La représentation de la mer Méditerranée en littérature a, souvent et longtemps, nourri les récit... more La représentation de la mer Méditerranée en littérature a, souvent et longtemps, nourri les récits de voyages des auteurs contemporains. En effet, dans cette mer intérieure, le passé et le présent s'entrecroisent et se superposent sans cesse, avec une possible projection vers le futur. L'étendue de cet espace marin fonctionne comme un miroir reliant deux univers qui s'opposent et se juxtaposent à travers le temps, à savoir l'Orient et l'Occident. Autour de ces deux rives symboliques, des mythes se construisent et se déconstruisent constamment. Pour contextualiser notre sujet et mettre en évidence le lien métaphorique de la mer reliant l'Histoire et l'actualité, nous avons choisi de nous appuyer sur les romans de deux auteurs francophones, à savoir Léon l'Africain d'Amin Maalouf et Amours et aventures de Sindbad le Marin de Salim Bachi. Ces récits invitent à faire l'expérience de l'enchantement et du désenchantement au sein de cet espace exotique. Pour cela, nous tenterons de répondre aux questionnements suivants : comment et en quoi la mer est-elle un espace tantôt de l'illusion et tantôt de la désillusion ? Comment l'écriture participe-t-elle à la construction d'un mythe collectif de tous les temps (d'hier et d'aujourd'hui) ?
Abstract From Flannery O’Connor and John Steinbeck to Philip Roth and Jonathan Franzen, by way of... more Abstract From Flannery O’Connor and John Steinbeck to Philip Roth and Jonathan Franzen, by way of William Faulkner and Don DeLillo, from slavery and racism to movies and social media, this presentation is a very personal overview of contemporary American literature and culture.
james joyce Signore Joyce, est-il vrai que vous... Accent cataractant. Rude rocaille enroul ee. L... more james joyce Signore Joyce, est-il vrai que vous... Accent cataractant. Rude rocaille enroul ee. La rouille sourd de ses l evres rouges. Lippes lippues et charnues. Oui. Encore. -... dansez dans la rue ? Elle ach eve. Moi. Avec sourire. Si, e vero, signorina Popper. Via Donato Bramante. Dance. Comme les oiseaux au ciel. Et les etoiles. Cacher sa joie. Non. Elle rit. Cascade sonore. Ses cheveux sombres noirs jais noirs. Corbeau. Non. Bon pr esage. Alors vous êtes fou. Fou. Tu. Amalia. Qu’est-ce que la folie, signorina ? Pr ecisez. Son visage se ferme. Contractiles sourcils arqu es. Oh, non, Amalia, ne te ferme pas. Pas maintenant. Envol de la pens ee ? Chute. Vertiges. Quels ab̂ımes ouvre-t-elle ? Un comportement insens e. Comme quoi ? Danser comme un enfant, par exemple ! Les enfants sont-il fous ? Giorgio est-il. Et Lucia b eb e-coucouche. Babil babylonien. Langues perdues des mondes engloutis. Toujours ces ab̂ımes. Et la tour. Martello. Sandycove. Rends-moi les clefs. Panth ere. Mr Trench prêt a me trancher la gorge. Mes pr etendants me pr eparent un lit d’infortune. Fuir et se taire, faire silence et ruser. Fuge. Late. Tace. Non. Ne jamais dire non. Pas toi, Amalia. Acquiesce toujours. Oui. Oh, vous avez raison, signorina. Jim is a nut. Noix fêl ee comme une cloche. Pourquoi sans cesse tourner les mots et les phrases dans ta tête, Jim. Sans cesse dans ta bouche ces pierres. Ciceron. Ou D emosth ene. Je ne sais plus. V erifier. Ni l’un ni l’autre peut-être. Troubles.
Je suis née avant Mohammad, bien avant lui, mais ma pudeur m’a longtemps empêchée de le dire. J’e... more Je suis née avant Mohammad, bien avant lui, mais ma pudeur m’a longtemps empêchée de le dire. J’entrai donc dans ma trente-cinquième année quand j’épousai Mohammad et non dans ma quarantième comme le colportèrent certains Qourayshites. Pour rabaisser Mohammad et l’islam, nos ennemis insinuaient souvent que j’étais beaucoup trop âgée pour lui donner une descendance mâle qui aurait survécu aux maladies de l’enfance. Mekka, en ce temps-là, était l’épicentre du monde, sur le chemin des caravanes qui partaient d’Abyssinie, longeaient le Yémen, traversaient les cités de Maarib et de Sanaa avant de poursuivre leur long périple en direction du Châm, au nord. Cette première route était la plus importante puisqu’elle permettait aux chameliers de Qouraysh d’acheminer les marchandises venues des pays de Sin et de Hind jusqu’à Basra et Damas où de riches et belles dames achetaient à bon prix les parfums et les bijoux qui leur servaient de parures. La cité était peuplée d’hommes et de femmes qui révéraient le Messie et sa mère, Maryâm ; la Perse sassanide, à l’orient, adorait le feu et son prophète Zoroastre, gardien des ténèbres et de la lumière. Jeune fille, on me répétait souvent que ces contrées recelaient de merveilleuses richesses ; ainsi ces tissus fins et colorés que l’on disait issus du ver de Sin ; ces ambres et ces muscs d’Abyssinie dont raffolait Mohammad, qui en usait souvent pour lui et moi, étaient eux aussi acheminés sur les grandes routes par les Qourayshites et vendus par leurs esclaves sur le marchés de Mekka. Seule Tayf pouvait s’enorgueillir de jeter une ombre sur Mekka. Nous, les Mecquois, nous étions fiers de notre cité et surtout de son centre religieux qui attirait les fidèles de toute l’ı̂le des Arabes, du Hedjaz au Najd, de la terre de Maarib au Châm. Ancien puits sur la route des caravanes, elle était
La vie d’un romancier est parfois aventureuse. Il y a quelques mois, j’ai participé à une étrange... more La vie d’un romancier est parfois aventureuse. Il y a quelques mois, j’ai participé à une étrange opération, montée par mon ami Daniel Rondeau, écrivain et accessoirement ambassadeur de France à Malte. Il s’agissait de traverser la méditerranée à bord d’un bateau de l’armée française et de donner des conférences à chaque escale. Ainsi de Malte à Beyrouth, en passant par Tunis et Tripoli, nous voguâmes sur les traces d’Ulysse. Ce sont les circonstances qui font l’écrivain, ou devrais-je dire l’homme. . . Jamais ne me serait venue l’idée de me lancer à la recherche d’un être imaginaire dont le périple s’est déroulé voilà trente siècles à présent. Lorsque mon ami Roger Célestin, l’initiateur de ce voyage en Amérique et de cette série de rencontres, a voulu présenter un projet pour me faire inviter par le Bureau du livre à New-York, je me trouvais donc au milieu de nulle part, injoignable, ou presque. J’étais à bord du Pétrolier Ravitailleur de la marine française « La Meuse », en pleine mer, entre Tripoli que nous avions quitté la veille et Chypre où nous accosterions trois jours plus tard. Je suis désolé de vous l’apprendre, mais il n’y a rien au milieu de la mer, pas de cabines téléphoniques, pas de relais pour un téléphone portable, pas de connexion internet. Pour la première fois de ma vie, j’ai compris ce que signifiait l’expression « être aux abonnés absents ». . . Et ma foi, cette disparition, n’était pas une expérience si désagréable que cela. Je suis sûr que certains d’entre vous se demandent déjà comment ils auraient faits pour survivre pendant quatre jours sans nouvelles d’aucune sorte. Eh bien, je vous assure que cela est possible. Si l’on y songe, la dernière grande aventure humaine consisterait à couper son téléphone portable. Mais c’était sans compter sans la persévérance de Roger qui, tel Cupidon aux
La représentation de la mer Méditerranée en littérature a, souvent et longtemps, nourri les récit... more La représentation de la mer Méditerranée en littérature a, souvent et longtemps, nourri les récits de voyages des auteurs contemporains. En effet, dans cette mer intérieure, le passé et le présent s'entrecroisent et se superposent sans cesse, avec une possible projection vers le futur. L'étendue de cet espace marin fonctionne comme un miroir reliant deux univers qui s'opposent et se juxtaposent à travers le temps, à savoir l'Orient et l'Occident. Autour de ces deux rives symboliques, des mythes se construisent et se déconstruisent constamment. Pour contextualiser notre sujet et mettre en évidence le lien métaphorique de la mer reliant l'Histoire et l'actualité, nous avons choisi de nous appuyer sur les romans de deux auteurs francophones, à savoir Léon l'Africain d'Amin Maalouf et Amours et aventures de Sindbad le Marin de Salim Bachi. Ces récits invitent à faire l'expérience de l'enchantement et du désenchantement au sein de cet espace exotique. Pour cela, nous tenterons de répondre aux questionnements suivants : comment et en quoi la mer est-elle un espace tantôt de l'illusion et tantôt de la désillusion ? Comment l'écriture participe-t-elle à la construction d'un mythe collectif de tous les temps (d'hier et d'aujourd'hui) ?
Abstract From Flannery O’Connor and John Steinbeck to Philip Roth and Jonathan Franzen, by way of... more Abstract From Flannery O’Connor and John Steinbeck to Philip Roth and Jonathan Franzen, by way of William Faulkner and Don DeLillo, from slavery and racism to movies and social media, this presentation is a very personal overview of contemporary American literature and culture.
james joyce Signore Joyce, est-il vrai que vous... Accent cataractant. Rude rocaille enroul ee. L... more james joyce Signore Joyce, est-il vrai que vous... Accent cataractant. Rude rocaille enroul ee. La rouille sourd de ses l evres rouges. Lippes lippues et charnues. Oui. Encore. -... dansez dans la rue ? Elle ach eve. Moi. Avec sourire. Si, e vero, signorina Popper. Via Donato Bramante. Dance. Comme les oiseaux au ciel. Et les etoiles. Cacher sa joie. Non. Elle rit. Cascade sonore. Ses cheveux sombres noirs jais noirs. Corbeau. Non. Bon pr esage. Alors vous êtes fou. Fou. Tu. Amalia. Qu’est-ce que la folie, signorina ? Pr ecisez. Son visage se ferme. Contractiles sourcils arqu es. Oh, non, Amalia, ne te ferme pas. Pas maintenant. Envol de la pens ee ? Chute. Vertiges. Quels ab̂ımes ouvre-t-elle ? Un comportement insens e. Comme quoi ? Danser comme un enfant, par exemple ! Les enfants sont-il fous ? Giorgio est-il. Et Lucia b eb e-coucouche. Babil babylonien. Langues perdues des mondes engloutis. Toujours ces ab̂ımes. Et la tour. Martello. Sandycove. Rends-moi les clefs. Panth ere. Mr Trench prêt a me trancher la gorge. Mes pr etendants me pr eparent un lit d’infortune. Fuir et se taire, faire silence et ruser. Fuge. Late. Tace. Non. Ne jamais dire non. Pas toi, Amalia. Acquiesce toujours. Oui. Oh, vous avez raison, signorina. Jim is a nut. Noix fêl ee comme une cloche. Pourquoi sans cesse tourner les mots et les phrases dans ta tête, Jim. Sans cesse dans ta bouche ces pierres. Ciceron. Ou D emosth ene. Je ne sais plus. V erifier. Ni l’un ni l’autre peut-être. Troubles.
Je suis née avant Mohammad, bien avant lui, mais ma pudeur m’a longtemps empêchée de le dire. J’e... more Je suis née avant Mohammad, bien avant lui, mais ma pudeur m’a longtemps empêchée de le dire. J’entrai donc dans ma trente-cinquième année quand j’épousai Mohammad et non dans ma quarantième comme le colportèrent certains Qourayshites. Pour rabaisser Mohammad et l’islam, nos ennemis insinuaient souvent que j’étais beaucoup trop âgée pour lui donner une descendance mâle qui aurait survécu aux maladies de l’enfance. Mekka, en ce temps-là, était l’épicentre du monde, sur le chemin des caravanes qui partaient d’Abyssinie, longeaient le Yémen, traversaient les cités de Maarib et de Sanaa avant de poursuivre leur long périple en direction du Châm, au nord. Cette première route était la plus importante puisqu’elle permettait aux chameliers de Qouraysh d’acheminer les marchandises venues des pays de Sin et de Hind jusqu’à Basra et Damas où de riches et belles dames achetaient à bon prix les parfums et les bijoux qui leur servaient de parures. La cité était peuplée d’hommes et de femmes qui révéraient le Messie et sa mère, Maryâm ; la Perse sassanide, à l’orient, adorait le feu et son prophète Zoroastre, gardien des ténèbres et de la lumière. Jeune fille, on me répétait souvent que ces contrées recelaient de merveilleuses richesses ; ainsi ces tissus fins et colorés que l’on disait issus du ver de Sin ; ces ambres et ces muscs d’Abyssinie dont raffolait Mohammad, qui en usait souvent pour lui et moi, étaient eux aussi acheminés sur les grandes routes par les Qourayshites et vendus par leurs esclaves sur le marchés de Mekka. Seule Tayf pouvait s’enorgueillir de jeter une ombre sur Mekka. Nous, les Mecquois, nous étions fiers de notre cité et surtout de son centre religieux qui attirait les fidèles de toute l’ı̂le des Arabes, du Hedjaz au Najd, de la terre de Maarib au Châm. Ancien puits sur la route des caravanes, elle était
La vie d’un romancier est parfois aventureuse. Il y a quelques mois, j’ai participé à une étrange... more La vie d’un romancier est parfois aventureuse. Il y a quelques mois, j’ai participé à une étrange opération, montée par mon ami Daniel Rondeau, écrivain et accessoirement ambassadeur de France à Malte. Il s’agissait de traverser la méditerranée à bord d’un bateau de l’armée française et de donner des conférences à chaque escale. Ainsi de Malte à Beyrouth, en passant par Tunis et Tripoli, nous voguâmes sur les traces d’Ulysse. Ce sont les circonstances qui font l’écrivain, ou devrais-je dire l’homme. . . Jamais ne me serait venue l’idée de me lancer à la recherche d’un être imaginaire dont le périple s’est déroulé voilà trente siècles à présent. Lorsque mon ami Roger Célestin, l’initiateur de ce voyage en Amérique et de cette série de rencontres, a voulu présenter un projet pour me faire inviter par le Bureau du livre à New-York, je me trouvais donc au milieu de nulle part, injoignable, ou presque. J’étais à bord du Pétrolier Ravitailleur de la marine française « La Meuse », en pleine mer, entre Tripoli que nous avions quitté la veille et Chypre où nous accosterions trois jours plus tard. Je suis désolé de vous l’apprendre, mais il n’y a rien au milieu de la mer, pas de cabines téléphoniques, pas de relais pour un téléphone portable, pas de connexion internet. Pour la première fois de ma vie, j’ai compris ce que signifiait l’expression « être aux abonnés absents ». . . Et ma foi, cette disparition, n’était pas une expérience si désagréable que cela. Je suis sûr que certains d’entre vous se demandent déjà comment ils auraient faits pour survivre pendant quatre jours sans nouvelles d’aucune sorte. Eh bien, je vous assure que cela est possible. Si l’on y songe, la dernière grande aventure humaine consisterait à couper son téléphone portable. Mais c’était sans compter sans la persévérance de Roger qui, tel Cupidon aux
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