Papers by Pascale Goetschel
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2021
Saluons, tout d'abord, le fait que le numéro 6 de la Revue d'histoire culturelle (XVIII e-XXI e s... more Saluons, tout d'abord, le fait que le numéro 6 de la Revue d'histoire culturelle (XVIII e-XXI e siècles) rejoint désormais la plateforme OpenEdition. Cette intégration permet, par ailleurs, la consultation des cinq numéros précédents qui avaient été hébergés par la pépinière de revues MSH Paris Nord. 2 Ce sixième numéro se caractérise par un apport historiographique pour l'histoire culturelle qui traverse l'ensemble des rubriques.
Casa de Velázquez eBooks, 2008
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Feb 23, 2023
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2017
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
Rencontres, 2014
Autour d'Adagio (Mitterrand, le secret et la mort) d'Olivier Py en 2011 : un spectacle du Théâtre... more Autour d'Adagio (Mitterrand, le secret et la mort) d'Olivier Py en 2011 : un spectacle du Théâtre de l'Odéon dédié à un « grand homme » défunt Les historiens du XXI e siècle sont bien embarrassés devant le « personnage historique », tant il correspond peu au registre du réel dans lequel ils entendent s'inscrire. Pour ces mêmes historiens nourris par les critiques formulées au sein de la sociologie naissante de la fin du XIX e siècle, chez les tenants d'une histoire synthétique tel Henri Berr ou par Lucien Febvre et Marc Bloch, les fondateurs de la revue des Annales en 1929, la méfiance est longtemps demeurée grande vis-à-vis d'une histoire romantique avant de devenir méthodique, qui faisait la part belle aux récits des actions des grands hommes 1. Le « personnage » était devenu d'autant plus suspect que les leçons de Pierre Bourdieu et de quelques autres leur avaient appris, s'ils ne l'avaient déjà fait avant, à se méfier de « illusion biographique 2 ». Cependant, avec le retour du récit surgi parmi les historiens de la troisième génération de l'École des Annales dans les années 1980, Georges Duby ou Jacques Le Goff précisément, l'intérêt pour les hommes et les événements qui avaient compté dans l'histoire avait déjà connu un retour en grâce 3. Le terme de « personnage » n'en était pas pour autant utilisé : lui était alors préféré celui d'acteur social, dont l'étude des agissements permettait de décrypter les évolutions économiques, sociales, politiques et culturelles des sociétés. Deux évolutions récentes ont surtout conduit à porter un regard renouvelé sur la vie passée des hommes : d'une part, l'écriture biographique était reconsidérée au regard de nouveau enjeuxle récit qu'elle suppose, les jeux d'échelle qu'elle implique 4-, d'autre part, une histoire culturelle contemporaine prompte à travailler sur la médiatisation de l'histoire par les créations artistiques invitait à reprendre l'étude des personnages en s'attachant à la construction de leurs représentations médiatiques 5. L'analyse d'Adagio (Mitterrand, le secret et la mort), pièce mise en scène par Olivier Py et jouée au Théâtre national de l'Odéon au printemps 2011, entre dans ce dernier cadre. Adagio, en effet, est une réflexion dramatique sur l'action et le pouvoir, la maladie et la mort de François Mitterrand. Ce faisant, elle dessine, de manière singulière, les contours théâtralisés d'un « grand homme ». C'est de cela qu'il sera question ici : de construction par le théâtre d'un personnage de l'histoire française contemporaine. Peu importe que la pièce soit un panégyriquecertains le récusent, d'autres le déplorent-, l'essentiel est ailleurs. Dans cet échafaudage artistique qui offre aux spectateurs un univers à trois dimensions : historique, dramatique, mythique 6 .
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2006
de la Libération » : ces quatre mots résonnent comme une expression toute faite, emblématique du ... more de la Libération » : ces quatre mots résonnent comme une expression toute faite, emblématique du moment d'euphorie accompagnant la reconquête du territoire français. Plus précisément, les fêtes de la Libération associent un pluriel, évocateur de multiples festivités, et un singulier, suggérant une similarité des situations de délivrance. Ainsi, Philippe Buton décrit en ces termes la communion patriotique : « En effet, dès le départ des occupants, la même scène se reproduit partout : à l'exception naturellement des victimes de l'épuration, la population communie dans une explosion de joie qui proclame indistinctement l'amour des Alliés, de la Patrie, du général de Gaulle, de la Résistance. Au nord, on embrasse en général les Américains, au sud les FFI ; partout sortent les bouteilles de champagne soigneusement conservées, on danse à perdre haleine dans les bals de la Libération, bals que le régime de Vichy avait proscrits 1. » Cette même image mentale de communion nationale et d'immense joie se trouve régulièrement convoquée lors des anniversaires et des commémorations, qui ne manquent pas d'être associés à l'organisation de grands bals populaires. Tel ce bal de la Concorde du 25 août 1994 qui tente de reconstituer l' « ambiance 44 » : musiques de jazz et visages fardés aux couleurs tricolores... 2. Tel aussi ce bal populaire organisé par le Sénat, dans le Jardin du Luxembourg, le mercredi 25 août 2004, à l'ambition clairement affichée : restituer l'ambiance des bals spontanément surgis sur les places et dans les quartiers de Paris au soir de la libération de la ville. La fête prend clairement un caractère ritualisé, puisqu'il s'agit de répéter à l'identique les gestes d'antan pour illustrer l'entrée de la France dans un nouveau moment de liberté recouvrée 3. Or, les actualités cinématographiques diffusées sur les écrans français, durant la reconquête du territoire et plusieurs mois après la capitulation allemande, mais aussi les nombreuses photographies sur lesquelles posent les acteurs de la Libération, diffusées dans le cadre de magazines illustrés, à la une des journaux ou par le biais de cartes postales, ne figurent pas de grandes fêtes ou de bals populaires, ou plus exactement, si, le jour du 14 juillet 1945. C'est cet écart entre l'imaginaire collectif imprégné de l'idée que la Libération fut un temps de danses effrénées et la quasi absence de ces fêtes spontanées dans les images publiquement diffusées, et précisément dans les actualités filmées, que nous souhaiterions interroger 4 .
Sociétés & Représentations, May 11, 2023
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2013
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