Utilisateur:Monsieur Patillo/Brouillon
Réponse à la RA de WeshMani :
[modifier | modifier le code]- Je désapprouve le tutoiement de WeshMani, et je lui demanderais de rester courtois comme je le suis avec lui. Je suis obligé de répondre à une (autre) longue tirade accusatoire. Pour ne pas faire forum, je vais m'astreindre à 4 points :
- Article Ulhasa : L'encyclopédie Berbère affirme : « Ils étaient sûrement nomades à l’origine quand ils occupaient la région de Constantine. Ibn Khaldoûn affirme qu’au départ, une fraction des Oulhassa se trouvait dans la plaine de Bouna (Annaba) : « Elle a des chevaux pour monture, ayant adopté non seulement la langue et l’habillement des Arabes, mais aussi tous les usages de ce peuple ». ». Mais WeshMani préfère aller chercher une source du XIXe siècle (Carette), source qu'il dénigre ensuite sur l'article Meknassa car pour ces derniers elle parle de présence dans les Aurès dans l'antiquité... Pareil pour les Masmoudas, le passage est supprimé par SegoviaKazar [1] sans rien proposer en retour alors que la source (Encyclopédie Berbère) dis : « Grand agrégat de tribus de la confédération des Baranis. D’après les généalogistes médiévaux, Masmud, descendant de Burnus Ibn al-Barr, serait venu d’Orient et se serait établi dans les environs de Tanger. El-Bekri, au XIe siècle signale les Masmuda dans la région de Bûna (Annaba) et dans les environs de Tanger. ». On peut donc améliorer/corriger, si ce passage a été mal transcris, mais pourquoi gommer ?
- La carte de « Yus »[2], comme l'appelle Weshmani. Cette carte représente une demi-information, hors une demi-information, n'est pas une information. Tronquer la Tunisie et l'Espagne c'est mettre volontairement l’œil du lecteur sur le Maroc. Je trouve déjà assez gonflé de présenter une source qui est une photo dans un quotidien [3] pour enguirlander ceux qui « lisent mal » (comprendre pas comme eux) des pattes de mouches du genre : « Me~~~~~~~~ ». Il y a néanmoins 3 zones où les Meknassas sont identifiables : le Nord du Maroc, l'Espagne et la Tunisie. J'ai également apporté une autre source, lisible elle [4]. Donc ma proposition proposait de représenter deux sources.
- Pour l'affaire du fleuve Moulouya WeshMani montre ce diff [5] et se garde bien de montrer un des suivants [6]. En effet tout ceci vient du fait que WeshMani veut utiliser le terme de Ibn Khaldoun et Bakri (Moulouya=« Pays des Meknaca »). Mais dans ce cas il faut présenter la géographie de l'époque dans le référentiel de l'époque ... A l'époque de Al Bakri et de Ibn Khaldoun, la Moulouya est un fleuve séparant les deux Maghrebs (central et extrême), j'ai apporté une source (J.Vanz) qui le démontre : « En effet , depuis al - Bakrī , Ibn Haldūn est le premier à faire de Tlemcen la capitale du Maghreb central [... le fleuve de la Moulouya est considéré comme la limite entre le Maghreb extrême et le Maghreb central. »]. Mais ça ne colle pas avec l'idée directrice de WeshMani voulant marocaniser et réduire au champs exclusif du Maroc les Meknassas, donc il a introduit en force la notion de Maroc oriental, et une carte avec la géographie administrative actuelle du Maroc... Mais plus encore, WeshMani a même employé un ouvrage de lépidoptérologie [7] [8] pour faire croire à une existence du terme « Pays des Meknaca » dans les sources secondaires récentes...
- Cette histoire de Pialet est ridicule. Il a restauré une version [9] que j'ai fait remplacer au moyen d'une présentation et d'une discussion sur le Bistrot [10]. Présentation qui a été unanimement saluée. On m'a accusé par le passé d’être Askeledeen et quelqu'un a utilisé cette nuit une IP pour se faire passer pour un de mes « partisans » depuis un proxy bornant aux Etats Unis ! Donc comme tout est bon pour demander mon blocage on va me coller tout les CAOU et IP.
- De toute façon les longues discussion que j'ai initié en pdd de Meknassa malgrés les passages en force, démontreront son deux poids deux mesures général et la volonté dès le début de mettre de manière disproportionnée la focale sur le Maroc et la Moulouya... Mais c'est sur que le requérant veut éliminer toute contradiction substantielle et continuer à influencer les articles avec « Yus » en dehors de toute considération encyclopédique. Je demande donc en plus d'une sanction exemplaire pour compérage, une restriction thématique pour ces deux individus. J'attire aussi l'attention sur le fait que la personne isolée par le compérage a toujours plus de diff et a toujours le « mauvais rôle ». ~~~~
Brouillons
[modifier | modifier le code]Pour les Songhaï, la conquête saadienne met fin à un age d'or[1] et porte un coup fatal au développement de la civilisation soudanaise[2]. L'Empire Songhaï disparaît, il se scinde en deux entités : le royaume de Dendi à l'est et celui de Tombouctou (le pachalik) à l'ouest[1],[2]. La résistance songhaï s'organise ; Tombouctou se soulève à deux reprises. La seconde tentative entraîne l'exil des lettrés de la ville qui était la capitale culturelle des Songhaï[1]. Les Songhaï du Dendi, groupé autour de l'askiya Nouh stoppent l'avancée des Saadiens vers le Dendi à la fin du XVIe siècle[3]. La conquête de la ville permet de rouvrir la route de l'or et des esclaves pour les Marocains ; la prise Tombouctou permet au pacha Djouder d'acheminer 1200 esclaves à travers le sahara[4]. La tentative saadienne de controler les sources de l'or est un échec. La grande expédition prend des airs de razzia ; les quantités d'or envoyé au sultan saadien par les pachas sont issues du pillage des cités du Sahel[5].
L'intervention marocaine, détruisant le dernier grand empire soudanais, porte un coup fatal aux commerce et à la prospérité des cités du Niger, prolongeant sans doute un déclin amorcé sous le règne des Askias[6],[4]. Le commerce reprend, plus profitable aux Marocains en raison du rapport de force nouveau lié à la conquête. Mais les « sources de l'or » restent inaccessibles aux envahisseurs[7]. À Tombouctou dans les années suivant la conquête le commerce est en déclin, les commerçants se risquent peu dans une zone considérée dès lors comme instable[8]. La dégradation des conditions du commerce se traduit notamment au niveau de la traite des esclaves ; les opérations militaires puis le climat d'anarchie provoqué par les Marocains augmentent le nombre de captifs et font chuter le prix des esclaves à Tombouctou. La détérioration est temporaire et, rapporté à l’échelle des siècles, le profit des expéditions pour les Marocains est faible. En revanche les expéditions et l’effondrement de l'Empire Songhaï ont un effet durable localement : la montée de l'anarchie dans la région[7].
Selon le Tarikh el Fettach, les soldats venus du Maroc traitèrent sans ménagement les savants, certains furent massacrés (c'est le cas des descendants du chérifs ramenés par l'askia Mohamed) et d'autres déportés au Maroc[8]. Les voies caravanières sont supplantées par le trafic maritime entre le littoral ouest africain et l'Europe. Les Portugais empruntent la route maritime atlantique, du XVIe siècle au XVIIIe siècle, commerçant l'or africain par cette nouvelle voie. Dès lors les ressources aurifères transitent de plus en plus par les côtes Atlantiques — plus proche que la voie saharienne —et non par le nord pour déboucher sur la Méditerranée[8]. Cet état des choses sera aggravé par les luttes entre Armas et Touaregs ; ces derniers s'établissent dès le XVIe siècle aux environ du fleuve Niger[8].
La région connaît un déclin et une instabilité ; les groupes nomades profitent de l'effondrement songhaï pour installer une relative instabilité qui pèse sur l'économie. Le commerce caravanier en pâtit. Les conquérants menés par Yuder Pacha s'illustrent par leur indiscipline et leurs exactions contre les lettrés musulmans de Gao et Tombouctou[2]. L'entreprise saadienne de contrôle du commerce transsaharien échoue. Les élites marchandes soninké et les commerçant arabo-berbères fuient et la route de l'or se déplace vers l'est et débouche, plus au nord, vers les zones comprises dans l'orbite ottomane. Les nouvelles routes commerciales ne passent pas par les possessions saadiennes ; elles empruntent notamment la route de Ghat en Lybie avec pour principal centre subsaharien, la ville de Kano, qui devient un des centre urbain les plus florissant de l'époque[2].
- Ismaël Diadié Haïdara, Jawdar Pasha et la conquête saâdienne du Songhay, 1591-1599, Institut des études africaines, , p. 124
Eric Milet, Mali: Magie d'un fleuve aux confins du désert, Editions Olizane, (ISBN 9782880863517), p. 44-45- Ogot 1999, p. 351.
- Ogot 1999, p. 54.
- Giri 1994, p. 162.
- Canale 1961, p. 168.
- Giri 1994, p. 162-163.
- Désiré-Vuillemin 1963, p. 24-40.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Bethwell A. Ogot, L'Afrique du XVIe au XVIIIe siècle, UNESCO, (ISBN 9789232017116), p. 351
- Jean Suret Canale, Afrique noire occidentale et centrale: géographie, civilisation, histoire, Éditions sociales, (lire en ligne), p. 168
- Geneviève Désiré-Vuillemin, Les capitales de l'Ouest Africain: villes mortes et capitales de jadis, Service d'Édition et de Vente des Publications de l'Éducation Nationale, (lire en ligne)
- Jacques Giri, Histoire économique du Sahel: des empires à la colonisation, KARTHALA Editions, (ISBN 9782865375073, lire en ligne)
(p357) Fin ______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Article : Tijani
[modifier | modifier le code] Racconish :
J'ai rédigé un brouillons pour détailler quel serait le corps de texte sur ce point. Avant de le présenter à un public plus large j'aimerais avoir ton avis afin de le rendre le plus consensuel possible. Merci pour le temps que tu y consacrera.
br />Ps: Je n'ai pas eu le temps de mettre les sources, mais maintenant que nous les travaillons depuis 3 mois tu reconnaitra, Meynier, Thénault, Kouzmine, Clancy-Smith, ect...
Ps2: N'hésite pas comme une page wikipédia d'article à modifier directement ce qui pose problème.
Kabyle20 (discuter) 28 décembre 2014 à 17:22 (CET)
Naissance
[modifier | modifier le code]Si la plus part des auteurs, donnent le village natal de Ahmed Tijani, Aïn Madhi, comme situé en Algérie, plus précisément dans le Sud algérien[1], certains historiens préfèrent nuancer cette affirmation.
Ain Madhi qui, sous la dépendance de Laghouat, constituait avec elle une entité politique autonome au xviiie siècle, se trouvait dans une zone de confins méridionaux et sahariens que le pouvoir ottoman, à partir d'Alger et d'Oran, s'est efforcé, à la fin du xviiie siècle et au xixe siècle, d'intégrer dans sa zone de contrôle. Aïn Madhi a été ainsi rattaché, à la suite de plusieurs interventions armées, à la Régence d'Alger et qui constitue une préfiguration de l'Algérie actuelle[2]. Selon Meynier, le territoire actuel, son découpage remonte à l'établissement des Régences en Afrique du Nord[3]. Selon Julia Clancy Smith il serait plus correcte d'affirmer que il fut né à Ain Madhi, dans ce qui est aujourd'hui le sahara algérien, qui à l'époque était épisodiquement sous le contrôle de la Régence ottomane de Al jazâ'ir, préfigurant l'Algérie[4]. Al jaza'ir, racine étymologique arabo-berbère du mot Algérie, et servant toujours à désigner le pays dans ces deux langues[note 1], désigne la ville d'Alger, mais aussi le pays qu'elle commande. Cependant la langue parlée distingue Al jaza'ir el açima, supplanté par sa contraction Dzayer pour désigner la capitale Alger, et Al jaza'ir qui représente tout ce qui n'est pas le Maroc ou la Tunisie[3].
La présences des Turcs dans la Régence d'Alger a participé à façonner dans ce que les géographes arabes appellent le Djazirat el-Maghrib, l'entité algérienne (watan al-jazâ'ir, pays d'Algérie). Selon Abderahman Bouchène, Jean-Pierre Peyroulou, Ouanassa Siari Tengour, Sylvie Thénault, l'Algérie en tant que pays à l'époque se définit géographiquement:
« Occupant la partie centrale de l'Afrique du Nord, le territoire algérien se définit par un ensemble de hautes terres, ouvert sur la Mer Méditerranée au nord et sur de vastes étendues désertiques du Sahara au sud. [...] L'atlas saharien constitue sur plus de 700 kilomètres le second ensemble de monts, comme les Ksours, le Djebel Amour, les Ouleds Naïls, les Zibans[5]. »
Al-jazâ'ir est souvent défini comme une espace modelé par la Régence d'Alger , avec des frontières bien nettes à l'est et à l'ouest. Cependant au Sud les limites du territoire algérien sont floues, avec un système de dépendance tributaire variable[6]. Cependant les population du Sud entretiennent avec la Régence d'Alger des liens réels, même en dehors de tout contrôle de cette dernière sur les territoires du Sud. Il faut noter que les tribus vivant au Sud ne sont pas les seules à entretenir une certaine indépendance vis à vis de la Régence d'Alger, c'est le cas notamment des Aurès et de la Kabylie[7].
Références
[modifier | modifier le code]- Halima Baali-Chérif, Les confréries musulmanes au Maghreb, Paris, Éditions Al-Bustane, 2009, p. 80, 83 — ici, l'auteur indique à la fois une naissance dans le sud algérien et l'Algérie comme étant le pays natal
- Selon Jean-Louis Triaud
- Ahmed Koulaksiss, Gilbert Meynier, L'émir Khaled : premier zaʼîm? : identité algérienne et colonialisme français, L'Harmattan, 1987, p. 17
- Selon Julia Clancy Smith
- Abderahman Bouchène, Jean-Pierre Peyroulou, Ouanassa Siari Tengour, Sylvie Thénault, Histoire de l'Algérie à la période coloniale, 1830-1962, éditions La Découverte, Chapitre I : 1830 - 1880 - La conquête coloniale et la résistance des Algériens - Section : L'Algérie à la veille de la conquête française : un pays de hautes terres sous domination ottomane.
- Hélène Blais, Mirages de la carte: L'invention de l'Algérie coloniale, édition Fayard, extrait en ligne
- Kouzmine Yaël et al., « Étapes de la structuration d'un désert : l'espace saharien algérien entre convoitises économiques, projets politiques et aménagement du territoire », Annales de géographie 6/ 2009 (n° 670), p. 659-685
Notes
[modifier | modifier le code]- Voir l'article Algérie pour l’étymologie
Article : Mohamed el Kebir (bey)
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Mohamed el Kebir | |
Gouverneur de la Régence d'Alger | |
---|---|
Biographie | |
Nom de naissance | Mohamed ben Othmane |
Surnom | Mohammed Lekh'al |
Date de naissance | ? |
Lieu de naissance | Beylik du Titteri |
Date de décès | |
Lieu de décès | Oran |
Fonction | |
Titre | Bey de l'Ouest |
Règne | 1779 - 1796 |
Prédécesseur | Ibrahim bey |
Successeur | Othmane ben Mohammed bey |
modifier |
Mohamed ben Othmane, dit Mohamed el Kebir (« Le Grand ») et auparavant Mohammed Lekh'al (« Le Noir »), est le bey de l'Ouest de 1779 à 1796, sous la Régence d'Alger. Né dans le beylik du Titteri, il est mort en 1796 à Oran. Il est connu notamment pour avoir libéré Oran et Mers el Kébir de la domination espagnole en 1792.
Débuts comme dignitaire de la Régence d'Alger
[modifier | modifier le code]Il est le fils d'un bey du Titteri, Othmane. Le successeur de son père, un certain Ibrahim est nommé par le dey d'Alger comme bey de l'ouest. Mohamed le suit alors et en récompense de ses qualités est nommé caïd des Flitta vers 1764-1765, ce qui représente le caïdat le plus important du beylik de l'ouest. Ibrahim le juge bientôt apte à de plus hautes fonctions et le nomme khalifa en 1768. A ce poste Mohammed el Kebir s'initie aux affaires du beylik et devient renommé de la population pour sa générosité et sa bravoure. Il pose dès lors les bases de sa réputation. Ibrahim meurt vers 1775-1776 ; la même année les Espagnols commandés par Oreilly échouent dans une expédition contre Alger et subissent de lourdes pertes (8000 morts et 3000 blessés selon un ouvrage d'époque, le Djoumani). Dans cette bataille qui a lieu aux environs d'El Harrach, Mohammed el Kebir — alors khalifa à la tête du détachement des troupes du beylik de l'ouest — s'illustre aux yeux du dey d'Alger. Il aurait notamment conduit une brillante charge de cavalerie qui a joué un grand rôle dans la bataille[1].
Cependant, malgré la popularité de Mohamed el Kebir, c'est un certain Khelil qui est nommé bey de l'ouest par Alger grâce à sa fortune. En effet dans la régence, la nomination aux hautes fonctions est souvent achetée. Mohammed el Kebir reste alors au poste khalifa dans le beylik de l'ouest[1].
Politique à la tête du beylik de l'Ouest
[modifier | modifier le code]Cependant, à la mort de Khelil en 1779, il accède enfin selon les vœux de la population au titre de bey de Mascara. Sa politique à la tête du beylik exprime son penchant pour les « grandes choses ». Les revenus de sa province sont considérables, il sait en tirer parti. Le début de son gouvernement est marqué par la famine, commune à toute la Régence d'Alger et qui touche durement les populations de l'Ouest. Il réalise de grands approvisionnements de grains et les fait mettre sur les marchés quand le prix des denrées atteint des niveaux exagérés, évitant ainsi la famine pour de nombreuses personnes. Les cuisines du palais de Mascara sont ouvertes et font don de nourriture ou de vêtements pour l'hiver, ce qui maintient sa popularité. Parallèlement il entreprend une politique de travaux et d’embellissement de Mascara, ce qui fournit des emplois à de nombreuses personnes durant les années de disette. Il établit des ponts, des fortifications et des bastions d'artillerie autour de Mascara. Il établit une bibliothèque dont les ouvrages sont déclarés biens habous au sein d'une medersa de Mascara, à l'usage des professeurs et des talebs. Il restaure également deux medersas en ruine à Tlemcen et dote Mostaganem d'un palais. Mohamed el Kebir sait aussi se montrer sévère dans la répression des tribus révoltées comme les Hachems qu'il finit par intégrer dans son makhzen. Une des expéditions les plus importantes qu'il mène est celle de Laghouat (1784) où sa mehalla (expédition) soumet toutes les populations à l’impôt jusqu'à Aïn Madhi. Cette dernière ville se révolte sitôt le bey rentré à Mascara. Il retourne alors soumettre la ville qui oppose une résistance opiniâtre et, presque à court de munitions, il ne remporte la victoire que grâce à une caravane d'approvisionnement venue en renfort depuis Alger. Ces faits d'armes renforcent sa réputation et participent à faire accepter son autorité[1].
La soumission des tribus du sud à l’impôt renforce encore son trésor, et une fois acquitté le tribut annuel à Alger, il lui reste dans son trésor personnel de quoi satisfaire de grandes dépenses. Il récompense notamment les lettrés, qui rédigent, entre autres, des qacidates (poèmes) à la gloire de son action ; possédant une bibliothèque, il rémunère des copistes habiles en calligraphie qui reproduisent les ouvrages les plus célèbres. Il possède un certain goût pour les discussions scientifiques et les échanges avec les hommes instruits. Une partie des revenus du beylik est allouée aux aumônes diverses pour s’attirer autant que possible les grâces de la population et limiter les velléités de révolte. Il gagne également l'estime de son suzerain le dey d'Alger pour ses compétences et celle de ses collègues bey du Titteri et de Constantine. A l’extérieur de la régence d'Alger, le bey de Tunis et le souverain alaouite, Moulay Mohammed, échangent avec lui des présents en gage d'estime et de sympathie[1].
Prise d'Oran (1790-1792)
[modifier | modifier le code]La ville d'Oran sous domination espagnole cause énormément de soucis à la cour d'Espagne. Au XVIIIe siècle siècle la politique de résistance populaire des Algériens à la présence espagnole et l'hostilité du beylik de l'Ouest crée un climat d’insécurité permanent autour d'Oran et de Mers el Kébir. La politique espagnole oscille entre la préservation de leur préside et le maintien d'une paix fragile avec Alger. Avant 1790, plusieurs tentatives de négociation et divers traités sont conclus avec le gouvernement d'Alger, puis à partir de 1786 directement avec le bey Mohamed el Kébir. L'amiral José de Mazarredo mène des négociations (1785-1787) qui débouchent sur un accord qui est rompu en janvier 1787 par la reprise des hostilités terrestres ; le gouverneur de la place Gascon reprend alors des négociations avec Mohamed el Kebir. Cette dernière tentative débouche sur un accord, notamment commercial, mais très mal vue par le gouvernement central d'Alger qui craint une émancipation politique et économique de Mohammed el Kebir[2].
Le gouverneur intérimaire fait ouvrir le feu sur les troupes du bey qui voulaient les secourir suite au tremblement de terre du 8 octobre 1790. Cet événement met le feu aux poudres et attise la colère des Algériens[2]. La ville d'Oran est défendue par de nombreux forts, dont le plus imposant est bordj el Marsa. Mohamed el Kebir est au fait des intrigues européennes liées à la révolution française et aux efforts de troupes que la couronne d'Espagne doit concéder pour sécuriser son territoire. En 1790 il écrit donc au dey d'Alger pour solliciter l'autorisation de lancer la guerre sainte contre les Espagnols. Les marabouts jouent un rôle dans la mobilisation, le bey réunit 50000 hommes et met Oran en état de siège[3].
Face à l'escalade du conflit, les Espagnols sont déterminés à ne pas céder aux menaces du bey, mais veulent en même temps préserver la paix avec Alger. La diplomatie espagnole obtient un cessez le feu d'un mois le 20 mars 1791 auprès du dey d'Alger, afin d'étudier une proposition de cession des places. Contre la rétrocession des deux villes, les Espagnols demandent des garanties à Mohamed el Kebir concernant le non-développement de la course. Pour le gouvernement d'Alger ces demandes sont excessives et Mohammed el-Kebir avec l'accord du dey d'Alger, Mohamed ben Othmane Pacha, reprend les hostilités[2]. Mohamed el Kebir a besoin d'une artillerie disciplinée pour battre les défenses espagnoles, le dey d'Alger dépêche sa mehalla en renfort[4].
Des renforts espagnols arrivent également dans les deux places où les Espagnols sont dominés par les troupes du bey. L’élection du khaznadji (premier secrétaire d'État) Sidi Hassan au poste de dey (appelé dès lors Hassan Pacha), connu comme ami de l'Espagne, ouvre une ultime période diplomatique où la cession des places se fait notamment contre des avantages commerciaux aux navires espagnols dans les ports de la Régence d'Alger. Le 12 février 1792, conformément au traité, Oran et Mers-el-Kébir sont évacués par les troupes espagnoles. Côté algérien, cet abandon est une grande victoire et l'aboutissement d'une longue résistance à la présence espagnole[2].
Hassan Pacha décore Mohamed el Kebir de l'insigne de la plume, destiné à ceux qui ont triomphé des « infidèles » et qu'aucun des prédécesseurs beys de l'ouest n'avait obtenu. Il rattache Oran à son domaine du beylik de l'ouest et le fait bey d'Oran (à la place du titre de bey de Mascara)[4].
Bey d'Oran
[modifier | modifier le code]Mohammed el Kebir s'installe avec solennité et beaucoup de fast dans la ville d'Oran, nouvelle capitale de son beylik. Il désigne divers tribus pour repeupler la ville suite au départ de nombreux Espagnols et de musulmans ayant commercé avec eux pendant leur présence vers Ceuta (malgré l'aman qui leur a été accordé). Il s'emploie à embellir Oran, construisant des édifices comme la mosquée du Pacha. Il meurt 4 ans après la prise de la ville et son plus jeune fils Othmane lui succède à la tête du beylik[4].
La période du règne de Mohamed el Kebir correspond à une époque de stabilité dans l'ensemble de la Régence d'Alger : de 1724 à 1791 la succession des deys se fait sans violence et le long règne du dey Baba Mohamed ben Othmane Pacha (1766-1791) témoigne d'une période de stabilité intérieure. Le beylik de Constantine connait également dans une moindre mesure une période d'essor avec le règne de 5 beys de 1713 à 1792, surtout sous la conduite de Salah bey (1771-1792). L'essor du commerce, notamment dans le beylik de l'ouest, marque le progrès dans l'économie du pays et les relations avec les pays européens se stabilisent (signature de traités)[5].
Références
[modifier | modifier le code]- « Notice sur le Bey d’Oran, Mohammed el Kebir. Revue africaine| Bulletin de la Société historique algérienne », sur revueafricaine.mmsh.univ-aix.fr (consulté le )
- Ismet Terki Hassaine, « Oran au xviiie siècle : du désarroi à la clairvoyance politique de l’Espagne », Insaniyat / إنسانيات. Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales, nos 23-24, , p. 197–222 (ISSN 1111-2050, DOI 10.4000/insaniyat.5625, lire en ligne, consulté le )
- « Notice sur le Bey d’Oran, Mohammed el Kebir. Revue africaine| Bulletin de la Société historique algérienne », sur revueafricaine.mmsh.univ-aix.fr (consulté le )
- « Notice sur le Bey d’Oran, Mohammed el Kebir Revue africaine| Bulletin de la Société historique algérienne », sur revueafricaine.mmsh.univ-aix.fr (consulté le )
- (en) P. M. Holt, Peter Malcolm Holt, Ann K. S. Lambton et Bernard Lewis, The Cambridge History of Islam: Volume 2A, The Indian Sub-Continent, South-East Asia, Africa and the Muslim West, Cambridge University Press, (ISBN 9780521291378, lire en ligne)
Date | 1082 - 1105 |
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Lieu | Tlemcen et sa région |
Issue |
|
Hammadides | Almoravides
Empire espagnol Dissidents zianides |
El Mansour Ben Hammad | Gouverneur Tachfnin ben Tinamer |
inconnues | inconnues |
Les campagnes de Tlemcen sont une série d'expédition menées par les Hammadides contre l'ouest de leur ancien territoire tombé au main des Almoravides.
Contexte
[modifier | modifier le code]En 1080-1082, Youssef Ibn Tachfin, émir almoravide, se lance à l'assaut de l'ouest des Etats Hammadides depuis l'actuel Maroc. Cette région est controlée par les Maghraouas, une conféderation berbère. Yousef Ibn Tachfin pousse ses succès toujours plus loin : il enlève Tlemcen aux Beni Yala, et se rend maïtre d'Oran, Ténès, l'Ouarsenis, le Chélif jusqu'à El Djazaïr Ouled Mezghana (Alger). Il rentre à Marrakech l'année suivante. A Tlemcen, il installe un gouverneur, un dénommé Mohamed Ben Tinameur avec le soutien de la tribu locale des Beni Wamanou commandée par un certain Makhoukh. Le sultan Hammadide, El Mansour, a epousé la soeur de Makhroukh dans l'optique de sceller une alliance avec les Zenata de l'Ouest. Cependant les intrigues du gouverneur (almoravide) de Tlemcen finissent par entrainer cette tribu vers une attitude hostile aux Hammadides.
Riposte hammadide
[modifier | modifier le code]Très vite, à une date incertaine, le sultan hammadide El Mansour se met en marche contre Tlemcen. Il subit une première défaite ; Makhoukh redoublant d'effort contre son beau-frère en offrant tout l'appui de sa tribu aux Almoravides. Cependant les Hammadides ravagent la région et plusieurs place fortes de Makhoukh et menacent l'armée du gouverneur almoravide Mohamed Ben Tinameur. Youssef Ibn Tachfin se voit contraint de demander une trêve en conservant Tlemcen mais sans projetter d'autres attaques contre le reste des territoires hammadides.
Cependant les attaques almoravides reprennent, et le hammadide El Mansour envoie son fils l'émir Abdallah reprendre Tlemcen