Page 1. Mittelalterzentrum Greifswald Prozesse der Normbildung und Normveränderung im mittelalter... more Page 1. Mittelalterzentrum Greifswald Prozesse der Normbildung und Normveränderung im mittelalterlichen Europa Herausgegeben von Doris Ruhe und Karl-Heinz Spieß Franz Steiner Verlag Stuttgart Page 2. Page 3. Page 4. Page 5. ...
À une époque où le passage de l’oralité à l’écriture est loin d’être accompli et où l’usage de l’... more À une époque où le passage de l’oralité à l’écriture est loin d’être accompli et où l’usage de l’écriture demeure encore exceptionnel, la lettre reste réservée à certaines couches de la société et à certains milieux. Seul celui qui sait lire et écrire – ne serait-ce qu’avec l’aide d’un scribe respectivement d’un lecteur – peut se servir de ce moyen de communication qui présuppose en plus la maîtrise d’un code rhétorique et sémantique bien défini. Si néanmoins la lettre apparaît dès les plus a..
Ruhe Doris. Jan Rüdiger, Aristokraten und Poeten. Die Grammatik einer Mentalität im tolosanischen... more Ruhe Doris. Jan Rüdiger, Aristokraten und Poeten. Die Grammatik einer Mentalität im tolosanischen Hochmittelalter, 2001. In: Romania, tome 121 n°481-482, 2003. pp. 265-271
Dans son introduction au volume édité par Michelangelo Picone L'Enciclopedismo medievale ... more Dans son introduction au volume édité par Michelangelo Picone L'Enciclopedismo medievale (Ravenne, 1994), Franco Cardini avance que le moyen âge fut une « aetas enciclopedica », mais qu'il s'agit d'une « tradizione enciclopedica senza parola » 1. Le concept d'encyclopédie, dans le sens qu'on lui confère actuellement, est en réalité une création du début du XVI e siècle 2. La question de savoir ce que la modernité entend ranger sous cette tradition accompagne, depuis le début, les recherches que les médiévistes mènent sur l'encyclopédie. Jusqu'à présent, les critères retenus prennent systématiquement appui, de façon implicite ou explicite, sur les réussites les plus spectaculaires du genre, c'est-à-dire sur les sommes latines de Vincent de Beauvais ou de Barthélemy l'Anglais, notamment, qui ambitionnent de rassembler, tant que faire se peut, et de classer de façon systématique le savoir de leur époque. Suivant la maxime que Thomas d'Aquin emprunte à Aristote et qui prescrit que le sage a pour devoir de classer (« sapientis est ordinare »), on porte une attention toute particulière aux principes d'ordre qui organisent les textes en profondeur. Partant de cette prémisse, il n'est pas surprenant que le Livre de Sydrac, qui juxtapose de très nombreuses connaissances selon des critères difficiles à cerner à première vue, fasse l'objet de remarques critiques, ou se trouve même parfois exclu du champ de la recherche sur l'encyclopédie 3. Dans le cadre narratif de sa compilation, l'auteur insiste sur le fait qu'il n'a pas eu l'intention de composer le livre en fonction de domaines bien séparés les uns des autres (« il ne porent acorder de metre en cest livre les chapitres qui touchent a une raison les uns aprés les autres »). Il renonce donc en toute conscience au classement comme stratégie permettant de surmonter la complexité-ce que l'on tient habituellement pour le sens et le but même de l'encyclopédie. Il cherche plutôt à conserver la liberté avec laquelle se déroule la conversation (fictive) entre le roi Boctus et le sage Sydrac, telle qu'elle est posée par le cadre. L'ampleur étonnante de la réception qu'a connu le texte nous fonde à supposer que les hommes qui le lisaient souhaitaient moins posséder une somme bien ordonnée qu'ils éprouvaient le besoin de s'orienter dans un vaste champ de savoir. Au moyen âge, les frontières entre les genres qui garantissent le savoir et le mettent à la portée de divers cercles de destinataires sont fluides. Dans le cadre de ses recherches sur le Secretum secretorum, Regula Forster a posé la question des critères permettant d'inclure cet ouvrage dans la catégorie littéraire du « miroir des princes » ou de l'encyclopédie, et plaidé pour que cette « affectation soit révisée selon les versions », car une séparation nette des catégories ne rendrait pas justice au texte 4. Dans le cas du Livre de Sydrac, des recoupements entre « miroir des princes », dialogue didactique et prétention encyclopédique sont patents-et ce sont précisément eux qui confèrent au texte son caractère singulier. Je fais l'hypothèse que c'est dans le mélange des genres et dans ce qu'il permet aux destinataires de projeter que se situe, parallèlement aux aspects thématiques, 309
D ie lesende Frau ist in der europäischen Bildtradition fest verankert. Die Jungfrau Maria, die d... more D ie lesende Frau ist in der europäischen Bildtradition fest verankert. Die Jungfrau Maria, die der Engel Gabriel bei der Verkündigung mit einem Buch in der Hand überrascht, ist ein vielfach variiertes Motiv, das den Stellenwert der Lektüre in der christlichen (Buch-)Religion akzentuiert. Natürlich ist es die fromme Lektüre, die den Frauen damit angetragen wird, nicht das dem Vergnügen dienende Lesen oder das Eindringen in die Welt der Gelehrten. Gleichwohl ist mit diesem Motiv augenfällig festgehalten, daß Weiblichkeit und Schrift – unter bestimmten Bedingungen – eine positive Verbindung eingehen können. Es überrascht nicht, daß in der bilderskeptischen zweiten großen Buchreligion, dem Islam, derartige ikonographische Modelle fehlen, wenn auch die Literatur die gelehrte Frau anerkennt und schätzt. Scheherazâd hat „alle Bücher gelesen“, und selbst die Sklavin Tawaddud, Protagonistin mehrerer der 1001 Nächte, ist nicht nur in allen Wissenschaften bewandert, sondern hat auch „den erhabenen Koran [...] nach den sieben, den zehn und den vierzehn Lesarten gelesen“, aber es scheint nicht, als seien diese beiden in der arabischen Welt zu Identifikationsfiguren geworden. Das unter dem Titel Lesende Sultanin kursierende Bild von Jean Étienne 1 Vgl. Jacobi (2004),
Ruhe Doris. L'astrologie en chambre. La science des astres dans Le Livre de Sydrac. In: Roman... more Ruhe Doris. L'astrologie en chambre. La science des astres dans Le Livre de Sydrac. In: Romania, tome 129 n°515-516, 2011. pp. 340-368
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À une époque où le passage de l’oralité à l’écriture est loin d’être accompli et où l’usage de l’... more À une époque où le passage de l’oralité à l’écriture est loin d’être accompli et où l’usage de l’écriture demeure encore exceptionnel, la lettre reste réservée à certaines couches de la société et à certains milieux. Seul celui qui sait lire et écrire – ne serait-ce qu’avec l’aide d’un scribe respectivement d’un lecteur – peut se servir de ce moyen de communication qui présuppose en plus la maîtrise d’un code rhétorique et sémantique bien défini. Si néanmoins la lettre apparaît dès les plus a..
Ruhe Doris. Jan Rüdiger, Aristokraten und Poeten. Die Grammatik einer Mentalität im tolosanischen... more Ruhe Doris. Jan Rüdiger, Aristokraten und Poeten. Die Grammatik einer Mentalität im tolosanischen Hochmittelalter, 2001. In: Romania, tome 121 n°481-482, 2003. pp. 265-271
Dans son introduction au volume édité par Michelangelo Picone L'Enciclopedismo medievale ... more Dans son introduction au volume édité par Michelangelo Picone L'Enciclopedismo medievale (Ravenne, 1994), Franco Cardini avance que le moyen âge fut une « aetas enciclopedica », mais qu'il s'agit d'une « tradizione enciclopedica senza parola » 1. Le concept d'encyclopédie, dans le sens qu'on lui confère actuellement, est en réalité une création du début du XVI e siècle 2. La question de savoir ce que la modernité entend ranger sous cette tradition accompagne, depuis le début, les recherches que les médiévistes mènent sur l'encyclopédie. Jusqu'à présent, les critères retenus prennent systématiquement appui, de façon implicite ou explicite, sur les réussites les plus spectaculaires du genre, c'est-à-dire sur les sommes latines de Vincent de Beauvais ou de Barthélemy l'Anglais, notamment, qui ambitionnent de rassembler, tant que faire se peut, et de classer de façon systématique le savoir de leur époque. Suivant la maxime que Thomas d'Aquin emprunte à Aristote et qui prescrit que le sage a pour devoir de classer (« sapientis est ordinare »), on porte une attention toute particulière aux principes d'ordre qui organisent les textes en profondeur. Partant de cette prémisse, il n'est pas surprenant que le Livre de Sydrac, qui juxtapose de très nombreuses connaissances selon des critères difficiles à cerner à première vue, fasse l'objet de remarques critiques, ou se trouve même parfois exclu du champ de la recherche sur l'encyclopédie 3. Dans le cadre narratif de sa compilation, l'auteur insiste sur le fait qu'il n'a pas eu l'intention de composer le livre en fonction de domaines bien séparés les uns des autres (« il ne porent acorder de metre en cest livre les chapitres qui touchent a une raison les uns aprés les autres »). Il renonce donc en toute conscience au classement comme stratégie permettant de surmonter la complexité-ce que l'on tient habituellement pour le sens et le but même de l'encyclopédie. Il cherche plutôt à conserver la liberté avec laquelle se déroule la conversation (fictive) entre le roi Boctus et le sage Sydrac, telle qu'elle est posée par le cadre. L'ampleur étonnante de la réception qu'a connu le texte nous fonde à supposer que les hommes qui le lisaient souhaitaient moins posséder une somme bien ordonnée qu'ils éprouvaient le besoin de s'orienter dans un vaste champ de savoir. Au moyen âge, les frontières entre les genres qui garantissent le savoir et le mettent à la portée de divers cercles de destinataires sont fluides. Dans le cadre de ses recherches sur le Secretum secretorum, Regula Forster a posé la question des critères permettant d'inclure cet ouvrage dans la catégorie littéraire du « miroir des princes » ou de l'encyclopédie, et plaidé pour que cette « affectation soit révisée selon les versions », car une séparation nette des catégories ne rendrait pas justice au texte 4. Dans le cas du Livre de Sydrac, des recoupements entre « miroir des princes », dialogue didactique et prétention encyclopédique sont patents-et ce sont précisément eux qui confèrent au texte son caractère singulier. Je fais l'hypothèse que c'est dans le mélange des genres et dans ce qu'il permet aux destinataires de projeter que se situe, parallèlement aux aspects thématiques, 309
D ie lesende Frau ist in der europäischen Bildtradition fest verankert. Die Jungfrau Maria, die d... more D ie lesende Frau ist in der europäischen Bildtradition fest verankert. Die Jungfrau Maria, die der Engel Gabriel bei der Verkündigung mit einem Buch in der Hand überrascht, ist ein vielfach variiertes Motiv, das den Stellenwert der Lektüre in der christlichen (Buch-)Religion akzentuiert. Natürlich ist es die fromme Lektüre, die den Frauen damit angetragen wird, nicht das dem Vergnügen dienende Lesen oder das Eindringen in die Welt der Gelehrten. Gleichwohl ist mit diesem Motiv augenfällig festgehalten, daß Weiblichkeit und Schrift – unter bestimmten Bedingungen – eine positive Verbindung eingehen können. Es überrascht nicht, daß in der bilderskeptischen zweiten großen Buchreligion, dem Islam, derartige ikonographische Modelle fehlen, wenn auch die Literatur die gelehrte Frau anerkennt und schätzt. Scheherazâd hat „alle Bücher gelesen“, und selbst die Sklavin Tawaddud, Protagonistin mehrerer der 1001 Nächte, ist nicht nur in allen Wissenschaften bewandert, sondern hat auch „den erhabenen Koran [...] nach den sieben, den zehn und den vierzehn Lesarten gelesen“, aber es scheint nicht, als seien diese beiden in der arabischen Welt zu Identifikationsfiguren geworden. Das unter dem Titel Lesende Sultanin kursierende Bild von Jean Étienne 1 Vgl. Jacobi (2004),
Ruhe Doris. L'astrologie en chambre. La science des astres dans Le Livre de Sydrac. In: Roman... more Ruhe Doris. L'astrologie en chambre. La science des astres dans Le Livre de Sydrac. In: Romania, tome 129 n°515-516, 2011. pp. 340-368
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