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Wilhelm Ostwald

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Wilhelm Ostwald
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
GroßbothenVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Wilhelm Friedrich OstwaldVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Université impériale de Dorpat (d)
Rīgas Valsts 1. ģimnāzijaVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Gottfried Ostwald (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Elisabeth Ostwald (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Eugen Heinrich Ostwald (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Flora Helene* Mathilde Ostwald (von Reyher) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Wolfgang Ostwald (en)
Walter Ostwald (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeurs de thèse
Arthur von Oettingen (en) (), Carl Schmidt (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Archives conservées par
Archives de l'École polytechnique fédérale de Zurich (en) (CH-001807-7:Hs 605)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Renommé pour
Wilhelm Ostwald avec son collègue chimiste néerlandais Jacobus van 't Hoff.

Friedrich Wilhelm Ostwald, né le à Riga en Livonie dans l'Empire russe (actuelle Lettonie) et mort le à Grossbothen, en Allemagne, est un chimiste germano-balte. Il reçoit le prix Nobel de chimie de 1909 « en reconnaissance de ses travaux sur la catalyse et pour ses recherches touchant les principes fondamentaux gouvernant l'équilibre chimique et les vitesses de réaction[2] ». Il est aussi célèbre pour sa promotion d'une forme radicale d'énergétisme philosophique au début du XXe siècle.

Wilhelm Ostwald, physico-chimiste germano-livonien, commença sa carrière comme assistant en physique à l'université de Dorpat (gouvernement de Livonie, actuelle Estonie), avant de devenir professeur à Riga en 1881, puis professeur à l'université de Leipzig en 1887 où il enseigna la chimie et la philosophie. Il devint ensuite directeur de l'institut de physico-chimie.

Il a mis au point en 1900, avec son gendre Eberhard Brauer (de), un procédé de synthèse de l'acide nitrique à partir d'ammoniac, le procédé Ostwald.

Le prix Nobel de chimie en 1909 récompense ses travaux sur la catalyse chimique et ses recherches sur les principes fondamentaux qui gouvernent l'équilibre chimique et les vitesses de réaction[2]. Il avait été lauréat du Faraday Lectureship de la Royal Society of Chemistry en 1904.

Il est aussi connu pour ses travaux sur les systèmes dispersés, colloïdes et émulsions, dont le mûrissement d'Ostwald[3] décrit l'évolution dans le temps et la théorie de la dilution qui débouchèrent notamment sur la loi de la dilution qui porte son nom.

À partir de 1901, Ostwald s'intéressa à la couleur, avec pour objectif de fonder scientifiquement un système chromatique tout en rendant possible une théorie de l'harmonie des couleurs qui puisse servir de base à l'esthétique et à l'art de la peinture.

Outre ses contributions proprement scientifiques, Ostwald développa un certain nombre de conceptions philosophiques quant à la nature de la réalité. Il fut un fervent partisan de l'énergétisme. Il chercha à développer scientifiquement cette théorie générale qui soutenait que l'énergie était la véritable forme de la matière. Il fut à partir de 1910, avec Ernst Haeckel, une figure dominante du monisme allemand, approche qui se présentait comme une conception scientifique du monde. Mais il finit par se convertir à l'atomisme en 1911, après lecture de la communication de Jean Perrin au premier Congrès Solvay, intitulée Les preuves de la réalité moléculaire[4].

Ostwald défendit également le projet d'établir des normes universelles pour la monnaie ou encore pour le langage. Il s'intéressa dans ce cadre à la création de langues universelles, comme l'espéranto et surtout l'ido, dont il fut l'un des principaux artisans[5]. Il fut en effet président du comité de travail élu en 1907 par la Délégation pour l'adoption d'une langue auxiliaire internationale qui résolut de modifier l'espéranto selon les idées du projet Ido. Il fut ensuite membre de la commission permanente de ce même comité chargé de développer l'ido.

À la suite d'un différend avec Louis Couturat, il se retira de la présidence de la Commission permanente[6]. En 1916, il proposa une langue allemande mondiale, le Weltdeutsch, qui ne vit cependant jamais le jour. Dix ans plus tard, le dans le quotidien Vossische Zeitung, il s'expliqua sur le besoin de créer une nouvelle langue internationale[7],[8],[9],[10],[11].

En 1931, revenu à l'ido et devenu président d'honneur de l'académie de l'ido, Ostwald écrivit un article en ido dans la revue Progreso intitulé La Mondlinguo - Un Necesajo (La langue mondiale - une nécessité) dans lequel il compare l'humanité tout entière à un organisme vivant et le langage à son système nerveux. Il conclut par ses mots aux consonances européennes :

« La Pan-Europe [l'Union de l'Europe] n'est pas réalisable sans une telle langue auxiliaire pour des raisons purement techniques ; mais sans la Pan-Europe, nous sommes condamnés à la régression économique et culturelle. Pour cela, notre époque doit résoudre une tâche grandiose : créer le système nerveux pour l'organisme intégral de l'humanité, qui commence à se former[trad 1],[12]. »

Il est enterré dans la sépulture familiale du grand cimetière de Riga.

En 1970, l'Union astronomique internationale a donné le nom de Ostwald à un cratère lunaire.

Notes et références

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Citations originales

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  1. (En ido) « Pan-Europa es ne-realigebla sen tala auxiliara linguo, pro nura teknikal motivi; ma sen Pan-Europa ni es kondamnita ad ekonomial e kultural regreso. Pro to nia epoko devas solvar la grandioza tasko: krear la nervo-sistemo por l'integra organismo dil homaro, qua komencas formacesar. »

Références

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  1. « http://archivdatenbank-online.ethz.ch/hsa/#/content/620050ef48774b9597fd920dffa8724a » (consulté le )
  2. a et b (en) « in recognition of his work on catalysis and for his investigations into the fundamental principles governing chemical equilibria and rates of reaction » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Chemistry 1909 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 6 août 2010.
  3. (de) W. Ostwald. 1896. Lehrbuch der Allgemeinen Chemie, vol. 2, part 1. Leipzig, Allemagne.
  4. Micheline Charpentier-Morize, Jean Perrin (1870-1942). Savant et homme politique, Paris, Belin, 1997, p. 49.
  5. (en)Miles MacLeod, Rocío G. Sumillera, Jan Surman, Ekaterina Smirnova, Language as a Scientific Tool: Shaping Scientific Language Across Time and National Traditions, vol. 43, Routledge, coll. « Routledge Studies in Cultural History », (ISBN 9781317327509, lire en ligne), p. 193.
  6. Günter Anton, L'agado di profesoro Wilhelm Ostwald por la LINGUO INTERNACIONA IDO, article écrit en ido.
  7. Adalbert Baumann: Wede, die Verständigungssprache der Zentralmächte und ihrer Freunde, die neue Welthilfssprache, Diessen vor München, Kriegsjahr 1915.
  8. Adalbert Baumann: Weltdeutsch (das verbesserte Wedé) für unsere Bundesgenossen und Freunde. Seine Notwendigkeit und seine wirtschaftliche Bedeutung, Diessen for München, krigs-iar 1916.
  9. Detlev Blanke/Sabine Fiedler (Hg.): Interlinguistische Beiträge. Zum Wesen und zur Funktion internationaler Plansprachen, Frankfurt am Main u.a. 2006.
  10. Markus Krajewski: Restlosigkeit. Weltprojekte um 1900, Fischer Taschenbuch Verlag, Frankfurt am Main 2006, S. 73–96, insbes. 92 ff.
  11. Ulrich Becker/Fritz Wollenberg: Eine Sprache für die Wissenschaft. Beiträge und Materialien des Interlinguistik-Kolloquiums für Wilhelm Ostwald, am 9. novembre 1996, an der Humboldt-Universität zu Berlin.
  12. Progreso, n°81, janvier 1931.
  13. L'Énergie, Paris, Félix Alcan, coll. « Nouvelle collection scientifique », (lire en ligne).

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Bibliographie

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  • Jan-Peter Domschke, « L’influence d’Auguste Comte sur les conceptions philosophiques de Wilhelm Ostwald », Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, no 35,‎ , p. 197–215 (ISSN 1254-5740, DOI 10.4000/cps.1206, lire en ligne Accès libre)

Articles connexes

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Liens externes

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