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Nourrir ses chevaux à l'herbe

2018, HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe)

Nourrir ses chevaux à l’herbe Géraldine Fleurance, Pauline Doligez To cite this version: Géraldine Fleurance, Pauline Doligez. Nourrir ses chevaux à l’herbe. 2018. ฀hal-02789311฀ HAL Id: hal-02789311 https://hal.inrae.fr/hal-02789311 Submitted on 5 Jun 2020 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Guide pâturage : 100 fiches pour répondre à vos questions Fiche 05 Nourrir ses chevaux à l’herbe L’herbe pâturée peut couvrir les besoins alimentaires des chevaux si certains principes de conduite sont respectés. Comment tirer profit au mieux de l’herbe et dans la durée ? POURQUOI ? Accroître la part de l’herbe pâturée dans l’alimentation permet d’envisager de réduire son coût, tout en favorisant le bien-être des animaux et en limitant l’impact de l’élevage sur l’environnement. Pour réussir, il faut organiser le pâturage et le piloter en surveillant ses prairies et ses animaux. ADAPTER L’OFFRE AUX BESOINS p Identifier les besoins des animaux et leur affecter les surfaces plus ou moins productives en conséquence. p Adapter le chargement à l’herbe disponible tout au long de la saison. p Faire confiance à l’herbe ! Inutile de complémenter les animaux, y compris ceux à forts besoins, si la quantité et la qualité d’herbe sont suffisantes. SURVEILLER POUR PILOTER p Favoriser le pâturage au stade feuillu (entre 5 et 20cm). p Eviter le surpâturage. Si besoin, rééquilibrer les zones rases épuisées par du fumier composté ou une fumure minérale riche en potasse. Une fumure azotée peut être utilisée pour favoriser les graminées. p Pour limiter les refus, pratiquer le pâturage mixte avec des bovins ou la fauche. Un désherbage sélectif peut permettre d’éliminer certaines espèces indésirables. p L’état corporel des animaux doit être compris entre 2,5 et 3,5 au cours de la saison d’herbe. Pour les animaux à faibles besoins, un écart est possible s’il est de courte durée. Trait (750 kg) Selle (550 kg) Poneys (300 kg) Jument seule (tarie ou gestante moins de 5 mois) 0,87 0,71 0,38 Poulain de 7 mois 0,75 0,49 0,26 Jument (pendant 1 an) et poulain (sevré à 6 mois) 1,62 1,2 0,64 Poulain de 7 à 12 mois 0,78 0,56 0,27 Poulain de 13 à 24 mois 1,00 0,89 0,49 Poulain de 25 à 36 mois 1,04 0,94 0,56 Chevaux de plus de 36 mois 0,98 0,78 0,41 Type de chevaux Pâturage mixte chevaux- bovins DES CONSEILS POUR RÉUSSIR p Constituer des lots d’animaux homogènes quant au niveau de besoins : forts ou faibles (selon type d’équin, niveau de production, travail, etc.). p Accepter une diminution de l’état des animaux à faibles besoins en hiver (note entre 2 et 2,5) pour valoriser la pousse d’herbe au printemps et limiter les risques associés à un surpoids installé. p Surveiller les chevaux déjà très en état en fin d’hiver qui sont capables d’ingérer beaucoup d’herbe si on ne les restreint pas ! p Mettre à l’herbe tôt (hauteur: 7-8cm) si la portance du sol le permet. p Le pâturage tournant permet d’exploiter l’herbe au stade optimum de sa valeur nutritive et de limiter les refus. En région arrosée, sans fertilisation azotée, adopter un chargement de 40 à 50 ares/UGB aux 1er et 2ème cycles et de 70 à 80 ares/UGB aux cycles suivants. Les surfaces en excédent au printemps sont fauchées. p En pâturage continu, adapter le chargement en ajustant le nombre d’animaux ou en agrandissant la surface en été. Prévoir 50 à 60 ares/UGB au printemps et 80 ares par UGB en été. p Laisser reposer les prairies au moins 3 mois en hiver. p Mettre à disposition en permanence: eau propre, pierre à sel, abri naturel ou artificiel. Le cheval, un pâtureur qui crée des zones de refus Témoignages « La valorisation maximale de l’herbe pâturée ou fauchée permet une bonne maîtrise du coût alimentaire à l’élevage » - Françoise R et Albert H, éleveurs de chevaux de sport et bovins viande, Manche. « L’alternance du pâturage de vaches et chevaux évite la fauche des refus. » - Dominique L., éleveur de chevaux de sport et bovins viande, Indre. IMPACTS POUR LA DURABILITÉ n Le coût de production de l’herbe pâturée est 3 à 5 fois moins élevé que celui du foin ! n Limitation des intrants (concentrés). n L’ingestion élevée du cheval et son pâturage hétérogène sont des atouts pour maintenir les milieux ouverts et préserver la biodiversité. n Moins de travail d’affouragement, plus de temps libre. n Image positive de l’élevage équin POUR EN SAVOIR PLUS VERS D’AUTRES FICHES Equipaedia - http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia.html Fiche 01 – La valeur de l’herbe pâturée Fiche 16 – Les modes de pâturage Fiche 27 – Parasitisme et pâturage Fiche 37 – La biodiversité des pâtures Fiche 47 – Le pâturage mixte n INRA 2012. Nutrition & alimentation des chevaux Editions QUAE, 620p n Le cheval à l’herbe : 10 bonnes pratiques - Guide pratique programme équipâture, éditions IFCE. 2016 n Retrouvez la fiche enrichie et l’ensemble du guide pâturage sur www.encyclopediapratensis.eu Guide pâturage : 100 fiches pour répondre à vos questions - Référence : 0018303007– ISBN : 978-2-36343-938-3 Mars 2018 Fiche 05 - Nourir ses chevaux à l’herbe - Mars 2018 Auteur principal : G. Fleurance (Inra-IFCE) et P. Doligez (IFCE) Création : Marie Catherine Leclerc (Institut de l’élevage) - Mise en forme : Magali Allié (Institut de l’élevage) Photos : G Fleurance (Inra IFCE), J Joly (stagiaire IFCE)