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LA PRÉOCCUPATION DE DIDEROT DANS LA RELIGIEUSE (1796)

Waliya Yohanna Joseph Département de Langue Modernes et de Traduction, Université de Calabar, Calabar-Nigeria. +2348038940016 [email protected] LA PRÉOCCUPATION DE DIDEROT DANS LA RELIGIEUSE (1796) INTRODUCTION Au cours de notre lecture analytique, nous sommes arrivés au point culminant de l’évaluation que la littérature française depuis XVIIe siècle jusqu’au XVIIIe ne s’occupe rien d’autre que le combat des idées entre le bien et le mal ou le pessimisme et l’optimisme comme on se trouve chez Racine et chez Corneille, les figures majeures de la tragédie classique (molinisme versus jansénisme) voire les auteurs des lumières qui récusent les institutions politique et religieuse polémiquement en utilisant les thèmes tels que « la liberté des innocents », « la tolérance », « le fanatisme » et « le voyage » comme la métaphore de la quête de la connaissance en vue de rayonner le public de ce que se déroule à l’extérieur de la France. Frédéric Bourdereau et al. affirme que « Au XVIIIe siècle, l’esprit des lumières en appelle au progrès. Luttant contre les abus politiques, les superstitions religieuses et les injustices sociales, il cherche à obtenir l’émancipation de l’humanité. Les écrivains pratiquent plusieurs genres littéraires. Philosophes et polygraphes. Ils soumettent leur œuvre à leur cause.  P.104». À ce moment-ci, les règles classiques ou les codifications du siècle de Louis XIV étaient défectives. Les romanciers du XVIIIe siècle prêchent contre l’institution religieuse et politique en suivant les mêmes démarches comme Denis Diderot en vue d’affranchir les âmes. Ils présentent les protagonistes jeunes et aussi naïfs. Par exemple, dans La religieuse de Diderot(1796) : Suzanne (16 ans et demi), dans Manon Lescaut d’Abbé Prévost (1731), on constate des Grieux (17 ans) et Manon Lescaut (15 ans), dans Candide de Voltaire (1759), on constate également Candide (un peu âgé que Cunégonde), Cunégonde (17 ans) et Giroflée (15 ans) etc. Ces personnages innocents que les situations amoureuses ou religieuses les feront coupables. C’est dans ce mouvement littéraire qu’on situe La Religieuse de Diderot. LA PRÉOCCUPATION DE DIDEROT DANS LA RELIGIEUSE (1796) Dans l’esprit littéraire, nous allons discuter la philosophie sociologique de la liberté de Diderot dans La Religieuse. L’enquête de la liberté préoccupe Diderot profondément. Il peint la situation de la société française dont il rêve de voir quiconque est sous le joug des institutions religieuses soit libéré. La liberté pour les innocents est un cri de son cœur. Diderot se sert de protagoniste naïve, Suzanne Simonin (16 ans et demi) qui est aussi la narratrice du roman, en vue de créer une résonnance pathétique et mélancolique chez ses lecteurs parce qu’il connaît le bénéfice d’être libre. Celle-ci raconte ses histoires de souffrance depuis quand elle est de seize- et- demi ans chez ses parents jusqu’au couvent. Le couvent dans ce texte symbolise un cachot social, psychologique et physique. La narratrice nous raconte qu’elle mérite le mariage en tous cas or, ses parents l’ont obligé d’aller au couvent. Elle lamente en disant « Certainement je valais mieux que mes sœurs par les agréments de l’esprit et de la figure, le caractère et les talents ; et il semblait que mes parents en fussent affligés. Ce que la nature et l’application m’avaient accordé d’avantages sur elles devenant pour moi une source de chagrins, afin d’être aimée, chérie, fêtée, excusée toujours comme elles l’étaient, dès mes plus jeunes ans j’ai désiré de leur ressembler. J’avais alors seize ans et demi pp.16-17, 19». Par contre, son père qui est un homme cultivé ne peut faire la justice équitable. Diderot peint la société française, pleine d’érudits, pourtant, elle n’est pas capable de discerner la superstition religieuse et le système de la gouvernance qui ravagent les moralités du public par le fanatisme : Voltaire a à dire du fanatisme dans son Dictionnaire philosophique, c’est « une folie religieuse, sombre et cruelle ; c’est une maladie qui se gagne comme la petite virole ». C’est pourquoi le thème de liberté est le sujet principal dans La Religieuse de Diderot. Ce romancier prend sa plume en guise de corriger, en dépeignant le mauvais visage de la société. À ce sujet, Albert Camus dira « le monde romanesque, ce n’est que la correction de ce monde-ci suivant le désir profond de l’homme. » cité par Assonguo Séraphin Sonwah (p.162) La liberté est un phénomène naturel dont tout le monde a besoin. Le but d’aller au couvent n’est jamais le gré de Suzanne mais pour plaire sa mère qui a été subie une persécution de son père. Autrement dit, elle y est allée contre son gré. Soubol Albert cite Sertorius (acte IV sc.VI) ainsi que dit « la liberté n’est rien quand tout le monde est libre, mais il est beau de l’être, et voir tout l’univers soupirer sous le joug, et gémir dans les fers. p.156». Ce roman qui est une arme pour combattre l’injustice nous dévoile la souffrance que Suzanne a subi chez les Religieuses depuis le couvent de Sainte-Marie, Longchamp jusqu’à ceux de Saint-Eutrope et Arpajon. Or, elle résiste les autorités ecclésiastiques pour s’affranchir du couvent. Même si M. Manouri, son avocat n’a pu eu son procès, elle ne s’est pas découragée. Cela nous veut dire que nous soyons courageux pour résister aux autorités jusqu’au bout. Suzanne refuse toujours d’accepter sa condition : « Je hais la vie solitaire, je sens, là que je la hais, je sens que je la haïrai toujours. Je ne saurais m’assujettir à toutes les misères qui remplissent la journée d’une recluse : p.192». Dans une autre page, elle dit « Je demande à être libre, parce que le sacrifice de ma liberté n’a pas été volontaire » (p. 114). La prise de conscience fait la jeune Suzanne de se révolter. L’action de ce protagoniste est bien interprétée par l’idéologie camusienne qu’il démontre dans La Peste(1947) cité par Fréderic bordereau et al. (p.117) que «  même l’impuissance n’est pas une excuse valable : nul n’a le droit de s’abstraire, de n’est pas se révolter  ». Donc, cette idée de se révolter est naturelle et spontanée. Diderot nous veut montrer que la résistance soit inévitable dans la société où l’injustice est monnaie courante. Le couvent qui est supposé l’endroit de prière et de découvrir l’amour fraternel en Christ devient l’enfer pour les autres. L’enfer parce que Suzanne est malminée par ses consœurs. À ce sujet Jean-Paul Sartre atteste dans Huis Clos(1944) que «l’enfer c’est les autres.  p.77». Elle partage la même expérience de frère Giroflée dans Candide de Voltaire (1759) qui dit :  « Ma foi, monsieur, dit frère Giroflée, je voudrais que tous les théatins fussent au fond de la mer. J'ai été tenté cent fois de mettre le feu au couvent, et d'aller me faire turc. Mes parents me forcèrent à l'âge de quinze ans d'endosser cette détestable robe, pour laisser plus de fortune à un maudit frère aîné que Dieu confonde ! La jalousie, la discorde, la rage, habitent dans le couvent. P.35». L’image du couvent est peinte d’une manière caricaturesque. Depuis les Moyen-âge jusque de nos jours, la religion est toujours le problème du Monde entier. Elle se sert de même supplice pour traquer les jeunes dans la crise. Par exemple au Nigeria dont les enfants de dix ans et neuf ans sont forcés par leurs parents de bombarder les lieux sociaux et sacrés au nom de la religion. Diderot est marxiste pur. Il partage l’idée de Karl Max qui définit la religion est un opium de messe populaire. Karl Max a tort ici parce que ce n’est pas la religion elle-même qui est drogue mais la passion pour la religion qui rend l’homme fanatique. CONCLUSION Diderot, Voltaire comme écrivains du siècle des lumières récusent l’institution religieuse d’opprimer les jeunes. Cela veut dire qu’elle empêche la liberté d’expression et de choix. On peut dire Diderot s’est inspiré de Candide de Voltaire car il est publié trente cinquante ans avant La religieuse de Diderot. Diderot se plaint de la déchéance sociale car il ne voit jamais la transformation que la religion lui accorde dans la société. Certains chercheurs disent Denis Diderot raconte simplement raconte son expérience personnelle et celle de sa sœur aînée. Les écrivains des lumières appliquent la philosophie pour se fondre les autorités ecclésiastiques et politiques qui naîtront la déclaration des droits de l’homme en France et dans le monde entier. OUVRAGE CITÉ Albert, Soboul. Textes Choisis de l'encyclopédie. Paris: 2e Éd. Sociales, 1962. Imprimé. Bourdereau Fréderic, Fozza Jean-Claude, Giovacchini Martine et Dominique. Précis de Français (Langue et littérature). Maxéville: Éd. Nathan, Coll. Repères Pratique, 1996. Imprimé. Diderot, Denis. La Religieuse. Paris: La Bibliothèque électronique du Québec, 1796(1925). Livre électronique. Heuvel, J. Van Den. Voltaire Roman, Contes et Mélanges (Tome I). Paris: Éd. Librairie Générale Française, 1972. Imprimé. Masson, Nicole. La littérature française. Paris: Eyrolles, 2007. Imprimé. Prévost, Abbé. Manon Lescaut. Lausanne: Éd. Rencontre, 1731 (1968). Livre électronique. Sartre, Jean-Paul. Huis clos suivi de Les mouches. Paris: Éd. Gallimard, 1947. Imprimé. Sonwah, Séraphin Assonguo. Guide Pratique des exercises littéraires. Yaoundé: Les Presses du GRAPS, 2009. Imprimé. 5