Perspectives. International Postgraduate Journal of Philosophy, 2019
Leiter (2016) charges public philosophy with being “neoliberal”. To understand that charge better... more Leiter (2016) charges public philosophy with being “neoliberal”. To understand that charge better, I define, in §1, three versions of public philosophy which might be concerned and two pictures of its practice targeted by Leiter. I also compare two deliberative sites wherein those pictures may play out. In §2, I sketch how Leiter’s two paradoxes for “neoliberal” public philosophy lead to a revised public philosophy. §3 questions the paradoxes’ empirical grounding and scope. Lastly, in §4, I assume Leiter’s picture and illustrate how philosophical dialogue, through appeal to personal self-image and “moral perceptions”, may still influence public discourse. I conclude that Leiter both over- and understates his case and that his conclusions require greater scrutiny.
Must the participant to public discourse have knowledge of her beliefs, attitudes and reasons as ... more Must the participant to public discourse have knowledge of her beliefs, attitudes and reasons as well as belief-formation processes to have justified political belief? In this paper, we test this question with reference to Jeffrey Stout's (2004) approach to public discourse and public philosophy. After defining self-knowledge and justification along the lines of James Pryor (2004), we map thereon Stout's view of public discourse and public philosophy as democratic piety, earnest storytelling and Brandomian expressive rationality. We then lay out Brian Leiter's (2016) naturalistic critique of public philosophy as " discursive hygiene " to see whether Stoutian public philosophy survives the former's emotivist-tribalist gauntlet. Lastly, we find that Leiter's critique proves less radical than it may appear and requires the moderating influence of a public philosophy like Stout's. All in all, Stoutian public discourse and public philosophy powerfully illustrates a strong, necessary connection between self-knowledge and political justification. Post-truth is not post-justification.
Ralph Waldo Emerson, interlocuteur de Kant : voici une idée qui pourrait surprendre les philosoph... more Ralph Waldo Emerson, interlocuteur de Kant : voici une idée qui pourrait surprendre les philosophes. Depuis 1950, l’œuvre de Emerson a pourtant bénéficié d’une réhabilitation qui montre combien l’auteur était engagé dans les problèmes philosophiques de son temps. Ses contributions éthiques et épistémologiques sont importantes, en particulier eu égard au dilemme entre scepticisme et idéalisme. À leur endroit, des commentateurs comme David Van Leer ont décelé une « orientation essentiellement kantienne » là où d’autres ont vu une approche aux thèmes plus généralement idéalistes. Cette absence de consensus est due à l’argumentation elliptique de Emerson et à son manque de référence à Kant : toute tentative « de cerner précisément l’influence de l’idéalisme philosophique sur n’importe lequel de [ses] textes majeurs » se trouve ainsi compliquée.
Ces complications n’empêchent pas Van Leer d’émettre l’hypothèse d’une relecture kantienne par Emerson, en « traitant les essais comme s’ils étaient à la fois philosophiques et organisés » et en « traduisant la langue propre à Emerson en celle plus accessible de la philosophie traditionnelle ». Si Van Leer « tend à être moins préoccupé que la plupart des commentateurs par l’identification des sources de la pensée de Emerson », c’est parce que son « interprétation hypothétique veut seulement réfuter l’idée selon laquelle Emerson ne peut pas être lu sérieusement en tant que philosophe ». Pour évaluer si cette hypothèse tient, il est nécessaire de reconnaître que « ce que nous voulons déterminer n’est pas la familiarité de Emerson vis-à-vis des concepts kantiens ou même sa “connaissance” de ces derniers, mais seulement sa “compréhension” de ces concepts ». Or, sous cette perspective, « toute étude de la genèse de [sa] pensée s’avère non pertinente ».
Si, d’après les propres lumières de Van Leer, son hypothèse est validée ou invalidée par la lecture émersonnienne des concepts kantiens, alors il faut tout d’abord identifier cette lecture. À cette fin, notre étude doit accepter les termes posés par Van Leer, c’est-à-dire mettre entre parenthèses les considérations autour du style de Emerson et de ses sources et adopter charitablement à leurs propos, les positions de Van Leer. Notre attention peut alors se porter sur la discussion engagée par Emerson à l’égard de deux innovations kantiennes mentionnées dans son œuvre : l’idéalisme transcendantal et les facultés.
Compte tenu de l’étendue des écrits de l’auteur, il est nécessaire de définir les limites de notre étude. Celle-ci se concentrera donc sur le traitement réservé par Emerson à l’idéalisme et aux facultés dans son écrit de 1836 : Nature. Si notre étude estime que la compréhension émersonnienne de l’idéalisme diffère parfois de l’idéalisme transcendantal de Kant — en particulier à propos du statut de la réalité objective —, elle trouve que sa lecture des facultés est plus étroitement en accord avec les fonctions kantiennes d’entendement, raison et intuition, quoiqu’avec une modification importante. Par conséquent, cette étude soutient avec Winkler que l’interprétation hypothétique de Van Leer est à la fois de manière interprétative, incomplète et de manière constitutive, invérifiable.
Dans “Réponse à la question: Qu’est-ce que les Lumières?”, Kant se donne pour tâche de garantir “... more Dans “Réponse à la question: Qu’est-ce que les Lumières?”, Kant se donne pour tâche de garantir “la plus inoffensive de toutes les libertés, celle de faire publiquement usage de sa raison en toutes choses” et, par là même, de fonder le progrès des lumières dans un discours public de type normalisé. La démarche de Kant se révèle normalisante dans la mesure où elle “rend commensurable toute contribution au discours dans un domaine” (Jeffrey Stout, "Ethics After Babel", p. 294, ma traduction): dans l’usage public, tout interlocuteur part d’un vocabulaire épuré, “à titre de savant”, pour s’adresser à un public de “lecteurs” de sorte que tout autre interlocuteur peut accepter les raisons du premier, peu importe sa fonction dans la société. Une telle normalisation des conditions de pratiques discursives peut-elle réellement faire progresser la société humaine comme le prétend Kant? Certes, un discours normalisé rend compte de la fragmentation de l’autorité dans la société moderne. Mais il résiste à l’effort de certains interlocuteurs, peu satisfaits de ses prétentions libérales fondationnalistes, d’y apporter des éléments justificatifs issus non pas des usages publics de la raison mais de ceux dits “privés”. Car, pour Jeffrey Stout, la discussion qui fait réellement progresser la société cosmopolite passe par l’écoute, “l’interaction conversationnelle” et la critique improvisée dans un “discours anormal” (idem.). À force de vouloir fixer les critères du débat en avance, on le rendrait en même temps stérile. Si cela constitue une critique forte d’un discours normalisé kantien dont les principes sont fondationnalistes, il n’exclut nullement un discours normalisé kantien de type non-fondationnaliste. A cet effet, il suffirait de supposer une raison pratique et un discours modaux, sensibles aux particularités des interlocuteurs, selon lesquels l’usage public exige des interlocuteurs des raisons qui pourraient être adoptées de façon cohérente par tout interlocuteur dans le domaine en question (cf. "Towards justice and virtue", Onora O’Neill). Dans cet optique modal, l’usage public résiste-il mieux ou finit-il par se rapprocher de ses critiques plus qu’on ne le soupçonne?
Rawlsian “reasonableness” has been criticized as “loaded” (Stout 2004: 184), “chimerical” (Young ... more Rawlsian “reasonableness” has been criticized as “loaded” (Stout 2004: 184), “chimerical” (Young 2005: 308) or “entirely circular” (Mulhall and Swift 2003: 483). Yet these reactions often equivocate on the meaning of reasonableness (Freeman 2004: 2063-5). Herein, I propose a narrow, immanent criticism whereon the two basic aspects of reasonableness – (A1) proposing and abiding by fair terms of cooperation and (A2) recognizing the “burdens of judgment” (Rawls 1996: 54-8) – may conflict: accepting (A2) may give the person reason to disagree over the need for (A1). To show this, I first restate two aspects of reasonableness as a biconditional: a person is reasonable iff (A1) and (A2) obtain. I then examine whether the five burdens give reason to doubt the requirement in (A1). I find that each burden gives at least some reason to doubt just this requirement and conclude that Rawlsian reasonableness is inconsistent and in need of reformulation.
If considerable scholarly attention has focused on the content permitted in Jeffrey Stout's (2004... more If considerable scholarly attention has focused on the content permitted in Jeffrey Stout's (2004) pragmatist-expressivist account of political discourse and justification as reason-giving, less has been said on the scope and scale thereof. Can time-consuming and intensely individual reason-giving shape institutional and societal discourse in the same way as it does face-to-face encounters, associational life and broad-based organizing? While one might grant that unconstrained discourse and appeal to an individual standpoint are appropriate to building consensus and legitimacy in the latter instances, one may yet harbour doubts whether public officials could engage in earnest personal narration and exchange of individual perspectives. Indeed, Stout (2004) does much to encourage such doubts by "not addressing the distinctive issues surrounding the roles of judge, juror, attorney, or public official" bound by public reason (315). Likewise, Stout's own questions as to the efficacy of grassroots groups and broad-based organizing at the state, national or international level may give the impression that there exists a scaling-up problem between the individual or associational and the institutional. In this paper, we sketch a Stoutian answer to the problems of scope and scale through resources present in Stout (2004) and (2010a). As concerns scope, we ask whether certain structural conditions present in the individual and associational context-most notably, potential for default-and-challenge interactions-find a parallel in the institutional settings of constitutional democracies and thereby displace more familiar liberal public reason. Regarding scale, we question whether broad-based citizens' organizations might bridge the institutional gap and make a net-positive contribution to the overall deliberative system by transposing Stout (2010a) into the deliberative systems literature. If the questions of scope and scale do not admit of an unqualified yes or no, this suggests that, while potentially of broader application than he envisions, Stout's account of political discourse cannot be implemented equally at all institutional and systemic levels.
Perspectives. International Postgraduate Journal of Philosophy, 2019
Leiter (2016) charges public philosophy with being “neoliberal”. To understand that charge better... more Leiter (2016) charges public philosophy with being “neoliberal”. To understand that charge better, I define, in §1, three versions of public philosophy which might be concerned and two pictures of its practice targeted by Leiter. I also compare two deliberative sites wherein those pictures may play out. In §2, I sketch how Leiter’s two paradoxes for “neoliberal” public philosophy lead to a revised public philosophy. §3 questions the paradoxes’ empirical grounding and scope. Lastly, in §4, I assume Leiter’s picture and illustrate how philosophical dialogue, through appeal to personal self-image and “moral perceptions”, may still influence public discourse. I conclude that Leiter both over- and understates his case and that his conclusions require greater scrutiny.
Must the participant to public discourse have knowledge of her beliefs, attitudes and reasons as ... more Must the participant to public discourse have knowledge of her beliefs, attitudes and reasons as well as belief-formation processes to have justified political belief? In this paper, we test this question with reference to Jeffrey Stout's (2004) approach to public discourse and public philosophy. After defining self-knowledge and justification along the lines of James Pryor (2004), we map thereon Stout's view of public discourse and public philosophy as democratic piety, earnest storytelling and Brandomian expressive rationality. We then lay out Brian Leiter's (2016) naturalistic critique of public philosophy as " discursive hygiene " to see whether Stoutian public philosophy survives the former's emotivist-tribalist gauntlet. Lastly, we find that Leiter's critique proves less radical than it may appear and requires the moderating influence of a public philosophy like Stout's. All in all, Stoutian public discourse and public philosophy powerfully illustrates a strong, necessary connection between self-knowledge and political justification. Post-truth is not post-justification.
Ralph Waldo Emerson, interlocuteur de Kant : voici une idée qui pourrait surprendre les philosoph... more Ralph Waldo Emerson, interlocuteur de Kant : voici une idée qui pourrait surprendre les philosophes. Depuis 1950, l’œuvre de Emerson a pourtant bénéficié d’une réhabilitation qui montre combien l’auteur était engagé dans les problèmes philosophiques de son temps. Ses contributions éthiques et épistémologiques sont importantes, en particulier eu égard au dilemme entre scepticisme et idéalisme. À leur endroit, des commentateurs comme David Van Leer ont décelé une « orientation essentiellement kantienne » là où d’autres ont vu une approche aux thèmes plus généralement idéalistes. Cette absence de consensus est due à l’argumentation elliptique de Emerson et à son manque de référence à Kant : toute tentative « de cerner précisément l’influence de l’idéalisme philosophique sur n’importe lequel de [ses] textes majeurs » se trouve ainsi compliquée.
Ces complications n’empêchent pas Van Leer d’émettre l’hypothèse d’une relecture kantienne par Emerson, en « traitant les essais comme s’ils étaient à la fois philosophiques et organisés » et en « traduisant la langue propre à Emerson en celle plus accessible de la philosophie traditionnelle ». Si Van Leer « tend à être moins préoccupé que la plupart des commentateurs par l’identification des sources de la pensée de Emerson », c’est parce que son « interprétation hypothétique veut seulement réfuter l’idée selon laquelle Emerson ne peut pas être lu sérieusement en tant que philosophe ». Pour évaluer si cette hypothèse tient, il est nécessaire de reconnaître que « ce que nous voulons déterminer n’est pas la familiarité de Emerson vis-à-vis des concepts kantiens ou même sa “connaissance” de ces derniers, mais seulement sa “compréhension” de ces concepts ». Or, sous cette perspective, « toute étude de la genèse de [sa] pensée s’avère non pertinente ».
Si, d’après les propres lumières de Van Leer, son hypothèse est validée ou invalidée par la lecture émersonnienne des concepts kantiens, alors il faut tout d’abord identifier cette lecture. À cette fin, notre étude doit accepter les termes posés par Van Leer, c’est-à-dire mettre entre parenthèses les considérations autour du style de Emerson et de ses sources et adopter charitablement à leurs propos, les positions de Van Leer. Notre attention peut alors se porter sur la discussion engagée par Emerson à l’égard de deux innovations kantiennes mentionnées dans son œuvre : l’idéalisme transcendantal et les facultés.
Compte tenu de l’étendue des écrits de l’auteur, il est nécessaire de définir les limites de notre étude. Celle-ci se concentrera donc sur le traitement réservé par Emerson à l’idéalisme et aux facultés dans son écrit de 1836 : Nature. Si notre étude estime que la compréhension émersonnienne de l’idéalisme diffère parfois de l’idéalisme transcendantal de Kant — en particulier à propos du statut de la réalité objective —, elle trouve que sa lecture des facultés est plus étroitement en accord avec les fonctions kantiennes d’entendement, raison et intuition, quoiqu’avec une modification importante. Par conséquent, cette étude soutient avec Winkler que l’interprétation hypothétique de Van Leer est à la fois de manière interprétative, incomplète et de manière constitutive, invérifiable.
Dans “Réponse à la question: Qu’est-ce que les Lumières?”, Kant se donne pour tâche de garantir “... more Dans “Réponse à la question: Qu’est-ce que les Lumières?”, Kant se donne pour tâche de garantir “la plus inoffensive de toutes les libertés, celle de faire publiquement usage de sa raison en toutes choses” et, par là même, de fonder le progrès des lumières dans un discours public de type normalisé. La démarche de Kant se révèle normalisante dans la mesure où elle “rend commensurable toute contribution au discours dans un domaine” (Jeffrey Stout, "Ethics After Babel", p. 294, ma traduction): dans l’usage public, tout interlocuteur part d’un vocabulaire épuré, “à titre de savant”, pour s’adresser à un public de “lecteurs” de sorte que tout autre interlocuteur peut accepter les raisons du premier, peu importe sa fonction dans la société. Une telle normalisation des conditions de pratiques discursives peut-elle réellement faire progresser la société humaine comme le prétend Kant? Certes, un discours normalisé rend compte de la fragmentation de l’autorité dans la société moderne. Mais il résiste à l’effort de certains interlocuteurs, peu satisfaits de ses prétentions libérales fondationnalistes, d’y apporter des éléments justificatifs issus non pas des usages publics de la raison mais de ceux dits “privés”. Car, pour Jeffrey Stout, la discussion qui fait réellement progresser la société cosmopolite passe par l’écoute, “l’interaction conversationnelle” et la critique improvisée dans un “discours anormal” (idem.). À force de vouloir fixer les critères du débat en avance, on le rendrait en même temps stérile. Si cela constitue une critique forte d’un discours normalisé kantien dont les principes sont fondationnalistes, il n’exclut nullement un discours normalisé kantien de type non-fondationnaliste. A cet effet, il suffirait de supposer une raison pratique et un discours modaux, sensibles aux particularités des interlocuteurs, selon lesquels l’usage public exige des interlocuteurs des raisons qui pourraient être adoptées de façon cohérente par tout interlocuteur dans le domaine en question (cf. "Towards justice and virtue", Onora O’Neill). Dans cet optique modal, l’usage public résiste-il mieux ou finit-il par se rapprocher de ses critiques plus qu’on ne le soupçonne?
Rawlsian “reasonableness” has been criticized as “loaded” (Stout 2004: 184), “chimerical” (Young ... more Rawlsian “reasonableness” has been criticized as “loaded” (Stout 2004: 184), “chimerical” (Young 2005: 308) or “entirely circular” (Mulhall and Swift 2003: 483). Yet these reactions often equivocate on the meaning of reasonableness (Freeman 2004: 2063-5). Herein, I propose a narrow, immanent criticism whereon the two basic aspects of reasonableness – (A1) proposing and abiding by fair terms of cooperation and (A2) recognizing the “burdens of judgment” (Rawls 1996: 54-8) – may conflict: accepting (A2) may give the person reason to disagree over the need for (A1). To show this, I first restate two aspects of reasonableness as a biconditional: a person is reasonable iff (A1) and (A2) obtain. I then examine whether the five burdens give reason to doubt the requirement in (A1). I find that each burden gives at least some reason to doubt just this requirement and conclude that Rawlsian reasonableness is inconsistent and in need of reformulation.
If considerable scholarly attention has focused on the content permitted in Jeffrey Stout's (2004... more If considerable scholarly attention has focused on the content permitted in Jeffrey Stout's (2004) pragmatist-expressivist account of political discourse and justification as reason-giving, less has been said on the scope and scale thereof. Can time-consuming and intensely individual reason-giving shape institutional and societal discourse in the same way as it does face-to-face encounters, associational life and broad-based organizing? While one might grant that unconstrained discourse and appeal to an individual standpoint are appropriate to building consensus and legitimacy in the latter instances, one may yet harbour doubts whether public officials could engage in earnest personal narration and exchange of individual perspectives. Indeed, Stout (2004) does much to encourage such doubts by "not addressing the distinctive issues surrounding the roles of judge, juror, attorney, or public official" bound by public reason (315). Likewise, Stout's own questions as to the efficacy of grassroots groups and broad-based organizing at the state, national or international level may give the impression that there exists a scaling-up problem between the individual or associational and the institutional. In this paper, we sketch a Stoutian answer to the problems of scope and scale through resources present in Stout (2004) and (2010a). As concerns scope, we ask whether certain structural conditions present in the individual and associational context-most notably, potential for default-and-challenge interactions-find a parallel in the institutional settings of constitutional democracies and thereby displace more familiar liberal public reason. Regarding scale, we question whether broad-based citizens' organizations might bridge the institutional gap and make a net-positive contribution to the overall deliberative system by transposing Stout (2010a) into the deliberative systems literature. If the questions of scope and scale do not admit of an unqualified yes or no, this suggests that, while potentially of broader application than he envisions, Stout's account of political discourse cannot be implemented equally at all institutional and systemic levels.
Uploads
Papers by Deven Burks
Ces complications n’empêchent pas Van Leer d’émettre l’hypothèse d’une relecture kantienne par Emerson, en « traitant les essais comme s’ils étaient à la fois philosophiques et organisés » et en « traduisant la langue propre à Emerson en celle plus accessible de la philosophie traditionnelle ». Si Van Leer « tend à être moins préoccupé que la plupart des commentateurs par l’identification des sources de la pensée de Emerson », c’est parce que son « interprétation hypothétique veut seulement réfuter l’idée selon laquelle Emerson ne peut pas être lu sérieusement en tant que philosophe ». Pour évaluer si cette hypothèse tient, il est nécessaire de reconnaître que « ce que nous voulons déterminer n’est pas la familiarité de Emerson vis-à-vis des concepts kantiens ou même sa “connaissance” de ces derniers, mais seulement sa “compréhension” de ces concepts ». Or, sous cette perspective, « toute étude de la genèse de [sa] pensée s’avère non pertinente ».
Si, d’après les propres lumières de Van Leer, son hypothèse est validée ou invalidée par la lecture émersonnienne des concepts kantiens, alors il faut tout d’abord identifier cette lecture. À cette fin, notre étude doit accepter les termes posés par Van Leer, c’est-à-dire mettre entre parenthèses les considérations autour du style de Emerson et de ses sources et adopter charitablement à leurs propos, les positions de Van Leer. Notre attention peut alors se porter sur la discussion engagée par Emerson à l’égard de deux innovations kantiennes mentionnées dans son œuvre : l’idéalisme transcendantal et les facultés.
Compte tenu de l’étendue des écrits de l’auteur, il est nécessaire de définir les limites de notre étude. Celle-ci se concentrera donc sur le traitement réservé par Emerson à l’idéalisme et aux facultés dans son écrit de 1836 : Nature. Si notre étude estime que la compréhension émersonnienne de l’idéalisme diffère parfois de l’idéalisme transcendantal de Kant — en particulier à propos du statut de la réalité objective —, elle trouve que sa lecture des facultés est plus étroitement en accord avec les fonctions kantiennes d’entendement, raison et intuition, quoiqu’avec une modification importante. Par conséquent, cette étude soutient avec Winkler que l’interprétation hypothétique de Van Leer est à la fois de manière interprétative, incomplète et de manière constitutive, invérifiable.
Drafts by Deven Burks
Ces complications n’empêchent pas Van Leer d’émettre l’hypothèse d’une relecture kantienne par Emerson, en « traitant les essais comme s’ils étaient à la fois philosophiques et organisés » et en « traduisant la langue propre à Emerson en celle plus accessible de la philosophie traditionnelle ». Si Van Leer « tend à être moins préoccupé que la plupart des commentateurs par l’identification des sources de la pensée de Emerson », c’est parce que son « interprétation hypothétique veut seulement réfuter l’idée selon laquelle Emerson ne peut pas être lu sérieusement en tant que philosophe ». Pour évaluer si cette hypothèse tient, il est nécessaire de reconnaître que « ce que nous voulons déterminer n’est pas la familiarité de Emerson vis-à-vis des concepts kantiens ou même sa “connaissance” de ces derniers, mais seulement sa “compréhension” de ces concepts ». Or, sous cette perspective, « toute étude de la genèse de [sa] pensée s’avère non pertinente ».
Si, d’après les propres lumières de Van Leer, son hypothèse est validée ou invalidée par la lecture émersonnienne des concepts kantiens, alors il faut tout d’abord identifier cette lecture. À cette fin, notre étude doit accepter les termes posés par Van Leer, c’est-à-dire mettre entre parenthèses les considérations autour du style de Emerson et de ses sources et adopter charitablement à leurs propos, les positions de Van Leer. Notre attention peut alors se porter sur la discussion engagée par Emerson à l’égard de deux innovations kantiennes mentionnées dans son œuvre : l’idéalisme transcendantal et les facultés.
Compte tenu de l’étendue des écrits de l’auteur, il est nécessaire de définir les limites de notre étude. Celle-ci se concentrera donc sur le traitement réservé par Emerson à l’idéalisme et aux facultés dans son écrit de 1836 : Nature. Si notre étude estime que la compréhension émersonnienne de l’idéalisme diffère parfois de l’idéalisme transcendantal de Kant — en particulier à propos du statut de la réalité objective —, elle trouve que sa lecture des facultés est plus étroitement en accord avec les fonctions kantiennes d’entendement, raison et intuition, quoiqu’avec une modification importante. Par conséquent, cette étude soutient avec Winkler que l’interprétation hypothétique de Van Leer est à la fois de manière interprétative, incomplète et de manière constitutive, invérifiable.