ANUATU
t
t
Superficie:12 190 knl
Capitale: Port-Vila
En décembre 1991, pour la premiére
fois depuis l'indépendance en 1980,les
francophones, qui représentent
39 o/o de la population, forment le
gouvernement aprés la victoire
électorale de leur parti, l'Union des
partis modérés (UPM), devant le
Vanuaatu Pati (VAP) du Premier
ministre Donald Kalpokas et le Parti
national uniflé (PNU) de Walter Lini.
Maxime Carlot compose alors un
gouvernement de coalition avec ce
TICAN (
L'effondrement du communisme, dans
lequel le Vatican estime avoir joué un
róle important, donne l'occasion á
Jean-Paul II de multiplier les voyages
dans les pays de I'Est, afin
t
d'encourager une « nouvelle
évangélisation » de cette partie de
l'Europe. Mais cette politique se
heurte á l'hostilité des Egtises
orthodoxes, trés présentes en Europe
orientale (en particulier en Serbie), gui
craignent le prosélytisme de Rome. A
l'égard de la crise du Golfe, le pape
proclame son opposition á
f intervention militaire, un point de vue
Superficie:44 km'z
I
le président social-démocrate Carlos
Andrés Pérez Rodríguez poursuit une
politique de libéralisation de
Superficie:912 050
Capitale: Caracas
knl
l'économie, mais la baisse des prix du
pétrole, dont le Venezuela dépend
dangereusement (80 % des
exportations), provoque une grave
récession. Alors que 4lo/o dela
population vit au-dessous du seuil de
pauvreté et que la corruption
généralisée gangréne les plus hautes
sphéres de l'Etat, la brutalité du plan
d'austérité imposé par le FMI accentue
un malaise déjá profond.
pays
connalt une flambée trés préoccupante
de la violence et de la criminalité. En
janvier 1990, des émeutes de la faim,
qui éclatent á Caracas et dans plusieurs
villes, se soldent par des centaines de
tr
morts. Cependant, la stricte application
des directives du FMI - diminution des
dépenses publiques, privatisations,
suppression des subventions,
libéralisation des prix - permet au
gouvernement d'obtenir un nouveau
prét du FMI en décembre et la
renégociation de la dette extérieure.
En effet, le « plan Brady » raméne
la dette du Venezuela á 28 milliards de
\.
cabinet de coalition est formé, en mai
1994, par I'UPM et le Parti
démocratique populaire (PDP), créé
par des membres du PNU. Un projet
de décentralisation est alors adopté.
Les onze conseils provinciaux sont
ainsi remplacés par un nombre réduit
de provinces, et chaque conseil sera
désormais composé des représentants
des chefs coutumiers, des femmes, des
jeunes et des Eglises, tous nommés par
le ministre de l'Intérieur.
AT DE LA CITE DIJ)
qui ne rencontre qu'un faible écho
parmi les communautés catholiques de
France et d'Italie. Par ailleurs, le
rapprochement avec Israél aboutit, le
30 décembre 1993, á la signature d'un
« accord fondamental » prévoyant
l'instauration de relations
diplomatiques effectives entre les deux
Etats en juin 1994. Enfin, l'évéque de
Rome entend défendre les principes
doctrinaux traditionnels de 1'Eglise,
notamment á travers la publication
d'un nouveau catéchisme universel, en
décembre 1992 (le premier depuis le
concile de Trente), réaffirmant « I'unité
de la foi », et I'encyclique Veritatis
Splendor en 1993, qui condamne toute
déviation théorique. Il adopte
également des positions trés rigoristes
au sujet de I'avortement, comparé á
l'Holocauste lors de son voyage en
Pologne (1991), du sida (il est contre
l'utilisation du préservatif), du célibat
des prétres, du contróle des naissances,
et il s'oppose á I'ordination des
dollars et rédüt le service de la dette
de 3,6 á 1,2 milliard par an. De plus,
l'augmentation de la production
pétroliére et la hausse des prix du
pétrole consécutifs á la guerre du Golfe
renflouent l'économie et accélérent
la croissance, qui atteint 4 % en 1990 et
9 % ent99t. Cette bonne conjoncture
favorise la poursuite du programme
économique gouvernemental. En
décembre 1990, l'Action démocratique
(AD), parti du président, et le Comité
d'organisation politique électorale
indépendante (COPEI), fondé par
l'ancien chef de I'Etat démocratechrétien Rafael Caldera Rodríguez,
signent un « pacte pour la réforme de
l'Etat » qui autorise les privatisations
d'entreprises publiques.
réseau
téléphonique, les compagnies
aériennes et les banques sont ainsi
vendus du¡ant l'année 1991. Mais
la politique d'austérité a de graves
réprimées. Dans le méme temps, des
scandales liés á la comrption et au
traflc de drogue, impliquant des hauts
fonctionnaires, achévent de discréditer
le pouvoir. Dénongant ces
prévarications, la mauvaise gestion du
gouvernement, ainsi que la « dictature
du FMI », le lieutenant-colonel Hugo
Chávez Fías, chef de file du
Mouvement révolutionnaire bolivariste
(MRB, de gauche), tente, en féwier
1992, un coup d'Etat. Il échoue face á
la résistance de la police et á la loyauté
de la garde nationale. Aprés avoir
décrétél'état d'urgence et épuré une
partie de l'armée, le président annonce
enfin un prograrnme social, qui
n'empéche pas des manifestations et de
violents affrontements. Des ministres
du COPEI démissionnent en juin et
mettent un terme á la coalition
gouvernementale, tandis qu'en aoüt
la moitié des députés - dont plusieurs
membres de l'AD - demandent, en
vain, une élection présidentielle
anticipée. Une seconde tentative de
coup d'Etat militaire, dirigée cette fois
par le haut commandement, avorte en
novembre. Un mois plus tard, les
élections municipales sanctionnent
femmes.
Carl A»eRHolo
NEZUELA
Tout comme son prédécesseur,
t
t
dernier, malgré 1es protestations des
milieux d'affaires. Aprés une
campagne axée sur le rétablissement
de la gratuité de l'enseignement et des
soins, il entend relancer 1'économie en
développant I'agriculture et l'élevage,
améliorer les conditions offertes aux
investisseurs étrangers et promouvoir
le franqais comme langue offlcielle et
de travail au méme titre que l'anglais.
A la suite de l'élection á la présidence
de Jean-Marie Leyé, un nouveau
[r
conséquences sociales. Aux scénes de
- les produits de premiére
nécessité ne sont plus subventionnés
s'ajoutent des gréves, menées par
la puissante centrale syndicale,
pillage
la Confédération des travailleurs du
Venezuela (CTV), et durement
-
l'AD
et donnent la victoire aux partis
d'opposition, dont la Cause radicale
(Causa-R), alliance de gauche qui
enléve la mairie de Caracas. La crise
politique atteint son paroxysme
lorsque le président Carlos Andrés
Pérez, mis en accusation sur décision
de la Cour supréme pour malversations
et abus de biens sociaux, est destitué
leZlmai 1993. Cette mesure discrédite
les partis traditionnels, voire le régime,
et n'apaise que trés provisoirement une
grave crise sociale alimentée par
la récession, la misére croissante et
la création d'une impopulaire taxe sur
la consommation (une TVA de 10 %).
C'est dans une atmosphére de complot
que se forme une coalition - la
Convergence nationale (CN)
réunissant dix-sept partis. depuis
la droite jusqu'á la gauche communiste,
afln de soutenir la candidature á
l'élection présidentielle de Rafael
Caldera. Celui-ci, qui a rompu avec
le COPEI, Ia remporte le 5 décembre
-
ayec3} o/o des voix. Pour la premiére
fois dppuis 1953 au Venezuela, le chef
de l'Etat n'appartient ni au COPEI ni á
l'AD. Cependant, la participation au
scrutin est restée trés faible, tandis que
le nouveau gouvernement, qui ne
dispose pas de majorité au Congrés,
doit faire face á une situation
chaotique. I1 prend différentes mesures
pour lutter contre le « capitalisme
sauvage ". mais la faillite. en janvier
1994, de la deuxiéme banque du pays
le Banco latino - entraine de
nombreuses banqueroutes, suivies
d'une véritable débácle flnanciére.
Aprés de graves émeutes. le pouvoir
décide,le27 juin, de prendre des
<< mesures d'urgence nationale » et
décréte le lendemain, pour plus
d'etficacité. la suspension temporaire
des garanties constitutionnelles - qui
durera trois semaines -, décision
qualifiée de « coup d'État civil " par
l'opposition, mais soutenue par l'AD.
Le plan économique de
« stabilisation » annoncé en septembre
par le président Caldera, ayant pour
objectif la réduction du déf,cit, de
f inflation et de la dépendance á l'égard
des recettes pétroliéres, n'apaise pas la
virulence de l'opposition. De leur cóté,
des militaires ayant participé aux deux
tentatives de coup d'Etat et récemment
amnistiés s'unissent pour proposer la
convocation d'une Assemblée
constituante. Alors qu'en décembre un
nouveau scandale implique un membre
du gouvernement, tandis que le
président lui-méme propose au
Sommet des Amériques, á Miami, un
plan anticorruption, le Venezuela,
jusqu'á présent considéré comme l'une
des rares démocraties stables
d'Amérique latine, est menacé par une
grave crise politique, économique et
aménagements dans l'organisation du
pouvoir. Désormais, la présidence de
I'Etat ne revient plus á l'organisme
collégial qu'est le Conseil d-'État, mais á
un chef de l'Etat élu par l'Assemblée
nationale et disposant effectivement de
certains pouvoirs. En outre, les
prérogatives du Premier ministre et de
l'Assemblée sont également renforcées.
Théoriquement, ce nouvel équilibre ne
pouvait qu'empiéter sur le Parti. En fait,
l'autorité de ce dernier demeure
entiére : le numéro deux du Parti, le
général Lé Duc Anh.. candidat unique.
le régime, qui réclament ouvertement la
liberté de culte.
En revanche, dans le domaine
économique, la ligne du Parti s'est
considérablement infléchie. A partir de
1989-1990. la situation est effectivement
devenue trés difficile. L'aide en
provenance d'URSS et d'Europe
orientale a été interrompue en 1991.
-
sociale.
.Iavier PÉnpz-S[Len
üffi-nr
)
t
.
Superficit:329 556 km'.
Cap¡tale: Hanoi
Le Viét-nam s'ouvre aux
inv estis s ements étrangers.
Cídessous : un hornme d'affairu
occidental d Hó Chi Minh-Ville.
@ C. Loviny - Gamma
Comme en Chine populaire et en Corée
du Nord, la chute du communisme et la
dislocation de I'URSS, en 1989-1991,
ont incité le Vi0t-nam á consolider
l'État socialiste. mais aussi á le
réformer.
Le 7'congrés du Parti. réuni enjuin
1991, a resserré 1'équipe dirigeante
autour des personnalités les plus ágées
et des partisans d'une ligne dure.
L'ancien Premier ministre Do Muoi,
ágé de 74 ans, qui s'était illustré dans la
« transformation socialiste » du Sud
aprés 1975, devient secrétaire général,
tandis que Vo Van Kiet.69 ans. vicePremier ministre depuis 1982, prend la
téte du gouvernement.
Le 1,5 avril 1992, l'Assemblée nationale
adopte une nouvelle Constitution, qui
n'est d'ailleurs pas fondamentalement
différente de celle de 1980, dans la
mesure oü elle préserve, pour
l'essentiel, le caractére socialiste du
régime, mais elle introduit des
est élu á Ia téte de I'Etat, Ie
23 septembre 1992, á l'unanimité des
392députésprésents de la nouvelle
Assemblée, et il propose
immédiatement de reconduire Vo Van
Kiet, numéro trois du Parti, dans ses
fonctions de Premier ministre. Ainsi,les
trois premiers dirigeants du PC
contrólent respectivement le Parti,
I'Etat et le gouvernement.
Une conférence nationale, en janüer
1994, permet de procéder á quelques
remaniements sans signiflcation au sein
du comité central, qui passe de 145 á
160 membres. Parallélement, le régime
continue de suivre une ligne
extrémement restrictive en matiére de
droits de l'homme et ne fait preuve
d'aucun assouplissement politique.
Les intellectuels sont I'objet d'une
surveillance constante : ainsi, Doan Viet
Hoat, responsable d'un groupe
d'opposition (« Tribune libre »), est
arrété en 1990 et condamné en 1993 á
vingt ans de prison. Il en est de méme
des personnalités religieuses.
notamment les bonzes de l'Eglise
bouddhique unif,ée, non reconnue par
300 000 Vietnamiens qui travaillaient
dans 1es « pays frdres » sont rentrés au
Viét-nam, privant le pays de précieux
revenus et grossissant d'autant 1es rangs
des chómeurs, dont le nombre s'est
accru aprés l'évacuation du Cambodge
et la démobilisation miütaire qui s'est
ensuivie. Le taux d'inflation a atteint
400 o/o
en\991.L'économie ne reposait
plus que sur les réseaux paralléles, le
travail clandestin et le marché noir.
Enfin, l'embargo américain interdisait
tout espoir de relévement économique.
Depuis 1992, cette situation s'est
nettement améliorée. En effet, depuis
cette date, le taux de croissance a atteint
7 á 8 % par an ;les exportations ont
augmenté de 70 dlz '/, par an et le
commerce privé s'est considérablement
développé. Les investissements
étrangers se chiffrent désormais en
milliards de dollars. De fagon gérÉrale,
la situation sociale, dans les villes
comme dans les campagnes, est moins
mauvaise. Toutefois, le Viét-nam
demeure un pays anormalement pauvre
si l'on prend en compte ses possibilités.
Le PNB n'atteint, en 1994, que
15 milliards de dollars, soit dix fois
moins qu'en Thailande ;le PNB par
habitant, qui ne dépasse guére 200
dollars par an, est l'un des plus bas de
1'Asie du Sud-Est.
MEMOIRES
1990
1994
ENCYCLOPE$IE5
BORDAS
ivfÉUOVOXo est une marque déposée pour la collection
ENCYCLOPÉDIES BORDAS - MÉMOIRES DU XX" SDCLE
Remerciements
La direction éditoriale de la Société générale d'édition et de diffusion-Encyclopédies Bordas remercie
l'ensemble des personnes et organismes publics ou privés qui ont apporté leur concours
á
la réalisaüon de ce volume des MÉMOIRES DU XX"SGCLE et plus particuliérement
@
&.,"rronce M
:
TNSTTTUTNATT.NALDEL'AUDr,vrsuEL
Le concept éditorial de la collection IrlfUOmfS DU XX"SIECLE
repose sur une idée originale de la société Kluwerpers BV.
@
SGED, Paris, 1995
ISBN2-907092-57-X
Dépót légal : septembre 1995
Feuilles acoustiques et appareil de lecture : SONO-System AG, CH-9462 MONTLINGEN.
Inventeur : Dr Erich Dóring (brevet France d'enregistrement national no 82 14262.Dépdt dt 18 aoüt 1982).
Composition : EDS, Bruxelles.
Photogravure : Maury, Malesherbes.
Impression et reliure : Mohndruck Graphische Betriebe GmbH, Gütersloh (RFA).
Le code de la propriété intellectuelle n'auto¡isant, au teme de l'articleL.122-5,2" et3'a), d'utte part, que les
« copies ou reproductions strictement résruées I l'usage privé du copiste et non destinées i une utilisation
collective » et, d'autre part, que les analys et les courtes citations dans un büt d'exemple et d'illustmtion, «
toute représentation ou reproduction inté$ale ou panielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses
ayatrts droit ou ayilts caüse est illicite» (alt. L 1224).
Cette représentation ou reproduction,
pr
quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefagon
sanctionnée par les aficles L. 355-2 et suivants du code de Ia propriété intellectuelle.
Iab1e des illustrations sonores
7
Table des auteurs
8
Préface
9
Thémes et débats
13
Chronologie
57
Pays du monde
Index et transcription
des documents sonores
307
436
Préface ; Alfred Grosser
Conseil hístorique : Pascal Ory
Direction de l'édition; Yves Thomas
Secrénriat
:
Marianne Pertuisot
É¡ruor
Coorilínation gény'r¿le : Simon Parlier
§¿isi¿ r Denise Souchet
ICONOGRAPHIE'
Coordination : Daniéle Portaz
Recherche : Béatrice Delamotte, Martine Ravache
Secrét¿riat : Antoineüe Bouvier, Elisabeth Garcia
NÉEUSEIIOTTT GRAPHIQIIE
Marguerite Leenhardt,
d'aprés we maquette de Bruno Losúe
CORRECTION
Coordination : Tewfik Allal
Révision et correction: Laurette Heitz, Michel Courthial, Alain Le Saux
PRODUCTION
Direction: AnúÉtulin,
F abrication : Sylvie Bayer
TEXTES AUTEIIRS
rr nɡlrs
: Carl Aderhokl, Claude Beylie, Jéróme Bourdon, Jacques Chcsnel, Chrisúophe Conúe,
Gilles Costaz, Christophe Cullin, Frangois Foucart, Alain Foii, Emmanuelle Heidsiech, Suge Jodra,
Berna¡d Jordan, Frans¡is Joyau¿ Bénédicte M¡thieu, Ioél hiolon
Tlñnms
Lns prys ou
motor
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Cm.oNoLocm : Line Karoubi, Simon Parlier
Cad Aderhold, Hervé Cauchois, Jean-Muie Guinebert, Laurette Eeitz, Frangois Joyaux,
Sophie Le Callennec, Claire Mouradian, Iavier Pérez-Siller, Catherine Poujol, Hassan Remaoun
PAGES SONORES
Réalisation sonore r Michel Forgit
Coorilination ; Line Karoubi
Conception et rédaction iles scripts et tefres d'arconpagnen¿n¡ : Carl Aderhold (politique, société, sport), Jacques Chesnel (culture),
Michel Forgit (echniques et sciences), Line Karoubi (culture), Alain Le Saux (culture)
Docwwntatiou Frangoise Maati (INA), Iosé Sourillan (RTL), Daniel Valon (IAS)
Ingmieur ilu son,'Greco Casadesus