Un CDI inondé, une salle des professeurs remplie de flaques d’eau, des champignons qui poussent en plein milieu des couloirs ? Bienvenue au lycée Darius-Milhaud du Kremlin-Bicêtre, objet d’une rénovation lourde depuis plusieurs années ! #lycee #IledeFrance
Cette histoire est une histoire d’incompétence technique, d’indifférence politique, de gabegie d’argent public. C’est surtout un exemple de ségrégation spatiale, avec une rénovation d’un lycée de banlieue d’une qualité indigne.
Notre lycée, qui a ouvert en 1976, était constitué de plusieurs bâtiments distincts, vieillis et dégradés, qui nécessitaient une rénovation lourde. En 2010, la Conseil Régional d’Ile-de-France avait adopté le principe d’une extension et d’une rénovation sur site. 
La maîtrise d’œuvre était attribuée en 2014 à l’atelier BIRO. Le budget global du chantier de rénovation s’élèverait à presque 45 millions d’euros.
La plupart des anciens bâtiments devaient être rénovés en conservant la structure. Un nouveau bâtiment (AB) était construit, livré en février 2019. Fin août 2020, deux bâtiments rénovés (D et E) ont été livrés, et les bâtiments C et F sont attendus avant le mois de juin.
Cette rénovation sur site a généré d’importants désagréments. Ce chantier de rénovation a entraîné des nuisances sonores majeures, créant des conditions de travail extrêmement pénibles pendant de nombreux mois.
Il est impossible d’évoquer en détail les innombrables malfaçons des différents bâtiments livrés, neufs ou rénovés, qui touchent aussi bien la structure, le bâti lui-même, que les finitions. Quelques exemples significatifs illustrés par des photographies.
En décembre dernier, nous découvrons avec stupeur des champignons de plusieurs centimètres de hauteur, dans un couloir du bâtiment construit il y a moins de deux ans.
Livré il y a deux ans, de nombreux endroits restent pourtant inachevés, et l’isolation commence parfois à moisir. Dans certaines salles, l’isolant menace de tomber sur les élèves.
La salle de musculation construite au sous-sol de ce bâtiment n’a pas pu être utilisée à sa livraison, inondée et dont les murs sont désormais couverts de moisissures.
La salle des professeurs est dans un bâtiment rénové livré en septembre 2021. L’étanchéité du bâtiment n’a pas été correctement réalisée : des inondations et infiltrations d’eau se déroulent dès qu’il pleut.
Le CDI, construit il y a une quinzaine d'années et non concerné par la rénovation, en subit un dommage collatéral : il est inondé en raison de la destruction de la dalle extérieure, mettant en péril la sécurité du bâtiment et des ouvrages qu’il abrite.
Incompétence des entreprises ? Mauvaise gestion des maîtrises d’ouvrage et d’œuvre ? Indifférence de la collectivité de tutelle ? Argent public jeté par les fenêtres car de nombreuses opérations sont à refaire ?
En vérité, cela n’est pas notre problème. Ce que nous exigeons, c’est tout simplement de pouvoir travailler, avec nos élèves et l’ensemble des personnels, dans des conditions matérielles dignes.
C’est-à-dire sans champignons dans les couloirs, sans inondations dans les salles, sans infiltration d’eau, sans matériau isolant moisissant à l’air libre, avec une salle de musculation utilisable sans moisissures, un réfectoire aux normes de sécurité et sans amiante, etc.
Parce que nos élèves le méritent, comme tous les élèves de France. Parce qu’ils ont le droit, eux aussi, à des conditions de travail qui leur permettent d'apprendre, d’étudier, de progresser, en toute sécurité, en toute dignité.
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