Papers by Émilie Bernier
_Les enseignantes et enseignants contractuels dans l’université du XXIe siècle_, sous la dir. de M. Séguin, F. Guay, M.-P. Boucher, D. L. Lewis et B. Héon-Morissette, Cahier scientifique no 120, ACFAS., 2022
| n o 2 | 2020 ____________________________________ Marx, critique du capital et de la société Re... more | n o 2 | 2020 ____________________________________ Marx, critique du capital et de la société Responsables du numéro : Éric N. DUHAIME et Jean-François FILION ____________________________________ | Introduction | Éric N. DUHAIME et Jean-François FILION | Marx et la critique de la technique : réflexions à partir des Grundrisse et du Capital | Maxime OUELLET | Marx, l'industrie et son désoeuvrement | Émilie BERNIER | L'éternelle saison des amours : la soumission virtuelle de la pratique sociale au capital | Éric N. DUHAIME | Art et marchandise : penser le travail artistique avec Marx | Pascale BÉDARD | Phénoménologie de l'esprit pétrifié : Marx, critique de l'organisation capitaliste | François L'ITALIEN | Marx, lecteur d'Épicure | Gilles LABELLE | Autopsie d'une erreur de jeunesse : les apories de la critique marxienne de l'institutionnalisme de Hegel | Jean-François FILION | De la production au travail : à propos d'un changement de paradigme, ou comment Marx est devenu antiproductiviste | Franck FISCHBACH | Les lieux du Capital | Olivier CLAIN | Recensions et notes critiques | Note critique -Émancipation et égalité contre le travail chez Rolande Pinard | Marie-Pierre BOUCHER | Note critique -Partir des textes avec Miguel Abensour | Jérôme MELANÇON
Cet article s’intéresse à l’analyse, qui a été proposée par l’interprétation spino- ziste du marx... more Cet article s’intéresse à l’analyse, qui a été proposée par l’interprétation spino- ziste du marxisme, des conséquences politiques des transformations ayant affecté la sphère productive au cours du passage aux économies post-fordistes. Caractérisée par l’intégration croissante des activités communicationnelles et affectives à la sphère de la production sociale de la valeur, cette nouvelle étape de l’accumulation capitaliste révèle à la fois un progrès formidable et une évolution surprenante de la séparation des indivi- dus par rapport à leurs conditions d’existence que ce mode de production commençait à accomplir aux premiers jours de l’industrialisation. Or, puisque toute production éthique et symbolique se trouve irréversiblement conquise par la logique marchande, l’hypothèse d’un dépassement de la misère qu’engendre cette extension de la valorisation capitaliste – une misère profonde, inédite – semble devoir être formulée sur de nouvelles bases. La pensée politique dont rend compte cet article propose, plutôt qu’une opération de sau- vetage de l’autonomie de la sphère politique, une technique d’interprétation, par les subjectivités productives, des modes de subjectivation propres à cette nouvelle ère de l’accumulation capitaliste. Il s’agit en somme de définir, à grands traits, les ressorts de ce projet que j’appelle une « herméneutique de la misère », c’est-à-dire la misère elle-même, dans le geste de son imagination, se saisissant des dynamiques qui l’engendrent et par- ticipant de ce fait à la composition communiste de la puissance productive.
This article provides a Spinozist-Marxist analysis of the political conse- quences of those transformations affecting the sphere of production in the development of the so-called post-Fordist economies. Characterized by the constant integration of communicational and affective activities into the sphere of social value production, this new epoch of capitalist accumulation reveals both a remarkable progress and a somewhat astonishing evolution of the separation of individuals from the conditions of their mate- rial existence, which the capitalist mode of production had begun to realize at the dawn of the industrial age and has now, it seems, definitively completed. As all ethical and symbolic productions have been irreversibly conquered by market dynamics, the possibil- ity of overcoming the misery engendered by this new extension of capitalist valorization – a most profound and novel form of misery – would require new foundations. This article accounts for a political thought that proposes, rather than a rescue operation of the autonomy of public sphere, an interpretative method, by way of the productive subjec- tivities themselves, of the subjectivation dynamics that are specific to this epoch of capitalist accumulation. I wish to portray the main aspects of the project I call a “herme- neutics of misery,” that is to say, the manner in which misery itself, in its own imaginative gesture, grasps the dynamics that are contributing to it and thereby enacts the communist composition of a productive power.
Résumé : Cet article évalue le potentiel analytique de la théorie des affects que l’on trouve... more Résumé : Cet article évalue le potentiel analytique de la théorie des affects que l’on trouve dans l’Éthique de Spinoza en vue de la compréhension des alternatives éthiques contenues dans les plus récentes structures de la production sociale de la valeur. Conséquence de la fusion, au sein du monde du travail, de toutes les activités de nature communicationnelle et affective, le caractère irréversible des formes sociales actuelles installe la redoutable constitution du biopouvoir. Telle est la prémisse de ce texte, qui participe à la nouvelle réception qui est faite à Spinoza en vue du renouvellement de la grammaire du politique. L’auteure estime que le philosophe permet de relire la théorie marxiste de la subjectivité révolutionnaire comme recueillement et appropriation des circuits collectifs de l’imagination, que les ordonnancements prescrits par les théories normatives et juridiques tendent à mobiliser à leur détriment. L’apport proposé ici consiste à développer une méthode de lecture des « pulsions communistes » qui se font jour d’une multitude de manières, et d’en constituer un récit unificateur.
L’article s’intéresse au traitement original du thème de l’amitié dans la problématique de la vie... more L’article s’intéresse au traitement original du thème de l’amitié dans la problématique de la vie affective développée dans le sillage d’une certaine phénoménologie, dont les toutes premières articulations se trouvent – paradoxalement – chez Heidegger. La portée n’en est mesurée qu’à la lumière d’une interprétation par Agamben et quelques représentants de la phénoménologie française récente, lectures qui permettent à son herméneutique d’échapper à la critique formulée par Arendt quant à son refus obstiné de la pluralité. Décelant dans cette littérature une notion d’amitié s’imposant comme tâche politique, l’article interroge son potentiel en vue d’une nécessaire pensée de la communauté.
Abstract
The article is an inquiry into the original developments on the theme of friendship around the issues of the affective life that evolves in the wake of a certain phenomenology, whose very first articulations are—paradoxically—to be found in Heidegger’s work. The scope of such developments is only evaluated according to Agamben’s interpretation as well as that of some of the French phenomenologists, readings that allow Heideggerian hermeneutics to avoid Arendt’s criticism regarding its obstinate denial of plurality. While discovering in those writings a notion of friendship as a political task, the article assesses its potential as regards a necessary “community” thinking.
Comptes rendus d'événements artistiques by Émilie Bernier
Au Monument-National, vendredi le 3 juin 2016
Au Théâtre aux Écuries, L'Arène
Mardi le 31 mai 2016
Book Reviews by Émilie Bernier
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des ser... more Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.
Science et Esprit. Revue de philosophie et de théologie, 63/2, Avril-Août 2011
Canadian Journal of Political Science, Jan 1, 2006
Chaque chapitre du livre est construit sur le mode de l'essai. Aucune thèse n'y est défendue form... more Chaque chapitre du livre est construit sur le mode de l'essai. Aucune thèse n'y est défendue formellement et l'auteur nous convie à le suivre dans sa démarche de réflexion. Les thèmes choisis sont caractéristiques d'une bioéthique conçue de façon classique : la dignité humaine, l'euthanasie, l'avortement, la fécondation assistée, la ménopause, etc. Le traitement pour ainsi dire « naturaliste » de certains thèmes pourrait ne pas convaincre le lecteur car il semble ignorer des recherches récentes sur la question des « genres »~gender studies!. S'il ne propose pas de solution, du moins l'auteur dégage-t-il avec un bel esprit de pénétration les problématiques fondamentales qui sous-tendent chacun de ces thèmes. Sa réflexion est empreinte d'une sagesse particulière lorsqu'il aborde la question de notre rapport au corps, notre refus de la maladie et le problème de l'enfance. Il s'agit en effet d'enjeux qui marquent profondément notre société dans sa recherche obsessive de la jeunesse et son refus paradoxal de l'enfance~course effrénée vers la vie adulte!.
Talks by Émilie Bernier
Conférence à l'AISP 2014; Panel: '"Critique de la souveraineté. Interpellation, violence, récit", Jul 22, 2014
Conférence présentée au congrès de l'AISP, Montréal, le 22 juillet 2014 Panel: « Critiques de la ... more Conférence présentée au congrès de l'AISP, Montréal, le 22 juillet 2014 Panel: « Critiques de la souveraineté. Interpellation plébéienne, récit et violence. » Il nous est proposé aujourd'hui d'ouvrir la question de la souveraineté, une vieille question pour laquelle il me semble que la configuration actuelle des rapports politiques, économiques et juridiques exige un renouvellement de la grammaire de la science politique. L'occasion est belle de refaire patiemment le travail d'une pensée politique fondamentale, profitant des aspirations exprimées par les luttes, résistances et contestations récentes, afin de reposer les termes du rapport du droit à l'État et, peut-être, à la faveur de nos discussions, en composer de toutes nouvelles modalités.
Allocution prononcée lors de la soutenance de ma thèse de doctorat, Mar 21, 2014
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Papers by Émilie Bernier
This article provides a Spinozist-Marxist analysis of the political conse- quences of those transformations affecting the sphere of production in the development of the so-called post-Fordist economies. Characterized by the constant integration of communicational and affective activities into the sphere of social value production, this new epoch of capitalist accumulation reveals both a remarkable progress and a somewhat astonishing evolution of the separation of individuals from the conditions of their mate- rial existence, which the capitalist mode of production had begun to realize at the dawn of the industrial age and has now, it seems, definitively completed. As all ethical and symbolic productions have been irreversibly conquered by market dynamics, the possibil- ity of overcoming the misery engendered by this new extension of capitalist valorization – a most profound and novel form of misery – would require new foundations. This article accounts for a political thought that proposes, rather than a rescue operation of the autonomy of public sphere, an interpretative method, by way of the productive subjec- tivities themselves, of the subjectivation dynamics that are specific to this epoch of capitalist accumulation. I wish to portray the main aspects of the project I call a “herme- neutics of misery,” that is to say, the manner in which misery itself, in its own imaginative gesture, grasps the dynamics that are contributing to it and thereby enacts the communist composition of a productive power.
Abstract
The article is an inquiry into the original developments on the theme of friendship around the issues of the affective life that evolves in the wake of a certain phenomenology, whose very first articulations are—paradoxically—to be found in Heidegger’s work. The scope of such developments is only evaluated according to Agamben’s interpretation as well as that of some of the French phenomenologists, readings that allow Heideggerian hermeneutics to avoid Arendt’s criticism regarding its obstinate denial of plurality. While discovering in those writings a notion of friendship as a political task, the article assesses its potential as regards a necessary “community” thinking.
Comptes rendus d'événements artistiques by Émilie Bernier
Book Reviews by Émilie Bernier
Talks by Émilie Bernier
This article provides a Spinozist-Marxist analysis of the political conse- quences of those transformations affecting the sphere of production in the development of the so-called post-Fordist economies. Characterized by the constant integration of communicational and affective activities into the sphere of social value production, this new epoch of capitalist accumulation reveals both a remarkable progress and a somewhat astonishing evolution of the separation of individuals from the conditions of their mate- rial existence, which the capitalist mode of production had begun to realize at the dawn of the industrial age and has now, it seems, definitively completed. As all ethical and symbolic productions have been irreversibly conquered by market dynamics, the possibil- ity of overcoming the misery engendered by this new extension of capitalist valorization – a most profound and novel form of misery – would require new foundations. This article accounts for a political thought that proposes, rather than a rescue operation of the autonomy of public sphere, an interpretative method, by way of the productive subjec- tivities themselves, of the subjectivation dynamics that are specific to this epoch of capitalist accumulation. I wish to portray the main aspects of the project I call a “herme- neutics of misery,” that is to say, the manner in which misery itself, in its own imaginative gesture, grasps the dynamics that are contributing to it and thereby enacts the communist composition of a productive power.
Abstract
The article is an inquiry into the original developments on the theme of friendship around the issues of the affective life that evolves in the wake of a certain phenomenology, whose very first articulations are—paradoxically—to be found in Heidegger’s work. The scope of such developments is only evaluated according to Agamben’s interpretation as well as that of some of the French phenomenologists, readings that allow Heideggerian hermeneutics to avoid Arendt’s criticism regarding its obstinate denial of plurality. While discovering in those writings a notion of friendship as a political task, the article assesses its potential as regards a necessary “community” thinking.