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Les Œuvres complètes de Champlain, t. II

2019

Les deux tomes des œuvres complètes de Samuel de Champlain rassemblent, en français moderne, tous ses ouvrages imprimés de son vivant, avec toutes les cartes des éditions originales, ainsi que tous ses manuscrits, dont trois mémoires inédits. Un système de concordance permet au lecteur de retrouver rapidement les textes cités des éditions antérieures de Biggar et de Laverdière. Finalement, une solide introduction, des notes explicatives et un index complètent cette édition finale des textes de Champlain. Les récits de Champlain sont un témoignage capital des débuts de la présence française en Amérique du Nord. Il y raconte les fondations de l'Acadie et de Québec, ainsi que les explorations des provinces maritimes, de la Nouvelle-Angleterre, de la vallée du Saint-Laurent et de l'Ontario. Il y rapporte les alliances avec les Micmacs, les Etchemins, les Montagnais, les Algonquins et les Hurons. Il rappelle tout ce qu'il a vécu aux côtés des autres fondateurs, en particulier Pierre Dugua de Mons et François Gravé, mais il révèle aussi ses démarches auprès du pouvoir royal et certains aspects inconnus de sa vie. Tome 2 Mémoire sur la reddition de Québec (1629) • Mémoire de ce que les Français possédaient (1629) • Mémoire au roi pour que sa pension lui soit continuée (1630) • Voyages (1632) • Relation (1633) • Lettres au cardinal de Richelieu (1633 et 1634) • Testament (1635)

Éric Thierry Les Œuvres complètes de Champlain Tome 2 Éric Thierry Les Œuvres complètes de Champlain Éric Thierry Les Œuvres complètes de Champlain Tome II 1620-1635 Textes en français moderne établis, annotés et présentés par Éric Thierry septentrion Pour effectuer une recherche libre par mot-clé à l’intérieur de cet ouvrage, rendez-vous sur notre site Internet au www.septentrion.qc.ca Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien accordé à leur programme d’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres. Révision : Solange Deschênes Mise en pages : Folio infographie Conception de la couverture : KX3 Communication Si vous désirez être tenu au courant des publications des ÉDITIONS DU SEPTENTRION vous pouvez nous écrire par courrier, par courriel à [email protected], ou consulter notre catalogue sur Internet : www.septentrion.qc.ca © Les éditions du Septentrion 835, av. Turnbull Québec (Québec) g1r 2x4 Dépôt légal : Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2019 isbn papier : 978-2-89791-042-6 isbn PDF : 978-2-89791-043-3 isbn epub : 978-2-89791-044-0 Diffusion au Canada : Diffusion Dimedia 539, boul. Lebeau Saint-Laurent (Québec) h4n 1s2 Ventes en Europe : Distribution du Nouveau Monde 30, rue Gay-Lussac 75005 Paris Concordance entre les différentes éditions des œuvres de Champlain Les textes de Champlain ont connu plusieurs éditions et ont été reproduits dans divers ouvrages, mais trois de ces éditions sont couramment utilisées et citées par les spécialistes. En 1870, Charles-Honoré Laverdière a publié chez Desbarats les Œuvres de Champlain en six volumes. Cette édition a été réimprimée en 1973 aux éditions du Jour, agrémentée du travail de Georges-Emile Giguère, en conservant la pagination de l’édition originale. Cet ouvrage en trois tomes respecte aussi l’arrangement des volumes de Laverdière. Finalement, l’Américain Henry P. Biggar a, quant à lui, travaillé sur une édition comparée des textes en français et de leur traduction en anglais. Ces six volumes ont été publiés par la Champlain Society. Dans le présent ouvrage, nous avons placé dans les marges les références aux éditions de Biggar et de Laverdière en précisant le volume et le folio. Par exemple, [B.II.249] renvoie à la page 249 du deuxième volume de Biggar, alors que [L.III.289] renvoie à la page 289 du troisième volume de Laverdière. Le tableau de la page suivante, quant à lui, permet d’identifier rapidement le tome et le début d’un volume recherché dans Biggar ou Laverdière. Pour trouver, par exemple, un passage cité à la page 75 du volume IV de Laverdière, il suffit de se rendre à la page 479 du tome 1 de la présente édition (Thierry) et de feuilleter jusqu’à trouver en marge la référence [L.IV.75], soit en haut de la page 533. Biggar [B] Laverdière ou Giguère [L] Thierry Brief Discours (1600-1601) Vol. I Vol. I T. 1, p. 67 Des Sauvages (1603) Vol. I Vol. II T. 1, p. 167 Voyages (1613) Vol. I et II Vol. III T. 1, p. 215 Mémoires au roi Louis XIII et à la Chambre du commerce (1617-1618) Vol. II Voyages (1619) Vol. III Vol. IV T. 1, p. 479 Voyages (1632) Vol. III à VI Vol. V et VI* T. 2, p. 641 Mémoire au roi pour que sa pension lui soit continuée (1630) Vol. VI Lettres au cardinal de Richelieu (1633 et 1634) Vol. VI T. 1, p. 461 T. 2, p. 623 Vol. VI T. 2, p. 1199 * Le Traité de la marine, dont la pagination reprend à 1 dans le sixième volume de Laverdière, est référencé sous L.VI-b. Références Biggar, Henry P. (dir.), The Works of Samuel de Champlain, Toronto, The Champlain Society, 1922-1936. Laverdière, Charles-Honoré (dir.), Œuvres de Champlain, Québec, Géo-E. Desbarats, 1870. Giguère, Georges-Emile et Charles-Honoré Laverdière (dir.), Œuvres de Champlain, Montréal, Éditions du Jour, 1973. Introduction Ce deuxième tome des œuvres complètes de Samuel de Champlain rassemble ses textes les plus personnels. Le 19 juillet 1629, il a accepté de capituler face aux Anglais venus s’emparer de Québec. De retour en France, il doit faire face aux critiques, la pension royale qu’il reçoit depuis 1602 étant même remise en cause. Ses Voyages de 1632 sont sa réponse. Il s’efforce de justifier sa capitulation et de montrer qu’il n’a jamais démérité. Il apparaît éprouvé par ses conflits avec les marchands et par la perte de la faveur royale, mais résolu à repartir au plus vite au bord du Saint-Laurent pour poursuivre sa mission de bâtisseur de la NouvelleFrance. Champlain aux prises avec les marchands Champlain commence à s’opposer ouvertement aux marchands lorsqu’il séjourne en Amérique du Nord de mai 1615 à août 1616. Au contact des premiers missionnaires récollets et des Hurons sédentaires et agriculteurs, il se convainc que la colonisation, la francisation et l’évangélisation doivent être menées de pair. Il fait siens les articles adoptés par l’élite de la colonie de Québec en juillet 1616, persuadé qu’« on ne réussirait jamais à leur conversion [celle des Amérindiens] si, avant de les rendre chrétiens, on ne les rendait hommes, que pour les humaniser, il fallait nécessairement que les Français se mêlassent avec eux, et les faire demeurer parmi nous, ce qui ne pourrait se faire que par l’augmentation de la colonie » (Le Clercq : 96). Rentré en France avec les pères Jamet et Le Caron, Champlain essaie de rallier à ses vues les associés de la Compagnie du Canada créée en novembre 1613, mais ceux-ci ne cachent pas leurs réticences à investir dans un envoi massif de colons et de missionnaires sans qu’il y ait de profits supplémentaires à espérer de leur monopole de la traite des fourrures. Ils 584 les œuvres complètes de champlain ont déjà bien du mal à faire respecter leur privilège commercial, à cause de la contrebande à laquelle se livrent de nombreux pêcheurs, en particulier des Malouins et les Rochelais qui n’ont pas adhéré à la compagnie. De plus, tous les associés ne sont pas catholiques, et rares sont ceux qui veulent œuvrer à la conversion des Amérindiens. Il y a bien Louis Houel, sieur de Petit-Pré, qui est un dévot, mais d’autres sont ouvertement huguenots, comme Pierre Dugua de Mons, l’ancien lieutenant général qui a supervisé la fondation de Québec, et la plupart des membres rouennais, dont Lucas Legendre. Dans ses Voyages de 1632, Champlain écrira : « Une partie de ces dits associés étaient de la religion prétendue réformée, qui n’avaient rien moins à cœur que la nôtre s’y implantât, bien qu’ils consentissent d’y entretenir des religieux parce qu’ils savaient que c’était la volonté de Sa Majesté. » Grande est la déception de Champlain et des récollets, et à cela ne tarde pas de s’ajouter un autre obstacle : l’emprisonnement du prince de Condé, le vice-roi de la Nouvelle-France. En révolte fréquente contre la régente Marie de Médicis, il est arrêté le 1er septembre 1616 et, le 24 novembre suivant, celui qui a mené à bien son arrestation, le maréchal de Thémines, obtient du pouvoir royal sa charge. Deux jours plus tard, les associés doivent s’engager à verser au nouveau détenteur 4 500 livres au début du mois de novembre de chaque année, contre la garantie de pouvoir encore bénéficier du monopole de la traite des fourrures. C’est 1 500 livres de plus que la rétribution accordée au prince de Condé. En même temps, les États de Bretagne entrent en action et obtiennent, le 11 mars 1617, la liberté de la traite. Choisi par Thémines pour être son lieutenant, Champlain obtient du Conseil du roi, dès le 27 mai suivant, le rétablissement du monopole au profit de la Compagnie du Canada, mais le ressentiment des associés à son égard est grand : ils l’accusent de jouer de la menace de la liberté de la traite pour les forcer à remédier au manque de colons et de missionnaires. Champlain peut faire de courts séjours dans la vallée du Saint-Laurent en 1617 et en 1618. Cependant, en mars 1619, lorsqu’il veut embarquer, les membres rouennais de la Compagnie du Canada s’y opposent et il est obligé de revenir à Paris. Il ne se laisse pas faire et obtient un arrêt du Conseil du roi, le 18 juillet, qui confirme son commandement « tant à Québec qu’aux autres lieux de la Nouvelle-France ». En même temps, il publie chez Claude Collet à Paris ses Voyages de 1619, qui sont un vibrant appel à la christianisation des Hurons. Le 20 octobre 1619, le prince de Condé est libéré et aussitôt remis en possession de sa charge de lieutenant général pour le roi en Nouvelle- Introduction 585 France, mais il la cède, le 25 février 1620, au duc Henri II de Montmorency. Celui-ci confirme Champlain en sa lieutenance et lui ordonne de se rendre à Québec pour s’y fortifier et y apporter « l’ordre requis ». Selon les Voyages de 1632, la Compagnie du Canada a « un extrême déplaisir de ce changement », mais elle doit s’incliner devant les injonctions du nouveau vice-roi et du roi. Champlain peut donc embarquer à Honfleur avec sa jeune épouse, Hélène Boullé. Après une traversée qualifiée de « fâcheuse », ils finissent par arriver à Québec au début de juillet. Dès le lendemain, à l’issue de la messe, le père Jamet exhorte tous les Français présents dans la colonie à obéir à Champlain et les commissions accordées à celui-ci par Montmorency et Louis XIII sont lues devant tous. Chacun crie : « Vive le roi ! », on tire du canon « en signe d’allégresse » et Champlain prend possession « de l’habitation et du pays ». La plupart des employés de la Compagnie du Canada n’apprécient pas ce « changement de vice-roi et de l’ordre », mais ils sont bien obligés de se soumettre. Pour leur rappeler qu’ils doivent lui obéir, Champlain fait aussitôt commencer la construction d’un fort sur la falaise du cap Diamant. Il l’avait déjà suggéré au roi en 1618 et le vice-roi Montmorency le lui a ordonné dans sa commission du 8 mars 1620. Ce n’est toutefois pas encore pour contrôler le passage sur le Saint-Laurent devant Québec, car, pour être efficace, le fort devrait être doublé d’un autre sur la rive opposée du fleuve. L’objectif est d’abord de pouvoir menacer l’habitation où se trouve le magasin qui sert à entreposer les fourrures de la compagnie. Champlain tient à bien faire comprendre aux employés de celle-ci qu’il n’hésitera pas à user de canons s’ils remettent en cause son autorité de lieutenant du vice-roi. Certains, comme François Gravé et le sous-commis Rommier, préfèrent rentrer en France, mais les autres se soumettent tant bien que mal et l’hiver 1620-1621 est vécu sans accroc, mis à part un accident mortel, un homme étant tué par la chute d’un arbre. Tout change en mai, à l’arrivée d’une barque avec du ravitaillement et des lettres en provenance de France. Champlain apprend que le vice-roi Montmorency a décidé de retirer le monopole de la traite des fourrures à la Compagnie du Canada et de l’attribuer à une nouvelle dirigée par Ézéchiel de Caën, marchand de Rouen, et son neveu, Guillaume de Caën, capitaine de vaisseau. Officiellement, c’est pour punir les anciens associés de ne pas s’être acquittés de leur obligation de peupler la Nouvelle-France. En vérité, c’est la contrepartie du paiement par les de Caën des 33 000 livres dues au prince de Condé par le duc de Montmorency pour l’achat de la vice-royauté de la Nouvelle-France. 586 les œuvres complètes de champlain Champlain se retrouve en position de faiblesse face à Guillaume de Caën, qui semble avoir la faveur de Montmorency. Dans le différend qui oppose l’ancienne et la nouvelle compagnie, le lieutenant en titre du vice-roi prend la défense de François Gravé à Tadoussac, mais Guillaume de Caën passe outre : « Ledit sieur de Caën protesta devant tout son équipage d’aller se saisir dudit vaisseau et qu’il châtierait ceux qui voudraient résister, disant qu’il ne reconnaissait pas de justice en ce lieu. » Champlain en est réduit à rejoindre les missionnaires récollets outrés de l’arrogance du chef de la nouvelle compagnie qui, de plus, ne cache pas son appartenance à la religion protestante. Avec les autres principaux habitants de la colonie de Québec, ils se réunissent le 18 août 1621 et rédigent ensemble un cahier de remontrances, qu’ils présenteront au roi par l’intermédiaire du père Le Baillif, choisi comme député. Sont demandés la protection de la colonie en cas d’attaque de la part d’une puissance étrangère, l’achèvement de la construction d’un fort sur le cap Diamant, la défense aux commerçants huguenots de La Rochelle de fournir des armes aux indigènes, la fin des querelles divisant les deux compagnies de marchands, l’entretien et l’accroissement de la religion catholique, l’interdiction pour les protestants d’exercer leur culte dans la colonie, la fondation à Québec d’un séminaire pour cinquante enfants sauvages, l’établissement d’une justice plus forte contre les malfaiteurs et l’augmentation de l’autorité et des appointements de Champlain. Le père Le Baillif quitte Québec le 7 septembre 1621 et, pendant que l’hiver commence à s’installer sur le bord du Saint-Laurent, le récollet entame ses démarches à la Cour. Pour donner plus de poids au cahier de remontrances des colons, il rédige une Plainte de la Nouvelle France dicte Canada, A la France sa Germaine, dans laquelle il se déchaîne contre Guillaume de Caën et ses associés, et il n’hésite pas à fabriquer de toutes pièces des lettres qu’il présente comme venant de Champlain et d’autres personnes de Québec. Louis XIII écoute le récollet avec bienveillance dans un premier temps, puis il se ravise, probablement averti des excès du religieux, et ordonne la réorganisation de la compagnie dirigée par les de Caën, en admettant les membres de l’ancienne à en faire partie. Lorsque Guillaume de Caën arrive à Québec le 15 juillet 1622, il révèle les agissements du père Le Baillif. Les principaux habitants de Québec écrivent au roi pour déclarer que les missives que le récollet leur a attribuées sont « supposées ». Même Champlain prend sa plume et, le 31 août, il reproche au père Le Baillif « d’avoir fabriqué lesdites lettres » (Trudel, 1966 : 286). Ses relations avec les récollets se tendent à ce moment-là et il Introduction 587 ne lui reste plus qu’à se réconcilier avec Guillaume de Caën, qui semble avoir la confiance non seulement du vice-roi, mais aussi du roi. La compagnie exploitant le monopole de la traite des fourrures reprend alors le dessus dans la colonie. Champlain doit même s’effacer devant François Gravé, choisi comme « principal commis de messieurs les associés ». Les deux hommes passent ensemble l’hiver 1622-1623 et se concertent pour assurer le commandement. Comme toujours depuis vingt ans qu’ils se connaissent, Champlain témoigne un respect presque filial au vieux capitaine. Il le ménage d’autant plus que François Gravé souffre de nouvelles crises de goutte particulièrement douloureuses. Le 23 août, celui-ci quitte Québec pour rentrer en France avec Guillaume de Caën, une fois la traite terminée, et Champlain se retrouve enfin seul pour diriger la colonie. Sa tentative de reprise en main de celle-ci est marquée par le début de la construction d’une nouvelle habitation. Il envisage d’abattre les vieux bâtiments datant de 1608 et de ne conserver que le magasin, puis « de faire les autres corps de logis de dix-huit toises avec deux ailes de dix toises de chaque côté, et quatre petites tours aux quatre coins du logement, et un ravelin devant l’habitation, commandant sur la rivière, et d’entourer le tout de fossés, avec un pont-levis ». Pour cela, il fait rassembler, avant l’hiver, la chaux, la pierre et le bois qui seront nécessaires, et les travaux débutent dès le retour des beaux jours au printemps. Ils sont si bien surveillés qu’au début d’août 1624 le rez-de-chaussée du principal corps de logis est presque achevé. Au même moment, Champlain a une autre satisfaction, celle d’apprendre qu’une paix a été conclue, en juillet à Trois-Rivières, entre, d’une part, les Hurons, les Algonquins, les Népissingues et les Montagnais et, d’autre part, les Iroquois, et plus précisément les Agniers. Il n’en est pas l’artisan essentiel, car cet accord suit une trêve conclue sans son intervention entre 1616 et 1618. Cependant, il a tout fait pour l’encourager, allant jusqu’à offrir les cadeaux faits à deux ambassadeurs iroquois venus à Québec en juin 1622. Selon lui, une paix générale entre les nations amérindiennes est une incontestable occasion qui se présente pour l’essor de la colonie de Québec, car elle est susceptible de favoriser « l’augmentation du trafic, et la découverte plus aisée, et la sûreté pour la chasse de nos Sauvages, qui vont aux castors ». Reste néanmoins à régler le problème des vivres. Chaque année, le ravitaillement venu de France est attendu avec impatience, car la colonie n’est pas autosuffisante, les marchands ne lui fournissant pas les moyens de développer l’agriculture et, chaque fois que les navires arrivent, la 588 les œuvres complètes de champlain Autre fief d’Hébert Fief des Jésuites Québec en 1627 Couvent des Jésuites Pointe des Jésuites 0 500 1000 mètres D’après Trudel, 1966: 427 Rivière Saint-Charles Couvent et terres des Récollets Fief d’Hébert Fort Saint-Louis Cap-aux-Diamants Maison d’Hébert Cimetière Maison-Chapelle Habitation Mont Du Gua Fleuve Saint-Laurent déception est grande, car les colons sont « assez mal secourus de rafraîchissements, et d’autres choses fort chichement ». Champlain en vient à soupçonner Guillaume de Caën de cacher à ses associés et au vice-roi l’état de dépendance dans lequel se trouve la population de Québec. Il ne peut pas croire qu’ils sont au courant : « S’ils l’avaient su, ils y auraient donné ordre. La courtoisie et le devoir les obligeaient d’avoir soin des personnes qui avaient égard à la conservation de la place et de leur bien », écrira-t-il dans ses Voyages de 1632. Ce qui finit par l’exaspérer est l’annonce par Guillaume de Caën, qui est arrivé à Québec le 1er août 1624, de l’octroi à celui-ci par le vice-roi Montmorency d’un vaste fief comprenant le cap Tourmente, l’île d’Orléans et « quelques autres îles adjacentes ». Il ne peut tolérer davantage la faveur d’un homme qu’il juge indigne et se résout à repasser en France pour révéler l’état véritable de la colonie et contribuer à la prise des décisions qui s’imposent pour assurer la survie et l’essor de celle-ci. Il ramène aussi sa jeune épouse qui, comme elle le racontera plus tard, venait de passer quatre années, « au plus beau de son âge, dans un lieu pire qu’une prison, et dans la privation de quantité de choses nécessaires à la vie » (Chroniques : 7). Arrivé à Dieppe le 1er octobre, Champlain se rend à Paris et ne tarde pas à rencontrer le roi, des conseillers royaux et le vice-roi à Saint- Introduction 589 Germain-en-Laye. Il apprend les menées du cardinal de Richelieu contre le duc de Montmorency et, peu de temps après, est informé de la vente par ce dernier de sa charge de vice-roi de la Nouvelle-France au duc de Ventadour. Très proche des jésuites, celui-ci en envoie six à Québec pour seconder les missionnaires récollets, dès avril 1625, et retient Champlain auprès de lui « pour l’instruire des affaires dudit pays », après lui avoir renouvelé sa charge de lieutenant du vice-roi le 15 février précédent. Au retour des navires partis pour la traite, Guillaume de Caën entre en conflit avec les anciens membres de la Compagnie du Canada pour un reliquat de dettes. Le Conseil du roi est saisi et, en plus, le récollet Joseph Le Caron, de retour du Canada, publie au début de 1626 un Advis au Roy sur les affaires de la Nouvelle-France où sont dénoncés les agissements des marchands à l’encontre des colons de Québec et où il est dit que Guillaume de Caën a fait célébrer le culte protestant dans la vallée du Saint-Laurent, en présence de catholiques. Les associés conviennent de placer désormais leurs vaisseaux sous le commandement du catholique La Ralde et autorisent Champlain à retourner à Québec. Celui-ci embarque à Dieppe, le 15 avril 1626, en compagnie du père Le Caron. Guillaume de Caën, qui est présent lors de l’embarquement, en veut terriblement au récollet, et sans doute à Champlain, de s’être vu retirer le droit de faire le voyage du Canada. Arrivé à Québec le 5 juillet, Champlain a la désagréable surprise de constater que les travaux de l’habitation n’ont guère avancé depuis son départ, presque deux ans plus tôt, et que le fort Saint-Louis n’est toujours pas terminé. Afin de permettre aux ouvriers de se consacrer à ces tâches et de ne plus devoir passer l’été au cap Tourmente pour faucher et faner de l’herbe destinée au bétail de Québec, il fait construire sur place une ferme pour entretenir les animaux. Il libère ainsi de la main-d’œuvre pour atteindre les objectifs que lui a fixés le duc de Ventadour, qui sont « de se loger avec tous ses gens » et « de faire construire et bâtir tels forts et forteresses dont il aura besoin ». Aussitôt, il ordonne de couvrir la moitié de l’habitation et d’agrandir le fort Saint-Louis, en prévision de renforts envoyés par le roi. Le 25 août, le jésuite Noyrot quitte Québec pour rentrer en France. Alors qu’il était à peine arrivé avec du matériel et vingt ouvriers destinés à la mission de la Compagnie de Jésus, il a dû repartir à la demande de son supérieur, le père Lalemant. Sans en référer à Champlain, celui-ci l’a chargé d’obtenir pour la Nouvelle-France un régime nouveau qui soit affranchi de la domination des marchands. En France, le père Noyrot prend contact avec des personnes fortunées et pieuses et réussit à en 590 les œuvres complètes de champlain convaincre de tenter quelque chose. Elles sont rejointes par le cardinal de Richelieu, devenu grand maître, chef et surintendant général de la navigation et du commerce de France et, le 29 avril 1627, une nouvelle compagnie est créée. Les six associés s’engagent à être bientôt cent et à envoyer nombre de colons outre-Atlantique, en échange de toute la Nouvelle-France et de l’exclusivité du commerce sur le territoire de celle-ci. En attendant l’accord du roi, qui ne sera donné qu’en mai 1628, la nouvelle compagnie est incapable de ravitailler la colonie de Québec. C’est celle des de Caën qui s’en charge encore une fois, toujours avec parcimonie et méfiance. Elle va même jusqu’à charger François Gravé de rester sur place pour veiller à ses intérêts, mais, torturé par des crises de goutte à répétition, le vieil homme sera forcé de garder la chambre. Champlain est laissé dans l’ignorance des changements intervenus en France. Il apprend seulement qu’une guerre vient d’éclater entre la France et l’Angleterre, que des navires français ont été pris par des Anglais et que Guillaume de Caën a eu « quelque chose à démêler » avec le père Noyrot. Comme le navire de ravitaillement que celui-ci devait envoyer aux jésuites de Québec n’est pas arrivé, le père Lalemant décide de repasser en France avec tous les ouvriers de sa mission. Champlain demeure à Québec avec probablement un total de soixante et onze personnes, dont seulement huit chez les jésuites. Au manque de vivres s’ajoute une recrudescence des tensions avec les indigènes montagnais. Dès l’hiver 1626-1627, certains d’entre eux ont voulu remettre en cause la paix de 1624 pour s’allier avec les Mahigans, en guerre contre les Agniers. Ils sont convaincus qu’en ayant accès aux Hollandais dans la vallée de l’Hudson ils pourront obtenir de meilleurs prix pour leurs fourrures qu’avec les Français au bord du Saint-Laurent. Champlain, qui ne tient pas à perdre une bonne partie de la traite de la Nouvelle-France, a réussi à obtenir d’eux l’envoi, en juillet 1627, d’une ambassade en Iroquoisie, mais les ambassadeurs ont été massacrés par les Agniers, qui sont sur le point de remporter une victoire décisive sur les Mahigans et qui n’ont donc plus besoin de relations pacifiques avec leurs voisins du Saint-Laurent. Comme Champlain est à l’origine de la tragique ambassade, les Montagnais cherchent à se venger et, en octobre 1627, deux Français qui conduisent du bétail du cap Tourmente à Québec sont assassinés. Le meurtrier est vite retrouvé et Champlain réussit à l’emprisonner, mais il ne peut le juger et le condamner à mort, car « ce serait déclarer une guerre ouverte et perdre pour un temps le pays, jusqu’à ce que l’on eût Introduction 591 Anticosti Riviè Lac St-Jean Rivi ua is Montréal Rapides de Lachine St-Pierre Cap de Tourmente Trois-Rivières TerreNeuve Miscou Québec Rivière Penobscot Île de Cap-Breton St-Jean tao Gaspésie iè re Ou Matane ay Gaspé Île Percée Riv des Saguen Tadoussac èr t-Maur ice eS Riviè re re Île Emenenic Rivière des Iroquois Rivière Kennebec Île Sainte-Croix Ba ie Fu de nd Canseau y Port-Royal Lac Ontario Chouacouët Cap Nègre Cap de Sable Cap Anne Habitations de la Nouvelle-France en 1627 Baie du Massachusetts Cap Cod Baie de Nantucket 0 150 300 Km D’après Trudel, 1966: 420 Habitations de la Nouvelle-France en 1627 exterminé cette race, et par le même moyen perdre les traites du pays, ou pour le moins bien les altérer ». Le chef des Français doit donc s’efforcer de garder bonne figure en attendant l’arrivée des navires de ravitaillement au printemps de 1628. Ce sont finalement des vaisseaux anglais qui arrivent à Tadoussac au début de juillet. Ils sont commandés par les frères Kirke. Leur père, associé à d’autres marchands, a reçu du roi Charles Ier des lettres de marque leur permettant de s’en prendre aux Français. Informés du dénuement de la colonie de Québec par des protestants de Dieppe en révolte contre Louis XIII, ils ont jeté leur dévolu sur la vallée du SaintLaurent. À bord d’une barque, une vingtaine de soldats remontent le fleuve. Ils débarquent au cap Tourmente et détruisent les bâtiments et la ferme que Champlain y a fait construire. Un des habitants réussit à s’enfuir et prévient Champlain, qui met sur la défensive l’habitation et le fort de Québec. Le chef de la colonie compte sur l’arrivée des navires des de Caën pour faire fuir l’ennemi. Aussi, lorsque, par l’intermédiaire de Basques, David Kirke lui demande de capituler, il feint d’être bien pourvu en vivres et refuse. Il est cru, car lorsque, le 18 juillet, les Anglais parviennent à se saisir de la flotte commandée par Roquemont de Brison, ils ne cherchent pas à forcer davantage leur succès, et repartent en Angleterre avec huit navires chargés de dépouilles. 592 les œuvres complètes de champlain L’hiver 1628-1629 est particulièrement pénible pour les Français demeurés à Québec. Ils en sont réduits à manger de la farine de pois et des racines qu’ils vont chercher dans les bois. Champlain envisage d’envoyer une grande partie des colons vivre parmi les Amérindiens, en particulier les Micmacs de la Gaspésie. Comme il risque aussi d’avoir besoin de l’hospitalité des Montagnais, il préfère composer avec eux et libérer le meurtrier qu’il détient. Enfin, des navires sont annoncés, mais il s’agit une nouvelle fois d’Anglais commandés par les frères Kirke. Guidés par des Français, Lewis et Thomas se rendent à Québec avec un flibot et deux pataches, tandis que David reste à Tadoussac. Le 19 juillet, une chaloupe va porter à Champlain une lettre qui exige sa capitulation. Le commandant de Québec essaie bien de tergiverser, d’autant plus qu’il a appris d’un gentilhomme anglais qu’il n’y avait plus de guerre entre la France et l’Angleterre, le traité de Suse ayant été signé le 24 avril 1629, mais Lewis Kirke se montre pressé, craignant l’arrivée de navires français. Comme la colonie ne peut pas résister, faute de vivres et de poudre, son chef se résout à capituler. Le 20 juillet, cent cinquante soldats anglais prennent possession de l’habitation et du fort Saint-Louis. Tandis que les récollets et les jésuites restent encore quelques jours, Champlain embarque avec François Gravé à bord du bateau de Thomas Kirke et, le 24 juillet, celui-ci met à la voile pour se rendre à Tadoussac. En chemin, Champlain est le témoin de la capture du navire d’Emery de Caën qui tentait de ravitailler Québec. Cette nouvelle prise rejoint les autres et, le 1er septembre, la flottille des Kirke quitte l’embouchure du Saguenay pour rentrer en Angleterre, avec ses prisonniers et ses dépouilles. À Québec ne restent, avec la garnison anglaise commandée par Lewis Kirke, qu’une vingtaine de Français, dont la famille Hébert-Couillard. Québec a été pris par les Anglais, mais de Caën triomphe David Kirke relâche les jésuites et les récollets à Douvres le 27 octobre 1629. Les religieux peuvent trouver un bateau qui les conduit à Calais, où ils arrivent le 29. Le même jour, les derniers prisonniers parviennent avec leur geôlier à Londres. Tandis que François Gravé et Emery de Caën sont retenus chez des particuliers dans l’attente du paiement d’une rançon, Champlain se trouve libre de ses mouvements. Il se rend immédiatement à l’ambassade de France, où il rencontre Charles de l’Aubespine, marquis de Châteauneuf, l’ambassadeur extraordinaire envoyé par Introduction 593 Louis XIII au mois de juillet précédent pour défendre les intérêts des marchands français engagés dans le commerce avec l’Angleterre. Châteauneuf est déjà au courant de la prise de Québec. C’est le cardinal de Richelieu en personne qui le lui a appris dans une lettre datée du 9 octobre. Le principal ministre de Louis XIII en avait été informé par les directeurs de la Compagnie des Cent-Associés, qui avaient eux-mêmes été avertis dès le retour, au début de septembre, d’un de leurs navires ayant échappé aux Anglais, celui qui était commandé par le capitaine Joubert. Pour appuyer les démarches que l’ambassadeur veut entreprendre auprès du roi d’Angleterre Charles Ier, Champlain lui confie un récit de la prise de Québec qu’il vient de rédiger, ainsi que l’original de la capitulation qu’il a signée le 19 juillet. Immédiatement, Châteauneuf demande au souverain anglais la restitution du Canada et de Québec, mais Charles Ier, qui se rappelle que son père, Jacques Ier, a concédé la Nouvelle-Écosse à l’Écossais William Alexander en 1621, lui répond qu’il s’agit de territoires écossais qui ont été usurpés par les Français. Châteauneuf est d’autant plus décontenancé qu’il ne connaît pas bien l’histoire et la géographie de la Nouvelle-France. Comme en plus Richelieu lui demande de récupérer aussi le Cap-Breton et l’Acadie dont se sont emparés les Anglais en juillet et août 1629, il demande à Champlain de l’éclaircir sur tous ces points et de lui donner par écrit tous les noms des « lieux et côtes » que le roi de France peut déclarer siens et qui doivent lui être restitués (Doughty : 27-29). Le vieil explorateur s’exécute immédiatement. Il remet à l’ambassadeur une carte de la Nouvelle-France qu’il a eu tout le loisir de compléter pendant ses longs hivers passés sur le bord du Saint-Laurent de 1626 à 1629, mais il en garde une copie, car il s’agit sans doute de la carte qu’il fera graver pour ses Voyages de 1632, avec d’ultimes compléments. Il rédige aussi un mémoire qui est intitulé Mémoire de ce que les Français possédaient depuis plusieurs années en çà, où auparavant les Anglais n’avaient été, sinon depuis deux ans que le feu capitaine Michel, de Dieppe les y mena, lequel est mort en cette présente année à Tadoussac, dans lequel il demande la restitution à la France non seulement du Canada et de Québec, mais aussi du Cap-Breton et de l’Acadie. Châteauneuf aimerait bien garder plus longtemps Champlain auprès de lui pour bénéficier de ses conseils, mais celui-ci craint que les négociations ne s’éternisent, l’affaire de la Nouvelle-France s’ajoutant à d’autres différends franco-anglais, comme des saisies de navires marchands des deux pays et une attaque française de la partie anglaise de 594 les œuvres complètes de champlain l’île antillaise de Saint-Christophe. Le 30 novembre 1629, après presque cinq semaines passées à Londres, Champlain prend le chemin de la France. Il se rend à Rye pour trouver un bateau pour Dieppe et, en route, rencontre Guillaume de Caën qui va à Londres pour tenter de récupérer ses fourrures prises par les Kirke. Une fois la Manche traversée, Champlain séjourne à Dieppe, où il rencontre le capitaine Charles Daniel qui vient de s’emparer du fort construit par lord Ochiltree sur l’île du Cap-Breton, puis à Rouen, où des jésuites du noviciat lui remettent une copie d’une lettre du père Charles Lalemant racontant son naufrage au large de Canseau en août 1629. Enfin, en décembre 1629, il est à Paris et rencontre Louis XIII, le cardinal de Richelieu et les directeurs de la Compagnie des CentAssociés, auxquels, écrira-t-il, « je fis entendre tout le sujet de mon voyage et ce qu’ils avaient à faire tant en Angleterre qu’aux autres choses qui convenaient pour le bien et l’utilité de ladite Nouvelle-France ». L’inquiétude domine car, dès décembre 1629, la Compagnie des Cent-Associés envoie à Londres un des siens, le médecin André Daniel, frère du capitaine Charles Daniel, avec de nouvelles lettres de Louis XIII « pour demander au roi d’Angleterre qu’il eût à faire rendre le fort et l’habitation de Québec, et les autres ports et havres qu’il avait pris aux côtes d’Acadie ». Châteauneuf a remis cinq mémoires aux membres du Conseil de Charles Ier dès le 1er décembre, mais il a des doutes sur la bonne volonté anglaise et finalement, le 20 février 1630, André Daniel peut repartir en France avec une lettre de Châteauneuf à Richelieu qui annonce que le roi d’Angleterre accepte de restituer Québec, mais pas le Cap-Breton et l’Acadie, car ceux-ci n’étaient pas habités par les Français lors de l’arrivée de lord Ochiltree et de William Alexander fils en juillet et août 1629 (Doughty : 36). Les négociations s’annoncent encore difficiles, mais la Compagnie des Cent-Associés ne désespère pas et harcèle Louis XIII et Richelieu pour qu’ils lui octroient six navires du roi pour accompagner quatre de leurs pataches « pour aller au grand fleuve Saint-Laurent reprendre possession du fort et de l’habitation de Québec ». Les associés obtiennent satisfaction et Isaac de Razilly est pressenti pour commander la flotte, mais le 13 avril 1630, retenu par une campagne au Maroc, il est remplacé par le chevalier de Montigny. Les navires attendent au Havre et Champlain est à bord de l’un de ceux-ci puisqu’il est chargé de prendre le commandement de Québec au nom du cardinal de Richelieu dès que les Anglais l’auront restitué. Les équipages patientent et finalement, vers la mi-mai, le voyage est rompu, le règlement définitif du différend table des matières tome 1 Concordance entre les différentes éditions des œuvres de Champlain vii Préface 1 Introduction 5 Poids et mesures 65 Bref discours des choses les plus remarquables que Samuel Champlain, de Brouage, a reconnues aux Indes occidentales au voyage qu’il a fait en celles-ci en l’année 1599 et en l’année 1601, comme suit (1600-1601) 67 Mémoire sur un établissement dans les Terres-Neuves (1603) 137 Des Sauvages ou voyage de Samuel Champlain, de Brouage, fait en la France nouvelle, l’an mil six cent trois contenant les mœurs, façons de vivre, mariages, guerres et habitations des Sauvages du Canada. De la découverte de plus de quatre cent cinquante lieues dans le pays des Sauvages. Quels peuples y habitent. Des animaux qui s’y trouvent. Des rivières, lacs, îles et terres, et quels arbres et fruits elles produisent. De la côte d’Arcadie, des terres que l’on y a découvertes, et de plusieurs mines qui y sont, selon le rapport des Sauvages (1603) 167 Les voyages du sieur de Champlain, Saintongeais, capitaine ordinaire pour le roi en la marine, divisés en deux livres ou Journal très fidèle des observations faites lors des découvertes de la Nouvelle-France, tant en la description des terres, côtes, rivières, ports, havres, leurs hauteurs et plusieurs déclinaisons de la guide-aimant qu’en la créance des peuples, leurs superstitions, façons de vivre et de guerroyer, enrichi de quantité de figures (1613) 215 Livre premier Les découvertes de la côte d’Acadie et de la Floride faites par le sieur de Champlain dans les années 1604, 1605, 1606 et 1607 221 Livre second Les voyages faits au grand fleuve Saint-Laurent par le sieur de Champlain depuis l’année 1608 jusqu’en 1611 315 Intelligence des deux cartes géographiques de la Nouvelle-France 421 Mémoires au roi Louis XIII et à la Chambre du commerce (1617-1618) 461 Voyages et découvertes faits en la Nouvelle-France depuis l’année 1615 jusqu’à la fin de l’année 1618 par le sieur de Champlain, capitaine ordinaire pour le roi en la mer du Ponant. Où sont décrits les mœurs, coutumes, habits, façons de guerroyer, chasses, danses, festins et enterrements de divers peuples sauvages, et plusieurs choses remarquables qui lui sont arrivées audit pays, avec une description des beauté, fertilité et température de celui-ci (1619) 479 Voyage du sieur de Champlain en la Nouvelle-France fait en l’année 1615 485 Continuation des voyages et des découvertes faits en la Nouvelle-France par ledit sieur de Champlain, capitaine pour le roi en la marine du Ponant, l’an 1618 559 tome 1I Concordance entre les différentes éditions des œuvres de Champlain vii Introduction 583 Mémoire sur la reddition de Québec (1629) 611 Mémoire de ce que les Français possédaient depuis plusieurs années en çà, où auparavant les Anglais n’avaient été, sinon depuis deux ans que le feu capitaine Michel, de Dieppe, les y mena, lequel est mort en cette présente année à Tadoussac (1629) 619 Mémoire de Champlain au roi pour que sa pension lui soit continuée (1630) 623 Les voyages de la nouvelle France occidentale, dite Canada, faits par le sieur de Champlain, Saintongeais, capitaine pour le roi en la marine du Ponant, et toutes les découvertes qu’il a faites en ce pays depuis l’an 1603 jusqu’en l’an 1629. Où se voit comment ce pays a été premièrement découvert par les Français, sous l’autorité de nos rois très chrétiens, jusqu’au règne de Sa Majesté à présent régnante Louis XIII, roi de France et de Navarre (1632) 641 Seconde partie des voyages du sieur de Champlain 875 Traité de la marine et du devoir d’un bon marinier 1111 Relation du voyage du sieur de Champlain au Canada (1633) 1157 Lettres au cardinal de Richelieu (1633 et 1634) 1199 Testament (1635) 1207 Chronologie 1217 Bibliographie 1225 Index 1247 cet ouvrage est composé en adobe garamond pro corps 10,8 selon une maquette de josée lalancette et achevé d’imprimer en août 2019 sur les presses de l’imprimerie marquis au québec pour le compte de gilles herman éditeur à l’enseigne du septentrion