet de définir une infinité de couples solution (ǫ,t). En minimisant l’écart entre les points et les courbes C(x) = f (t, ǫ) par la méthode du χ2 ,
on extrait la meilleure courbe.
Enfin, Granger et al. [1996] ont montré que si la concentration C atteint un état
stationnaire et que si on estime que la concentration acquise durant le transport
des rivières ést infime en comparaison de la concentration acquise sur les versants
alors il était possible de déterminer le taux d’érosion moyen d’un bassin versant.
Si les deux hypothèses sont prises en compte, alors ǫ moyen sur le bassin versant
s’écrit [Granger et al., 1996] :
Λ hP0 i
−λ
hǫi = ·
ρ
hCi
Les valeurs entre hi sont les valeurs moyennes de chaque grandeur.
154
(5.3)
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
e - Détermination de C(10 Be) : échantillonnage et traitement
La figure 5.30 résume le protocole suivi pour mesurer C(10 Be) de chaque échantillon. Les broyages, tamisages et séparations magnétiques ont été effectués dans
l’atelier de préparation des échantillons du département de géologie de l’université du Chili à Santiago, sous la tutelle de Juan Vargas. La préparation chimique,
de la décarbonatation au scellage du creuset s’est effectuée au LMTG, Toulouse,
France sous la tutelle de Vincent Regard et Christelle Lagane. Les analyses par
l’AMS (spectometrie de masse par accélérateur) ont été réalisées avec la machine
ASTER au CEREGE (http : //www.cerege.f r/). les échantillons CLA2, CLA4, SPW1,
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
SPW2, TU1 et TU2 ont subi toute la préparation chimique au CEREGE.
5.6.2 Résultats et analyses géochronologiques
Nous avons réalisé un profil en profondeur sur chacune des terrasses principales du piémont de Las Tunas. De plus, 4 échantillons de surface provenant
d’une part d’une des mesetas au sud du piémont (SPW1 et SPW2) et d’autre part de
l’amont de T2 à l’apex du piémont (TU1 et TU2) ont été traités. Deux échantillons
de sable pris dans la rivière du rio Santa Clara (CLA2 et CLA4) ont également été
analysés. Enfin, deux échantillons de tuf, un trouvé dans les sédiments du pli Perral (TUF1) et l’autre dans la série sédimentaire de la Formation Las Tunas (TUF4)
ont été datés par Ar/Ar. La localisation des échantillons est indiquée sur les figures
5.8 et 5.11. La table 5.2 récapitule et détaille l’ensemble des échantillons traités
dans cette étude.
a - Détermination du taux d’érosion moyen dans le bassin-versant de Santa
Clara
Le taux d’érosion moyen du bassin versant du rio Santa Clara peut être déterminé en utilisant l’équation 5.3 avec C(10 Be) des sables de rivière des échantillons
CLA4 et CLA2. Chaque échantillon est représentatif d’une aire drainée propre, de
laquelle provient les grains de sables le constituant. Afin d’appliquer l’équation 5.3,
un taux de production moyen de chaque échantillon a été calculé sur l’aire drainée
lui correspondant en utilisant l’hypsométrie de celle-ci. hP0 i de CLA2 est évalué à
21,3 at g −1 an−1 et hP0 i de CLA4 à 20,3. Le taux d’érosion moyen de l’aire drainée
par CLA2 est alors estimé à 1,1 . 10−4 +/ − 6.10−6 m an−1 . Le taux d’érosion moyen
de l’aire drainée par CLA4 est estimé à 1,0 . 10−4 +/ − 7.10−6 m an−1 . On peut donc
155
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
Echantillon : 20 galets ou plus
Broyage
Tamisage
Choix des fractions 0,25<d<0,5 mm et/ou 0.5<d<1 mm
Séparateur magnétique Frantz
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Autant que
nécessaire
Autant que
nécessaire
Décarbonatation
(bain HCl)
Lavages : séléction des quartz
bain (1/3 HCl, 2/3 H2SiF6 )
Elimination du quartz superficiel
par dissolution dans 3 bains de HF à 10%
Ajout standard : 9Be (1000 mg L -1 )
Dissolution quartz + standard avec HF à 48%
Evaporation
(+ HNO3 )
Colonne anionique :
élimination Fe
Colonne cationique : récupération et séparation Al et Be
(+Acide oxalique) : Al ; (+HNO3 ) : Be
Précipitation
(+NH4OH)
Evaporation en creuset
Scellage
Préparation des cibles (Oxydation)
CEREGE
Mesure 10Be / 9Be par AMS
(Spectrométrie de Masse par Accélérateur)
CEREGE
F IGURE 5.30 – Résumé schématique du protocole utilisé pour la préparation des échantillons.
La majorité des échantillons de cette étude a été préparée à l’Université du Chili puis au LMTG
jusqu’au scellage des creusets avant d’être envoyée au CEREGE pour les dernières étapes.
156
T1
T1
T1
T1
T1
T1
T1
T1
T1
T2
T2
T2
T2
T2
T2
T2
T3
T3
T3
T3
T3
T3
T3
a mont cours S ta . Cla ra
a va l cours S ta . Cla ra
T2 a pe x fa n
T2 a pe x fa n
me s e ta s
me s e ta s
pli P e rra l
s. sédim. F. Las Tunas
de s cription
galets , dia me tre s 3 cm - 7cm
galets , dia me tre s 3 cm - 7cm
galets , dia me tre s 3 cm - 7cm
galets , dia me tre s 3 cm - 7cm
galets , dia me tre s 3 cm - 7cm
galets , dia me tre s 3 cm - 7cm
galets , dia me tre s 3 cm - 7cm
galets , dia me tre s 3 cm - 7cm
galets , dia me tre s 3 cm - 7cm
s a ble s
s a ble s
s a ble s
s a ble s
s a ble s
s a ble s
s a ble s
graviers, dia me tre s 1 cm - 5cm
graviers, dia me tre s 1 cm - 5cm
graviers, dia me tre s 1 cm - 5cm
graviers, dia me tre s 1 cm - 5cm
ga le ts , dia me tre s 5 e t 8 cm
graviers, dia me tre s 1 cm - 5cm
galets, dia me tre s 1 cm - 10cm
s a ble s
s a ble s
qua rtz filonien
qua rtz filonien (à 10m de TU 1)
qua rtz filonien
gra vie rs : dia me tre s 0,2 à 1cm
Tuf (biotites)
Tuf (amphiboles)
la titude
(deg.)
longitude
(deg.)
a ltitude
(m)
33,316
33,316
33,316
33,316
33,316
33,316
33,316
33,316
33,316
33,314
33,314
33,314
33,314
33,314
33,314
33,314
33,306
33,306
33,306
33,306
33,306
33,306
33,306
33,278
33,286
33,301
33,301
33,419
33,419
33,358
33,359
69,421
69,421
69,421
69,421
69,421
69,421
69,421
69,421
69,421
69,415
69,415
69,415
69,415
69,415
69,415
69,415
69,412
69,412
69,412
69,412
69,412
69,412
69,412
69,549
69,475
69,458
69,458
69,379
69,379
69,181
69,379
2048
2048
2048
2048
2048
2048
2048
2048
2048
2070
2070
2070
2070
2070
2070
2070
2106
2106
2106
2106
2106
2106
2106
2498
2222
2205
2205
1755
1755
1152
1799
coef profonde ur
Shie lding
(m)
0,997
0,997
0,997
0,997
0,997
0,997
0,997
0,997
0,997
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
0,996
0,996
1
1
0
0
0,2
0,5
0,7
0,9
1,7
3,4
3,8
0,1
0,2
0,34
0,5
0,7
0,91
2,2
0,1
0,26
0,55
0,7
1,03
1,3
1,55
0
0
0
0
0
0
qua ntité
P0
(a t. g-1 a n -1 )
19 éléments
>25 éléments
>25 éléments
>25 éléments
>25 éléments
>25 éléments
>>25 éléments
>25 éléments
>25 éléments
e nviron 3 kg
e nviron 3 kg
e nviron 3 kg
e nviron 3 kg
e nviron 3 kg
e nviron 3 kg
e nviron 4 kg
11 éléments
13 éléments
20 éléments
18 éléments
2 éléments
8 éléments
17 éléments
e nviron 4 kg
e nviron 4 kg
150 g
750 g
> 500g
> 50
17,3
17,3
17,3
17,3
17,3
17,3
17,3
17,3
17,3
17,6
17,6
17,6
17,6
17,6
17,6
17,6
18,0
18,0
18,0
18,0
18,0
18,0
18,0
21,3
20,3
19,1
19,1
14,3
14,3
[ 10 Be ] erreur
5
-1
(10 at. g )
0,34
0,42
0,19
0,32
0,20
0,23
0,04
0,03
0,01
0,27
0,39
0,32
0,26
0,17
0,16
0,09
2,03
2,07
1,98
2,41
1,31
1,43
1,20
0,10
0,14
0,15
0,13
0,56
0,48
[ 10 Be ]
(10 5 at. g -1 )
2,86
2,73
1,50
1,84
1,36
1,38
0,98
0,54
0,25
2,19
2,18
2,14
2,60
2,55
2,41
2,09
61,53
62,88
61,38
73,47
39,05
39,57
35,27
1,14
1,22
2,88
3,94
18,58
11,35
T ABLE 5.2 – Nature et lcoalisation des échantillons traités. Le taux de production
à la surface P0 et le coefficient de shielding ont été calculés avec le logiciel Cronus
(http ://hess.ess.washington.edu/), Balco et al. [2008].
157
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
RIM 18
RIM 28
RIM 20
RIM 22
RIM 23
RIM 24
RIM 27
RIM 15
RIM 16
RIM 35
RIM 36
RIM 37
RIM 38
RIM 39
RIM 40
RIM 43
RIM 5
RIM 6
RIM 8
RIM 9
RIM 12
RIM 11
RIM 13
CLA 2
CLA 4
TU 1
TU 2
SPW 1
SPW 2
TUF1
TUF4
loca lis a tion
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Nom
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
conclure que le taux d’érosion moyen sur le bassin versant du Santa Clara est
équivalent à 0,1 mm an−1 .
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
b - Apex de T2 dans le piémont
F IGURE 5.31 – Photographie du site d’échantillonnage de TU1 (photographie E.Pepin, 2008).
TU1 (comme TU2) est un filon de quartz inséré dans une roche métamorphique affleurantà la
surface d’une terrasse d’abrasion.
Les échantillons TU1 et TU2 ont été prélevés dans le piémont de Las Tunas,
sur des roches métamorphiques possédant des filons de quartz comme l’illustre
la figure 5.31. Ces roches font partie d’une surface d’abrasion qui forme l’apex de
la terrasse T2 à la transition montagne piémont. On y devine des paléo-chenaux,
creusés lorsque le rio coulait sur ce niveau. Vers l’aval du piémont, la surface T2
se couvre rapidement de galets roulés et devient une surface purement alluviale.
Seul l’apex de T2, à l’embouchure des rios Santa Clara et Las Tunas, présente cet
affleurement de roches métamorphiques incisé par le rio Santa Clara qui coule à
plus de 80 m en contrebas.
L’héritage de ces échantillons peut être estimé comme nul ou négligeable étant
donné qu’ils proviennent directement d’une roche en place. Le taux d’érosion moyen
ǫ peut lui aussi être estimé comme négligeable. En effet, la présence de reliques de
paléo-chenaux montre que la morphologie de la surface a été préservée depuis son
abandon par le rio. il est donc possible de déterminer l’âge d’abandon de l’apex de
la surface T2 en utilisant l’équation 5.2. Cet âge est évalué à 15100 ans (+/− 800
ans) pour l’échantillon TU1 et 20700 ans (+/− 700 ans) pour TU2.
158
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
c - Terrasse T1
La datation de la terrasse T1 par les cosmonucléides a été réalisée à partir de
la méthode du “profil en profondeur” de Siame et al. [2004]. Un échantillonnage en
profondeur a été réalisé comme le montre la figure 5.32. Dans cette tranchée de 2 m
de profondeur, la sédimentologie est homogène et constituée d’éléments représentatifs de la couverture alluviale T1 présentée ultérieurement (voir figure 5.14). Au
delà de 2 m de profondeur, l’échantillonnage a été fait sur une falaise fraichement
mise à jour (voir figure 5.14). La figure 5.33 présente le profil de concentration en
versus la profondeur.
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
10 Be
F IGURE 5.32 – Echantillonnage de T1 pour effectuer un profil en profondeur. Les lignes pointillées oranges indiquent les profondeurs des échantillons traités (cf. table 5.2. Le plus profond
est à environ 1,7 m (photographie M. Farias, 2008).
159
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
C oncentration (10 5 at. g -1)
0
0.4 0.8 1.2 1.6 2.0 2.4 2.8 3.2 3.6 4.0
0.0
0.4
P rofondeur (m)
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
0.8
1.2
1.6
2.0
2.4
2.8
3.2
3.6
4.0
F IGURE 5.33 – Profil de concentration en 10 Be versus la profondeur de la terrasse T1. Le
profil rouge représente la courbe exponentielle qui modélise le mieux les données (t = 29500
ans , ǫ = 0,035 mm an−1 et C0 = 25000 at g −1 an−1 ).
Sur ce profil, il est possible d’évaluer l’héritage moyen directement. Celui-ci est
donné par la valeur de la concentration en
10 Be
à 4 m de profondeur d’après la
méthode d’ Anderson et al. [1996] présentée fig. 5.29. L’héritage moyen des galets
de T1 est donc évalué à 25000 atg −1 . En utilisant cet héritage et la méthode du χ2 de
Siame et al. [2004] dont les résultats sont présentés dans la figure 5.34, les couples
(ǫ,t) les plus probables ont été évalués. Ceux-ci se situent dans la zone courbe (ou
banane) des χ2 les plus faibles. L’âge de T1 est donc compris entre 50000 ans et
10000 ans, son taux d’érosion entre 0 et 0,05 mm an−1 .
Comme la terrasse T1 est postérieure à l’abandon de l’apex de T2, l’âge maximum de l’abandon de T1 est aux alentours de 15000 à 20000 ans selon que l’on
considère les âges donnés par TU1 ou TU2. Enfin, le taux d’érosion moyen de T1
le plus probable par rapport à ces âges est compris entre 0 et 0,02 mm an−1 (figure
5.34). Ce taux d’érosion très faible est cohérent avec le reste de barres de galets
rappelant la morphologie du lit d’une rivière en tresses encore visible sur T1, ce qui
souligne la faiblesse de l’érosion postérieure à l’abandon de T1.
160
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
180
160
140
age (ka)
120
100
80
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
60
40
5. 5
20
20
40
60
80 100 120 140 160 180 200 220 240 260 280 300
-1
eros ion rate (m.Ma )
6
7
8
ln(
2
9
10
2
) (m )
F IGURE 5.34 – Graphique du χ2 correspondant au profil de T1. Les χ2 les plus faibles déterminent les couples (ǫ,t) les plus probables.
d - Terrasse T2
La terrasse T2 à été échantillonnée au niveau d’une quebrada (thalweg) située
au centre de la terrasse nord de T2 (cf. fig. 5.11). Cette quebrada a probablement été
incisée lors de violents orages. Les sédiments qui caractérisent les deux premiers
mètres de profondeur de la nappe alluviale affleurant sur les flancs de la quebrada
sont des sables fins contenant également des grains centimétriques (fig. 5.35). Ce
sont typiquement ces sables, présentés précédemment, qui sont décrits comme la
Formation El Zampal.
Le profil en profondeur de C(10 Be) de la terrasse T2 est présenté dans la figure
5.36. le graphique montre que les concentrations en
10 Be
ne suivent pas un profil
exponentiel avec la profondeur mais s’organise en deux couches bien marquées. La
première, superficielle, entre 0 et 0,5 m de profondeur (nommée c1 ), présente des
C(10 Be) constantes. La deuxième plus profonde, de 0,5 à 2,2 m (nommée c2 ), limite
de nos mesures, présente des C(10 Be) plus élevées, relativement constantes, qui
diminuent très légèrement pour les échantillons profonds.
161
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
F IGURE 5.35 – Echantillonnage de T2 pour effectuer un profil en profondeur. Les lignes pointillées orange indiquent les profondeurs des échantillons de sables traités (cf. table 5.2). Le
point le plus profond est à 2,2 m (photographie E. Pepin, 2008).
L’organisation du profil en deux couches c1 et c2 atteste des remobilisations et
resédimentations des sables sur cette surface. En effet, ce sont des processus de
mélange, sur les premiers mètres de la surface T2 qui sont à l’origine de la forme
du profil.
La couche c1 étant remobilisée, il a été testé dans un premier temps quel pouvait
être l’âge de la couche c2 en considérant qu’elle suit un profil exponentiel et qu’elle
a toujours été à la même profondeur depuis sa mise en place. L’héritage moyen est
approché par la concentration de l’échantillon le plus profond. Ainsi, C0 = 200000
at g −1 an−1 . Dans ces conditions, le meilleur couple est obtenu pour t = 2600 ans , ǫ
162
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
C oncentration (10 5 at. g -1)
0.2
0.4 0.8 1.2 1.6 2.0 2.4 2.8 3.2 3.6 4.0 4.4 4.8
c1
0.4
0.6
P rofondeur (m)
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
0
0.0
0.8
1.0
1.2
c2
1.4
1.6
1.8
2.0
2.2
2.4
F IGURE 5.36 – Profil des concentrations en 10 Be versus profondeur de la terrasse T2. Les
données ne s’alignent pas sur un profil exponentiel mais sont représentatives de zones de mélange. Les deux couches de mélanges sont notées c1 et c2 . Le profil pointillé rouge correspond
au modèle exponentiel pour lequel seule la couche c2 est considérée, avec pour paramètres : t
= 2600 ans , ǫ = 0,1 mm an−1 et C0 = 200000 at g −1 an−1
163
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
= 0,1 mm an−1 . Ces valeurs paraissent irréalistes au vu des âges obtenus pour T1
et les échantillons TU1 et TU2 à l’apex de T2 qui sont de l’ordre de 20 ka.
Il n’est donc pas justifié d’utiliser la méthode du χ2 de Siame et al. [2004] qui se
base sur la modélisation du profil en profondeur par une exponentielle décroissante
pour T2. Une autre méthode d’évaluation des âges d’abandon des terrasses prenant
en compte les couches de mélange est présentée ci-après.
En se basant sur la “mixing méthode” d’ Anderson et al. [1996], nous avons
déterminé une concentration moyenne de mélange qui nous a permis d’évaluer un
âge moyen de chaque couche en faisant des hypothèses sur ǫ et C0 .
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
La concentration moyenne de mélange d’une couche de sédiments entre les profondeurs H1 et H2 , notée C̄ est définie comme la moyenne des concentrations C(x, t)
du profil entre ces deux profondeurs. Elle est exprimée par l’équation 5.4 qui est
l’intégrale de l’équation 5.2 moyennée sur la profondeur considérée (Voir l’équation
5.2 pour les différents paramètres).
1
C̄(t) =
H2 − H1
Z
H2
H1
C0 · e−λt +
ρx
P0
−(λ+ ǫρ
)t
Λ
) · e− Λ
ǫρ · (1 − e
λ+ Λ
dx
(5.4)
Si l’on résout cette équation on obtient C̄ indépendant de x présentée dans
l’équation 5.5 :
−λt
C̄(t) = C0 · e
+
P0 · (e−
(λ +
H1 ρ
Λ
ǫρ
Λ)
·
− e−
H2 ρ
Λ
)
(H2 −H1 )ρ
Λ
ǫρ
· (1 − e−(λ+ Λ )t )
L’équation 5.5 permet donc de relier la moyenne des concentrations en
(5.5)
10 Be
de
la couche comprise entre les profondeurs H1 et H2, avec l’héritage C0 , l’âge t et le
taux d’érosion ǫ moyens de la surface T2. La résolution de cette équation en temps
est plus facile si l’on élimine la dépendance au temps du terme C0 · e−λt . Pour cela,
il est possible de considérer l’équation 5.5’ puis de borner le terme d’héritage en
fonction de la valeur de t :
∗
−λt
C̄ (t) = C̄(t) − C0 · e
=
P0 · (e−
(λ +
H1 ρ
Λ
ǫρ
Λ)
·
− e−
H2 ρ
Λ
(H2 −H1 )ρ
Λ
)
ǫρ
· (1 − e−(λ+ Λ )t )
(5.5’)
– Si t est petit alors C̄ ∗ (t) = C̄(t) − C0 . C̄ ∗ (t) est donc une une concentration
minimale.
164
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
– Si t est grand alors C̄ ∗ (t) = C̄(t).
En utilisant ces conditions, l’équation 5.5’ peut être résolue et l’âge d’abandon
moyen d’une couche de sédiment entre la profondeur H2 et la surface (H1 = 0), est
déterminé par l’équation 5.6 :
#
"
H2 ρ
)
·
C̄ ∗ (λ + ǫρ
1
Λ
Λ
t=−
· ln 1 −
H ρ
− Λ2
λ + ǫρ
Λ
)
P0 · (1 − e
(5.6)
Pour déterminer l’âge de la première couche nommée c1 sur T2, nous appliquons
l’équation 5.6’ entre H1 = 0 m et H2 = 0, 34 m. L’âge de l’apex de T2 d’environ 20000
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
ans indique que T2 est une surface jeune, l’héritage C0 doit donc être pris en compte
dans le calcul de C̄ ∗ (t).
L’héritage C0 de ce profil peut être défini comme une valeur approchant la valeur
de la concentration de l’échantillon le plus profond. C0 du profil T2 est donc évalué
à 180000 ≤ C0 ≤ 200000at g −1 . Cette hypothèse permet directement de définir c1
comme quasi actuelle puisque C 10 Be de c1 est proche de C0 . Enfin, sans indication
supplémentaire, le taux d’érosion, ǫ, varie entre 0 et 0,1 mm an−1 pour définir la
plage d’âge possible. Sous ces hypothèses l’âge de la couche c1 de T2 est donné
dans la table 5.3 et peut donc être évalué à environ 3000 ans si l’on considère
l’héritage C0 = 180 000 at g −1 .
ǫ (mm an−1 )
0
0.1
C0 = 180000 at g −1
2800 ans
3700 ans
C0 = 200000 at g −1
1300 ans
1400 ans
T ABLE 5.3 – Age de c1 du profil T2 en fonction des hypothèses sur C0 et ǫ
Le calcul de l’âge de la couche c2 nécessite de prendre en considération le fait
qu’avant le dépôt de c1 , cette couche était très certainement située à la surface. La
concentration moyenne de mélange de la couche c2 est donc définie par l’équation
5.7 avec t2 , l’âge de la couche c2 et t1 , l’âge de mise en place de la couche c1 (environ
3000 ans). On note H2′ la profondeur maximum de la couche c2 avant déposition de
la couche c1 et ∆H la différence de profondeur H2 − H1 :
C̄ ∗ =
P0
(λ +
ǫρ ∆Ht0 ρ
Λ) Λ
′ρ Z
H2
(1 − e− Λ )
t0
ǫρ
(1 − e−(λ+ Λ )t )dt + (e−
t1
H1 ρ
Λ
− e−
H2 ρ
Λ
)
Z
t1
ǫρ
(1 − e−(λ+ Λ )t )dt
0
165
(5.7)
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
La résolution de cette équation aboutit à une équation non linéaire en t0 de la
forme :
(5.8)
αt0 + βe−at0 + γ = 0
Avec α, β, a et γ des constantes dépendant de ǫ, ρ, λ, H1 , H2 , t1 , C0 , Λ, P0 et C̄.
Les solutions de l’équation 5.8 peuvent être déterminées graphiquement comme le
montre la figure 5.37.
30
mm
. an
-1
-1
0
Y=
t 0+
e -a.t 0 +
=0
10
-1
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
an
= 0.01 mm. an
=0
.
mm
= 0.01 mm. an
-1
20
-10
C 0 = 1.8 105 at .g-1
C 0 = 2.0 105 at .g-1
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
24
t 0 (ka)
F IGURE 5.37 – Résolution graphique de l’équation 5.8 pour la couche c2 de T2. Les solutions
sont les valeurs de t0 lorsque l’ordonnée est nulle. Les différentes courbes représentent les
différentes valeurs de C0 et ǫ. t1 = 3000 ans dans ces courbes. Ici on obtient donc 15 < t0 < 16
ka pour C0 = 2.105 at g −1 et 21 < t0 < 24 ka pour C0 = 1.8 105 at g −1
L’âge de la couche c2 de T2 déterminée à partir de l’équation 5.7 et des graphes
de la fig. 5.37 est donc compris entre 15 et 24 ka selon les valeurs d’héritage et de
taux d’érosion considérées.
L’analyse du profil en profondeur de T2 aboutit ainsi aux résultats suivants :
– La terrasse T2 est constituée d’une première couche superficielle récente (environ 3000 ans) d’environ 0,4 m (c1 ). Elle s’est mise en place au cours de remaniements superficiels qui n’ont sans doute rien à voir avec l’âge de la nappe
alluviale qui constitue la terrasse T2.
– Cette dernière repose sur une couche s’étendant de 0,5 m à 2,2 m de profondeur au moins datant d’environ 20000 ans (c2 ).
Ces résultats sont en accord avec les âges de T1 et de l’apex de T2. Il semble
alors que l’hypothèse d’un héritage à environ 180 000 at g −1 ne soit pas irréaliste.
166
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
e - Terrasse T3
F IGURE 5.38 – Echantillonnage de T3 pour effectuer un profil en profondeur. Les lignes pointillées orange indiquent les profondeurs des échantillons traités (cf. table 5.2). Le plus profond
est à 1,55 m (photographie R. Charrier, 2008).
La tranchée d’échantillonnage de la terrasse T3 est représentée sur la figure
5.38. Sur 2 m de profondeur, les sédiments de T3 sont constitués de galets très
altérés, pour certains carbonatés. La lithologie est homogène sur les 2 m échantillonnés. Le profil “concentration versus profondeur” est présenté dans la figure
5.39. Comme pour la terrasse T2, ce profil n’a pas une forme exponentielle décroissante mais il est constitué de deux couches distinctes. La première superficielle,
c1T 3 , de 0 à 0,7 m, la deuxième en profondeur, c2T 3 , de 1,0 à 1,55 m.
la méthodologie utilisée pour déterminer les âges des deux couches de T3 est
donc celle utilisée pour T2. Les concentrations relevées sur cette terrasse sont
167
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
C oncentration (10 6 at. g -1)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
0.0
0.2
c 1T 3
P rofondeur(m)
0.4
0.6
0.8
1.0
1.2
c 2T 3
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
1.4
1.6
1.8
2.0
F IGURE 5.39 – Profil de concentration en 10 Be versus profondeur de la terrasse T3. Comme
pour la terrasse T2, le profil n’a pas une forme exponentielle mais s’organise en deux couches
de mélange c1 T 3 et c2 T 3.
élevées (supérieures à 3.106 at g −1 ). Elles attestent d’âges anciens et d’un héritage
négligeable sur cette terrasse. Comme pour la terrasse T2, il n’existe pas d’indication pour émettre une hypothèse sur la valeur du taux d’érosion ǫ. Il est considéré
comme nul. Les âges calculés sont donc des âges minimum.
L’âge de la couche c1T 3 est déterminé en utilisant l’équation 5.6’ entre H1 = 0 m
et H2 = 0, 7 m. Ainsi, la résolution de l’équation indique que le couche superficielle
de T3 a au moins 720 000 ans (+/− 20 000 ans).
Le calcul de l’âge de la couche c2T 3 reprend les équations 5.7 et 5.8 avec t1 égale
à 720000 ans. La figure 5.40 présente la solution graphique de ces équations. L’âge
minimum de la couche en profondeur de T3 déterminé avec la concentration de
mélange et la résolution graphique est d’environ 1 220 000 ans (+/− 30 000 ans).
Enfin, il est possible de calculer un âge moyen de la terrasse T3 en ne considérant qu’une seule couche de 0 à 1,55 m et en appliquant l’équation 5.6’ entre
H1 = 0 m et H2 = 1, 55 m. Sous ces conditions, l’âge moyen minimum de T3 est
d’environ 1 050 000 ans (+/− 30 000 ans).
168
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
Y=
8.10
t 0+
e
-a.t 0
+
4
4
4.10
0
-2.10
4
0.1
0.3
0.5
0.7
0.9
1.1
1.3
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
t 0 (Ma)
F IGURE 5.40 – Résolution graphique de l’équation 5.8 pour la couche c2T 3 de T3. ǫ = 0 et C0
est négligeable. t1 = 720 000 ans. La solution de l’équation avec ces paramètres est donnée
par t0 lorsque l’ordonnée de la courbe est nulle. Ici t0 = 1,22 M a.
La terrasse T3 est donc constituée de deux couches de mélange distinctes. La
première (c1T 3 ), de 0 à 0,7 m, s’est mise en place depuis au moins 720 000 ans. La
seconde (c1T 3 ), comprise entre 1 m et au moins 1,55 m, date au moins de 1,2 M a.
f - Les mesetas au sud de Las Tunas
Les échantillons SWP1 et SPW2 ont été prélevés sur une meseta basse au sud du
piémont de Las Tunas. L’échantillon SWP1 est un filon de quartz qui provient d’une
roche métamorphique visible sur la figure 5.41. Sur cette surface plane, on trouve
également des galets roulés et des graviers épars. L’échantillon SWP2 provient du
même endroit mais est constitué de graviers.
Tout comme les échantillon TU, l’héritage de l’échantillon SPW1, en place dans
la roche peut être estimé à 0. Le taux d’érosion ǫ est considéré comme nul afin
de définir un âge minimum d’exposition (voir fig. 5.28). Sous ces hypothèses, l’âge
minimum de la surface plane est évalué à environ 134 000 ans (+/− 4000 ans). De
la même manière, l’âge minimum SPW2 est évalué à environ 81 000 ans (+/− 4000
ans).
169
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
F IGURE 5.41 – Echantillonnage de SPW1 sur une meseta. Noter la surface plane et en fond
d’autres mesetas plus élevées. L’échantillon SPW1 a été prélevé sur un affleurement de roche
métamorphique avec filon de quartz. Les graviers de l’échantillon SPW2 ont été échantillonnés
à quelques mètres de SPW1 (photographie E. Pepin, 2009).
g - L’âge des tufs inter stratifiés dans les sédiments
Les datations Ar/Ar des deux échantillons de tuf TUF1 et TUF4 ont été effectuées
par les laboratoires du SERNAGEOMIN (SErvice NAtional de GEologie et MINe du
Chili) à Santiago du Chili. Le service a effectué des analyses de “step heating” et
d’isochrone sur des biotites pour le TUF1 et des amphiboles pour le TUF4. Aucun
excès d’Ar n’a été détecté sur les deux échantillons. Le TUF1 a été analysé en une
fois alors que le TUF4 a été passé en deux séries. Les biotites et amphiboles ont
été séparées par Juan Vargas du Département de Géologie de l’Université du Chili
à Santiago.
L’analyse du tuf TU4 est présentée par la figure 5.43. Cette figure présente les
diagrammes des âges plateaux de chacune des deux séries analysée pour cet échantillon et le diagramme de probabilité correspondant aux deux séries. Les âges sont
170
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
F IGURE 5.42 – Le Tuf 4 intercalé dans les séries sédimentaires de Las Tunas. (Photographie
V. Garcia 2009). La localisation de TUF4 est indiquée sur les figures 5.8 et 5.11
compris entre 0,5 +/ − 0.2 et 0,8 +/ − 0, 4 M a. L’analyse isochrone combinée a
quant à elle donné un âge de 0,6 +/ − 0, 2 M a. Au vu de ces résultats, l’âge du
tuf TUF4 est donc évalué à 0,6 +/ − 0, 2 M a. Ce tuf est intercalé dans les séries
sédimentaires correspondant au dépôt de Las Tunas sous la nappe alluviale de T1
comme l’illustre la figure 5.42. La formation de Las Tunas qui forme le remplissage
sédimentaire sur lequel se sont déposés T1 et T2, s’est mis en place il y à 600 000
ans. Nous n’avons cependant pas d’indication sur le début de la sédimentation de
Las Tunas dans le piémont, la fin de la sédimentation est quant a elle antérieure à
20000 ans d’après l’âge de la terrasse T2.
Le tuf TU1 a été échantillonné dans un affleurement situé au front de l’anticlinal
Perral. L’affleurement est constitué d’une alternance de conglomérats et de sables
dans lesquels s’intercalent ce niveau de tuf épais de plusieurs mètres comme le
montre la figure 5.44. L’analyse des biotites a évalué un âge plateau à 8,7 +/ − 0, 2
M a (M SW D = 0, 54) et un âge isochrone de 8,3 +/ − 0, 15 M a (M SW D = 0, 58). Il
correspond donc au tuf de la formation Angostura décrite par Polanski [1963], et
daté par Irigoyen et al. [2002] à l’40 Ar/39 Ar sur des biotites entre 9,5 et 8,6 M a.
171
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
140
A
120
Age = 0,48 ± 0,20 Ma
MSWD = 0,06,
probabilité = 0,99
5 pas sur 7
pas rejeté
Age Apparent (Ma)
100
80
60
40
20
0
-40
0
10
20
30
40
50
Fraction
39
60
70
80
90
8
Age Apparent (Ma)
B
Age = 0,78 ± 0,30 Ma
MSWD = 0,24,
probabilité = 0,96
7 pas sur 7
10
6
100
Ar cumulé (%)
12
4
2
0
-2
-4
-6
-8
0
10
20
30
40
50
Fraction
39
60
70
80
90
100
Ar cumulé (%)
12
C
10
Probabilité
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-20
8
6
4
2
0,57 +/- 0,2
MSWD = 0,43, prob = 0,93
0
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
Age (Ma)
F IGURE 5.43 – Diagrammes d’analyses de TUF4. A. Plateaux de la première série, âge plateau estimé à 0,48 +/− 0,2 M a. B. Plateaux de la deuxième série, âge plateau estimé à 0,78
+/− 0,3 M a. C. diagramme de probabilité des âges pour les deux séries combinées, l’âge
isochrone combiné est estimé à 0,57 +/− 0,2 M a.
172
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
5.6 Datations par les isotopes cosmogéniques et l’ Ar/Ar
F IGURE 5.44 – Le Tuf TU1 est situé dans le pli el Perral. l’affleurement mesure plusieurs
mètres de hauteur (photographie E. Pepin 2008). Voir figure 5.8 pour la localisation
173
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
5.7
Résumé et interprétation
La terrasse T3 s’est mise en place il y a au moins 1,2 M a. Elle a subi un remaniement superficiel qui a abouti au dépôt de son actuelle couche superficielle (de 0
à 0,7 m) depuis au moins 720 000 ans.
Les âges des terrasses T1 et T2 sont équivalents. La terrasse T2 (en forme de
cône bombé) a été abandonnée par le rio aux alentours de 20000 ans comme en
atteste la datation de l’échantillon TU1. L’incision de T2 et la création de la terrasse
T1 ont été très vite suivies de l’incision et donc de son abandon par le rio de T1
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
évaluée à environ 20 ka par nos datations au 10 Be . Alors que le profil de la terrasse
T1 (composée de galets roulés) a une forme exponentielle qui atteste de la stabilité
de cette terrasse, la couche superficielle de T2 composée de sables fins a été remaniée jusqu’à un âge récent évalué à environ 3000 ans. Ces deux terrasses reposent
sur un même substrat sédimentaire : la Formation Las Tunas, visible sur les flans
des falaises de la vallée du rio Las Tunas. Cette formation lithologique commune
ainsi que la rapidité d’incision des deux terrasses prouvent que ces deux niveaux
de terrasses sont étagés.
Le Tuf TUF4 s’est mis en place pendant le dépôt de la formation Las Tunas qui
forme le remplissage sur lequel reposent les deux niveaux de terrasse T1 et T2. Ce
tuf est daté à 600 000 ans. A cette période la formation Las Tunas se déposait donc
dans le piémont après incision de T3.
La déposition de la formation Las Tunas est donc postérieure à l’abandon de la
terrasse T3 qui date d’au moins 720 000 ans. La formation Las Tunas et les terrasses T1 et T2 sont donc emboitées dans la terrasse T3. L’histoire et l’organisation
géomorphologique des terrasses sont résumées par la figure 5.45 et la table 5.4.
Les mesetas les moins soulevées au sud du piémont de Las Tunas ont plus de
100 000 ans. Elles peuvent avoir été formées en relation avec le niveau de base du
rio Las Tunas à une époque antérieure à 100 000 ans où elles étaient au niveau du
piémont. Elles ont ensuite été soulevées et abandonnées par le rio.
Le taux d’érosion moyen du bassin versant de Santa Clara est d’environ 0,1
mm an−1 . Enfin, dans le piémont, la surface T2 possède un taux d’érosion faible,
inférieur à 0,02 mm an−1 (cette valeur est représentative du centre du bombement
de T2).
174
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
5.7 Résumé et interprétation
F IGURE 5.45 – Interprétation schématique de la formation du piémont de Las Tunas. A
gauche, les profils en long du système montagne-piémont, l’abscisse 0 représente la transition montagne-piémont. Au centre la cartographie du piémont ; à droite une coupe transversale de l’apex du piémont. Avant 0,8 M a le dépôt Mesones est en place dans le piémont et
remonte certainement dans la montagne. Avant 0,6 M a, le piémont et la montagne ont été
incisés et il ne reste plus que la terrasse T3 comme relique du dépôt ainsi que les dépôts
surélevés par les deux anticlinaux Perral et Jaboncillo. Le dépôt de Las Tunas se met ensuite
en place, contenant le tuf TUF4 à 0,6 M a. Ce dépôt remonte dans la montagne. Aux alentours
de 20 ka, le dépôt de Las Tunas est incisé en deux niveaux, T2 puis T1. le rio prend alors sa
position actuelle.
175
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
Lieu
Apex du piémont : TU1
TU2
couche superficielle
RIM 35 à 37
couche profonde
RIM 38 à 43
SPW1 et SPW2
résultats
20 ka
ǫ ≤ 0, 02mm an−1
15,5 ka +/− 700 ans
20 ka +/− 800 ans
≈ 3000 ans
(de 1,3 à 3,7 ka selon ǫ et C0 )
15 à 16 ka et 22 à 24 ka
(selon ǫ et C0 )
80 - 110 ka +/− 4 ka
TUF4
0,6 Ma
T3
couche superficielle
RIM 5 à 9
couche profonde
RIM 11 à 13
≥ 0,72 Ma
+/− 20 ka
≥ 1,22 Ma
+/− 30 ka
taux d’érosion
moyen hǫi sur
le bassin du
Santa Clara
CLA2 et CLA4
0,1 mm an−1
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
T1
T2
Mesetas
dépot de la formation Las Tunas
échantillons
RIM 15 à 28
T ABLE 5.4 – Ages des sédiments et topographies et taux d’érosion moyens déterminés
dans cette étude
176
5.8 Discussion
5.8
Discussion
5.8.1 Contrôle climatique
Peu d’études ont traité des paléoclimats dans la région du rio Las Tunas. Espizua
[1999, 2004] a étudié les cycles glaciaires-interglaciaires sur le bassin versant du
rio Mendoza au nord de Las Tunas. Cette étude utilise les datations et les relations
stratigraphiques entre différents dépôts sédimentaires post-glaciaires et glaciaires.
Ces résultats ont été repris par différents auteurs comme Zech et al. [2008] et
Baker et al. [2009]. Espizua [1999, 2004] identifie cinq glaciations majeures. La
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
première, nommée Upsallata daterait au moins du milieu de Pléistocène (c’est à
dire environ 0,8 M a). La deuxième, la période glaciaire de Punta de Vaca aurait eu
lieu aux alentours du stade glaciaire MIS 6 défini par les anomalies de l’18 O (voir
par exemple [Burbank et Anderson, 2001]) c’est à dire à environ 0,14 M a. Espizua
[1999, 2004] note une période non glaciaire entre 31 et 40 ka, suivie de la période
glaciaire de Penitentes dont l’âge minimum serait de 23 ka. La période glaciaire
de Horocones daterait de 15 ka suivi enfin d’une ré-avancée glaciaire, la période
d’Almacenes à environ 10-11 ka. Récemment quelques études mettent en cause les
datations de certaines périodes telles que Penitentes d’ Espizua [1999, 2004] en
indiquant que les dépôts identifiés pour les datations sont composés de mélanges
issus de plusieurs évènements. Wilson et al. [2008] ont effectué des datations au
10 Be
dans le bassin de Las Cuevas au nord de la province de Mendoza et proposé
une période glaciaire aux alentours de 15-10 ka avec une réavancée à environ 108 ka. Ces deux périodes sont donc concordantes avec les périodes d’Horocones et
Almacenes d’Espizua [1999, 2004].
Dans leur étude du bassin versant du rio Diamante, juste au sud de Las Tunas,
Baker et al. [2009] attribuent les incisions des différentes terrasses à des bilans
hydriques permettant les incisions au cours de réchauffements climatiques à la fin
de périodes glaciaires. Les terrasses du rio Diamante correspondraient au début de
4 périodes interglaciaires du Pléistocène (environ 0,65 M a pour QT1 ; 0,45 M a pour
QT2 ; 22 ka pour QT4 et 13 ka pour QT5 ).
A plus grande échelle spatiale que Espizua [2004] ou Baker et al. [2009], Zech
et al. [2008] expliquent que les glaciers de la zone centrale des Andes (entre 30˚S
et 40˚S), atteignent un maximum d’amplitude avant le dernier maximum glaciaire
(LGM) à environ 30-40 ka. Harrison [2004] a étudié les glaciations au Chili sur
le versant occidental de la Cordillère des Andes. Il s’appuie sur les résultats de
177
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
Grosjean et al. [1998] pour définir une période glaciaire entre 30 et 20 ka et une
réavancée de 16 et 12 ka au nord du Chili et entre 18 et 19 ka et 14 et 12 ka au
Sud. Harrison [2004] détermine la glaciation la plus intense du Chili au milieu du
Pléistocène.
Enfin, à l’échelle globale, Clapperton [1983] a décrit les glaciations des Andes de
la Colombie à la Patagonie. Ses résultats sur la région bien documentée des lacs au
Chili (35˚S à 45˚S) indiquent une période froide suivie d’un réchauffement à 10 ka
et une période froide entre 20 et 28 ka.
Il est cependant difficile d’effectuer des corrélations précises avec des paléocli-
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
mats définis plus au nord ou plus au sud de notre zone d’étude puisque les cycles
glaciaires et interglaciaires sont contrôlés par la température, l’humidité, les précipitations ainsi que l’altitude [Smith et al., 2005; Condom et al., 2007; Kull et al.,
2008; Zech et al., 2008]. Tous ces paramètres sont très dépendants de la latitude
en Amérique du sud [Garreaud et al., 2009] et sont reliés aux variations des mouvements des masses d’air dans l’atmosphère [Harrison, 2004; Greene et al., 2002;
Garreaud et al., 2009]. Les travaux cités ci-dessus révèlent ainsi des tendances globales. Le recoupement de ces études est présenté dans la figure 5.46 et ci-dessous.
– Un réchauffement important affecte le Chili et les bassins des Rio Diamante
(incision de QT5 ) et Mendoza à environ 14-13 ka. Il n’existe pas d’enregistrement géomorphologique de ce réchauffement dans le piémont de Las Tunas.
– Un réchauffement (i.e. début de stade interglaciaire) aux alentours de 19-24
ka succède à l’ère glaciaire appelée Penitentes en Argentine et Llanquihue II
dans la région des Lacs au Chili. Comme dans le bassin du rio Diamante (QT4 ),
ce réchauffement est marqué par de fortes incisions du piémont de Las Tunas
(T1 et T2). Clapperton [1983] note de plus une succession de deux périodes
glaciaires suivies de stades interglaciaires entre 21 et 18 ka dans la région des
lacs au Chili. L’incision quasi simultanée de T2 et T1 dans Las Tunas pourrait
donc être un marqueur de ces évènements climatiques.
– Un interstade au sein de la dernière glaciation a lieu avant 40 ka dans l’ensemble des régions considérées. Elle marque la fin de l’ère glaciaire Llaquihue
I au Chili et l’incision de la terrasse QT3 dans le bassin du rio Diamante en Argentine. Aucun marqueur géomorphologique de ce réchauffement n’est visible
dans le piémont de Las Tunas.
178
5.8 Discussion
Burbank et Anderson 01
lie u
temps (ka)
0
3
10
11
1
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
32
34
36
38
40
45
50
55
60
65
70
75
5e
100
135
7a
200
9c
300
11
400
13
450
15
500
17
600
19
max
700
21
800 glaciation
1200
Cycles eustatiques et
stades isotopiques
18
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
O(% 0 )
2
3
4
6
10
12
14
16
18
20
22
2
1
Harrison 04
Chili
Région
Nord
des Lacs
Clapperton 83
Chili
Région des
Lacs (41°S)
Espizua 99, 04
Baker et al 09
Cette étude
Rio Mendoza
(32°45'S)
Rio Diamante
(34 à 35°S)
Las Tunas
T2 sup
Almacenes 10-11 ka
QT5 13,3 ka
Llanquihue III
Horcones > 15 ka et < 31
T1
Llanquihue II
QT4 22 ka
T2
Penitentes
Zech et al 08
Llanquihue I
QT3 66 ka
Punta de Vaca
>134 (+/- 32) et 260 (+/-150)
Upsallata
>360 (+/- 36) et 170 (+/- 50)
QT2 0,45 Ma
QT1 0,65 Ma
T3 sup
T3
0 -1 -2
F IGURE 5.46 – Récapitulatif des différents résultats des études sur les paléoclimats de la
région et ses alentours. Les périodes de glaciations sont représentées en bleu. Pour la région
du piémont de Las Tunas, les périodes d’élaboration de surface de terrasse sont indiquées
en vert, elles correspondent au début de périodes interglaciaires. Les périodes de réchauffement en orange. Les stades isotopiques (MIS) sont représentés à gauche. Les numéros paires
représentent les stades glaciaires, les numéros impaires les stades interglaciaires.
179
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
– Le milieu du Pléistocène est marqué par différents cycles de glaciation et déglaciation. Les âges d’Espizua [1999] sont moins précis et il est donc difficile
de situer ces périodes aux environs de notre zone d’étude. On peut retenir
des réchauffements importants responsables des incisions de terrasses aux
alentours de 720 ka pour Las Tunas et 650 ka pour le rio Diamante. Ces
réchauffements peuvent correspondre aux stades interglaciaires MIS 21, 19
ou 17 après une période glaciaire majeure telle que celle décrite par Harrison [2004] dans le nord du Chili entre 600 et 800 ka. Même si ces âges sont
peu précis, on peut également noter un changement brutal de cyclicité des
périodes glaciaires-interglaciaires aux alentours de 800 ka [Burbank et Ander-
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
son, 2001] qui pourrait engendrer des changements dans la morphologie des
paysages.
Ces résultats montrent une corrélation certaine entre période de dissection et fin
de glaciation. Ainsi l’hypothèse d’une origine climatique aux incisions des terrasses
de Las Tunas parait valide bien que les processus d’incision/sédimentation lors des
cycles glaciaires/inter-glaciaires apparaissent complexes. En effet, en considérant
cette hypothèse, les marqueurs géomorphologiques tels que les terrasses alluviales
n’enregistrent pas en continu les cycles glaciaires/inter-glaciaires. Dans le piémont
de Las Tunas par exemple, la terrasse T3 marque au mieux le MIS 17 et les terrasses T1 et T2 le MIS 1. Ces résultats ont également été montrés par Baker et al.
[2009]. De plus, les terrasses alluviales sont des marqueurs très localisés dans l’espace. Ainsi, les terrasses du piémont de Las Tunas n’enregistrent pas les mêmes
événements que les terrasses voisines sur le bassin versant du rio Diamante. Enfin,
l’abandon des terrasses marque un évènement bref dans l’histoire du paysage tel
qu’un passage entre périodes glaciaire et interglaciaire, c’est à dire une transition
entre deux états du système s’étendant sur une longue durée.
5.8.2 Taux de surrection moyens
Il est possible d’approcher un taux de soulèvement moyen de l’anticlinal Jaboncillo en utilisant les datations réalisées dans notre études. En effet, le dépôt
Mesones (T3) est visible sur les cimes du pli alors que le dépôt T2 a traversé l’anticlinal dans les rides d’érosion ( voir fig. 5.11). La figure 5.47 permet d’évaluer une
différence d’altitude verticale entre ces deux dépôts au centre du pli de l’ordre de
40 m. L’anticlinal s’est ainsi surélevé de 40 m entre le moment ou le dépôt T3 à été
mis en place et celui ou le rio Las Tunas a abandonné T2. En considérant l’âge mi-
180
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
5.8 Discussion
F IGURE 5.47 – Profils topographiques dans l’anticlinal Jaboncillo tracés à partir du modèle
GDEM. L’amplitude moyenne des rides est de l’ordre de 40 m.
nimum de T3 (0,72 M a) et l’âge moyen de T2 (20 ka), un taux de surrection moyen
entre ces deux âges peut être calculé à environ 0,06 mm an−1 . Ce taux de surrection
est en fait un taux de surrection moyen maximum sur cette période puisque nous
avons considéré un âge minimum de la déposition du dépôt Mesones. Comme l’âge
de T3 est grand devant celui de T2, la précision sur l’âge du dépôt de T2 n’est pas
primordiale dans notre calcul. De plus, le taux de surrection obtenu reste un ordre
de grandeur au vu de la précision des données. Dans son étude Garcìa [2004] a
évalué la déformation des différentes couches stratigraphiques dans l’anticlinal. Il
a ainsi évalué la déformation verticale de la strate du tuf Angostura à environ 800
m. Nous avons daté ce tuf à 8,3 M a ce qui aboutit à un taux de soulèvement vertical
moyen depuis 8,3 M a de l’ordre de 0,1 mm an−1 .
Au niveau de l’anticlinal Jaboncillo, Le taux de surrection moyen sur 8 M a est
ainsi environ deux fois supérieur au taux de surrection moyen du dernier million
d’années. Ceci peut signifier premièrement que la surrection de l’anticlinal s’est
ralentie depuis 1 M a. Deuxièmement, étant donné que le taux de surrection considéré est un taux de surrection apparent, c’est à dire égal au taux de surrection réel
moyen moins le taux d’érosion moyen, ce résultat peut aussi signifier que le taux
d’érosion moyen sur l’anticlinal a augmenté depuis 1 M a.
181
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
Ces résultats peuvent être comparés au taux de surrection déterminé par Vergés
et al. [2007]. Ces auteurs ont effectué une étude sur le mont Salinas, un anticlinal
du piémont situé à environ 130 km au nord (latitude : 31˚4’S) de notre zone d’étude.
Ils ont déterminé des taux de surrection de l’ordre de 0,4 mm an−1 sur 8,5 M a en
utilisant la déformation d’une strate du tuf Angostura. Ce taux de surrection est
environ quatre fois supérieur au taux de surrection moyen de l’anticlinal Jaboncillo.
La différence de taux de déformation verticale du piémont à l’échelle régionale peut
être due au fait que la surrection de la Cordillère Frontale a progressé du N vers le
S. Le mont Salinas a donc pu être déformé depuis plus longtemps que l’anticlinal
Jaboncillo.
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Enfin, même si les arguments développés auparavant ne sont pas suffisants
pour écarter totalement une cause tectonique à l’incision de la terrasse T3, il est
clair que l’incision des deux derniers niveau de terrasse T2 et T1 dans le piémont
de Las Tunas ne peut pas être la réponse du système à un pulse tectonique. En
effet, le taux de soulèvement vertical moyen contre-balançant l’incision de T2 par
exemple est de l’ordre de 5 mm an−1 (100 m de hauteur sur 20 ka). Cet ordre de
grandeur est représentatif des orogènes très actifs tels que Taïwan [Hovius et al.,
1997]. Il n’est pas réaliste dans notre zone d’étude. De plus la corrélation entre l’âge
des incisions et le retrait glaciaire est une preuve directe.
182
5.9 Conclusion
5.9
Conclusion
Malgré un contexte de tectonique active, la géomorphologie du système
montagne-piémont de Las Tunas semble essentiellement contrôlée par les cycles
climatiques. Les âges des 3 niveaux principaux de terrasses dans le piémont, révélés par datation cosmogénique sont en accord avec des périodes de déglaciations
majeures dans la région. Seule la terrasse T3 pourrait avoir une origine tectonique,
alors que les terrasses T1 et T2 sont clairement d’origine climatique.
De plus, la chronologie de formation des terrasses indique qu’après la formation
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et l’incision de T3, plusieurs fluctuations glaciaires-interglaciaires (MIS 16 à 4 par
exemple) ne possèdent aucun marqueur géomorphologique préservé dans le paysage actuel. A l’opposé, la dernière déglaciation semble responsable de la formation
des deux niveaux T1 et T2 bien marqués dans le piémont et la montagne. La forme
du paysage actuel traduit donc d’une réponse complexe du système montagnepiémont aux changements du moteur externe qui est dans la cas de Las Tunas, le
climat. Cette réponse est de plus locale puisque les études effectuées aux alentours
de Las Tunas ne livrent pas les mêmes résultats [Baker et al., 2009]. Ces résultats
peuvent être mis en parallèle avec les résultats numériques qui ont montré que
le couplage montagne-piémont impliquait une réponse différente à une perturbation climatique (rapide et simple ou longue et complexe) selon l’intensité de cette
dernière (cf. partie 3-5).
Cette étude montre également que de forts mélanges de sédiments sont possibles sur des surfaces à pente faible. Le profil C(10 Be) versus profondeur de la
terrasse T3 montre clairement que ces mélanges peuvent affecter plus d’un mètre
de profondeur de sédiments de la terrasse. Les sédiments remobilisés peuvent être
de différente nature (galets sur T3, sables sur T2) et les mélanges ont eu lieu sur
les surfaces ancienne (T3) et jeune (T2). Ceci indique donc une dynamique sédimentaire de surface non négligeable malgré de faibles pentes (≤ 1, 8˚), permettant
le mouvement de sédiments de caractéristiques différentes (le diamètre du sédiment dsed par exemple) , et à plusieurs échelles de temps. Ce résultat encourage
donc la nécessité d’études complémentaires sur les processus et les lois physiques
régissant la dynamique des surfaces non chenalisées.
De plus, deux au moins des niveaux de terrasse (T1 et T2) sont continus et
bien marqués dans le piémont et la montagne. Ceci indique une forte interaction
entre les deux sous-systèmes avec une évolution géomorphologique et sédimentaire
183
Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
conjointe. La figure 5.49 schématise ces interactions sous forme d’ondes d’érosionsédimentation.
temps
T3
piémont incisé
tout le système incisé
montagne incisée
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T2
Piémont
Montagne
F IGURE 5.48 – Représentation schématique des oscillations possibles entre la montagne et le
piémont au cours d’un cycle glaciaire par exemple. Le passage de T3 à T2 est donné comme
exemple même si il ne se déroule pas sur un cycle glaciaire. Le profil rouge peut représenter
l’instant où T3 est en place. Les sédiments sont à un niveau haut dans la montagne et dans
le piémont. Pour passer à un niveau bas de sédiments (fin de l’incision du dépôt T3, profil
vert) le piémont peut s’inciser (profil jaune) avant la montagne. Il est également possible que
la montagne s’incise avant le piémont (profil noir). Lorsque le système entier est incisé (profil
vert), il peut re-sédimenter d’abord par le piémont (profil noir) ou par la montagne (profil jaune)
pour atteindre le profil caractéristique de T2 (profil rouge). la chronologie de ces différents
stades constitue une onde d’érosion-sédimentation.
Ces ondes possibles d’érosion-sédimentation prennent naissance localement à
l’endroit du système où les paramètres physiques sont propices à un déséquilibre
(plus forte/faible pente, flux d’eau concentré) puis se propagent dans tout le système. Le processus est en fait le même que celui présenté dans l’étude numérique
du chapitre 2 [Pepin et al., 2010]. Ainsi, dans les expériences numériques, la propagation de l’onde d’incision (apparition des incisions permanentes dans le piémont)
a pour origine l’apex du piémont et se met en place vers l’aval tandis que l’onde
d’érosion se propage vers le haut de la montagne.
Enfin, la continuité des terrasses du piémont vers la montagne ainsi que les
âges déterminés pour T2 et T1, indiquent que le temps réponse de la montagne à
un changement climatique est bien inférieur à 20 ka. Le bassin versant montagneux
s’adapte donc très rapidement à un changement climatique, ce qui avait également
été évoqué par les expériences numériques (chapitre 3).
184
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5.9 Conclusion
F IGURE 5.49 – L’équipe de choc ! de gauche à droite : S. Carretier, G. Hérail, E. Pepin, R.
Charrier, M. Farias
185
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Cas naturel : Etude du système montagne-piémont de Las Tunas, Argentine
186
Chapitre 6
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Géomorphologie générale de las
Tunas et ses environs
Sommaire
6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
6.2 Localisation des bassins versants
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
6.3 Profils en long . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
6.4 Diagrammes pente-aire drainée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
6.5 Hypsométries
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
6.6 Topographie et limite ELA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201
6.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
187
Géomorphologie générale de las Tunas et ses environs
6.1
Introduction
Ce chapitre complète l’étude du système montagne-piémont de Las Tunas présentée dans le chapitre précédent. Le système de las Tunas, fortement incisé, est
comparé à plusieurs bassins versants adjacents qui ne le sont pas. L’objectif du
chapitre est donc d’évaluer pour quelle(s) raison(s) géomorphologique(s) las Tunas
a subi de fortes incisions alors que ce comportement n’est pas commun à l’échelle
régionale.
Plusieurs outils tels que les courbes hypsométriques ou les graphiques pente-
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
aire drainée sont utilisés pour caractériser et comparer les différents bassins versants ente eux. Enfin, la proportion de chaque bassin versant au dessus de la ligne
ELA, c’est à dire la ligne au dessus de laquelle la couverture de neige ne s’amenuise
pas annuellement, est évaluée puisque les incisions de las Tunas sont certainement
dues à la fonte des glaces lors des périodes interglaciaires (c.f. chapitre précédent).
6.2
Localisation des bassins versants
La figure 6.1 présente une carte localisant les huit bassins versants voisins aux
bassins de las Tunas et Santa Clara qui sont étudiés dans la suite de ce chapitre.
Ces bassins versants sont adjacents au système Las Tunas. De plus, leur taille est
supérieure à 75 km2 . Pour cette raison, les bassins au nord de n3 et ceux situés sur
les mesetas entre les bassins de Las Tunas et s1 ne sont pas étudiés. L’intérêt de
définir une taille minimum de bassin est de limiter les facteurs d’échelle notamment
dans les diagrammes pente-aire drainée ainsi que de pouvoir comparer des bassins
versants soumis à des processus d’érosion et de transport équivalents.
Les bassins versants plus au sud de s4 ne sont également pas pris en compte
bien que leur piémont soit incisé. En effet, ces bassins versants sont situés dans la
bajada du rio Diamante, elle même déformée (c.f. figures 5.1,chapitre 5)), en face du
bloc de San Raphaël. L’incision du piémont au sud de s4 peut impliquer d’autres
processus (réponse à un basculement tectonique du piémont par exemple) que ceux
régissant l’incision du piémont dans la dépression de Tunuyàn.
De tous les systèmes bassin versant-piémont considérés, le piémont de Las Tunas est l’unique piémont où de profondes incisions sont visibles. Seul le bassin
versant nommé n2 connait un piémont partiellement incisé en plusieurs niveaux
de terrasses (voir fig. 6.2). Ces niveaux de terrasses sont également visibles le long
188
6.2 Localisation des bassins versants
Aire Drainée
n3
+
n1 n2
Santa Clara
33°20'S
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las Tunas
s1
s2
33°40'S
s3
Tunuyan
34°0' S
s4
69°40' O
69°20' O
F IGURE 6.1 – Localisation des différents bassins versants adjacents au système Las TunasSanta Clara. Le gradient de couleur donne une indication sur les aires drainées. Celles-ci
sont indiquées plus précisément dans la table 6.1. Les exutoires des bassins versants sont
définis par la limite montagne-piémont.
189
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Géomorphologie générale de las Tunas et ses environs
F IGURE 6.2 – Photographie aérienne de la transition montagne-piémont du système n2. Les
niveaux de terrasses issues de l’incision du système sont représentés en rouge. Le système
n2 est donc incisé, même si ses incisions et l’étendue de son système de terrasses sont moins
développées que le système de Las Tunas. La faille représentée au sud est celle qui affecte
potentiellement T3 (voir fig. 5.12)
190
6.2 Localisation des bassins versants
du cours d’eau dans la montagne aux environs de la limite montagne-piémont. Les
incisions du système n2 restent cependant moindres par rapport à celles du système Las Tunas-Santa Clara. Les autres systèmes montagne-piémont, quelle que
soit leur taille, ne sont pas incisés. Il faut noter que les systèmes de s1 à s4 ne sont
pas affectés par des plis de piémont. Le système n1 est affecté par les anticlinaux
Perral et Jaboncillo, tandis que n2 et n3 sont contraints par la surrection de l’anticlinal la Pilona en aval du piémont. Enfin, le système de Tunuyàn est affecté par
la surrection de la structure Ventana/Viscacheras plus en aval comme démontré
dans la section 4 du chapitre 5.. cette déformation n’a pas la même longueur d’onde
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
que les structures de piémont locales présentes au nord du système de Las Tunas.
191
Géomorphologie générale de las Tunas et ses environs
6.3
Profils en long
La figure 6.3 expose les profils en long des deux rivières principales las Tunas
et Santa Clara. Ces deux profils présentent les mêmes caractéristiques. Un point
d’inflexion est visible à environ 17 km de la limite montagne-piémont pour le rio
Las Tunas et 22 km pour Santa Clara. Ces points d’inflexion peuvent être les marqueurs d’une onde d’incision dans chaque bassin versant montagneux [Carretier
et Lucazeau, 2005]. De plus les deux profils sont très pentés à l’amont des bassins. Ces fortes pentes sont à relier à des processus de glissements de terrain et de
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détachements de blocs en tête de bassin, notamment dûs à l’érosion glaciaire.
La figure 6.4 présente les profils en long des drains principaux de tous les bassins versants présentés sur la carte 6.1. Les profils sont similaires mis à part celui
du rio Tunuyàn, qui présente une pente beaucoup moins forte.
Le profil du rio Tunuyàn présente également un point d’inflexion bien marqué
reflétant peut être une onde d’érosion de l’aval vers l’amont.
Le profil du bassin s4 présente un bombement à environ 2000 m d’altitude.
Ce bombement peut révéler une déformation tectonique, ou un changement de
lithologie. La source tectonique est privilégiée. En effet, la figure 6.1 montre l’aire
drainée de s4 déformée à l’aval (sud) par une meseta. La forme du bassin versant
laisse suggérer que les versants sud et sud-est de cette meseta ont été récemment
capturés par le réseau de drainage du bassin versant.
Malgré ces observations, il s’avère que la forme des profils en long de chaque
bassin versant ne livre pas d’information sur une raison possible de l’incision du
système Las Tunas.
192
6.3 Profils en long
Santa Clara
Las Tunas
S
N
B
Limite
montagne-piémont
6500
6000
Las Tunas
5500
elevation (m)
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
A
5000
4500
Santa Clara
4000
3500
A
B
3000
2500
2000
0
5
10
15
20
25
distance à la limite montagne-piémont (km)
30
35
F IGURE 6.3 – Profils longitudinaux des drains principaux de Santa Clara et de Las Tunas
déterminés à partir du modèle numérique de terrain SRTM. Noter les deux points d’inflexion
majeurs sur chaque profil (A et B) à plus de 15 km de l’exutoire. Les fortes pentes au delà de
30 km de l’exutoire correspondent aux pentes des têtes de bassin.
193
n1
Sant
s2
s3
s4
s1
4000
elevation (m)
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
5000
Tunuy
an
n2
n3
a Cla
ra
6000
Las Tunas
Géomorphologie générale de las Tunas et ses environs
3000
2000
1000
Montagne
Piémont
0
0
50
100
distance (km)
150
200
250
F IGURE 6.4 – Profils en long de tous les bassins versants voisins du système las TunasSanta Clara déterminés à partir du SRTM. Les bassins versants sont représentés dans la
fig. 6.1. Noter l’exagération verticale qui rend invisibles les points d’inflexion des deux profils
Santa Clara et Las Tunas définis dans la figure 6.3.
194
6.4 Diagrammes pente-aire drainée
6.4
Diagrammes pente-aire drainée
Les diagrammes pente-aire drainée des bassins versants constituent un outil intéressant en géomorphologie. Ils ont été largement utilisés depuis l’émergence des
modèles numériques de terrain dans l’optique de déterminer les frontières spatiales
entre les différents processus d’érosion et de transport (i.e. non chenalisé, chenalisé, alluvial) comme l’explicitent les travaux de Montgomery et Dietrich [1992];
Montgomery et Foufoula-Georgiou [1993]; Ijjasz-Vasquez et Bras [1995]; Tucker et
Bras [1998]; Snyder et al. [2000]; Kirby et Whipple [2001]; Lague et Davy [2003].
Ces travaux se basent sur la forme du diagramme et les différentes zones où il est
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possible de définir des relations du type :
S = kA−θ
(6.1)
Avec S la pente locale, A l’aire drainée, k et θ des constantes propres à chaque
domaine de chaque bassin versant analysé. θ est appelé coefficient de concavité.
Lorsque le système est à l’équilibre dynamique et qu’il est en détachement limité, ce
coefficient de concavité peut être approché par la relation θ = m/n [Willgoose et al.,
1991; Whipple et Tucker, 1999; Snyder et al., 2000]. Avec m et n les coefficients de
l’équation reliant le taux d’érosion à la pente et à l’aire drainée ( ǫ ∝ Am S n ) .
Les travaux de Montgomery et Foufoula-Georgiou [1993]; Ijjasz-Vasquez et Bras
[1995] ont permis de classifier les différentes zones du diagramme. La figure 6.5
expose les diagrammes des deux bassins versants de Las Tunas et Santa Clara.
Dans ces diagrammes, la zone I caractérise les processus de versants (diffusion
par exemple), la zone II est représentative du domaine non-chenalisé (avalanche de
débris, glissements de terrain), la zone III est une zone de transition et la zone IV
caractérise le domaine chenalisé (rivières).
la valeur de θ = 0, 2 dans la zone dominée par les avalanches de débris est
classique [Lague et Davy, 2003]. Les valeurs de θ pour le domaine chenalisé (zone
IV) sont également de l’ordre de grandeur des valeurs classiques obtenues (0,6 pour
des zone alluviales [Snyder et al., 2000] ; 0, 35 ≤ θ ≤ 0, 6 [Kirby et Whipple, 2001]).
Il est également possible de comparer les diagrammes pente-aire drainée de
différents bassins versants pour en déduire des gradients de taux de surrection
[Snyder et al., 2000; Wobus et al., 2006] ou des gradients de seuil de transport
[Tucker, 2004]. Ainsi pour une zone du diagramme où θ est équivalent, Snyder et al.
195
Géomorphologie générale de las Tunas et ses environs
I
II
III
IV
1
q = 0.2
q =0.5
S = k. A
0.01
0.01
1
-q
Las Tunas
0. 1
1
I
10
II
100
III
IV
q = 0.2
P ente
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0. 1
q =0.62
0. 1
S = k. A
0.01
0.01
0. 1
-q
Santa Clara
1
10
100
Aire Drainé
ee
é
F IGURE 6.5 – Diagrammes pente-aire drainée des bassins versants Las Tunas (haut) et Santa
Clara (bas) déterminés à partir du modèle numérique de terrain SRTM. Seules les valeurs
moyennes de pentes pour chaque aire drainée sont représentées. Les zones I, II, III et IV
correspondent aux zones déterminées par Ijjasz-Vasquez et Bras [1995].
196
6.4 Diagrammes pente-aire drainée
[2000] et Wobus et al. [2006] ont montré qu’en considérant des bassins à l’équilibre
dynamique, un diagramme décalé vers le haut, c’est à dire présentant un coefficient
k plus fort, reflétait un soulèvement moyen plus important sur le bassin versant
auquel il correspond par rapport aux autres bassins versants si l’on considère que
le climat et la lithologie sont équivalents sur l’ensemble des bassins. La figure 6.6
présente les diagrammes pente-aire drainée de tous les bassins versants étudiés.
D’après les études antérieures, il est donc possible d’obtenir des informations sur
le soulèvement régional des bassins en considérant la zone commune à tous les
bassins (θ = 0, 2).
P ente (deg)
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1
n3
n2
n1
Sta Clara
Las Tunas
s1
s2
s3
Tunuyan
s7
q=0
.2
0.1
0.01
0.1
1
10
100
1000
Aire drainee (km 2 )
F IGURE 6.6 – Diagramme pente-aire drainée de tous les bassins versants voisins du système
Las Tunas-Santa Clara. La zone délimitée entre les deux droites verticales pointillées est la
plage d’aires drainées communes où θ = 0, 2.
Les courbes présentent des décalages verticaux remarquables. Ceux-ci indiquent que les bassins versants sont à des stades de développement différents
et qu’ils ne sont surement pas soumis aux même facteurs tectoniques. Cependant
aucun gradient cohérent (Nord-Sud par exemple) n’est visible. Ceci peut être attendu dans cette région [Giambiagi et al., 2003].
A titre d’illustration, on peut souligner que les deux bassins versants de Las
Tunas et Santa Clara possèdent des diagrammes décalés verticalement au dessus
de celui du bassin versant de Tunuyàn. Ceci suggère que les deux premiers bassins
versants possèdent un soulèvement moyen plus important que celui du Tunuyàn.
Ce résultat parait logique étant donné que le bassin de Tunuyàn est situé majoritairement dans la Cordillère Principale alors que les deux autres bassins versants
sont situés sur la Cordillère Frontale. Lors de la déformation de cette dernière, la
197
Géomorphologie générale de las Tunas et ses environs
cordillère Principale déjà en place n’a subi que peu de déformation (c.f.Giambiagi
et al. [2003] et chapitre 5).
Enfin, la zone représentant la partie chenalisée des bassins (partie droite des
diagrammes) est soumise à des variations chaotiques. La variabilité de ces signaux
est élevée alors que les bassins versant sont voisins. Ceci indique que les bassins
versants étudiés subissent des stimulations locales (basculement tectonique, niveau de base, plis) qui influent sur leur dynamique érosive. Ces bassins ne sont
pas tous au même équilibre dynamique.
Dans cette étude, les diagrammes pente-aire drainée permettent de comparer
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
les bassins versants individuellement. Cependant ils ne permettent ni d’identifier
une tendance régionale telle qu’un soulèvement Nord-Sud des bassins versants lié
aux structures de piémont (plis au nord de Las Tunas) ni d’élaborer une hypothèse
pour justifier l’incision du système de Las Tunas.
198
6.5 Hypsométries
6.5
Hypsométries
Les profils en long et les diagrammes pente-aire drainée n’ayant pas permis de
définir quelle pouvait être la raison de l’incision du système de las Tunas, un autre
outil géomorphologique est utilisé dans cette section. La figure 6.7 présente les
courbes hypsométriques des dix bassins versants définis dans la figure 6.1. L’hypsométrie permet de visualiser la répartition des altitudes dans un bassin versant.
Elle livre donc des informations sur le degré de maturité du bassin versant (voir
Harrison et al. [1983]; Rosenblatt et al. [1994]; Hurtrez et al. [1999]). Les formes
convexes (bombées) sont caractéristiques de bassins peu matures, c’est à dire en(creux) indiquent des bassins versants érodés, très matures et entièrement connectés. A titre d’exemple, les bassins versants de Santa Clara et Las Tunas possèdent
des hypsométries convexes alors que le bassin versant s1 possède une hypsométrie
concave. Ce dernier est donc plus "‘mature"’ et plus érodé que les deux premiers.
6000
n3
n2
n1
S anta C lara
Las T unas
s1
s2
s3
T unuyan
s4
5000
4000
élevation (m)
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
core peu érodés [Strahler, 1952; Schumm, 1977] alors que les formes concaves
3000
2000
1000
0
20
40
60
fréquence cumulée (%)
80
100
F IGURE 6.7 – Courbes hyspométriques de tous les bassins versants voisins du système las
Tunas-Santa Clara déterminées à partir du SRTM. Les bassins versants sont représentés
dans la fig. 6.1.
La figure 6.7 permet de définir plusieurs caractéristiques des bassins versants
étudiés :
199
Géomorphologie générale de las Tunas et ses environs
– D’une part, en comparant l’extrémité droite des courbes, il apparait que le
niveau de base des bassins versants au nord de las Tunas (las Tunas inclus)
est toujours supérieur à 2000 m contrairement à celui des bassins versants
au sud de las Tunas qui est plus bas.
– De plus, les bassins versants dont le piémont est incisé (Las Tunas, Santa
Clara et n2) ont la topographie la plus haute. En effet, ces trois bassins
versants possèdent environ 50 % de leur topographie au dessus de 4000 m
contrairement aux autres bassins versants.
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
– Enfin, ces trois bassins versants sont également les moins matures étant
donné qu’ils présentent les courbes les plus convexes.
La comparaison des courbes hypsométriques semble donc indiquer qu’il existe
une corrélation entre la proportion des bassins versants située en haute altitude
et l’incision du système montagne-piémont. La section suivante développe cette
hypothèse.
200
6.6 Topographie et limite ELA
6.6
Topographie et limite ELA
Sur un glacier, la ligne d’ELA (Equilibrium-Line Altitude) correspond à la ligne
d’équilibre entre la zone d’accumulation du glacier (gain de masse) et la zone d’ablation (perte de masse) à l’échelle d’une année. On distingue aussi la ligne de délimitation annuelle de la neige, c’est à dire la plus basse limite où la couverture de
neige est permanente après la saison chaude [Paterson, 1994; Condom et al., 2007].
Confondre les deux lignes est une approximation conséquente mais qui peut se
justifier par la relative précision des données utilisées et l’analyse au premier ordre
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
effectuée.
Définir l’altitude de l’ELA dans les Andes à des périodes passées est un exercice
très difficile car l’étendue des glaciers est dépendante de l’aire des bassins versants
ainsi que des précipitations et des températures locales [Smith et al., 2005; Condom
et al., 2007; Kull et al., 2008; Zech et al., 2008] elles même dépendantes de la latitude [Garreaud et al., 2009]. Certains auteurs, ont pu déterminer des équations
générales reliant ces paramètres locaux actuels à l’ELA actuelle dans les Andes
[Greene et al., 2002; Condom et al., 2007]. Cependant, à l’échelle pléistocène, La
température et la pluviométrie ne sont pas accessibles localement avec des précisions suffisantes pour évaluer des ELA correctes. La détermination des ELA passées
repose donc principalement sur des observations de terrain telles que d’anciennes
moraines ou de dépôts glaciers. Ainsi, dans la région de Las Tunas, Polanski [1972]
a déterminé des altitudes de moraines terminales datant de la glaciation pléistocène comprises entre 3700 et 4200 m sur 18 sites de la Cordillère Frontale. Les
altitudes minimales des cirques glaciaires de ces sites sont toutes supérieures à
4000 m d’altitude. Harrison [2004] évalue l’ELA actuelle du Chili central à environ
4000 m tout comme Clapperton [1983] qui définit la ligne de neige aux environ de
33˚S dans les Andes à environ 4000 m (d’après Nogami [1977]). L’étude d’Espizua
[1999] indique une ELA à environ 3000 m pendant la période glaciaire Penitentes
(inférieure à 22 ka voir fig. 5.46) pour les moraines du rio Mendoza au nord de la
zone d’étude. Ces résultats sont en accord avec l’étude de Kuhle [2004] sur le même
site.
Au vu des résultats précédents, une limite ELA pléistocène comprise entre 3500
et 4000 m d’altitude est définie dans la région de Las Tunas. La figure 6.8 présente
une carte représentant les bassins versants ainsi que l’ELA définie. La table 6.1
expose la proportion de chaque bassin versant au dessus de cette limite.
201
Géomorphologie générale de las Tunas et ses environs
n3
n2
n1
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Santa Clara
Las Tunas
33°30'S
s1
s2
s3
Tunuyan
34°0' S
s4
70°0' O
69°30'O
F IGURE 6.8 – Proportion des bassins versants au dessus de la ligne d’ELA. La zone verte
est comprise entre 3500 et 4000 m d’altitude, la zone bleue au dessus de 4000 m. La ligne
rose pointillée représente la frontière entre Cordillère Frontale à droite et Cordillère Principale
à gauche.
202
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6.6 Topographie et limite ELA
bassin versant
Aire (km2 )
n3
n2
n1
s1
s2
s3
Tunuyàn
s4
Las Tunas
Santa Clara
Las
TunasSanta Clara
90
125
77
75
330
110
2470
410
235
310
Aire
4000
(km2 )
33
63
30
1
120
36
750
25
120
143
545
263
≥
m
% Aire ≥
ELA
incision
38
50
38
1
37
33
30
6
51
46
non
oui
non
non
non
non
non
non
-
48
oui
T ABLE 6.1 – Aires drainées et proportion de chaque bassin versant située au dessus
de la ligne d’ELA définie à 4000 m.
La figure 6.8 et la table 6.1 indiquent que les bassins versants, possédant un
maximum de superficie au dessus de la ligne ELA modélisée, sont également ceux
possédant un piémont incisé. Ce résultat avait déjà été évoqué par les courbes
hypsométriques. Il renforce les arguments du chapitre précédent, indiquant que
les incisions du piémont de Las Tunas avaient eu lieu durant les périodes interglaciaires.
La partie des bassins versants au dessus de l’ELA est responsable d’un apport
d’eau lors des déglaciations. Cette augmentation du flux d’eau a des conséquences
notoires sur l’érosion des bassins versants et piémonts comme l’ont déjà montré des
études antérieures telles que Ono [1990]; Mukerji [1990]; Duhnforth et al. [2008].
La figure 6.9 schématise les interactions entre érosion, sédimentation et cycle glaciaire.
Le système n2 est également incisé mais moins intensément que le système de
las Tunas. Cette différence d’intensité peut être liée aux différences de taille des
bassins versants.
Les incisions du système de las Tunas semblent donc être la conséquence de
deux facteurs géomorphologiques. D’une part la haute altitude des bassins versants montagneux de Santa Clara et las Tunas qui a permis un englacement d’au
moins la moitié des bassins versants en période glaciaire. D’autre part, d’une aire
drainée étendue qui permet de potentialiser l’effet des glaciations et qui fournit des
203
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Géomorphologie générale de las Tunas et ses environs
F IGURE 6.9 – Schéma conceptuel de l’influence de zones glaciaires sur les cycles d’érosionsédimentation d’un bassin versant. Dans les deux cas (gauche et droite), la zone grise représente une période glaciaire, la zone blanche des périodes inter-glaciaires. Figure de Duhnforth
et al. [2008].
flux d’eau et de sédiments assez importants pour engendrer de fortes périodes de
sédimentation et d’érosion dans le piémont (contrairement au bassin versant voisin
n2 dont l’aire et l’intensité des incisions sont moins importantes).
204
6.7 Conclusion
6.7
Conclusion
Ce chapitre a permis de développer les outils géomorphologiques que sont les
profils en long, les diagrammes pente-aire drainée ainsi que les courbes hypsométriques. Chacun de ces outils apporte des informations sur l’organisation géomorphologique de la zone d’étude à l’échelle d’un bassin versant ou à l’échelle régionale.
Dans le cas de l’étude des bassins versants voisins du système de las Tunas, ce sont
les courbes hypsométriques qui ont livré les informations les plus utiles.
Le système de las Tunas est très certainement incisé à cause de la grande pro-
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portion des bassins versants montagneux le composant, située en haute altitude
(50 % de l’aire des bassins est située au desssus de 4000 m). Cette caractéristique ne se retrouve pas dans les bassins versants adjacents non incisés. De plus
l’intensité forte des incisions de las Tunas est certainement due à la taille non négligeable de la partie montagneuse (environ 545 km2 ) contrairement au système n2
par exemple qui est également incisé mais moins intensément (le bassin versant de
n2 est de 125 km2 ).
205
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Géomorphologie générale de las Tunas et ses environs
206
Conclusions générales et
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perspectives
207
Les objectifs fixés dans ces travaux de thèse étaient :
– De comprendre l’organisation, l’évolution et la propagation des interactions
entre un bassin versant montagneux et son piémont en s’intéressant aux incisions pouvant affecter le système.
– D’évaluer quelles pouvaient être les variables contrôlant ces incisions et leur
intensité.
Les deux approches exposées dans cette thèse ont permis d’apporter un bon
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nombre d’éléments de réponse à ces objectifs ainsi qu’à la problématique proposée.
Caractéristiques
des
incisions
affectant
le
système
montagne-piémont
L’approche numérique a permis d’évaluer quelles pouvaient être l’évolution et
la propagation d’incisions dans un système montagne-piémont. Ainsi, les incisions
autogéniques permanentes sont issues d’une augmentation de pente à l’apex
du piémont qui a lieu lorsque le volume d’accommodation des sédiments dans le
piémont est limité et lorsque le seuil de transport n’est pas négligable. Ces incisions
se développent depuis l’apex du piémont vers l’aval de celui-ci et également vers les
cimes de la montagne. Elles prennent naissance à l’endroit où la pente augmente
et où les flux d’eau sont les plus concentrés.
Ces résultats numériques sont renforcés par l’étude du système montagnepiémont de Las Tunas. En effet, l’analyse des données GPS a permis de déterminer que les incisions du piémont s’étaient développées de l’amont vers l’aval du
piémont. Ces incisions sont visibles à plus de 10 km à l’amont de la transition
montagne-piémont. Il est donc envisageable que des ondes d’érosion provenant
d’un point à l’aval de la montagne se soient aussi propagées vers l’amont. La réponse du bassin versant montagneux aux incisions peut être très rapide, elle a été
évaluée à moins de 20 ka dans le bassin versant de Las Tunas.
Le modèle numérique a également montré que l’amplitude et la durée de la
réponse érosive de la montagne à l’incision autogénique permanente sont de l’ordre
de grandeur de la réponse érosive propre au développement du réseau de drainage.
208
La propagation de l’onde d’incision dans la montagne et l’atteinte d’un nouvel
état permanent sont notamment beaucoup plus longues que dans le piémont. Ce
résultat confirme le fait que la part des phénomènes autogéniques dans l’évolution
des paysages ne peut être négligée.
A titre d’illustration, il a été montré dans le chapitre 6 que ce type d’incision pouvait être responsable de l’asymétrie d’une chaîne de montagne sans aucun changement des moteurs externes de l’érosion et du transport (climat, tectonique) mais
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par la seule présence de piémonts de longueurs différentes bordant la chaîne.
Facteurs influençant les interactions entre montagne et
piémont
L’approche numérique a permis d’évaluer les conditions théoriques nécessaires
à l’incision de tout un système montagne-piémont. Ces conditions sont :
– 1. Un seuil de transport (ou contrainte critique de cisaillement) non négligeable.
– 2. Une condition aux limites aval correspondant à une rivière transversale
capable d’évacuer les sédiments sortants et fixant le niveau de base.
En effet, le niveau de base du piémont étant fixé par la condition aux limites,
une augmentation légère des pentes de l’apex du piémont a lieu lorsque les
sédiments atteignent le bord aval du piémont et ne peuvent plus prograder. La
présence d’un seuil de transport non-négligeable dans les lois de transport et
d’incision implique l’incision du système à partir d’une faible variation des pentes.
L’étude des cas naturel a souligné le rôle prépondérant du climat dans le
contrôle des interactions montagne-piémont.
Premièrement, l’étude des taux d’érosion actuels au Chili a permis d’identifier le
climat moyen comme principal facteur contrôlant les flux de sédiments actuels sortant des bassins versants montagneux au Chili. Les fluctuations de ces flux jouent
un rôle non négligeable dans les interactions montagne-piémont car elles sont directement liées à la construction du piémont [Densmore et al., 2007]. Le contrôle
209
climatique des taux d’érosion actuels est complété par des seuils de couverture
végétale et de pente moyenne au sud du Chili.
Deuxièmement, le cas du système de Las Tunas en Argentine, incisé fortement
en 3 niveaux de terrasses se prolongeant du piémont dans la montagne, renforce
l’importance du rôle du climat dans l’évolution des paysages même si le système est
localisé dans une zone tectoniquement active. En effet, les incisions de Las Tunas
sont très certainement d’origine climatique. Les datations de ces terrasses grâce à
des analyses au 10 Be ont permis de déterminer que les deux plus récentes (T1 et T2)
correspondent au début de la dernière ère interglaciaire aux alentours de 20 ka. La
plus ancienne (T3) a au moins 1 M a et peut être d’origine climatique (changement
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majeur de variabilité au Pléistocène moyen). Entre ces deux dates, aucun marqueur
d’évènement passé n’est enregistré ni dans le paysage, ni dans la stratigraphie.
Les expériences numériques développées dans le chapitre 3 ont mis en évidence
que la réponse du système montagne-piémont à un changement climatique peut
être simple et rapide (résultats similaires à ceux de Whipple et Meade [2006] et
Allen et Densmore [2000]) ou complexe et longue lorsque tout le piémont est réorganisé. le mode de réponse dépend du couplage montagne-piémont et de l’intensité
de la perturbation. Ces résultats sont donc à mettre en parallèle avec la réponse
complexe du système de Las Tunas.
Le chapitre 6 a montré que si les incisions du système de Las Tunas sont bien
d’origine climatique, leur importance est contrôlée par la morphologie du bassin
versant montagneux. Ainsi, le bassin versant montagneux de Las Tunas possède la
plus grande aire drainée de la région au dessus de 4000 m, référence choisie pour
modéliser la ligne d’ELA régionale. Cette caractéristique lui confère une capacité
importante à accumuler de la glace durant les périodes glaciaires. C’est la fonte
des glaces durant les réchauffements climatiques interglaciaires qui implique une
brusque et intense augmentation des flux d’eau et l’incision du système.
Enfin, le cas naturel de Las Tunas a également été l’occasion de démontrer
que des surfaces anciennes, abandonnées et peu pentées telles que la surface T3
peuvent être affectées par une forte remobilisation de la nappe alluviale sur au
moins 2 m de profondeur. Ce résultat livre un nouveau point de vue sur l’évolution
des surfaces et les processus du domaine non-chenalisé.
210
Perspectives
Ces travaux de thèse ont permis de dégager des résultats caractérisant les interactions entre montagne et piémont ainsi que les variables pouvant les contrôler.
Afin d’améliorer ces travaux et d’aller plus loin dans l’étude des ces interactions, il
serait possible de se focaliser sur plusieurs thèmes :
– L’étude de l’impact des variations glaciaires/inter-glaciaires par le biais de
modèles numériques permettrait de mieux définir les mécanismes régissant
les périodes d’incision et de sédimentation dans le système. De plus, cette
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étude numérique permettrait de déterminer s’il existe des phénomènes de
seuil dans le volume de glace (i.e. la morphologie des bassins versants) ou la
durée de déglaciation influant sur l’intensité des incisions.
– Il serait également judicieux d’introduire des variations stochastiques dans
les forçages externes du modèle afin d’étudier l’impact de ces variations
stochastiques sur le développement des incisions autogéniques permanentes.
Cette étude permettrait en effet de configurer des expériences numériques
plus proches de la réalité. Elle permettrait également d’évaluer l’impact des
variations stochastiques sur les interactions montagne-piémont.
– De même une étude plus poussée des conséquences de l’érosion latérale (et
de l’érosion latérale versus incision) sur les interactions montagne-piémont
serait intéressante, notamment dans le but de déterminer des relations entre
largeur de rivière, les ajustements de pentes et l’intensité des incisions dans
le piémont par exemple.
– Une étude numérique se focalisant sur les dépôts dans le piémont serait
également interessante pour discuter des déphasages entre perturbations
(climatique, tectonique, autocyclique) et érosion/sédimentation du système
– Les modèles présentés dans cette thèse sont des modèles simplistes, négligeant certaines variables des cas naturels. Une grande approximation des
modèles présentés dans ces travaux est notamment de négliger la subsidence
dans le piémont. Il serait donc primordial de la prendre en compte puisqu’elle
influe fortement sur le niveau de base de la montagne et la pente du piémont.
La subsidence joue en effet un rôle prépondérant sur l’altitude maximale du
piémont et donc sur le soulèvement apparent de la montagne qui contrôle son
211
temps de réponse (c.f. chapitre 2).
– Le rôle de la végétation devrait également être l’objet d’une étude numérique.
En effet, la végétation joue d’une part sur les coefficients de transport
des sédiments, d’autre part sur le facteur d’érosion latérale. Il serait donc
intéressant de prêter attention à cette variable, d’un point de vue numérique,
d’autant plus que des phénomènes de seuil de couverture végétale dans le
contrôle de l’érosion ont été révélés par l’étude des taux d’érosion actuels au
Chili.
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– D’un point de vue méthodologique, il serait également intéressant de pouvoir
comparer les taux d’érosion à court terme au Chili avec des taux d’érosion à
long terme déterminés par exemple par des datations au
10 Be
de sables ou
débris grossiers dans les rivières. Cette étude est en cours au LMTG et des
résultats sont attendus dans l’année.
– Dans l’étude du système de Las Tunas, il serait intéressant de pouvoir effectuer des profils en profondeur de la concentration en 10 Be sur plusieurs points
d’une terrasse. Ces données permettraient de caractériser plus précisément
les phénomènes de remobilisation de nappe alluviale sur des surfaces peu
pentées mais bombées. Cette étude pourrait livrer d’intéressantes pistes sur
la caractérisation et la quantification des transferts de matière en milieu non
chenalisé et la relation entre altération et transport. Elle pourrait également
être appuyée sur la modélisation numérique prenant en compte des variables
telles que la taille des galets, la variabilité du climat, la cohésion des sols etc....
– Enfin, il serait également judicieux de pouvoir étudier d’autres systèmes
montagne-piémont aux alentours de Las Tunas, à des échelles différentes,
pour compléter cette étude et la replacer dans un contexte régional. Il serait
d’autant plus intéressant de pouvoir étudier des systèmes de l’autre côté de
la Cordillère, au Chili ou au niveau de l’Altiplano bolivien afin d’apporter des
éléments de comparaison aux deux versants des Andes.
212
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213
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.
236
BIBLIOGRAPHIE
Liste des tables et figures
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Tables
2.1 List of experimental runs and their parameters. τc is the critical shear
stress, Kbr , Kall , m, n and p are physical parameters developed in transport Eqs. 1-5. in experiments 18d-22d, m, n, and p are differents in the
bedrock incision rate I (Eqs. 5) and in the transport capacity qt (Eq. 3).
Lf ∗ is the normalized fan length. Foreland boundary condition can be
either a transversal river or an arid endhoreic basin. . . . . . . . . . . . 46
2.2 Characteristic mountain response times. T s is the steady state time and
T co is the connectivity time. To compare experiments with different τc
value, T s∗ (respectively T co∗) is normalized by the ratio : T s ∗ (Lf ) =
T s(Lf )/T s(Lf = 0).
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.1 Paramètres des simulations, la taille des piémonts et montagnes est
donnée en (kmXkm). Dans ces simulations, ∆x = 200 m.
. . . . . . . . 79
4.1 Locations of gauging stations. Values correspond to the whole catchment
above a gauge station. Relative values for nested sub-catchments are
given in Table 3.An asterisk (*) indicates the 32 selected stations in the
mountains (see text). Lat., Long., Elev. correspond, respectively, to the
latitude, longitude and elevation of the hydrological station.
. . . . . . 99
4.2 Basic data of each gauging station. Cv : water discharge (or equivalently
runoff) variability indice (defined in Data and methods part), MES : suspended sediment concentration.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
4.3 Basic data of nested sub-catchments. The fourth column gives the catchment combination to obtain these values from Table 2. . . . . . . . . . . 102
237
4.4
Pearson Correlation Matrix for log values of studied parameters given
in Table 1. A- 59 catchments representing the whole database excluding nested sub-catchments with negative SSY. B- The 32 mountainous
catchments (cf Tables 1-3). Correlation coefficients greater than 0.21 for
A and 0.29 for B are significant at 90% according to the Bravais-Pearson
Table of critical values (see also r2 and p on Fig. 3). . . . . . . . . . . . . 107
5.1 Les différentes unités litho-stratigraphiques du bassin de Tunuyàn
d’après Polanski [1963]. Les épaisseurs ont été déterminées grâce aux
données (REPSOL-YPF) d’un puits d’extraction, situé au nord de l’anticlinal Perral et à des observations de terrain [Garcìa, 2004]. Les âges
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proviennent de la synthèse bibliographique de Garcìa [2004]. . . . . . . 122
5.2 Nature et lcoalisation des échantillons traités. Le taux de production à
la surface P0 et le coefficient de shielding ont été calculés avec le logiciel
Cronus (http ://hess.ess.washington.edu/), Balco et al. [2008]. . . . . . 157
5.3
Age de c1 du profil T2 en fonction des hypothèses sur C0 et ǫ . . . . . . 165
5.4 Ages des sédiments et topographies et taux d’érosion moyens déterminés dans cette étude
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
6.1 Aires drainées et proportion de chaque bassin versant située au dessus
de la ligne d’ELA définie à 4000 m. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
238
Figures
1.1 Différents types de paysages. De gauche à droite et de haut en bas : Les
Grands Moulins, (Isère, France) dont l’érosion est dominée par des détachements et chutes de blocs. Un anticlinal dans le Parc national Torres
del Paine, (Patagonie, Chili) dont l’érosion est dominée par des processus non chenalisés de type diffusion. Les dunes de Huacachina (Sud du
Pérou) érodées par des processus éolien et gravitaire. Un conglomérat de
la vallée de la Luna (San Pedro de Atacama, Chili) sculpté par le vent.
Erosion glaciaire à Huaraz (Nord du Pérou). Piémont alluvial de Las Tu-
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nas (Tupungato, Argentine) incisé par le rio las Tunas. Photographies E.
Pépin (2006 à 2009) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9
1.2 Rio Urubamba au Pérou. La couleur café des eaux atteste de la grande
charge de sédiments en suspension transportée par cette rivière de montagne en période des pluies. Sur la rive, des galets forment le lit mineur
de la rivière. Leur transport vers l’aval est plus lent. Photographie J.
Boucharel (2006) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3 Glissement de terrain à Cecil Lake (Canada Britanique) : Photographie
Réjean Couture (2001) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4 Diagrammes pente-aire drainée : A. Division du diagramme en fonction
des différentes zones chenalisées ou non du bassin versant selon Montgomery et Foufoula-Georgiou [1993]. B. Exemple d’application sur un
des bassins versants du Silwalik (Nepal) par Lague et Davy [2003].
239
. . 13
1.5 Les différentes échelles de temps régissant l’évolution d’un paysage
composé d’une chaine de montagne et d’un piémont, figure de Allen
[2006]. τ1 : temps de relaxation jusqu’à l’atteinte d’un nouvel équilibre
de l’érosion dans la montagne et de l’aggradation dans le piémont depuis un changement de vitesse de surrection de la faille normale. τ2 :
temps de réponse pour le développement de nouveaux profils à l’équilibre dans les rivières à substratum rocheux après une chute du niveau
de base à l’exutoire. τ3 : Echelle de temps nécessaire pour atteindre un
relief uniforme à partir d’un déplacement horizontal d’un segment de
faille. τ4 : temps de réponse d’un système alluvial recevant des flux de
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sédiments depuis la région montagneuse. τ5 : Temps de réponse de la
propagation d’un point d’inflexion dû à un changement eustatique. τ6 :
échelle de temps de la formation d’un lobe alluvial par avulsion et
resédimentation.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.6 La valeur moyenne des taux d’érosion peut dépendre de leur intégration
dans le temps. Figure de Kirchner et al. [2001]. . . . . . . . . . . . . . . 15
1.7 Représentation schématique d’un paysage constitué d’une montagne et
d’un piémont avec les différents moteurs de transfert de matière. Figure
modifiée d’après Allen [2006]; Carretier et Lucazeau [2005]
. . . . . . . 17
1.8 Corrélations entre topographie et taux d’érosion. A. Les taux d’érosion
long terme dans les montagnes Olympic (U.S.) sont corrélés avec la
pente moyenne. B. Corrélations entre le relief local et les taux d’érosion
des principales zones tectoniquement actives dans le monde. Figure de
Montgomery et Brandon [2002].
1.9
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Corrélation entre taux d’érosion et quantité de végétation. Figure de
Vanacker et al. [2007]. Un seuil de couverture végétale semble contrôler
l’érosion moyenne des versants. Au dessous de ce seuil, l’érosion des
versants augmente de manière exponentielle.
. . . . . . . . . . . . . . . 20
1.10 Diagramme explicitant les relations entre la granulométrie, la vitesse de
flux d’eau et l’érosion, le transport et la sédimentation des grains dans
une rivière d’après Hjulström [1935]
240
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.11 Développement de cônes alluviaux le long d’un front montagneux. A.
Naissance de petits cônes à la base du front en surrection récente. B. Le
cône (1) a été disséqué par les flux provenant de la montagne qui se sont
déposés plus loin pour former un autre cône (2). Le cône (1) abandonné
peut être lui-même disséqué. Les sédiments transportés peuvent former
un nouveau cône en aval (3). C. L’avulsion du drain principal a engendré
l’abandon du système de cônes (1) et (2) et la création d’un nouveau
cône (4). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.12 Nomenclature et organisation des terrasses alluviales, figure d’après
Burbank et Anderson [2001]. A. Les quatre premiers schémas illustrent
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
les différents types de terrasses. Le dernier schéma est un exemple
d’organisation de terrasses alluviales. Le cadre à droite présente les
événements passés qui ont conduit à l’agencement actuel. . . . . . . . . 29
1.13 Exemple d’évolution d’un cône alluvial soumis à des conditions (flux
d’entrée, chute du niveau de base) constantes. L’étude expérimentale
provient de Muto et Steel [2004]. Le cône est en aggradation des instants
A à C puis une incision forte à lieu (D). Cette dernière est suivie d’une
dynamique importante dans le cône induisant la création de plusieurs
systèmes de terrasses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.14 L’Aire des cônes alluviaux est une fonction de l’aire des bassins versants. Les carrés représentent les cônes alluviaux de mars, les autres
symboles correspondent à des cônes alluviaux terrestres [Dade et Verdeyen, 2007]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1.15 Vitesse de dénudation et élévation d’une chaine de montagne dans les
cas où : A. La chaine de montagne ne possède pas de piémont et B. Un
piémont est ajouté au pied de la chaine. Ces résultats sont issus des
expériences analogiques de Babault et al. [2005]. La comparaison des
deux graphes montre que d’une part le régime permanent est atteint
plus tard dans la montagne avec piémont et d’autre part son altitude
moyenne est plus élevée (doublée dans cette expérience) par rapport à
la montagne sans piémont. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
241
1.16 Les perturbations de soulèvement ou de pluviométrie qui ont lieu dans
le bassin versant montagneux influent directement sur la pente du cône
alluvial alimenté par ce bassin versant. Les graphiques proviennent de
Densmore et al. [2007]. Ces derniers ont utilisé un modèle numérique. A
gauche le flux de sédiments sortant du bassin versant montagneux est
modifié par la perturbation appliquée. A droite la pente du cône alluvial
est directement influencée par ces modifications.
2.1
. . . . . . . . . . . . . 34
Natural examples of fan-mountain incisions. Photos from Google Earth
2010. (A). Mendoza River fans (Argentina : 32o 49′ 50′′ S ; 69o 43′ 20′′ O). (B)
San Juan River fan (Argentina) referred to as Fan 22 by Milana and
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Ruzycki [1999]. (C) Panamint Valley fans (California) studied by Blair
[1999a,b,c] and Dorn [1996]
2.2
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
The experimental grid consists of a mountain section subjected to
constant uplift and precipitation and of an initially horizontal foreland
section. Boundary conditions are : on the northern edge (1) "divide condition" : neither water nor sediments could exit ; on the eastern and western edges (2) "periodic conditions" ; on the southern edge (3) "arid endhoreic basin" : sediments cannot exit, water evaporates or infiltrates,
altitude is free or "transversal river" : altitude fixed, sediments and water can exit. Figures A-D show different stages of experiment 15c (Table
2.1). Topography contour lines are in black (every 200 m), fan depositional limit lines are in dashed and color gradient represents the water
flux. It ranges between maximum and minimum water flux values of the
model grid. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.3 Representation of six experimental time steps after fans have reached
the foreland limit. Boundary conditions are a transversal river (A, B, C,
D and E) or an endhoreic basin (F). (A) Experiment 7b (τc = 10, Lp =
0.5) ; entrenchment occurs before the mountain has been connected. (B)
Experiment 2a (τc = 0, Lp = 0.5) ; entrenchment does not occur ; transport
remains unchannelized. (C) Experiment 19d (τc = 0, Lp = 0.5 and qt in
Eq. (3) is more than linear in slope and water flux) ; without a significant
τc , entrenchment does not occur even if n > 1 and m > 1, (D) Experiment
9b (τc = 10, Lp = 1) ; entrenchment occurs after mountain connectivity. (E)
Experiment 16c (τc = 15, Lp = 1) ; slopes are greater than case D because
of a greater τc value. (F) Experiment 10b (τc = 10, Lp = 1) ; entrenchment
does not occur. See parameters in Table 2.1. . . . . . . . . . . . . . . . . 47
242
2.4 Mean relief along the x axis for experiments 9b and 10b at different time
steps. The mountain-fan boundary is located at x = 8 km. Dashed lines
represents mean relief before fans reach the foreland limit. At this stage,
curves are superposed for both experiments. Experiment 9b (transversal river B.C.) : after reaching boundary, fans undergo entrenchment.
Entrenchment is strongly marked on the curve at the foreland apex.
Note the increase in slope in the foreland (curved red arrow). Experiment
10b (arid endhoreic basin B.C.) : after reaching the foreland limit, foreland baselevel and mountain and fan altitudes keep growing without
entrenchment. Blue arrows show the constant rise of the system. . . . . 48
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
2.5 Entrenchment chronology for experiment 16c. Figure G illustrates the
mean elevation change along the x axis at different times. Figures A,B,C
and E-F correspond to the times in Fig. G. Aggradation corresponds to
a positive elevation change whereas erosion corresponds to a negative
elevation change. Mountain-fan boundary is located at x = 8 km. Time
(A) : before reaching the boundary, fans are aggrading. Time (B) fans
have reached the foreland boundary and entrenchment occurs in the
fan apex. Times (C) and (D) : entrenchment is the greatest at the fanmountain boundary ; the alluvial apron is broadly eroding. Times (EF) : entrenchment is permanent and the mountain-fan system reaches a
steady state. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.6
Mean erosion rate in mountain section (E) versus relative Uplift rate
(U r) for experiment 9b. Dynamic equilibrium is reached when E = U r
[Babault et al., 2005]. Steady state for this experiment is reached when
E = U (= 1 mm y −1 ). In our study, dynamic equilibrium is reached when
τc > 0 and Lf ∗ > 0.62. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.7
Characteristic times. White squares are τc = 15 Pa (experiments c,
Table 2.1) ; gray circles are τc = 10 Pa (experiments b) ; white triangles are τc = 0 Pa (experiments a), gray diamonds are τc = 0 with
a transport law (Eq. (3)) non linear in slope (experiments d). (A) T s∗
is the time necessary to reach a steady state ; it is normalized as :
T s(Lf )∗ = T s(Lf )/T s(Lf = 0) . (B) T co∗ is the time of mountain connectivity normalized as : T co(Lf )∗ = T co(Lf )/T co(Lf = 0). For Lf ∗ > 0, 62,
T co is 1.4 times greater than T co(Lf = 0). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
243
2.8
The state of drainage network growth at 0.5 My for 3 experiments subjected to different uplift rates. Experiment 5b-0.5 is submitted to the
weakest uplift rate (0.5 mm y−1 ) and its drainage network is the least
developed. Experiment 5b-2 is submitted to the strongest uplift rate (2
mm y−1 ) and the mountain is totally connected. This figure illustrates
that U controls T co. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.9 Mean erosion rate versus time for the mountain section. (A) represents
experiments with small forelands (Lf ∗ < 0.62). In this case, both drainage network development and fan dynamics control the erosional signal of the mountain. (B) represents experiments with large forelands
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(Lf ∗ > 0.62). Only fan dynamics control the erosional signal of the mountain. In both graphs, the curve for a case without a foreland is given as
reference. i, j, j ′ , k, k ′ , and l represent the characteristic states of the
system
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.10 Illustration of the flow narrowing process in the model on the scale
of several cells. As the dark grey cell erodes, water can no longer flow
towards the diagonal cell, which is abandoned. Erosion increases in the
receiving cell because it receives more water than previously, and thus
the cycle continues.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.1 Evolution d’un piémont unique à partir d’une topographie plane. Les flux
d’eau et de sédiments constants sont imposés sur deux mailles à l’apex
du piémont. Les cas A à H illustrent l’évolution temporelle du piémont.
La figure de gauche de chaque cas représente les flux de sédiments et la
figure de droite les flux d’eau. Les lignes noires marquent la topographie
tous les 100 m. Noter les avulsions et la dynamique sédimentaire importantes avant le régime permanent (fig. H). Noter aussi que les conditions
aux limites Est et Ouest sont cycliques
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.2 Représentation en 3 dimensions de l’état permanent (fig. 3.1-H) de l’expérience du piémont unique. Noter les terrasses alluviales le long des
berges de la rivière ainsi que le paleochenal préservé car aucune pluie
n’est appliquée sur la grille à l’apex du piémont.
244
. . . . . . . . . . . . . 61
3.3 Evolution temporelle de la variation de la topographie moyenne (δz) dans
le piémont seul. Lorsque la variation moyenne par unité de temps est
positive, les sédiments sont déposés dans le piémont. Lorsqu’elle est
négative, les sédiments sont transportés à l’extérieur du piémont, celuici est érodé. CL représente l’arrivée des sédiments à la condition aux
limites sud. Les lettres A-H se réfèrent aux instants illustrés dans la fig.
3.1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.4 Schéma conceptuel illustrant la prise en compte de l’érosion latérale
dans le modèle CIDRE. Le flux de sédiments QS provenant d’un pixel
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
(gris foncé) vers les pixels voisins avals est représenté par les flèches
noires. Le flux de sédiments issu de l’érosion latérale QSL (flèches
rouges) est défini sur les pixels d’altitude supérieure adjacents au pixel
gris foncé. Son intensité est proportionnelle à l’intensité du flux QS (Figure S. Carretier) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
3.5 Comparaison de l’évolution de la variation de topographie moyenne (δz)
dans le piémont seul pour des expériences avec et sans coefficient d’érosion latérale. L’expérience avec prise en compte de l’érosion latérale
(courbe rouge) est caractérisée par des oscillations à haute fréquence révélant une dynamique sédimentaire plus intense et plus rapide. Après
l’atteinte de la limite sud, l’aggradation dans le piémont diminue fortement mais le système ne connait pas d’état d’équilibre uniforme et
constant comme dans le cas sans érosion latérale (courbe noire). . . . . 65
3.6 Evolution de l’érosion moyenne dans la montagne pour l’expérience 7b
de l’article présenté dans le chapitre précédent (courbe noire) : Kall =
1, 5e−5 , m = 0, 6, n = 0, 7, p = 1, 5 et τc = 10P a et Lf ∗ = 0, 5 et pour
la même expérience dont la topographie initiale n’est pas une surface
plane mais la topographie d’un régime permanent atténuée au millième
(courbe rouge). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.7 La taille du maillage influence légèrement la forme du réseau de drainage dans la montagne mais surtout la largeur des incisions dans le
piémont. Les temps indiqués sur les deux figures représentent les temps
pour lesquels les incisions sont en place dans tout le piémont. Dans le
cas d’un maillage plus fin, le temps de réponse du système est plus
long. Ce résultat est illustré sur la figure 3.8. . . . . . . . . . . . . . . . . 68
245
3.8 Evolution de la réponse érosive de la montagne pour deux expériences
ayant des paramètres identiques : Kall = 1, 5e−5 , m = 0, 6, n = 0, 7,
p = 1, 5 et τc = 10P a, P = 0, 5m an−1 et U = 1mm an−1 . Dans le cas
du maillage le plus fin, le temps de réponse de la montagne est plus
long. La flèche verte indique le décalage des réponse érosives dans le
temps. Les oscillations de la courbe noire (maillage fin) sont difficilement
interprétables d’un point de vue physique, elles sont essentiellement
d’origine numérique car réduire le maillage rend le modèle moins stable. 69
3.9 Vitesse d’érosion dans la partie montagneuse de systèmes montagne-
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piémont à l’origine à l’équilibre, dont l’intensité de soulèvement dans la
montagne est changée (U0 = 1 mm an−1 ). La courbe verte représente le
cas où le soulèvement est doublé, la courbe bleue le cas où le soulèvement est réduit de moitié. Remarque : Ces vitesses restent largement
supérieures aux vitesses d’érosion moyennes estimées dans le système
de Las Tunas (voir Chapitre 5) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
3.10 Vitesse d’érosion moyenne dans la partie montagneuse du système
montagne piémont lorsque le système à l’état stationnaire est soumis
à une nouvelle pluviométrie. La pluviométrie passe d’une valeur initiale
P0 = 0.5 m an−1 à des valeurs uniformes de pluies de 0.4 m an−1 (courbe
vert clair), 0.2 m an−1 (courbe vert foncé) et 0.7 m an−1 (courbe bleue).
Une expérience où la valeur moyenne des pluies reste inchangée mais la
variabilité annuelle augmentée est également présentée (courbe rouge).
Dans cette expérience, il pleut seulement 70 % du temps. La courbe grise
représente l’évolution du système initial (expérience 9b) depuis une surface plane jusqu’à l’équilibre dynamique relatif au régime permanent.
Les lettres A-F se réfèrent aux cartes topographiques de la figure 3.11.
73
3.11 Evolution de la topographie au cours du temps (de A à F) d’un système montagne-piémont initialement à l’équilibre et dont la pluviométrie moyenne, appliquée sur la montagne, passe au temps t = 0 de 0.5
mm an−1 à 0.2 mm an−1 . Les vignettes de gauche représentent les flux
solides, les vignettes de droite les flux d’eau, les lignes noires la topographie tous les 100 m. Cette évolution est typique des systèmes montagnepiémont soumis à une pluviométrie inférieure à un certain seuil au dessous duquel les incisions permanentes ne peuvent être conservées.
246
. . 75
3.12 Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaîne
de montagne sans piémont (expérience 2piem0, cf table 3.1). Le profil
noir représente le profil du régime permanent. La carte topographique
de droite correspond au profil orange. Les flèches verticales grises et U
représentent le soulèvement constant appliqué sur la montagne. La ligne
de partage des eaux (LPE) est située sur l’axe central de la montagne.
La chaîne de montagne est donc symétrique. . . . . . . . . . . . . . . . . 78
3.13 Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaine de
montagne avec deux piémonts de même taille (expérience 2piem1, cf
table 3.1). Le profil noir représente le profil du régime permanent. La
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
carte topographique de droite correspond au profil bleu. Les flèches verticales grises et U représentent le soulèvement constant appliqué sur la
montagne. La ligne de partage des eaux est située quasiment sur l’axe
central de la montagne. Le petit décalage vers la gauche provient de
l’agencement des captures dans chaque piémont. Les captures des incisions du piémont de droite ont été plus importantes (2 incisions à droite
et 3 à gauche pour la même aire drainée) et ont engendré une onde
érosive un peu plus importante dans la partie droite de la montagne
que dans la partie gauche. La chaîne de montagne est donc quasiment
symétrique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
3.14 Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaîne
de montagne avec deux piémonts identiques depuis un état d’équilibre
avec une pluviométrie constante sur la montagne. A l’instant initial un
gradient de pluviométrie est appliqué à la partie montagneuse (expérience 2piem2, cf table 3.1). La carte topographique de droite correspond
au profil bleu. La flèche rouge indique la migration vers la droite (versant de plus faibles pluies) de la ligne de partage des eaux (LPE) par
rapport à l’axe central de la montagne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
247
3.15 Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaine
de montagne avec deux piémonts identiques depuis un état d’équilibre
et dont la moitié ouest de la montagne est soumise à un soulèvement
double (2 mm an−1 ) à partir de l’instant t = 0. (expérience 2piem3, cf
table 3.1). Le profil noir représente le profil du régime permanent. La
carte topographique de droite correspond au profil noir. La flèche rouge
indique la migration vers la gauche (versant de plus fort soulèvement)
de la ligne de partage des eaux (LPE) par rapport à l’axe central de la
montagne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3.16 Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaîne de
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
montagne avec deux piémonts de tailles différentes (expérience 2piem4,
cf table 3.1). Le profil noir représente le profil du régime permanent.
La carte topographique de droite correspond au profil jaune. La flèche
rouge indique la migration vers la gauche par rapport à l’axe central
de la montagne de la ligne de partage des eaux (LPE). L’incision du
petit piémont à droite a lieu avant celle du grand piémont à gauche
(profil jaune et schéma de droite). Cette première incision crée une onde
d’érosion dans la partie droite de la montagne qui engendre l’asymétrie. 84
3.17 Evolution du profil topographique moyen (selon l’axe x) d’une chaîne
de montagne avec deux piémonts dont les conditions aux limites sont
différentes (expérience 2piem5, cf table 3.1). La carte topographique de
droite correspond au profil bleu. Le piémont de gauche possède une
condition aux limites de type rivière transversale, le piémont de droite
possède une condition aux limites de type bassin endoréique. Le profil
noir représente le régime permanent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
3.18 Evolution temporelle d’une expérience dont la limite aval est composée
d’un mur type pli d’avant pays (endoréisme dû au pli) et d’une condition aux limites de type rivière transversale. L’expérience est similaire
à l’expérience 7b de l’article précédent (voir table 1 de ce même article
pour les valeur des paramètres physiques) à laquelle un mur topographique à été ajouté sur les 3/4 de la limite avale. Les cartes de gauche
présentent les flux de sédiments, les cartes droite les flux d’eau. Les
ligne noires indiquent la topographie tous les 100 m. . . . . . . . . . . . 88
248
4.1 Location of studied catchments. Mean annual runoff and water discharge seasonal regime. Negative values are found in some nested
sub-catchments where water loss is taking place. Catchment numbers
as in Table 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
4.2 Mean annual SSY and suspended sediment flux seasonal regimes. Negative values are found in sub-catchments where sedimentation takes
place. For nested sub-catchments SSY are calculated using upstream
gauge stations and the combination rule in Table 2 . . . . . . . . . . . . 104
4.3 Correlation between SSY, and drainage area (A), runoff (B), mean slope
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
(C), vegetation cover (D), daily variability index (E) and monthly variability index (F). Gray circles and gray regression lines correspond to the
whole data set excluding the sub-catchments with negative SSY values.
Black circles represent the 32 mountainous catchments selected between 27˚ S and 40˚ S (see text and Table 1). Black regression lines apply
only to these 32 selected basins. Solid regression lines indicate significant linear relationships, whereas dashed lines are not significant (based on small r2 and p > 0.05). Note logarithm axis. . . . . . . . . . . . . 106
4.4
Analysis of latitudinal distribution of SSY, vegetation cover, mean annual runoff, seismicity, mean topography and glacier cover for the 32
mountainous catchments of the Principal Cordillera between 27˚ S and
40˚ S. In the earthquakes diagram, each point corresponds to an earthquake that occurred in the area of the studied catchments. . . . . . . . . 108
4.5 SSY versus vegetation cover (A) and mean slope (B). SSY values are almost constant and small for catchments with a vegetation cover above
8 % or a mean slope below 40 %. C : Considering the other catchments,
SSY correlates almost linearly with mean runoff and this correlation explained 67% of the SSY variance.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
5.1 Cadre régional des unités structurales de la zone d’étude. D’après
Giambiagi et al. [2001, 2003]. Les Sierras Pampeanas n’apparaissent
pas car elles sont situées plus au nord du cadre de cette figure. . . . . . 116
5.2 Localisation des principales failles et axes de plis sur MNT. D’après Polanski [1963]; Cristallini et al. [2000]; Giambiagi et al. [2001, 2003]. . . 118
249
5.3 Coupe structurale schématique selon l’axe XX’ de la fig. 5.1. D’après
Cristallini et al. [2000]; Giambiagi et al. [2003]. Les pointillés représentent une interprétation de la géométrie des failles. . . . . . . . . . . . 119
5.4 Série de cartes schématiques interprétatives résumant l’évolution des
Andes entre 33˚S et 34˚S modifiée d’après Giambiagi et al. [2003]
. . . 120
5.5 Carte indiquant les positions des marqueurs géomorphologiques de
la surrection de l’ensemble la Ventana/Viscacheras. Ces marqueurs
peuvent être des paléochenaux du rio Tunuyàn ainsi que des terrasses
(profil EE’). Les profils topographiques AA’ à GG’ sont représentés sur la
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
figure 5.6. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
5.6 Profils topographiques de l’ensemble la Ventana/Viscacheras. Leur localisation est indiquée sur la fig. 5.5. Noter la meseta del Guadal (profil
BB’), les terrasses sur les berges actuelles du rio Tunuyàn (profil EE’) et
la section transversale du paléochenal du rio Tunuyàn (profil GG’). Ce
dernier profil présente une terrasse de part et d’autre du paléochenal
basculée vers le nord (pointillés gris) suite à l’évolution de l’anticlinal.
. 126
5.7 Localisation (lignes jaunes) des relevés effectués avec les GPS différentiels dans le piémont de Las Tunas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
5.8 Géomorphologie générale du système montagne-piémont de Las Tunas. 130
5.9 Mesetas limitant le piémont de Las Tunas au sud. (Photographie E.Pepin
2008). Ces mesetas sont soulevées en éventail de l’ouest vers l’est. Les
mesetas les plus hautes sont donc les plus pentées car les plus basculées.131
5.10 Piémont de Las Tunas. Photographie (E. Pepin 2008) prise du milieu du
piémont vers l’apex. Les trois niveaux T1, T2 et T3 sont visibles. Les
arbres et maisons dans le fond de la terrasse T1 servent d’échelle. . . . 132
5.11 Interprétation géomorphologique du piémont de Las Tunas. Les profils
numérotés de 1 à 9 sont présentés dans la fig. 5.13. Le piémont comprend deux phases de sédimentation majeures : Mesones et Las Tunas
ainsi que des périodes de dissection. Le dépôt de Las Tunas, formant à
l’origine le niveau T2 a été incisé pour former le niveau T1. . . . . . . . . 133
5.12 La surface T3 et l’éventuelle faille qui la borde dans le prolongement
des failles de transition montagne-piémont au nord. La faille n’est pas
visible sur le terrain. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
250
5.13 Profils transversaux des terrasses du piémont de Las Tunas. Les terrasses sont bien marquées à l’apex du piémont. la surface T2 possède
une morphologie de cône alluvial dès le profil 3. . . . . . . . . . . . . . . 135
5.14 Série sédimentaire de la terrasse T1. A droite, photographie prise de
l’autre berge (berge nord) du rio Las Tunas. A gauche, photographie
prise depuis la même berge (berge sud) avec l’échantillonnage de galets
à plus de 3 m de profondeur de la surface. Noter que les échelles ne
sont pas les mêmes sur les deux photographies (E. Pepin 2008).
. . . . 136
5.15 Série sédimentaire de la terrasse T2. La photographie (M. Farias 2008)
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
est prise de la berge nord du rio Las Tunas vers cette même berge. Noter
la terrasse T3 visible au fond à droite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
5.16 Scénarios de l’organisation des trois terrasses du piémont selon une
coupe transverse N-S. Dans les deux scénarios, T1 et T2 sont des terrasses étagées. Dans la série sédimentaire de Las Tunas apparait un
tuf. A. Les terrasses T1 et T2 sont emboitées dans T3. B. T1, T2 et T3
sont étagées. Les lignes pointillées sont suposées. . . . . . . . . . . . . . 139
5.17 Les niveaux de terrasses bordant le cours d’eau de Santa Clara. Photographie (E. Pepin, 2008), prise depuis l’apex du piémont de Las Tunas
(voir la localisation a sur la fig. 5.18.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
5.18 Localisation des terrasses dans les bassins versants de Santa Clara
et Las Tunas sur fond de photographies aériennes (année : 1966). Les
profils MNT relevés en pointillés blancs sont présentés dans les fig. 5.22
et 5.24. Les éventails a, b et c localisent les lieux où ont été prises les
photographies des figures 5.17, 5.19 et 5.20. . . . . . . . . . . . . . . . . 142
5.19 Exemple de terrasses alluviales dans le bassin versant de Santa Clara
construites avec un remplissage de la formation Las Tunas (Photographie E.Pepin 2009). Voir la localisation indiquée par c sur la figure 5.18
143
5.20 Terrasses alluviales et d’abrasion repérées le long du rio Santa Clara
(Photographie E.Pepin 2009). Voir la localisation indiquée par b sur la
figure 5.18. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
5.21 Position des différents profils topographiques effectués dans le piémont.
Le profil aval de T3 est obtenu à partir du modèle GDEM, les autres
profils à partir des relevés des GPS différentiels. . . . . . . . . . . . . . . 144
251
5.22 Profils longitudinaux du système montagne-piémont de Las Tunas. Noter l’exagération verticale. Les profils de la montagne, de T0, du pli Jaboncillo et de T3 (sauf Apex) proviennent du modèle GDEM. Les autres
relevés proviennent des GPS différentiels. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
5.23 Représentation Schématique de propagation d’incisions (flèches vers le
bas) dans un piémont. (A) Les incisions ont lieu à l’apex du piémont et
se propagent vers l’aval. Les terrasses formées sont convergentes vers
l’aval. (B) Les incisions ont lieu à l’aval du piémont et se propagent vers
le haut. Les terrasses formées sont convergentes vers l’amont.
. . . . . 145
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
5.24 Incision par rapport au niveau actuel de la rivière des terrasses du piémont Las Tunas et du bassin versant montagneux de Santa Clara. L’origine des ordonnées est le lit actuel de la rivière (T0). . . . . . . . . . . . . 146
5.25 Illustration
schématique
d’une
cascade
nucléaire
(http
:
//www.expeditions.udel.edu/antarctica08/blog − dec − 12 − 2008.html). . . . 149
5.26 Représentation schématique des différents facteurs influençant le taux
de production P . Les cosmonucélides A,B,C,D et E ont tous des taux de
production différents car ils sont impactés par des rayons cosmiques
d’intensité différente. l’intensité des rayons cosmiques dépend de l’altitude (cas A et D), de la profondeur x (cas A et B) du coefficient d’écrantage (shielding, cas C et D) de la latitude (cas E et D). . . . . . . . . . . . 151
5.27 Héritage des galets d’une surface : Exemple de deux galets voisins dans
une surface ayant une histoire antérieure bien différente. Chacun a déjà
accumulé des cosmonucléides avant leur arrivée au point d’échantillonnage : c’est leur héritage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
5.28 Concentration d’un cosmonucléide (ici le
10 Be)
versus temps. d’après
Siame et al. [2000]. Pour une concentration donnée, il est possible de
déterminer un temps minimum d’exposition et un taux d’érosion maximum. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
5.29 La méthode de mélange d’après Anderson et al. [1996]. Si plusieurs
échantillons sont collectés à une même profondeur, alors il est possible
d’obtenir une concentration moyenne caractérisant cette profondeur. Le
décalage à droite de la courbe concentration moyenne versus profondeur peut indiquer l’héritage moyen de la surface.
252
. . . . . . . . . . . . 154
5.30 Résumé schématique du protocole utilisé pour la préparation des échantillons. La majorité des échantillons de cette étude a été préparée à
l’Université du Chili puis au LMTG jusqu’au scellage des creusets avant
d’être envoyée au CEREGE pour les dernières étapes.
. . . . . . . . . . 156
5.31 Photographie du site d’échantillonnage de TU1 (photographie E.Pepin,
2008). TU1 (comme TU2) est un filon de quartz inséré dans une roche
métamorphique affleurantà la surface d’une terrasse d’abrasion. . . . . 158
5.32 Echantillonnage de T1 pour effectuer un profil en profondeur. Les lignes
pointillées oranges indiquent les profondeurs des échantillons traités (cf.
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
table 5.2. Le plus profond est à environ 1,7 m (photographie M. Farias,
2008). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
5.33 Profil de concentration en
10 Be
versus la profondeur de la terrasse T1.
Le profil rouge représente la courbe exponentielle qui modélise le mieux
les données (t = 29500 ans , ǫ = 0,035 mm an−1 et C0 = 25000 at g −1 an−1 ).160
5.34 Graphique du χ2 correspondant au profil de T1. Les χ2 les plus faibles
déterminent les couples (ǫ,t) les plus probables. . . . . . . . . . . . . . . 161
5.35 Echantillonnage de T2 pour effectuer un profil en profondeur. Les lignes
pointillées orange indiquent les profondeurs des échantillons de sables
traités (cf. table 5.2). Le point le plus profond est à 2,2 m (photographie
E. Pepin, 2008).
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
5.36 Profil des concentrations en
10 Be
versus profondeur de la terrasse T2.
Les données ne s’alignent pas sur un profil exponentiel mais sont représentatives de zones de mélange. Les deux couches de mélanges sont
notées c1 et c2 . Le profil pointillé rouge correspond au modèle exponentiel pour lequel seule la couche c2 est considérée, avec pour paramètres :
t = 2600 ans , ǫ = 0,1 mm an−1 et C0 = 200000 at g −1 an−1
. . . . . . . . 163
5.37 Résolution graphique de l’équation 5.8 pour la couche c2 de T2. Les solutions sont les valeurs de t0 lorsque l’ordonnée est nulle. Les différentes
courbes représentent les différentes valeurs de C0 et ǫ. t1 = 3000 ans
dans ces courbes. Ici on obtient donc 15 < t0 < 16 ka pour C0 = 2.105 atg −1
et 21 < t0 < 24 ka pour C0 = 1.8 105 at g −1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
5.38 Echantillonnage de T3 pour effectuer un profil en profondeur. Les lignes
pointillées orange indiquent les profondeurs des échantillons traités (cf.
table 5.2). Le plus profond est à 1,55 m (photographie R. Charrier, 2008). 167
253
5.39 Profil de concentration en
10 Be
versus profondeur de la terrasse T3.
Comme pour la terrasse T2, le profil n’a pas une forme exponentielle
mais s’organise en deux couches de mélange c1 T 3 et c2 T 3.
. . . . . . . 168
5.40 Résolution graphique de l’équation 5.8 pour la couche c2T 3 de T3. ǫ = 0
et C0 est négligeable. t1 = 720 000 ans. La solution de l’équation avec
ces paramètres est donnée par t0 lorsque l’ordonnée de la courbe est
nulle. Ici t0 = 1,22 M a. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
5.41 Echantillonnage de SPW1 sur une meseta. Noter la surface plane et en
fond d’autres mesetas plus élevées. L’échantillon SPW1 a été prélevé
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
sur un affleurement de roche métamorphique avec filon de quartz. Les
graviers de l’échantillon SPW2 ont été échantillonnés à quelques mètres
de SPW1 (photographie E. Pepin, 2009). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
5.42 Le Tuf 4 intercalé dans les séries sédimentaires de Las Tunas. (Photographie V. Garcia 2009). La localisation de TUF4 est indiquée sur les
figures 5.8 et 5.11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
5.43 Diagrammes d’analyses de TUF4. A. Plateaux de la première série, âge
plateau estimé à 0,48 +/− 0,2 M a. B. Plateaux de la deuxième série,
âge plateau estimé à 0,78 +/− 0,3 M a. C. diagramme de probabilité
des âges pour les deux séries combinées, l’âge isochrone combiné est
estimé à 0,57 +/− 0,2 M a. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
5.44 Le Tuf TU1 est situé dans le pli el Perral. l’affleurement mesure plusieurs
mètres de hauteur (photographie E. Pepin 2008). Voir figure 5.8 pour la
localisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
254
5.45 Interprétation schématique de la formation du piémont de Las Tunas. A
gauche, les profils en long du système montagne-piémont, l’abscisse 0
représente la transition montagne-piémont. Au centre la cartographie du
piémont ; à droite une coupe transversale de l’apex du piémont. Avant
0,8 M a le dépôt Mesones est en place dans le piémont et remonte certainement dans la montagne. Avant 0,6 M a, le piémont et la montagne
ont été incisés et il ne reste plus que la terrasse T3 comme relique du
dépôt ainsi que les dépôts surélevés par les deux anticlinaux Perral et
Jaboncillo. Le dépôt de Las Tunas se met ensuite en place, contenant le
tuf TUF4 à 0,6 M a. Ce dépôt remonte dans la montagne. Aux alentours
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
de 20 ka, le dépôt de Las Tunas est incisé en deux niveaux, T2 puis T1.
le rio prend alors sa position actuelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
5.46 Récapitulatif des différents résultats des études sur les paléoclimats de
la région et ses alentours. Les périodes de glaciations sont représentées
en bleu. Pour la région du piémont de Las Tunas, les périodes d’élaboration de surface de terrasse sont indiquées en vert, elles correspondent
au début de périodes interglaciaires. Les périodes de réchauffement en
orange. Les stades isotopiques (MIS) sont représentés à gauche. Les numéros paires représentent les stades glaciaires, les numéros impaires
les stades interglaciaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
5.47 Profils topographiques dans l’anticlinal Jaboncillo tracés à partir du modèle GDEM. L’amplitude moyenne des rides est de l’ordre de 40 m. . . . 181
5.48 Représentation schématique des oscillations possibles entre la montagne et le piémont au cours d’un cycle glaciaire par exemple. Le passage de T3 à T2 est donné comme exemple même si il ne se déroule pas
sur un cycle glaciaire. Le profil rouge peut représenter l’instant où T3
est en place. Les sédiments sont à un niveau haut dans la montagne
et dans le piémont. Pour passer à un niveau bas de sédiments (fin de
l’incision du dépôt T3, profil vert) le piémont peut s’inciser (profil jaune)
avant la montagne. Il est également possible que la montagne s’incise
avant le piémont (profil noir). Lorsque le système entier est incisé (profil vert), il peut re-sédimenter d’abord par le piémont (profil noir) ou par
la montagne (profil jaune) pour atteindre le profil caractéristique de T2
(profil rouge). la chronologie de ces différents stades constitue une onde
d’érosion-sédimentation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
255
5.49 L’équipe de choc ! de gauche à droite : S. Carretier, G. Hérail, E. Pepin,
R. Charrier, M. Farias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
6.1 Localisation des différents bassins versants adjacents au système Las
Tunas-Santa Clara. Le gradient de couleur donne une indication sur
les aires drainées. Celles-ci sont indiquées plus précisément dans la
table 6.1. Les exutoires des bassins versants sont définis par la limite
montagne-piémont.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
6.2 Photographie aérienne de la transition montagne-piémont du système
n2. Les niveaux de terrasses issues de l’incision du système sont repré-
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
sentés en rouge. Le système n2 est donc incisé, même si ses incisions
et l’étendue de son système de terrasses sont moins développées que le
système de Las Tunas. La faille représentée au sud est celle qui affecte
potentiellement T3 (voir fig. 5.12) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
6.3 Profils longitudinaux des drains principaux de Santa Clara et de Las
Tunas déterminés à partir du modèle numérique de terrain SRTM. Noter
les deux points d’inflexion majeurs sur chaque profil (A et B) à plus de
15 km de l’exutoire. Les fortes pentes au delà de 30 km de l’exutoire
correspondent aux pentes des têtes de bassin. . . . . . . . . . . . . . . . 193
6.4 Profils en long de tous les bassins versants voisins du système las
Tunas-Santa Clara déterminés à partir du SRTM. Les bassins versants
sont représentés dans la fig. 6.1. Noter l’exagération verticale qui rend
invisibles les points d’inflexion des deux profils Santa Clara et Las Tunas définis dans la figure 6.3. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
6.5 Diagrammes pente-aire drainée des bassins versants Las Tunas (haut)
et Santa Clara (bas) déterminés à partir du modèle numérique de terrain SRTM. Seules les valeurs moyennes de pentes pour chaque aire
drainée sont représentées. Les zones I, II, III et IV correspondent aux
zones déterminées par Ijjasz-Vasquez et Bras [1995]. . . . . . . . . . . . 196
6.6 Diagramme pente-aire drainée de tous les bassins versants voisins
du système Las Tunas-Santa Clara. La zone délimitée entre les deux
droites verticales pointillées est la plage d’aires drainées communes où
θ = 0, 2.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
256
6.7 Courbes hyspométriques de tous les bassins versants voisins du système las Tunas-Santa Clara déterminées à partir du SRTM. Les bassins
versants sont représentés dans la fig. 6.1. . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
6.8 Proportion des bassins versants au dessus de la ligne d’ELA. La zone
verte est comprise entre 3500 et 4000 m d’altitude, la zone bleue au
dessus de 4000 m. La ligne rose pointillée représente la frontière entre
Cordillère Frontale à droite et Cordillère Principale à gauche.
. . . . . . 202
6.9 Schéma conceptuel de l’influence de zones glaciaires sur les cycles
d’érosion-sédimentation d’un bassin versant. Dans les deux cas
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(gauche et droite), la zone grise représente une période glaciaire, la zone
blanche des périodes inter-glaciaires. Figure de Duhnforth et al. [2008]. 204
257
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258
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Annexe
259
Article : Carretier et al., JGR 2009
Cet article expose des relations entre la forme de la réponse érosive d’une montagne et les processus qui régissent l’érosion de cette dernière et le transport des
sédiments. Ces relations ont été obtenues par le biais de modélisations numériques
avec le modèle CIDRE. L’article propose donc également une description des lois et
paramètres régissant le modèle CIDRE.
Références : S. Carretier, B. Poisson, R. Vassallo, E. Pepin, and M. Farias, 2009.
Tectonic interpretation of transient stage erosion rates at different spatial scales in
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
an uplifting block. J. Geoph. Res. 114, F02003
260
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JOURNAL OF GEOPHYSICAL RESEARCH, VOL. 114, F02003, doi:10.1029/2008JF001080, 2009
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Article
Tectonic interpretation of transient stage erosion
rates at different spatial scales in an uplifting block
S. Carretier,1,2 B. Poisson,3 R. Vassallo,1,2,4 E. Pepin,1 and M. Farias5
Received 23 May 2008; revised 9 December 2008; accepted 14 January 2009; published 1 April 2009.
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[1] We explore the extent to which it is possible to convert erosion rate data into uplift
rate or erosion laws, using a landscape evolution model. Transient stages of topography
and erosion rates of a block uplifting at a constant rate are investigated at different
spatial scales, for a constant climate, and for various erosion laws and initial topographies.
We identify three main model types for the evolution of the mountain-scale mean erosion
rate: ‘‘linear’’-type, ‘‘sigmoid’’-type and ‘‘exponential’’-type. Linear-type models are
obtained for topographies without drainage system reorganization, in which river
incision rates never exceed the uplift rate and stepped river terraces converge upstream. In
sigmoid-type and exponential-type models (typically detachment-limited or transportlimited models with a significant transport threshold), drainage growth lasts a long time,
and correspond to more than linear transport laws in water discharge and slope. In
exponential-type models, the mean erosion rate passes through a maximum that is higher
than the rock uplift rate. This happens when the time taken to connect the drainage
network exceeds half the total response time to reach dynamic equilibrium. River incision
rates can be much greater than the uplift rate in both cases. In the exponential-type model,
river terraces converge downstream. Observations of a mountain in the Gobi-Altay
range in Mongolia support the exponential-type model. This suggests that the erosion of
this mountain is either detachment-limited or transport-limited with a significant
transport threshold. This study shows that drainage growth could explain differences in
erosion rate measurements on different spatial scales in a catchment.
Citation: Carretier, S., B. Poisson, R. Vassallo, E. Pepin, and M. Farias (2009), Tectonic interpretation of transient stage erosion rates
at different spatial scales in an uplifting block, J. Geophys. Res., 114, F02003, doi:10.1029/2008JF001080.
1. Introduction
[2] Many studies have attempted to convert erosion rates
( [LT1]) into rock uplift rate (U [LT1]) [e.g., Pazzaglia et
al., 1998; Hurtrez et al., 1999; Lavé and Avouac, 2000,
2001; Pazzaglia and Brandon, 2001; Vassallo et al.,
2007b]. This is a difficult task for two reasons: first of
all, the timescale for which the mean erosion rates are
representative of tectonic processes is not well known.
Comparisons between erosion rates for different timescales
have resulted in significant differences due to the undersampling of major erosion events or to climate-driven
variations [Kirchner et al., 2001; von Blanckenburg,
2005]. Second, the erosion rate equals the rock uplift rate
only if a dynamic equilibrium has been reached, which may
not be true in many active mountains with significant
climatic variations or if response times are especially long
1
LMTG, UPS (OMP), Université de Toulouse, Toulouse, France.
Also at IRD, Toulouse, France.
3
Hazard Mechanisms and Simulation Unit, Bureau de Recherches
Géologiques et Minières, Orleans, France.
4
Now at LGCA, Université de Savoie, le Bourget du Lac, France.
5
Departamento de Geologı́a, Universidad de Chile, Santiago, Chile.
2
Copyright 2009 by the American Geophysical Union.
0148-0227/09/2008JF001080$09.00
[Whittaker et al., 2007a; Stolar et al., 2007b; Farı́as et al.,
2008; Cowie et al., 2008]. For these two reasons, the
erosion rate can be greater or smaller than the rock uplift
rate. It can be greater if climate change has led to increasing
river incision [Zaprowski et al., 2005] or because of a
sudden base level fall at the mountain piedmont [Carretier
and Lucazeau, 2005; Vassallo et al., 2007b]. It can be
smaller in the case of a catchment with slopes that have not
yet reached their equilibrium [Kooi and Beaumont, 1996].
The interpretation of erosion rates is also a spatial-scale
problem. During the phase of adjustment to uplift, erosion
evolves at different rates along the catchment, so that parts
of the system may have reached a dynamic equilibrium ( = U)
while other parts of the system have not [Whipple and
Tucker, 1999]. Consequently, the local incision rate, as
deduced from river terraces, may differ significantly from
the mean catchment-scale erosion rate over the same time
period, without any necessary variations in rock uplift rates
within the catchment. Recent advances in thermochronology
and cosmogenic nuclide-derived erosion rates and terrace
dating represent an opportunity to compare erosion rates for
different temporal and spatial scales. Physical and numerical
modeling of erosion in active mountain belts shed light
on the coupling relationship between relief, erosion rate,
tectonics and climate, particularly during the dynamic
equilibrium stage [Howard et al., 1994; Densmore et al.,
F02003
1 of 19
CARRETIER ET AL.: TECTONIC INTERPRETATION OF EROSION RATES
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F02003
1998; Willett, 1999; Whipple and Tucker, 1999; Davy and
Crave, 2000; Tucker, 2004; Stolar et al., 2007a]. However,
only a few studies have examined the evolution of erosion
rates on different spatial scales or within embedded systems
(catchment, hillslope, river network) during transient response
to uplift [e.g., Anderson, 1994; Kooi and Beaumont, 1996;
Lague, 2001; Whipple and Tucker, 2002; van der Beek et al.,
2002; Carretier and Lucazeau, 2005; Tucker and Whipple,
2002; Gasparini et al., 2006]. Thus, a theoretical framework
that links erosion rate data on different spatial scales within a
catchment is still missing.
[3] In this paper, we address the following question: what
controls the shape of an versus time curve? We explore the
hypothesis that (1) erosion rates on a steadily rising block
may following one of a small number of characteristic
patterns, and (2) these patterns involve systematic changes
over time in the relationship between erosion rate and rock
uplift rate. Analyzing these changes, we evaluate if it is
possible to extract information about uplift rate and erosion
laws from topographic and erosion rate data on different
spatial scales from a catchment in a transient state. We
investigate the relationships between the mountain-scale
erosion rate, local-scale river incision rate, and river transient profiles in the case of an uplifting surface with a
constant area and subject to constant and homogeneous
uplift and climate. Restricting the study to a constant
climate is for the sake of simplicity. Thus, erosion rates
are calculated over timescales that express average global
climate variations.
[4] We use a landscape evolution model (CIDRE), which
allows diffusive and advection transport to be modeled over
geological time spans. We analyze the effect of erosion laws
and the initial topography on the evolution of topography
and erosion rates.
2. Model
[5] The CIDRE model is a modified C++ version of the
model used by [Carretier and Lucazeau, 2005]. It belongs to
the family of cellular automaton models [e.g. Willgoose et al.,
1991a; Kooi and Beaumont, 1994; Howard et al., 1994;
Tucker and Bras, 2000; Nicholas and Quine, 2007] with local
rules of square cell interactions governing the overall evolution of the system. Notations are summarized in Table 1.
[6] Hydrology is modeled by propagating a specified
volume of water per unit of time downstream from the
highest to the lowest cell, in order to ensure water conservation in the drainage network. For each cell, the water flux
Q [L3T1] is the sum of all incoming water fluxes from
upstream draining cells, as well as the local precipitation:
Q¼
X
i
Pi Dx2 þ PDx2
ð1Þ
where Dx [L] is the cell width, Pi and P [LT1] are the rates
of precipitation over the upstream cells i, and the local
precipitation rate, respectively. In holes, water disappears
entirely for the purpose of the present study. Neglecting
water accumulation in lakes can have potential impact on
our results, which we discuss in section 5.2.
[7] In order to take water dispersion on gently dipping
surfaces into account, a multiple flow algorithm is used: the
F02003
water outflux Qj [L3T1] toward each lower neighboring
cell j is calculated by [e.g., Murray and Paola, 1997;
Pelletier, 2004; Carretier and Lucazeau, 2005]
Sj
Qj ¼ Q P
j
Sj
ð2Þ
in which Sj is the slope toward a cell j. The number of cells j
depends on the topography. It is usually 3 or 4 on hillslopes
and is generally reduced to one in a river network, as with
the ‘‘steepest-descent’’ algorithm.
[8] Processes involving small transport distances, such as
soil creep and small landslides, are modeled using a
transport rate per unit width qdj [L2T1] toward each lower
neighboring cell j, which is assumed to depend nonlinearly
on the local elevation gradient [Roering et al., 1999]:
qdj ¼ k
Sj
2
1 Sj =Sc
ð3Þ
where k [L2T1] is a diffusion coefficient, Sc is the critical
slope corresponding to the material gradient of repose. In
the case of bedrock, the use of this law assumes that the
weathering rate is sufficient to erode the bedrock at the rate
determined by k, and that bedrock collapses for slopes
approaching Sc. A linear approximation of this law is used
for slopes greater than 0.95Sc to prevent infinite flux.
[9] Sediment and bedrock layers have distinct lithological
characteristics. The transport rate of sediments carried by
water is determined by the specific transport capacity
expressed as a sediment flux per unit width qtj [L2T1]
m
p
Qj
n
qtj ¼ Kall kt
Sj t c
Wj
ð4Þ
where Wj is the flow width [L] in each lower direction j, and
t c is a transport threshold, while other parameters are
positive constants. The flow width Wj [L] in each lower
direction j is assumed to scale with the corresponding water
flux volume:
Wj ¼ kw Qj 0:5
ð5Þ
where kw is a constant.
[10] Equation (4) can be viewed as a development of
the classic form of the excess shear stress formula
(qtj = Kall(t t c)p), assuming uniform flow conditions,
Manning or Chezy friction laws and a small depth to width
hydraulic geometry [Tucker, 2004]. In this case, t c
[ML1T2] is a critical shear stress for clast entrainment,
kt, m and n are linked to the Manning or Chezy friction
parameters, and Kall is an alluvial transport coefficient (see,
e.g., Tucker [2004] for details).
[11] Bedrock detachment capacity Ij [LT1] in direction j
is expressed as [Seidl and Dietrich, 1992; Howard, 1997;
Whipple and Tucker, 1999; Tucker et al., 2001]
2 of 19
a
a
Qj
Ij ¼ Kbr kt
Sjb t c
Wj
ð6Þ
CARRETIER ET AL.: TECTONIC INTERPRETATION OF EROSION RATES
F02003
F02003
Table 1. Details of Model Parameters
Parameter
A
a
a
b
Dx
Dz
Dt
Ij
kt
Kbr
Ksa
Kall
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
k
m
n
Nd, Nt
Ndt
NX, NY
p
P
Qj
Qsin
Qs
Qt
qsj
qdj
qtj
rw
S
Sc
t
tc
Tco
T
U
Wj
wf
z
Dimension
Details of Parameters
[L2]
[1]
[1]
[1]
[L]
[L]
[T]
[LT1]
[LT1]
[ML13mT2+m]
[MaL1aT1+2a]
[L1]
[MpL2pT1+2p]
[L2T1]
[1]
[1]
[1]
[1]
[1]
[1]
[LT1]
[L3T1]
[L3T1]
[L3T1]
[L3T1]
[L2T1]
[L2T1]
[L2T1]
[ML3]
[1]
[1]
[ML1T2]
[ML1T2]
[T]
[T]
[LT1]
[L]
[LT1]
[L]
drainage area
excess shear stress exponent (bedrock detachment law)
water discharge per unit width exponent (bedrock detachment law)
slope exponent (bedrock detachment law)
cell width (250 m)
elevation variation increment
time step (0.2 – 1 year)
spatially averaged erosion rate
bedrock detachment rate capacity
shear stress parameter (1400 Pa m0.4 s1.3)
bedrock detachment parameter
bedrock detachment parameter in the Sklar and Dietrich’s [2004] law
transport capacity parameter
diffusivity (102 m2 a1)
water discharge per unit width exponent (transport capacity law)
slope exponent (transport capacity law)
capacity-competence nondimensional numbers
detachment versus transport-limited nondimensional number
number of row and lines, respectively.
excess shear stress exponent (transport capacity law)
precipitation rate (1 m a1)
volume water discharge toward cell j
sediment influx entering a cell
sediment influx leaving a cell
sum of the transport capacities in all directions
sediment outflux per unit width toward j
diffusion sediment capacity per unit width toward cell j
transport capacity per unit width toward cell j
density of water
slope
critical slope for material collapse (0.6 for sediment and 1.7 for bedrock)
shear stress
critical shear stress
connectivity time
response time
uplift rate (1 mm a1)
flow width in the direction toward cell j
water fall velocity of clast in still water
elevation
with a, b and a as positive constants and Kbr representing a
bedrock detachment coefficient. The detachment capacity can
be viewed as deriving from the excess shear stress formula
(Ij = Kbr (t t c)a), in which case a = m and b = n. The
same critical shear stress t c is used for both bedrock
detachment and sediment entrainment, although they can be
set differently in the model.
[12] It is important to note that the dimension of Kall and
Kbr depends on p and a, which changes the meaning of
these constants from one experiment to another and thus
makes comparison difficult. It is easier to compare if the
transport capacity and bedrock incision rates are nondimensionalized, as in Appendix A.
[13] In order to represent the fact that carried sediment
can enhance (‘‘tool effect’’) or inhibit (‘‘cover effect’’)
bedrock erosion, the following incision law can be used:
Ij ¼ Ksa qsj
2
Qs 4kt
1
Qt
Qj
Wj
tc
a
Sjb
3a 2
15 41
kt =rw
Qj
Wj
wf
a
Sjb
3b
5
ð7Þ
This is a development of the Sklar and Dietrich’s [2004]
saltation-abrasion model, using the same assumptions as in
equation (4). Qs [L3T1] is the total sediment flux leaving
the cell and Qt [L3T1] is the sum of the transport capacities
in all lower directions. The flux qsj [L2T1] is the sediment
flux leaving the cell in direction j, wf [LT1] is the fall
velocity of clasts in still water, Ksa is a bedrock detachment
coefficient, rw is the density of water and a and b are
exponents. The incision rate Ij is the maximum for a shear
stress value that falls between the critical shear stress for
clast entrainment and a value for the passage from saltation
(efficient for abrasion by impacts) to wash transport.
[14] Changes in elevation Dz are approximated by a finite
volume approach [Tucker et al., 2001]
Dz
1
¼Uþ 2
Dt
Dx
Qsin
X
j
Wj qsj
!
ð8Þ
where U [LT1] is the rock uplift rate, Qsin [L3T1] is the
total sediment volume flux entering the cell, and the sum
applies to all lower neighboring cells j. Also, Dt is the time
increment, and the flow width Wj is determined by equation
(5) in the case of water-driven transport or by
pffiffithe
ffi length of
the side of the inset octagon within a cell (( 2 1)Dx) in
the case of small transport distance processes (equation (3)).
Sediment outflux per unit width qsj toward a lower cell j
could be the result of sediment or bedrock erosion, or both.
We describe this process on one cell in the following.
[15] The transport and detachment rates provided by
equations (3), (4), and (6) or (7) are considered to be
3 of 19
CARRETIER ET AL.: TECTONIC INTERPRETATION OF EROSION RATES
F02003
F02003
Table 2. Tested Model Parametersa
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
Exp
NY
Initial Slope
Kall (105)
m
p
n
Kbr (109)
a
b
a
tc
Tco
T
1.
1.
1.
1.
1
1
1
0.6
0.6
0.6
0.6
-
0.7
0.7
0.7
0.7
-
1.5
1.5
1.5
1.5
-
1
5
15
30
0
2
5
0.035
0.17
0.6
1.55
0.015
0.055
0.13
0.08
0.28
1.
2.1
2.
0.11
0.2
SL
E
E
E
L
E
E
Size System
1.5
1.
1.5
1.
1.5
1.
1.
1
1.
1
1.
1
0.6
0.6
0.6
-
0.7
0.7
0.7
-
1.5
1.5
1.5
-
30
30
30
0
0
0
1.2
1.4
1.55
2.
3.5
4.2
1.6
2
2.1
4.
3.5
4.8
E
E
E
S
E
E
and Incision Coefficient
1.5
1.
0.6
1.5
5.
0.6
1.5
10.
0.6
1.5
1.
0.6
1.5
0.5
0.6
1.5
1.
0.6
1.5
1.
0.6
1.5
10.
0.6
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
30
30
30
1
1
1
30
30
1.55
1.2
1.1
0.035
0.04
0.2
0.8
0.8
2.1
1.5
1.3
0.08
0.08
1.
2.
1.3
E
E
E
SL
SL
SL
S
S
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.5
0.5
0.5
-
0.7
0.5
0.7
0.7
1
0.7
0.7
1
2
-
1.5
1.5
1.
1.5
1.5
1.5
1.
1.
1.
-
5
5
5
5
5
5
0
0
0
0
0
0
0.17
0.17
0.28
0.16
0.13
0.13
0.26
0.8
1
0.015
0.17
2.
0.28
0.27
0.7
0.21
0.22
0.19
0.55
1.3
1.3
2.
3.3
4.
E
E
E
E
E
E
E
E
E
L
S
S
Threshold
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
Type
1
2
3
4
5
6
7
60
60
60
60
60
60
60
0
0
0
0
0
0
0
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
8
9
4
10
11
12
40
50
60
60
120
150
0
0
0
0
0
0
1.5
1.5
1.5
60
60
60
0.6
0.6
0.6
2.
2.
2.
0.7
0.7
0.7
2.
2.
2.
4
13
14
1
15
16
17
18
60
60
60
60
60
60
60
60
0
0
0
0
0
0
0.1
0.1
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
0.1
1.5
1.5
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
2
19
20
21
22
23
24
25
26
5
27
10
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1.5
1.5
1.5
1.5
1
1
1
1
1
1.5
1.5
60
0.6
0.6
0.6
0.6
0.9
2.
2.
0.7
0.7
0.7
0.7
1.01
1.
2.
2
28
7
29
30
1
31
4
17
32
33
34
35
25
36
37
38
3
39
40
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
60
0
ic
0
0.1
0.2
0
ic
0
0.1
0.2
0.4
0.8
ic
0
0.2
0.4
0.8
0
0.4
ic
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1
1
1
1
1.5
1.5
1.5
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
Initial Topography
1.5
1.
1.5
1.
1.5
1
1.5
1
1.5
1
1.5
1.
1.5
1.
1.5
1.
1.5
1.
1.5
1.
1.5
1.
1.5
1.
1.5
1.
1.
1.
1.
1.
1.5
1.
1.5
1.
1.5
1.
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.5
0.5
0.5
0.5
0.6
0.6
0.6
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
1
1
1
1
0.7
0.7
0.7
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.5
1.
1.
1.
1.
1.5
1.5
1.5
5
5
5
5
5
1
1
30
30
30
30
30
30
0
0
0
0
15
15
15
0.17
0.
0.13
0.08
0.01
0.035
0.
1.55
0.8
0.7
0.5
0.5
0.
0.8
0.15
0.1
0.1
0.6
0.15
0.
0.28
0.12
0.2
0.2
0.14
0.08
0.08
2.1
2.
1.7
1.7
1.5
0.6
1.3
0.7
0.6
0.5
1.
0.9
0.4
E
L
E
S
L
SL
L
E
S
S
S
S
L
E
S
S
S
E
S
L
41b
60
0
1.5
0.6
0.7
Saltation-Abrasion
1.5
105
0.6
0.7
-0.5
30
1.15
1.9
E
Transport
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
0.7
Exponents
1.5
1.
1.5
1.
1.5
1.
2
1.
1.
1.
1.
1.
1.
1.
1
1.
1
1.
1
4 of 19
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
F02003
CARRETIER ET AL.: TECTONIC INTERPRETATION OF EROSION RATES
maximum possible values. First a volume eroded by nonlinear diffusion (equation (3)) is calculated. If no sediment
remains, nonlinear diffusion applies to bedrock. Then, the
stock of sediment available for water-driven transport is
calculated by taking the sum of sediment already in the cell
and the total incoming sediment. This stock is compared to
the sum of transport capacities calculated for each flow
pathway leaving the cell [e.g., Thomas et al., 2007]. If the
total transport capacity is higher than the amount of available
stock, the bedrock is eroded (equation (6)), but the detached
volume (the sum of detached volumes heading downstream)
cannot exceed the remaining capacity. Thus, at every point
in time, erosion can be limited by bedrock detachment
(‘‘detachment-limited’’ erosion [Howard and Kerby, 1983])
or by transport capacity (‘‘transport-limited’’ erosion [Willgoose
et al., 1991a]) depending on the model’s parameters and on
the evolution of the topography at every point.
[16] When equation (6) is used, the sediment carried can
only inhibit fluvial incision (‘‘cover effect’’). This is a
useful end-member model for first-order predictions [e.g.,
Seidl and Dietrich, 1992; Kooi and Beaumont, 1994; Tucker
and Slingerland, 1994, 1997], although it does not capture
the various nonlinear effects of sediment [Sklar and Dietrich,
2006; Gasparini et al., 2006, 2007]. Equation (7) is used in
only one experiment in order to show that, although a more
sophisticated sediment-flux-dependent erosion law can have
a strong influence on the dynamic of uplifting landscapes
[Gasparini et al., 2006, 2007], the evolution of the mean
erosion rate resulting from such a law may fall under the
classification detailed in section 4.1.
[17] The finite volume approach adopted in our model
(equation (8)) results in an underestimation of the river bed
elevation variation. Indeed, the eroded or deposited volume
is spread out over the entire cell area, which is larger than
the river bed area [Tucker and Slingerland, 1994; Carretier
and Lucazeau, 2005; Loget et al., 2006]. Thus, with
equation (8), the cell elevation is defined as the mean
elevation of the cell. Alternatively, we could have calculated
Dz by dividing the volume of sediment by the flow width,
assuming that the cell elevation corresponds to the river
bed. However, this would result in overestimating the
volume gained or lost by the topography, because the river
bed variation would be applied to the entire cell, even
though part of the cell contains a hillslope. Consequently,
the accumulated eroded volume measured from the topography would be greater than the volume measured by
integrating the outflux of sediment at the mountain river
outlets. Neither of these two approaches is perfect, and there
has been little discussion of the differences between them.
3. Tested Parameters
[ 18 ] There are still many significant uncertainties
concerning the parameters for river erosion-transport laws,
F02003
and parameter values can change in nature [e.g., Whipple et
al., 1998; Tomkin et al., 2003; van der Beek and Bishop,
2003; Whipple, 2004]. Such variations can lead to potentially significant differences in the topographic adjustment
to rock uplift [Kooi and Beaumont, 1996; Davy and Crave,
2000; Tucker and Whipple, 2002; Whipple and Tucker,
2002; Lague et al., 2003; Tucker, 2004; Sklar and Dietrich,
2006; Gasparini et al., 2006; Whittaker et al., 2007a; Cowie
et al., 2008]. We carried out 41 numerical experiments in
order to investigate these differences (Table 2).
[19] In one such reference experiment (E2), we must first
justify the parameter values. This experiment applies to a
50 60 cell grid (cell width of 250 m), corresponding to an
initial horizontal surface with Gaussian noise (s = 0.5 m).
Alluvial transport and bedrock detachment laws (equations
(4) and (6)) are power functions of the excess shear stress
and assume steady, uniform flow in a wide channel. Using
the Manning flow resistance equation, m = a = 0.6 and n =
b = 0.7 in equations (4) and (6) [see, e.g., Tucker, 2004].
[20] The excess shear stress exponent of the transport
capacity p = 1.5 and the transport coefficient Kall = 1.5 105
m2 s1 Pa1.5 (equation (4)) correspond to the Meyer-Peter
and Muller [1948] formula. The value of t c is 5 Pa, which
corresponds to grain size of about 1 cm in diameter.
[21] The excess shear stress exponent a of the bedrock
incision law is set at 1.5, which lies within the expected
range [1 –2.5] for the abrasion processes [Whipple et al.,
2000]. The incision coefficient Kbr = 109 m s1 Pa1.5
(equation (6)) is similar to previously assumed values
[e.g., Tucker and Bras, 2000; Tucker, 2004; Carretier and
Lucazeau, 2005] and leads to a fluvial slope of around
300 m/15 km.
[22] The flow width parameter kw = 12 m1.5 s0.5 results
in a river width of about 20 m at outlet. Finally, the equation
for hillslope processes uses classical values for the diffusion
coefficient k = 102 m2 a1 [e.g., Martin and Church 1997]
and the slope stability threshold Sc = 0.6 (=tan 30°) for
sediment and Sc = 1.7 (=tan 60°) for bedrock.
[23] Our analysis focuses on the effects of the following
factors (Table 2): (1) the transport threshold t c. The tested
values (<30 Pa) correspond to grain sizes ranging between
fine sand and 5 cm in diameter, (2) the system size, ranging
from 15 to 37.5 km in length, and (3) the ratio between the
incision and transport coefficients Kbr and Kall, which
partially controls the model’s tendency to be either transport
or detachment-limited during the transient response
[Howard, 1980; Whipple and Tucker, 2002; Cowie et al.,
2006]. The values tested lead to a realistic mountain relief
(between 200 m/15 km and 1500 m/15 km for drainage
areas of about 100 km2). Some experiments are entirely
transport-limited and others are entirely detachment-limited,
(4) the nonlinearity of erosion-transport laws in slope and
discharge, with the parameters m, n, a, b, p and a in
equations (4) and (6). The values tested for a, m, b, n, p
Notes to Table 2:
a
Some reference experiments are repeated in order to facilitate the comparison with other ones. The code ‘‘ic’’ is for initially connected surface. These
experiments start off from a dynamical equilibrium topography and a doubled uplift rate. Other values of the initial slope are measured in degrees. The unit
Kbr is m s1 Paa. Kbr = 1 means that sediments are always fully available (transport-limited). The unit Kall is m2 s1 Pap. Kall = 1 means that the
transport capacity is infinite, so the volume detached from bedrock is only limited by bedrock resistance (detachment-limited). The unit t c is Pa. The letters
for each type of model correspond to E, exponential; SL, straight line; L, linear; S, sigmoid. E5 appears twice with different m, n, and p values, which are
strictly consistent and help for comparing with other experiments.
b
Sklar and Dietrich’s [2004] law for bedrock incision (equation (4)); wf = 0.3 m s1, b = 1.5.
5 of 19
tel-00557528, version 1 - 19 Jan 2011
F02003
CARRETIER ET AL.: TECTONIC INTERPRETATION OF EROSION RATES
and a are all within the expected range [0.5– 2] for many
bedrock erosion and transport laws [Whipple et al., 1998;
Yalin, 1972] and (5) the initial topography. The initial
surfaces tested are either horizontal, gently inclined planes,
or a topography equilibrium of another experiment from
which the uplift rate is doubled.
[24] Experiment E41 uses the same parameters for a =
0.5, b = 1.5 (equation (7)) from Sklar and Dietrich’s
[2004] law. The fall velocity in water, wf = 0.3 m s1,
corresponds to sediment grain size of several centimeters
wide, and consistent with t c = 30Pa. The detachment
coefficient Ksa is larger (104 m1) than the value of Sklar
and Dietrich [2004] to avoid unrealisticly large slopes for
small drainage areas [see Gasparini et al., 2007].
[25] All simulations use periodic boundary conditions
linking the western and eastern sides of the model grid, a
wall boundary (no output flux) on the north side and free
output flux on the south side. The same uplift rate U (1 mm a1)
and precipitation rate P [LT1] (=1 m a1 in all experiments) are applied uniformly to the entire domain. Starting from a specific initial surface, the model runs until a
dynamic equilibrium is reached. During the transient
stage, we record the evolution of the topography and
erosion rate of the whole model and of selected rivers,
and compare their evolution with the erosion laws under
evaluation.
4. Results
[26] In the following analysis, we use the terms ‘‘complete connectivity’’ or ‘‘initially connected surface’’ [e.g.,
Davy and Crave, 2000; Lague et al., 2003]. For an initially
connected surface, we designate a surface in which all cells
are connected to the base level through a drainage network,
which remains unchanged after the onset of uplift. Note that
for a planar dipping surface, all pixels are connected to the
base level, but the growth of the catchment growth then
modifies the drainage network. Consequently, such a surface is not called here an initially connected surface.
4.1. Large-Scale Erosion Rates
[27] Experiments typically show two stages of the topographical adjustment, as illustrated by Figure 1 for three
experiments (E30, E27, E2): the first stage takes place while
the drainage system is developing, and the second includes
continuing evolution of the topography toward a dynamic
equilibrium. The first stage lasts for an amount of time Tco
(connectivity time), and the total response time to achieve
the dynamic equilibrium from the onset of uplift is called T.
Tco is estimated by the time at which there are no close
depressions any more in experiments starting from a horizontal surface, and by the time at which channel heads reach
the northern side in experiments starting from a dipping
surface. T is estimated by the time at which the average
spatial erosion rate (t) = 0.99U or (t) = 1.01U, depending
on the experiment type.
[28] We first investigate the average spatial erosion rate
(t) of the uplifting block, defined as the total sediment
output flux on the southern side divided by the area of the
uplifted domain. Figure 2 and Table 2 sum up the results.
Four typical previously observed (t) curves can be identified, some having emerged in numerical models and others
F02003
in physical models: The first is known as the ‘‘linear’’-type
because it has the form of a linear response function (t) =
U(1 exp(t/T)) [e.g., Kooi and Beaumont 1996]. The
second characteristic (t) curve is the ‘‘sigmoid’’-type. This
sigmoid curve has been observed, for example, in both
physical experiments [Hasbargen and Paola, 2000] and
numerical simulations [Carretier and Lucazeau, 2005]. The
third (t) curve is the ‘‘straight-line’’-type. Finally, the
fourth characteristic model is the‘‘exponential’’-type with
a concave up increase of (t) and a transient maximum that
is greater than the uplift rate [e.g., Lague, 2001]. As we
examine in detail in the following, these model types
depend strongly on Tco.
[29] Linear-type curves approximately obey an equation
of the type @/@t = (U )/T, which is the equation of a
linear system with input U and output [Kooi and Beaumont,
1996]. Linear-type models have a negligible connectivity
time Tco compared to T. This is pertinent for some of the
experiments that start from an inclined plane (E30), all the
experiments starting from a previous dynamic equilibrium
that double the uplift rate, no matter what the value of t c is
(E28, E31, E35, E40), and one transport-limited experiment
that uses a threshold-free transport law linear in discharge
and slope (E5). In the latter, drainage connections form
between depressions on the plateau, which is similar to
experiment E27 as shown in Figure 1b. This creates
depressions with larger area, and their capture helps the
drainage network develop quickly. Experiments that are
entirely transport-limited and those including detachmentlimited erosion can also be linear (e.g., E30 and E28). For
experiments in which erosion can be detachment-limited,
increasing the initial regional slope does not necessary
imply a negligible Tco (e.g., E4, E17, E32, E33, E34). From
a certain regional slope, Tco even remains constant (E33,
E34 and E37, E38), which suggests that detachment-limited
erosion imposes a significant connectivity time to establish
the drainage network. Note that no closed depression exists
in any of the experiments that starts from a dipping surface,
because the regional slope dominates the gaussian noise
added to initial elevations.
[30] The conditions required for a linear-type model are
consistent with Kooi and Beaumont’s [1996] conclusions.
The linear behavior of the whole system essentially requires
that the drainage network does not change after the onset or
acceleration of uplift. This is true for experiments starting
from a previous dynamic equilibrium. For other linear-type
experiments, the drainage network is established very
quickly (see Figure 1a). Strictly speaking, linear behavior
should be valid for erosion/transport laws linear in slope
only [Kooi and Beaumont, 1996; Lague, 2001]. However,
our experiments show that quasi-linear behavior can emerge
from laws that incorporate a positive t c and that are thus
nonlinear in slope (E28, E30, E35, E40). This is the case for
some experiments starting from a dipping surface (E30) or
from an initially connected surface (E28, E35, E40). For
these experiments, the nonlinearity of erosion/transport laws
is not the main factor controlling the shape of the (t) curve.
[31] Straight-line-type models combine two characteristics: (1) a significant Tco and (2) very low river concavities.
In these models (E1, E15, E16), Tco is large because the
drainage network development rate is limited by bedrock
detachment at channel heads. However, the erosion tends to
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Figure 1. Example of the topographic evolutions. The north side is a closed boundary, the west and east
sides have periodic boundaries, and the south side has an open flux and a fixed elevation boundary
condition. Uplift and precipitation are constant and homogeneous. Tco is the connectivity time defined as
the time needed for catchments to capture all the cells that belong to them when they have reached their
steady state configuration. Color indicates the water flux normalized by the maximum value in the grid.
The initial topography is either a surface inclined toward the south (Figure 1a) or an horizontal surface
(Figures 1b and 1c) with Gaussian noise (s = 0.5 m). (a) Linear-type model (E30). The connectivity time
is negligible compared to the total response time needed to achieve dynamic equilibrium. (b) Sigmoidtype model (E27). Note that links form in the plateau which help the growth of the drainage network.
Links form because of transport-limited threshold-free conditions in which n = 1. (c) Exponential-type
model (E2). Note the long horizontal retreat during the drainage network growth. In this case, the total
response time is T = 0.28 Ma.
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Figure 2. Plateau-scale erosion rates for various erosion laws, system sizes, and initial surfaces (see
Table 2). (a) Erosion r