Mémoire de maîtrise / MA Thesis by Louis-Patrick St-Pierre
L’Empire « byzantin » figure parmi les États médiévaux les plus méconnus en dehors de la sphère a... more L’Empire « byzantin » figure parmi les États médiévaux les plus méconnus en dehors de la sphère académique, bien que cette dénomination soit paradoxalement anachronique, voire fautive. Celui que nous qualifions ainsi est en fait la continuité de l’Empire romain d’Orient durant le Moyen Âge. Cette affirmation peut paraître contre-intuitive d’un point de vue contemporain, puisque le caractère romain fait pour nous référence à l’Antiquité, à la langue latine et à l’Occident. À l’inverse, les Byzantins étaient orientaux et s’exprimaient en grec. Comment alors concevoir que ces derniers se soient dit Romains ? Pour ce faire, il est nécessaire de laisser de côté la polarisation entre Latin et Grec, entre Antiquité et Moyen Âge, et de se demander non pas si les Byzantins ont eu raison de se qualifier comme Rhômaioi (terme grec pour « romain »), mais qu’a pu signifier pour eux une telle appartenance ? Ce questionnement, qui figure au centre de ce mémoire, peut en partie trouver réponse en explorant le discours de l’une des principales instances ayant manifesté la préoccupation de maintenir l’identité romaine en Orient, à savoir les autorités impériales de Constantinople. En tant que personnage officiel, érudit, patron de nombreux lettrés et compilateur prolifique, l’empereur Constantin VII (913-959) agit comme auteur représentatif. Ses compilations De Ceremoniis (Le Livre des Cérémonies), De Administrando (De L’Administration de l’Empire) et De Thematibus (Le Livre des Thèmes) laissent en effet paraître des éléments sous-jacents à la construction de la romanité orientale et médiévale. Celle-ci se conceptualise tout d’abord à l’aide de la langue grecque, que l’on voit à l’époque comme la langue « romaine », et par le rattachement à un État que l’on place en continuité directe avec l’Empire de la Rome antique. À cela s’ajoute d’autres marqueurs (coutumes, religion, valeurs sociales) que l’on associe au fait romain et qui permettent de concevoir une certaine distinction face à des groupes étrangers.
Compte-rendus / Book Reviews by Louis-Patrick St-Pierre
Conference Presentations by Louis-Patrick St-Pierre
Revue d'Histoire de l'Université de Sherbrooke, 2017
Cet article a pour objectif de questionner le cadre périodique traditionnel voyant la fin de la c... more Cet article a pour objectif de questionner le cadre périodique traditionnel voyant la fin de la civilisation romaine en 476 en analysant le cas de l’Empire romain d’Orient, ou « byzantin ». L’événement de la prise de Rome, souvent considéré comme marquant, n’est au contraire que symbolique car celui-ci n’empêche pas l’empire de survivre, et même parfois de prospérer, pendant le millénaire suivant qui est conventionnellement appelé le « Moyen Âge ». Cette continuation de l’histoire romaine se fait toutefois à l’est de la Méditerranée, dans un monde hellénophone, contrastant ainsi avec le contexte géopolitique de l’époque antique où l’Empire romain est la seule puissance d’Europe et que le latin est sa langue d’État. Cette différence, loin d’être banale, tire en partie ses sources dans les changements suivant l’émergence du Califat musulman qui, au VIIe siècle, s’empare d’une grande partie du territoire impérial. L’Empire romain réussit à s’adapter et à se réinventer dans ce que certains qualifient d’époque « byzantine ». Le terme est toutefois trompeur, puisqu’il laisse l’impression qu’un État successeur s’est implanté en Asie mineure et dans les Balkans, noyaux des territoires encore sous contrôle impérial. Au contraire, quelques siècles plus tard, les empereurs de Constantinople manifestent un sentiment de continuité en remettant à l’avant-plan l’héritage littéraire et culturel romains, et ce dans un contexte où s’affirme depuis la cité de Rome une romanité occidentale symbolisée par le pouvoir papal.
Actes du 16e colloque international étudiant du Département des sciences historiques de l'Université Laval, Presses de l'Université Laval, 2017
Le terme « byzantin », utilisé pour qualifier la partie orientale de l'Empire romain durant le Mo... more Le terme « byzantin », utilisé pour qualifier la partie orientale de l'Empire romain durant le Moyen Âge, est une création contemporaine. Outre le discours selon lequel les Byzantins « se disaient Romains », ils n'ont généralement pas été considérés comme tel dans les études académiques. Leur caractère romain est mis de côté au profit des réalités linguistique et religieuse de l'Empire, liées au grec et au christianisme. Cette tendance historiographique est en partie due au fait que les Byzantins ne correspondent pas à notre définition du « Romain ». Toutefois, cette civilisation peut avoir eu sa propre interprétation de la romanité en fonction du contexte médiéval et oriental dans lequel elle s'est développée. C'est un constat qu'il est possible de poser lorsque l'on analyse de près les éléments du discours impérial présents dans des compilations du X e siècle, dont celles de l'empereur Constantin VII Porphyrogénète. La représentation que les Byzantins se font d'eux-mêmes est grandement liée à leur référent romain. Se qualifiant de Rômaioi, ceux-ci se rattachent à un passé antique sur lequel ils fondent leur identification. Ce constat se pose du moins pour le pouvoir
Chapitres de livre / Book Chapters by Louis-Patrick St-Pierre
Fiers de nos origines : Nouvelle, d'hier à demain, 2019
Ce chapitre est le seizième du collectif "Fiers de nos origines : Nouvelle, d'hier à demain", pub... more Ce chapitre est le seizième du collectif "Fiers de nos origines : Nouvelle, d'hier à demain", publié à l'occasion du 150e anniversaire de la municipalité de Nouvelle. Il aborde le thème culturel et se concentre plus spécifiquement sur les endroits publics ayant joué un rôle dans la consolidation de la culture locale.
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Éditoriaux / Editorials by Louis-Patrick St-Pierre
Magazine Histoire-Québec, 2016
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