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Turquoise (minéral)

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Turquoise
Catégorie VIII : phosphates, arséniates, vanadates[1]
Image illustrative de l’article Turquoise (minéral)
Turquoise et quartz - Arizona, États-Unis
Général
Numéro CAS 1319-32-0
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique CuAl6(PO4)4(OH)8·4H2O
Identification
Couleur bleu, bleu vert, vert, vert gris, bleu pâle
Système cristallin triclinique
Réseau de Bravais primitif
Classe cristalline et groupe d'espace
Clivage bon {010}, {001}
Cassure Conchoïdale
Échelle de Mohs 5-6
Trait bleu-blanc pâle
Propriétés optiques
Indice de réfraction α=1,610
β=1,615
γ=1,650
Biréfringence Δ=0,040 ; biaxe positif
Angle 2V 40°
Fluorescence ultraviolet non fluorescent
Propriétés chimiques
Densité 2.6-2.9
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La turquoise est une espèce minérale composée de phosphate hydraté de cuivre et d'aluminium dont la composition chimique est CuAl6(PO4)4(OH)8·4H2O. Elle est rare et, pour ses éléments de meilleure qualité, possède de la valeur. Elle a été appréciée comme gemme et pierre ornementale depuis des millénaires, aussi bien en Égypte, en Perse, en Chine, en Mésoamérique, en Amérique du Nord et en Europe[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8]. Malgré sa couleur unique, cette gemme a été dépréciée, comme la plupart des gemmes opaques, du fait de l’introduction sur le marché de traitements et d’imitations naturelles (traitées) et synthétiques. Il en reste tout de même un emploi courant, la couleur turquoise.

Historique de la description et appellations

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Étymologie

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Le mot turquoise, employé également en anglais, vient du français. Au début du XIIIe siècle, les mots turkeise ou turkoyse apparaissent en français[9]. Au début du XVe siècle, l'expression était devenue pierre turque ou pierre turquoise. Cette appellation provenait d'un malentendu : la turquoise provenait de mines de la province historique Khorassan, en Perse, région aujourd'hui située en Iran, mais elle transitait par la Turquie[10],[11],[12].

Par extension, le terme désigne également la couleur turquoise.

Une de ses premières dénominations fut certainement καλάϊνος (kalláïnos), en grec ancien « chatoyant bleu et vert » (selon Pline, Naturalis historia). Le mot latin qui en dérivait était callaina, que l’on retrouve sous la forme Callaïs pour nommer le matériau utilisé principalement au Néolithique pour fabriquer de nombreux objets de parure et de prestige, qui sont pourtant majoritairement composé de variscite[13],[14],[15]. Les Aztèques, également grands consommateurs de cette gemme, la connaissaient sous le nom chalchihuitl[16]. En Iran, autre grand producteur et consommateur de turquoise, ce minéral s’appelle firouzé, ou piruza, nom également utilisé en turc.

Propriétés physiques et gemmologiques

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Les turquoises de meilleure qualité peuvent atteindre une dureté de Mohs juste inférieure à 6, ou légèrement supérieure au verre[10],[7]. C’est un minéral de masse spécifique plutôt faible, entre 2,30 et 2,90, et d’une porosité importante, au lustre cireux[17]. Sa couleur est hautement variable, passant du bleu ciel au vert-bleu[17]. La teinte bleue est attribuée au cuivre[18],[17], tandis que la teinte verte est le résultat de la présence de fer dans la maille cristalline (en remplacement de l’aluminium). L’indice de réfraction de la turquoise (mesuré par une lampe à sodium à 589.3 nm) est d’environ 1.61 à 1.65[19], tel que mesuré sur un refractomètre de gemmologie. Un spectre d’absorption peut également être obtenu avec un spectroscope à main, révélant une ligne à 432nm et une bande faible à 460nm. Sous UV longs, la turquoise peut occasionnellement luminescer en vert, jaune ou bleu, tandis qu’elle est inerte sous UV courts.

Intrinsèquement cryptocristallin[20], ce minéral ne forme presque jamais de monocristal, cependant, son système cristallin est triclinique[21]. Sa structure cristalline faisant foi auprès de l’International Mineralogical Association, est, quant à elle, décrite par Kolitsch & Giester (2000)[22]. Le minéral turquoise fait partie du groupe turquoise dont la description est établie selon Foord et Taggart en 1998[23].

L’exploitation de la turquoise est très ancienne ; si de nombreux gisements sont aujourd’hui épuisés, d’autres fournissent encore quelques pierres. Les principaux gisements se trouvent au Mexique et aux États-Unis. Elle se trouve aux alentours de la Mer Rouge. Celles du commerce proviennent de l'Iran et de la Turquie. La turquoise se rencontre en masses, toujours amorphes, formant parfois de petits filons engagés dans leur gangue ou en petits rognons.

Depuis au moins 2 000 ans, l'Iran reste l’une des plus importantes régions productrices du monde. L’un des gisements les plus vieux est celui du mont Ali-mersai, dans la province du Khorasan, particulièrement à Madan-e Olya (en), avec commercialisation à Nishapur (Khorassan).

Le nom égyptien du Sinai était Mafkat (mfkt) qui signifie turquoise, nom que les Égyptiens anciens lui ont donné en raison de l'abondance de cette pierre dans la région. Sous la première dynastie des pharaons, et peut-être avant, les Égyptiens utilisaient la turquoise et l’extrayaient de la péninsule du Sinaï.

Les mines de Sérabit el-Khadem et Wadi Maghareh représentent peut-être les plus anciennes mines. Leur couleur est plus verte que celle des pierres iraniennes.

États-Unis

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On trouvait autrefois beaucoup de turquoises dans les États du Sud-Ouest des États-Unis (Arizona, Californie, Colorado, Nouveau-Mexique, Nevada). Aujourd’hui, seul le site d’Apache Canyon en Californie donne de bons rendements. La mine Sleeping Beauty est également connue.

  • La mine de Montebras à Soumans, près de Boussac, Creuse, Limousin (France) est le plus grand gisement de turquoise d'Europe.
  • Elle est signalée (rare) à Fumade, Fontrieu, Castres, Tarn, Occitanie, France[24]
  • Elle est présente à Echassière (Allier, Auvergne-Rhône-Alpes)

Depuis longtemps, elle est appréciée et utilisée par les artisans et les orfèvres comme gemme. Aujourd’hui, elle est concurrencée par des imitations et des substituts synthétiques. Attention de ne pas la confondre avec la variscite pour sa variante verte dans les zones de l'Utah et du Nevada.

Notes et références

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  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Beale, T.W., 1973. Early trade in highland Iran: A view from a source area. World Archaeology 5, 133–148. https://doi.org/10.1080/00438243.1973.9979561
  3. De’an, K., 2002. On Turquoise Objects in Neolithic China and Their Making Techniques. Archaeology 5.
  4. Dominguez-Bella, S., Sampietro Vattuone, M.M., 2005. Collar beads from the Tafi culture (First millenium, AD), Tucuman, Argentina : raw materials characterization and provenance, in: Proceedings of the 33th International Symposium on Archaeometry. Vrije Universiteit, Amsterdam.
  5. Lowry, J.D., Lowry, J.P., 2010. Turquoise, the world story of a fascinating gemstone, First edition. ed. Gibbs Smith, Layton, Utah.
  6. Mathien, F.J., 2001. The organization of turquoise production and consumption by the prehistoric Chacoans. American Antiquity 66, 103–118.
  7. a et b Pogue, J.E., 1915. The Turquoise. Mem. Nat. Ac. Sc., Washington 162.
  8. Qin, Y., Xu, Y.Y., Li, H.M., Li, S.X., Xi, Q.F., 2015. Turquoise Mine and Artefact Correlation for Some Bronze Age Archaeological Sites in Hubei Province, China. Archaeometry 57, 788–802. https://doi.org/10.1111/arcm.12126
  9. « Définition de TURQUOISE », sur www.cnrtl.fr, Trésor de la langue française informatisé (consulté le )
  10. a et b « Turquoise: mineral information and data », mindat.org (version du sur Internet Archive)
  11. R. J. King, « Turquoise », Geology Today, Geological Society of London, no 18(3),‎ , p. 110–114 (DOI 10.1046/j.1365-2451.2002.00345.x).
  12. Yves Gautier, « TURQUOISE », sur www.universalis-edu.com, Encyclopédie Universalis (consulté le )
  13. Herbaut, F., Querré, G., 2004. La parure néolithique en variscite dans le sud de l’Armorique. Bulletin de la Société préhistorique française 101, 497–520. https://doi.org/10.3406/bspf.2004.13029
  14. Odriozola, C.P., Linares-Catela, J.A., Hurtado-Pérez, V., 2010. Variscite source and source analysis: testing assumptions at Pico Centeno (Encinasola, Spain). Journal of Archaeological Science 37, 3146–3157. https://doi.org/10.1016/j.jas.2010.07.016
  15. Querré, G., Calligaro, T., Domínguez-Bella, S., Cassen, S., 2014. PIXE analyses over a long period: The case of Neolithic variscite jewels from Western Europe (5th–3th millennium BC). Nuclear Instruments and Methods in Physics Research Section B: Beam Interactions with Materials and Atoms, The 13th International Conference on Particle Induced X-ray Emission (PIXE 2013) 318, Part A, 149–156. https://doi.org/10.1016/j.nimb.2013.07.033
  16. C. Palache, H. Berman et C. Frondel, Dana's System of Mineralogy, vol. II, Wiley, , 7e éd., 946–951 p.
  17. a b et c www.gemdat.org
  18. Lehmann, G., 1978. Farben von Mineralien und ihre Ursachen. Fortschritte der Mineralogic, Vol. 56, No. 2, pp. 172-252.
  19. Lazarelli, H. N., 2010, Blue Chart Gem Identification, www.gembluechart.Com
  20. Kievlenko, E., 2003. Geology of gems, Ocean Pictures. ed.
  21. Handbook of Mineralogy, vol. IV, Chantilly, VA, Mineralogical Society of America, (ISBN 978-0-9622097-3-4), « Turquoise »
  22. Kolitsch, U., Giester, G., 2000. The crystal structure of faustite and its copper analogue turquoise. De Gruyter.
  23. Foord, E.E., Taggart, J.E., 1998. A reexamination of the turquoise group: the mineral aheylite, planerite (redefined), turquoise and coeruleolactite. Mineralogical Magazine 62, 93–111.
  24. « Mindat.org », sur www.mindat.org (consulté le )

Articles connexes

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