60 La - Dolce - Vita
60 La - Dolce - Vita
60 La - Dolce - Vita
Les épisodes présentent chacun une voie qui s'offre à Marcello. Ces voies étant toutes sans issue, à la fin Marcello reste seul, comme
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tout héros fellinien .
Prologue - Marcello
Séquence de jour. La première scène présente un hélicoptère transportant une statue du Christ au-dessus d'un ancien aqueduc
romain, tandis qu'un second hélicoptère de presse le suit dans le ciel de la ville. Ce dernier est momentanément retardé par un groupe
de jeunes femmes en bikini qui prennent un bain de soleil sur le toit d'un immeuble élevé. Marcello mime ensuite une demande de
numéro de téléphone, mais ne réussit pas à se faire comprendre et hausse les épaules avant de continuer son chemin en suivant le
premier hélicoptère au-dessus de la place Saint-Pierre.
Épisodes 1 à 4
Épisode 1 - Maddalena
Séquence de nuit. Dans une boîte de nuit « select », Marcello est pris à partie par un homme célèbre photographié contre sa volonté.
Il rencontre Maddalena (Anouk Aimée), une femme désœuvrée de la grande bourgeoisie qui, fatiguée de Rome, cherche
constamment de nouvelles sensations. Marcello lui explique qu'il trouve que la capitale italienne lui convient, car elle est comme
« une jungle où il pourrait se cacher ». Alors qu'ils se promènent en voiture dans la Cadillac de Maddalena, ils décident de
raccompagner une prostituée chez elle, en banlieue romaine, et en échange se font prêter sa chambre pour y faire l'amour.
Séquence à l'aube. Après cette nuit avec Maddalena, Marcello Rubini retourne à son appartement, où il se rend compte que sa
fiancée, Emma (Yvonne Furneaux), a fait une tentative de suicide. Sur le chemin de l'hôpital, puis en salle de réanimation, il lui
déclare son amour éternel, alors qu'elle est encore demi-inconsciente. En attendant qu'elle se remette, il téléphone à son amante
bourgeoise.
Épisode 2 - Sylvia
Séquence de jour. Marcello couvre l'arrivée à l'aéroport de Sylvia Rank (Anita Ekberg), une
célèbre actrice internationale, qui est assaillie par une meute de journalistes. Pendant la
conférence de presse de Sylvia, Marcello appelle chez lui pour s'assurer que sa fiancée
Emma va bien, et il lui promet qu'il n'est pas seul avec la célèbre actrice. C'est à ce moment
que le petit ami de Sylvia, Robert (Lex Barker), entre dans la pièce, complètement ivre.
Après la conférence, Sylvia visite, pleine d' énergie, la coupole de la basilique Saint-Pierre,
semant les photographes qui la suivent, fatigués par la montée rapide des escaliers. Marcello
finit par se retrouver seul avec elle, à admirer le Vatican depuis le sommet de l'édifice.
Séquence de nuit. Marcello danse avec Sylvia dans une boîte de nuit à ciel ouvert. Robert
reste à l'écart, dessinant et discutant autour d'une table, mais il fait plusieurs remarques
déplaisantes à sa petite amie, ce qui conduit cette dernière à quitter le groupe, suivie
avidement par Marcello et ses collègues photographes. Prenant l'actrice à bord de sa voiture,
Marcello réussit à se trouver de nouveau seul avec Sylvia. Il cherche vainement un lieu Anita Ekberg dans la fontaine.
tranquille pour s'y réfugier avec elle, mais ils finissent par errer dans les ruelles de Rome.
Trouvant un chaton abandonné en pleine nuit, Sylvia envoie Marcello lui chercher du lait.
Lorsque celui-ci revient, il retrouve l'actrice qui s'est avancée toute habillée dans la fontaine de Trevi, et finit par l'y rejoindre.
Marcello hésite à embrasser Sylvia, mais il est alors stoppé par la coupure soudaine de l'arrivée de l'eau qui se déversait dans le
bassin.
Séquence à l'aube. Au petit jour, Marcello raccompagne enfin Sylvia à son hôtel. Malheureusement pour eux, ils tombent sur
Robert, qui les attend dans sa voiture. Jaloux et pris d'une crise de colère, il gifle sa compagne et frappe également Marcello, en
présence de plusieurs photographes empressés d’immortaliser l'incident.
Épisode 3a - Steiner
Séquence de jour. Dans une église, Marcello retrouve un ami intellectuel et distingué, Steiner (Alain Cuny), qui lui montre son livre
de grammaire du sanskrit. Le spectateur comprend alors qu'il a connu Marcello en d'autres temps, à un moment où celui-ci avait des
ambitions littéraires, avant de se fourvoyer dans le journalisme à sensations. Steiner interprète ensuite la toccata de Bach au clavier
de l’orgue de l’église.
Séquence à l'aube. Après la forte montée de ferveur religieuse, le jour se lève sur la prise de conscience de l'escroquerie et la
détresse des croyants qui s’ensuit. Les dernières personnes restantes veillent le corps d'un des malades, qui est mort pendant la nuit.
Épisode 3b - Steiner
Séquence de nuit. Marcello et sa fiancée Emma assistent à un débat de salon littéraire, dans la luxueuse maison de Steiner. Un
groupe d'intellectuels y déclame de la poésie, joue de la guitare, philosophe et écoute des sons de la nature sur un magnétophone.
Sur la terrasse, Marcello confesse à son ami Steiner son admiration pour ce qu'il représente, mais Steiner admet qu'il est déchiré entre
ce qu'offre la vie matérielle et une vie plus spirituelle, qui aurait le désavantage d'être moins sûre. Il évoque le besoin d'amour, et
exprime sa peur de ce que ses enfants devront affronter un jour.
Intermède - Paola
Séquence de jour. Retiré dans un petit restaurant de plage du littoral romain, Marcello essaye de reprendre l'écriture après une
dispute téléphonique avec Emma. Le va-et-vient de la très jeune serveuse Paola (Valeria Ciangottini) le distrait et l'empêche de
continuer. Elle lui demande de lui apprendre à taper à la machine.
Épisodes 5 à 7
Séquence de nuit. Marcello rencontre sur la via Veneto son père (Annibale Ninchi), qui est venu visiter Rome. Avec Paparazzo, ils
vont au club Cha-Cha-Cha, où Marcello présente à son père Fanny (Magali Noël), une danseuse française, avec laquelle ce dernier
commence à flirter, comme s’il était l’homme jeune du groupe.
Séquence à l'aube. Dans l'appartement de Fanny, le père de Marcello a un léger malaise. Marcello voudrait que son père reste à
Rome, pour qu'il puisse se remettre et lui donner l'occasion de mieux le connaître, mais celui-ci insiste pour repartir par le premier
train.
Séquence de nuit. Marcello, la chanteuse Nico et d'autres amis rencontrés sur la via Veneto se rendent à un château hors de Rome,
où une fête bat déjà son plein. Marcello y retrouve Maddalena, la grande bourgeoise. Ils explorent une maison en ruines annexée au
château. Maddalena et Marcello, assis à distance dans deux pièces différentes, se parlent au moyen d'un système d'échos. Maddalena
lui demande de l'épouser, tout en avouant qu'elle aimerait aussi continuer à profiter d'autres hommes, mais alors que Marcello lui
déclare son amour, un autre homme est déjà en train de l'embrasser et elle ne répond plus. Alors que Marcello la cherche, il se fait
entraîner par le groupe, qui s'en va explorer les jardins et les bâtiments, à la recherche de fantômes.
Séquence à l'aube. Épuisé, le groupe revient au château en croisant ceux qui se rendent à la messe.
Épisode 3c - Steiner
Séquence de nuit. Sur une route, de nuit, Marcello et sa fiancée Emma se disputent dans une voiture à l'arrêt. Elle s'en va, il la
convainc de revenir, mais ils continuent leur dispute, et il la chasse, avant de partir en voiture. Il revient la chercher à l'aube.
Séquence à l'aube. Marcello et Emma sont enlacés au lit. Marcello reçoit un appel téléphonique. Il se rue vers l'appartement de
Steiner, où il apprend que ce dernier s'est suicidé après avoir tué ses deux enfants.
Séquence de jour. Après avoir répondu aux questions de la police, Marcello et le commissaire vont à la rencontre de la femme de
Steiner, évitant de lui annoncer l'horrible nouvelle devant les paparazzis qui l'assaillent.
Épisode 7 - Nadia
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Cet épisode, à l'époque où est sortie La dolce vita, était qualifié d'« orgie » . De nos jours, il passerait plutôt pour une soirée agitée.
Séquence de nuit. Marcello et un groupe de fêtards investissent une villa de bord de mer, propriété d’un ami de Marcello, Riccardo
(Riccardo Garrone), absent de chez lui. Pour célébrer son récent divorce d'avec Riccardo, Nadia (Nadia Gray) entame un striptease.
Alors qu'elle est sur le point d'ôter son dernier vêtement, Riccardo apparaît, et tente de mettre tout le monde dehors. Marcello, ivre,
provoque et insulte les autres participants.
Fiche technique
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Titre original : La dolce vita (titre de travail : Via Sociétés de distribution :
Veneto)
Italie : Cineriz (sortie initiale)
Titre français : La dolce vita ou La Douceur de vivre
France : Pathé Consortium Cinéma (sortie
Réalisateur : Federico Fellini, assisté de Dominique initiale)
Delouche et Gianfranco Mingozzi
Autres : Columbia Pictures, American
Scénario : Federico Fellini, Tullio Pinelli, Ennio
International Pictures
Flaiano, Brunello Rondi, Pier Paolo Pasolini (non
crédité) Pays de production : Italie, France
Décors et costumes : Piero Gherardi Tournage : du 16 mars 1959 au 27 août 1959
Photographie : Otello Martelli, assisté d'Ennio Langue originale : italien (avec quelques dialogues en
Guarnieri et Arturo Zavattini anglais, français, allemand)
Son : Agostino Moretti, Oscar Di Santo Format : noir et blanc - 35 mm - 2,35:1 (Totalscope)
Montage : Leo Catozzo — son mono (Western Electric)
Genre : chronique dramatique
Musique : Nino Rota c
Durée : 174 minutes
Affiche pour la France : Yves Thos
Dates de sortie :
Production : Giuseppe Amato, Angelo Rizzoli
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Sociétés de production : Italie : 5 février 1960
France : 11 mai 1960 (Festival de Cannes et sortie
Italie : Riama Film
nationale concomitante)
France : Pathé Consortium Cinéma, Gray-Film
Classification :
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Italie : Interdit aux moins de 14 ans
Distribution
Marcello Mastroianni (VF : Roland Ménard) : Marcello Rubini
Anita Ekberg : Sylvia
Anouk Aimée (VF : elle-même) : Maddalena
Yvonne Furneaux (VF : Jacqueline Ferrière) : Emma
Magali Noël (VF : elle-même) : Fanny
Alain Cuny : Steiner
Annibale Ninchi (VF : Richard Francœur) : le père de Marcello
a
Walter Santesso : le photographe Coriolano Paparazzo
Valeria Ciangottini : Paola
Lex Barker : Robert
Riccardo Garrone (VF : Jean Claudio) : Riccardo
Nadia Gray : Nadia
Polidor : le clown
Adriano Celentano : le chanteur de rock
Cesare Miceli Picardi : l'homme irrité au night-club
Rina Franchetti : la mère des miraculés
Giulio Girola : le commissaire Lucenti
Renée Longarini : madame Steiner
Franca Pasut : la fille couverte de plumes
Giò Stajano : Pierone
Nico : elle-même
Dominot : le danseur travesti
Archie Savage : un danseur noir
Alfredo Rizzo : le réalisateur de télévision
Gloria Jones : Gloria
Giulio Questi : don Giulio Mascalchi
Giuliana Lojodice : la femme de chambre chez Steiner
Laura Betti : Laura (non créditée)
Lily Granado : Lucy
Adriana Moneta : Ninni, la prostituée
Daniela Calvino : Daniela (non créditée)
Enzo Cerusico : journaliste photographe
Enzo Doria : journaliste photographe
Mino Doro : amant de Nadia
Ida Galli : débutante de l'année
Oscar Ghiglia : un proxénète
Franco Giacobini : le journaliste au téléphone
Enrico Glori : admirateur de Nadia
Sondra Lee : la danseuse de Spolete (description du rôle sans doute fausse)
Gino Marturano : un proxénète
Gianfranco Mingozzi : le jeune prêtre chez Steiner
Giulio Paradisi : journaliste photographe
Leonida Repaci : une invitée chez Steiner
Jacques Sernas (V.F. : Roger Rudel) : jeune premier
Iris Tree : une invitée chez Steiner
Contexte
La dolce vita s'inscrit par bien des aspects dans son époque. Film de transition dans la carrière de Fellini, c'est aussi le film d'une
époque-charnière, entre l'après-guerre et l'ouverture à d'autres modes de vie. Le contexte social est celui du boom économique, le
contexte politique est celui du poids de la Démocratie chrétienne, et le contexte culturel au cinéma est celui de la fin du néoréalisme.
Les films de la veine néoréaliste racontaient l'après-guerre de la misère, par exemple Fellini avec sa description du monde minable
des arnaques dans Il bidone, ou Luchino Visconti, avec ses personnages de vagabond et de femme qui se prostitue à son mari dans
Les Amants diaboliques (Ossessione). On parle ensuite de « néoréalisme rose » pour la veine qui décrit toujours la réalité sociale,
mais cette fois de façon plus souriante.
La censure
Le cinéma italien, c'est aussi une longue histoire de cache-cache avec la censure. En 1910,
le ministre de l'Intérieur peut déjà interdire des films. La loi fasciste du 24 octobre 1923 va
être reconduite, à quelques nuances près, en contradiction avec les principes de la
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Constitution républicaine entrée en vigueur le 1er janvier 1948.
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À la fin des années 1950, l'influence du Vatican se fait toujours sentir , malgré l'article 7 de
la Constitution italienne en vigueur, qui proclame la séparation de l'Église et de l'État, et
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l'article 21 qui consacre la liberté de la presse .
Le président du Conseil, Giulio Andreotti, joue un rôle ambigu. D'un côté, il soutient une Giulio Andreotti et le cinéma : ici à la
Mostra de 1947 avec Giovanni Ponti
politique de coproductions ambitieuses avec d'autres pays (la France en particulier), la
et Anna Magnani.
distribution des films italiens, et des manifestations culturelles comme la Mostra de Venise :
en 1955, l'industrie italienne du cinéma est la seconde au monde derrière celle des États-
Unis. D'un autre côté, à travers censures, boycotts de films, établissement de listes noires de cinéastes de gauche, il agit sur les
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contenus. La Démocratie chrétienne organise des campagnes de presse . Fellini est bien vu des milieux conservateurs et mal vu des
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communistes, mais La dolce vita va inverser la situation .
Malgré cette réaction politique en Italie, l'époque est aux bouleversements politiques et moraux : on voit émerger à l'international les
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figures de Kennedy, Khrouchtchev et Jean XXIII. Tullio Kezich parle de « seconde libération » : une libération des mœurs après la
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libération militaire de 1945. La dolce vita est le signe annonciateur de cette libération .
Toujours est-il que la censure est encore bien là : La dolce vita est saisie, coupée et remise en circulation en 1960 en même temps
que Rocco et ses frères de Luchino Visconti, Les Adolescentes d'Alberto Lattuada et Ça s'est passé à Rome de Mauro Bolognini.
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L'avventura de Michelangelo Antonioni est saisie, puis remise en circulation sans coupure . À sa sortie en Italie, La dolce vita est
interdite aux mineurs de 18 ans ; il en sera de même en France. L'Espagne, sous la coupe de Franco jusqu'en 1975, ne pourra pas
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voir le film avant 1981 .
Le néoréalisme
Le néoréalisme, au cinéma, est un mouvement qui s'étale, selon les critiques, de 1943 au
milieu des années 1950, ou au début des années 1960. Il présente le quotidien tel qu'il est, en
adoptant une position moyenne entre scénario, réalité et documentaire, et en utilisant les
« gens de la rue » à la place d'acteurs professionnels, en romançant en quelque sorte la
« vraie vie ». La pénurie de moyens pour les films hors de la ligne fasciste, puis pour tous
les films après la Libération, contraint à tourner dans la rue. Les studios de Cinecitta abritent
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des réfugiés , la pellicule manque. Les longs métrages s'acclimatent aux lieux Roberto Rossellini en compagnie
authentiques : cela devient une sorte de code stylistique du néoréalisme qui va puiser dans d'Ingrid Bergman.
ces contraintes, réelles ou apparentes, une incontestable qualité de vérité.
La collaboration entre Fellini et Roberto Rossellini, un des maîtres du néoréalisme, est déterminante. Rosselini propose à Fellini de
participer au scénario de Rome, ville ouverte (1945). En 1946, Fellini est son assistant sur le tournage de Païsa. Rosellini fait jouer
Fellini dans L'amore (1948) et l'associe au scénario des Onze Fioretti de François d'Assise. Fellini collabore aussi avec d'autres
réalisateurs du néoréalisme, notamment Alberto Lattuada, qui lui confie la mise en scène, puis la co-réalisation avec Les Feux du
music-hall (1950). Fellini continue en réalisant ses propres films : Le Cheik blanc (1952), Les Vitelloni (1953), La strada (1954), Il
bidone (1955), Les Nuits de Cabiria (1957). Tous ces films appartiennent à la veine néoréaliste.
Avec La dolce vita, Fellini passe, selon Serge July, « du néoréalisme au réalisme visionnaire, comme il passera ensuite du réalisme
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visionnaire à l'onirisme » . Pour Edouard Dor, « avec ce film, Fellini abandonne le néoréalisme et l'utilisation de décors naturels en
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faveur d'un subjectivisme prononcé et les tournages en studio ». Pour Dominique Delouche, l'assistant de Fellini, le passage au
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studio, et à la réalité inventée, constitue un retour à son passé de dessinateur caricaturiste . Pour Alberto Moravia, La dolce vita
emprunte aux différentes veines, en fonction des besoins : « Du point de vue stylistique, La dolce vita est très intéressante. Bien qu'il
reste en permanence à un haut niveau expressif, Fellini semble changer de manière en fonction du sujet des épisodes, dans une
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gamme de représentations qui vont de la caricature expressionniste au néoréalisme le plus sec . »
Production et réalisation
Production
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La dolce vita est une coproduction italo-française . Le film est tourné entre le printemps et
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l'été 1959 .
Les rapports entre Fellini et Rizzoli sont courtois et restent cordiaux, même si le budget est un
peu dépassé. L'un des postes dont le coût est le plus important est la reconstruction de la via L'homme d'affaires Angelo
Veneto en studio. Selon le critique et biographe Tullio Kezich, le coût de ce film, qui rapportera Rizzoli.
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plus de 2 milliards de lires en quelques années , n'aurait pas dépassé 540 millions de lires, un
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budget raisonnable pour ce type de film .
Scénario
Fellini avait imaginé en 1954 une suite de son film Les Vitelloni, sous le titre Moraldo in città (« Moraldo à la ville »), qui n'a jamais
été tournée, mais constitue la graine d'où germera La dolce vita. La décision au printemps 1958 de relancer le projet vient de Dino
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De Laurentiis, qui juge encore bon le scénario, qui dort dans un tiroir depuis avant le tournage de La strada . À l'origine, Marcello
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devait donc s'appeler « Moraldo », comme le personnage des Vitelloni, qui quitte sa province pour aller à Rome à la fin du film .
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Federico Fellini, Tullio Pinelli et Ennio Flaiano ont écrit le scénario ; on retrouve ces trois
noms au scénario de presque tous les films de Fellini entre Les Feux du music-hall (1950) et
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Juliette des esprits (1965). Tullio Pinelli et Federico Fellini se sont rencontrés en 1946 et
ont déjà collaboré à de nombreux scénarios, comme celui du Miracle, le second segment de
L'amore de Roberto Rossellini (1948). Ennio Flaiano connaît lui aussi Fellini depuis
longtemps, 1939, puisqu'il contribue au journal Omnibus à l'époque où Fellini travaille pour
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le Marc'Aurelio . Bien qu'ayant collaboré au scénario de La dolce vita, Pier Paolo
Pasolini ne figure pas à son générique : il fait partie des nombreuses personnes auxquelles
Federico Fellini et Pier Paolo
Fellini demande leur avis, leur faisant faire un tour dans sa voiture et ne les libérant que
4
Pasolini. lorsqu'il a obtenu la réponse à ses problèmes . Brunello Rondi aide à la définition du
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personnage de Steiner .
2
Un des motifs de la rupture entre De Laurentiis et Fellini est le scénario, que le producteur trouve trop chaotique . Par ailleurs, il
veut faire disparaître le personnage de Steiner, en particulier à cause de l'assassinat de ses propres enfants, élément qu'il juge malsain.
4
De Laurentiis transmet le scénario à Ivo Perilli, Gino Visentini et Luigi Chiarini, qui tous trois donnent un avis négatif .
Comme souvent dans les réalisations de Fellini, le scénario, provisoire, subit des métamorphoses importantes au fil de l'œuvre, et se
remodèle autour des personnages et des situations. Deux scènes, complètement absentes du scénario original, sont complètement
« improvisées » : la fête des nobles au château et le « miracle » des enfants, au milieu d'une foule de croyants, de forces de l'ordre et
de militaires. Le critique de cinéma Tullio Kezich rapporte que Fellini s'oppose à la publication du scénario, justement parce qu'il
reste bien peu de choses du document original. Fellini affirme que le film ne trouve sa physionomie que sur l'écran, mais se laissera
néanmoins convaincre par l'argument que le scénario est intéressant justement parce qu'il montre la base de départ du travail du
2
réalisateur .
Le récit est agencé en grands blocs autonomes. Pour Jean Gili, La dolce vita est un film charnière, par l'abandon de la narration
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linéaire au profit d'une mosaïque, qui ne prend de sens que lorsqu'elle est envisagée dans son ensemble . Fellini dit : « Il faut créer
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une sculpture à la Picasso, la casser en morceaux et la recomposer selon notre caprice . »
Scènes
Les différentes scènes sont tirées de la réalité. Fellini dit : « Mes collaborateurs et moi-même n’avons eu qu’à lire les journaux pour
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trouver des éléments de documentation passionnants » .
La scène d'introduction, qui présente une statue du Christ transportée en hélicoptère, reproduit un reportage de la Rai du
1er mai 1956, où des statues avaient été transportées en hélicoptère à Milan pour y être restaurées. D'après l'historien Julien Neutres,
le passage de la figure sacrée dans les nouveaux quartiers en construction de Rome fait allusion à des scandales immobiliers qui
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avaient impliqué la société immobilière du Vatican .
Au début du film, Marcello et Coriolano Paparazzo volent des images à des convives qui se rebiffent, comme le reporter romain
4
Tazio Secchiaroli, qui se fit agresser le 14 août 1958 par l'ex-roi Farouk, alors qu'il le mitraillait de flashes .
Julien Neutres explique que la scène de la fontaine s'inspire d'un reportage photographique de
Pierluigi Praturlon dans la Rome antique. Anita Ekberg s'était blessée au pied, et Pierluigi Praturlon
l'avait fait poser, en robe blanche, le pied nu dans la fontaine de Trevi pour se soulager, puis
entièrement avancée dans le bassin de la fontaine ; les photos en seront publiées dans Tempo
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illustrato en août 1958 . Tullio Kezich remarque que cette scène en rappelle une autre : en 1920,
pendant leur lune de miel, Zelda Fitzgerald se jette dans la fontaine de l'Union Square à New York,
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et Scott, pour en faire autant, sautera dans celle de l'hôtel Plaza .
L'épisode du faux miracle s'inspire d'un reportage de Tazio Secchiaroli de juin 1958, sur l'apparition
de la Madone à deux enfants dans une localité proche de Terni. Secchiaroli participe au tournage de
la scène du faux miracle et dit que l'atmosphère de cet épisode est proche de celle qu'il a vécue
2
lorsqu'il est arrivé dans cette petite localité d'Ombrie .
Le meurtre par Steiner de ses propres enfants, suivi par son propre suicide, est imaginé par le
scénariste Tullio Pinelli. Celui-ci a été à l'école avec Cesare Pavese, et avait été touché par sa fin
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tragique . Wilma Montesi.
L'épisode de la fête dans la villa au bord de la mer s'inspire sans doute de l'affaire Montesi. En 1953,
le corps de Wilma Montesi, âgée de 21 ans, est découvert sur la plage d'Ostie. On pense qu'elle a été tuée lors d'une orgie dans une
propriété aristocratique proche. Une des personnes apparues dans l'enquête est Piero Piccioni, le fils du ministre des Affaires
Étrangères Attilio Piccioni. Pendant le procès, qui débuta en 1957, des faits de drogue, de fêtes et d'escapades sexuelles ont filtré
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dans la presse .
Personnages
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Tous les épisodes figurant dans le film ont été inspirés au cinéaste par des faits et des gens réels .
Marcello
Pour Serge July, Marcello est un journaliste « people » en crise existentielle. Il erre de fête en fête, de femme en femme. Entre ses
frasques et ses articles futiles, il rêve de littérature et d'art. Selon Tullio Kezich, « il aime et déteste à la fois le milieu dans lequel il
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vit, il est juste assez déraciné pour manquer se perdre à chaque instant, et juste assez sensible pour avoir de brusques sursauts » ».
Les critiques voient généralement en Marcello un « double » de Federico Fellini. Selon Àngel Quintana, « L'identification n'est pas
totale, mais, malgré le décalage, il est évident qu'il y a quelque chose de lui dans ce Moraldo débarqué à Rome à la fin des années
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trente, poussé par le désir de découvrir les plaisirs occultes de la capitale ».
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Alessandro Ruspoli, dit « Dado », roi de la « dolce vita » romaine, a par ailleurs été une source d'inspiration pour Federico Fellini .
Enfin, selon Fellini, le personnage de Marcello s'inspire aussi d'un journaliste, Gualtiero Jacopetti, lequel, venu de la presse à
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scandales, réalisera ensuite des documentaires-choc, les fameux mondos .
Paparazzo
Le mot paparazzi (désignant les photographes de presse qui ont pour domaine de
prédilection la vie privée des célébrités) trouve son origine dans le film La dolce vita. En
effet, le héros Marcello est souvent accompagné d'un jeune photographe du nom de
Coriolano Paparazzo (joué par Walter Santesso). C'est de ce nom que dérivera par la suite le
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mot paparazzi, pluriel de paparazzo en italien . Le personnage du jeune photographe avait
entre autres été inspiré de Tazio Secchiaroli (1925-1998), un des plus grands photographes
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italiens du xxe siècle .
Il existe diverses théories sur l'origine exacte du nom Paparazzo. Selon la première,
Mickey Hargitay frappe le paparazzi
véhiculée par Robert Hendrickson dans son livre Word and Phrase (Mot et Phrase en
Rino Barillari sur la via Veneto en
français), le réalisateur Federico Fellini se serait inspiré d'un mot provenant d'un dialecte
1963.
italien, et signifiant un bruit désagréable comme le vol d'un moustique. Cette étymologie a
été proposée en interprétation à une phrase dite par Fellini lors d'une interview avec le
magazine Time : « Paparazzo … suggests to me a buzzing insect, hovering, darting, stinging » (c'est-à-dire Paparazzo me fait
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penser à un insecte bourdonnant, survolant, dardant, piquant) .
Selon une seconde explication, qui n'est pas incompatible, et qui a été soutenue par la femme de Federico Fellini, Giulietta Masina,
dans une entrevue donnée à l'hebdomadaire Oggi après la sortie du film, c'est elle-même qui lui aurait suggéré ce nom, composé à
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partir de « pappataci » (« petits moustiques ») et « ragazzi » (« jeunes hommes ») .
La dernière théorie existante, et également une des plus diffusées, est due à Ennio Flaiano, l'un des scénaristes du film. Créateur du
personnage de Paparazzo, il explique qu'il en a trouvé le nom dans un livre de voyages écrit en 1901 par le romancier britannique
George Gissing (1857-1903) : By the Ionian Sea. Dans cet ouvrage, narrant le voyage de l'auteur en Italie du Sud sur la côte de la
mer Ionienne, et traduit en italien par Margherita Guidacci sous le titre de Sulla riva dello Jonio, apparait un certain Coriolano
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Paparazzo qui est le propriétaire de l'auberge de la ville de Catanzaro dans laquelle George Gissing séjourne . Cette version est
aujourd'hui soutenue par de nombreux professeurs et étudiants en littérature, à la suite de la parution en 2000 de A Sweet and
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Glorious Land: Revisiting the Ionian Sea, écrit par John Keahey et Pierre Coustillas . Coriolano Paparazzo est né à Catanzaro le
9 septembre 1849 de Fabio Paparazzo et Costanza Rocca sous le nom de Coriolano Stefano Achille Paparazzo. Il décède le
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3 février 1899, à peine deux ans après avoir rencontré Gissing .
Sylvia
Sylvia est le prototype de la star dont la presse à scandales relate les moindres faits et gestes.
Lorsque, pendant la conférence de presse, on lui demande dans quelle tenue elle dort, c'est une allusion directe à Marilyn Monroe
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qui, à la même question, avait répondu « juste quelques gouttes de No 5 » , ce qui signifiait en fait qu'elle dormait nue.
Les disputes entre Sylvia et Robert, son compagnon, sont une allusion aux disputes entre Anita Ekberg elle-même et son mari
Anthony Steel, dévoilées par la presse. L'actrice avait demandé que le personnage s'appelle Sylvia et non Anita, justement pour que
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le film n'apparaisse pas comme une satire de sa vie privée .
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Lorsqu'elle est habillée en cardinal, c'est une allusion à Ava Gardner .
Le père de Marcello
Le père de Federico Fellini, Urbano, meurt en 1956. Fellini, qui s'est éloigné de son père à cause de sa récente gloire internationale,
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va consacrer un épisode teinté de culpabilité à la figure du père .
Fellini avait écrit en 1957 avec Tullio Pinelli un projet de film, Voyage avec Anita, dérivé de son expérience personnelle : son père
s'étant un jour trouvé mal, il s'était rendu à son chevet en urgence ; le médecin l'ayant rassuré, il est alors parti manger, et c'est au
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restaurant qu'on lui apprit la mort de son père .
Voyage avec Anita aurait dû raconter le parcours de Guido (rôle prévu pour Gregory Peck), et de son amante Anita (jouée par
Sophia Loren) vers le chevet de mort du père de Guido. Finalement, ce film sera réalisé par Mario Monicelli, avec Giancarlo
Giannini dans le rôle de Guido, et Goldie Hawn dans celui d'Anita ; il sortit en 1979.
Le personnage de Steiner est confié à Alain Cuny, retenu parmi une cinquantaine d'acteurs
Marcello Mastroianni et Anouk
Aimée. potentiels. Fellini se rend d'abord à Milan pour proposer le rôle à l'écrivain Elio Vittorini,
4
mais celui-ci refuse . Henry Fonda, pressenti, abandonne, mettant en difficulté Fellini, qui le
considère comme le mieux taillé pour ce rôle. Le réalisateur pense également à Peter
Ustinov. Le choix final se fait finalement entre Alain Cuny et Enrico Maria Salerno. C'est Pier Paolo Pasolini, invité à une projection
4
privée, qui arbitre en faveur d'Alain Cuny, le comparant à une « cathédrale gothique » .
La distribution devait également faire appel à Luise Rainer dans le rôle de l'écrivaine Dolorès, mais l'épisode a été coupé à la fois
pour des raisons de scénario, et à cause des rapports difficiles entre Fellini et l'actrice. Luise Rainer n'était pas d'accord avec le cadre
2
de vie du personnage proposé par Fellini, et le désaccord a empiré lorsque surgirent des difficultés liées au contrat de l'actrice .
De nombreux essais sont également faits pour le rôle d'Emma, la compagne délaissée de Marcello. La napolitaine Angela Luce est
pressentie, car, selon Tullio Kezich, le réalisateur veut donner « un poids vulgaire et charnel explicite », mais le choix de Fellini se
2
porte finalement sur l'actrice française Yvonne Furneaux, contre l'avis de nombreux collaborateurs .
Fellini ne réussit pas à engager Silvana Mangano ni Edwige Feuillère dans le rôle de Maddalena, la bourgeoise perverse, ni Greer
37
Garson dans le rôle de Nadia, qui fait le strip-tease .
13
La chanteuse et modèle Nico (Christa Päffgen) et un tout jeune Adriano Celentano font une de leurs premières apparitions au
cinéma dans ce film, ainsi que l'actrice et chanteuse Liana Orfei, qui ne sera toutefois pas créditée au générique.
Décors
13 2
13 2
La majeure partie des scènes est tournée en studio . Environ 80 décors sont mis en place . Dans certains cas, la reproduction des
38
lieux a une précision quasiment photographique, comme dans le cas de la via Veneto, reconstruite dans le théâtre 5 de Cinecittà ,
ou l'intérieur de la coupole de la basilique Saint-Pierre.
Via Veneto
La via Veneto, une des plus célèbres artères de Rome, s'est affirmée dès l'entre-deux-guerres comme le cœur mondain et intellectuel
4
de Rome . Elle devient, devant la caméra de Fellini, un personnage à part entière de La dolce vita servant de liant aux différents
tableaux. C'est là que les personnages se croisent et que les soirées débutent.
« Je sais naturellement que, depuis La dolce vita, on lie obstinément mon nom à la
via Veneto, à la vie plus ou moins mondaine qui s'y déroule la nuit. […] J'ai
inventé dans mon film une via Veneto qui n'existe pas du tout, je l'ai élargie et
modifiée, avec une liberté poétique jusqu'à ce qu'elle prenne la dimension d'une
fresque allégorique. Il est un fait que la via Veneto s'est transformée après La dolce
vita, qu'elle a accompli des efforts considérables pour devenir telle que je l'ai
39
représentée dans mon film . » Plaque-hommage via Veneto : « À
Federico Fellini qui fit de la via
Fellini voulait tourner sur les lieux réels, mais les contraintes imposées par la police, et les Veneto le théâtre de La dolce vita ».
difficultés créées par les passants, l'ont obligé à la reconstruire en studio : « L'architecte
Piero Gherardi commença à tout mesurer et me construisit un bon morceau de via Veneto
dans le studio 5 de Cinecittà. La rue construite correspondait dans les moindres détails, à une exception près : elle n'était pas en
12
pente . »
L'appartement d'Emma, la compagne de Marcello, est créé dans un souterrain des bâtiments prévus pour l'EUR de 1942 (Exposition
2
universelle de Rome), qui n'a pas eu lieu à cause de la guerre .
Pour des raisons pratiques, les extérieurs sont tournés sur la place, devant la basilique San
Giovanni Bosco, proche des studios de Cinecittà. Les bâtiments, à peine terminés à l'époque
des prises de vue, sont conçus dans le style du rationalisme, comme également le quartier de
Colonnade d'un des bâtiments du
l'Exposition universelle.
quartier de l'Exposition universelle.
L'église où Marcello et Steiner discutent avant que ce dernier n'interprète à l'orgue la célèbre
Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach est l'église Nostra Signora del
42
Santissimo Sacramento e dei Santi Martiri Canadesi .
Après avoir visité une vingtaine de maisons à Fregene pour y tourner la fête finale, Fellini décide de faire construire ce décor à partir
2
de rien par Piero Gherardi. Celui-ci s'inspire d'une maison populaire qu'il a vue auparavant à Bagni di Tivoli . L'extérieur de la
scène de la fête est tourné dans la pinède de Fregene.
Costumes
Piero Gherardi donne un aspect unique au film non seulement par ses décors, mais aussi par
ses costumes. Ce sont ces derniers qui lui valent un Oscar en 1962.
Anouk Aimée, dans le rôle de Maddalena, est aussi élégante que dépravée. Elle porte de
petites robes noires. Elle aussi se cache derrière des lunettes noires même la nuit, qui
inspirent plus tard Tom Ford lorsqu'il crée ses lunettes de soleil retro et les nomme
45
« Anouk » .
45
La robe d'Anita Ekberg dans la scène de la fontaine défie la gravité . Elle la porte avec une
étole de vison blanche. Quant à la robe qui imite la tenue d'un prêtre, elle avait été créée par
46
les sœurs Fontana pour Ava Gardner en 1956.
La robe d'Anita Ekberg, exposée à
Cinecittà.
Musique
On a dit et répété que le cinéma de Fellini est inséparable de la musique de Nino Rota, et de fait, les deux hommes sont plus qu'amis,
presque frères. Pour donner une ambiance, et faire ressentir le contexte, la musique est jouée en playback sur le décor. Dans le cas
47
de La dolce vita, dans l'esprit de Fellini, tous les morceaux joués sur le plateau sont destinés à finir dans la bande son du film . Le
48
thème principal du film alterne différents motifs musicaux. Nino Rota y cite Les Pins de Rome d'Ottorino Respighi .
Au night club avec le père de Marcello, Polidor nous offre une de ces scènes poétiques de clown dont Fellini était friand. Il joue à la
trompette une valse lente de Nino Rota, Parlami di me, restée célèbre (au début, Fellini avait prévu Charmaine, dont la version par
Mantovani était célèbre en Italie).
Adriano Celentano chante aux thermes de Caracalla Ready Teddy, rock rendu célèbre en 1956 par Little Richard. Autre air
extrêmement connu à l'époque, Patricia du « roi du mambo » Pérez Prado s'entend à deux reprises : dans le restaurant au bord de la
plage et lors de la scène du strip-tease.
47
Fellini renonce à utiliser Mackie Messer de Kurt Weil, pressenti pour figurer dans la bande originale du film , les droits étant trop
élevés.
Tournage
Clemente Fracassi est directeur de production. Tullio Kezich rapporte qu'il a du mal à suivre
4
les constants changements imposés par Fellini .
Otello Martelli est à la photographie. Le film est tourné en Totalscope, une variante italienne
du CinemaScope, avec un ratio de 2,25 pour 1, en noir et blanc.
Les prises de vue débutent à Cinecittà le 16 mars 1959 à 11 h 35 avec l'aide réalisateur
Gianfranco Mingozzi à la régie. La scène est celle où Anita Ekberg monte les marches
étroites à l'intérieur de la coupole de Saint-Pierre, reconstruite sur le plateau 14 de
Ennio Flaiano, Federico Fellini et 2
Cinecittà .
Anita Ekberg lors d'une pause
pendant le tournage du film. 2
Les acteurs jouent chacun dans leur langue maternelle .
4, 49, g
La scène célèbre de la fontaine de Trevi est tournée un soir de mars . Anita Ekberg n'a
pas de problème à rester dans l'eau pendant des heures ; en revanche, Marcello Mastroianni, en accord avec Fellini, avant de tourner
13
pour supporter le froid, enfile une combinaison de plongée sous les vêtements et boit une bouteille de vodka . Le tournage de cette
scène dure une dizaine de jours et est suivi à la fois par les badauds et la presse, ce qui fait dire à Julien Neutres que Fellini invente le
16
« teasing » en créant un véritable évènement autour de son film .
Un autre moment délicat pour la santé des acteurs est celui du tournage de la scène du faux miracle : des centaines de figurants sont
4
copieusement arrosés à la lance à incendie afin de simuler une pluie battante .
Les prises de vues se terminent en août 1959. En six mois, ce sont 92 000 mètres de pellicule qui sont filmés.
Post-production
Leo Catozzo commence le montage à la mi-septembre, avec l'aide d'Angelo Rizzoli. Ce monteur expérimenté a déjà monté La
h
strada et Les Nuits de Cabiria pour Fellini . En même temps, les voix de tous les comédiens sont doublées et Nino Rota compose la
4
musique originale . Giuseppe Amato essaye d'interférer pour couper les scènes les plus sujettes à controverse par peur des
50
conséquences .
21
21, c
Après le montage, il ne reste que 5 000 mètres de pellicule, soit quatre heures de film, réduites à trois avec des coupes . Par cette
durée exceptionnelle, le film s'apparente aux entreprises les plus démesurées du cinéma et constitue un grand tableau descriptif, là où
4
Fellini n'avait voulu composer qu'une série d'anecdotes .
Accueil
Le scandale
Lors de la première projection du film au Capitol de Milan le 5 février 1960, le public trouve le film trop long, peu amusant, et
4
surtout immoral. Lors de l'« orgie » finale, les gens quittent la salle en protestant à haute voix . À la fin, le film est sifflé malgré
quelques applaudissements. Quand il descend les marches du balcon, Fellini reçoit un crachat. Marcello Mastroianni est insulté :
« lâche, clochard, communiste ! ». Le lendemain, la foule s'amasse devant le cinéma et en brise les portes de verre pour voir le film
avant qu'il ne soit interdit par la censure. Le phénomène s'étend aux autres villes et le film fait des records d'entrée à Rome et à
4, 51
Milan .
Des critiques très dures fusent de tous les bords politiques. Dans Il Secolo d'Italia, les fascistes titrent « Sifflets mérités à Milan !
4
Honte ! » . Le 9 février, le parlement italien juge utile de se réunir pour discuter de la valeur morale de l'œuvre. Le Centre
catholique du cinéma interdit à tout catholique d'aller le voir, l'Action catholique romaine et L'Osservatore Romano demandent à ce
qu'il soit renvoyé devant la censure. Ce journal officiel du Vatican publie une série d'articles non signés sous le titre La sconcia vita
(« La vie répugnante ») ; cette tribune est plus tard attribuée au futur président de la République italienne, Oscar Luigi Scalfaro, qui
i 52
ne dément pas . Les catholiques risquent l'excommunication s'ils voient le film, attisant encore plus la curiosité . Des pères jésuites
de San Fedele qui n'ont pas montré d'hostilité pour le film sont réprimandés, interdits d'antenne, de parler de cinéma ou mutés. Le
4, 53
film est défendu par le parti socialiste et le parti communiste. Pendant les mois qui suivent, le débat envahit la presse .
Alors que les catholiques voient dans La dolce vita un film décadent, certains intellectuels de gauche y ont vu une manifestation
profonde du catholicisme italien et de sa morale. Aussi bien Pier Paolo Pasolini, dans sa critique du film publiée dans Filmcritica,
qu'Italo Calvino dans Cinema Nuovo écrivent que La dolce vita est un film idéologique catholique. Pasolini dit que La dolce vita est
« le plus élevé et le plus absolu modèle du catholicisme » des dernières années. Calvino juge que l'épisode du suicide de Steiner
54
« montre à quels résultats de non-vérité peut amener une construction à froid de film à ossature idéologique » . Pasolini loue en
même temps un contenu culturel de grande importance :
55
« C'est une œuvre qui compte dans notre culture, qui marque une date, et en tant que telle elle est fondamentale . »
« Le témoignage est là, sur un monde pourri. Fellini, en pleine possession de son génie, nous flanque par la vue
cette œuvre qui est considérable. La Comédie humaine aussi a ses longueurs, cela n’empêche nullement Balzac
d’être un génie. Fellini est un de nos monstres sacrés, sans doute le plus grand, le plus important du cinéma. La
dolce vita est un monument. On peut n’en pas aimer toutes les perspectives, on peut chicaner des détails, on ne peut
en nier la force, ni l’utilité. »
— Michel Duran, Le Canard enchaîné, 18 mai 1960
« Une somme : la galerie de portraits, comme la suite de séquences, apparemment sans rapport, font plus d’une fois
songer à Balzac (…). Mais beaucoup plus qu’une peinture de la société son film est une quête au sens
philosophique du terme, un constant interrogatoire. »
— Henry Chapier, Combat, 12 mai 1960
« Les héros ne sont plus les êtres plats et simplets du fait divers brutal, ils fascinent et repoussent, irritent et
émeuvent à travers le regard que Fellini jette sur eux. C’est le regard de l’archange punisseur : plein de colère mais
plein de piété. La dolce vita, c’est le sermon que ferait à ses pêcheurs un prédicateur qui aurait préféré la caméra à
l’éloquence. »
— France Roche, France-Soir, 12 mai 1960
« Ce qui manque à La dolce vita c’est la structure d’un chef-d’œuvre. Le film n’est pas construit, il n’est qu’une
addition séduisante de plus ou moins grands moments de cinéma (…). Au vent de la critique, La dolce vita se
démantèle, s’éparpille, il ne reste qu’une suite d’actualités plus ou moins extraordinaires qu’aucun élément fort ne lie
et ne conduit à une signification générale… ce qui est pourtant le but avoué du film. »
— Jacques Doniol-Valcroze, France Observateur, 19 mai 1960
« Pour moi, cette "Douceur de vivre" évoque d’abord L'Âge d'or. J’ai été bien heureux que le Festival m’ait valu la
présence de Luis Buñuel et que cet ami très cher m’ait permis de vérifier mon propre jugement. Il est allé pendant
deux jours répétant ses louanges et s’étonnant de ne pas trouver à La dolce vita plus d’admirateurs. Buñuel disait en
substance qu’on suscite mieux la pureté en montrant les monstres (qui vous dégoûtent) que la pureté (qui peut
écœurer). »
— Georges Sadoul, Les Lettres françaises, 14 mai 1960
Succès commercial
Après quinze jours de projection, les recettes du film couvrent déjà les frais du producteur. Celles-ci atteignent le milliard de lires
21
après trois ou quatre semaines de programmation, dépassant le milliard et demi après deux mois . À la fin de la saison
56
cinématographique 1959-1960, ce sont les meilleures rentrées de l'année en Italie , avec 13 617 148 entrées totalisant
57
2 220 716 000 lires .
58
Les recettes totales en Amérique du Nord s'élèvent à 19 millions de dollars . Non seulement le film obtient la Palme d'or au festival
12
de Cannes, mais il fait aussi une belle carrière commerciale en France, avec 2 956 094 entrées . Le film enregistre également
59
environ 5 millions d'entrées en Allemagne de l'Ouest .
Distinctions
Récompenses
60
Festival de Cannes 1960 : Palme d'or
Prix David di Donatello 1960 : Meilleur réalisateur pour Federico Fellini
Ruban d'argent 1961 :
Meilleur acteur principal pour Marcello Mastroianni
Meilleur sujet pour Federico Fellini, Tullio Pinelli et Ennio Flaiano
Meilleurs décors et meilleure scénographie pour Piero Gherardi
Oscars 1962 : Meilleure création de costumes dans un film en noir et blanc pour Piero Gherardi
NYFCC Awards 1961 : Meilleur film étranger
Nominations
Analyse
La dolce vita a fait couler beaucoup d'encre et suscité de très nombreuses analyses, parfois morales, esthétiques, sociologiques,
psychologiques et philosophiques.
Pour J. M. G. Le Clézio en 1971, La dolce vita est avant tout la peinture de la « décadence » de la société occidentale :
« Corrompue, débauchée, ivre, grimaçante, la société que nous fait voir Fellini est en complète décadence. Mais elle ne l'est pas
61
inconsciemment : Fellini est le plus impitoyable témoin du pourrissement du monde occidental. » .
Pour Peter Bondanella, Fellini ne s'arrête pas à la dénonciation de la décadence et de la corruption, il est plus intéressé par le
potentiel de renaissance que cette situation apporte à l'artiste. Cédant la parole à Fellini : « Je trouve que la décadence est
indispensable à la renaissance… Je suis donc heureux de vivre à une époque où tout chavire. C'est une époque merveilleuse,
précisément parce que de nombreux idéologies, concepts et conventions sont renversés… Je ne le vois pas comme un signe de la
1
mort de la civilisation, mais au contraire comme un signe de vie. » .
Pour Tullio Kezich, il n'y a pas de jugement moral ni de dénonciation politique dans La dolce vita. Les personnages ne sont ni bons
ni mauvais, ainsi derrière l'horrible faux miracle il y a une authentique tension spirituelle, derrière l'aspect de statues de cire des
nobles il y a une aura de dignité. La dolce vita est ambigüe parce qu'il y a la conscience que tout jugement humain est fortuit ou
4
réversible . Pour Jean Gili aussi, « le cinéaste ne joue pas les moralistes, il s'aventure dans des territoires inconnus, là où les
12 16
monstres sont assoupis » . Fellini lui-même se voit plus comme un « complice » de ses personnages que comme un « juge » .
Pour Tony McKibbin, le film parle de la confrontation de la perte des valeurs au besoin de l'amour. L'amour est ici à la fois l'amour
charnel, le sentiment amoureux, l'amour filial, l'amour pour ses enfants. La « douce vie » serait en fait une « douce nausée ». Fellini
dit, faisant allusion à un prêtre qui a vu le film : « Il y a un prêtre qui a trouvé une assez bonne définition de La dolce vita. Il a dit :
62
C'est quand le silence de Dieu tombe sur les gens . »
Notes et références
(it)/(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en italien « La dolce vita (https://it.wikipedia.org/wiki/La_dolce
_vita?oldid=79656228) » (voir la liste des auteurs (https://it.wikipedia.org/wiki/La_dolce_vita?action=history)) et en anglais « La dolce vita (https://en.wikiped
ia.org/wiki/La_dolce_vita?oldid=710063287) » (voir la liste des auteurs (https://en.wikipedia.org/wiki/La_dolce_vita?action=history)).
Notes
a. Ce nom de personnage choisi par Fellini est ensuite passé dans le langage courant pour désigner, dans de
nombreuses langues, les journalistes et photographes avides d’informations privées sur des personnalités
publiques : en français, on l’emploie souvent avec son pluriel italien, paparazzi.
b. Sans doute une raie.
c. 174 minutes en Italie, 177 en Allemagne, 165 au Portugal et 180 aux États-Unis.
d. La dolce vita a failli s'appeler Babylone 2000.
e. Les communistes — qui voient par exemple dans La strada une histoire de rédemption chrétienne — verront dans
La dolce vita une critique de la « décadence bourgeoise ».
f. C'était au cours d’une fête privée organisée par le milliardaire américain Peter Howard Vanderbild pour
l’anniversaire de sa fiancée la comtesse Olga de Robilant. Anita Ekberg était présente.
g. Anita Ekberg affirme dans une entrevue publiée dans les suppléments de la version en DVD que la scène est
tournée en janvier, mais c'est erroné.
h. Ils s'étaient rencontrés sur le plateau du Diamant mystérieux en 1943.
i. Fellini se souvient de ce geste dans son sketch de Boccace 70, lorsque le personnage incarné par Peppino De
Filippo reproduit un épisode de la vie d'Oscar Luigi Scalfaro rendu célèbre par les journaux : celui-ci, en 1950, a
réprimandé une dame décolletée avec trop d'audace.
Références
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10. (it) « Articolo 7 (http://www.senato.it/1025?sezione=120&articolo_numero_articolo=7) », sur Sénat italien.
11. (it) « Articolo 21 (http://www.senato.it/1025?sezione=120&articolo_numero_articolo=21) », sur Sénat italien.
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Voir aussi
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(ISBN 978-88-7180-847-5)
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Modernism/Modernity, vol. 7, no 2,2000
Julien Neutres, « Le cinéma fait-il l'histoire ? Le cas de La Dolce vita », Vingtième Siècle. Revue d'histoire,
no 83,mars 2004 (lire en ligne (http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2004-3-page-53.htm))
(en) Tullio Kezich, « Federico Fellini and the Making of La Dolce Vita », Cineaste, vol. 31, no 1,2005 (ISSN 0009-
7004 (https://portal.issn.org/resource/issn/0009-7004))
Documentaire
(it) Noi che abbiamo fatto la Dolce Vita, documentaire de Gianfranco Mingozzi (2008)
Articles connexes
Michael Lucas' La Dolce Vita, parodie pornographique gay du film de Fellini
Nous nous sommes tant aimés d'Ettore Scola, où Federico Fellini et Marcello Mastroianni jouent leur propre rôle
dans une reconstitution du tournage de la scène de la fontaine
Liens externes
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