Papers by Yavor Petkov
Transilvania, 2021
L’article se propose de présenter la façon dont les idées développées dans les Mythologies de Rol... more L’article se propose de présenter la façon dont les idées développées dans les Mythologies de Roland Barthes peuvent être exploitées en tant qu’outils pour l’analyse d’un corpus de romans migrants québécois. Le roman migrant parle non seulement de la migration des êtres, mais aussi de celle des représentations. Cette (auto-)exploration identitaire et intellectuelle s’accompagne d’une dénonciation progressive du contenu idéologique sous-jacent aux représentations et le texte lui-même devient l’instrument de cette déconstruction. L’article illustre l’application d’une approche inspirée par les Mythologies par l’analyse de textes de deux auteures québécoises originaires de l’Europe orientale – Sonya Anguélova et Aline Apostolska.
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The article discusses the way in which the ideas developed in Roland Barthes’ Mythologies could be used as analytical tools when approaching a corpus of Québécois migrant novels. Migrant novels deal not only with the migration of human beings, but also with that of representations. This both identity-related and intellectual (self-)exploration is accompanied with a gradual renunciation of the ideological content behind the protagonists’ representations, and the text itself becomes the instrument of such deconstruction. The article illustrates the application of a possible approach inspired by Mythologies through the analysis of two novels by Québécois writers coming from Eastern Europe – Sonya Anguelova and Aline Apostolska.
Velinova, Malinka; Laurent, Thierry (dir.), Normes et transgressions dans les littératures romanes, Sofia, CU Romanistika, 2017
La notion d’écritures migrante apparaît au Québec au milieu des années 1980 pour être définitivem... more La notion d’écritures migrante apparaît au Québec au milieu des années 1980 pour être définitivement adoptée par l’institution littéraire à partir du début des années 1990. Elle est vouée d’abord à remplacer la désignation de littérature de l’immigration ou littérature des communautés culturelles et de refléter ainsi, d’une part l’évolution du corpus visé, et d’autre part les changements qui affectent le paysage social, culturel et politique du Québec, et notamment la diversification des flux migratoires, l’avènement de l’interculturalisme québécois et de la société mondialisée. Le nouveau concept doit nommer non plus une écriture marquée par les appartenances ethnoculturelles mais par le dynamisme et le relativismeidentitaire du sujet postmoderne. Pourtant, les attitudes de l’institution littéraire se montrent lentes à évoluer et les écrivains « migrants » continuent d’être investis, de moins en moins explicitement, du rôle de porte-paroles communautaires et témoins d’une expérience « physique » concrète. Ce décalage entre les deux discours devient la source d’une tension idéologique qui sera reflétée tant par le discours social des écrivains que par leurs textes littéraires. L’écriture migrante se présente ainsi comme un genre subversif et transgressif, puisqu’il enfreint d’une part aux horizons d’attente formés par la littérature d’immigration et d’autre part à la doxa interculturaliste, laquelle a par ailleurs considérablement contribué à l’institutionnalisation du courant. Nous examinons en particulier la manière dont plusieurs romans effectuent cette double transgression à travers leurs œuvres. Il s’agit notamment de : La gare de Sergio Kokis, Chronique de la dérive douce de Dany Laferrière et Le sourire de la petite juive d’Abla Farhoud. Nous mettons en évidence le dépassement des stéréotypes au niveau esthétique d’un choix de textes représentatifs, ainsi que la manière dont s’effectue leur valorisation sociale au seindu contexte québécois qui leur est contemporain.
Обектът на изследването е канадското френскоезично литературно течение „мигрантска литература“ (é... more Обектът на изследването е канадското френскоезично литературно течение „мигрантска литература“ (écritures migrantes) – термин, който започва да се налага в квебекското литературно поле от средата на 80-те години на миналия век. Рецепцията на явлението през годините е противоречива и предубедена, колебае се между безкритично преклонение пред екзотичното и автоматично изключване на различния, черпи сили от дискурсите на квебекския национализъм.
La langue dans Les lettres chinoises de Ying Chen, Jun 2014
Cette étude se propose de relever les différents aspects de l’image littéraire de la langue (fran... more Cette étude se propose de relever les différents aspects de l’image littéraire de la langue (française et chinoise) dans le roman Les lettres chinoises de l’écrivaine canadienne d’origine chinoise et d’expression française Ying Chen et de confronter les conclusions ainsi obtenues aux idées de l’auteure sur la langue. Dans la mesure où Ying Chen est considérée comme une figure importante des écritures migrantes, un courant littéraire auquel les institutions éducatives attribuent des significations politiques et idéologiques dans le contexte de l’interculturalisme québécois, les idées de l’écrivaine sur la langue, véhiculées aussi bien par ses œuvres que par les interviews qu’elle a données, se révèlent riches d’enjeux sociaux. Ainsi, une analyse du roman complétée d’une analyse d’interviews nous a permis de conclure que l’écrivaine prend une posture plutôt critique vis-à-vis du modèle politique québécois.
In : D. Vesselinov (éd.), Единадесета конференция на нехабилитираните преподаватели и докторанти от Факултета по класически и нови филологии 2014, Presses universitaires « Svéti Kliment Ochridski », 2014, Sofia, 444 p., ISSN 1314-3948, pp. 220-225, Nov 2014
Le roman Les Lettres chinoises de Ying Chen est parmi les œuvres phares de la prose contemporaine... more Le roman Les Lettres chinoises de Ying Chen est parmi les œuvres phares de la prose contemporaine provenant de l’immigration au Québec. Pour le courant dit écritures migrantes, le thème de l’identité a un rôle essentiel pour la structuration de l’univers romanesque. Cet article se propose d’étudier l’image littéraire de l’identité culturelle dans le roman. Cette étude s’inscrit dans le cadre plus vaste d’une étude juxtaposant les notions littéraire et politique de l’identité culturelle au Québec.
CENTRE RÉGIONAL FRANCOPHONE POUR L'EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE, Jul 16, 2014
Roman à la fois historique et antihistorique, Made in Mauritius repense l’histoire de Maurice à t... more Roman à la fois historique et antihistorique, Made in Mauritius repense l’histoire de Maurice à travers l’histoire personnelle de quelques Mauriciens de la génération de l’Indépendance. Ainsi, il remet en question la véracité même de l’histoire et dénonce son caractère idéologique. A cette histoire « convenue », le texte oppose l’histoire personnelle et subjective des personnages principaux. La dénonciation du caractère échafaudé de l’histoire s’opère également à travers la déconstruction des images des identités nationales et ethniques qui se révèlent dès lors des représentations stéréotypées. La discrimination raciale et identitaire se joint aux préjugés socio-économiques pour former avec eux une seule catégorie de l’ethnoclasse, où la situation économique s’avère la matrice de tous les autres types d’exclusion. L’idéologie en tant que vision mensongère du monde est aussi dénoncée dans ses diverses formes : idéologie marxiste, capitaliste, nationaliste, etc. Poursuivant ses objectifs subversifs, le roman rеnverse les stéréotypes qui sont à l’origine d’une esthétique de l’exotique et qui continuent de dominer l’imaginaire occidental. Cet anti-exotisme trouve son expression dans une peinture dystopique de l’île et dans une esthétique du « bric-à-brac », c’est-à-dire une image hétéroclite du monde contemporain globalisé et commercialisé. Made in Mauritius réalise cette déconstruction des mythèmes idéologisés en opposant le paradigme du collectivisme à celui de l’intimité créatrice et nomade. Or, ce nomadisme n’érige pas l’émigration en solution salvatrice. Bien au contraire, les images de l’émigration et de l’Occident sont rabaissées au même titre que celles des identités fixes au profit d’un dynamisme perpétuel. Les personnages de Sewtohul sont tout aussi bien des nomades que des sédentaires, jamais des êtres unilatéraux. Ce sont aussi des antihéros, ce qui augmente la valeur réaliste de la narration.
Нихилистичният хуманизъм на Агота Кристоф, Jun 11, 2014
L’INGRATITUDE DE YING CHEN : UN ROMAN NEO-EXISTENTIALISTE ?, Dec 2013
Ce texte étudie les liens intertextuels entre L’Ingratitude – probablement, le roman le mieux con... more Ce texte étudie les liens intertextuels entre L’Ingratitude – probablement, le roman le mieux connu de l’écrivaine canadienne d’origine chinoise et d’expression française Ying Chen – et la pièce Les Mains sales de Jean-Paul Sartre. Il se propose de trouver dans quelle mesure les deux textes communiquent entre eux et comment l’intertextualité contribue à l’esthétique du roman de Chen. L’étude offre une analyse structuraliste des deux textes aux niveaux des personnages et de l’intrigue. Elle conclut que les deux textes présentent de fortes similitudes aux deux niveaux et véhiculent des messages comparables. Cette comparaison se propose d’initier une nouvelle approche de l’œuvre de Chen et, plus généralement, du mouvement québécois dit écritures migrantes, qui pourrait désormais être appréhendé comme une forme de néo-existentialisme.
Dixième colloque des enseignants non habilités et doctorants de la Faculté de lettres classiques et modernes (mai 2013), May 2013
L’article se propose de démontrer que la tendance littéraire québécoise francophone dite littérat... more L’article se propose de démontrer que la tendance littéraire québécoise francophone dite littératures métissées ou écritures migrantes peut être envisagée sous l’angle de la problématique de l’existentialisme français en littérature. En particulier, un des romans les plus connus rattachés à cette tendance, L’Ingratitude de l’écrivaine québécoise d’origine chinoise Ying Chen, se prête à une étude comparative avec l’œuvre d’Albert Camus et de Jean-Paul Sartre. Dans son roman précédent, Les lettres chinoises, Ying Chen établit un rapport intertextuel quasi-explicite avec Les lettres persanes. Dans L’Ingratitude, où le thème du suicide occupe une place centrale dans l’intrigue du récit, l’héroïne Yan-Zi va voir la pièce de Sartre Les Mains sales, qui se termine également par un suicide. En outre de cette référence explicite, le roman présente d’autres possibilités de comparaison avec Les Mains sales, mais aussi avec L’Etranger de Camus. Afin d’inscrire L’Ingratitude dans la logique existentialiste, l’étude démontrera que l’intrigue du roman part d’une situation absurde telle que définie par Camus dans Le Mythe de Sisyphe. Le mobile de l’action – la quête de la liberté – est une quête de liberté existentielle comparable à celle de Meursault dans L’Etranger, mais si Meursault est né libre et que sa lutte consiste à résister aux efforts que la société déploie pour convertir son existence en essence, Yan-Zi est née non libre, comme le sont sa mère, ses collègues, voire son père : ils sont nés prisonniers d’une essence. Autrement dit, dans L’ingratitude, l’essence précède l’existence. C’est dans le suicide que Yan-Zi se propose de trouver l’issue. Or, au-delà de cette résolution, le roman laisse percevoir que le vrai objectif de son suicide est d’éveiller l’amour maternel. Elle essaiera aussi d’atteindre l’amour d’un homme – Bi, et elle avoue que seul cet amour aurait pu la détourner de sa décision de se donner la mort. Ainsi, la révolte telle que définie par Camus à travers l’image du sourire de Sisyphe peut être réinterprétée à un autre niveau : refuser de se soumettre à l’exigence d’inhumanité imposée par la nature et par la société, aimer en dépit du caractère arbitraire de la condition humaine. L’étude explore le roman en détail (l’intrigue, les personnages et les rapports entre les personnages, les thèmes, le style et la portée philosophique de L’Ingratitude) en le juxtaposant systématiquement à L’Etranger et Les Mains Sales, à un niveau strictement littéraire, et à Le Mythe de Sisyphe, L’existentialisme est un humanisme et L’Etre et le néant sur le plan des idées.
Thesis Chapters by Yavor Petkov
L’objet de la présente thèse de doctorat, qui s’inscrit dans une approche interdisciplinaire du f... more L’objet de la présente thèse de doctorat, qui s’inscrit dans une approche interdisciplinaire du fait littéraire, est le courant littéraire canadien (québécois) de langue française dit écritures migrantes. Le terme d’écritures migrantes circule intensément dans le champ littéraire québécois dès le milieu des années 1980, mais son sens exact est assez vague. Initialement appréhendées comme représentatives d’imaginaires étrangers que les écrivains migrants étaient censés partager, donc marquées par l’appartenance ethnoculturelle, les écritures migrantes, à travers les interventions publiques des écrivains et les idées véhiculées par les textes, renient leur caractère ethnoculturel et revendiquent leur nature métissée et cosmopolite. Ainsi, une lecture qui doit beaucoup à la pensée postmoderne ou aux idées d’Edouard Glissant, faisant l’éloge du mouvement, de la créolisation, du nomadisme, commence à s’opposer à l’approche ethnoculturelle ou topographique. Ces deux approches sont contradictoires et exclusives l’une de l’autre.
Cette situation est l’indice d’un malaise de réception, d’une confusion insurmontable qui appelle à une clarification. On peut remarquer que la notion d’identité culturelle, et plus spécialement celle d’appartenance culturelle, est d’une importance cruciale pour la réception du courant. L’auteur estime qu’il est nécessaire, afin de résoudre la contradiction, d’effectuer une analyse approfondie et systématique des structures narratives à l’œuvre dans le roman migrant et de catégoriser de manière précise les procédés esthétiques observables, afin de déterminer le rapport que le texte migrant entretient avec la notion d’appartenance culturelle, soit de répondre à la question si celle-ci occupe une place centrale dans son esthétique ou bien si, au contraire, elle est refoulée, minimisée ou récusée par le texte.
Pour réaliser cette ambition, l’auteur s’est posé comme premier objectif de déterminer le sentiment d’appartenance du personnage, son opinion ou son ressenti à l’égard des identités collectives respectives. Le deuxième objectif consiste à répondre à la question « Que se passe-t-il à la suite de la rupture du protagoniste avec son identité d’origine et son refus d’identification avec l’identité d’accueil ? ». Pour le réaliser, le chercheur étudie certains moments récurrents dans l’intrigue, de même qu’un chronotope particulier, il analyse les valeurs authentiques dans les romans, identifie l’influence considérable de l’existentialisme français, et procède à une analyse narratologique de la structure globale des textes.
Une fois ces deux objectifs réalisés, le texte est en mesure de postuler que le texte migrant s’engage dans un rapport d’antagonisme par rapport à la notion d’identité culturelle, ce qui constitue notamment l’hypothèse de départ de ce travail de recherche. En outre, grâce à l’analyse préalable de plusieurs énoncés de politique du Gouvernement du Québec, le chercheur est en mesure de constater que les romans étudiés instaurent une polémique implicite avec les discours politiques, lesquels mettent en avant une représentation très culturaliste et communautariste de l’immigrant et de la vie sociale.
Le corpus d’étude se limite au genre romanesque. Il est composé de onze romans, et notamment : Tourmente d’Aline Apostolska, Sans retour/Невъзвращенка de Sonia Anguelova, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer et Chronique de la dérive douce de Dany Laferrière, Le Fou d’Omar et Le Sourire de la petite juive d’Abla Farhoud, Le Pavillon des miroirs et La Gare de Sergio Kokis, Les Lettres chinoises et L’ingratitude de Ying Chen et Le Figuier enchanté de Marco Micone.
Les résultats obtenus contestent fortement l’approche ethnoculturelle et effectuent une sorte de synthèse des approches topologique et réaliste identifiées par Simon Harel, notamment en insistant sur les figures du mouvement et du nomadisme tout en concrétisant son immersion dans des réalités sociales concrètes et en cernant avec précision les lieux de la reterritorialisation. Le héros migrant opte pour l’identité nomade non pas pour répondre à un goût inspiré de la doxa postmoderne, mais bien pour résoudre la situation sociale problématique dans laquelle il se trouve (sa situation de dépendance, de non-autonomie) tout en articulant sa position épistémologique, réaffirmant ainsi la vérité comme valeur suprême.
Teaching Documents by Yavor Petkov
Литературен вестник, 2017
Възхвала на различния Човекът, който ходи с бавна крачка по улицата на изгнанието, си ти, съм аз.... more Възхвала на различния Човекът, който ходи с бавна крачка по улицата на изгнанието, си ти, съм аз. Разгледай го добре, това е просто личност. Тук нямат никакво значение ни времето, ни приликите, ни усмивката през сълзи, защото чужденецът винаги ще има разкъсано небе до дъното на своите очи. Нито едно изтръгнато дърво не дава нужната ни сянка, нито очаквания плод. Да, самотата не е занаят, нито закуска на тревата. Кокетството на скитници. Да молиш за убежище си е обида и рана, преглътната с надеждата, че някой ден човек ще бъде изненадан, да е щастлив тук или другаде. Превод от френски: АТАНАС СУГАРЕВ Време: 16 и 17 март 2017 г. от 10 до 17 ч. Място: Американски център при Столична библиотека (пл. "Славейков" 4А).
Conference Presentations by Yavor Petkov
Текст, прочетен на представянето на франкофонския брой на "Литературен вестник" (бр. 10, 15-21.03... more Текст, прочетен на представянето на франкофонския брой на "Литературен вестник" (бр. 10, 15-21.03.2017) в Литературен клуб "Перото" на 18 март 2017 г. Последван е от превод на откъси от произведения на Дани Лафериер, публикуван във въпросния брой 10 (стр. 3 и 6).
Books by Yavor Petkov
Обект на изследването е канадското френскоезично литературно течение „мигрантска литература” (écr... more Обект на изследването е канадското френскоезично литературно течение „мигрантска литература” (écritures migrantes) – термин, който започва да се налага в квебекското литературно поле от средата на 80-те години на миналия век. Рецепцията на явлението през годините е противоречива и предубедена, колебаеща се между безкритично преклонение пред екзотичното и автоматично изключване на различния, черпещо сили от дискурсите на квебекския национализъм, както и между едно тълкуване на творбата като израз на определена етнокултурна принадлежност и един космополитен, универсалистки прочит. Стремейки се към преодоляване на така очертаната противоречива рецепция, изследването предлага систематичен анализ на повествователните структури в корпус от единадесет разнообразни, но представителни за явлението текстове и така установява отношението на мигрантския герой към понятието културна принадлежност. Оказва се, че индивидът избира номадската идентичност не за да въплъти определен моден вкус, а за да намери решение на трудната социална ситуация, в която се намира (зависимост, несамостоятелност, социална потиснатост). От друга страна, отричайки есенциализма, мигрантският роман се родее с идеите на френския екзистенциализъм.
Book Reviews by Yavor Petkov
Le présent texte se propose de résumer l'article La traduction automatique neuronale : technologi... more Le présent texte se propose de résumer l'article La traduction automatique neuronale : technologie révolutionnaire ou poudre de perlimpinpin? Compte rendu d'une expérience pédagogique 1 de Perrine Schumacher, enseignante-chercheuse à l'Université de Liège, Belgique. Au travers d'une expérience menée auprès de ses étudiants, l'auteure se propose de faire lumière aussi bien sur les bienfaits que sur les limites de la traduction automatique (TA). Assurant la relève de la traduction statistique, la traduction neuronale enregistre à présent des réalisations technologiques inédites qui font craindre à certains la disparition pure et simple du métier de traducteur tel qu'on le connaît. En effet, elle a occasionné l'émergence d'une nouvelle discipline traductionnelle, la post-édition, qui relèverait à la fois de la traduction et de la révision. L'ambition expérimentale, réalisée au cours de l'année académique 2019-2020, procède d'un questionnement didactique et professionnel portant sur les compétences à acquérir et à enseigner à l'heure de la traduction neuronale. Pour réussir son pari, Schumacher a demandé à onze étudiants francophones d'un programme de « master en traduction à finalité spécialisée » de son établissement d'éditer cinq traductions anglais-français d'une longueur de 237 à 547 mots produites par la version gratuite de DeepL pour ensuite procéder à l'analyse qualitative du résultat obtenu, dans l'espoir de parvenir, à terme, à « maîtriser la technologie » plutôt qu'à la « subir ». L'outillage analytique se résumait à la typologie traditionnelle des erreurs (non-sens, glissement, etc.). La présentation des résultats dans l'article est accompagnée de renvois à un corpus secondaire constitué de publication scientifiques. Au terme de leur analyse, les étudiants ont dégagé deux grands avantages de la TA : le « gain de temps » et le fait que l'outil ne commet pas ou très peu de fautes de français. Le gain de temps s'expliquerait non seulement par le fait que le traducteur est partiellement dispensé du besoin de saisir le texte, mais aussi par la réduction des « vérifications terminologiques », l'algorithme de TA proposant des équivalents souvent pertinents. Toutefois, les corrections à apporter, nombreuses et chronophages dans bien des cas, risqueraient de contrebalancer ces bénéfices. Parmi les faiblesses de la TA, l'étude fait ressortir en premier lieu la présence dans le texte d'arrivée de traductions littérales et de « calques fautifs », qui à leur tour engendrent des fautes terminologiques, des défauts d'idiomaticité, des glissements de sens et des non-sens. Ces dérapages seraient dus, comme en fait foi une des études citées, au fait que les moteurs de TA présentent une grande fidélité à la lettre du texte source. D'autre part, les étudiants participant à l'étude se sont montrés enclins à ne pas corriger ces déficiences dans le texte d'arrivée. La chercheuse explique cette propension par l'effet d'interférence dû à la tendance sourcière qui caractérise la traduction automatique, mais aussi par la confiance indue des post-éditeurs à
Philologia, 2017
Critique du livre Trois pièces d’Agota Kristof de Rennie Yotova et Sara De Balsi (Infolio, 2016)
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Papers by Yavor Petkov
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The article discusses the way in which the ideas developed in Roland Barthes’ Mythologies could be used as analytical tools when approaching a corpus of Québécois migrant novels. Migrant novels deal not only with the migration of human beings, but also with that of representations. This both identity-related and intellectual (self-)exploration is accompanied with a gradual renunciation of the ideological content behind the protagonists’ representations, and the text itself becomes the instrument of such deconstruction. The article illustrates the application of a possible approach inspired by Mythologies through the analysis of two novels by Québécois writers coming from Eastern Europe – Sonya Anguelova and Aline Apostolska.
Thesis Chapters by Yavor Petkov
Cette situation est l’indice d’un malaise de réception, d’une confusion insurmontable qui appelle à une clarification. On peut remarquer que la notion d’identité culturelle, et plus spécialement celle d’appartenance culturelle, est d’une importance cruciale pour la réception du courant. L’auteur estime qu’il est nécessaire, afin de résoudre la contradiction, d’effectuer une analyse approfondie et systématique des structures narratives à l’œuvre dans le roman migrant et de catégoriser de manière précise les procédés esthétiques observables, afin de déterminer le rapport que le texte migrant entretient avec la notion d’appartenance culturelle, soit de répondre à la question si celle-ci occupe une place centrale dans son esthétique ou bien si, au contraire, elle est refoulée, minimisée ou récusée par le texte.
Pour réaliser cette ambition, l’auteur s’est posé comme premier objectif de déterminer le sentiment d’appartenance du personnage, son opinion ou son ressenti à l’égard des identités collectives respectives. Le deuxième objectif consiste à répondre à la question « Que se passe-t-il à la suite de la rupture du protagoniste avec son identité d’origine et son refus d’identification avec l’identité d’accueil ? ». Pour le réaliser, le chercheur étudie certains moments récurrents dans l’intrigue, de même qu’un chronotope particulier, il analyse les valeurs authentiques dans les romans, identifie l’influence considérable de l’existentialisme français, et procède à une analyse narratologique de la structure globale des textes.
Une fois ces deux objectifs réalisés, le texte est en mesure de postuler que le texte migrant s’engage dans un rapport d’antagonisme par rapport à la notion d’identité culturelle, ce qui constitue notamment l’hypothèse de départ de ce travail de recherche. En outre, grâce à l’analyse préalable de plusieurs énoncés de politique du Gouvernement du Québec, le chercheur est en mesure de constater que les romans étudiés instaurent une polémique implicite avec les discours politiques, lesquels mettent en avant une représentation très culturaliste et communautariste de l’immigrant et de la vie sociale.
Le corpus d’étude se limite au genre romanesque. Il est composé de onze romans, et notamment : Tourmente d’Aline Apostolska, Sans retour/Невъзвращенка de Sonia Anguelova, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer et Chronique de la dérive douce de Dany Laferrière, Le Fou d’Omar et Le Sourire de la petite juive d’Abla Farhoud, Le Pavillon des miroirs et La Gare de Sergio Kokis, Les Lettres chinoises et L’ingratitude de Ying Chen et Le Figuier enchanté de Marco Micone.
Les résultats obtenus contestent fortement l’approche ethnoculturelle et effectuent une sorte de synthèse des approches topologique et réaliste identifiées par Simon Harel, notamment en insistant sur les figures du mouvement et du nomadisme tout en concrétisant son immersion dans des réalités sociales concrètes et en cernant avec précision les lieux de la reterritorialisation. Le héros migrant opte pour l’identité nomade non pas pour répondre à un goût inspiré de la doxa postmoderne, mais bien pour résoudre la situation sociale problématique dans laquelle il se trouve (sa situation de dépendance, de non-autonomie) tout en articulant sa position épistémologique, réaffirmant ainsi la vérité comme valeur suprême.
Teaching Documents by Yavor Petkov
Conference Presentations by Yavor Petkov
Books by Yavor Petkov
Book Reviews by Yavor Petkov
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The article discusses the way in which the ideas developed in Roland Barthes’ Mythologies could be used as analytical tools when approaching a corpus of Québécois migrant novels. Migrant novels deal not only with the migration of human beings, but also with that of representations. This both identity-related and intellectual (self-)exploration is accompanied with a gradual renunciation of the ideological content behind the protagonists’ representations, and the text itself becomes the instrument of such deconstruction. The article illustrates the application of a possible approach inspired by Mythologies through the analysis of two novels by Québécois writers coming from Eastern Europe – Sonya Anguelova and Aline Apostolska.
Cette situation est l’indice d’un malaise de réception, d’une confusion insurmontable qui appelle à une clarification. On peut remarquer que la notion d’identité culturelle, et plus spécialement celle d’appartenance culturelle, est d’une importance cruciale pour la réception du courant. L’auteur estime qu’il est nécessaire, afin de résoudre la contradiction, d’effectuer une analyse approfondie et systématique des structures narratives à l’œuvre dans le roman migrant et de catégoriser de manière précise les procédés esthétiques observables, afin de déterminer le rapport que le texte migrant entretient avec la notion d’appartenance culturelle, soit de répondre à la question si celle-ci occupe une place centrale dans son esthétique ou bien si, au contraire, elle est refoulée, minimisée ou récusée par le texte.
Pour réaliser cette ambition, l’auteur s’est posé comme premier objectif de déterminer le sentiment d’appartenance du personnage, son opinion ou son ressenti à l’égard des identités collectives respectives. Le deuxième objectif consiste à répondre à la question « Que se passe-t-il à la suite de la rupture du protagoniste avec son identité d’origine et son refus d’identification avec l’identité d’accueil ? ». Pour le réaliser, le chercheur étudie certains moments récurrents dans l’intrigue, de même qu’un chronotope particulier, il analyse les valeurs authentiques dans les romans, identifie l’influence considérable de l’existentialisme français, et procède à une analyse narratologique de la structure globale des textes.
Une fois ces deux objectifs réalisés, le texte est en mesure de postuler que le texte migrant s’engage dans un rapport d’antagonisme par rapport à la notion d’identité culturelle, ce qui constitue notamment l’hypothèse de départ de ce travail de recherche. En outre, grâce à l’analyse préalable de plusieurs énoncés de politique du Gouvernement du Québec, le chercheur est en mesure de constater que les romans étudiés instaurent une polémique implicite avec les discours politiques, lesquels mettent en avant une représentation très culturaliste et communautariste de l’immigrant et de la vie sociale.
Le corpus d’étude se limite au genre romanesque. Il est composé de onze romans, et notamment : Tourmente d’Aline Apostolska, Sans retour/Невъзвращенка de Sonia Anguelova, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer et Chronique de la dérive douce de Dany Laferrière, Le Fou d’Omar et Le Sourire de la petite juive d’Abla Farhoud, Le Pavillon des miroirs et La Gare de Sergio Kokis, Les Lettres chinoises et L’ingratitude de Ying Chen et Le Figuier enchanté de Marco Micone.
Les résultats obtenus contestent fortement l’approche ethnoculturelle et effectuent une sorte de synthèse des approches topologique et réaliste identifiées par Simon Harel, notamment en insistant sur les figures du mouvement et du nomadisme tout en concrétisant son immersion dans des réalités sociales concrètes et en cernant avec précision les lieux de la reterritorialisation. Le héros migrant opte pour l’identité nomade non pas pour répondre à un goût inspiré de la doxa postmoderne, mais bien pour résoudre la situation sociale problématique dans laquelle il se trouve (sa situation de dépendance, de non-autonomie) tout en articulant sa position épistémologique, réaffirmant ainsi la vérité comme valeur suprême.