Éric Thierry
Les Œuvres
complètes de
Champlain
Tome 2
Éric Thierry
Les Œuvres complètes de Champlain
Éric Thierry
Les Œuvres complètes de Champlain
Tome II
1620-1635
Textes en français moderne établis, annotés et
présentés par Éric Thierry
septentrion
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Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société
de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien
accordé à leur programme d’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son
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© Les éditions du Septentrion
835, av. Turnbull
Québec (Québec)
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Dépôt légal :
Bibliothèque et Archives
nationales du Québec, 2019
isbn papier : 978-2-89791-042-6
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Concordance entre les différentes
éditions des œuvres de Champlain
Les textes de Champlain ont connu plusieurs éditions et ont été reproduits dans divers ouvrages, mais trois de ces éditions sont couramment
utilisées et citées par les spécialistes. En 1870, Charles-Honoré Laverdière
a publié chez Desbarats les Œuvres de Champlain en six volumes. Cette
édition a été réimprimée en 1973 aux éditions du Jour, agrémentée du
travail de Georges-Emile Giguère, en conservant la pagination de l’édition originale. Cet ouvrage en trois tomes respecte aussi l’arrangement
des volumes de Laverdière. Finalement, l’Américain Henry P. Biggar a,
quant à lui, travaillé sur une édition comparée des textes en français et
de leur traduction en anglais. Ces six volumes ont été publiés par la
Champlain Society.
Dans le présent ouvrage, nous avons placé dans les marges les références aux éditions de Biggar et de Laverdière en précisant le volume et
le folio. Par exemple, [B.II.249] renvoie à la page 249 du deuxième
volume de Biggar, alors que [L.III.289] renvoie à la page 289 du troisième
volume de Laverdière.
Le tableau de la page suivante, quant à lui, permet d’identifier
rapidement le tome et le début d’un volume recherché dans Biggar ou
Laverdière. Pour trouver, par exemple, un passage cité à la page 75 du
volume IV de Laverdière, il suffit de se rendre à la page 479 du tome 1
de la présente édition (Thierry) et de feuilleter jusqu’à trouver en marge
la référence [L.IV.75], soit en haut de la page 533.
Biggar [B]
Laverdière ou
Giguère [L]
Thierry
Brief Discours (1600-1601)
Vol. I
Vol. I
T. 1, p. 67
Des Sauvages (1603)
Vol. I
Vol. II
T. 1, p. 167
Voyages (1613)
Vol. I et II
Vol. III
T. 1, p. 215
Mémoires au roi Louis XIII
et à la Chambre du
commerce (1617-1618)
Vol. II
Voyages (1619)
Vol. III
Vol. IV
T. 1, p. 479
Voyages (1632)
Vol. III à VI
Vol. V et VI*
T. 2, p. 641
Mémoire au roi pour
que sa pension lui soit
continuée (1630)
Vol. VI
Lettres au cardinal de
Richelieu (1633 et 1634)
Vol. VI
T. 1, p. 461
T. 2, p. 623
Vol. VI
T. 2, p. 1199
* Le Traité de la marine, dont la pagination reprend à 1 dans le sixième
volume de Laverdière, est référencé sous L.VI-b.
Références
Biggar, Henry P. (dir.), The Works of Samuel de Champlain, Toronto, The Champlain
Society, 1922-1936.
Laverdière, Charles-Honoré (dir.), Œuvres de Champlain, Québec, Géo-E.
Desbarats, 1870.
Giguère, Georges-Emile et Charles-Honoré Laverdière (dir.), Œuvres de Champlain,
Montréal, Éditions du Jour, 1973.
Introduction
Ce deuxième tome des œuvres complètes de Samuel de Champlain
rassemble ses textes les plus personnels. Le 19 juillet 1629, il a accepté de
capituler face aux Anglais venus s’emparer de Québec. De retour en
France, il doit faire face aux critiques, la pension royale qu’il reçoit depuis
1602 étant même remise en cause. Ses Voyages de 1632 sont sa réponse.
Il s’efforce de justifier sa capitulation et de montrer qu’il n’a jamais
démérité. Il apparaît éprouvé par ses conflits avec les marchands et par
la perte de la faveur royale, mais résolu à repartir au plus vite au bord
du Saint-Laurent pour poursuivre sa mission de bâtisseur de la NouvelleFrance.
Champlain aux prises avec les marchands
Champlain commence à s’opposer ouvertement aux marchands lorsqu’il
séjourne en Amérique du Nord de mai 1615 à août 1616. Au contact des
premiers missionnaires récollets et des Hurons sédentaires et agriculteurs, il se convainc que la colonisation, la francisation et l’évangélisation
doivent être menées de pair. Il fait siens les articles adoptés par l’élite de
la colonie de Québec en juillet 1616, persuadé qu’« on ne réussirait jamais
à leur conversion [celle des Amérindiens] si, avant de les rendre chrétiens,
on ne les rendait hommes, que pour les humaniser, il fallait nécessairement que les Français se mêlassent avec eux, et les faire demeurer parmi
nous, ce qui ne pourrait se faire que par l’augmentation de la colonie »
(Le Clercq : 96).
Rentré en France avec les pères Jamet et Le Caron, Champlain essaie
de rallier à ses vues les associés de la Compagnie du Canada créée en
novembre 1613, mais ceux-ci ne cachent pas leurs réticences à investir dans
un envoi massif de colons et de missionnaires sans qu’il y ait de profits
supplémentaires à espérer de leur monopole de la traite des fourrures. Ils
584
les œuvres complètes de champlain
ont déjà bien du mal à faire respecter leur privilège commercial, à cause
de la contrebande à laquelle se livrent de nombreux pêcheurs, en particulier
des Malouins et les Rochelais qui n’ont pas adhéré à la compagnie. De
plus, tous les associés ne sont pas catholiques, et rares sont ceux qui veulent
œuvrer à la conversion des Amérindiens. Il y a bien Louis Houel, sieur de
Petit-Pré, qui est un dévot, mais d’autres sont ouvertement huguenots,
comme Pierre Dugua de Mons, l’ancien lieutenant général qui a supervisé
la fondation de Québec, et la plupart des membres rouennais, dont Lucas
Legendre. Dans ses Voyages de 1632, Champlain écrira : « Une partie de
ces dits associés étaient de la religion prétendue réformée, qui n’avaient
rien moins à cœur que la nôtre s’y implantât, bien qu’ils consentissent d’y
entretenir des religieux parce qu’ils savaient que c’était la volonté de Sa
Majesté. »
Grande est la déception de Champlain et des récollets, et à cela ne
tarde pas de s’ajouter un autre obstacle : l’emprisonnement du prince de
Condé, le vice-roi de la Nouvelle-France. En révolte fréquente contre la
régente Marie de Médicis, il est arrêté le 1er septembre 1616 et, le
24 novembre suivant, celui qui a mené à bien son arrestation, le maréchal
de Thémines, obtient du pouvoir royal sa charge. Deux jours plus tard,
les associés doivent s’engager à verser au nouveau détenteur 4 500 livres
au début du mois de novembre de chaque année, contre la garantie de
pouvoir encore bénéficier du monopole de la traite des fourrures. C’est
1 500 livres de plus que la rétribution accordée au prince de Condé. En
même temps, les États de Bretagne entrent en action et obtiennent, le
11 mars 1617, la liberté de la traite.
Choisi par Thémines pour être son lieutenant, Champlain obtient
du Conseil du roi, dès le 27 mai suivant, le rétablissement du monopole
au profit de la Compagnie du Canada, mais le ressentiment des associés
à son égard est grand : ils l’accusent de jouer de la menace de la liberté
de la traite pour les forcer à remédier au manque de colons et de missionnaires. Champlain peut faire de courts séjours dans la vallée du
Saint-Laurent en 1617 et en 1618. Cependant, en mars 1619, lorsqu’il veut
embarquer, les membres rouennais de la Compagnie du Canada s’y
opposent et il est obligé de revenir à Paris. Il ne se laisse pas faire et
obtient un arrêt du Conseil du roi, le 18 juillet, qui confirme son commandement « tant à Québec qu’aux autres lieux de la Nouvelle-France ».
En même temps, il publie chez Claude Collet à Paris ses Voyages de 1619,
qui sont un vibrant appel à la christianisation des Hurons.
Le 20 octobre 1619, le prince de Condé est libéré et aussitôt remis
en possession de sa charge de lieutenant général pour le roi en Nouvelle-
Introduction
585
France, mais il la cède, le 25 février 1620, au duc Henri II de Montmorency.
Celui-ci confirme Champlain en sa lieutenance et lui ordonne de se
rendre à Québec pour s’y fortifier et y apporter « l’ordre requis ». Selon
les Voyages de 1632, la Compagnie du Canada a « un extrême déplaisir
de ce changement », mais elle doit s’incliner devant les injonctions du
nouveau vice-roi et du roi. Champlain peut donc embarquer à Honfleur
avec sa jeune épouse, Hélène Boullé. Après une traversée qualifiée de
« fâcheuse », ils finissent par arriver à Québec au début de juillet.
Dès le lendemain, à l’issue de la messe, le père Jamet exhorte tous les
Français présents dans la colonie à obéir à Champlain et les commissions
accordées à celui-ci par Montmorency et Louis XIII sont lues devant tous.
Chacun crie : « Vive le roi ! », on tire du canon « en signe d’allégresse » et
Champlain prend possession « de l’habitation et du pays ». La plupart des
employés de la Compagnie du Canada n’apprécient pas ce « changement
de vice-roi et de l’ordre », mais ils sont bien obligés de se soumettre.
Pour leur rappeler qu’ils doivent lui obéir, Champlain fait aussitôt
commencer la construction d’un fort sur la falaise du cap Diamant. Il
l’avait déjà suggéré au roi en 1618 et le vice-roi Montmorency le lui a
ordonné dans sa commission du 8 mars 1620. Ce n’est toutefois pas
encore pour contrôler le passage sur le Saint-Laurent devant Québec,
car, pour être efficace, le fort devrait être doublé d’un autre sur la rive
opposée du fleuve. L’objectif est d’abord de pouvoir menacer l’habitation
où se trouve le magasin qui sert à entreposer les fourrures de la compagnie. Champlain tient à bien faire comprendre aux employés de celle-ci
qu’il n’hésitera pas à user de canons s’ils remettent en cause son autorité
de lieutenant du vice-roi.
Certains, comme François Gravé et le sous-commis Rommier,
préfèrent rentrer en France, mais les autres se soumettent tant bien que
mal et l’hiver 1620-1621 est vécu sans accroc, mis à part un accident
mortel, un homme étant tué par la chute d’un arbre. Tout change en
mai, à l’arrivée d’une barque avec du ravitaillement et des lettres en
provenance de France. Champlain apprend que le vice-roi Montmorency
a décidé de retirer le monopole de la traite des fourrures à la Compagnie
du Canada et de l’attribuer à une nouvelle dirigée par Ézéchiel de Caën,
marchand de Rouen, et son neveu, Guillaume de Caën, capitaine de
vaisseau. Officiellement, c’est pour punir les anciens associés de ne pas
s’être acquittés de leur obligation de peupler la Nouvelle-France. En
vérité, c’est la contrepartie du paiement par les de Caën des 33 000 livres
dues au prince de Condé par le duc de Montmorency pour l’achat de la
vice-royauté de la Nouvelle-France.
586
les œuvres complètes de champlain
Champlain se retrouve en position de faiblesse face à Guillaume de
Caën, qui semble avoir la faveur de Montmorency. Dans le différend
qui oppose l’ancienne et la nouvelle compagnie, le lieutenant en titre du
vice-roi prend la défense de François Gravé à Tadoussac, mais Guillaume
de Caën passe outre : « Ledit sieur de Caën protesta devant tout son
équipage d’aller se saisir dudit vaisseau et qu’il châtierait ceux qui voudraient résister, disant qu’il ne reconnaissait pas de justice en ce lieu. »
Champlain en est réduit à rejoindre les missionnaires récollets outrés de
l’arrogance du chef de la nouvelle compagnie qui, de plus, ne cache pas
son appartenance à la religion protestante. Avec les autres principaux
habitants de la colonie de Québec, ils se réunissent le 18 août 1621 et
rédigent ensemble un cahier de remontrances, qu’ils présenteront au roi
par l’intermédiaire du père Le Baillif, choisi comme député. Sont
demandés la protection de la colonie en cas d’attaque de la part d’une
puissance étrangère, l’achèvement de la construction d’un fort sur le cap
Diamant, la défense aux commerçants huguenots de La Rochelle de
fournir des armes aux indigènes, la fin des querelles divisant les deux
compagnies de marchands, l’entretien et l’accroissement de la religion
catholique, l’interdiction pour les protestants d’exercer leur culte dans
la colonie, la fondation à Québec d’un séminaire pour cinquante enfants
sauvages, l’établissement d’une justice plus forte contre les malfaiteurs
et l’augmentation de l’autorité et des appointements de Champlain.
Le père Le Baillif quitte Québec le 7 septembre 1621 et, pendant
que l’hiver commence à s’installer sur le bord du Saint-Laurent, le
récollet entame ses démarches à la Cour. Pour donner plus de poids au
cahier de remontrances des colons, il rédige une Plainte de la Nouvelle
France dicte Canada, A la France sa Germaine, dans laquelle il se déchaîne
contre Guillaume de Caën et ses associés, et il n’hésite pas à fabriquer
de toutes pièces des lettres qu’il présente comme venant de Champlain
et d’autres personnes de Québec. Louis XIII écoute le récollet avec
bienveillance dans un premier temps, puis il se ravise, probablement
averti des excès du religieux, et ordonne la réorganisation de la compagnie dirigée par les de Caën, en admettant les membres de l’ancienne à
en faire partie.
Lorsque Guillaume de Caën arrive à Québec le 15 juillet 1622, il révèle
les agissements du père Le Baillif. Les principaux habitants de Québec
écrivent au roi pour déclarer que les missives que le récollet leur a attribuées sont « supposées ». Même Champlain prend sa plume et, le 31 août,
il reproche au père Le Baillif « d’avoir fabriqué lesdites lettres » (Trudel,
1966 : 286). Ses relations avec les récollets se tendent à ce moment-là et il
Introduction
587
ne lui reste plus qu’à se réconcilier avec Guillaume de Caën, qui semble
avoir la confiance non seulement du vice-roi, mais aussi du roi. La compagnie exploitant le monopole de la traite des fourrures reprend alors le
dessus dans la colonie. Champlain doit même s’effacer devant François
Gravé, choisi comme « principal commis de messieurs les associés ». Les
deux hommes passent ensemble l’hiver 1622-1623 et se concertent pour
assurer le commandement. Comme toujours depuis vingt ans qu’ils se
connaissent, Champlain témoigne un respect presque filial au vieux
capitaine. Il le ménage d’autant plus que François Gravé souffre de nouvelles crises de goutte particulièrement douloureuses.
Le 23 août, celui-ci quitte Québec pour rentrer en France avec
Guillaume de Caën, une fois la traite terminée, et Champlain se retrouve
enfin seul pour diriger la colonie. Sa tentative de reprise en main de
celle-ci est marquée par le début de la construction d’une nouvelle
habitation. Il envisage d’abattre les vieux bâtiments datant de 1608 et de
ne conserver que le magasin, puis « de faire les autres corps de logis de
dix-huit toises avec deux ailes de dix toises de chaque côté, et quatre
petites tours aux quatre coins du logement, et un ravelin devant l’habitation, commandant sur la rivière, et d’entourer le tout de fossés, avec
un pont-levis ». Pour cela, il fait rassembler, avant l’hiver, la chaux, la
pierre et le bois qui seront nécessaires, et les travaux débutent dès le
retour des beaux jours au printemps. Ils sont si bien surveillés qu’au
début d’août 1624 le rez-de-chaussée du principal corps de logis est
presque achevé.
Au même moment, Champlain a une autre satisfaction, celle d’apprendre qu’une paix a été conclue, en juillet à Trois-Rivières, entre, d’une
part, les Hurons, les Algonquins, les Népissingues et les Montagnais et,
d’autre part, les Iroquois, et plus précisément les Agniers. Il n’en est pas
l’artisan essentiel, car cet accord suit une trêve conclue sans son intervention entre 1616 et 1618. Cependant, il a tout fait pour l’encourager,
allant jusqu’à offrir les cadeaux faits à deux ambassadeurs iroquois venus
à Québec en juin 1622. Selon lui, une paix générale entre les nations
amérindiennes est une incontestable occasion qui se présente pour l’essor
de la colonie de Québec, car elle est susceptible de favoriser « l’augmentation du trafic, et la découverte plus aisée, et la sûreté pour la chasse de
nos Sauvages, qui vont aux castors ».
Reste néanmoins à régler le problème des vivres. Chaque année, le
ravitaillement venu de France est attendu avec impatience, car la colonie
n’est pas autosuffisante, les marchands ne lui fournissant pas les moyens
de développer l’agriculture et, chaque fois que les navires arrivent, la
588
les œuvres complètes de champlain
Autre fief
d’Hébert
Fief des Jésuites
Québec en 1627
Couvent
des Jésuites
Pointe
des Jésuites
0
500
1000 mètres
D’après Trudel, 1966: 427
Rivière Saint-Charles
Couvent et terres
des Récollets
Fief d’Hébert
Fort
Saint-Louis
Cap-aux-Diamants
Maison d’Hébert
Cimetière
Maison-Chapelle
Habitation
Mont
Du Gua
Fleuve Saint-Laurent
déception est grande, car les colons sont « assez mal secourus de rafraîchissements, et d’autres choses fort chichement ». Champlain en vient à
soupçonner Guillaume de Caën de cacher à ses associés et au vice-roi
l’état de dépendance dans lequel se trouve la population de Québec. Il
ne peut pas croire qu’ils sont au courant : « S’ils l’avaient su, ils y auraient
donné ordre. La courtoisie et le devoir les obligeaient d’avoir soin des
personnes qui avaient égard à la conservation de la place et de leur bien »,
écrira-t-il dans ses Voyages de 1632.
Ce qui finit par l’exaspérer est l’annonce par Guillaume de Caën,
qui est arrivé à Québec le 1er août 1624, de l’octroi à celui-ci par le vice-roi
Montmorency d’un vaste fief comprenant le cap Tourmente, l’île d’Orléans et « quelques autres îles adjacentes ». Il ne peut tolérer davantage la
faveur d’un homme qu’il juge indigne et se résout à repasser en France
pour révéler l’état véritable de la colonie et contribuer à la prise des
décisions qui s’imposent pour assurer la survie et l’essor de celle-ci. Il
ramène aussi sa jeune épouse qui, comme elle le racontera plus tard,
venait de passer quatre années, « au plus beau de son âge, dans un lieu
pire qu’une prison, et dans la privation de quantité de choses nécessaires
à la vie » (Chroniques : 7).
Arrivé à Dieppe le 1er octobre, Champlain se rend à Paris et ne tarde
pas à rencontrer le roi, des conseillers royaux et le vice-roi à Saint-
Introduction
589
Germain-en-Laye. Il apprend les menées du cardinal de Richelieu contre
le duc de Montmorency et, peu de temps après, est informé de la vente
par ce dernier de sa charge de vice-roi de la Nouvelle-France au duc de
Ventadour. Très proche des jésuites, celui-ci en envoie six à Québec pour
seconder les missionnaires récollets, dès avril 1625, et retient Champlain
auprès de lui « pour l’instruire des affaires dudit pays », après lui avoir
renouvelé sa charge de lieutenant du vice-roi le 15 février précédent.
Au retour des navires partis pour la traite, Guillaume de Caën entre
en conflit avec les anciens membres de la Compagnie du Canada pour
un reliquat de dettes. Le Conseil du roi est saisi et, en plus, le récollet
Joseph Le Caron, de retour du Canada, publie au début de 1626 un Advis
au Roy sur les affaires de la Nouvelle-France où sont dénoncés les agissements des marchands à l’encontre des colons de Québec et où il est dit
que Guillaume de Caën a fait célébrer le culte protestant dans la vallée
du Saint-Laurent, en présence de catholiques. Les associés conviennent
de placer désormais leurs vaisseaux sous le commandement du catholique
La Ralde et autorisent Champlain à retourner à Québec. Celui-ci
embarque à Dieppe, le 15 avril 1626, en compagnie du père Le Caron.
Guillaume de Caën, qui est présent lors de l’embarquement, en veut
terriblement au récollet, et sans doute à Champlain, de s’être vu retirer
le droit de faire le voyage du Canada.
Arrivé à Québec le 5 juillet, Champlain a la désagréable surprise de
constater que les travaux de l’habitation n’ont guère avancé depuis son
départ, presque deux ans plus tôt, et que le fort Saint-Louis n’est toujours
pas terminé. Afin de permettre aux ouvriers de se consacrer à ces tâches
et de ne plus devoir passer l’été au cap Tourmente pour faucher et faner
de l’herbe destinée au bétail de Québec, il fait construire sur place une
ferme pour entretenir les animaux. Il libère ainsi de la main-d’œuvre
pour atteindre les objectifs que lui a fixés le duc de Ventadour, qui sont
« de se loger avec tous ses gens » et « de faire construire et bâtir tels forts
et forteresses dont il aura besoin ». Aussitôt, il ordonne de couvrir la
moitié de l’habitation et d’agrandir le fort Saint-Louis, en prévision de
renforts envoyés par le roi.
Le 25 août, le jésuite Noyrot quitte Québec pour rentrer en France.
Alors qu’il était à peine arrivé avec du matériel et vingt ouvriers destinés
à la mission de la Compagnie de Jésus, il a dû repartir à la demande de
son supérieur, le père Lalemant. Sans en référer à Champlain, celui-ci
l’a chargé d’obtenir pour la Nouvelle-France un régime nouveau qui soit
affranchi de la domination des marchands. En France, le père Noyrot
prend contact avec des personnes fortunées et pieuses et réussit à en
590
les œuvres complètes de champlain
convaincre de tenter quelque chose. Elles sont rejointes par le cardinal
de Richelieu, devenu grand maître, chef et surintendant général de la
navigation et du commerce de France et, le 29 avril 1627, une nouvelle
compagnie est créée. Les six associés s’engagent à être bientôt cent et à
envoyer nombre de colons outre-Atlantique, en échange de toute la
Nouvelle-France et de l’exclusivité du commerce sur le territoire de
celle-ci.
En attendant l’accord du roi, qui ne sera donné qu’en mai 1628, la
nouvelle compagnie est incapable de ravitailler la colonie de Québec.
C’est celle des de Caën qui s’en charge encore une fois, toujours avec
parcimonie et méfiance. Elle va même jusqu’à charger François Gravé
de rester sur place pour veiller à ses intérêts, mais, torturé par des crises
de goutte à répétition, le vieil homme sera forcé de garder la chambre.
Champlain est laissé dans l’ignorance des changements intervenus en
France. Il apprend seulement qu’une guerre vient d’éclater entre la France
et l’Angleterre, que des navires français ont été pris par des Anglais et
que Guillaume de Caën a eu « quelque chose à démêler » avec le père
Noyrot. Comme le navire de ravitaillement que celui-ci devait envoyer
aux jésuites de Québec n’est pas arrivé, le père Lalemant décide de
repasser en France avec tous les ouvriers de sa mission. Champlain
demeure à Québec avec probablement un total de soixante et onze personnes, dont seulement huit chez les jésuites.
Au manque de vivres s’ajoute une recrudescence des tensions avec
les indigènes montagnais. Dès l’hiver 1626-1627, certains d’entre eux ont
voulu remettre en cause la paix de 1624 pour s’allier avec les Mahigans,
en guerre contre les Agniers. Ils sont convaincus qu’en ayant accès aux
Hollandais dans la vallée de l’Hudson ils pourront obtenir de meilleurs
prix pour leurs fourrures qu’avec les Français au bord du Saint-Laurent.
Champlain, qui ne tient pas à perdre une bonne partie de la traite de la
Nouvelle-France, a réussi à obtenir d’eux l’envoi, en juillet 1627, d’une
ambassade en Iroquoisie, mais les ambassadeurs ont été massacrés par
les Agniers, qui sont sur le point de remporter une victoire décisive sur
les Mahigans et qui n’ont donc plus besoin de relations pacifiques avec
leurs voisins du Saint-Laurent.
Comme Champlain est à l’origine de la tragique ambassade, les
Montagnais cherchent à se venger et, en octobre 1627, deux Français qui
conduisent du bétail du cap Tourmente à Québec sont assassinés. Le
meurtrier est vite retrouvé et Champlain réussit à l’emprisonner, mais
il ne peut le juger et le condamner à mort, car « ce serait déclarer une
guerre ouverte et perdre pour un temps le pays, jusqu’à ce que l’on eût
Introduction
591
Anticosti
Riviè
Lac St-Jean
Rivi
ua
is
Montréal
Rapides de Lachine
St-Pierre
Cap de Tourmente
Trois-Rivières
TerreNeuve
Miscou
Québec
Rivière
Penobscot
Île de
Cap-Breton
St-Jean
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Gaspésie
iè re
Ou
Matane
ay
Gaspé
Île Percée
Riv
des
Saguen
Tadoussac
èr
t-Maur ice
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Riviè
re
re
Île Emenenic
Rivière
des Iroquois
Rivière
Kennebec
Île
Sainte-Croix
Ba
ie
Fu
de
nd
Canseau
y
Port-Royal
Lac Ontario
Chouacouët
Cap Nègre
Cap de Sable
Cap Anne
Habitations de la
Nouvelle-France en 1627
Baie du Massachusetts
Cap Cod
Baie de Nantucket
0
150
300 Km
D’après Trudel, 1966: 420
Habitations de la Nouvelle-France en 1627
exterminé cette race, et par le même moyen perdre les traites du pays,
ou pour le moins bien les altérer ». Le chef des Français doit donc s’efforcer de garder bonne figure en attendant l’arrivée des navires de ravitaillement au printemps de 1628.
Ce sont finalement des vaisseaux anglais qui arrivent à Tadoussac
au début de juillet. Ils sont commandés par les frères Kirke. Leur père,
associé à d’autres marchands, a reçu du roi Charles Ier des lettres de
marque leur permettant de s’en prendre aux Français. Informés du
dénuement de la colonie de Québec par des protestants de Dieppe en
révolte contre Louis XIII, ils ont jeté leur dévolu sur la vallée du SaintLaurent. À bord d’une barque, une vingtaine de soldats remontent le
fleuve. Ils débarquent au cap Tourmente et détruisent les bâtiments et
la ferme que Champlain y a fait construire.
Un des habitants réussit à s’enfuir et prévient Champlain, qui met
sur la défensive l’habitation et le fort de Québec. Le chef de la colonie
compte sur l’arrivée des navires des de Caën pour faire fuir l’ennemi.
Aussi, lorsque, par l’intermédiaire de Basques, David Kirke lui demande
de capituler, il feint d’être bien pourvu en vivres et refuse. Il est cru, car
lorsque, le 18 juillet, les Anglais parviennent à se saisir de la flotte commandée par Roquemont de Brison, ils ne cherchent pas à forcer davantage leur succès, et repartent en Angleterre avec huit navires chargés de
dépouilles.
592
les œuvres complètes de champlain
L’hiver 1628-1629 est particulièrement pénible pour les Français
demeurés à Québec. Ils en sont réduits à manger de la farine de pois
et des racines qu’ils vont chercher dans les bois. Champlain envisage
d’envoyer une grande partie des colons vivre parmi les Amérindiens,
en particulier les Micmacs de la Gaspésie. Comme il risque aussi d’avoir
besoin de l’hospitalité des Montagnais, il préfère composer avec eux et
libérer le meurtrier qu’il détient. Enfin, des navires sont annoncés, mais
il s’agit une nouvelle fois d’Anglais commandés par les frères Kirke.
Guidés par des Français, Lewis et Thomas se rendent à Québec avec
un flibot et deux pataches, tandis que David reste à Tadoussac. Le
19 juillet, une chaloupe va porter à Champlain une lettre qui exige sa
capitulation.
Le commandant de Québec essaie bien de tergiverser, d’autant plus
qu’il a appris d’un gentilhomme anglais qu’il n’y avait plus de guerre
entre la France et l’Angleterre, le traité de Suse ayant été signé le 24 avril
1629, mais Lewis Kirke se montre pressé, craignant l’arrivée de navires
français. Comme la colonie ne peut pas résister, faute de vivres et de
poudre, son chef se résout à capituler. Le 20 juillet, cent cinquante
soldats anglais prennent possession de l’habitation et du fort Saint-Louis.
Tandis que les récollets et les jésuites restent encore quelques jours,
Champlain embarque avec François Gravé à bord du bateau de Thomas
Kirke et, le 24 juillet, celui-ci met à la voile pour se rendre à Tadoussac.
En chemin, Champlain est le témoin de la capture du navire
d’Emery de Caën qui tentait de ravitailler Québec. Cette nouvelle prise
rejoint les autres et, le 1er septembre, la flottille des Kirke quitte l’embouchure du Saguenay pour rentrer en Angleterre, avec ses prisonniers et
ses dépouilles. À Québec ne restent, avec la garnison anglaise commandée par Lewis Kirke, qu’une vingtaine de Français, dont la famille
Hébert-Couillard.
Québec a été pris par les Anglais, mais de Caën triomphe
David Kirke relâche les jésuites et les récollets à Douvres le 27 octobre
1629. Les religieux peuvent trouver un bateau qui les conduit à Calais,
où ils arrivent le 29. Le même jour, les derniers prisonniers parviennent
avec leur geôlier à Londres. Tandis que François Gravé et Emery de Caën
sont retenus chez des particuliers dans l’attente du paiement d’une
rançon, Champlain se trouve libre de ses mouvements. Il se rend immédiatement à l’ambassade de France, où il rencontre Charles de l’Aubespine, marquis de Châteauneuf, l’ambassadeur extraordinaire envoyé par
Introduction
593
Louis XIII au mois de juillet précédent pour défendre les intérêts des
marchands français engagés dans le commerce avec l’Angleterre.
Châteauneuf est déjà au courant de la prise de Québec. C’est le
cardinal de Richelieu en personne qui le lui a appris dans une lettre
datée du 9 octobre. Le principal ministre de Louis XIII en avait été
informé par les directeurs de la Compagnie des Cent-Associés, qui
avaient eux-mêmes été avertis dès le retour, au début de septembre, d’un
de leurs navires ayant échappé aux Anglais, celui qui était commandé
par le capitaine Joubert.
Pour appuyer les démarches que l’ambassadeur veut entreprendre
auprès du roi d’Angleterre Charles Ier, Champlain lui confie un récit de
la prise de Québec qu’il vient de rédiger, ainsi que l’original de la capitulation qu’il a signée le 19 juillet. Immédiatement, Châteauneuf
demande au souverain anglais la restitution du Canada et de Québec,
mais Charles Ier, qui se rappelle que son père, Jacques Ier, a concédé la
Nouvelle-Écosse à l’Écossais William Alexander en 1621, lui répond qu’il
s’agit de territoires écossais qui ont été usurpés par les Français.
Châteauneuf est d’autant plus décontenancé qu’il ne connaît pas bien
l’histoire et la géographie de la Nouvelle-France. Comme en plus
Richelieu lui demande de récupérer aussi le Cap-Breton et l’Acadie dont
se sont emparés les Anglais en juillet et août 1629, il demande à
Champlain de l’éclaircir sur tous ces points et de lui donner par écrit
tous les noms des « lieux et côtes » que le roi de France peut déclarer siens
et qui doivent lui être restitués (Doughty : 27-29).
Le vieil explorateur s’exécute immédiatement. Il remet à l’ambassadeur une carte de la Nouvelle-France qu’il a eu tout le loisir de compléter
pendant ses longs hivers passés sur le bord du Saint-Laurent de 1626 à
1629, mais il en garde une copie, car il s’agit sans doute de la carte qu’il
fera graver pour ses Voyages de 1632, avec d’ultimes compléments. Il
rédige aussi un mémoire qui est intitulé Mémoire de ce que les Français
possédaient depuis plusieurs années en çà, où auparavant les Anglais
n’avaient été, sinon depuis deux ans que le feu capitaine Michel, de Dieppe
les y mena, lequel est mort en cette présente année à Tadoussac, dans lequel
il demande la restitution à la France non seulement du Canada et de
Québec, mais aussi du Cap-Breton et de l’Acadie.
Châteauneuf aimerait bien garder plus longtemps Champlain auprès
de lui pour bénéficier de ses conseils, mais celui-ci craint que les négociations ne s’éternisent, l’affaire de la Nouvelle-France s’ajoutant à
d’autres différends franco-anglais, comme des saisies de navires marchands des deux pays et une attaque française de la partie anglaise de
594
les œuvres complètes de champlain
l’île antillaise de Saint-Christophe. Le 30 novembre 1629, après presque
cinq semaines passées à Londres, Champlain prend le chemin de la
France. Il se rend à Rye pour trouver un bateau pour Dieppe et, en route,
rencontre Guillaume de Caën qui va à Londres pour tenter de récupérer
ses fourrures prises par les Kirke.
Une fois la Manche traversée, Champlain séjourne à Dieppe, où il
rencontre le capitaine Charles Daniel qui vient de s’emparer du fort
construit par lord Ochiltree sur l’île du Cap-Breton, puis à Rouen, où
des jésuites du noviciat lui remettent une copie d’une lettre du père
Charles Lalemant racontant son naufrage au large de Canseau en août
1629. Enfin, en décembre 1629, il est à Paris et rencontre Louis XIII, le
cardinal de Richelieu et les directeurs de la Compagnie des CentAssociés, auxquels, écrira-t-il, « je fis entendre tout le sujet de mon voyage
et ce qu’ils avaient à faire tant en Angleterre qu’aux autres choses qui
convenaient pour le bien et l’utilité de ladite Nouvelle-France ».
L’inquiétude domine car, dès décembre 1629, la Compagnie des
Cent-Associés envoie à Londres un des siens, le médecin André Daniel,
frère du capitaine Charles Daniel, avec de nouvelles lettres de Louis XIII
« pour demander au roi d’Angleterre qu’il eût à faire rendre le fort et
l’habitation de Québec, et les autres ports et havres qu’il avait pris aux
côtes d’Acadie ». Châteauneuf a remis cinq mémoires aux membres du
Conseil de Charles Ier dès le 1er décembre, mais il a des doutes sur la bonne
volonté anglaise et finalement, le 20 février 1630, André Daniel peut
repartir en France avec une lettre de Châteauneuf à Richelieu qui
annonce que le roi d’Angleterre accepte de restituer Québec, mais pas
le Cap-Breton et l’Acadie, car ceux-ci n’étaient pas habités par les
Français lors de l’arrivée de lord Ochiltree et de William Alexander fils
en juillet et août 1629 (Doughty : 36).
Les négociations s’annoncent encore difficiles, mais la Compagnie
des Cent-Associés ne désespère pas et harcèle Louis XIII et Richelieu
pour qu’ils lui octroient six navires du roi pour accompagner quatre de
leurs pataches « pour aller au grand fleuve Saint-Laurent reprendre possession du fort et de l’habitation de Québec ». Les associés obtiennent
satisfaction et Isaac de Razilly est pressenti pour commander la flotte,
mais le 13 avril 1630, retenu par une campagne au Maroc, il est remplacé
par le chevalier de Montigny. Les navires attendent au Havre et
Champlain est à bord de l’un de ceux-ci puisqu’il est chargé de prendre
le commandement de Québec au nom du cardinal de Richelieu dès
que les Anglais l’auront restitué. Les équipages patientent et finalement,
vers la mi-mai, le voyage est rompu, le règlement définitif du différend
table des matières
tome 1
Concordance entre les différentes
éditions des œuvres de Champlain
vii
Préface
1
Introduction
5
Poids et mesures
65
Bref discours des choses les plus remarquables que Samuel
Champlain, de Brouage, a reconnues aux Indes occidentales au
voyage qu’il a fait en celles-ci en l’année 1599 et en l’année 1601,
comme suit (1600-1601)
67
Mémoire sur un établissement dans les Terres-Neuves (1603)
137
Des Sauvages ou voyage de Samuel Champlain, de Brouage,
fait en la France nouvelle, l’an mil six cent trois contenant
les mœurs, façons de vivre, mariages, guerres et habitations des
Sauvages du Canada. De la découverte de plus de quatre cent
cinquante lieues dans le pays des Sauvages. Quels peuples
y habitent. Des animaux qui s’y trouvent. Des rivières, lacs, îles
et terres, et quels arbres et fruits elles produisent. De la côte
d’Arcadie, des terres que l’on y a découvertes, et de plusieurs
mines qui y sont, selon le rapport des Sauvages (1603)
167
Les voyages du sieur de Champlain, Saintongeais, capitaine
ordinaire pour le roi en la marine, divisés en deux livres
ou Journal très fidèle des observations faites lors des découvertes
de la Nouvelle-France, tant en la description des terres, côtes,
rivières, ports, havres, leurs hauteurs et plusieurs déclinaisons
de la guide-aimant qu’en la créance des peuples, leurs
superstitions, façons de vivre et de guerroyer, enrichi
de quantité de figures (1613)
215
Livre premier
Les découvertes de la côte d’Acadie et de la Floride faites par
le sieur de Champlain dans les années 1604, 1605, 1606 et 1607
221
Livre second
Les voyages faits au grand fleuve Saint-Laurent par le sieur
de Champlain depuis l’année 1608 jusqu’en 1611
315
Intelligence des deux cartes géographiques
de la Nouvelle-France
421
Mémoires au roi Louis XIII et à la Chambre du commerce
(1617-1618)
461
Voyages et découvertes faits en la Nouvelle-France depuis
l’année 1615 jusqu’à la fin de l’année 1618 par le sieur de
Champlain, capitaine ordinaire pour le roi en la mer du Ponant.
Où sont décrits les mœurs, coutumes, habits, façons de guerroyer,
chasses, danses, festins et enterrements de divers peuples sauvages,
et plusieurs choses remarquables qui lui sont arrivées audit pays,
avec une description des beauté, fertilité et température de
celui-ci (1619)
479
Voyage du sieur de Champlain en la Nouvelle-France fait
en l’année 1615
485
Continuation des voyages et des découvertes faits
en la Nouvelle-France par ledit sieur de Champlain,
capitaine pour le roi en la marine du Ponant, l’an 1618
559
tome 1I
Concordance entre les différentes
éditions des œuvres de Champlain
vii
Introduction
583
Mémoire sur la reddition de Québec (1629)
611
Mémoire de ce que les Français possédaient depuis plusieurs
années en çà, où auparavant les Anglais n’avaient été, sinon
depuis deux ans que le feu capitaine Michel, de Dieppe, les y
mena, lequel est mort en cette présente année à Tadoussac (1629)
619
Mémoire de Champlain au roi pour que sa pension lui soit
continuée (1630)
623
Les voyages de la nouvelle France occidentale, dite Canada,
faits par le sieur de Champlain, Saintongeais, capitaine pour le
roi en la marine du Ponant, et toutes les découvertes qu’il a faites
en ce pays depuis l’an 1603 jusqu’en l’an 1629. Où se voit
comment ce pays a été premièrement découvert par les Français,
sous l’autorité de nos rois très chrétiens, jusqu’au règne de
Sa Majesté à présent régnante Louis XIII, roi de France et
de Navarre (1632)
641
Seconde partie des voyages du sieur de Champlain
875
Traité de la marine et du devoir d’un bon marinier
1111
Relation du voyage du sieur de Champlain au Canada (1633)
1157
Lettres au cardinal de Richelieu (1633 et 1634)
1199
Testament (1635)
1207
Chronologie
1217
Bibliographie
1225
Index
1247
cet ouvrage est composé en adobe garamond pro corps 10,8
selon une maquette de josée lalancette
et achevé d’imprimer en août 2019
sur les presses de l’imprimerie marquis
au québec
pour le compte de gilles herman
éditeur à l’enseigne du septentrion