Utilisateur:Cantons-de-l'Est/Attentats du 11 septembre 2001
Attentats du 11 septembre 2001 | |
De haut en bas : l'incendie du World Trade Center ; le mur du secteur ouest du Pentagone en partie effondré ; le vol UA175 s'écrase dans la tour Sud ; une demande d'aide aux pompiers à Ground zero le ; un moteur du vol UA93 est retrouvé ; le vol AA77 s'écrase contre un mur du secteur ouest du Pentagone. | |
Localisation | New York ; Comté d'Arlington, Virginie ; et près de Shanksville, Pennsylvanie. |
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Cible | • World Trade Center (AA 11 et UA 175) • Pentagone (AA77) • Maison-Blanche ou Capitole des États-Unis (UA 93 ; échec) |
Date | Mardi 8 h 14 – 10 h 3 (UTC−04:00) |
Type | Attentat-suicide, détournement d'avion, terrorisme, tuerie de masse |
Armes | Avions de ligne détournés |
Morts | 3 000 |
Blessés | 6 000 |
Organisations | Al-Qaïda |
Mouvance | Terrorisme islamiste Antiaméricanisme |
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Les attentats du 11 septembre 2001, aussi appelés « 11 Septembre » en français et « 9/11 » en anglais[note 1], ont été élaborés par des membres d'Al-Qaïda, organisation terroriste islamiste qui les a exécutés en sol américain le . Ces attentats, les plus meurtriers de l'histoire humaine, provoquent plusieurs changements importants dans la politique étrangère américaine, notamment le lancement de la guerre contre le terrorisme.
Au matin du mardi 11 septembre 2001, 19 pirates de l'air détournent quatre avions de ligne ayant décollés du Nord-Est des États-Unis. Deux appareils, vol American Airlines 11 et vol United Airlines 175, percutent respectivement la tour Nord et la tour Sud du site du World Trade Center à New York. En moins de deux heures, les deux gratte-ciel de 110 étages s'effondrent. Ces deux évènements provoquent à leur tour l'effondrement d'autres structures du site, dont le 7 World Trade Center, tout en endommageant des bâtiments à proximité. Le troisième avion, vol American Airlines 77, est dirigé vers le Pentagone, quartier général des Forces armées des États-Unis situé en Virginie, où il percute l'un de ses murs, provoquant un effondrement partiel de cette partie de l'édifice et plusieurs incendies graves. Quant au vol United Airlines 93, il est détourné vers Washington, D.C., mais le pilote terroriste l'écrase en Pennsylvanie lorsque les passagers sont en voie de reprendre le contrôle de l'appareil. Des enquêteurs pensent, sans certitude, que l'avion devait être dirigé vers le Capitole des États-Unis ou la Maison-Blanche.
Rapidement, Al-Qaïda est soupçonnée. Peu après, son chef Oussama ben Laden est accusé d'avoir commandé les attentats ; c'est seulement en 2004 qu'il admet sa responsabilité. Plus tard, le principal planificateur des attaques, Khalid Cheikh Mohammed, reconnaît son rôle. Des membres d'Al-Qaïda et Ben Laden ont mentionné plusieurs raisons pour justifier ces attentats-suicides, dont le soutien d'Israël par les États-Unis, la présence de troupes américaines en Arabie saoudite et les sanctions contre l'Irak.
Les attaques provoquent la mort de presque 3 000 personnes et un peu plus de 6 000 personnes ont été blessées. Au moins 15 000 personnes développent des troubles de santé respiratoire à la suite de l'inspiration de poussières toxiques issues des édifices effondrés à New York. Le Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis publie en 2002 un rapport sur les attentats et suggère des voies d'améliorations pour prévenir de futures attaques terroristes. En réplique aux attentats, les États-Unis lancent leur programme de guerre contre le terrorisme et envahissent l'Afghanistan en 2001 dans le but de déposer les Talibans, qui avaient refusé deux demandes américaines : expulser Al-Qaïda de l'Afghanistan et extrader son chef Oussama ben Laden. Dans les années subséquentes, plusieurs pays industrialisés durcissent leur législation sur le terrorisme, notamment en augmentent les pouvoirs policiers et en élargissant les mandats des services de renseignement.
Les attentats ralentissent durablement l'activité économique de New York. Le nettoyage des débris du site du World Trade Center a été complété en mai 2002. La construction du One World Trade Center, sur le site où se trouvait le World Trade Center, commence en novembre 2006 et s'achève officiellement en novembre 2014. Le Pentagone a été reconstruit en moins d'un an. Ces attaques marquent de façon durable la culture américaine. Par exemple, plusieurs mémoriaux ont été élevés aux États-Unis à la mémoire des victimes.
Contexte
[modifier | modifier le code]Al-Qaïda
[modifier | modifier le code]Les origines d'Al-Qaïda, organisation terroriste islamiste[1],[2],[3],[4], remontent à 1979 quand l'Union soviétique envahit l'Afghanistan. Oussama ben Laden se rend en Afghanistan et aide à organiser ceux qui seront appelés les « moudjahidin arabes » dans le but de combattre les Soviétiques[5]. Supervisé par Ayman al-Zawahiri, Ben Laden se radicalise[6].
En , Abdallah Azzam, Oussama ben Laden, Ayman al-Zawahiri et Mohammed Atef participent à deux réunions qui fixent l'orientation future du djihad. Les participants s'accordent sur la création d'une organisation pour poursuivre la lutte et la résistance après le retrait des Soviétiques d'Afghanistan, mais sans préciser ses buts exacts. Elle est initialement appelée Al-Qaïda al-askariya (« La base militaire »)[7]. Oussama ben Laden explique l'origine de ce terme dans une entrevue avec le journaliste Tayseer Alouni diffusée par Al Jazeera en : « Le nom d'Al-Qaïda a été établi il y a longtemps et par hasard. Le défunt Abou Ebeida el-Banashiri avait établi les camps d'entraînement pour nos moudjahidines contre le terrorisme de la Russie. Nous avions l'habitude d'appeler le camp d'entraînement « la base », soit « Al-Qaïda ». » Le camp d'entraînement en question se trouvait près de Jalalabad[8].
Oussama ben Laden
[modifier | modifier le code]En 1996, Oussame ben Laden émet sa première fatwa, exigeant que les soldats américains quittent l'Arabie saoudite[9]. Dans une seconde fatwa en 1998, il s'objecte contre la politique étrangère des États-Unis envers Israël et la présence continu des troupes américaines en Arabie saoudite après la guerre du Golfe[10] (terminée en 1991[11]). Il recourt aux écrits de l'islam pour exhorter les musulmans à attaquer les Américains jusqu'à ce que ses griefs soient éteints. Selon lui, les érudits musulmans « ont unanimement affirmé, pendant toute l'histoire de l'islam, que le djihad est un devoir individuel lorsque l'ennemi détruit des pays musulmans »[trad 1],[10],[12].
Même si Oussama ben Laden a commandé les attentats du 11 septembre 2001, il nie dans un premier temps[13],[14],[15]. Par exemple, Al Jazeera diffuse une déclaration de Ben Laden le où il déclare : « J'insiste sur le fait que je n'ai pas commis cet acte, qui semble avoir été réalisé par des personnes ayant leur propre motivation »[trad 2],[16]. En novembre 2001, des soldats américains récupèrent une bande vidéo dans les débris d'une maison à Jalalabad en Afghanistan. Dans celle-ci, Oussama ben Laden échange avec son confident et ami Khaled al-Harbi ; il admet avoir su que des attaques étaient en préparation[17]. Le sort une seconde vidéo. Dans celle-ci, il n'admet pas sa responsabilité[18], mais déclare :
Dans une vidéo diffusée un peu avant l'élection présidentielle américaine de 2004, il reconnaît publiquement la participation d'Al-Qaïda[13]. Il déclare de plus sa responsabilité dans les attaques et affirme qu'elles ont été menées parce que « nous sommes libres [...] et voulons redonner la liberté à notre nation. Puisque vous minez notre sécurité, nous minons la vôtre »[trad 4],[19]. Oussama ben Laden a déclaré avoir dirigé en personne ses partisans pour les attaques contre le World Trade Center et le Pentagone[20],[21]. Dans une autre vidéo, obtenue par Al Jazeera en septembre 2006, il échange avec Ramzi Bin al-Shibh, l'un des trésoriers d'Al-Qaïda, ainsi qu'avec Hamza al-Ghamdi et Wail al-Shehri, deux membres d'Al-Qaïda qui font leurs préparatifs pour les attentats[22].
Les États-Unis n'ont jamais formellement inculpé Oussama ben Laden pour les attentats du , mais son nom était sur la liste du FBI Most Wanted Terrorists pour les attentats à la bombe des ambassades américaines à Dar es Salam (Tanzanie) et à Nairobi (Kenya)[23],[24]. Au terme d'une chasse à l'homme de 10 ans, le président des États-Unis Barack Obama annonce qu'une unité de combat américaine a tué Oussama ben Laden dans son complexe fortifié au Pakistan le [25].
Khalid Cheikh Mohammed
[modifier | modifier le code]Le journaliste Yosri Fouda, de la chaîne en langue arabe d'Al Jazeera, rapporte en avril 2002 que Khalid Cheikh Mohammed (KCM) a avoué son implication dans les attaques en collaboration avec Ramzi Bin al-Shibh[26],[27],[28]. Le rapport final de la commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis (2004) indique que l'animosité envers les États-Unis de KCM, principal planificateur des attentats, est la conséquence de son « violent désaccord avec la politique étrangère des É.-U. qui favorisent Israël »[trad 5],[29]. Il a également conseillé et financé l'attentat du World Trade Center de 1993 ; l'un des dynamiteurs de l'attentat de 1993, Ramzi Yousef, est son neveu[30],[31].
Khalid Cheikh Mohammed est arrêté le à Rawalpindi, au Pakistan, par des policiers pakistanais travaillant en collaboration avec la CIA. Il est ensuite détenu dans différentes prisons secrètes de la CIA et au camp de Guantánamo, où il a été interrogé et torturé[32],[33],[34]. Pendant les sessions d'interrogatoire à Guantanamo en mars 2007, KCM avoue sa responsabilité dans les attentats, affirmant qu'il « est responsable de l'opération 9/11, de A à Z »[trad 6] et que sa déclaration n'a pas été faite sous contrainte[28],[35].
Son procès commence le [36],[37],[38]. Dans une lettre remise par l'avocat de Khalid Cheikh Mohammed à la cour de district des États-Unis de Manhattan le , il est indiqué que KCM est prêt à témoigner sur le rôle de l'Arabie saoudite dans les attentats du 11 septembre 2001 contre la promesse de ne pas être exécuté. L'un des avocats des victimes des attentats a nié l'utilité d'un tel témoignage[39].
Autres membres
[modifier | modifier le code]Dans une « substitution au témoignage de Khalid Cheikh Mohammed »[trad 7] au procès de Zacarias Moussaoui (condamné pour sa participation aux attentats[40]), cinq personnes sont déclarées comme ayant une connaissance complète des détails de l'opération. Il s'agit d'Oussama ben Laden, Khalid Cheikh Mohammed, Ramzi Bin al-Shibh, Abu Turab al-Urduni et Mohammed Atef[41].
Le , l'Audience nationale, tribunal espagnol, condamne Abou Dahdah à 27 ans de prison pour sa participation aux attentats et aux activités d'Al-Qaïda. À la même époque, 17 autres membres de l'organisation terroriste sont condamnés en Espagne à des peine de six à onze ans d'emprisonnement[42]. Le , le Tribunal suprême espagnol réduit la peine d'Abou Dahdah à douze ans parce que sa participation aux attentats n'a pas été démontrée[43].
Toujours en 2006, Zacarias Moussaoui, soupçonné dans un premier temps d'être un pirate de l'air potentiel, a été condamné pour conspiration dans le but de commettre des actes de terrorisme et pour détournement d'avion. Il a été condamné à la prison à perpétuité aux États-Unis[44],[45]. Mounir el-Motassadeq, vivant à Hambourg, se voit infliger une peine de 15 ans de prison en Allemagne pour son soutien aux pirates de l'air. Relâché en octobre 2018, il a été déporté au Maroc[46].
La cellule d'Al-Qaïda de Hambourg en Allemagne comprenait des islamistes radicaux qui sont devenus des membres clés dans les attentats du 11 septembre[47]. Selon le rapport final de la commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis, Mohammed Atta, Marwan al-Shehhi, Ziad Jarrah, Ramzi Bin al-Shibh et Said Bahaji étaient tous membres de cette cellule[48].
Motivations
[modifier | modifier le code]La décision d'Oussama ben Laden de s'opposer aux États-Unis et sa fatwa de 1998, exigeant le meurtre d'Américains[10], sont vus par des enquêteurs américains comme des indices en faveur de son soutien aux attentats[49]. Dans sa lettre de novembre 2002[50] , il déclare explicitement les motivations d'Al-Qaïda pour attaquer les États-Unis :
- soutien militaire d'Israël[50],[51] ;
- soutien des « attaques contre les musulmans »[trad 8] en Somalie ;
- soutien contre les musulmans pendant l'insurrection moro aux Philippines ;
- soutien d'Israël dans l'« agression » contre les musulmans au Liban ;
- soutien des Russes dans les « atrocités contre les musulmans »[trad 9] en Tchétchénie ;
- maintien de gouvernements pro-américains au Moyen-Orient qui agissent contre les intérêts musulmans ;
- soutien de l'« oppression des musulmans »[trad 10] par l'Inde au Cachemire ;
- présence des troupes américaines en Arabie saoudite[52] ;
- sanctions contre l'Irak.
Après les attaques, Ben Laden et Ayman al-Zawahiri publient d'autres vidéos et enregistrements audio, quelques uns comprenant à nouveau les mêmes justifications. Les Letter to America de 2002[53] et une vidéo de 2004 constituent trois documents importants pour comprendre les objectifs de Ben Laden[54]. En effet, selon lui, le prophète Mahomet a interdit la « présence permanente des infidèles en Arabie »[trad 11],[55]. En 1996, Ben Laden publie une fatwa exigeant que les troupes américaines quittent l'Arabie saoudite. En 1998, Al-Qaïda affirme que « pendant sept ans, les États-Unis ont occupé les endroits les plus sacrés des terres de l'islam, la péninsule arabe, pillant ses richesses, forçant ses dirigeants, humiliant son peuple, terrorisant ses voisins et faisant de ses bases dans la péninsule des têtes de pont servant à combattre les peuples musulmans voisins »[trad 12],[56].
Dans une entrevue en décembre 1999, Ben Laden déclare que les Américains sont « trop près de La Mecque »[trad 13], ce qui est une provocation contre l'ensemble des musulmans[57]. Selon un spécialiste du suicide terroriste, s'il n'y avait pas eu de troupes américaines en Arabie saoudite, Al-Qaïda n'aurait probablement pas pu planifier les attentats faute de candidats prêts à se suicider[58].
Dans sa fatwa de 1998, soutenue par Al-Qaïda, Ben Laden justifie les meurtres d'Américains par les sanctions imposées à l'Irak, condamnant le « blocus prolongé »[trad 14],[56] parmi d'autres actions qui constituent selon lui une déclaration de guerre contre « Allah, son messager et les musulmans »[trad 15],[56]. La fatwa comprend ce passage : « la règle de tuer des Américains et leurs alliés – civils et militaire – est le devoir individuel de chaque musulman qui peut le faire dans n'importe quel pays où il est possible de le faire, pour libérer de leurs griffes la mosquée al-Aqsa et la sainte mosquée de La Mecque et pour que leurs armées quittent toutes les terres de l'Islam, vaincues et incapables de menacer un quelconque musulman »[trad 16],[10],[59].
John Mearsheimer et Stephen Walt, deux spécialistes de relations internationales[60], affirment que le soutien d'Israël par les Américains a aussi servi de justification aux attentats[51],[57]. En 2004 et 2010, Ben Laden a encore fait un lien entre les attentats et le soutien américain[61],[62]. D'autres motivations ont été émises par quelques auteurs. L'une des motivations serait l'« humiliation » d'observer le monde musulman perdre de l'importance relativement à l'Occident – cet écart étant particulièrement visible dans leur influence respective sur la mondialisation[63],[64]. D'autres pensent qu'Al-Qaïda souhaite que les États-Unis s'engagent dans une guerre plus étendue dans le monde musulman, évènement qui motiverait plus d'alliés à soutenir l'organisation terroriste. Des auteurs ont suggéré que les attentats constituent un stratagème pour amener les États-Unis à commencer une guerre qui amorcerait une révolution panislamiste. Par exemple, dans son essai Somebody Else's Civil War, Michael Scott Doran (spécialiste de politique étrangère au Moyen-Orient[65]) argue que les attentats sont mieux compris en tant que partie d'un conflit religieux à l'intérieur du monde musulman et que les partisans de Ben Laden « se considèrent comme une île de vrais croyants entourée d'une mer d'iniquité »[trad 17]. Espérant que les représailles américaines uniraient les croyants contre l'Occident, Ben Laden a tenté d'amorcer une révolution dans les nations arabes et ailleurs. Doran ajoute que les vidéos de Ben Laden sont une tentative de provoquer une réaction viscérale au Moyen-Orient ; elles invitent les citoyens musulmans à réagir aussi violemment que possible face à une présence américaine accrue dans leur région[66]. Pour sa part, Peter Bergen (spécialiste de sécurité nationale[67]), dans son livre The Osama bin Laden I Know, avance que les attaques font partie d'un plan qui vise à augmenter les présences militaire et culturelle des États-Unis au Moyen-Orient. Selon les concepteurs de ce plan, cette présence accrue mobiliserait les musulmans à rejeter un gouvernement non musulman en faveur d'un gouvernement islamique conservateur[68].
Planification
[modifier | modifier le code]Les attentats des ambassades américaines en Afrique du 7 août 1998 et la fatwa de Ben Laden de 1998 constituent un point tournant dans les opérations terroristes d'Al-Qaïda[69] puisque Ben Laden démontre avec certitude son intérêt à attaquer les États-Unis. À cette époque, Al-Qaïda est dans une période de transition, puisque plusieurs de ses membres, dont Ben Laden, quittent le Soudan pour s'installer en Afghanistan[70]. Ben Laden affirme que l'idée de détruire les deux tours du World Trade Center lui est venue lorsqu'il a été témoin de bombardements israéliens contre des gratte-ciel lors de l'intervention militaire israélienne au Liban de 1982[71],[72].
C'est toutefois Khalid Cheikh Mohammed (KCM) qui élabore les premiers plans détaillés des attentats, qu'il présente ensuite à Ben Laden en 1996[73]. Vers la fin de 1998 ou au début de 1999, Ben Laden donne son aval à la proposition de KCM[74]. Lui, Ben Laden et son adjoint Mohammed Atef se rencontrent ensuite plusieurs fois au début de 1999[75]. Atef fournit le soutien opérationnel, y compris une liste de cibles potentielles, et aide aux arrangements de voyage des pirates de l'air[70]. Ne jouissant pas d'un temps de planification suffisant, Ben Laden rejette des cibles proposées par KCM, notamment l’U.S. Bank Tower à Los Angeles[76],[77].
Oussama ben Laden, qui supervise et finance l'opération, sélectionne les participants[78]. Dans un premier temps, il choisit Nawaf al-Hazmi et Khalid al-Mihdhar, deux djihadistes expérimentés qui ont combattu pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine. Les deux s'installent aux États-Unis vers la mi-janvier 2000. Ensuite, ils suivent des cours de pilotage à San Diego en Californie. Toutefois, ils ne maîtrisent pas l'anglais et sont des élèves pilotes médiocres ; ils servent de caïds lorsque les pirates de l'air s'emparent des avions[79],[80].
À la fin de 1999, des hommes en provenance d'Hambourg en Allemagne arrivent en Afghanistan. Parmi eux se trouvent Mohammed Atta, Marwan al-Shehhi, Ziad Jarrah et Ramzi Bin al-Shibh[81]. Ben Laden les a choisis parce qu'ils sont éduqués, maîtrisent suffisamment l'anglais et ont vécu en Occident[82]. Al-Qaïda vérifie régulièrement les antécédents des recrues, ce qui lui permet de découvrir que Hani Hanjour est titulaire d'une licence de pilote[83]. KCM affirme plus tard avoir entraîné les pirates de l'air à se fondre dans la population américaine, leur expliquant comment commander des mets au restaurant et porter des vêtements à l'occidentale[84].
Hanjour rejoint Hazmi à San Diego le [85]. Ils vont ensuite en Arizona, où Hanjour rafraîchît ses techniques de pilotage[86]. Marwan al-Shehhi arrive en sol américain à la fin mai 2000, Atta arrive le et Jarrah, le [87]. Ramzi Bin al-Shibh a demandé plusieurs fois un visa pour les États-Unis mais, étant citoyen du Yémen, sa candidature est rejetée parce que les douaniers américains craignent qu'il n'excède la durée de séjour autorisée[88]. Il reste donc à Hambourg, où il coordonne les activités d'Atta et KCM[89]. Trois autres membres de la cellule de Hambourg suivent des cours de pilotage en Floride[87].
Au printemps 2001, un deuxième groupe de djihadistes arrive aux États-Unis[90]. En juillet 2001, Atta rencontre Ramzi Bin al-Shibh en Espagne, où ils coordonnent leurs efforts, incluant le choix des cibles. Bin al-Shibh indique également que Ben Laden souhaite que les attaques soient perpétrées le plus tôt possible[91]. Pour obtenir leur visa d'entrée aux États-Unis, des pirates de l'air ont obtenu leur passeport de fonctionnaires saoudiens corrompus ou ont utilisé des passeports forgés[92].
Des rumeurs prétendent que la date des attentats, « 9/11 » en anglais américain, a été choisie par les terroristes à cause de sa ressemblance avec 911, numéro d'appel d'urgence aux États-Unis. Toutefois, selon Lawrence Wright, elle a été choisie en rappel de la date du quand le roi de Pologne, Jean III Sobieski, engage son armée dans la bataille de Vienne, ce qui permet de repousser les forces armées musulmanes de l'Empire ottoman qui ont tenté de capturer Vienne. Pour Oussama ben Laden, cette date constitue un moment charnière dans la domination de l'Occident sur l'Islam. En attaquant cette journée-là, il souhaite une première victoire de l'Islam dans la lutte pour le pouvoir mondial[93].
Renseignements avant les attentats
[modifier | modifier le code]À la fin de 1999, Walid ben Attash (« Khallad »), un associé d'Al-Qaïda, contacte Khalid al-Mihdhar, lui demandant de le rencontrer à Kuala Lumpur en Malaisie ; Hazmi et Abou Bara al Yemeni[note 2] doivent aussi y participer. La NSA intercepte un appel téléphonique : ses agents apprennent où doit se tenir la rencontre et comprennent que al-Mihdhar et Hazmi y seront. Même si des agents soupçonnent que « Quelque chose de néfaste pourrait être en cours »[trad 18], aucune action n'est entreprise. La CIA sait déjà, informée par des agents saoudiens, que al-Mihdhar et Hazmi sont membres d'Al-Qaïda. Des agents de cette agence se sont d'ailleurs introduits par effraction dans la chambre d'hôtel de al-Mihdhar à Dubaï, où ils ont découvert un visa américain à son nom. Bien que la Bin Laden Issue Station ait alerté les agences de renseignements de par le monde, la CIA ne partagé pas cette information avec le FBI. Des agents de la Branche Spéciale de Malaisie, qui ont observé la rencontre du , ont informé leurs supérieurs que al-Mihdhar, Hazmi et Khallad se rendaient à Bangkok, mais la CIA refuse d'informer les autres agences de renseignement de ce déplacement ; elle n'a pas non plus demandé au département d'État des États-Unis de placer al-Mindhar sur sa liste de surveillance. Un agent de liaison du FBI travaillant à la Bin Laden Issue Station a demandé d'informer le FBI de la rencontre ; on lui a répondu : « Ce n'est pas un dossier pour le FBI »[trad 19],[94].
À la fin de juin 1999, le coordinateur national au contre-terrorisme Richard Clarke et le directeur de la CIA George Tenet sont « convaincus qu'une série d'attaques est sur le point d'arriver »[trad 20] ; les responsables de la CIA croient qu'elles vont viser des installations en Arabie saoudite ou Israël[95]. Au début juillet, Clarke met les agences de renseignement américaines en « alerte maximale »[trad 21], déclarant : « Quelque chose de spectaculaire va arriver ici. Bientôt. »[trad 22] Il demande au FBI et au département d'État d'alerter les ambassades et les corps de police. Il demande également au département de la Défense des États-Unis de passer au niveau « Threat Condition Delta »[96],[97]. Ce niveau est instauré lorsque l'armée des États-Unis doit réagir à une récente attaque terroriste ou que des renseignements laissent soupçonner qu'une attaque terroriste doit avoir lieu à un endroit précis[98]. Plus tard, Clarke écrit : « Quelque part à la CIA, il y avait des informations selon lesquelles deux terroristes connus et membres d'Al-Qaïda étaient entrés aux États-Unis. Quelque part au FBI, il y avait des informations selon lesquelles des choses étranges se passaient dans des écoles de pilotage aux États-Unis [...] Ils disposaient d'informations spécifiques sur des terroristes individuels à partir desquelles on aurait pu déduire ce qui allait se passer. Aucune de ces informations n'est parvenue à moi ou à la Maison-Blanche. »[trad 23],[99]
Le 13 juillet, un agent assigné à la division internationale de lutte au terrorisme du FBI, envoie un courriel à ses supérieurs du Counterterrorism Center (CTC) de la CIA, demandant la permission d'informer le FBI que Hazmi est aux États-Unis et que al-Mihdhar est détenteur d'un visa pour les États-Unis. Ses supérieurs n'ont jamais réagi[100]. La même journée, une analyste du FBI travaillant au CTC reçoit l'ordre d'étudier les documents sur la rencontre en Malaisie. Elle n'est pas informée de la présence des terroristes en sol américain. Des agents de la CIA lui ont donné des photos de al-Mihdhar et de Hazmi — prises pendant leur réunion —, sans toutefois lui dire à quelle occasion elles ont été prises. Le réseau Intelink l'informe de ne pas partager de renseignements sur la réunion avec des enquêteurs au criminel du FBI. Par ailleurs, des agents de cette agence essuient un refus lorsqu'ils demandent un supplément d'informations sur les photos ; par exemple, ils n'ont pu connaître la date de naissance al-Mihdhar ou encore son numéro de passeport[101]. À la fin d'août 2001, la même analyste demande à l’Immigration and Naturalization Service (INS)[note 3], le département d'État des États-Unis, les douanes américaines et le FBI de mettre al-Mihdhar et Hazmi sur leurs listes de surveillance. Toutefois, il a été interdit au FBI d'assigner des enquêteurs au criminel à la recherche des deux hommes, ce qui a fait obstruction aux efforts de recherche de l'agence[102].
Toujours en juillet, un agent du FBI stationné à Phoenix en Arizona envoie un message au quartier-général du FBI, à la Alec Station et à des agents du FBI à New York pour les alerter de « la possibilité d'un effort coordonné d'Oussama ben Laden d'envoyer des étudiants aux États-unis pour suivre des formations de pilotage civil dans les universités et les colleges »[trad 24]. L'agent suggère de questionner tous les gestionnaires d'écoles de pilotage dans le but d'identifier tous les élèves d'origine arabe voulant suivre ou suivant des cours de pilotage[103]. Le même mois, la Jordanie alerte les États-Unis qu'Al-Qaïda planifie une attaque en sol américain ; « quelques mois plus tard »[trad 25], la Jordanie notifie les États-Unis que le nom de code de l'attaque est The Big Wedding (que l'on peut traduire par « La Grande Noce ») et que des avions seront utilisés[104].
Le , le président des États-Unis reçoit le PDB quotidien, qui est intitulé Bin Ladin Determined To Strike in US. Le mémo note que les informations recueillies par le FBI suggèrent « des motifs d'activités suspectes dans ce pays qui sont cohérents avec la préparation d'un détournement d'avion ou d'autres types d'attaques »[trad 26],[105]. À la mi-août, une école de pilotage alerte le FBI à propos de Zacarias Moussaoui, qui a posé des « questions suspectes »[trad 27]. Des agents du FBI découvrent que Moussaoui est un radical qui a voyagé au Pakistan et que l'INS l'a fait arrêter pour avoir excédé la durée de son visa américain. Leur demande de fouiller son portable est refusé par le quartier-général du FBI qui invoque un manque de motifs suffisants[106].
Assassiné deux jours avant les attentats du 11 septembre, Ahmed Chah Massoud (commandant du Front uni islamique et national pour le salut de l'Afghanistan, du Jamiat-e Islami et chef de l'Armée islamique ayant combattu contre l'occupation soviétique puis contre le régime des Talibans de 1996 à 2001) avait essayé à plusieurs reprises d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le danger représenté par Oussama ben Laden et préparait même une opération militaire d'importance avec l'appui des États-Unis contre les Talibans et Al-Qaïda[107].
Les échecs à partager les informations pertinentes entre services de renseignement seraient la conséquence d'une politique du département de la Justice des États-Unis publiée en 1995 qui restreint le partage d'informations entre services, combinée à des réticences de la CIA et de la NSA à révéler des « sources et des méthodes sensibles »[trad 28] telle que l'écoute téléphonique[108]. Témoignant devant la 9/11 Commission en avril 2004, le procureur général des États-Unis d'alors, John Ashcroft, mentionne que la « principale cause structurelle du problème du 11 septembre était le mur qui séparait les enquêteurs criminels et les agents de renseignement. »[trad 29],[109] Richard Clarke écrit en 2004 : « Il y avait des failles dans les échecs des organisations à transmettre des informations à la bonne place au bon moment »[trad 30],[110].
Attaques
[modifier | modifier le code]À la suite des attentats-suicides, le gouvernement fédéral américain ordonne une enquête approfondie sur les évènements. Officiellement, le groupe d'étude s'appelle « National Commission on Terrorist Attacks Upon the United States », terme qui a été traduit en français par « Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis ». En anglais américain, elle est plus familièrement appelée « 9/11 Commission ».
La couverture médiatique des attentats a été extensive[111], commençant immédiatement après l'écrasement du premier appareil dans la tour Sud du World Trade Center[112].
Détournements et écrasements
[modifier | modifier le code]Tôt le matin du , 19 pirates de l'air prennent le contrôle de quatre avions commerciaux qui ont décollés d'aéroports du Nord-Est des États-Unis, c'est-à-dire de Boston, de Newark au New Jersey et des environs de Washington, D.C.[113]. Ces gros appareils au long cours ont peut-être été choisis parce qu'ils doivent se rendre en Californie sans escale, et donc leurs réservoirs de carburant sont possiblement remplis.
Un Boeing 767 assurant le vol American Airlines 11 quitte l'aéroport international Logan de Boston à 7 h 59 en route pour Los Angeles avec 11 membres d'équipage et 76 passagers à bord, en excluant cinq pirates de l'air. À 8 h 46, le pilote terroriste fait écraser l'appareil dans la façade Nord de la tour Nord du World Trade Center (1 WTC)[114].
Un Boeing 767 assurant le vol United Airlines 175 quitte l'aéroport international Logan de Boston à 8 h 14 en route pour Los Angeles avec 9 membres d'équipage et 51 passagers à bord, en excluant cinq pirates de l'air. À 9 h 3, l'avion percute la façade sud de la tour Sud du World Trade Center (2 WTC)[115].
Un Boeing 757, qui assure le vol American Airlines 77, quitte l'aéroport international de Washington-Dulles à 8 h 20 en route pour Los Angeles avec 6 membres d'équipage et 53 passagers à bord, en excluant cinq pirates de l'air. Les cinq terroristes dirigent l'appareil vers le Pentagone, où il s'écrase contre sa façade ouest à 9 h 37[116].
Le vol United Airlines 93, assuré par un Boeing 757, quitte l'aéroport international Liberty de Newark à 8 h 42 en route pour San Francisco, avec 7 membres d'équipage et 33 passagers à bord, en excluant quatre pirates de l'air. À la suite d'une tentative des passagers de reprendre le contrôle de l'avion, il s'écrase dans un champ près de Shanksville en Pennsylvanie, au sud-est de Pittsburgh, à 10 h 3. Des enquêteurs pensent, sans certitude, que la cible des terroristes était le Capitole des États-Unis ou la Maison-Blanche[117]. L'enregistrement des voix du cockpit du vol 93 révèle que l'équipage et les passagers ont tenté de reprendre le contrôle de l'appareil lorsqu'ils ont appris, à la suite d'appels téléphoniques, que les vols 11, 77 et 175 avaient percuté des édifices le matin même[118]. Quand les pirates ont jugé qu'ils allaient perdre le contrôle de l'avion, le pilote a pointé l'appareil vers le sol, où il s'est écrasé[119],[120].
Les conversations de quelques passagers et membres de l'équipage dans les quatre avions, qui ont utilisé les téléphones de cabine, ont permis de noter quelques faits : plusieurs pirates de l'air se trouvaient à bord de chaque appareil, ils ont utilisé du mace, du gaz lacrymogène ou du gaz poivre pour maîtriser l'équipage, et ils ont poignardé quelques personnes à bord des appareils[121]. Les rapports indiquent que les terroristes ont poignardé et tué les pilotes, les stewards et au moins un passager[113],[122]. Selon le rapport final de la 9/11 Commission, ils avaient récemment acheté des outils manuels multifonctions et ajouté des couteaux pliants à des outils de la marque Leatherman, objets qui n'étaient pas interdits à bord des avions de ligne survolant le territoire américain ; ils n'ont pas été retrouvés parmi les effets personnels des pirates de l'air[123],[124]. Un steward sur le vol 11, un passager sur le vol 175 et des passagers sur le vol 93 ont affirmé que les terroristes avaient des bombes, mais l'un des passagers a pensé qu'elles étaient factices. Les enquêteurs du FBI n'ont trouvé aucune trace d'explosif sur les sites d'écrasement et la 9/11 Commission a conclu que les bombes étaient probablement factices[113].
À cause d'un affaiblissement structural induit par le feu, trois bâtiments du World Trade Center se sont effondrés[125]. La tour Sud s'effondre à 9 h 59 à la suite d'un incendie de 56 minutes déclenché par la collision du vol United Airlines 175 et de l'explosion de son carburant[125]. La tour Nord s'effondre à 10 h 28 après avoir brûlé pendant 102 minutes[125]. Quand elle s'effondre, des débris tombent sur le bâtiment au 7 WTC, ce qui l'endommage et amorce des incendies. Ces feux continuent pendant des heures, compromettant l'intégrité structurale de l'édifice. Le 7 WTC s'effondre à 17 h 21[126],[127]. La façade ouest du Pentagone subit des dommages importants parce que le les débris de l'avion ont pénétré de dizaines de mètres dans l'édifice et ont démarré d'importants incendies[128],[129].
La même journée à 9 h 42, la Federal Aviation Administration (FAA) ordonne la fermeture de l'espace aérien civil au-dessus du territoire continental des États-Unis : tous les avions civils survolant ce territoire doivent rapidement se poser[131]. Tous les vols internationaux civils s'approchant de ce territoire doivent au choix retourner d'où ils ont décollé ou se rediriger vers des aéroports canadiens ou mexicains. Pendant trois journées, tout avion civil est interdit de vol au-dessus des États-Unis[132]. Les attaques créent une grande confusion chez les médias d'information pendant quelques heures. L'une des informations les plus souvent relayées, qui est infondée, est l'explosion d'une bombe au quartier général du département d'État des États-unis à Washington, D.C.[133]. Des gens ont soupçonné que le vol Delta Air Lines 1989 a été détourné, mais les pilotes ont répondu aux appels des contrôleurs aériens et l'avion a atterri à Cleveland en Ohio[134]
Dans une entrevue d'avril 2002, Khalid Cheikh Mohammed et Ramzi Bin al-Shibh, accusés d'avoir organisé les attentats, ont déclaré que le Capitole des États-Unis était la cible du vol 93[135]. Pendant les préparatifs des attaques, Mohammed Atta, le pirate de l'air qui a piloté le vol 11, a jugé que la Maison-Blanche constituait une cible trop difficile et a demandé à Hani Hanjour, qui a piloté le vol 77, une évaluation de la faisabilité de cette attaque[136]. Mohammed Atta a affirmé qu'Al-Qaïda a dans un premier temps envisagé d'attaquer des installations nucléaires, mais a craint des conséquences « hors de contrôle »[trad 31],[137]. Ce sont les pilotes qui ont décidé des cibles finales selon Mohammed Atta[136]. Si un pilote ne pouvait atteindre la cible intialement prévue, il devait provoquer l'écrasement de l'avion[117].
Victimes
[modifier | modifier le code]Par le nombre de victimes, il s'agit des attentats les plus meurtriers de l'histoire humaine[138]. Ils ont causé la mort de 2 996 personnes (en comptant les terroristes) et ils ont blessé plus de 6 000 autres personnes[139]. Il y avait 265 personnes dans les quatre avions, 2 606 dans les édifices du World Trade Center et à proximité, et 125 au Pentagone[140],[141]. La majorité des morts sont des civils ; parmi les autres, on compte 340 pompiers, 72 policiers, 55 membres des forces armées et 19 terroristes[142],[143]. À New York, plus de 90 % des travailleurs et visiteurs qui sont morts dans les tours se trouvaient au niveau des points d'impact ou plus haut[144].
Dans le comté d'Arlington en Virginie, 125 travailleurs au Pentagone sont morts à la suite de l'écrasement du vol 77. Il y avait 70 civils et 55 militaires. L'armée de terre a perdu 47 employés civils, six contractuels civils et 22 soldats, alors que la marine a perdu six employés civils, trois contractuels civils et 33 marins. Sont morts également sept employés civils de la Defense Intelligence Agency (DIA) et un contractuel du département de la Défense des États-Unis[145][146],[147].
Dans la tour Nord, la destruction de trois escaliers à la suite de la collision du vol 11 rend impossible la fuite des personnes se trouvant au-dessus du point d'impact. 1 355 personnes au point d'impact ou plus haut ont été piégées ; elles ont été asphyxiées par la fumée, sont tombées, ont sauté pour échapper aux flammes ou sont mortes à la suite de l'effondrement de l'édifice. 107 personnes se trouvant sous le point d'impact sont mortes[144].
Dans la tour Sud, une cage d'escalier demeure intacte après l'impact du vol 175, ce dont ont profité 14 personnes au niveau du point d'impact et quatre autres des étages supérieurs. Les opérateurs du service d'appel d'urgence 911 de New York, ignorant de la situation dans les deux tours, ont demandé aux appelants de ne pas descendre seuls[148]. 630 personnes sont mortes dans cette tour[144]. Le nombre de victimes dans cette tour est moitié moins que dans la tour Nord, parce que des occupants ont préféré évacuer dès qu'ils ont su que la tour Nord avait été frappé[149]. L'hésitation à évacuer complètement la tour Sud après l'écrasement de l'avion dans la tour Nord a été décrite par le quotidien USA Today comme « l'une des grandes tragédies du jour »[trad 32],[150].
Au moins 200 personnes sont tombés ou ont sauté des tours en feu ; elles sont toutes mortes (comme par exemple l'homme du cliché The Falling Man)[151]. Quelques occupants ont tenté d'atteindre le toit, dans l'espoir d'être secouru par un hélicoptère, mais les portes étaient barrées[152]. Il n'y avait aucun plan de sauvetage par hélicoptère. De plus, les installations sur le toit, l'épaisse fumée et l'intensité de la chaleur ont empêché les hélicoptère de s'approcher[153]. 411 secouristes sont morts alors qu'ils ont tenté de secourir des personnes et de combattre les flammes. Le New York City Fire Department (FDNY) a perdu 343 pompiers[154] et le New York City Police Department (NYPD) a perdu 23 policiers[155]. Le Port Authority Police Department (PAPD) a perdu 37 policiers[156]. Également, huit spécialistes en soins paramédicaux, employés par des sociétés privées, sont morts[157].
Cantor Fitzgerald, une banque d'investissement qui occupait les étages 101 à 105 de la tour Nord, a perdu 658 salariés, plus que tout autre société[158]. Marsh Inc., situé aux étages 93 à 100, a perdu 358 salariés[159],[160]. 175 salariés d'Aon Corporation ont perdu la vie[161]. Le National Institute of Standards and Technology (NIST) a estimé qu'environ 17 400 civils se trouvaient dans les bureaux du complexe du World Trade Center au moment des attaques. Selon les compteurs des tourniquets du Port Authority of New York and New Jersey, il y avait 14 154 personnes dans les deux deux tours à 8 h 45[162],[163]. La plupart des personnes sous les points d'impact ont pu évacuer de façon sécuritaire les édifices[164].
Décomptes variables des morts |
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Quelques semaines après les attentats, les estimations sur le nombre de morts ont dépassé 6 000, soit plus du double du décompte confirmé par la suite[165]. Dans son index des crimes violents aux États-Unis de 2001, le FBI ne compte pas les 2 977 morts à la suite des attentats. L'agence déclare que cet ajout fausserait l'historique des statistiques criminelles du pays[166]. La ville de New York a aussi omis ce nombre pour l'année 2001[167]. |
La ville de New York a pu identifier les restes d'environ 1 600 victimes au World Trade Center. Le bureau chargé d'identifier les victimes conserve « environ 10 000 fragments d'os et de tissus non-identifiés qui ne peuvent être reliés à la liste des morts »[trad 33],[168]. Des fragments d'os ont été découverts en 2006 par des travailleurs de démolition. En 2010, des anthropologues et des archéologues ont recherché des restes humains et des effets personnels à la décharge de Fresh Kills : ils ont trouvé 72 fragments humains, ce qui porte le total connu à plus de 1 800. En 2011, l'identification par ADN est utilisé pour tenter d'identifier des victimes additionnelles[169],[170],[171]. En juillet 2011, une équipe de scientifiques de l’Office of Chief Medical Examiner poursuit ses recherches d'identification, espérant une percée technologique[171]. Au , la 1 641e vistime a été identifiée avec certitude grâce une récente technologie s'appuyant sur l'ADN[172], puis une 1 642e le [173]. En 2019, trois autres victimes ont été identifiées ; il reste encore 1 108 victimes à identifier[174]. Les restes humains sont conservés dans un entrepôt au Memorial Park de New York, près des bureaux du Medical Examiner[171].
Dans le cadre de l'Air Transportation Safety and System Stabilization Act signé par George W. Bush le [175], un fonds de compensation aux victimes des attentats est établi. Il s'élève à 7 milliards de dollars destinés aux familles de 2 880 victimes ainsi qu'à 2 680 blessées dans les attentats[176]. Tous les Américains tués pendant les attentats ont reçu la médaille d'or du Congrès à titre posthume[177].
Dommages
[modifier | modifier le code]Sur le site du World Trade Center, les bâtiments situés aux 4, 5 et 6 WTC, ainsi que la St. Nicholas Greek Orthodox Church ont été sévèrement endommagés[178]. La tour Nord (1 WTC), la tour Sud (2 WTC), le Marriott World Trade Center (3 WTC) et le 7 WTC ont été détruits. L’U.S. Customs House (6 WTC), le 4 WTC, le 5 WTC et les deux passages piétonniers reliant les bâtiments ont été sévèrement endommagés. Le Deutsche Bank Building, un gratte-ciel de 39 étages à proximité du complexe du World Trade Center, a été partiellement endommagé[179]. Les derniers incendies au site du World Trade Center ont été éteints le 20 décembre, soit 100 jours après les attentats[180].
L'accès au Deutsche Bank Building (130 Liberty Street) a été interdit à cause de conditions toxiques à l'intérieur, puis a été démoli[181],[182]. L'un des bâtiments du Borough of Manhattan Community College (une école) a été condamné à cause de grands dommages ; il a été rouvert en 2012[183]. D'autres édifices à proximité du site du World Trade Center qui ont aussi subi des dommages (notamment le 90 West Street et le Barclay-Vesey Building) ont été restaurés[184]. One Liberty Plaza, Millenium Hilton et 90 Church Street, bâtiments du World Financial Center, ont subi des dommages modérés[185]. Le Structural Engineers Association of New York a dénombré 48 immeubles endommagés près du site du World Trade Center[186]. Même si les équipements de télécommunications au sommet de la tour Nord ont été détruits, les médias ont pu rapidement réorganiser le trafic des signaux et ont repris leur télédiffusion[178],[187].
La station de métro World Trade Center, située sous le complexe, a été détruite lorsque les tours se sont effondrées. Les tunnels la reliant à la station Exchange Place à Jersey City au New Jersey ont été inondés[188]. La station a été reconstruite dans le cadre d'un projet de 4 milliards US$ appelé « World Trade Center Transportation Hub » ; elle a rouvert en mars 2015[189],[190]. La station de métro WTC Cortlandt, partie de l’IRT Broadway-Seventh Avenue Line du métro de New York, était à proximité du complexe du World Trade Center. La station et les rails autour ont été complètement détruits la journée des attentats[191]. Reconstruite, la station a été ouverte au public le [192]
Le Pentagone a été sévèrement endommagé lors de l'impact du vol American Airlines 77 et des incendies consécutifs, ce qui a causé l'effondrement d'une partie du bâtiment[193]. Alors que l'avion approchait le bâtiment, ses ailes ont coupé des lampadaires extérieurs et l'un de ses moteurs a frappé une génératrice (qui a explosé) avant qu'il ne s'écrase dans l'aile ouest du bâtiment[194],[195]. L'avion a frappé au niveau du premier étage. La partie avant du fuselage s'est désintégrée à l'impact, alors que le milieu et l'arrière ont continué de progresser pendant une fraction de seconde[196]. Des débris de la partie arrière du fuselage ont pénétré encore plus avant, d'environ 95 mètres, coupant dans trois des cinq anneaux concentriques du bâtiment[196],[197]. Le réservoir de carburant a explosé, créant une boule de feu qui s'est élevée à 60 mètres au-dessus du bâtiment[196].
Efforts de sauvetage
[modifier | modifier le code]Le Fire Department of the City of New York (FDNY) a déployé 200 unités de lutte aux incendies sur le site du World Trade Center, soit la moitié de sa capacité[198]. Plusieurs pompiers en congé et du personnel médical bénévole se sont joints à l'effort[199]. Après que la première tour se soit effondrée, les commandants du FDNY ont émis des avertissements d'évacuation. Des répéteurs radio étant en panne, plusieurs pompiers n'ont pas entendu les avertissements. Également, des coordonnateurs du 911 ont reçu des informations, qu'ils n'ont pu transmettre aux responsables sur le site[198].
Le New York City Police Department (NYPD) a dépêché des unités d'urgence et du personnel sur place, ainsi que déployé ses aéronefs. Sur le site, le FDNY, le NYPD et le PAPD n'ont pas coordonné leurs efforts et ont par exemple effectué des recherches redondantes de civils[199],[200]. Par la suite, des pilotes du NYPD ont indiqué aux commandants de la police que les conditions se détérioraient dans les bâtiments. L'évacuation des tours a alors été ordonnée ; la plupart des policiers ont pu évacuer avant leur effondrement[200],[201].
À peine quelques heures après les attaques, un important effort de recherche et sauvetage a été entrepris[202].
Suites
[modifier | modifier le code]Les jours qui suivent les attentats voient une augmentation du nombre de crimes haineux aux États-Unis, du nombre de réactions de la communauté musulmane américaine, de l'intensité des réactions internationales et de l'intensité des activités militaires. Également, un programme de compensation est rapidement voté par le Congrès des États-Unis pour soutenir les victimes et les familles des victimes[203],[204]
Réactions à court terme
[modifier | modifier le code]À 8 h 32 le mardi , les dirigeants du FAA sont notifiés que le vol 11 a été détourné. Ils s'adressent alors un avertissement au NORAD (organisme de surveillance de l'espace aérien nord-américain). À cause de lenteurs et de confusions chez les dirigeants du FAA, le NORAD reçoit l'avis neuf minutes après le détournement du vol 11 ; le NORAD ne reçoit aucun avis sur les détournements des autres appareils avant leur écrasement[205]. Après avoir reçu le premier avis, le NORAD envoie deux F-15 de l'Otis Air National Guard Base au Massachusetts. Ces avions sont en vol à 8 h 53[205]. Après l'effondrement des deux tours, d'autres chasseurs sont envoyés de toute urgence depuis la Langley Air Force Base en Virginie à partir de 9 h 30[205]. À 10 h 20, le vice-président des États-Unis Dick Cheney ordonne d'abattre tout avion civil qui est jugé avec certitude aux mains des pirates de l'air[205],[206],[207],[208]. Quelques avions de chasse décollent sans armement ; les pilotes savent qu'ils doivent écraser leur appareil, même au prix de leur vie, contre celui d'un avion détourné s'il se rapproche trop d'une cible potentielle[209]. Environ deux heures après le dernier écrasement, une centaine de chasseurs patrouillent l'espace aérien américain[210].
Pour la première fois dans l'histoire des États-Unis, le Security Control of Air Traffic and Air Navigation Aids (SCATANA), plan d'urgence nationale établi en 1971, est invoqué[211] ; des dizaines de milliers de passagers de par le monde sont alors incapables de retourner chez eux[212]. La décision de Ben Sliney, qui vient d'être nommé au poste de National Operations Manager[note 4] du FAA[213] car il est doté d'une longue expérience dans la gestion globale de la circulation aérienne, d'ordonner la fermeture de l'espace aérien des États-Unis aux vols internationaux, oblige plus de 500 avions à changer de cap. Le Canada accueille 226 appareils puis lance l'opération Ruban jaune pour gérer les passagers et les appareils au sol[214],[215].
Les attentats ont un impact immédiat sur le public américain[216]. Des membres des forces de l'ordre et de groupes de recherche et sauvetage prennent congé de leur emploi pour se diriger vers New York dans le but d'aider à retrouver les corps des personnes tuées lors des attentats[217]. Les dons de sang aux États-Unis augmentent sensiblement dans les semaines qui suivent les attaques[218],[219].
La mort des adultes pendant les attentats cause la perte d'un parent à plus de 3 000 enfants[220]. Des études documentent les réactions de ces enfants face à cette perte et à la peur de perdre la vie, leur sentiment de sécurité, ainsi que l'impact sur les aidants encore en vie[221],[222],[223].
Réactions aux États-Unis
[modifier | modifier le code]Gouvernement fédéral des États-Unis
[modifier | modifier le code]Le , le président des États-unis George W. Bush s'adresse à la fois à la population des États-Unis et aux membres du Congrès des États-Unis. Il discute des attentats et des efforts effectuées dans les neuf derniers jours. Il présente aussi ses projets en réponse aux attentats. Le travail du maire de New York, Rudy Giuliani, est salué dans les médias new-yorkais et américains[225]. À la fin 2001, le taux de satisfaction de la population américaine envers George W. Bush atteint 90 %[226].
Des plans de contingences pour assurer la poursuite du gouvernement et la protection des personnalités politiques sont implantés à la suite des attaques[212]. Le Congrès des États-Unis n'a reçu aucun avis formel avant février 2002 que le pays était dirigé par un gouvernement de continuité[227].
L'année 2002 voit la plus grande réorganisation de l'histoire moderne du gouvernement fédéral des États-unis à la suite de la mise en vigueur de la Homeland Security Act de 2002, créant ainsi le département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Le Congrès autorise aussi la USA PATRIOT Act, affirmant que cette loi va aider à découvrir et poursuivre les terroristes et d'autres criminels[228]. Les groupes de défense des droits et libertés civils critiquent la PATRIOT Act, mentionnant qu'elle donne le droit aux policiers d'envahir la vie privée des citoyens et qu'elle élimine la supervision judiciaire des agences de renseignements et des forces policières[229],[230],[231].
Dans le but de donner plus de moyens de lutte au terrorisme, la National Security Agency (NSA) reçoit des pouvoirs élargis. Elle commence alors son programme de surveillance sans mandat (en), espionnant notamment les télécommunications de citoyens américains. Ce programme est à l'occasion critiqué parce qu'il permet à l'agence d'« observer les communications téléphoniques et par courriels entre les États-Unis et outremer sans mandat »[trad 35],[232]. En réponse aux requêtes de plusieurs agences de renseignement, l'United States Foreign Intelligence Surveillance Court autorise un élargissement des pouvoirs du gouvernement fédéral des États-Unis de rechercher, d'obtenir et de partager des informations sur les citoyens américains et étrangers partout sur la planète[233].
Aides et fonds de soutien
[modifier | modifier le code]Plusieurs fonds de soutien pour les victimes et les familles des victimes sont promis et débloqués immédiatement après les attaques. Au , 2 833 ont été reçues des familles de personnes décédées lors des attentats[234]. En plus de dons monétaires, des groupes lancent des campagnes de cueillette de sang et fournissent de l'aide médicale, des aliments et des refuges pour les victimes[235],[236],[237].
Plusieurs importants groupes de défense des musulmans aux États-Unis condamnent rapidement les attentats et « invitent les Américains musulmans à mettre à disposition leurs compétences et leurs ressources pour contribuer à atténuer les souffrances des personnes touchées et de leurs familles »[trad 36],[238].
Crimes contre les personnes
[modifier | modifier le code]Peu après les attentats, le président des États-Unis George W. Bush fait une apparition publique au plus grand centre islamique de Washington, D.C. et mentionne la « contribution incroyablement précieuse »[trad 37] que les millions d'Américains musulmans ont apportée à leur pays et réclame qu'ils « soient traités avec respect »[trad 38],[239]. Plusieurs incidents d'harcèlements et de crimes haineux contre les musulmans et les sud-asiatiques sont rapportés dans les jours suivants les attentats[240],[241],[242]. Des Sikhs sont également agressés parce que plusieurs membres masculins portent le turban, coiffure associée aux musulmans. Des rapports mentionnent des attaques contre des mosquées et d'autres bâtiments religieux[242]. Une vingtaine de membres de la famille d'Oussama ben Laden sont rapidement évacués du pays à bord d'un avion privé sous la supervision du FBI trois jours après les attaques[243].
Selon une recherche scientifique, les personnes perçues comme provenant du Moyen-Orient ont aussi été victimes de crimes haineux, les agresseurs les confondant avec des musulmans[244]. Un rapport d'un groupe de défense des personnes sud-asiatiques documente la couverture médiatique de 645 incidents contre des personnes de descendance sud-asiatique ou du Moyen-Orient entre les 11 et 17 septembre. Des vandalismes, des incendies, des assauts, des tirs, du harcèlement et des menaces à plusieurs endroits aux États-Unis sont documentés[245],[246].
Réactions à l'international
[modifier | modifier le code]À l'international, les attentats sont dénoncés dans les médias et par les gouvernements. Plusieurs pays offrent soutiens et se disent solidaires des États-Unis[247]. Les chefs de la plupart des pays du Moyen-Orient, ainsi que de l'Afghanistan, condamnent les attaques. L'Irak est une exception notable ; un communiqué officiel mentionne que « les cowboys américains cueillent le fruit de leurs crimes contre l'humanité »[trad 39],[248]. Le gouvernement de l'Arabie saoudite condamne officiellement les attaques. En privé, plusieurs chefs de ce pays soutiennent la cause de Ben Laden[249],[250]. Même si Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne, condamne également les attentats, des rapports indiquent que des gens se sont réunis en Cisjordanie, dans la Bande de Gaza et dans Jérusalem-Est pour fêter l'évènement[251],[252], [note 5]. Tout comme aux États-Unis, plusieurs pays ont vu une augmentation du nombre d'incidents impliquant des musulmans[255].
La résolution 1368 du Conseil de sécurité des Nations unies condamne les attaques et affirme que l'organisation est prête à soutenir toute action jugée nécessaire pour combattre le terrorisme en accord avec le chapitre VII de la Charte des Nations unies[256]. Plusieurs pays introduisent des projets de lois contre le terrorisme et font geler les comptes bancaires soupçonnés d'être utilisés par des membres d'Al-Qaïda[257],[258]. Dans plusieurs pays , des agences de renseignement et des forces de l'ordre arrêtent plusieurs personnes soupçonnées d'activités terroristes[259],[260].
Quelques heures après les attentats, le Premier ministre britannique Tony Blair déclare soutenir les États-Unis[261]. Quelques jours plus tard, il se rend à Washington, D.C. pour souligner la solidarité britannique. Lors d'un discours devant le Congrès des États-Unis, neuf jours après les attaques, auquel participe Tony Blair en tant qu'invité, le président George W. Bush déclare que « les États-Unis n'ont pas d'amis plus authentique que la Grande-Bretagne »[trad 40],[262]. Plus tard, Tony Blair fait une campagne diplomatique sur deux mois dans le but d'obtenir un soutien international en faveur d'une action militaire ; il tient 54 réunions avec des chefs politiques et parcourt plus de 60 000 km[263].
Après les attentats, des dizaines de milliers de personnes tentent de fuir l'Afghanistan, craignant des représailles militaires américaines. Le Pakistan, qui accueille déjà des réfugiés afghans à la suite de multiples conflits régionaux (environ 4 millions à la fin de 2001[264]), ferme ses frontières le . Environ un mois après les attentats, les États-Unis mènent une coalition internationale armée dans le cadre de l'opération Enduring Freedom dans le but de renverser le régime des Talibans en Afghanistan, car ils n'ont fait aucun effort pour repousser Al-Qaïda hors du territoire afghan[265]. Malgré leur réticence à rejoindre la coalition, les Pakistanais autorisent l'accès à leurs bases militaires et arrêtent plus de 600 personnes soupçonnées d'appartenir à Al-Qaïda[266],[267].
Le , le président de l'Iran Mohammad Khatami, lors d'une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères britannique Jack Straw, déclare : « L'Iran comprend pleinement les sentiments des Américains envers les attaques terroristes de New York et Washington du 11 septembre »[trad 41]. Même si les autorités américaines ont été le plus souvent indifférentes aux opérations terroristes en sol iranien (qui ont lieu depuis 1979), les Iraniens ont une autre vision de la situation et expriment leurs sympathies envers les Américains éprouvés. Il a aussi déclaré que « les nations ne devraient pas être punies à la place des terroristes »[trad 42],[268]. Selon le site de Radio Farda, quand les nouvelles des attentats ont été diffusées en Iran, des citoyens se sont rendus près de l'ambassade suisse à Téhéran[note 6] pour exprimer leurs sympathies[271]. Après les attentats, le président de l'Iran[272],[273] et le Guide suprême de l'Iran condamnent les attaques. La BBC et le magazine Time rapportent sur leur site Web que des Iraniens tiennent des vigiles en l'honneur des victimes[274],[275]. Selon le site Politico, à la suite des attentats, le Guide suprême de l'Iran Ali Khamenei a temporairement « suspendu les chants Death to America habituellement entendus lors des prières du vendredi »[trad 43],[276].
Lors d'un discours prononcé à l'Institut Nobel en 2005, Karim Aga Khan IV déclare que « les attaques du 9/11 contre les États-Unis sont une conséquence directe de l'ignorance de la communauté internationale sur la tragédie humaine en Afghanistan à cette époque »[trad 44],[277].
Procédures judiciaires
[modifier | modifier le code]Le , une plainte avec constitution de partie civile a été déposée auprès du Parquet de Paris par la famille de l'une des quatre[278] victimes françaises des attentats[279].
Le , environ 600 proches des victimes déposent une plainte devant le tribunal fédéral de Washington contre sept banques étrangères, huit fondations islamiques, huit particuliers (dont trois membres de la famille royale saoudienne), deux entreprises et contre le gouvernement soudanais, accusés d'avoir financé Al-Qaïda[280]. Les plaintes concernant l'Arabie saoudite ont été déboutées en 2005, le juge responsable arguant que les supposées activités illégales de ce pays relevaient de son « pouvoir souverain » et lui conférait l’immunité[281].
Des actions judiciaires ont été autorisées en septembre 2002 par le juge américain Alvin Hellerstein contre les compagnies aériennes dont les avions ont été détournés, la société Boeing et les propriétaires du World Trade Center pour n'avoir pu prévenir les attentats, ainsi que contre le Port Authority of New York and New Jersey qui n'avait pas fourni de plans d'évacuation appropriés[282].
Le juge fédéral américain Harold Baer déclare l'Irak coresponsable avec Al-Qaïda des attentats du 11 Septembre dans son arrêt du et accorde 104 millions de dollars (92 millions d'euros) de dommages et intérêts aux familles de victimes des attaques[283].
En Allemagne, le Marocain Mounir el-Motassadeq est condamné à quinze ans de prison en 2003 pour complicité dans ces attaques. Remis en liberté en février 2006 après que sa condamnation a été cassée, il voit sa première peine confirmée par le tribunal de Hambourg le [284]. En Espagne, le Syrien Imad Eddin Barakat Yarkas, chef de la cellule locale d'Al-Qaïda, est inculpé de conspiration en vue des attentats de septembre 2001. Il est condamné le à vingt-sept ans de prison[285].
En décembre 2013, la deuxième Cour d'appel de New York réexamine des plaintes déposées par des familles de victimes du selon lesquelles l'Arabie saoudite aurait fourni une aide matérielle et, cassant la décision du tribunal de première instance, déclare que « les intérêts de la justice » a justifié de réexaminer ces plaintes[281]. Celles-ci sont rejetées en septembre 2015 au motif que le royaume saoudien bénéficie d'une immunité souveraine[286].
Le New York Times révèle en 2015 que Zacarias Moussaoui aurait confessé aux magistrats d'une cour fédérale de New York l'implication de responsables saoudiens dans les attentats du . Aucune preuve matérielle n'a jamais confirmé les accusations de Moussaoui, réfutées ainsi par l'ambassade américaine de l'Arabie saoudite : « Moussaoui est un criminel dérangé qui n'apporte aucune preuve. En 2004, la Commission du 11 Septembre avait exonéré l'Arabie saoudite de toute responsabilité. »[287]. Mais en 2016, le New York Post détaille le rôle joué par la représentation saoudienne aux États-Unis[288].
En septembre 2016, le Congrès des États-Unis adopte la Justice Against Sponsors of Terrorism Act (JASTA) qui permet aux membres des familles des victimes du 11 Septembre de poursuivre les gouvernements impliqués dans des attentats contre des citoyens américains[289],[290],[291].
Opérations militaires
[modifier | modifier le code]Le jour des attentats, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld donne rapidement des ordres à ses conseillers pour trouver des preuves de l'implication irakienne. Selon des notes prises par Stephen Cambone, l'un des conseillers politiques seniors, Rumsfeld demande : « Meilleur info vite. Jugez si c'est assez bon pour frapper S.H. [Saddam Hussein] en même temps. Pas seulement OBL [Oussama ben Laden] »[trad 45],[292]. Selon les notes de Cambone, Rumsfeld aurait dit : « Devons bouger rapidement – besoin à court terme de cibles – allez massif – Analysez tout. Trucs liés ou pas[trad 46],[293],[294]. » Lors d'une rencontre à Camp David le 15 septembre, les personnes présentes rejettent le projet d'attaquer l'Irak en réponse au 11 Septembre[295]. Peu importe, l'armée américaine envahit l'Irak en 2003 avec l'aide d'alliés, le président George W. Bush affirmant que « Saddam Hussein soutient le terrorisme »[trad 47],[296]. À cette époque, sept Américains sur dix croient que le président de l'Irak a joué un rôle dans les attentats[297]. Trois ans plus tard, George W. Bush admet que Saddam Hussein n'a joué aucun rôle dans les attaques[298].
Le conseil de l'OTAN déclare que les attaques terroristes contre les États-Unis constituent une attaque contre tous les pays membres de l'organisation qui satisfont aux critères de l'article 5 du traité. C'est la première fois depuis la guerre froide que ce chapitre est invoqué, texte rédigé en pensant à une possible agression soviétique[299]. Le Premier Ministre de l'Australie John Howard, qui se trouve à Washington, D.C. pendant les attentats, invoque l'article IV du traité ANZUS pour justifier sa décision d'engager les forces armées australiennes[300]. L'administration Bush annonce sa guerre contre le terrorisme, avec les objectifs d'amener Oussama ben Laden et Al-Qaïda devant la justice et de prévenir l'émergence d'autres réseaux terroristes[301]. Ces buts pourraient être atteints en imposant des sanctions à la fois économiques et militaires envers les États qui accueillent des terroristes, en augmentant la surveillance globale et en exigeant des agences de renseignement de partager plus d'informations[302].
Le , le Congrès des États-Unis autorise le président des États-Unis à utiliser la force militaire contre les terroristes. En 2015, cette résolution est toujours en vigueur, ce qui permet au président d'agir contre toute personne et tout groupe qui a « planifié, autorisé, commis ou soutenu »[trad 48] les attentats, ou encore qui leur a donné asile[303]. Toujours la même journée, l'opération Noble Eagle est officiellement lancée. Elle a pour but d'assurer la couverture aérienne des plus grosses villes américaines 24 heures sur 24. L'Aviation royale canadienne participe à cet effort[210].
Le , la guerre d'Afghanistan (2001-2014) commence par une campagne de bombardements conjointe des États-Unis et du Royaume-Uni qui cible les forces talibanes et les camps d'Al-Qaïda, suivie plus tard d'une invasion de l'Afghanistan avec de l'infanterie au sol[304]. Cet effort de guerre mène au renversement des Talibans lorsque Kandahar est envahi le par la force internationale d'assistance et de sécurité[305]. À partir de 2005, toutefois, les Talibans mènent plusieurs contre-attaques en Afghanistan contre les forces armées de la coalition[306],[307]. En 2015, la lutte contre les Talibans revient aux forces de l'OTAN dans le cadre de la mission Resolute Support[308],[309].
Les forces armées des États-Unis et de la République islamique d'Iran ont coopéré pour renverser le régime taliban, car il est aussi en conflit avec l'Iran[276]. Par exemple, la Force Al-Qods soutient les forces armées américaines contre les rebelles afghans et lors de l'insurrection d'Hérat en 2001[310],[311],[312].
Impacts
[modifier | modifier le code]Impacts sanitaires
[modifier | modifier le code]Des centaines de tonnes de débris toxiques qui contiennent plus de 2 500 contaminants, y compris des cancérogènes, sont répandus partout dans Lower Manhattan à la suite de l'effondrement des deux tours du World Trade Center[313],[314]. L'exposition à ces débris toxiques seraient à la source de plusieurs maladies mortelles ou débilitantes parmi les gens à proximité de Ground Zero[315],[316]. L'administration Bush ordonne, au nom de la sécurité nationale, que l'Environmental Protection Agency (EPA) fasse des communiqués rassurants sur la qualité de l'air à la suite des attentats. C'est seulement en juin 2002 que l'EPA déclare que la qualité de l'air extérieur est retourné au niveau d'avant les attentats[317].
Les impacts sanitaires sont ressentis par les résidents, les étudiants et les travailleurs de bureau de Lower Manhattan et du Chinatown à proximité[318]. Plusieurs décès sont reliés à la poussière toxique ; les noms de ces victimes sont inscrits sur le mémorial du World Trade Center[319]. Environ 18 000 personnes auraient développé une maladie après avoir respiré des poussières toxiques[320]. Selon une étude scientifique, l'exposition à des substances toxiques aurait pu influencer négativement le développement fœtal de plusieurs futurs bébés[321]. Un article sur des secouristes, publiée en avril 2010, a déterminé que tous les participants à l'étude ont vu leurs fonctions respiratoires diminuer ; de 30 à 40 % ont rapporté aucune ou peu d'amélioration des symptômes persistants qui sont apparus pendant l'année subséquente aux attentats[322].
Des années après les attentats, des poursuites judiciaires sur les coûts des soins de santé reliés aux attentats sont devant les tribunaux. Par exemple, une cour de district des États-Unis a rejeté en 2006 la demande de New York qui a refusé de payer les coûts des soins aux secouristes, ce qui a ouvert la voie à de multiples poursuites contre la ville[323]. Plusieurs haut fonctionnaires du gouvernement fédéral américain ont été condamnés pour avoir demandé avec insistance, dans les semaines qui ont suivi les attaques, le rapide retour des gens dans Lower Manhattan. Par exemple, Christine Todd Whitman, administratrice de l'EPA de 2001 à 2003, a été durement critiquée par un juge siégeant à une cour de district des États-Unis pour avoir affirmé que la zone était environnementalement saine[324]. Le maire Rudy Giuliani a été critiqué pour avoir demandé le rapide retour des travailleurs de l'industrie financière dans la zone élargie de Wall Street[325].
Le , le Congrès des États-Unis approuve la James L. Zadroga 9/11 Health and Compensation Act, loi que le président des États-Unis Barack Obama met en vigueur le . Elle alloue 4,2 milliards de dollars au World Trade Center Health Program, qui fournit des tests et des traitements aux gens qui souffrent de problèmes de santé de longue durée liés aux attentats[326],[327]. Il remplace des programmes antérieurs poursuivant les mêmes buts[327].
Impacts économiques
[modifier | modifier le code]Les attentats influencent significativement les marchés boursiers américains et internationaux[328]. Le New York Stock Exchange, arrêté le 11 septembre, recommence ses activités le 17 septembre. À sa réouverture, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) subit une baisse de 7,1 %, une chute record pour une seule journée de transactions[329]. À la fin de la semaine, le DJIA subit une diminution de 14,3 %, ce qui constitue à cette époque sa pire chute hebdomadaire[330]. En dollars courants de 2001, la valeur de l'ensemble des actifs américains échangé en bourse a diminué de 1 400 milliards de dollars en une semaine[330].
À New York en trois mois d'activités économiques, environ 430 000 mois équivalents-travail sont perdus et 2,8 milliards US$ en salaire ne sont pas versés. Les impacts économiques se font surtout ressentir dans les exportations[331]. Le produit national brut de la ville aurait diminué de 27,3 milliards de dollars dans les trois derniers mois de 2001 et pendant l'année 2002. Le gouvernement fédéral américain fournit 11,2 milliards d'aide économique immédiate au gouvernement de New York en septembre 2001, puis 10,5 milliards au début de 2002 pour soutenir le développement économique et les besoins en infrastructure[332].
Environ 2 960 000 m2 d'espace de bureau du Lower Manhattan ont été endommagés ou détruits[333]. Beaucoup de petites entreprises du Lower Manhattan à proximité des deux tours, environ 18 000, auraient fermé leurs portes ou été forcées de déménager, ce qui a résulté en pertes d'emplois et de salaires. Des prêts du Small Business Administration, des subventions du gouvernement fédéral et des prêts d'urgence économique ont été autorisés[332]. Plusieurs personnes ont douté qu'autant d'emplois serait à nouveau offert et que l'ensemble de la base d'imposition serait rétablie[note 7],[335]. Des études ont démontré que les impacts négatifs sur les bureaux d'affaires de Manhattan ont été moindres qu'anticipés, parce que les consommateurs de services financiers avaient besoin de communiquer en personne avec des professionnels[336],[337].
Le nombre de vols passagers diminue significativement à la réouverture de l'espace aérien civil des États-Unis. Les capacités de transport aérien ont été réduites de 20 %, exacerbant les problèmes financiers de l'industrie du transport aérien de ce pays[338].
Les attentats du 11 septembre 2001 induisent également les États-Unis à s'engager dans la guerre d'Afghanistan (2001-2014) et la guerre d'Irak[339]. À ces coûts s'ajoutent les fonds additionnels pour le Homeland security, un ensemble de mesures destiné entre autres à protéger les États-Unis du terrorisme[340]. Le coût de ces efforts serait d'au moins 5 100 milliards de dollars[341].
Influence culturelle
[modifier | modifier le code]L'influence du 11 Septembre s'étend au-delà de la géopolitique en ce qui concerne la société et la culture américaines. Presqu'immédiatement, les valeurs familiales deviennent plus importantes, la fréquentation des églises augmente et le patriotisme devient plus évident[342]. L'industrie de la radio décide de retirer quelques chansons des playlists. Les attentats servent de contextes, de scènes narratives ou encore d'éléments thématiques dans des films, à la télévision, dans la musique et dans la littérature. Les scénarios de séries télévisuelles en cours de diffusion et ultérieures ont aussi sensiblement été modifiés pour exprimer les réflexions et les préoccupations liées à l'ère post-9/11[343]. Plusieurs théories du complot à propos des attentats du 11 septembre 2001 ont été exprimées, certaines atteignant une popularité certaine parmi la population américaine, malgré les réserves d'experts, d'ingénieurs et d'historiens[344]. Le 11 Septembre marque aussi durablement la foi de plusieurs individus : certains ont renforcé leurs croyances dans le but de se consoler de la disparition d'un proche et pour surmonter leur peine, d'autres ont préféré s'éloigner car ils n'y ont trouvé aucun réconfort moral et ont été incapables de résoudre le problème du mal selon une perspective religieuse[345],[346].
Culturellement, la société américaine s'attend à une meilleure protection contre le terrorisme. La paranoïa et l'anxiété envers les étrangers se sont installées durablement parmi plusieurs membres de cette société. Également, des psychologues ont noté une plus grande anxiété chez les touristes empruntant les avions commerciaux[347]. Les crimes haineux envers les musulmans ont presque été multiplié par dix en 2001. Par la suite, ce taux serait stable à « environ cinq fois plus élevé qu'avant 9-11 »[trad 49],[348].
Politiques gouvernementales envers le terrorisme
[modifier | modifier le code]À la suite des attentats, des gouvernements de plusieurs pays industrialisés ont passé des lois pour lutter plus durement contre le terrorisme[349]. En Allemagne, où plusieurs pirates de l'air ont pu vivre et jouir d'une certaine indulgence, deux ensembles de lois ont été mis en vigueur. Le premier a retiré plusieurs échappatoires qui permettaient aux terroristes de vivre et de lever des fonds en Allemagne. Le second a autorisé plusieurs mesures pour faciliter les échanges entre les corps policiers et les agences de renseignement[350]. Le Canada a mis en vigueur sa Loi antiterroriste en 2001[351], la première qui vise explicitement ce type d'activité[352]. Le Royaume-Uni a mis en vigueur l’Anti-terrorism, Crime and Security Act de 2001 et la Prevention of Terrorism Act de 2005[353],[354]. La Nouvelle-Zélande a mis en vigueur la Terrorism Suppression Act de 2002[355]. Quant à la France, pays régulièrement visé par des attentats terroristes depuis la guerre d'Algérie (1954-1962)[356], elle poursuit notamment l'application de son Plan Vigipirate lancé en 1978[357].
Les États-Unis créent le camp de Guantánamo en 2001 dans le but de détenir des combattants illégaux[358], notamment des terroristes islamistes[359]. Le département de la Sécurité intérieure des États-Unis est créé par l’Homeland Security Act de 2002 dans le but de coordonner les efforts de lutte au terrorisme intérieur américain. L’USA PATRIOT Act, adoptée en octobre 2006, donne de plus grands pouvoirs au gouvernement fédéral américain, y compris l'autorité de détenir des étrangers soupçonnés de terrorisme pendant une semaine sans les accuser formellement, d'observer leurs communications téléphoniques, leurs courriels et leur navigation dans Internet, ainsi que de les poursuivre sans délai de prescription. La Federal Aviation Administration exige que les cockpits des avions civils soient renforcés pour empêcher des terroristes de s'en emparer et que des sky marshals soient affectés aux vols. De plus, l’Aviation and Transportation Security Act rend le gouvernement fédéral responsable de la sécurité des aéroports (charge qui était auparavant dévolue aux gestionnaires d'aéroports). Cette loi crée la Transportation Security Administration (TSA) qui reçoit le mandat d'inspecter les passagers et les bagages, ce qui provoque des inquiétudes concernant la vie privée des passagers[360]. Lorsque des soupçons d'abus de l’USA PATRIOT Act ont été médiatisés en juin 2013 par des articles sur les écoutes massives de la NSA et le programme de surveillance PRISM, le représentant Jim Sensenbrenner, qui a proposé cette loi en 2001, conclut que la NSA a outrepassé son mandat[361],[362].
Enquêtes
[modifier | modifier le code]Les enquêteurs estiment que les attentats ont été imaginés par Khalid Cheikh Mohammed, en s'inspirant de l'opération Bojinka qu'il a conçue en 1994[363],[364]. Par ailleurs, l'attentat ayant causé la mort du commandant Massoud le est perçu par nombre d'observateurs comme un préambule à ces attaques[365].
FBI
[modifier | modifier le code]Immédiatement après les attentats, le Federal Bureau of Investigation (FBI) lance PENTTBOM, la plus grande enquête criminelle de l'histoire des États-Unis par le nombre d'agents engagés sur ce dossier. À son apogée, plus de la moitié des agents travaillent à cette enquête (soit 4 000[367],[368]) et suivent plus d'un demi-million de pistes[369]. Le corps policier conclut qu'une preuve « claire et irréfutable »[trad 51] relie Al-Qaïda et Oussama ben Laden aux attentats[370].
Le FBI identifie rapidement les pirates de l'air, y compris leur chef Mohammed Atta après la découverte de l'un de ses bagages à l'aéroport international Logan de Boston. Atta avait été forcé de faire embarquer dans une soute l'un de ses trois bagages à cause d'une restriction d'espace à bord de la navette aéronautique de 19 passagers qu'il avait emprunté à Boston. En application d'une nouvelle politique visant à réduire les délais d'attente pour le décollage des avions, le bagage n'avait pas été embarqué à bord du vol American Airlines 11 tel que planifié. Il contenait les noms des pirates, leurs rôles et des informations les reliant à Al-Qaïda. Quelques heures après les attaques, le FBI publie les noms et plusieurs détails personnels sur les pirates[371],[372]. Le , l'organisme publie les photos des 19 pirates, ainsi que des informations sur leurs possibles nationalités et pseudonymes[373]. Quinze hommes sont originaires de l'Arabie saoudite, deux des Émirats arabes unis, un de l'Égypte et un autre du Liban[374].
Quelques heures plus tard, la National Security Agency et des agences de renseignement allemandes interceptent des communications qui pointent vers Oussama ben Laden[375]. Deux pirates ont voyagé avec un associé de Ben Laden vers la Malaysie en 2000[376] et Mohammed Atta a voyagé en Afghanistan avant les attentats[377]. Lui et d'autres pirates font partie de la cellule de Hambourg[378]. L'un des membres de cette cellule terroriste a été en communication avec Khalid Cheikh Mohammed, identifié comme un membre d'Al-Qaïda[379].
D'autres organismes aux États-Unis et au Royaume-Uni ont aussi enquêté, interceptant des communications téléphoniques et analysant des transferts bancaires, ce qui permet de déterminer que Mohammed Atef, adjoint de Ben Laden, est une figure essentielle dans la planification des attentats. Des écoutes électroniques révèlent aussi que des conversations ont eu lieu quelques jours avant le 11 Septembre entre Ben Laden et un associé au Pakistan. Les deux parlent entre autres d'« un incident qui aura lieu aux États-Unis le, ou proche du, 11 septembre »[trad 52] et discutent des répercussions potentielles. Lors d'une autre conversation avec un associé en Afghanistan, Ben Laden discute « de l'échelle et des effets des opérations à venir »[trad 53]. Néanmoins, ces conversations ne mentionnent pas précisément le World Trade Center, le Pentagone ou toute autre cible potentielle[380].
CIA
[modifier | modifier le code]En 2004, John L. Helgerson, inspecteur général de la Central Intelligence Agency (CIA), conduit une enquête interne sur les performances de l'agence avant le 11 Septembre : il critique sévèrement les cadres supérieurs pour ne pas avoir lutté avec plus de fermeté contre le terrorisme[381]. Selon un journaliste du magazine The American Conservative, Helgerson a critiqué l'échec de l'agence de ne pas avoir arrêté deux pirates de l'air lorsqu'ils sont arrivés aux États-Unis et de son refus de partager avec le FBI des informations sur les deux hommes[382].
En mai 2007, des sénateurs américains des deux partis au pouvoir déposent un projet de loi obligeant la CIA à se soumettre à une enquête publique[383]. Le rapport a été publié en 2009 par le président des États-Unis d'alors, Barack Obama[381].
Congrès des États-Unis
[modifier | modifier le code]En février 2002, deux commissions : l’United States House Permanent Select Committee on Intelligence et l’United States House Permanent Select Committee on Intelligence, lancent une enquête conjointe sur les performances de la communauté du renseignement des États-Unis[384]. Leur rapport de 832 pages est publié en décembre 2002[385]. Il détaille les échecs du FBI et de la CIA à utiliser les informations disponibles, y compris les informations sur les terroristes que la CIA sait en sol américain, pour faire avorter les attentats[386]. À partir de sources qui n'ont pas été classifiées, l'enquête conjointe conclut à l'implication de fonctionnaires au service du gouvernement de l'Arabie saoudite[387]. Peu importe, l'administration Bush demande que 28 pages du rapport soient classifiées[386]. En décembre 2002, le président du comité conjoint révèle lors d'une entrevue qu'il y a « des preuves que des gouvernements étrangers ont facilité les activités d'au moins quelques terroristes en sol américain »[trad 54],[388]. Plusieurs familles de victimes ont exprimé leurs frustrations de ne pas voir toutes leurs questions répondues et de savoir que du matériel produit par la commission conjointe a été classifié ; ils ont exigé la tenue d'une commission indépendante[386]. Des familles de victimes du 11 Septembre[389], des membres du Congrès[390] et le gouvernement de l'Arabie saoudite demandent en 2014 que le document soit publié en entier[391],[392]. En juin 2016, le directeur de la CIA John O. Brennan a dit penser que les 28 pages seraient publiées bientôt, démontrant ainsi que le gouvernement de l'Arabie saoudite ne serait pas impliqué dans les attentats[393].
9/11 Commission
[modifier | modifier le code]La Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis (titre abrégé en anglais par « 9/11 Commission ») est formée à la fin de 2002 pour produire un rapport détaillé sur les circonstances qui entourent les attentats et les réactions qui ont immédiatement suivis[395]. En 2004, elle publie le rapport final de la commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis[396] où sont détaillés le déroulement des attentats, les participants et la façon inadéquate dont les agences de renseignement américaines ont coordonné leurs efforts pour prévenir les attentats[396]. Toujours selon le rapport, le coût pour Al-Qaïda de la préparation et de l'exécution des attentats est de 400 000 à 500 000 US$. Les dommages aux infrastructures et aux propriétés ont été évaluées à environ 10 milliards US$[397],[138].
Elle émet de nombreuses recommandations pour aider à prévenir de futures attaques terroristes. En 2011, soit dix ans après le 11 Septembre, elle exprime sa consternation que plusieurs de ses recommandations ne soient pas encore appliquées[398].
NIST
[modifier | modifier le code]Le National Institute of Standards and Technology (NIST) a étudié l'effondrement des deux tours du World Trade Center et du 7 WTC. Les enquêteurs ont étudié les raisons qui ont mené à leur effondrement, les mesures de protection contre le feu qui étaient en place et ont évalué comment les systèmes de protection contre les incendies pourraient être améliorés dans les futures constructions[400]. Les enquêtes sur l'effondrement de la tour Sud et de la tour Nord ont été terminées en octobre 2005 et celle du 7 WTC, en août 2008[401].
Le NIST a déterminé que le systèmes contre les incendies des infrastructures en acier des deux tours ont été détruits lors des impacts des avions ; s'ils avaient résisté, les tours seraient probablement restées debout[402]. Une étude publiée en 2007 sur l'effondrement de la tour Nord publiée par des chercheurs de l'université Purdue indique que, puisque l'écrasement de l'avion a retiré la majorité de la protection thermique des structures, la chaleur dégagée par l'incendie habituelle d'un bureau aurait ramolli puis exposé les poutrelles et les colonnes suffisamment longtemps pour amorcer l'effondrement peu importe le nombre de colonnes sectionnées ou abîmées à l'impact[403],[404].
Les incendies ont affaibli le béton renforcé soutenant les planchers, ils donc commencé à plier. Ces planchers ont par la suite tiré sur les colonnes externes en acier, ce qui a forcé ces colonnes à plier vers l'intérieur. Les colonnes de soutien principal étant abîmées, les colonnes externes, qui ployaient, ne pouvaient plus soutenir les bâtiments ; les deux tours se sont donc effondrées. De plus, le rapport indique que les escaliers des tours n'étaient pas suffisamment renforcés pour permettre en cas d'incendie une évacuation sécuritaire des gens sur les planchers supérieurs[405]. Le NIST conclut que des incendies incontrôlables au 7 WTC ont exposé les poutres et les poutrelles au feu et, conséquemment, « ont provoqué la rupture d'une colonne de soutien essentielle, ce qui a déclenché un effondrement progressif induit par le feu qui a entraîné l'effondrement du bâtiment »[trad 57],[401].
Administration Obama
[modifier | modifier le code]En juillet 2016, l'administration Obama publie le document File 17, rédigé sous la supervision de deux enquêteurs américains[406], qui contient une liste identifiant plus de trente personnes, dont des agents secrets de l'Arabie saoudite stationnés à l'ambassade de ce pays à Washington, D.C.[407]. La liste relie l'Arabie saoudite aux pirates de l'air[408],[409].
Reconstruction du World Trade Center
[modifier | modifier le code]La section endommagée du Pentagone a été reconstruite et occupée à nouveau en moins d'un an[411]. Le nettoyage du site du World Trade Center est officiellement complété à la fin de mai 2002[202]. La station temporaire du World Trade Center ouvre à la fin de 2003 et le 7 WTC est complété en 2006. Le travail sur le site principal ne commence pas avant la fin de 2006 ; il a été retardé jusqu'à la signature d'une entente de financement entre Silverstein Properties (locataire du site) et Port Authority of New York and New Jersey[412]. La construction du One World Trade Center commence le ; elle est officiellement complétée le . Lorsque la flèche est installée sur le toit du bâtiment, il atteint une hauteur officielle de 541 m ; il est donc à ce moment-là le plus haut édifice de l'hémisphère Ouest[413]. Il ouvre officiellement ses portes le [414],[415],[416].
Sur le site du World Trade Center, trois autres édifices à bureaux sont également construits à un bloc de distance à l'est où se trouvaient les deux tours[417]. Le 4 WTC est complété le , ce qui en fait la deuxième tour sur le site à ouvrir ses portes après celles du 7 WTC. Le 4 WTC est également le premier bâtiment du site qui appartient au Port Authority[418]. Le 3 WTC ouvre le , devenant ainsi le 4e gratte-ciel sur le site à être complété[419]. Le , soit 16 ans après les attentats, un journaliste affirme que le site est complet, mais deux édifices sont encore en construction, le 2 WTC et le 5 WTC[420].
Mémoriaux
[modifier | modifier le code]Dans les jours qui suivent les attentats, des gens un partout sur la planète font des vigiles et plusieurs mémoriaux sont élevés. Des photographies des victimes et des disparus sont déposées sur le site du World Trade Center. Un témoin affirme être incapable de « s'éloigner des visages des victimes innocentes qui ont été tuées. Leurs photos sont partout, sur les cabines téléphoniques, les lampadaires, les murs des stations de métro. Tout me fait penser à un grand enterrement, les gens sont calmes et tristes, mais aussi très gentils. Avant, New York me donnait une impression de froideur ; maintenant, les gens se tendent la main pour s'entraider. »[trad 59],[421].
L'un des premiers mémoriaux est Tribute in Light, un ensemble de 88 projecteurs installé à quelques pâtés de maison du One World Trade Center. Les projecteurs sont dirigés vers le ciel de façon à créer deux faisceaux de lumières verticaux dans le ciel rappelant les tours jumelles[422]. La ville de New York lance ensuite un concours pour la création d'un mémorial en mémoire des victimes des attentats[423]. Le projet gagnant, Reflecting Absence, est retenu en août 2006. Deux bassins d'eau calme qui reflètent la lumière se trouvent près du One World Trade Center ; les noms des victimes sont gravés dans une pièce souterraine à proximité[424]. Le mémorial est officiellement complété le [425]. Plus tard, le , un musée est ouvert sur le site ; le mémorial en fait désormais partie[426].
The Sphere de l'Allemand Fritz Koenig était une sculpture en bronze installée entre les deux tours du World Trade Center de 1971 jusqu'aux attentats. Pesant plus de 20 tonnes, c'est le seul objet d'art qui a été récupéré parmi les débris des tours. Après avoir été démantelée et stockée dans un hangar, la sculpture a fait l'objet d'un documentaire de Percy Adlon en 2001 : Koenig's Sphere. Le , l’œuvre est installée dans Liberty Park à proximité de One World Trade Center et du mémorial du 11 Septembre[427].
Le mémorial du Pentagone est complété et accessible au public à partir de 2008, soit sept ans après attaques[428],[429]. Il s'agit d'un terrain aménagé sur lequel sont déposés 184 bancs dans les faces avant pointent vers le Pentagone[430]. Quand le bâtiment a été réparé en 2001 et 2002, une chapelle privée et un mémorial intérieur ont été ajoutés à l'endroit où le vol 77 s'est écrasé[431].
Sur le site de l'écrasement du vol United Airlines 93 à Shanksville, le Flight 93 National Memorial a été érigé. Un centre pour les visiteurs a été ouvert le [432] ; il comprend une sculpture en marbre, le Wall of Names, qui liste les noms des passagers[433]. À proximité, une plateforme d'observation et un mur en marbre blanc sont alignés sur la trajectoire finale du vol 93[433],[434].
Le 11 septembre 2006, le président américain Bill Clinton inaugure la sculpture To the Struggle Against World Terrorism : elle représentant une larme à travers une tour brisée. Réalisée par Zourab Tsereteli, offerte et installée par la Russie à l'initiative de son président Vladimir Poutine, elle mesure 33 mètres de hauteur et pèse 175 tonnes[435],[436]. Elle est installée à Bayonne au New Jersey[437].
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Monument à la mémoire des victimes à Copenhague.
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Débris du World Trade Center dans les jardins du Mémorial de Caen.
Des bourses et des fonds de charités ont été établis par des familles de victimes ; des organisations et des donateurs privés ont aussi donné[438]. Chaque année à New York depuis les attentats, les noms des personnes mortes sont récités le 11 septembre avec une musique de fond triste. Chaque année, le président des États-Unis participe à une cérémonie du Pentagone en l'honneur des disparus[439]. Le 14 novembre 2001, le Congrès des États-Unis vote une résolution désignant chaque 11 septembre comme Patriot Day[440], jour de recueillement à la mémoire des victimes des attaques terroristes. Cette commémoration se poursuit pendant les années suivantes, tout en ajoutant des mentions pour les soldats tombés en service. Le président des États-Unis appelle le peuple américain à observer un moment de silence[441].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Citations originales
[modifier | modifier le code]- (en) « have throughout Islamic history unanimously agreed that the jihad is an individual duty if the enemy destroys the Muslim countries »
- (en) « I stress that I have not carried out this act, which appears to have been carried out by individuals with their own motivation »
- (en) « It has become clear that the West in general and America in particular have an unspeakable hatred for Islam ... It is the hatred of crusaders. Terrorism against America deserves to be praised because it was a response to injustice, aimed at forcing America to stop its support for Israel, which kills our people ... We say that the end of the United States is imminent, whether Bin Laden or his followers are alive or dead, for the awakening of the Muslim umma (nation) has occurred... »
- (en) « we are free ... and want to regain freedom for our nation. As you undermine our security, we undermine yours »
- (en) « violent disagreement with U.S. foreign policy favoring Israel »
- (en) « was responsible for the 9/11 operation from A to Z »
- (en) « Substitution for Testimony of Khalid Sheikh Mohammed »
- (en) « attacks against Muslims »
- (en) « atrocities against Muslims »
- (en) « oppression against Muslims »
- (en) « permanent presence of infidels in Arabia »
- (en) « for over seven years the United States has been occupying the lands of Islam in the holiest of places, the Arabian Peninsula, plundering its riches, dictating to its rulers, humiliating its people, terrorizing its neighbors, and turning its bases in the Peninsula into a spearhead through which to fight the neighboring Muslim peoples »
- (en) « too near to Mecca »
- (en) « protracted blockade »
- (en) « Allah, his messenger, and Muslims »
- (en) « the ruling to kill the Americans and their allies – civilians and military – is an individual duty for every Muslim who can do it in any country in which it is possible to do it, in order to liberate the al-Aqsa Mosque and the holy mosque of Mecca from their grip, and in order for their [the Americans'] armies to move out of all the lands of Islam, defeated and unable to threaten any Muslim »
- (en) « consider themselves an island of true believers surrounded by a sea of iniquity »
- (en) « Something nefarious might be afoot »
- (en) « This is not a matter for the FBI. »
- (en) « convinced that a major series of attacks was about to come »
- (en) « full alert »
- (en) « Something really spectacular is going to happen here. soon. »
- (en) « Somewhere in CIA there was information that two known al Qaeda terrorists had come into the United States. Somewhere in FBI, there was information that strange things had been going on at flight schools in the United States ... They had specific information about individual terrorists from which one could have deduced what was about to happen. None of that information got to me or the White House. »
- (en) « the possibility of a coordinated effort by Osama bin Laden to send students to the United States to attend civil aviation universities and colleges »
- (en) « months later »
- (en) « patterns of suspicious activity in this country consistent with preparations for hijackings or other types of attacks »
- (en) « suspicious questions »
- (en) « sensitive sources and methods »
- (en) « single greatest structural cause for the September 11th problem was the wall that segregated or separated criminal investigators and intelligence agents »
- (en) « There were failures in the organization's failures to get information to the right place at the right time. »
- (en) « get out of control »
- (en) « one of the day's great tragedies »
- (en) « about 10,000 unidentified bone and tissue fragments that cannot be matched to the list of the dead »
- (en) « The Pentagon is functioning »
- (en) « to eavesdrop on telephone and e-mail communications between the United States and people overseas without a warrant »
- (en) « upon Muslim Americans to come forward with their skills and resources to help alleviate the sufferings of the affected people and their families »
- (en) « incredibly valuable contribution »
- (en) « to be treated with respect »
- (en) « the American cowboys are reaping the fruit of their crimes against humanity »
- (en) « America has no truer friend than Great Britain »
- (en) « Iran fully understands the feelings of the Americans about the terrorist attacks in New York and Washington on September 11 »
- (en) « Nations should not be punished in place of terrorists »
- (en) « suspended the usual 'Death to America' chants at Friday prayers »
- (en) « 9/11 attack on the United States was a direct consequence of the international community ignoring the human tragedy that was Afghanistan at that time »
- (en) « Best info fast. Judge whether good enough hit S.H. [Saddam Hussein] at same time. Not only UBL" [Osama bin Laden] »
- (en) « Need to move swiftly – Near term target needs – go massive – sweep it all up. Things related and not. »
- (en) « Saddam Hussein's support for terrorism »
- (en) « planned, authorized, committed or aided »
- (en) « roughly five times higher than the pre-9/11 rate »
- (en) « It had all these Arab-language papers that amounted to the Rosetta stone of the investigation »
- (en) « clear and irrefutable »
- (en) « an incident that would take place in America on, or around, September 11 »
- (en) « scale and effects of a forthcoming operation »
- (en) « evidence that there were foreign governments involved in facilitating the activities of at least some of the terrorists in the United States »
- (en) « We believe the 9/11 attacks revealed four kinds of failures: in imagination, policy, capabilities, and management »
- (en) « Our report points out that the towers really did amazingly well. The terrorist aircraft didn't bring the buildings down; it was the fire which followed. It was proven that you could take out two-thirds of the columns in a tower and the building would still stand »
- (en) « caused a critical support column to fail, initiating a fire-induced progressive collapse that brought the building down »
- (en) « We will rebuild. We're going to come out of this stronger than before, politically stronger, economically stronger. The skyline will be made whole again. »
- (en) « get away from faces of innocent victims who were killed. Their pictures are everywhere, on phone booths, street lights, walls of subway stations. Everything reminded me of a huge funeral, people quiet and sad, but also very nice. Before, New York gave me a cold feeling; now people were reaching out to help each other. »
Notes
[modifier | modifier le code]- En anglais américain, les dates sont régulièrement écrites dans cet ordre : « mois/jour/année ». L'expression « 9/11 » est régulièrement prononcée nine eleven en anglais américain, qui se traduit par « neuf onze » en français, c'est-à-dire le neuvième mois et le onzième jour de l'année, soit 11 septembre. L'année 2001 est implicitement omise. La barre oblique sert de séparateur visuel, elle n'est pas prononcée.
- Il a participé aux préparatifs du 11 Septembre, mais n'était pas en sol américain au moment des attentats à cause d'un refus de visa.
- Organisme gouvernemental chargé, de 1933 à 2003, de traiter les demandes d'immigration et de naturalisation. Pour plus de détails, voir en:Immigration and Naturalization Service.
- Littéralement, « gestionnaire national des opérations ».
- Selon un canular diffusé dans Internet, la vidéo montrant ces activités aurait été forgée. La chaîne CNN affirme qu'il s'agit d'une vidéo prise quelques heures après les attentats[253],[254]
- La Suisse maintient un mandat global de protection des intérêts diplomatiques et consulaires des États-Unis en Iran, dans le cadre de la politique des bons offices de la Suisse[269],[270].
- La base d'imposition est la « valeur utilisée chaque année pour calculer la plupart des taxes qui composent un compte » de taxe municipale[334].
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« As the aircraft debris went through several stories in the tower, much of the thermal insulation on the core columns would have been scoured off. Under such conditions, the ensuing fire would be sufficient to cause instability and initiate collapse. From an engineering perspective, impact damage to the core structure had a negligible effect on the critical thermal load required to initiate collapse in the core structure. »
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« The aircraft moved through the building as if it were a hot and fast lava flow", Sozen says. "Consequently, much of the fireproofing insulation was ripped off the structure. Even if all of the columns and girders had survived the impact – an unlikely event – the structure would fail as the result of a buckling of the columns. The heat from an ordinary office fire would suffice to soften and weaken the unprotected steel. Evaluation of the effects of the fire on the core column structure, with the insulation removed by the impact, showed that collapse would follow whatever the number of columns cut at the time of the impact. »
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Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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Filmographie
[modifier | modifier le code]- 11'09"01, séquence de 11 courts métrages de 11 minutes, chacun réalisés indépendamment et librement par 11 réalisateurs de 11 nationalités différentes,
- Le 11 Septembre n'a pas eu lieu, documentaire d'Antoine Vitkine, 13 avril 2004 [plus d'informations]
- Fahrenheit 9/11, documentaire de Michael Moore,
- New York : 11 septembre, documentaire de Jules et Gédéon Naudet, le 11 septembre 2002
- Que reste-t-il du rêve américain ?, documentaire de Daniel Leconte, 2001
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Attentat du World Trade Center de 1993
- Opération Bojinka
- Chronologie des attentats du 11 septembre 2001
- Motivations des attentats du 11 septembre 2001
- Responsabilité des attentats du 11 septembre 2001
- The Falling Man
- Écrasement d'un avion à Tampa (Floride) le 5 janvier 2002
- Théories du complot à propos des attentats du 11 septembre 2001
- 11 septembre
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Fabrice Maulion, « L'organisation des Frères Musulmans. Évolution historique, cartographie et éléments d'une typologie », (thèse de criminologie)
- Pourquoi le World Trade Center s'est-il effondré?, conférence de Rooke Geoff au CNAM dans le cadre de l'université de tous les savoirs.
- (fr) Lower Manhattan Project, base de données bibliographique d'un groupe universitaire de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) sur les manifestations culturelles du 11 septembre.
- (fr) Attentats du 11/09 : Mythes et Légendes (site réfutant les thèses conspirationnistes).
- (en) Complete 911 Timeline, projet open-source dirigé par Paul Thompson.
- (en) September 11, 2001, documentary Project, site de la Bibliothèque du Congrès.
- (en) September 11 Digital Archive : Saving the Histories of September 11th, 2001 (en partenariat avec la Bibliothèque du Congrès).
- (en) McKinsey Reports (plusieurs documents sur le FDNY en lien avec les attentats)
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