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De l'existentialisme d'Albert Camus et Sartre, au remplacement du rituel d'exclusion par le mécanisme disciplinaire de Michel Foucault, forme idéale de contrôle des autorités étatiques de toutes les formes de « désordre », et à la modernité virale et au bioinformationalisme. Et à propos de l'hypothèse Gaia, développée par James Lovelock et soutenue dans la pandémie actuelle par Bruno Latour. DOI: 10.13140/RG.2.2.20639.18089
MultiMedia Publishing, 2020
Le papier commence par une rétrospective des débats sur l'origine de la vie : le virus ou la cellule ? Le virus a besoin de la cellule pour se répliquer, mais la cellule est une forme plus évoluée à l'échelle évolutive de la vie. De plus, l'étude des virus soulève des questions conceptuelles et philosophiques pressantes sur leur nature, leur classification et leur place dans le monde biologique. Le sujet des pandémies est abordé à partir de l'existentialisme d'Albert Camus et Sartre, du remplacement du rituel d'exclusion par le mécanisme disciplinaire de Michel Foucault, et de l'hypothèse Gaia, développée par James Lovelock et soutenue dans la pandémie actuelle par Bruno Latour. Les dimensions sociales des pandémies, leur lien avec le réchauffement climatique, qui a conduit à une augmentation des maladies infectieuses, et la déforestation de vastes zones, qui ont provoqué la migration des virus de leur zone d'origine (leur « réservoir ») sont mis en évidence ci-dessous. L'éthique des pandémies est abordée sous plusieurs points de vue philosophiques, dont le plus important dans une crise de telles dimensions globales est l'utilitarisme qui consiste à maximiser les bénéfices pour la société en conflit direct avec la vision ordinaire (kantienne) du respect des personnes en tant qu'individus. Après une rétrospective du virus COVID-19 qui a causé la pandémie actuelle, son cycle de vie et son histoire, avec un accent sur la philosophie de la mort, est discuté le concept de biopouvoir initialement développé par Foucault, en référence à la pratique des États modernes de contrôle des populations, et le débat généré par Giorgio Agamben qui déclare que ce qui se manifeste dans cette pandémie est la tendance croissante des États à utiliser l'état d'urgence comme un paradigme normal de gouvernement. Une autre approche intéressante et très débattue est celle générée par les travaux de Slavoj Žižek, qui déclare que la pandémie actuelle a conduit à la faillite du capitalisme « barbare » actuel, se demandant si le chemin que l'humanité empruntera est un néocommunisme. Un autre effet négatif important est la désocialisation, avec la conclusion de certains philosophes que nous ne pouvons pas exister indépendamment de nos relations avec les autres, que l'humanité d'une personne dépend de l'humanité de ceux qui l'entourent. La dernière section est consacrée à prédire à quoi ressemblera le monde après la pandémie, et il y a déjà des signes de changement de paradigme, y compris la disparition soudaine de l'idéologie du « mur » : une toux a suffi à rendre soudain impossible d'échapper à la responsabilité qui chaque individu l'a envers tous les êtres vivants pour le simple fait qu'il fait partie de ce monde et du désir d'en faire partie. Le tout est toujours impliqué en partie, car tout est, en un sens, dans tout et dans la nature il n'y a pas de régions autonomes qui font exception. La pandémie COVID-19 semble restaurer la suprématie qui appartenait autrefois à la politique. L'une des vertus du virus est sa capacité à générer une idée plus sobre de la liberté : être libre signifie faire ce qui doit être fait dans une situation précise. SOMMAIRE: Abstract Introduction 1 Virus 1.1 Ontologie 2 Pandémies 2.1 Dimensions sociales 2.2 Ethique 3 COVID-19 3.1 Biopolitique 3.2 Néocommunisme 3.3 Désocialisation 4 Prévisions Bibliographie DOI: 10.13140/RG.2.2.17905.92003
2021
Depuis mars 2020, sans vraiment l’avoir voulu, je me retrouve à faire sur mon blogue une petite théologie circonstancielle de la pandémie de la COVID-19. « Théologie circonstancielle », l’expression peut sembler un peu compliquée, mais les deux mots sont appropriés : je fais une théologie, parce que j’interprète ce que je vis à partir de ma confiance en Dieu ; ma théologie est circonstancielle parce que je réagis aux circons-tances, à ce que je vois, entends ou lis, aux questions que des journalistes me posent, aux demandes que des Églises me font. Qu’elle soit circonstancielle la rend petite, modeste, fragmentée, évolutive, bref humaine. Un an plus tard, en avril 2021, j’ai rassemblé les billets de mon blogue (« Une théologie au quotidien », olivierbauer.org), mes gazouillis sur Twitter (@Bauer_Olivier) et mes citations dans les médias pour en faire une petite théologie d’une pandé-mie. J’ai choisi de les reproduire dans leur état original — à peine ai-je parfois corrigé quelques c...
Diogène, 2022
Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-diogene-2021-3-page-20.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info. 1 Je fais ici référence à la distinction entre le concept de « morale », compris comme concernant des principes dictant nos devoirs envers nos semblables, et celui d'« éthique », interprété comme relevant de questions plus larges sur la façon dont il faut vivre (Virvidakis 1996 : 7n1 ; 2014b : 74n20).
2020
Les virus coexistent pendant env. 300 millions d'années avec les humains. Parfois, les virus peuvent infecter les gens à grande échelle. Mais comment la pandémie actuelle a-t-elle été possible ? Le réchauffement climatique est à l'origine d'événements météorologiques extrêmes qui ont conduit à une augmentation des maladies infectieuses. Le nouveau climat peut soutenir les vecteurs épidémiologiques pendant de plus longues périodes, créant des conditions plus favorables à la réplication et à l'émergence de nouveaux vecteurs. Dans le cas des maladies infectieuses émergentes, on considère qu'il existe une frontière qui a déjà été franchie. Les virus ont normalement une zone d'origine (leur « réservoir ») d'où ils ne doivent pas être expulsés. Cela crée une intimité dangereuse, avec des « points chauds » qui incluent des endroits comme les marchés, qui deviennent de véritables foyers d'épidémies. DOI: 10.13140/RG.2.2.32255.43688
Les plus grandes institutions médicales et divers éthiciens préconisent une approche utilitariste en période de crise de santé publique, afin de maximiser les bénéfices pour la société, en conflit direct avec notre vision habituelle (kantienne) du respect des personnes en tant qu'individus. Un problème central de l'utilitarisme est qu'il n'y a pas de moyen clair d'évaluer les choix moraux, y compris dans les décisions médicales. En général, l'éthique médicale kantienne est respectée en médecine. Mais dans une pandémie, lorsque les ressources sont pauvres, des choix profonds de vie ou de mort doivent être faits. Dans ces situations, les principes de l'utilitarisme offrent la meilleure réponse, avec le passage d'un modèle de pensée centré sur le patient à un modèle de pensée centré sur la société. DOI: 10.13140/RG.2.2.34596.30088
Lyon Capitale, 2020
Capitale : Selon Platon, le médecin est au corps ce que le philosophe est à l'âme. Quel peut être le rôle du philosophe en temps d'épidémie/pandémie ? Claire Crignon : Il faut prêter attention à ce que disent exactement les philosophes de la médecine. Le rapport de Platon à cette discipline est loin d'être dénué d'ambivalence. S'il loue le médecin, Platon insiste aussi sur la dimension approximative de la médecine comme art. Celui-ci est en même temps nécessaire aux hommes, mais il indique d'abord le fait que contrairement aux animaux, dotés de griffes, de carapaces, de cornes pour se défendre, nous naissons démunis, vulnérables, et que nous avons besoin de recourir aux arts et aux techniques pour survivre (cf. le mythe de Promé-thée). Les maladies en général, les épi-démies encore plus, viennent nous re-mémorer ce fait. Mais la médecine à la-quelle nous pouvons faire appel au-jourd'hui n'a pas grand-chose à voir avec celle à laquelle Platon était confronté. Quel peut être le rôle du philosophe en temps d'épidémie ? Si on répond à partir de Platon, et qu'on reprend l'analogie qu'il construit, le philosophe ne peut pas grand-chose… Le médecin délivre le corps de ses maladies, le philosophe, lui, s'efforce de débarrasser l'âme de ses maux. Ainsi Socrate pratique l'art du dialogue et ce qu'on appelle la maïeutique (l'accouchement des âmes) pour délivrer les hommes de leur prétendu savoir et leur faire prendre conscience de leur ignorance. Il y a cependant un point commun entre les deux : cette opération de délivrance ou de guérison des maux ne sera pas perçue favorablement par la population. Comme l'explique Platon dans Le Gorgias, les hommes préféreront toujours un cuisinier qui concocte des plats agréables à un médecin qui prescrit des potions amères et des traitements déplaisants. De la même façon, les hommes préfèrent les sophistes, qui dé-livrent des discours plaisant aux oreilles et satisfont nos passions, plutôt que des philosophes qui s'efforcent de nous faire prendre conscience de notre ignorance et nous incitent à nous connaître nous-même. On a parlé d'un déni de réalité à propos de la crise sanitaire que nous connaissons. Peut-être ce déni indique-t-il que nous n'avons pas spontanément envie d'entendre un médecin ou un philosophe mais que nous préférons des discours comme ceux du cuisinier ou du sophiste. La question qu'il faut se poser est peut-être de se demander si au-delà du moment de la crise, où l'on se tourne vers le médecin ou vers le philosophe, nous ne risquons pas de très rapidement revenir à cette tendance naturelle. Les philosophes doivent-ils se faire médecins ? Cette question recevra une réponse dif-férente en fonction de l'époque à laquelle elle est posée. Galien affirmait que le médecin devait se faire philosophe, mais il voulait d'abord indiquer par là la né-cessité pour la médecine de s'appuyer sur des outils comme la logique, la mé-thode démonstrative, l'argumentation, pour constituer un véritable savoir et non une simple routine empirique. Au-trement dit, il ne s'agissait pas du tout de dire que le philosophe serait là pour conseiller le médecin sur les bonnes pratiques d'un point de vue éthique (comme le montrent les travaux des spécialistes, cf. V. Boudon-Millot). Au-jourd'hui, nous vivons à l'heure de la spécialisation. La philosophie est ensei-gnée dans les facultés de lettres et de sciences humaines et sociales (SHS), la médecine dans les facultés de médecine, même s'il y a une demande de plus en plus forte pour intégrer les SHS au sein des études de médecine et une émergence très importante du champ des "huma-nités médicales". Certains philosophes ont aussi une formation médicale, et cela correspond à une longue tradition depuis la III e République, dont on a des exemples : Georges Canguilhem jusqu'à Anne Fagot Largeault ou Anne-Marie Moulin. Mais ces philosophes-médecins ont suivi une longue formation, ils ne se sont pas "faits médecins" subitement Claire Crignon, docteur en philosophie QUEL PEUT ÊTRE LE RÔLE DU PHILOSOPHE EN TEMPS D'ÉPIDÉMIE ? Claire Crignon est docteur en philosophie au CNRS et maître de conférences de philosophie à l'université Paris-Sorbonne. Elle apporte un éclairage philosophique sur la crise que nous traversons, en convoquant les grands penseurs depuis Platon.
Cartographie ouverte d'un évènement. par Benjamin LARVOL-TEQUI 1 et Quentin MUR 2 « Il n'y a rien de mieux Que de se tenir immobile dans un miroir Comme il se doit Quand (la) tête tombe » Senza un Perchè par Nada. Dans un article de journal Slavoj Zizêk, philosophe slovène, récapitulait en quelques mots 3 le caractère singulier de notre situation, celle de l'épidémie du Coronavirus, en tentant de circonscrire les changements irréparables qu'elle induirait sur nos existences et du même coup sur une tâche certes hypothétique mais du moins nécessaire de ce qui pourrait nous attendre : « Mais, même s'il y a un retour à la normale, il ne s'agira plus de la même normalité : nous ne tiendrons plus pour acquises les choses que nous considérions telles ; il nous faudra désormais apprendre à mener une existence plus fragile, menacée. Il nous faudra entièrement changer d'attitude à l'égard de nos existences d'êtres humains vivant parmi d'autres formes de vie. En d'autres termes, si nous considérons que le mot « philosophie » désigne notre orientation fondamentale dans l'existence, alors nous aurons à mener une authentique révolution philosophique. » Ce que Zizek, écrit dans cet article est double. Premièrement que cette situation exceptionnelle qu'est la crise du Coronavirus induit un changement majeur dans notre existence en Etudiant en Master 2 « Analyse et critique des mondes sociaux, juridiques et politiques » au sein
Lignes, 2002
Distribution électronique Cairn.info pour Éditions Léo Scheer. © Éditions Léo Scheer. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Actes
La crise de la Covid-19 a commencé très tôt pour The Conversation France. Dès la fin de l'année 2019, notre chef de rubrique « Santé » avait repéré cette drôle de pneumonie qui se développait en Chine, plus particulièrement à Wuhan. Il avait échangé avec quelques chercheurs et chercheuses et tenté d'en savoir un peu plus, alors que les informations étaient peu nombreuses et imprécises à l'époque. Nous avons finalement publié notre première analyse sur ce qui n'était pas encore une pandémie en février 2020, quand les premiers éléments factuels commençaient à être disponibles. Rapidement, il nous a fallu changer l'organisation éditoriale de notre média. Face à l'afflux de propositions venues de nos chercheurs et chercheuses, nous avons mis en place une centralisation de ce que l'on appelle les « pitchs », c'est-à-dire les propositions d'articles venant de nos experts et expertes. Au mois de mars, nous recevions jusqu'à 80 propositions d'articles, alors que la recherche se mobilisait pour donner à comprendre un cataclysme sanitaire dont on n'entrevoyait encore pas tout à fait l'ampleur. Mais le plus surprenant à ce moment précis de la crise, c'est que déjà, certains de nos chercheurs et chercheuses en sciences humaines et sociales (SHS) commençaient à s'interroger sur l'impact que pourrait avoir ce virus sur nos sociétés, nos habitudes, nos valeurs, notre quotidien. Avec une volonté claire de se projeter afin de ne pas se laisser dépasser par une épidémie qui prenait la planète de court et qui ne cessait de croître. Déjà donc, les SHS se mobilisaient. La perception immédiate était que cette crise n'était pas que sanitaire mais aussi globale, et qu'elle allait Sciences sociales et pandémie 291 intronisée virtuelle, sur les réorganisations géopolitiques à venir, sur notre relation à notre environnement ou encore sur la notion de respect, dont on aimerait tant qu'elle devienne l'une des vertus de l'après-crise. Plus d'un an après l'apparition de la Covid-19, les SHS pensent toujours le maintenant et l'après, et réalisent aussi que c'est certainement la même chose. L'exercice du pouvoir politique dans la crise, dont nous n'avons pas encore parlé, est également l'objet d'analyses pointues dont le but, on peut l'espérer, est de mieux faire à l'avenir. Les débats sur le lien entre scientifiques et politiques doivent se poursuivre s'ils veulent produire des résultats et permettre de mieux faire comprendre au public que le doute et l'incertitude sont aussi des éléments de la science. Dans une contribution à The Conversation, à l'occasion du colloque « Ruptures des pratiques et dynamique du débat. Les SHS face à la crise Covid-19 » dont cet ouvrage découle, Pierre Guibentif et Maryse Bresson rappelaient que « les SHS mènent des recherches concernant l'ensemble des réalités affectées par la crise sanitaire ; elles auront à les poursuivre, les mettre en rapport entre elles et les mettre en rapport avec les travaux menés par d'autres disciplines scientifiques » (Guibentif & Bresson, 2020). Crise sanitaire, crise sociétale, crise culturelle, crise économique : la Covid-19 ne connaît pas de barrières. Et, dans leur réponse face à ce défi majeur, les sciences ne seront jamais aussi fortes que quand elles apprennent les unes des autres. Bibliographie générale Agence nationale de la recherche (ANR), 2021. Covid-19 : panorama des projets de recherche financés. Mars 2020-janvier 2021, https://anr.fr/ fileadmin/documents/2021/ANR_bilan-covid-23032021.pdf [consulté le 07.04.2022]. Albouy Valérie & Legleye Stéphane, 2020. « Conditions de vie pendant le confinement : des écarts selon le niveau de vie et la catégorie socioprofessionnelle », INSEE Focus, n° 197, https://www.insee.fr/fr/ statistiques/4513259 [consulté le 11.11.2020].
IntechOpen eBooks, 2024
IV Свято-Владимирские чтения: Материалы Всероссийской научной конференции, посвященной 1035-летию Крещения Руси. Симферополь: Ариал, 2023.
Psychology and Education: A Multidisciplinary Journal, 2024
Petroleum & Petrochemical Engineering Journal, 2024
Mindanao Journal of Science and Technology, 2022
Cantar al Darno, 2023
MENA Politics, 2023
Social Cognitive and Affective Neuroscience, 2011
Transactions of the Monumental Brass Society, vol. 25, 2024
Journal of Occupational and Environmental Hygiene, 2019
Charles Soetyono Iskandar, Samrius Upa', Margaret Iskandar , 2020
Studies in Informatics and Control, 2015
TURKISH JOURNAL OF VETERINARY AND ANIMAL SCIENCES, 2015
British Journal of Cancer, 2002
Natural Computing, 2020
Revista Observatório, 2017