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La nécropole gauloise de Feurs

1985, HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe)

La nécropole gauloise de Feurs Michel Vaginay, Paul Valette To cite this version: Michel Vaginay, Paul Valette. La nécropole gauloise de Feurs. Bulletin de l’Association française pour l’étude de l’âge du fer, 1985, 3, pp.6-7. ฀hal-02882297฀ HAL Id: hal-02882297 https://hal.science/hal-02882297 Submitted on 23 Aug 2020 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives 4.0 International License 6 LA NECROPOLE GAULOISE DE FEURS Le nom et l'importance de Feurs dans l'antiquité sont bien connus depuis fort longtemps par le biais des textes anciens et des documents epigraphiques. Depuis le siêcle dernier, les chercheurs sont unanimes pour assimiler Feurs au Forum Segusiavorum, capitale gallo-romaine de la tribu ségusiave. Jusqu'à ces dernières années pourtant, les origines de l'occupation du site etaient totalement méconnues : Feurs était considérée comme une création romaine ex nihilo sous Auguste dans une perspective de romanisation des populations indigènes. Or, trois fouilles de sauvetage urgent pratiquées en 1 978, 1 980 et 1 981 au coeur de la ville antique ont révélé la présence sous les niveaux romains d'un habitat permanent installé au moins dès la fin du l lème siècle, et ayant fonctionné durant les 2 premiers tiers du Ier siècle avant notre ère. La localisation des divers points de découverte de vestiges gaulois suggère une extension de l'occupation sur une superficie minimum de 2 à 3 ha au milieu du Ier siècle avant Jésus-Christ. Tout récemment, en février 1984, c'est à nouveau une intervention d'urgence lors de l'implantation d'un immeuble privé au sein de la ville actuelle qui a permis la localisation et la fouille d'une partie de la nécropole gauloise correspondant à l'habitat indigène. Hormis une série de tranchées sondages préliminaires, une 2 surface de plus de 150 m d'un seul tenant a été fouillée après décapage à la pelle mécanique. Les structures étudiées relèvent de 2 ensembles chronologiquement différents 1- Ilot d'habitat gallo-romain ~ Un carrefour de 2 rues se coupant à angle droit a été repére. Ces voies flanquées de fossés étaient bordées d ' habitats précédés d'un portique. La mise en place de ces divers éléments semble avoir été effectuée dans le courant du règne de Tibère. 2- La nécropole gauloise Immédiatement à la base des premiers niveaux des voies et de l'habitat à portique, une couche d'occupation assez diffuse et pratiquement dépourvue de mobilier scelle les niveaux de la nécropole. Cette dernière se présente sous la forme d'une série de fosses généralement circulaires ou ovales - ou plus rarement rectan gulaires - ne dépassant pratiquement pas un demi-mètre carré de superficie et une trentaine de cm de profondeur. Ces fosses s'ouvrent pour la plupart au sommet du terrain naturel fortement tassé et formant sol. 7 58 tombes ont pu être repérées et fouillées sur l'ensemble des secteurs décapés. Il s'agit de dépôts d'incinération. Dans la plupart des cas les ossements incinérés recueillis sur le bûcher sont soigneusement triés et lavés ; ils sont déposés au fond de la fosse de la sépulture, soit en pleine terre, soit dans une assiette. Ils sont généralement recouverts d'une ou plusieurs assiettes renversées. Plus rarement ( q cas) un vase de forme haute sert d'urne cinéraire ; dans deux ou trois cas seulement les os sont déposés au fond de la tombe et ne sont accompagnés d'aucun mobilier. Le plus souvent les offrandes sont composées d'une série de céramiques, dont le nombre varie de 2 à plus de 20 récipients différents, la moyenne se situant aux environs d'une demi-douzaine de vases. Il s'agit en général de cèramiques surcuites, voire fortement déformées par la chaleur, provenant du bûcher. Elles sont accompagnées de divers mobiliers métalliques : nombreuses fibules en fer, des coutelas en fer, et plus rarement des armes : épées ( 2 cas) , pointe de javelot ( 1 cas) . Le remplissage de la fosse est généralement effectué avec les cendres du bûcher jusqu'au niveau du sol de la nécropole. Souvent un petit tertre de centres et de tessons brûlés devait matérialiser l'emplacement de la tombe en surface, comme en témoigne l'éparpillement des cendres autour de la fosse. Dans quelques cas, elle est rebouchée avec le sédiment encaissant et il devient alors difficile de repérer son emplacement au niveau du sol. En ce qui concerne l'organisation des tombes, dans quelques cas la fosse semble accompagnée de dépôts de mobiliers périphériques. Trois d'entre elles se trouvent au centre d'un carré d'un m à 1, 5 m de côté déterminé par quatre trous de piquets. Quant à une éventuelle organisation topographique de la nécropole, malgré la trop faible superficie fouillée, deux secteurs semblent se dessiner l'un sans ordonnancement particulier, l'autre composé de deux rangées de tombes orientées E-W. La chronologie de cet ensemble ne peut être pour l'instant fixée avec précision tant que l'étude exhaustive des vestiges exhumés n'aura pas été menée à bien (plus de 200 vases, complets voire intacts, une trentaine de fibules .. . ). Néanmoins, par comparaison avec d'autres découvertes locales ou régionales , l'utilisation de cette nécropole semble couvrir exclusivement la deuxième moitie du Ier siècle avant Jésus - Christ . De toute évidence , la nécropole est abandonnée au plus tard à la fin du règne d'Auguste, au moment où est fondée la ville romaine. M. VAGINAY P. VALETTE