De l'élitisme méritocratique à l'élitisme médiocra by Paillat Sylvie
Une querelle contemporaine entre Une querelle contemporaine entre spécistes et antispécistes spéc... more Une querelle contemporaine entre Une querelle contemporaine entre spécistes et antispécistes spécistes et antispécistes Une querelle contemporaine entre spécistes et antispécistes
To what extent can a laugh be stupid? Is laughter not, in fact, always the laughter of intel... more To what extent can a laugh be stupid? Is laughter not, in fact, always the laughter of intelligence, even when it appears to be, or feigns, stupidity? The relationship between laughter and stupidity may take several forms: ignorance, inattention, mockery, emotional contagion or mechanical laughter—as a physical reflex. If we turn to etymology, stupidity means "of or relating to beasts". But can beasts laugh? Is there, at the very least, a form of laughter in man which, rightly or wrongly, reminds us of the beast?
Dans quelle mesure un rire peut-il être bête ? Le rire n’est-il pas plutôt toujours le rire de l’intelligence, dût-il en apparence manifester la bêtise ou la feindre ? Dans son rapport au rire, la bêtise peut revêtir plusieurs formes : ignorance, inattention, moquerie, contagion émotive ou rire mécanique – comme réflexe corporel. Si l’on s’en tient à son sens étymologique, bêtise signifie ce qui relève de la bête. Mais la bête peut-elle rire ? Y a-t-il tout du moins en l’homme un rire qui pourrait faire penser, à tort ou à raison, à la bête ?
L’histoire de la rationalité occidentale s’inscrit en majeure partie dans une dépréciation et... more L’histoire de la rationalité occidentale s’inscrit en majeure partie dans une dépréciation et un rejet du rire associé dès l’Antiquité grecque à la laideur, l’immoralité et l’ignorance. Il semble donc impossible de penser une esthétique du rire à cette époque, et ce, jusqu’à la renaissance où la crise de rire de la littérature rabelaisienne éclate comme symptôme d’une crise de la rationalité remettant notamment en cause les idéaux métaphysiques dont la représentation du beau et du laid dépendait. Une esthétique du rire apparaît dès lors envisageable notamment grâce à ce nouveau modèle existentiel affranchi de toute transcendance d’essence tragi-mélancolique et dont émergera ensuite un art comique à part entière et esthétiquement reconnu.
English
The history of Western rationality has mainly been rooted in the depreciation and the rejection of laughter associated since Ancient Greece with ugliness, immorality and ignorance. Therefore it seemed impossible to think of an aesthetics of laughter at that time, up to the Renaissance. The fit of laughter of the Rabelaisian literature burst out as the symptom of a crisis of rationality, questioning the metaphysical ideals upon which the representation of the beautiful and of the ugly was built. An aesthetics of laughter seemed then possible, in particular thanks to this new existentialist model, relieved of all transcendence of tragi-melancholic essence, and from which a full-fledged and aesthetically recognized comic art would later emerge...
L’objet de cette thèse porte sur l’analyse des rapports entre la philosophie et le rire. Il s’agi... more L’objet de cette thèse porte sur l’analyse des rapports entre la philosophie et le rire. Il s’agit tout d’abord d’envisager le rejet du rire par la rationalité occidentale. Prenant principalement en considération son histoire, on montre pourquoi et comment l’avènement de la métaphysique dans la Grèce Antique s’est constituée sur le modèle tragi-mélancolique en excluant de sa démarche le rire inextinguible des dieux de la mythologie. Dès lors associé à l’ignorance, aux éléments corporels les plus bas, à la méchanceté, le rire fait l’objet d’une stricte condamnation, notamment dans les monastères à l’époque médiévale où on l’interprète comme étant la manifestation du diable en l’homme. Loin de souscrire à une telle condamnation, on veut par ce travail réhabiliter le rire dans le discours philosophique en montrant d’une part qu’il joue un rôle critique majeur dans la réflexion permettant de ne jamais tomber dans le travers dogmatique d’une pensée qui se prendrait au sérieux d’elle-même. D’autre part, il est aussi la manifestation de l’être, la conscience de sa finitude et finalement la possibilité d’accepter par une distanciation suprême la comédie de l’existence et de la pensée philosophique. D’où l’élaboration d’une métaphysique du rire.
This thesis analyses the connections between philosophy and laughter. It, first of all, views the rejection of laughter by Western rationality. Basically taking into account the history of Western rationality, we study why and how metaphysics, which originated in Ancient Greece, developed upon the tragic-melancholy model, excluding from its building process the inextinguishable laughter of the gods of mythology. Then, laughter, connected with ignorance, with the lowest body elements and with wickedness, is fully condemned, notably in the monasteries of medieval times in which it is regarded as the expression of the devil in man. For from subscribing to such a condemnation, this research work proposes to rehabilitate laughter in the philosophical discourse, first showing its key critical role in the reflection, thus preventing the thought from falling into dogmatism and taking itself seriously. Secondly, laughter also is the expression of the being, the awareness of its finiteness and, ultimately, is the possibility of accepting the comedy of existence and the philosophical thought, by means of supreme distance. Hence, this elaboration of the metaphysics of laughter.
Papers by Paillat Sylvie
Le Philosophoire, 2017
A l’instar du titre de la piece de Jean Giraudoux, La guerre de Troie n’aura pas lieu, on pourrai... more A l’instar du titre de la piece de Jean Giraudoux, La guerre de Troie n’aura pas lieu, on pourrait meme affirmer que la guerre n’aura plus lieu. En effet, depuis 1945 en Europe, la paix semble s’etre definitivement installee. Ainsi, allons-nous peut-etre « vers la fin de Mars » selon le philosophe Michel Serres, c’est-a-dire vers la fin de la guerre et la fin du guerrier, en depit des attentats. Mais Jusqu’a quel point peut-on tenir pour vrai l’idee d’une disparition de la guerre, du moins de son concept, sans tomber dans un discours utopique ou irenique ? N’assiste-t-on pas plutot aujourd’hui a un changement dans la forme et la strategie guerrieres qui bouleversent sa conception classique, remettant en cause ses unites de lieu, de temps et d’action ? Les drones en temoignent. Nous sommes en route vers une guerre atopique.
La comédie philosophique La rationalité occidentale est-elle d'essence tragi-mélancolique immuabl... more La comédie philosophique La rationalité occidentale est-elle d'essence tragi-mélancolique immuable et close, justifiant dès lors l'évincement définitif du rire dans sa démarche négative jusqu'au nihilisme ? Ou bien doit-on envisager que cette rationalité d'essence tragi-mélancolique entre pour une large part dans la comédie que la raison s'est jouée à elle-même dans le déroulement de son histoire ? Cette comédie philosophique ne pourrait alors se révéler à elle-même qu'en une raison réhabilitant le rire, non comme un antagoniste mais comme ouverture à l'altérité et témoignage de son sérieux critique et lucide, par ses crises de rire successives. Il y a donc un rire de la raison, un rire de raison permettant progressivement de lever le voile des illusions propre à la raison elle-même, notamment par le jeu existentiel et conceptuel du clown philosophique. Abstract: The philosophical comedy Is the tragi-melancholic essence of Western rationality immovable and closed, then, justifying the final eviction of laughter in its negative even nihilistic reasoning? Or else, can one imagine that this rationality, of tragic-melancholic essence, largely contributed to the emergence of the comedy that reason played to itself throughout its history? As a result, this philosophical comedy would only be revealed to itself in a reason which would restore laughter, not as an antagonist but as the opening to otherness and the evidence of its critical and lucid reliability within its successive fits of laughter. Hence a laughter of the reason, a laughter of the reasonable, gradually enabling the illusions proper to reason itself to be lifted, notably by the existentialist and conceptual game of the philosophical clown.
Le Portique Revue philosophique, 2019
Sylvie Paillat, « L'expérience mystique du rire », Le Portique [En ligne], 43-44 | 2019, document... more Sylvie Paillat, « L'expérience mystique du rire », Le Portique [En ligne], 43-44 | 2019, document 21, mis en ligne le 10 février 2020, consulté le 23 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/leportique/ 3627 Ce document a été généré automatiquement le 23 mars 2021. Tous droits réservés L'expérience mystique du rire Sylvie Paillat Je ne suis à la vérité que le rire qui me prend. 1 1
DE L'ORIENT Ă L'OCCIDENT : UNE MÉLANCOLIQUE SÉPARATION L'extrême-Orient est-il pour la métaphysiq... more DE L'ORIENT Ă L'OCCIDENT : UNE MÉLANCOLIQUE SÉPARATION L'extrême-Orient est-il pour la métaphysique occidentale cette terre-mère originelle d'où elle naquit un jour et à laquelle elle voudrait retourner, justifiant son essence mélancolique ? On pourrait le penser par ce que suggère l'étymologie même du terme « Orient », (naître, surgir, se lever, paraître). Nostalgique de ses origines, l'Occident s'en serait pourtant arraché, commençant l'aventure métaphysique de la séparation qu'il doit assumer. Mais la tentation d'y revenir est grande. En témoigne son désir d'un retour à l'inséparé, à l'immanence, à la présence originelle qualifiant en propre l'Orient. Pourtant, cette réminiscence nostalgique de l'Orient, n'est-elle pas finalement pour l'Occident fantasme idéalisé plus que réalité ? ABSTRACT: FROM THE ORIENT TO THE OCCIDENT: A MELANCHOLIC SEPARATION To the western metaphysics, is the Far-East this original mother-earth from which it was born and to which it would like to return? One might agree, considering what the actual etymology of the term "Orient" (be born, spring up, rise, appear) suggests. Nostalgic for its origins, the Occident would nevertheless have torn itself away from the Orient, thus starting the metaphysical adventure of the separation that it has to assume. However, the temptation to return is high. The desire of the Occident to return to the inseparable, to immanence, to the original presence, literally qualifying the Orient, testifies to it. But finally, isn't the nostalgic reminiscence of the Orient idealized fantasy more than reality for the Occident? 2
Like the title of Jean Giraudoux’s play, La guerre de Troie n’aura pas lieu [The Trojan War Will ... more Like the title of Jean Giraudoux’s play, La guerre de Troie n’aura pas lieu [The Trojan War Will Not Take Place], one could even assert that war will no longer take place. Indeed, Europe seems to have been enjoying permanent peace since 1945. Are we, then, on our way towards “the end of Mars,” as French Philosopher Michel Serres writes, that is to say, towards the end of war and the warrior, despite terrorist attacks? However, to what extent can one take the idea of the end of war to be true, at least its concept, without falling into a utopian or irenic discourse? Are we not, rather, witnessing a change in the form and strategy of war, upsetting its classical conception and calling into question its three unities: place, time and action? The use of drones is proof of this. We are on our way towards an atopic war.
Français
François Rabelais raillait en son temps l’élitisme sorbonnard auquel il reprochait ... more Français
François Rabelais raillait en son temps l’élitisme sorbonnard auquel il reprochait un pédantisme rhétorique peu propice à la diffusion du savoir. Mais on peut penser qu’à la Renaissance, l’élite intellectuelle était encore méritante et témoignait d’une élévation de l’esprit dans les fonctions qu’elle occupait, justifiant le sens premier du terme élite : celui qui est choisi parce qu’il est jugé le meilleur, du moins en son domaine. Qu’en est-il aujourd’hui, dans les champs intellectuel, artistique et politique ? Sous l’injonction d’un élitisme pour tous, n’est-ce pas la médiocrité qui l’emporte le plus souvent ? Peut-on en parler en évitant les séductions sophistiques ?
English
In his time, François Rabelais mocked the elitism of the Sorbonne, charging its scholars with a rhetorical pedantry that did little to further the dissemination of knowledge. Nevertheless, we may assume that the intellectual elite of the Renaissance still deserved its status, playing its role with an intellectual elevation that merits the use of the term “elite” in its original sense : the one who is chosen because he or she is deemed the best, at least in his or her domain. But what is the situation today in the intellectual, artistic, and political fields ? When elitism for all is the order of the day, doesn’t mediocrity prevail ? Can we even speak of the elite today without falling prey to seductive sophisms ?
Vers une disparition de la guerre? by Paillat Sylvie
Conference Presentations by Paillat Sylvie
Docteur en philosophie, Sylvie Paillat a publié un essai philosophique : Métaphysique du rire au... more Docteur en philosophie, Sylvie Paillat a publié un essai philosophique : Métaphysique du rire aux éditions du l’Harmattan en mai 2014. Issu d’un travail de thèse où il est abordé dans ce qui le lie intrinsèquement à la rationalité philosophique occidentale, le rire, mystérieux et protéiforme phénomène, y est également analysé sous le double angle médical, physiologique et psychique, comme symptôme et comme thérapie. Il pourrait alors être envisagé selon une approche psychosomatique en tant que possible transmutation des humeurs mélancoliques en bonne humeur ou bien en tant que sublimation selon le sens donné par Freud (destin singulier de la pulsion). De quelle puissance énergétique positive peut-il donc être porteur pour l’esprit et le corps ? Puissance de détente qui supprimerait douleurs, souffrances, angoisses et inhibitions ? Puissance qui permettrait de prendre des distances avec notre propre finitude ? Puissance qui permettrait aussi de prendre des distances avec soi-même et de déjouer les attitudes dogmatiques ou trop sérieuses ? Lui assigner ainsi une place dans le milieu hospitalier pourrait être salvateur pour le patient comme pour le cadre soignant. Il engage enfin une réflexion éthique sur les pratiques médicales et donne la perspective de repenser une dynamique intersubjective comme contrepoint à ce qui semble être une déshumanisation institutionnelle progressive du milieu médical, oscillant entre lourdeur administrative et omniprésence technologique.
L’Occident a associé le rire à l’ignorance jusqu’à la Renaissance où il devient le témoin critiqu... more L’Occident a associé le rire à l’ignorance jusqu’à la Renaissance où il devient le témoin critique d’un ordre qui s’effondre et remet en cause la représentation du beau et du laid. Une esthétique du rire apparaît. Mais pour perdurer, le rire doit rester dans un état de crise, aussi destructeur que créateur. La crise semble conditionner toute nouvelle pensée, que le rire accompagne. En ce sens, il ne saurait y avoir de pensée sans crise, sans crise de rire.
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De l'élitisme méritocratique à l'élitisme médiocra by Paillat Sylvie
Dans quelle mesure un rire peut-il être bête ? Le rire n’est-il pas plutôt toujours le rire de l’intelligence, dût-il en apparence manifester la bêtise ou la feindre ? Dans son rapport au rire, la bêtise peut revêtir plusieurs formes : ignorance, inattention, moquerie, contagion émotive ou rire mécanique – comme réflexe corporel. Si l’on s’en tient à son sens étymologique, bêtise signifie ce qui relève de la bête. Mais la bête peut-elle rire ? Y a-t-il tout du moins en l’homme un rire qui pourrait faire penser, à tort ou à raison, à la bête ?
English
The history of Western rationality has mainly been rooted in the depreciation and the rejection of laughter associated since Ancient Greece with ugliness, immorality and ignorance. Therefore it seemed impossible to think of an aesthetics of laughter at that time, up to the Renaissance. The fit of laughter of the Rabelaisian literature burst out as the symptom of a crisis of rationality, questioning the metaphysical ideals upon which the representation of the beautiful and of the ugly was built. An aesthetics of laughter seemed then possible, in particular thanks to this new existentialist model, relieved of all transcendence of tragi-melancholic essence, and from which a full-fledged and aesthetically recognized comic art would later emerge...
This thesis analyses the connections between philosophy and laughter. It, first of all, views the rejection of laughter by Western rationality. Basically taking into account the history of Western rationality, we study why and how metaphysics, which originated in Ancient Greece, developed upon the tragic-melancholy model, excluding from its building process the inextinguishable laughter of the gods of mythology. Then, laughter, connected with ignorance, with the lowest body elements and with wickedness, is fully condemned, notably in the monasteries of medieval times in which it is regarded as the expression of the devil in man. For from subscribing to such a condemnation, this research work proposes to rehabilitate laughter in the philosophical discourse, first showing its key critical role in the reflection, thus preventing the thought from falling into dogmatism and taking itself seriously. Secondly, laughter also is the expression of the being, the awareness of its finiteness and, ultimately, is the possibility of accepting the comedy of existence and the philosophical thought, by means of supreme distance. Hence, this elaboration of the metaphysics of laughter.
Papers by Paillat Sylvie
François Rabelais raillait en son temps l’élitisme sorbonnard auquel il reprochait un pédantisme rhétorique peu propice à la diffusion du savoir. Mais on peut penser qu’à la Renaissance, l’élite intellectuelle était encore méritante et témoignait d’une élévation de l’esprit dans les fonctions qu’elle occupait, justifiant le sens premier du terme élite : celui qui est choisi parce qu’il est jugé le meilleur, du moins en son domaine. Qu’en est-il aujourd’hui, dans les champs intellectuel, artistique et politique ? Sous l’injonction d’un élitisme pour tous, n’est-ce pas la médiocrité qui l’emporte le plus souvent ? Peut-on en parler en évitant les séductions sophistiques ?
English
In his time, François Rabelais mocked the elitism of the Sorbonne, charging its scholars with a rhetorical pedantry that did little to further the dissemination of knowledge. Nevertheless, we may assume that the intellectual elite of the Renaissance still deserved its status, playing its role with an intellectual elevation that merits the use of the term “elite” in its original sense : the one who is chosen because he or she is deemed the best, at least in his or her domain. But what is the situation today in the intellectual, artistic, and political fields ? When elitism for all is the order of the day, doesn’t mediocrity prevail ? Can we even speak of the elite today without falling prey to seductive sophisms ?
Vers une disparition de la guerre? by Paillat Sylvie
Conference Presentations by Paillat Sylvie
Dans quelle mesure un rire peut-il être bête ? Le rire n’est-il pas plutôt toujours le rire de l’intelligence, dût-il en apparence manifester la bêtise ou la feindre ? Dans son rapport au rire, la bêtise peut revêtir plusieurs formes : ignorance, inattention, moquerie, contagion émotive ou rire mécanique – comme réflexe corporel. Si l’on s’en tient à son sens étymologique, bêtise signifie ce qui relève de la bête. Mais la bête peut-elle rire ? Y a-t-il tout du moins en l’homme un rire qui pourrait faire penser, à tort ou à raison, à la bête ?
English
The history of Western rationality has mainly been rooted in the depreciation and the rejection of laughter associated since Ancient Greece with ugliness, immorality and ignorance. Therefore it seemed impossible to think of an aesthetics of laughter at that time, up to the Renaissance. The fit of laughter of the Rabelaisian literature burst out as the symptom of a crisis of rationality, questioning the metaphysical ideals upon which the representation of the beautiful and of the ugly was built. An aesthetics of laughter seemed then possible, in particular thanks to this new existentialist model, relieved of all transcendence of tragi-melancholic essence, and from which a full-fledged and aesthetically recognized comic art would later emerge...
This thesis analyses the connections between philosophy and laughter. It, first of all, views the rejection of laughter by Western rationality. Basically taking into account the history of Western rationality, we study why and how metaphysics, which originated in Ancient Greece, developed upon the tragic-melancholy model, excluding from its building process the inextinguishable laughter of the gods of mythology. Then, laughter, connected with ignorance, with the lowest body elements and with wickedness, is fully condemned, notably in the monasteries of medieval times in which it is regarded as the expression of the devil in man. For from subscribing to such a condemnation, this research work proposes to rehabilitate laughter in the philosophical discourse, first showing its key critical role in the reflection, thus preventing the thought from falling into dogmatism and taking itself seriously. Secondly, laughter also is the expression of the being, the awareness of its finiteness and, ultimately, is the possibility of accepting the comedy of existence and the philosophical thought, by means of supreme distance. Hence, this elaboration of the metaphysics of laughter.
François Rabelais raillait en son temps l’élitisme sorbonnard auquel il reprochait un pédantisme rhétorique peu propice à la diffusion du savoir. Mais on peut penser qu’à la Renaissance, l’élite intellectuelle était encore méritante et témoignait d’une élévation de l’esprit dans les fonctions qu’elle occupait, justifiant le sens premier du terme élite : celui qui est choisi parce qu’il est jugé le meilleur, du moins en son domaine. Qu’en est-il aujourd’hui, dans les champs intellectuel, artistique et politique ? Sous l’injonction d’un élitisme pour tous, n’est-ce pas la médiocrité qui l’emporte le plus souvent ? Peut-on en parler en évitant les séductions sophistiques ?
English
In his time, François Rabelais mocked the elitism of the Sorbonne, charging its scholars with a rhetorical pedantry that did little to further the dissemination of knowledge. Nevertheless, we may assume that the intellectual elite of the Renaissance still deserved its status, playing its role with an intellectual elevation that merits the use of the term “elite” in its original sense : the one who is chosen because he or she is deemed the best, at least in his or her domain. But what is the situation today in the intellectual, artistic, and political fields ? When elitism for all is the order of the day, doesn’t mediocrity prevail ? Can we even speak of the elite today without falling prey to seductive sophisms ?