SAINT-NAZAIRE
De la Brière, à la ville reconstruite,
un patrimoine architectural, d’intérêt local,
aux multiples facettes.
La prise en compte du patrimoine dans le PLU
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L’ARCHITECTURE BALNÉAIRE
2007
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Véronique Thiollet-Monsénégo
Architecte DPLG
[email protected]
57 rue de Versailles 92410 Ville d’Avray
T. & F. : 01 47 50 38 44 • mobile : 06 70 04 79 10
Maître d’ouvrage :
La Ville représentée par son Maire, Monsieur Joel BATTEUX
Les services de la ville : Madame Bénédicte CLEMENT Chargée de mission PLU
Chargée d’étude :
Conception et réalisation : Une fenêtre sur la ville
Véronique Thiollet-Monsénégo architecte urbaniste, architectes assistantes Céline Raynaud, Laure Galimard.
57 rue de Versailles 92410 Ville d’Avray - T.& F. : 01 47 50 38 44 -
[email protected]
La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire
Sommaire
L’architecture balnéaire, histoire d’un phénomène de société
p.3
L’influence du mouvement romantique
L’invention des bains de mer
L’engouement pour l’éclectisme
L’urbanisation du front de mer à Saint-Nazaire
p.7
La “corniche” et le “front de mer”, secteurs d’architecture cohérente.
p.11
Le paysage “naturel” véritable sujet de l’architecture balnéaire
p.13
Le paysage du littoral
Une végétation omniprésente
Des implantations humaines dans un paysage pictural et végétal
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
p.19
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
p.29
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
L’architecture balnéaire, histoire d’un phénomène de société
L’influence du mouvement romantique
Le balnéaire est lié à la culture moderne, et est par essence un monde
nouveau où tous les symboles du progrès s'exposent.
Avec l'ambition d'être un lieu de réconciliation entre nature et culture,
le site balnéaire est un lieu de coïncidence entre tradition et modernité.
Ces espaces inventés autorisent tous les caprices.
Jusqu’au 18ème siècle, les rivages maritimes apparaissent comme des lieux dangereux, ingrats,
une sorte du territoire du vide. Ce sont les premiers romantiques qui font de la mer un lieu
à contempler, source d'inspiration picturale ou littéraire. Des artistes partent à la recherche
de nouveaux lieux, les plus pittoresques possible (pittoresque : qui est digne d'être peint).
En quête de nouvelles sources d'inspiration, le bord de mer leur offre des thèmes chers au
romantisme : sensibilité, exaltation, rêverie... tout en s’inscrivant dans le besoin de se soustraire aux espaces maîtrisés de la société industrielle.
D’après le Dictionnaire du Patrimoine Breton, éd Apogée
L’invention des bains de mer
Parallèlement, et s'appuyant en cela sur les usages antiques, l'aristocratie européenne, surtout anglaise, invente les bains de mer. Il s'agit d'une pratique de santé qui, pense-t-on, par
la suffocation procurée par l'immersion brutale dans la mer, régénère l'organisme. Par un
contact direct de son corps quasi-nu avec les quatre éléments, l'homme recouvre son tonus,
tel une plante végétale.
Dès la seconde moitié du 19ème, les bains de mer réparateurs de santés fragiles apparaissent surtout comme le prétexte à des séjours mondains dans un environnement modelé à
ce seul usage. Concilier santé et loisirs d'été devint très à la mode. En France les bains de
mer et de soleil lancés par la société privilégiée apparaissent vers 1920 en Normandie. A partir de ces années, “bronzé” rime avec “bonne santé”.
De vastes demeures sont alors érigées pour la villégiature des classes aisées, dans la tradition
du château à la campagne, à proximité de la mer mise en perspective : c’est la première appropriation du territoire qui marque la rupture avec les modes d'implantation traditionnels.
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Planche de dessin présentant plusieurs types de villas éclectiques, 1900.
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
L’engouement pour “l’éclectisme”
Si la plupart des villas du début du siècle, en pierre apparente, tournent autour
du style médiéval gorgé parfois d'un lourd décorum surajouté, une épuration de ce dernier apparaît dès 1910 et annonce le régionalisme.
Les villas copient alors l'architecture des régions maritimes de la France,
dont les départements coloniaux de l'Afrique du nord. L'enduit “tyrolien”,
moucheté ou parfois travaillé en rayures ou en relief est la constante de toutes ces villas. Différents architectes y signent une surprenante collection de
styles architecturaux des régions et des colonies d'outre-mer.
Les styles d'architecture évoluent au rythme des conflits guerriers qui
chamboulent la société.
A la fin du 19ème siècle, le terme générique pour une habitation balnéaire
est “villa” (italienne) alors que “chalet”, influencé par le romantisme a eu la
prédominance de 1830 jusque vers 1890. Si le chalet ou parfois petit château
garde une façade symétrique, la bascule vers une dissymétrie démarre après
la défaite française de 1870.
Cet engouement pour une architecture à la façade colorée et à la distribution intérieure rationnelle est dans le droit fil du " renouveau gothique " issu
du romantisme. Le décorum (bois tourné ou découpé, moulures, statues,
faïence) plaqué sur les façades et le jeu tordu des volumes sont une véritable carte de visite sociale sur le littoral, beaucoup plus que la symétrie classique de l'architecture officielle.
Le style international fera une timide percée dans les années 1920.1925.
Le strict dépouillement des façades prôné par les puristes fait apparaître la
grande nudité de leurs “cubes” et rebute les villégiateurs pour qui villas et
décor ne vivent pas l'un sans l'autre. De même le style Art-Déco apparaît
avec parcimonie jusqu'en 1935.
La dernière époque propose aux estivants la chaumière bretonne, le chalet
de plain-pied, le rêve californien, les
navires de ligne, l'architecture cubique…
Les enduits sont lisses et blancs.
La mode passe,
à la fin du 19è siècle,
des styles historicistes (médiéval, gothique, Louis XIII,…),
parfois matinés d'Art Nouveau,
Textes d’après :
aux styles régionalistes
du début du 20ème et autres
- le Dictionnaire du Patrimoine Breton,
éd Apogée
styles de voyage (basque, pro-“Destination Côte d’Amour”,
vençal, anglo-normand, puis
exposition réalisée par l’Ecomusée de Saint-Nazaire
colonial, californien…)
- La Baule et ses villas, Le concept balnéaire,
teintés de temps à autres
Alain Charles, éd Massin
d'Art-Déco.
Dans un site balnéaire, monde particulièrement végétal, le style concrétise
ce rêve d'évasion hors du monde minéral et urbain. Suivant les goûts et les
excentricités des propriétaires, toutes les modes artistiques vont éclore.
En effet, concomitant à la naissance du romantisme, l'orientalisme avec
son soleil et ses hammams apporte un idéal d'hygiène. Cet exotisme hygiénique se traduit au 19ème siècle par un style arabisant soit oriental soit mauresque (fenêtres à arc outrepassé, toiture terrasse…). La première période
architecturale des villas balnéaires est donc influencée par la villégiature
romaine, le romantisme médiéval, le renouveau gothique et l'orientalisme.
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Les espaces de transition entre villa et nature : lexique
Auvent : Petit toit en surplomb au-dessus d’une baie ou d’une porte, en
saillie sur un mur.
Porche : Toiture soutenue par des piliers protégeant un seuil d’entrée. Il peut
aussi être intégré dans le bâti, avec un ou deux murs ouverts.
Balcon : Plate-forme en saillie sur la façade d’un bâtiment.
Terrasse : Plateau exposé au soleil qui prolonge une pièce, le plus souvent de
plain-pied entre la maison et le jardin.
Belvédère : Petit édicule au sommet d’une construction qui permet d’observer et de contempler le paysage.
Véranda : Espace couvert en construction légère, prolongeant le bâti au
rez-de-chaussée. La véranda peut être fermée pour servir de serre, jardin d’hiver, etc…
Bow-window : Baie ou ensemble de baies superposées en saillie sur le
nu d’une façade.
Le caractère balnéaire d'un bâti
dépend non pas d'un style
particulier, mais du mélange
des styles et emprunts de toute
nature. Il se caractérise
également et surtout par
son rapport à la nature, jardin
fleuri ou panorama maritime,
combinant protection,
observation et contemplation.
Ces relations visuelles sont traduites physiquement par
la présence caractéristique
des espaces de transition :
pergolas, balcons, vérandas,
bow-windows, galerie, etc...
Galerie : Circulation extérieure, couverte, pouvant desservir plusieurs pièces. Elle peut être en encorbellement sur la façade.
Kiosque : Petit édicule situé dans un jardin, composé d’une toiture soutenue par des poteaux.
Loggia : Balcon couvert dont le fond est en retrait par rapport au nu de
la façade.
Oriel : Voir « bow-window ».
Pergola : Charpente de poteaux en attente d’une couverture végétale (plantes grimpantes).
Perron : Petite terrasse en pierre au niveau de l’entrée surélevée d’une
demeure.
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L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
L’urbanisation du front de mer à Saint-Nazaire
“ Le développement des stations s'opère, le plus souvent, par extension à partir d'un village.
L'élément fédérateur du village, qui était l'église, est remplacé par le complexe plage/casino/grand hôtel auquel est associé un important réseau de communication.”
Le train arrive à Saint-Nazaire en 1857, dont le territoire communal très
vaste s'étend jusqu'au hameau de Pornichet. Parallèlement, un autre foyer
balnéaire s'organise à Saint-Nazaire-Ville, où l'on met en place un front
de mer doté des équipements nécessaires (casino, établissement de
bains,...).
Durant ce temps, les villas partent à l'assaut des falaises au gré des opportunités foncières. Certaines sont des résidences principales, notamment de directeurs d'entreprises liées au port, d'autres sont des résidences secondaires, souvent
de familles nantaises. Les landes qui couvraient les falaises sont transformées
en jardins où pousse une luxuriante végétation.
A partir de 1860, les constructions se multiplient : des villas pour les plus
favorisés, des hôtels pour les autres. Les distractions se développent notamment dans les casinos et dans les jardins, deux lieux essentiels de la villégiature. C'est la naissance de la station balnéaire.
A partir des années 60, certaines villas du front de mer disparaissent, remplacées par des immeubles qui permettent à un plus grand nombre d'accéder à la
vue sur mer.
En 1885, un aristocrate propriétaire de l'essentiel des terrains dunaires de
Saint-Nazaire accepte de concéder les trois quarts de ceux-ci à la ville.
Cet accord permet la construction du second tronçon de remblai jusqu'à
Sautron, de créer le Jardin des plantes, puis le casino des Mille colonnes
et des villas.
En 1900, toute la rade de Saint-Nazaire est délimitée par le remblai qui
comporte une promenade piétonne plantée d'arbres et une voie routière.
Il s'urbanise rapidement à la fin du siècle, notamment lorsqu’est réalisé
le lotissement compris entre le port et le jardin des plantes. Ce quartier
oscille entre deux destinations : quartier urbain avec des habitants à l'année ou quartier-station dont on attend de substantiels bénéfices. Le résultat sera mixte et le front de mer urbain aura les deux fonctions.
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La falaise et quelques villas.
Source : Photo d’archives, Ecomusée de Saint-Nazaire
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
“Le rituel balnéaire, véritable " métamorphose " avec
les quatre éléments se déroule en deux temps. En site
urbain le citadin dépense beaucoup d'énergie pour amasser fortune et terminer fourbu par son travail et anémié
par les miasmes urbains. A la belle saison, il opère une
migration solaire lors d'une " vacance " (temps vide de
labeur) et dépense, sur le littoral, un peu de son pécule
pour recouvrer son énergie physique et regonfler ses
batteries biologiques.”
Source :
La Baule et ses villas, le concept balnéaire, A.Charles, éd Massin
Si les villas balnéaires sont avant tout des maisons noyées dans la verdure, largement ouvertes sur l'extérieur,
leurs styles diffèrent totalement de l'une à l'autre.
Les villas de Saint-Nazaire
se sont construites
en plusieurs temps,
de 1860 à nos jours,
au fur et à mesure de la
construction du remblai
et des opportunités foncières.
Documents d’archive : photographies de villas érigées sur la Corniche à la fin du 19ème siècle
source : Ecomusée de Saint-Nazaire
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L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Les vacances de Monsieur Hulot
En 1936, la loi du 11 juin votée par le Front Populaire accorde 12 jours ouvrables de L’hôtel et la plage “de Monsieur Hulot”
à Saint-Marc
congés payés annuels à tous les salariés. Cette loi permet aux “masses populaires”
d'accèder au temps des loisirs. Les vacances des congés payés se firent largement dans
les traces du tourisme plus ancien des classes privilégiées. Si les plages des étés 1936
à 1939 voient arriver une nouvelle vague de vacanciers, il faut attendre l'après-guerre
pour que les départs deviennent massifs.
Au milieu du XIXe siècle, Saint-Nazaire est l'une des premières destinations
balnéaires avec l'arrivée du chemin de fer en 1867. Peu à peu, cette image estivale
s'estompe pour ne plus concerner que Saint-Marc et la corniche qui seront
immortalisés par le 7ème art avec le tournage des "Vacances de Monsieur Hulot" de
Jacques Tati. Après le triomphe de "Jour de Fête", grand prix du cinéma français 1949,
Jacques Tati entreprend de saisir "la vie toute simple, l'atmosphère des vacances", à
Saint-Marc, à Saint-Nazaire. Quand il débarque avec son équipe fin juin 1951, les
habitants ne savent pas encore qu'ils vont devenir les héros d'une oeuvre qui fera le
tour du monde.
C'est à partir d'une carte postale que Tati découvre Saint-Marc où le réalisateur trouve
presque tous les ingrédients dont il a besoin : la mer, la corniche, les rochers, la plage,
l'hôtel, les colonies de vacances. Le décorateur inventera ce qui manque. Les acteurs
professionnels se comptent sur les doigts d'une main. Les autres, Tati les recrute parmi
la population locale. "Mes collaborateurs sont tous des inconnus, des jeunes gens qui
aiment leur métier et je suis sûr que nous ferons du bon travail", dit-il en présentant
son équipe. Ainsi, voit-on un pêcheur brasser la guimauve, un estivant (un vrai) scruter le large à la jumelle à longueur de prises de vues, ou encore une jeune Saint-Marcoise
en épouse d'un homme d'affaires sans cesse sollicité au téléphone.
D’après : www.mairie-saintnazaire.fr, www.bretagne.com, www.saint-nazaire-tourisme.com
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L’architecture d’écriture balnéaire
La “Corniche” et le “Front de mer”, secteurs d’architecture cohérente
Les secteurs trouvent leur cohérence
dans l’écriture balnéaire caractéristique des villas du littoral.
Les secteurs d’architecture cohérente localisent les différentes architectures en présence.
Les architectures de style ou d’écriture balnéaire sont situées en front de
mer ou à proximité immédiate du littoral.
Le plus souvent isolées sur leur parcelle et camouflées par la végétation,
elles ponctuent la côte de touches écléctiques.
Les secteurs de cohérence définis par l’écriture balnéaire sont homogènes dans leurs caractéristiques urbaines et architecturales, toutefois la qualité de la cohérence n’est pas la même partout.
Le secteur de la “Corniche” présente des architectures remarquables au
caractère affirmé, notamment dans la première rangée de parcelles par
rapport à la côte.
Sur le secteur du “Front de mer”, les caractéristiques architecturales ne
sont que ponctuellement affirmées.
Le secteur du “Front de mer urbain”, quant à lui, est plus dense de par
sa proximité avec le centre-ville de Saint Nazaire. Ses caractéristiques architecturales sont à conforter.
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Carte de la cohérence architecturale des secteurs “Front de mer” et “Corniche”
source : Une fenêtre sur la ville
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L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Le paysage “naturel” véritable sujet
de l’architecture balnéaire
Le paysage naturel du littoral
“Par essence, les massifs dunaires sont un milieu naturel mouvant. Les vents de mer ont tendance
à les pousser vers l'intérieur des terres ensevelissant parfois villages et champs. La parade testée par les ingénieurs dès la fin du 18ème fut de planter des dunes de pins afin de les stabiliser. S'il s'agissait bien à
l'origine de travaux visant à freiner l'avance des sables, on a créé là un milieu tout à fait particulier qui,
un demi siècle plus tard, allait être des sites idéaux pour installer des stations balnéaires. Le massif dunaire
de Saint-Nazaire est lui aussi fixé par des plantations.”
source: “La villa balnéaire”, texte de l’exposition “Destination Côte d’Amour” de l’Ecomusée de Saint-Nazaire
L'Est de la commune de Saint-Nazaire est escarpé. Une barre rocheuse fait office de littoral.
Au pied de cette corniche se trouvent les plages, de la crique à la petite baie. La corniche les
surplombe d'une dizaine de mètres en moyenne.
A la fin du 19ème siècle, une promenade qui longe la côte à flanc de falaise est aménagée.
Ce chemin côtier dit "des Douaniers" lie Saint-Nazaire à Pornichet sur douze kilomètres.
Une végétation moyennement dense de résineux et arbres à feuilles caduques occupe ce
secteur. Les constructions sont nichées au sein de cet écrin végétal.
Au-delà de la baie de Saint-Nazaire, le littoral est plat. Face à la mer, les terrains se sont
urbanisés, la route est en retrait à l'intérieur des terres.
La barre rocheuse du littoral
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L’architecture d’écriture balnéaire
Une végétation omniprésente
Face à la mer, la végétation balayée par le vent est constituée de résineux et
d’arbres adaptés aux bords de mer : pins parasols et maritimes, palmiers,
chênes verts, cyprès. Des haies brise-vents étagées sont formées par des
arbustes persistants : atriplex, ajoncs, genêts...
Sur le Front de mer, la végétation essentiellement rurale est constituée de
frênes, de platanes et d’ormes. Ces arbres à feuilles caduques donnent l’été
un ombrage dense.
Sur la Corniche, le long du sentier des Douaniers, on trouve un des plus
précieux boisements de Saint-Nazaire, accompagné d’une végétation basse
luxuriante. Les essences, essentiellement méditerranéennes, poussent spontanément et se retrouvent dans les jardins des habitations.
A l’abri du vent, on trouve une végétation typique des climats doux :
mimosas, figuiers, camélias, lauriers roses, prunelliers, accompagnés d’une
flore herbacée de bruyères et de fougères.
La villa balnéaire se définit par la conjonction habitation/végétation/littoral.
Les maisons sont avant tout noyées dans la verdure, largement ouvertes sur l'extérieur.
Une végétation dense de climat doux, que l’on retrouve dans les jardins
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L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Frêne et Hêtre, deux espèces caduques du front de mer.
Orme champêtre sur le front de mer
La végétation face à l’océan
Dessins : Jacques Simon, paysagiste
Photo D. Macel pour la ville de Saint-Nazaire
Ajoncs et genêts forment un tapis de végétation persistant. Les mimosas et autres espèces méditerranéennes ajoutent des touches colorées au fil des saisons.
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L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Des implantations humaines dans un paysage pictural et végétal
“Ce n’est qu’à la fin du siècle que fut exploité le paysage de la rade de Saint-Nazaire. Avec le développement des bains de mer, plusieurs projets de promoteurs virent le jour. Rapidement, l’aménagement de la
dune, la création d’un perré, la plantation d’une rangée d’arbres et l’édification d’un front de maisons de pierre
créèrent un nouveau lieu dans la ville, rompant ainsi avec l’agitation des autres quartiers et établissant de nouveaux rapports avec l’eau.”
source: “Saint-Nazaire, la présence de son passé”, Atelier 86, pour la DDE de la Loire-Atlantique
Le bord de mer s'est urbanisé très tardivement dans l'histoire de Saint-Nazaire, dans le sens
Est-Ouest, au fur et à mesure de la construction du remblai dominant le grand traict.
Plage de Belle Fontaine et Rocher du Lion :
implantations sur la Corniche en 1950
Dans le secteur du Front de mer, des maisons aux façades décorées avec luxe, implantées sur
des parcelles étroites, sont édifiées aux alentours de 1890. Malgré la diversité du traitement
des façades, l'ensemble forme un front bâti de hauteur régulière, homogène au plan urbain.
photographie de l’Ecomusée de Saint-Nazaire
Les constructions sur la Corniche témoignent du développement de l’activité des bains de mer
à la fin du 19ème siècle. Eparpillées dans les boisements ou sur de vastes terrains arborés, leur
implantation est autonome, elles ne sont pas organisées. Avec une vue dégagée sur l’océan
et l’estuaire, et quatre façades ouvertes, elles représentent un idéal de villégiature. Une route
secondaire, en retrait de la ligne de rupture de pente, les dessert. Plus on se retire du bord de
mer, plus les constructions sont tardives, le groupement se fait moins dense.
Villa balnéaire du secteur “la Corniche”
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L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Le paysage “construit” du front de mer urbain
Le paysage “sauvage” de la corniche
Sur le front de mer urbain, le paysage a été construit par l’homme : les
dunes ont été remblayées pour permettre la création de parcelles loties.
La confrontation avec l’océan est mise en scène, maîtrisée par l’intermédiaire du boulevard de la mer, lieu de représentation et de théâtralisation de la vie sociale.
Jardin
Boulevard
de la mer
Sur la corniche, les maisons, nées d’initiatives privées, ont été réalisées au coup
par coup, sur les pointes et le front rocheux, en fonction des opportunités
foncières.
La confrontation avec l’océan est directe, dans un face à face sans autre intermédiaire que celui du jardin.
Océan
Axonométrie de l’organisation d’une villa sur le front de mer urbain
Axonométrie de l’organisation d’une villa sur la corniche
Dessin : Une fenêtre sur la ville
Dessin : Une fenêtre sur la ville
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Océan
Corniche
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L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Les villas balnéaires
" Ce n'est plus l'homme qui soumet la nature, c'est la nature qui revigore l'homme "
Fort de ce concept, une villa balnéaire va héberger, toutes baies ouvertes, les familles en quête de
loisirs. Le rituel des villégiatures se déroule ainsi : contempler la mer et s'y baigner, déjeuner dans
le jardin et s'y reposer. On est loin du principe de la maison urbaine ou de l'appartement dans lequel
on s'enferme pour se protéger des intrus et du stress.
source: “La villa balnéaire”, texte de l’exposition “Destination Côte d’Amour” de l’Ecomusée de Saint-Nazaire
Origine et usage
Souvent lieux de villégiature de la bourgeoisie à partir de l'essor industriel de la seconde
moitié du 19ème siècle, les villas balnéaires ont une écriture spécifique aux communes du littoral. Elles présentent une grande diversité de styles architecturaux, qui résulte
de l'évolution de la société de l’époque en matière d'idées, de modes de vie, de procédés constructifs et d'influences extérieures (cf p.4, “L’engouement pour l’éclectisme”).
De dimensions plus ou moins imposantes, ces villas sont caractérisées par l'éclectisme des références, des matériaux, des couleurs et des volumétries employés. Cette
variété correspond aussi à la volonté des propriétaires d'origine de différencier leurs
maisons des constructions traditionnelles.
L’implantation des villas sur de grandes parcelles se fait librement.
La polychromie de la façade et les décrochements de volumes
sont caractéristiques de l’écriture balnéaire.
Photo D. Macel pour la ville de Saint-Nazaire
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Caractéristiques générales
Dans cette architecture de villégiature, le concept balnéaire sur le littoral réside dans ce mode de vie
rétablissant la relation entre l'homme
et la nature. On met alors l'accent sur
la douceur du climat et l'heureux
mélange des styles, évitant ainsi toute
monotonie sous le couvert végétal.
Les villas de type balnéaire sont organisées plus librement en volume et en
plan que les villas traditionnelles (villas de l'ancien régime ou de l'essor industriel…). De dimensions parfois imposantes, elles présentent pour la plupart des éléments saillants : tours ou tourelles, différentes formes d'oriels,
balcons, porches, bow-windows et emploient des matériaux étrangers à la
région.
Suivant les goûts et les excentricités des propriétaires, toutes les modes artistiques vont éclore. Le nouveau territoire des villas a permis aux architectes
de laisser éclater leur inspiration. Une villa balnéaire, quel que soit son style,
se démarque d'une maison urbaine par l'emploi d'un vaste vocabulaire architectural, sorte de double peau, permettant la transition entre le bâti protecteur et la nature vivifiante.
Exemple (hors Saint-Nazaire) d’écriture typique des villas balnéaires.
Dessin : Une fenêtre sur la ville
En comparaison d'une maison de ville, le charme de toute villa réside dans
cette quantité de balcons, vérandas, auvents… ornés de jardinières fleuries
et ouvrant sur le jardin, qui n'est autre qu'une salle de séjour à ciel ouvert.
Dans une villa la pièce principale est extra-muros. La vie diurne et active se
déroule en grande partie dans le jardin-salon d'été. La villa n'est pleinement
occupée que pour la phase nocturne et passive. Le jardin " salon d'été " est
parsemé de fleurs et ombragé par les pins ou les pergolas. Il est la salle de
séjour de la villa, qui se caractérise par des espaces de transition entre la nature
et le cœur du bâti, permettant la contemplation de l'océan.
La villa balnéaire se définit par la conjonction habitation/végétation/littoral.
Dessins : Une fenêtre sur la ville
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Panorama dégagé pour chacune des villas.
La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Implantation sur la parcelle
L’implantation des villas balnéaires sur de grandes parcelles arborées se
fait librement : elles sont uniques et n’entretiennent pas de relation formelle entre elles.
Sur la Corniche et le Front de mer, les villas sont orientées par rapport à
la vue sur l’océan. Implantées en retrait ou en milieu de grandes parcelles, elles sont mises en scène par une clôture et un jardin.
Le secteur du Front de mer urbain offre un paysage différent : les parcelles, à proximité du centre-ville, sont étroites et l’implantation des villas
plus régulière.
Les maisons sont installées parallèlement à
l’océan, le panorama dégagé est à 180°.
La végétation forme un salon d’été protégé
des regards.
Villas sur le front de mer et la Corniche, dans un
environnement naturel et végétal prégnant
sources: photo D.Macel pour la ville de Saint-Nazaire ; carte
postale d’archive, Ecomusée de Saint-Nazaire
L’implantation sur le terrain se fait en fonction de la vue vers l’océan.
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Espaces extérieurs, végétation
La villa forme un tout avec sa parcelle : les espaces extérieurs,
comme l'organisation interne des villas, sont hiérarchisés.
Un espace de représentation sur rue permet l'accès à la villa et
contribue à la mettre en scène, et un jardin d'agrément, derrière
la villa, donne parfois sur l'océan. On retrouve dans les jardins
des habitations les mêmes essences végétales que celles du
paysage environnant : arbres à feuilles caduques, souvent d’une
hauteur plus importante que le bâti, ou arbustes persistants.
Villa implantée sur
une vaste parcelle arborée
Photo D. Macel
pour la ville de Saint-Nazaire
Clôture végétalisée basse
sur mur bahut en moellons,
qui laisse libre la vue sur
l’océan
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L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
“Le jardin « salon d’été » est parsemé de fleurs et ombragé par les pins ou les pergolas. Il est la salle de séjour de la villa. Elle se caractérise par des espaces
de transition entre la nature et le cœur du bâti, permettant la contemplation de l’océan.”
source: “La villa balnéaire”, texte de l’exposition “Destination Côte d’Amour” de l’Ecomusée de Saint-Nazaire
La végétation dans les jardins des habitations est
luxuriante.
On y retrouve essentiellement les mêmes espèces que
sur le littoral.
Ci-contre : hortensias,
mimosas, magnolias, feuilles
de bananiers...
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Composition et volumétrie des villas d’écriture balnéaire
Un volume complexe et fragmenté
Une composition de façade asymétrique
Les villas d’écriture balnéaire adoptent le plus souvent une géomètrie complexe, en volume et en toiture. Cette complexité est de deux types : assemblage de différents volumes maçonnés, travaillés en fonction de l’orientation
et de la taille de la parcelle : on trouve alors des typologies en “L”, en “U”,
des volumes imbriqués de façon savante, en décrochement... Cette complexité peut aussi résulter d’un volume maçonné simple complexifié par les
éléments rentrants ou saillants de la composition : bow-windows, auvents,
balcons, terrasses...
La composition de l’ensemble de ces villas est basée sur la dissymétrie.
L'éclectisme va à l'encontre de la notion d'unité classique : ce qui compte
désormais c'est que chaque façade se distingue de l'alignement. L'écriture
emprunte aux styles du passé et aux styles d'autres pays, c'est pourquoi la
plus grande variété caractérise tant la polychromie que la nature des matériaux employés en façade.
Chaîne d’angle en
Charpente en bois
brique et pierre de
surmontant la baie
taille enduite
Juxtaposition de trois volumes principaux,
complexifiés par les jeux de toiture.
L’avant-corps est symétrique,
mais le retour en équerre de l’habitation
introduit la dissymétrie
Dessins : Une fenêtre sur la ville
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La modénature introduit la polychromie
de la façade par la mise en oeuvre
de différents matériaux
Dessins: Une fenêtre sur la ville
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Quatre façades dessinées
Implantées librement sur
le terrain, ces habitations
profitent de quatre façades
ouvertes, chacune dessinée
avec soin.
Sur rue, le jardin dit “de
représentation” accompagne
une façade aux ouvertures
sages, qui affirme souvent la
verticalité.
Des volumes fragmentés et juxtaposés.
Façade de représentation côté rue
sources: carte postale d’archive, Ecomusée de Saint-Nazaire
Sur jardin, les ouvertures se
font plus généreuses, et des
balcons ou terrasses permettent de profiter du jardin
d’agrément et des vues dégagées. Les animations de
volume en bois sont fréquentes : balcons, balconnets,
débords de charpente...
Les façades principales et secondaires s’ouvrent sur
l’océan
Façade volontairement asymétrique, jouant sur les volumes, les
couleurs et les matériaux.
photo D.Macel pour la ville de Saint-Nazaire
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Eléments d’architecture
Matériaux
Les éléments saillants ou rentrants qui
viennent complexifier le ou les volumes
principaux sont caractéristiques de ces
villas : lucarnes travaillées, balcons, oriels,
jeux de toiture... parfois inspirés d’autres
époques et d’autres régions. Les villas présentent en général une charpente d'un
volume complexe et savant : elle peut
comporter des coyaux, et présenter un
profil brisé, des avancées sur la façade.
Les constructions sont maçonnées : opus incertum, appareillage mixte, et
parfois enduites. Le mur de clôture, ainsi que les piliers des portails, reprennent souvent les matériaux de la maison. Les toitures sont généralement
en ardoise. La mise en œuvre de différents matériaux, de différents travaux
d'appareillage, et de différents types de finition, offre une grande diversité
d’écriture et de modénature.
balcon couvert
par une charpente en bois peint
toiture en ardoise
encadrement harpé des baies,
en brique et pierre de taille
ferronerie
ouvragée du
balcon
Avancée de la toiture pour couvrir
un balcon armature bois.
chaîne d’angle
en pierre de
taille
maçonnerie
en opus
incertum
Balcon en bois formant
auvent au rez-de-chaussée
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Cette villa présente une polychromie sur sa façade : alternance de pierres de taille et de
briques rouges, peinture des éléments saillants en bois.
Balcon en bois, toit débordant sur la façade.
Dessins : Une fenêtre sur la ville
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : présentation
Détails et modénatures
Les villas présentent systèmatiquement une modénature de façade. Les
villas dites balnéaires comportent une ornementation très spécifique : les
façades sont décorées d'ouvrages saillants en bois peint, les encadrements
de baies, souvent harpés, alternent briques et pierres de taille... La polychromie de façade est fréquente, tirant son effet des couleurs de maçonneries d'une part et des couleurs additives d'autres part (peinture,
céramiques…). Le décor de façade est abondant : corniches, bandeaux,
soubassement, encadrements de baies. La mise en oeuvre de différents
matériaux, de différents travaux d’appareillages, et de différents types de
finitions, offre une grande diversité de modénature engendrant une polychromie variée. Les menuiseries sont fréquemment de couleurs vives, tranchant avec la couleur des maçonneries, blanc sur brique, mais aussi vert
sur brique, ou bleu.
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Mur de clôture et pilier en moellon,
soulignés par la brique
en référence aux matériaux de façade
de la villa associée.
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Aujourd’hui, les villas balnéaires sont en général bien entretenues. Les évolutions concernent essentiellement les clôtures, qui parfois se couvrent
d’un enduit ou sont rejointoyées au ciment, les menuiseries en bois qui
disparaissent. Parfois une véranda ou une extension est réalisée. Elle doit
prendre en compte les spécificités architecturales de la villa, et ne pas dénaturer son esprit et le projet d’origine. Le concours d’un maître d’oeuvre
compétent est souvent nécessaire pour mener à bien ce type de projet.
Toute intervention sur une architecture existante, aux caractéristiques et
qualités bien définies, doit permettre la conservation et l’affirmation des
spécificités techniques et esthétiques de l’édifice.
Avant tous travaux, il est indispensable de procéder à une étude
préalable :
- Quelle est la nature des murs (parpaings ciment, moellons de pierre...) ?
- Quelle est la nature du parement (peinture, revêtement plastique épais,
enduit ciment, enduit à la chaux naturelle...) ?
- Quels sont les désordres repérés ?
Pour tous types d’intervention sur le bâti, les
caractéristiques spécifiques du type doivent être
respectées.
De même en cas de modification de façade :
- Quelles sont les proportions des baies ?
- Sont-elles identiques à tous les étages ?
- Comment sont-elles disposées les unes par
rapport aux autres ?
- Y a-t-il une modénature de façade ?
Dans le cas des architectures d’écriture balnéaire : L’ensemble des réponses permettra de faire
volumes complexes et des choix dans la nature des matériaux et les
imbriqués, façades orne- éventuelles modifications de façades.
mentées, multiplication
des balcons, terrasses,
vérandas...
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Préconisations concernant la composition
Chacune de ces architectures se différencie des autres par sa composition, son style et ses matériaux... Il
s’agit à chaque fois d’un modèle unique dont la complexité des volumes
de la composition, des éléments
d’architecture, ne permet pas de
transformations notables sans risque de dénaturer totalement la
construction d’origine. Toute intervention devra donc être guidée par
le souci de maintenir, d’améliorer,
voire d’accentuer les qualités de chaque édifice.
Préservation des volumes existants
Les architectures d’écriture balnéaire présentent pour la plupart une volumétrie complexe et fragmentée. Ces villas sont conçues comme un tout,
en autonomie au centre de leur parcelle. Faire varier les volumes existants
équivaut à dénaturer l’oeuvre d’origine, et son jeu de composition.
En raison de cette volumétrie, seule une extension horizontale peut être
envisageable. Les vérandas entièrement vitrées, de la couverture au sol,
sont à éviter pour des raisons thermiques, esthétiques et de durabilité.
(se référer au chapitre des préconisations concernant les extensions). Dans
tous les cas il est important de faire appel à un maître d’euvre pour trouver un parti architectural en relation avec l’existant.
Conservation des éléments d’architecture
La villa emprunte à différentes écritutres architecturales et offre une
grande diversité d’élements d’architecture. L’ensemble de ce vaste
vocabulaire participe à la qualité et
à la personnalité de l’architecture,
et doit être conservé : les consoles,
balcons, tourelles, doivent faire
l’objet d’une rénovation minutieuse.
Conservation de la modénature
Conservation de la composition
La modénature ouvragée de ces villas est caractéristique de l’écriture balnéaire. Elle s’inspire
de styles éclectiques, et témoigne de la volonté
de chaque propriétaire de se distinguer des
autres et d’exprimer ses goûts propres. Cette
modénature s’altère souvent au cours des ravalements, il est cependant indispensable de l’entretenir et de la conserver : les profils,
moulurations, matériaux de parement participent à la richesse architecturale des différentes villas.
Dans le cadre d’une transformation, la composition de chacune des façades de la villa est à prendre en compte et à respecter. La dissymétrie, si elle
existe, doit être conservée. Les toitures, aux volumes complexes, ne doivent pas être modifiées formellement. Elles participent de la composition
d’ensemble de la villa. De la même façon, les proportions et la forme des
baies originales ne doivent pas être modifiées.
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Façade travaillée :
alternance de
matériaux, niche
accueillant une statue...
La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Préconisations concernant les espaces extérieurs
Les murs-bahut sont des murs de clôture
maçonnés d’une hauteur de 50 cm en général. Surmontés d’une palissade en bois ou
d’un grillage, ils sont le plus souvent doublés
d’une haie végétale. Le mur bahut referme la
propriété tout en permettant des vues au-delà
de ses limites. Il peut être en pierre taillée, en
Haie vive et mur-bahut
brique, enduit... Il est couronné d’un chapemaçonné
ron qui peut prendre différentes formes.
Il sert à protèger le mur des eaux de
pluie, en favorisant leur ruissellement
et en éloignant les écoulements. Le
soubassement du mur peut être traité
de façon différente, avec un léger débord : il permet de protéger le pied
du mur des chocs et des embruns. Les piliers d’encadrement doivent être
maçonnés, et d’une hauteur s’accordant avec celle des grilles. Ils sont
surmontés d’un couronnement en harmonie avec le reste de la clôture.
Dans le cas d’une clôture maçonnée, celle-ci sera en accord avec le style
de la villa. Une maison utilisant la brique, en gros oeuvre ou en modénature, aura par exemple un mur bahut et des piliers d’encadrement de portail en briques eux aussi (de la même teinte, et dressés selon le même
type d’appareillage).
Le caractère éclectique de ces villas se
retrouve ainsi dans
les clôtures, qui participent à l’animaPalissade en bois sur mur-bahut maçonné, doublée
tion de la rue.
de végétaux.
Les clôtures
Les clôtures sont un des éléments structurants du paysage. Elles permettent de créer un alignement, il est par conséquent nécessaire de les entretenir voire de les restaurer. Elles sont pour la plupart conçues avec les
mêmes matériaux que la villa associée : c’est la première façade de la propriété visible depuis l’espace public, la clôture joue un rôle de représentation sociale. Relativement ouverte et plutôt basse, la clôture doit à la fois
protéger l’intimité du jardin et laisser libre la vue sur mer.
Les clôtures maçonnées
Une clôture en pierre apparente sera restaurée à l’identique, et ne sera pas
enduite. Les clôtures formées par un haut mur maçonné ne sont pas recommandées. Elles ferment le paysage autant pour le promeneur que pour
l’habitant.
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Comment choisir
les essences?
Les haies
Il existe plusieurs types de haies :
“ Une haie est dite vive, bocagère ou champêtre, lorsque les végétaux employés sont en pleine végétation, non taillés et mélangés. Elle est
dite taillée lorsqu’elle est composée de plantes de la même espèces disposées de façon serrée et entretenues de manière à leur maintenir une hausource : Dicovert, P.Thébaud, A.Camus.
teur précise.”
Certaines espèces ont tendance à se dégarnir à
la base (par exemple le troene), d’autres ont
un port plus étalé (laurier, pyracantha...).
Mêler plusieurs essences dans une haie permet
un meilleur garnissage.
“Les haies semi-libres sont un intermédiaire entre haies vives et
haies taillées. Diverses essences sont associées, contenues par une taille
moins stricte.”
source : planter des haies, D.Soltner.
Pour l’équilibre et la
santé d’une haie, il est
souhaitable de donner
la priorité aux espèces
rustiques adaptées au
climat et aux sols, et
d’associer plusieurs
espèces pour favoriser
une haie vivante qui
varie au fil des saisons
avec l’évolution du
feuillage, de la floraison
et de la fructification.
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Quatre critères guident ce choix : l’adaptation au milieu (climat, type de
sol, ...), l’esthétisme (en fonction des variations saisonnières, de la forme
des feuille, des couleurs des fruits...), les critères de gestion, c’est à dire
d’entretien, et enfin le coût. D’une manière générale, on priviligièra les
essences d’arbres et d’arbustes locales.
Les limites de propriété peuvent être plantées
de haies constituées de plantes et d’arbustes
locaux, doublées d’un grillage sur potelets
métalliques. Des plantes grimpantes peuvent
être guidées sur la clôture.
Exemples de végétaux pouvant composer les haies de différentes essences :
C’est l’association de plusieurs espèces qui
donne à la haie son caractère naturel. De plus,
la variété permet un meilleur garnissage de la
haie, un équilibre écologique préservé, une harmonie paysagère qui évolue au fil des saisons...
Elle permet qui plus est la personnalisation de
la clôture, caractéristique importante dans le
concept de villa balnéaire.
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Une palette végétale
considérable existe. Le
choix des végétaux
influence directement la
qualité et l’agrément des
espaces plantés. Leur
choix est donc important.
Haies taillées :
Arbustes champêtres à feuilles “marcescentes” :
(conserve ses feuilles sèches jusqu’au printemps)
- hêtre
- charme (charmille)
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Arbustes champêtres à feuilles caduques :
- érable champêtre
- noisetier
- fusain d'Europe
- viorne obier
- viorne lantane
- cornouiller sanguin
- prunellier
- aubépine (en absence d'épidémie)
Haies libres :
Les thuyas ne sont pas des
essences locales. Leur
plantation est déconseillée,
ils banalisent et uniformisent le paysage lorsqu’ils
sont employés de façon
systématique.
Arbustes champêtres à feuilles “marcescentes” :
(conserve ses feuilles sèches jusqu’au printemps)
- charme
Arbustes champêtres à feuilles caduques :
- érable champêtre
- noisetier
- fusain d'Europe
- viorne obier et lantane
- cornouiller sanguin
- prunellier
- sureau noir
- néflier
- aubépine (en absence d'épidémie)
Arbustes horticoles à feuilles caduques :
- forsythia
- spirée
Arbustes à feuilles persistantes :
- houx
- troène
- buis
- osmanthe
- eleagnus (fusain)
- prunus lusitanica (laurier du portugal)
- berbéris
- mahonia
Arbustes horticoles à feuilles caduques :
- forsythia
Arbustes à feuilles persistantes :
- groseilliers fleur
- houx
- rosier rugueux
- troène
- spirée
- buddleia (arbre aux papillons) - osmanthe
- eleagnus (fusain)
- seringat
- prunus lusitanica (laurier du portugal)
- cytise
- berbéris
- deutzia
- mahonia
- symphorine
- viburnum
- weigela
- abbélia
Eventuellement, les haies taillées peuvent être composées d'une
seule espèce, dans ce cas il est conseillé d'utiliser :
- des espèces “marcescentes” (conserve ses feuilles sèches jusqu’au printemps)
- des espèces persistantes, de hauteur moyenne
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Choisir une ossature à caractère
champêtre, bien
adaptée au climat
et au sol, et compléter par des espèces plus horticoles
à fleurs et à fruits.
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L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Préconisations concernant les ravalements
Le nettoyage par projection d’eau sous pression
Les salissures sont ramollies par mouillage préalable, puis éliminées à l’aide
d’un jet d’eau sous pression. La qualité du nettoyage dépend du choix de
la température de l’eau, de la pression, du débit d’eau et de la durée d’action. Cette méthode est préconisée pour les maçonneries ne présentant
pas d’ouvrages fragiles. La chaleur et la pression de l’eau sont variables en
fonction de la dureté du parement et de son état. On adoptera un jet d’eau
froide pour les maçonneries peu encrassées, et une eau chauffée jusqu’à
95° pour des maçonneries très salies.
Les maçonneries en pierre
L’entretien et la rénovation des maçonneries doivent respecter l’ancien. Les
maisons de style éclectique sont le plus souvent maçonnées : pierre de taille
calcaire, moellons d’opus incertum, ou moellons de pierre enduits... Seuls
les parements déjà enduits peuvent être refaits comme tels. Dans les autres
cas les maçonneries doivent rester apparentes.
Il ne faut pas confondre patine et salissures. La patine est la marque profonde du temps sur la pierre : les parements sont adoucis par l’érosion, les
arêtes sont émoussées, l’épiderme est décoloré par le soleil... Les salissures
peuvent être des dépôts de fumée et de poussières, qui tachent et assombrissent la pierre. Les lichens et mousses s’accrochent sur le parement, favorisant le développement de micro-organismes qui attaquent le calcin de la
pierre (couche superficielle). Le remède contre les salissures est le nettoyage.
Différentes techniques existent, toutes adaptées à des situations différentes.
Le nettoyage par hydrosablage, le nettoyage par microgommage
Les différentes techniques de nettoyage
Les méthodes de nettoyage par sablage, ponçage, ou par l’emploi de produits chimiques sont déconseillées. Trop agressives, elles abîment la couche superficielle des maçonneries et laissent des traces sur les pierres.
L’hydrosablage consiste à projeter à faible pression un mélange de sables
fins et d’eau. Cette méthode convient aux matériaux de parement durs tels
que granit, grès, béton. Le microgommage est à utiliser dans des cas spécifiques, en particulier pour éliminer toute trace ancienne de peinture ou
de graffitis. La pression et la distance de la buse au parement doivent
être adaptées à la dureté du parement.
Le nettoyage par ruissellement d’eau
Réparation et protection supplémentaires
Ce type de nettoyage est préconisé sur les bâtiments à la modénature travaillée, et par là-même fragile, en dehors des périodes de gel. Au moyen
d’une rampe d’arrosage, un film d’eau ruisselle sur la surface des maçonneries, ramollissant et entraînant les salissures. Un brossage complémentaire, doux, améliore l’efficacité de ce nettoyage. Les bâtiments doivent
être protégés des éventuelles infiltrations.
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Les pierres et briques peuvent présenter des “maladies de la pierre”,
souvent causées par des joints faits en ciment qui asphyxient et à terme
décomposent la pierre. Pour être bien entretenue, la façade doit être débarassée de toutes les parties friables et endommagées.
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Réparation des pierres abîmées
Remplacement de la pierre abîmée par affouillement
Remplacement de la partie abîmée par un placage
L’épaisseur du placage doit être supérieure ou égale à 6 cm.
Les pierres peuvent être remplacées
à l’identique (le remplacement se fait
par affouillement en profondeur) ;
soit être remplacées superficiellement, c’est-à-dire au moyen de volumes rapportés sur plusieurs cm
d’épaisseur (technique appelée
incrustation) ; soit par le ragréage de
certaines parties détériorées, au
moyen de mortiers spéciaux imitant
la pierre.
Les joints ne seront ni trop creux, ni trop saillants,
et ne seront pas tirés au fer. Le mortier de chaux
naturelle est teinté en harmonie avec la teinte des
pierres ou celle des briques.
Suivant le type d’appareillage des pierres ou des briques, il
faut faire attention à
la taille des joints, à
leur profondeur et
finition, afin d’obtenir un aspect esthétique allant de paire
avec la fonction et
nécessité d’étanchéité.
Différents types d’appareillage des pierres....
Opus incertum
Entretien des joints
pour toutes les maçonneries
Mosaique
Assises irrégulières
Mosaique
“moderne”
Assises régulières
non réglées
Assises régulières réglées
Les maçonneries en brique
Le nettoyage des façades est l’occasion
de vérifier la bonne tenue des joints.
Leur réfection est très importante car
Remplacement par un mortier de reconstitution
après affouillement.
ils garantissent l’étanchéité de la façade
Pour une profondeur inférieure ou égale à 2 cm.
(dans certaines maçonneries ils peuvent constituer jusqu’à 30% de la surface du mur). A l’origine les briques
et les pierres étaient jointoyées au mortier de chaux aérienne dite chaux
grasse (CL) et sable, leur réfection doit se faire obligatoirement en utilisant une chaux naturelle NHL 100%.
Les techniques de nettoyage et de rejointoiement des briques s’apparentent à celles utilisées pour la pierre. Les briques abîmées, après piochage
des joints sur 2 cm maximum, seront retournées ou remplacées par des
briques de même aspect soigneusement rempochées. L’ensemble est rejointoyé au mortier de chaux hydraulique naturelle.
Briques appareillées
...Différents types de jointoiement
Les joints sont dégarnis manuellement en évitant le marteau-piqueur, sur
une profondeur de 1 à 3 cm, puis brossés afin d’éliminer les parties pulvérulentes. Ils sont ensuite mouillés, garnis au mortier et lissés.
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Comment procéder au ravalement des enduits à la chaux naturelle ?
Les enduits
- Si l’enduit est sale, un simple nettoyage suffit. On
peut éventuellement le complèter par l’application
d’un lait de chaux, qui protège le parement et ravive
les couleurs.
Les enduits sont des revêtements épais que l’on applique sur le matériau
constitutif de la façade. Les enduits traditionnels sont réalisés sur le chantier, par le maçon qui procède aux dosages. Ils sont composés de sable, de
chaux et d’eau. Ils sont appliqués manuellement en trois passes : le gobetis, le corps d’enduit et la couche de finition. Cette dernière couche permet
la réalisation d’aspects de finition variés : taloché, gratté fin, grésé... Ils sont
teintés dans la masse grâce à la coloration naturelle des sables choisis, ou
par application d’un lait de chaux coloré sur la couche de finition (pour les
laits de chaux voir ci-après préconisations concernant les revêtements pelliculaires).
- Si l’enduit est abîmé par endroits, mais bien adhérent, des réparations ponctuelles peuvent être opérées, à base d’un mortier de chaux naturelle. Les
réparations peuvent être masquées par l’application
d’un lait de chaux.
- Si l’enduit est abîmé et non adhérent, il doit être
entièrement pioché et refait au moyen d’un mortier
de chaux naturelle en 3 passes.
Les enduits à base de chaux naturelle : chaux hydraulique naturelle
100%, sigle NHL anciennement XHN.
Schéma
Les peintures organiques : pliolithe, revêtement plastique épais ou tout type de peinture non minérale de fonctionnement
ne peuvent pas s’appliquer sur un enduit de chaux d’un enduit à base de
naturelle. Elles n’adhèrent pas au support et s’écailchaux naturelle.
lent.
Cette chaux est obtenue par calcination de calcaires contenant de l’argile et
des marnes. Elle effectue sa prise au contact de l’humidité contenue dans
l’air. Cette réaction peut durer plusieurs semaines. La chaux hydraulique
naturelle, une fois mélangée au sable et à l’eau, permet d’obtenir des enduits
plus ou moins rigides en fonction de leur taux d’hydraulicité (taux variable
d’argile contenue dans les calcaires).
Les enduits à base de chaux naturelle sont adaptés aux constructions anciennes et aux constructions dont les fondations ne sont pas très profondes.
Souples, ils se déforment et s’adaptent aux imperceptibles mouvements de
terrain (sécheresse ou innondations), sans se briser. Ils laissent “respirer”
les maçonneries, permettant à la vapeur d’eau contenue dans les murs de
s’échapper plutôt que de provoquer les désordres tels que salpêtre, pourissement des planchers bois ...
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Les enduits ciment : chaux hydraulique artificielle, dite ciment, sigle XHA.
Le ciment est fabriqué en ajoutant aux calcaires des additifs tels que : pouzzolanes (roche d’origine volcanique), gypse, roches artificielles… Sa prise
est très rapide, elle s’effectue au contact de l’eau. Le ciment est un liant,
mélangé avec des granulats et de l’eau, il permet d’obtenir des mortiers
très rigides et presque imperméables. L’emploi du ciment est particulièrement adapté aux constructions neuves qui ne se déforment pas et dont
les murs sont étanches (barrière étanche le long des parties enterrées)
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Comment procéder au ravalement des enduits ciment?
Composés exclusivement de chaux naturelle, de pigments naturels et
d’eau, leur composition chimique est identique à celle des enduits de
chaux naturelle. Ils possèdent les mêmes qualités mécaniques : souples,
ils encaissent les déformations du bâtiment sans se fissurer ; ils laissent
"respirer" leur support et donc ne se décollent pas. Leur coloration
obtenue à partir de terres naturelles (de préférence) ou d'oxydes métalliques est particulièrement adaptée aux couleurs de la ville. Leur aspect
très fin, mat et souple, en fait un des matériaux particulièrement recommandés pour le ravalement des constructions anciennes et modernes.
- Si l’enduit est sale, un simple nettoyage suffit. On
peut éventuellement le complèter par l’application
d’une peinture minérale qui protège l’enduit (voir ciaprès préconisations concernant les revêtements pelliculaires).
- Si l’enduit est abîmé et bien adhérent, des réparations ponctuelles peuvent être opérées, à base d’un
mortier de chaux hydraulique puis d’un revêtement
épais minéral de type Imper (I) (voir ci-après préconisations concernant les revêtements pelliculaires).
Selon leur dilution, les effets peuvent varier :
- Le chaulage est le mélange le plus épais. Il bouche les pores du support.
Il est surtout destiné à être appliqué directemment sur une maçonnerie de
moellons ou sur un mur en torchis. Il est composé outre les pigments, d’un
volume de chaux aérienne pour un volume d’eau. Il s’applique à la truelle.
- Si l’enduit est abîmé et non adhérent, il doit être
entièrement pioché et refait au moyen d’un mortier
de chaux naturelle, en 3 passes, teinté dans la masse.
Les revêtements pelliculaires
- Le badigeon est plus dilué que le chaulage. Il est surtout destiné aux finitions colorées des surfaces enduites. Il est composé outre les pigments,
d’un volume de chaux aérienne pour deux à trois volumes d’eau.
Schéma
de fonctionnement
d’un enduit ciment
- L’eau forte est assez fluide, elle est composée outre les pigments, d’un
volume de chaux aérienne pour cinq volumes d’eau.
Ce sont des revêtements que l'on applique, sous conditions sur un enduit,
ou sous autres conditions sur une maçonnerie lorsque le support est en bon
état. Leur application modifie l'aspect du support ainsi que sa coloration.
Le choix du revêtement pelliculaire dépend de la nature du support qu'il
doit recouvrir.
- La patine est un lait de chaux très dilué qui sert avant tout à
l’homogénéisation du parement sur lequel on l’applique. Elle est composée outre les pigments, d’un volume de chaux aérienne pour dix à vingt
volumes d’eau.
Les laits de chaux
Ils sont destinés à unifier une façade enduite et qui a subit des réparations,
ou à protéger et recolorer des façades en pierres ou briques appareillées,
dont le parement est abîmé.
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L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Les peintures minérales
Les peintures organiques (acryliques, vinyliques ou à base de silicone)
Elles sont destinées à colorer, masquer les réparations et donner un aspect
esthétique plus satisfaisant aux enduits ciment qui n’ont pas reçu jusqu’alors
de peintures organiques (voir ci-après peintures organiques).
Ce sont des dérivés de l’industrie pétrochimique. Leur composition chimique et propriétés physiques n’ont donc aucune relation avec celles des
enduits. Les peintures organiques forment une pellicule à la surface du
matériau qu’elles recouvrent. Elles peuvent être appliquées sur un enduit
ciment qui a déjà reçu une peinture organique.
Ces peintures à base de minéraux silicate (minimum 95%) ont pour particularité de ne pas former de film à la surface du matériau qu'elles recouvrent. Au contraire, elles "imprègnent" le support dans une liaison
indissoluble. Elles ne peuvent donc pas s'écailler. Elles sont aussi hydrofuge, ce qui interdit à l'eau de pluie d'occasionner salissures et dégradations. Elles sont perméables à la vapeur d'eau provenant du support, ce
qui exclut les désordres provoqués par l'huPeintures minérales et
midité contenue dans le mur.
laits de chaux ne pourComme avec les laits de chaux, il est possi- ront en aucun cas être
ble de jouer sur l'aspect et l'épaisseur des
appliqués sur des enduits
peintures minérales (couche couvrante ou
contenant des imperméaglacis dans le cas d'un effet recherché de
transparence). Leurs couleurs sont proches bilisants et sur des peintude celles des terres naturelles, leur aspect est res organiques
mat et met en évidence le "grain" de la (acryliques, vinyliques, ou
à base de silicone).
matière (silicate).
La famille des pliolithes
Leur application est en principe la méthode la plus économique. Elles
constituent une barrière peu perméable à la vapeur d'eau contenue dans
le mur. L'emploi des pliolithes est donc plus particulièrement adapté au
ravalement des bâtiments neufs ou ayant reçu un enduit ciment. Leur aspect
est légèrement brillant et lisse, leur longévité peu importante.
La famille des imperméabilisants
Ils seront plus particulièrement conseillés dans les cas d'enduits en mauvais état. Leur structure réticulée leur permet de se déformer sans se briser, d'encaisser les fissures du support sans les laisser transparaître. Ils sont
perméables de façon satisfaisante à la vapeur d'eau contenue dans le support et sont parfaitement étanches à l'eau de pluie. Récemment une nouvelle finition est apparue sur le marché : finition grattée fin dont l’aspect
esthétique est satisfaisant.
Les Revêtements
Plastique Epais sont à
proscrire :
champignons et parasites
se développent entre eux
et le support.
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Les revêtements plastiques épais (RPE)
Ils sont à proscrire : champignons et parasites se développent entre le support et le RPE. Leur aspect esthétique n’est pas satisfaisant.
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Préconisations concernant la modénature
Dans le cas d’une restitution de la modénature, celleci doit être refaite selon les techniques d’origine.
Il est impératif
de conserver
tous les éléments
de décor.
Le rôle du décor de façade
Les éléments de modénature et de décor ont tendance à s’estomper, voire
à disparaître, lors d’un ravalement. Il est cependant important de les entretenir et de les conserver : ils font partie intégrante du projet architectural
et sont représentatifs d’un style et d’une époque. Outre le côté esthétique,
ils répondent de plus à un usage : l’ensemble des moulurations sert à éloigner de la façade les eaux de ruissellement, et a donc un rôle dans la préservation et la pérennité du bâti.
Détails de façade
Les élements de décor et moulurations de la façade doivent faire l’objet d’un
examen puis d’une restauration délicate et minutieuse.
Les profils en briques ou pierres appareillées
feront l’objet d’un entretien tel que décrit au
chapitre concernant le ravalement des façades.
Le décor des façades en plâtre et en pierre
n'obéit pas, à l'origine, à des raisons esthétiques
mais bien pratiques.
En effet, les corniches et les larmiers ont pour
fonction d'éloigner l'eau de pluie des façades.
Le soubassement traité différemment par rapport
au reste de la façade doit protéger le mur des
rejaillissements de l'eau au niveau du sol.
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
L’entretien des ferronneries
Le polychlorure de vinyle (PVC) un matériau dangereux …
La protection du métal est assurée par une peinture dont la durée dans le
temps varie de deux à dix ans. L’entretien régulier évite sa réfection totale.
Dans le cas d’un entretien, on procédera à un lessivage et à l’application
d’une couche supplémentaire de peinture. Pour une réfection totale (attaque, peinture périmée) les parties abîmées seront enlevées par brûlage et
piquetage.
Un matériau polluant : Sa fabrication et son recyclage sont hautement polluants et dangereux. Le PVC, polychlorure de vinyle est produit à partir de
pétrole et de chlore. Sa transformation nécessite des additifs, notamment
des substances plastifiantes et des métaux lourds.
Un matériau dangereux au feu : En cas d’incendie, le PVC dégage des
fumées extrêmement toxiques et rapidement mortelles.
Nettoyage : cette phase est primordiale pour un bon “mouillage” de la
peinture au support (bonne adhérence et compatibilité chimique). Il faut
d’abord préparer la surface : lessivage, complété d’un dégraissage au solvant ou au jet de vapeur avec détergent, d’un décapage chimique ou à la
brosse, et enfin d’une préparation thermique (chalumeau) ou mécanique
(piquage ou sablage). Ensuite, il faut traiter chimiquement pour passiver
les fers : avec la phosphatation cristalline rincée avec une solution diluée
d’acide chromique. Pour les alliages légers, le zinc et les matériaux galvanisés, on applique un “wash primer” avant la peinture anti-corrosion.
Réparation : la réparation de l’acier se fait par martelage, soudage, en suivant les pratiques traditionnelles. La fonte n’est pratiquement pas réparable. Les garde-corps seront déposés et remplacés.
Protection : elle consiste à appliquer un revêtement anti-corrosion. Celuici comprend une couche primaire (anti-rouille), une couche intermédiaire
(étanche), et une ou deux couches de finition.
Un matériau simple à ouvrir : Le PVC n’assure pas la sécurité à l’intrusion.
Il suffit d'une lampe à souder pour ouvrir la porte en faisant chauffer le
plastique autour de la serrure.
Un matériau inesthétique : Il représente un appauvrissement esthétique
des façades et devantures et, est incompatible avec le bâti ancien. Les menuiseries, dans la plupart des cas, épaisses et larges réduisent l’éclairage , leurs
couleurs brillantes jurent avec celles de l’environnement et des matériaux
traditionnels
Un matériau éphémère : C’est un matériau éphémère. Il ne se déforme pas
mais casse. Les usures naturelles des menuiseries en PVC sont donc synonymes de remplacement à court terme.
Un matériau au coût élevé à long terme : Son coût peu élevé à l’achat se
révèle ainsi plus important à long terme que d’autres matériaux durables.
Un matériau interdit : Le PVC est un matériau dangereux pour les personnes et l’environnement. Il est déjà proscrit dans certaines villes du Nord
de l’Europe.
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L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Préconisations concernant la couverture
L’entretien de la couverture et de ses accessoires
Un mauvais entretien de la couverture entraîne une dégradation rapide de
l’édifice. Il est donc nécessaire de contrôler l’étanchéité de la toiture et
de veiller à l’état du matériau de couverture. Il faut vérifier régulièrement
si des auréoles apparaissent sous les plafonds, contrôler la présence de
coulures sur les murs, de flaques par temps de pluie, d’ardoises ou de
tuiles tombées au pied des murs... L’entretien des gouttières et des descentes d’eaux pluviales, et des égouts de toit est lui aussi indispensable.
L’entretien de la charpente
Le plus souvent, la charpente présente un profil brisé. Pour la stabilité de
l’édifice, il faut contrôler la santé des bois : humidité, parasites... Si la charpente d’origine est trop endommagée, il convient de remplacer certaines
pièces, voire de la refaire intégralement à l’identique.
Les toitures des villas balnéaires à Saint-Nazaire sont le plus souvent en
ardoises, parfois en tuiles mécaniques. Les matériaux d’origine doivent être
conservés, ainsi que leur mode de pose. L’étanchéité et les joints au mortier, le cas échéant, doivent être surveillés, les éléments manquants de la
toiture remplacés.
La lucarne prend
appui sur la corniche
moulurée.
Toiture à la Mansart, c’est à dire à profil brisé,
intégrant ici une lucarne charpentée, à croupe.
La charpente de la villa, mais aussi celles des lucarnes, sont à surveiller.
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En effet, quelques tuiles ou ardoises manquantes peuvent occasionner des dégâts importants :
les charpentes pourrissent et peuvent à terme
présenter des risques d’effondrement. Les
maçonneries se désagrègent car les infiltrations
d’eau de pluie attaquent les joints entre les pierres ou dégradent les blocages internes. La végétation peut alors s’installer entre les pierres et les
disloquer.
Il est important de
surveiller l’étanchéité
de la toiture afin
d’éviter le pourrissement de la charpente,
notamment au niveau
des jonctions avec
l’armature des
lucarnes.
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Préconisations concernant les baies et leurs accessoires
longévité de plusieurs siècles. Le prix relativement élevé de ces châssis
est parfaitement justifié au regard de leur longévité et de leur qualité d’insertion.
La transformation des baies
- La menuiserie en bois industrialisée peut être préfabriquée en usine,
aux cotes de la baie à pourvoir. De longévité moins grande que la première
menuiserie, elle a pour atout son rapport qualité/prix : elle peut vieillir un
demi-siècle maximum sans trop de dommages, elle s’adapte à peu près aux
dessins irréguliers des baies anciennes.
La transformation des baies existantes est difficilement envisageable sans
dénaturer le caractère de la construction. Elle n’est donc pas conseillée.
La création, ponctuelle, de nouvelles baies est possible, mais elle doit s’intégrer à la composition d’ensemble de la villa (le concours d’un maître
d’oeuvre spécialisé est fortement recommandé pour ce type de création).
- La menuiserie PVC préfabriquée présente pour inconvénient majeur
les propriétés techniques et chimiques du PVC. En cas d’incendie, le PVC
dégage des fumées extrêmement toxiques et mortelles rapidement. Le PVC
ne se déforme pas mais casse. Ainsi il n’est pas compatible avec le bâti
ancien qui se déforme et « bouge » régulièLes volets roulants
rement. Les menuiseries en PVC ne peuvent
extérieurs
pas être réparées, les usures naturelles sont
sont déconseillés
donc synonymes de remplacement à court
sur
ce
type d’architecture.
terme. Enfin les profils des sections de ces
menuiseries sont épaisses et larges. Ils réduiLes coffres extérieurs
sent la surface vitrée et donc la surface
des volets roulants
d’éclairement. Ils représentent un appauvrissont à proscrire :
sement esthétique des façades. Leur prix est ils ne s’adaptent pas à la
équivalent à celui des menuiseries bois indusforme des baies et en
trielles.
modifient visuellement
Les châssis des fenêtres
Les châssis de fenêtre tout comme les cadres
et les volets doivent rester dans leur matériau
d’origine, ou être refaits à l’identique. En cas
Les châssis de fenêtre doivent époude remplacement des menuiseries, il est impéser la forme des baies. Il en est de
ratif de conserver leurs sections, profils et
même pour la forme des volets.
matériaux, qui participent à l’ identité et à la
variété de ces architectures. La complexité de certaines baies et donc des
menuiseries mises en oeuvre nécessite une fabrication en bois sur mesure,
afin de s’adapter parfaitement à la baie d’origine : les châssis doivent épouser la forme, parfois complexe, des baies (arc surbaissé, plein cintre...).
Trois types de menuiseries existent pour réaliser des châssis de fenêtre :
- La menuiserie en chêne sur mesure présente pour intérêt son adaptation
parfaite à la baie d’origine. En effet dans cette solution, le menuisier travaille sur place pour relever toutes les dimensions, angles et aspérités ou
décalages de la baie ancienne. Le bois utilisé, de grande densité, a une
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les proportions.
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L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
L’entretien des menuiseries
Les volets d’occultation
Il est primordial de vérifier régulièrement l’étanchéité des châssis de fenêtre. L’ensemble des moulurations qui garantit l’évacuation des eaux de
condensation et également l’étanchéité doit être reprofilé au besoin. Les
évacuations (petits orifices) situés dans la gorge de la traverse basse du
châssis doivent être régulièrement débouchées. Le scellement du châssis
dans la maçonnerie doit lui aussi être vérifié et éventuellement consolidé.
Toutes ces mesures ont pour but de garantir la bonne étanchéité des fenêtres. Ensuite les bois doivent être régulièrement entretenus (environ tous
les cinq ans). Ils doivent être grattés, poncés pour les débarrasser de toute
trace ancienne de peinture. Ensuite ils feront l’objet de réparations le cas
échéant. Dans tous les cas ils sont protégés par une couche d’impression
universelle et deux couches de peinture micro-poreuse spécialement adaptée aux boiseries. Avant toute application de peinture, il faudra s’assurer
que les bois sont secs.
Les volets roulants sont peu adaptés à ce type d’architecture. En effet, ils
doivent épouser les formes en arc surbaissé ou en plein cintre des fenêtres s’il y a lieu. Dans tous les cas, les coffres extérieurs de volets roulants
sont proscrits : ils modifient les proportions des baies et dénaturent les
compositions de façade.
On choisira de préférence des volets à double battants en bois, ou repliés
dans l’embrasure de la baie quand le garde-corps et l’esthétique de la façade
le permettent.
Les traitements : lazures et autres produits de même type ne sont pas aussi
protecteurs que la peinture. De plus leur application constitue une perte
esthétique, la couleur n’étant plus présente sur les menuiseries des façades. Les façades, individuellement, sont banalisées et prises dans la continuité d’un front bâti, ne se distinguant plus les unes des autres.
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Deux types de volets adaptés aux villas balnéaires :
volets battants en bois peint,
volets brisés en bois ou en métal, peints.
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L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Recommandations sur l’implantation de nouvelles extensions ou dépendances
La réalisation des extensions devra tenir compte du caractère de la
construction à laquelle elle se rajoute, de la fonction qu’elle va jouer dans
l’habitation.
L’implantation de nouvelles extensions ou dépendances ne doit pas perturber l’organisation d’origine de la parcelle. Dans la conception du planmasse, il convient de se référer à des formes existantes : les dépendances
s’implantent le long des limites séparatives de propriété, ou le long de la
clôture, exceptionnellement en milieu de terrain.
Le volume de l’extension doit être de moindre importance que celui de la
maison d’origine. Il sera réalisé soit dans le prolongement du pignon, soit
adossé à l’un des bords de la façade. Le toit sera dans le prolongement du
toit principal, ou perpendiculaire au volume de la maison, la toiture à deux
pentes s’inscrivant sous l’égout de la toiture principale.
Les pentes de toit devront s’approcher de celles de la toiture d’origine.
Différents types d’implantations possibles
L’extension devra respecter la composition et les proportions des baies
et de la maison. Les travées de l’extension doivent être dans le prolongement de celles de la maison. Les hauteurs doivent également respecter les
hauteurs existantes (larmier ou bandeau intermédiaire, soubassement,
appuis de fenêtres…).
Les extensions : concilier architecture traditionnelle
et contemporaine
Une extension peut s’avérer nécessaire pour des besoins fonctionnels :
création d’un studio indépendant, d’un espace habitable supplémentaire
- salon d’hiver, bibliothèque ou autre-, ou d’un lieu d’activité professionnelle. Il est important de bien maîtriser le langage stylistique des nouvelles extensions, afin que celles-ci ne perturbent pas l’intégrité architecturale
de la villa d’origine. Pour cela, deux attitudes sont possibles :
- soit le contraste des styles
- soit l’harmonisation au style d’origine.
Dans tous les cas, il est important de faire appel à un maître d’oeuvre pour
trouver un parti architectural en relation avec l’existant.
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Les matériaux utilisés devront être de bonne qualité, durables. Deux attitudes sont possibles, soit construire avec les mêmes matériaux et techniques que ceux de la maison d’origine (par exemple une maison en briques
et son extension également en briques de même nature, couleur, appareillage, joints etc..) ; soit construire avec des matériaux et techniques différents (par exemple une maison en brique avec une extension en ossature
bois recouverte d’un bardage de bois ou encore une extension structure
métallique et panneaux de verre, soubassement en briques…).
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La prise en compte du patrimoine dans le PLU
L’architecture d’écriture balnéaire : préconisations
Les vérandas :
Pour des raisons thermiques, esthétiques
et de durabilité, les vérandas entièrement
vitrées de la couverture au sol, sont à éviter. Les vérandas devront s’édifier sur un
soubassement maçonné, les toitures peuvent être vitrées ou en poly carbonate ou
recouvertes de même nature que la toiture Véranda avec soubassement
de la maison d’origine. Les murs pignons maçonné et toit recouvert de
peuvent être maçonnés.
tuiles ou d’ardoises.
La conception d’une véranda devra tenir compte des éléments suivants :
- Le chauffage : une véranda est soumise à d’importantes variations de
températures. Elle nécessite un système de chauffage indépendant du reste
de l’habitation.
- L’isolation : dans tous les cas une véranda ne doit pas être implantée au
sud si sa toiture est vitrée. Le double vitrage ne suffit pas à l’isolation de
la véranda. Une toiture isolante ou opaque est préconisée pour lutter contre
l’effet de serre en été. On peut également poser des stores à l’extérieur ou
à l’intérieur en sous face de la toiture, munis d’une surface réfléchissante
empêchant l’air chaud de descendre.
- La ventilation : pour éviter la condensation, la véranda doit être aérée
sur toutes ses faces, par les portes, les fenêtres, la toiture ou à défaut un
extracteur d’air.
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01 47 50 38 44