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Anthropologie politique du Brésil

2011

Afrânio Garcia, maitre de conferences Hierarchies sociales et les legats de l’esclavage Le seminaire de cette annee a cherche a comprendre les changements de categories et des schemas de perception de la collectivite nationale, survenus ces quarante dernieres annees, en rapport a la circulation croissante des universitaires dans le monde international et a la creation des doctorats dans les differents Etats federes du Bresil. La diversification des champs professionnels, de pair avec l’instit...

Annuaire de l’EHESS Comptes rendus des cours et conférences 2009 Annuaire 2007-2008 Anthropologie politique du Brésil Afrânio Garcia Édition électronique URL : https://journals.openedition.org/annuaire-ehess/19362 ISSN : 2431-8698 Éditeur EHESS - École des hautes études en sciences sociales Édition imprimée Date de publication : 1 janvier 2009 Pagination : 386-387 ISSN : 0398-2025 Référence électronique Afrânio Garcia, « Anthropologie politique du Brésil », Annuaire de l’EHESS [En ligne], | 2009, mis en ligne le 15 mai 2015, consulté le 20 mai 2021. URL : http://journals.openedition.org/annuaire-ehess/19362 Ce document a été généré automatiquement le 20 mai 2021. EHESS Anthropologie politique du Brésil Anthropologie politique du Brésil Afrânio Garcia Afrânio Garcia, maître de conférences Représentation nationale et reconnaissance internationale 1 LE séminaire a visé à étudier les modes de circulation internationale de modèles de formation de jeunes chercheurs qui ont profondément transformé le sens du métier d’anthropologue au Brésil et la portée des travaux fondés sur de nouvelles problématiques et sur l’usage des nouveaux outils d’observation du monde social. Les modes d’implantation des formations doctorales à la fin des années 1960 éclairent d’un jour nouveau la mutation de la recherche scientifique et l’affirmation de nouveaux canons de constitution du savoir. La confrontation d’ouvrages, des numéros spéciaux de revues, d’articles, des années 1970 avec ceux des années 1950 abordant les mêmes thèmes, a permis de constater l’ampleur du changement des problématiques étudiées, des méthodes mises en œuvre pour les aborder, des paradigmes théoriques évoqués pour les penser et des rhétoriques employées pour valider les modèles explicatifs. Le saut de l’évolutionnisme au structuralisme, dans ses différentes variantes, n’est qu’un des aspects plus visibles de cette transformation. Le travail empirique approfondi (« field-work ») devint indispensable à la discussion de la pertinence des modèles théoriques, les monographies ethnographiques ayant acquis leur lettre de noblesse. 2 La création du programme de post-grade en anthropologie sociale du Musée national (PPGAS/MN) en 1968, avec le soutien de la Fondation Ford, inspiré des modes de fonctionnement de la formation à Harvard, a permis un profond renouveau de ce domaine du savoir et a suscité un intérêt sans précédent pour cette discipline scientifique. Comme l’essor de la psychanalyse, qui suit en gros la même chronologie, la pratique de l’anthropologie sociale a été associée au décryptage des sens des représentations des agents et à la critique des modèles objectivistes fondés sur l’usage des mathématiques et des statistiques, dominants en économie, en sciences politiques Annuaire de l’EHESS | 2009 1 Anthropologie politique du Brésil et en sociologie. Obligés de comprendre les « catégories indigènes », les pratiquants prenaient des distances vis-à-vis du prophétisme. 3 Le séminaire est revenu initialement sur l’idée reçue des fondements d’une certaine hégémonie française au Brésil, attribuée d’habitude aux débuts de carrière à Sâo Paulo des auteurs comme Claude Lévi-Strauss et Roger Bastide ; le renouveau des connaissances qu’ils ont introduit dans les années 1950-1960 serait le fruit de l’accompagnement de l’évolution de leur pensée. Cette proposition, qui n’est jamais soumise à l’épreuve de sa vérification historique, se révèle fausse : l’appropriation des acquis de l’anthropologie structurale tient plutôt à la prégnance de ces modèles dans le monde anglo-saxon qu’à des ouvrages ou l’enseignement des étudiants formés dans les années 1930-1940. 4 En revanche, l’attention accordée aux travaux de Lévi-Strauss au sein des nouvelles formations doctorales a été un ressort de choix pour l’usage heuristique de ses questionnements ; les acteurs de cette diffusion étaient des anciens de Harvard ayant soutenu leur Ph. D au début des années 1970. L’histoire sociale des centres de recherche et des formations de haut niveau représente donc une source indispensable pour comprendre l’évolution des connaissances en anthropologie sociale, voire en sciences sociales et humaines. 5 Nous avons considéré aussi comment l’évolution des pratiques savantes n’est pas réductible à la diffusion des paradigmes scientifiques dominants aux États-Unis et en Europe. Des raisons proprement sociologiques, comme les carrières intellectuelles bloquées par les militaires, sont au fondement de l’essor de l’engagement de nouveaux pratiquants dans la recherche novatrice appuyée par un travail de terrain minutieux. L’appropriation de nouveaux savoirs importés des centres savants prestigieux a dépendu tout autant des caractéristiques sociales et intellectuelles des nouveaux entrants et des investissements personnels, qu’ils consacrent à l’exercice du métier adopté. La capacité de dialoguer avec les problématiques d’avant-garde, voire de faire publier les résultats des recherches dans les revues internationales, est tributaire de ces investissements individuels. La reconnaissance internationale de ces travaux dépend de leur contribution à élargir le champ de validité des modèles théoriques en concurrence. Elle se répercute par ce biais sur la légitimité des représentations nationales. Publications • « Elite’s recomposition and state-building in contemporary Brazil (1920-1964) », Journal historical social research/Hisrorische sozialforschung, Köln, Germany, vol. 33, n°2, 2008, p. 296-312. • « Sayad au Brésil : les migrations, objet de choix pour comprendre les transformations du monde social », dans Émigration/immigration : Anthropologie de l’Absence, sous la dir. de Chachoua Kamel, Alger, Édition nationale de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques, 2008, p. 11-25. • « Campesinato, familía e diversidade de exploraçâes agrécolas no Brasil », dans História social do campesinato no Brasil, Sâo Paulo, ed. UNESP, 2008, p. 16-40. • « Circulaçâo internacional de universitarios e recomposição do espaço politico e intelectual no Brasil », dans Dialogando entre as Ciências Sociais : desenvolvimento agricultura e sociedade, sous la dir. de Marilda Meneses et Emilia Pietrafiesa, Actes du colloque de commémoration des 30 ans de la création du CPDA, Rio de Janeiro, 29-30 novembre 2006, Ed. UFRRJ, 2008. Annuaire de l’EHESS | 2009 2 Anthropologie politique du Brésil INDEX Thèmes : Anthropologie sociale‚ ethnographie et ethnologie Annuaire de l’EHESS | 2009 3