Vers la fin du xix e siècle, l'étude du local, alors appelée « folklore », a été définie comme un... more Vers la fin du xix e siècle, l'étude du local, alors appelée « folklore », a été définie comme une « science du peuple français » qui permet la fabrication d'une nouvelle facette de l'identité nationale française. Les articles d'Henri Collet, de Mathilde Daubresse, de Marguerite Béclard d'Harcourt et de Luc Marvy donnent un aperçu de la place qu'occupait le folklore dans la presse musicale française de 1912 à 1935. Ils illustrent les différentes façons par lesquelles les musicographes français•e•s ont abordé le folklore après la course à la cueillette des chansons régionales. Loin de présenter un front commun sur son importance, certain•e•s souscrivent à l'idée ruraliste voulant que le folklore soit une musique authentique qui doit être sauvée alors que d'autres voient en lui un potentiel outil autant pour la création musicale que pour la définition d'un certain nationalisme.
Towards the end of the 19th Century, the study of the local, then called “folk-lore”, was defined as a “science of the French people” that allowed for the fabrication of a new facet of the French national identity. Articles by Henri Collet, Mathilde Daubresse, Marguerite Béclard d’Harcourt and Luc Marvy give insight into the place occupied by folklore in the French music press from 1912 to 1935. They illustrate the different ways in which French musicographers approached folklore after the race to collect regional songs. Far from presenting a common front regarding its importance, some subscribe to the ruralist idea that folklore is authentic music that must be saved, while others see it as a potential tool for both musical creation and the definition of a certain nationalism.
y retrouve également des professionnel•le•s issu•e•s du milieu de la performance musicale. Il est... more y retrouve également des professionnel•le•s issu•e•s du milieu de la performance musicale. Il est intéressant de considérer le titre qui chapeaute cette contribution. En effet, on se demande pourquoi les formulations « Queering the Field » et « Sounding Out Ethnomusicology » ont été choisies. À l'image de Wayne Koestenbaum qui, près de 30 ans plus tôt, avait expliqué les définitions variées que couvre l'expression « queering the pitch »-de « To queer the pitch: to interfere with or spoil the business (of a tradesman or showman) » à « To put (one) out; to make (one) feel queer » (Koestenbaum 1994, p. 2-4)-, il faut envisager ici les divers sens que revêt « Queering the Field ». Dans son introduction, Gregory Barz insiste sur l'usage de queer en tant que verbe d'action (to queer) plutôt qu'en tant que substantif ou adjectif qualificatif. To do ethnomusicology devient donc to queer ethnomusicology, d'où le titre du collectif Queering the Field. L'acte de queerer la discipline devient donc une façon de faire de l'ethnomusicologie, et de l'ethnographie, de façon queer, que ce soit par l'identité du•de la chercheur•euse, par la réalité du terrain ou simplement parce que l'on veut adopter un regard queer. Le sous-titre Sounding Out Ethnomusicology est quant à lui justifié par les cas présentés au fil de l'ouvrage, et concerne les contributions présentes et futures dans le domaine de l'ethnomusicologie queer-il faut noter que tou•te•s les auteur•rice•s du collectif ne se réclament pas de cette discipline et qu'il serait peut-être plus juste d'user du mot « ethnographie ». On peut également comprendre le sous-titre de façons variées. En tant que verbe, sounding out renvoie à l'acte de poser des questions, ici à l'ethnomusicologie. On peut également considérer que sounding en tant que nom se réfère à une contestation verbale et out au coming-out des personnes queer. Dans ce dernier cas, Sounding Out Ethnomusicology, plus que questionner la discipline, s'afficherait comme une contestation queer de cette même discipline, contestation verbalisée à grand renfort de chapitres d'auteur•rice•s de sexes, d'identités de genre et d'orientations sexuelles divers. Si la contextualisation du mot queer est si longuement explicitée dans l'introduction de Barz, nul doute que le jeu linguistique du titre n'a pas été laissé au hasard. Barz situe également les méthodes employées dans le collectif en se référant à quatre ouvrages :
y retrouve également des professionnel•le•s issu•e•s du milieu de la performance musicale. Il est... more y retrouve également des professionnel•le•s issu•e•s du milieu de la performance musicale. Il est intéressant de considérer le titre qui chapeaute cette contribution. En effet, on se demande pourquoi les formulations « Queering the Field » et « Sounding Out Ethnomusicology » ont été choisies. À l'image de Wayne Koestenbaum qui, près de 30 ans plus tôt, avait expliqué les définitions variées que couvre l'expression « queering the pitch »-de « To queer the pitch: to interfere with or spoil the business (of a tradesman or showman) » à « To put (one) out; to make (one) feel queer » (Koestenbaum 1994, p. 2-4)-, il faut envisager ici les divers sens que revêt « Queering the Field ». Dans son introduction, Gregory Barz insiste sur l'usage de queer en tant que verbe d'action (to queer) plutôt qu'en tant que substantif ou adjectif qualificatif. To do ethnomusicology devient donc to queer ethnomusicology, d'où le titre du collectif Queering the Field. L'acte de queerer la discipline devient donc une façon de faire de l'ethnomusicologie, et de l'ethnographie, de façon queer, que ce soit par l'identité du•de la chercheur•euse, par la réalité du terrain ou simplement parce que l'on veut adopter un regard queer. Le sous-titre Sounding Out Ethnomusicology est quant à lui justifié par les cas présentés au fil de l'ouvrage, et concerne les contributions présentes et futures dans le domaine de l'ethnomusicologie queer-il faut noter que tou•te•s les auteur•rice•s du collectif ne se réclament pas de cette discipline et qu'il serait peut-être plus juste d'user du mot « ethnographie ». On peut également comprendre le sous-titre de façons variées. En tant que verbe, sounding out renvoie à l'acte de poser des questions, ici à l'ethnomusicologie. On peut également considérer que sounding en tant que nom se réfère à une contestation verbale et out au coming-out des personnes queer. Dans ce dernier cas, Sounding Out Ethnomusicology, plus que questionner la discipline, s'afficherait comme une contestation queer de cette même discipline, contestation verbalisée à grand renfort de chapitres d'auteur•rice•s de sexes, d'identités de genre et d'orientations sexuelles divers. Si la contextualisation du mot queer est si longuement explicitée dans l'introduction de Barz, nul doute que le jeu linguistique du titre n'a pas été laissé au hasard. Barz situe également les méthodes employées dans le collectif en se référant à quatre ouvrages :
Vers la fin du xix e siècle, l'étude du local, alors appelée « folklore », a été définie comme un... more Vers la fin du xix e siècle, l'étude du local, alors appelée « folklore », a été définie comme une « science du peuple français » qui permet la fabrication d'une nouvelle facette de l'identité nationale française. Les articles d'Henri Collet, de Mathilde Daubresse, de Marguerite Béclard d'Harcourt et de Luc Marvy donnent un aperçu de la place qu'occupait le folklore dans la presse musicale française de 1912 à 1935. Ils illustrent les différentes façons par lesquelles les musicographes français•e•s ont abordé le folklore après la course à la cueillette des chansons régionales. Loin de présenter un front commun sur son importance, certain•e•s souscrivent à l'idée ruraliste voulant que le folklore soit une musique authentique qui doit être sauvée alors que d'autres voient en lui un potentiel outil autant pour la création musicale que pour la définition d'un certain nationalisme.
Towards the end of the 19th Century, the study of the local, then called “folk-lore”, was defined as a “science of the French people” that allowed for the fabrication of a new facet of the French national identity. Articles by Henri Collet, Mathilde Daubresse, Marguerite Béclard d’Harcourt and Luc Marvy give insight into the place occupied by folklore in the French music press from 1912 to 1935. They illustrate the different ways in which French musicographers approached folklore after the race to collect regional songs. Far from presenting a common front regarding its importance, some subscribe to the ruralist idea that folklore is authentic music that must be saved, while others see it as a potential tool for both musical creation and the definition of a certain nationalism.
y retrouve également des professionnel•le•s issu•e•s du milieu de la performance musicale. Il est... more y retrouve également des professionnel•le•s issu•e•s du milieu de la performance musicale. Il est intéressant de considérer le titre qui chapeaute cette contribution. En effet, on se demande pourquoi les formulations « Queering the Field » et « Sounding Out Ethnomusicology » ont été choisies. À l'image de Wayne Koestenbaum qui, près de 30 ans plus tôt, avait expliqué les définitions variées que couvre l'expression « queering the pitch »-de « To queer the pitch: to interfere with or spoil the business (of a tradesman or showman) » à « To put (one) out; to make (one) feel queer » (Koestenbaum 1994, p. 2-4)-, il faut envisager ici les divers sens que revêt « Queering the Field ». Dans son introduction, Gregory Barz insiste sur l'usage de queer en tant que verbe d'action (to queer) plutôt qu'en tant que substantif ou adjectif qualificatif. To do ethnomusicology devient donc to queer ethnomusicology, d'où le titre du collectif Queering the Field. L'acte de queerer la discipline devient donc une façon de faire de l'ethnomusicologie, et de l'ethnographie, de façon queer, que ce soit par l'identité du•de la chercheur•euse, par la réalité du terrain ou simplement parce que l'on veut adopter un regard queer. Le sous-titre Sounding Out Ethnomusicology est quant à lui justifié par les cas présentés au fil de l'ouvrage, et concerne les contributions présentes et futures dans le domaine de l'ethnomusicologie queer-il faut noter que tou•te•s les auteur•rice•s du collectif ne se réclament pas de cette discipline et qu'il serait peut-être plus juste d'user du mot « ethnographie ». On peut également comprendre le sous-titre de façons variées. En tant que verbe, sounding out renvoie à l'acte de poser des questions, ici à l'ethnomusicologie. On peut également considérer que sounding en tant que nom se réfère à une contestation verbale et out au coming-out des personnes queer. Dans ce dernier cas, Sounding Out Ethnomusicology, plus que questionner la discipline, s'afficherait comme une contestation queer de cette même discipline, contestation verbalisée à grand renfort de chapitres d'auteur•rice•s de sexes, d'identités de genre et d'orientations sexuelles divers. Si la contextualisation du mot queer est si longuement explicitée dans l'introduction de Barz, nul doute que le jeu linguistique du titre n'a pas été laissé au hasard. Barz situe également les méthodes employées dans le collectif en se référant à quatre ouvrages :
y retrouve également des professionnel•le•s issu•e•s du milieu de la performance musicale. Il est... more y retrouve également des professionnel•le•s issu•e•s du milieu de la performance musicale. Il est intéressant de considérer le titre qui chapeaute cette contribution. En effet, on se demande pourquoi les formulations « Queering the Field » et « Sounding Out Ethnomusicology » ont été choisies. À l'image de Wayne Koestenbaum qui, près de 30 ans plus tôt, avait expliqué les définitions variées que couvre l'expression « queering the pitch »-de « To queer the pitch: to interfere with or spoil the business (of a tradesman or showman) » à « To put (one) out; to make (one) feel queer » (Koestenbaum 1994, p. 2-4)-, il faut envisager ici les divers sens que revêt « Queering the Field ». Dans son introduction, Gregory Barz insiste sur l'usage de queer en tant que verbe d'action (to queer) plutôt qu'en tant que substantif ou adjectif qualificatif. To do ethnomusicology devient donc to queer ethnomusicology, d'où le titre du collectif Queering the Field. L'acte de queerer la discipline devient donc une façon de faire de l'ethnomusicologie, et de l'ethnographie, de façon queer, que ce soit par l'identité du•de la chercheur•euse, par la réalité du terrain ou simplement parce que l'on veut adopter un regard queer. Le sous-titre Sounding Out Ethnomusicology est quant à lui justifié par les cas présentés au fil de l'ouvrage, et concerne les contributions présentes et futures dans le domaine de l'ethnomusicologie queer-il faut noter que tou•te•s les auteur•rice•s du collectif ne se réclament pas de cette discipline et qu'il serait peut-être plus juste d'user du mot « ethnographie ». On peut également comprendre le sous-titre de façons variées. En tant que verbe, sounding out renvoie à l'acte de poser des questions, ici à l'ethnomusicologie. On peut également considérer que sounding en tant que nom se réfère à une contestation verbale et out au coming-out des personnes queer. Dans ce dernier cas, Sounding Out Ethnomusicology, plus que questionner la discipline, s'afficherait comme une contestation queer de cette même discipline, contestation verbalisée à grand renfort de chapitres d'auteur•rice•s de sexes, d'identités de genre et d'orientations sexuelles divers. Si la contextualisation du mot queer est si longuement explicitée dans l'introduction de Barz, nul doute que le jeu linguistique du titre n'a pas été laissé au hasard. Barz situe également les méthodes employées dans le collectif en se référant à quatre ouvrages :
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Papers by Kamille Gagné
Towards the end of the 19th Century, the study of the local, then called “folk-lore”, was defined as a “science of the French people” that allowed for the fabrication of a new facet of the French national identity. Articles by Henri Collet, Mathilde Daubresse, Marguerite Béclard d’Harcourt and Luc Marvy give insight into the place occupied by folklore in the French music press from 1912 to 1935. They illustrate the different ways in which French musicographers approached folklore after the race to collect regional songs. Far from presenting a common front regarding its importance, some subscribe to the ruralist idea that folklore is authentic music that must be saved, while others see it as a potential tool for both musical creation and the definition of a certain nationalism.
Towards the end of the 19th Century, the study of the local, then called “folk-lore”, was defined as a “science of the French people” that allowed for the fabrication of a new facet of the French national identity. Articles by Henri Collet, Mathilde Daubresse, Marguerite Béclard d’Harcourt and Luc Marvy give insight into the place occupied by folklore in the French music press from 1912 to 1935. They illustrate the different ways in which French musicographers approached folklore after the race to collect regional songs. Far from presenting a common front regarding its importance, some subscribe to the ruralist idea that folklore is authentic music that must be saved, while others see it as a potential tool for both musical creation and the definition of a certain nationalism.