Stéphane Grappelli
Naissance |
Paris 10e (France) |
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Décès |
(à 89 ans) Paris 11e (France) |
Activité principale | violoniste, pianiste, jazzman |
Genre musical | Jazz, swing, jazz manouche |
Instruments | violon, piano |
Stéphane Grappelli, né le à Paris et mort le dans la même ville[1], est un violoniste, pianiste, et jazzman français[2]. Il fait partie des plus grands violonistes de jazz du XXe siècle et créa le « Quintette du Hot Club de France » avec Django Reinhardt.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse
[modifier | modifier le code]Stéphane Grappelli naît le , à l'hôpital Lariboisière dans le 10e arrondissement de Paris[3], de père italien, Ernesto, né à Nettuno, et de mère française, Anna-Émilie Hanocque, née à Saint-Omer. Il est reconnu par ses parents en , un mois avant leur mariage in extremis[4], et sa mère meurt alors qu'il n'a que quatre ans.
Vers l'âge de douze ans, il commence à jouer du violon dans les rues et les cours d'immeubles, pour rapporter un peu d'argent à la maison.
Carrière
[modifier | modifier le code]Il débute dans la carrière professionnelle en 1923 comme violoniste et pianiste dans les cinémas, pour accompagner les films muets. En 1931 et 1932, Stéphane Grappelli joue dans l’orchestre du club la Croix du Sud, dirigé par André Ekyan, aux côtés de Django Reinhardt et Alix Combelle.
En 1934, Stéphane Grappelli et Django Reinhardt créent le Quintette du Hot Club de France avec le contrebassiste Louis Vola, ainsi que Joseph Reinhardt (le frère de Django) et Roger Chaput, tous deux à la guitare. Un violon, une contrebasse et trois guitares : le Quintette était né[5]. Ce dernier aura toujours une existence « intermittente », malgré plusieurs tournées et de très nombreux enregistrements. Parallèlement, Stéphane travaille, durant les années 1920 et les années 1930, avec tous les musiciens du moment et fréquente de nombreux orchestres, plus souvent au piano qu'au violon. Il est notamment très présent d'abord comme pianiste, ensuite comme violoniste dans l'orchestre de Krikor Kelekian (dit Grégor), dont la formation, connue sous le nom de Grégor et ses Grégoriens, fait partie des meilleurs orchestres du moment, regroupant la fine fleur des musiciens de l'époque comme le jeune batteur Jerry Mengo. Il y retrouve notamment son ami le grand violoniste Michel Warlop, mais également Sylvio Schmidt, talentueux violoniste lui aussi, ou encore Stéphane Mougin, un des meilleurs pianistes de jazz dans cette riche "faune" musicale.
Quand la guerre 1939-1945 éclate, il se trouve en tournée avec le Quintette du Hot Club de France en Angleterre. Le 3 septembre, lorsque les sirènes se déclenchent, Django est pris de panique et rentre aussitôt en France, mais Stéphane, malade, reste bloqué à Londres. Il est remplacé à Paris par le clarinettiste et saxophoniste de jazz Hubert Rostaing. Stéphane Grappelli passe la guerre en Angleterre, y jouant notamment avec le pianiste George Shearing. Il y développe sa carrière de manière importante, peaufinant et affinant sa technique, son style, sa musicalité, et y compose beaucoup. Quand il retrouve Django, en 1946, ils jouent et enregistrent spontanément La Marseillaise rebaptisée Echoes of France[6] pour cause d'enregistrement en Angleterre. Cet enregistrement fait scandale[pourquoi ?] et la matrice est d'ailleurs détruite[7].
Après son partenariat avec Reinhardt — qui a donné naissance au « swing manouche » - il enregistre plus d'une centaine de disques avec nombres de musiciens, notamment avec Oscar Peterson, Jean-Luc Ponty, Philip Catherine, Michel Petrucciani, le Rosenberg Trio, le chanteur Paul Simon, David Grisman ou encore Yehudi Menuhin ; sans oublier ses collaborations avec des grands noms de la musique du monde, tel que le violoniste indien Lakshminarayana Subramaniam. Il a également joué du violon sur le titre Wish You Were Here de Pink Floyd, mais la prise n'a pas été utilisée dans le mixage final pour la sortie de l'album éponyme original en 1975. Toutefois, la version figure en bonus de la réédition de 2011.
Il est aussi le compositeur et interprète des morceaux originaux constituant la bande-son du film Les Valseuses de Bertrand Blier sorti en 1974, ainsi que de la musique de Milou en mai, film de Louis Malle de 1989. D'après le générique de Milou en mai, les musiciens rassemblés autour de Stéphane Grappelli en 1989 sont Marc Fosset, Maurice Vander, Martin Taylor, Jack Sewing, Pierre Gossez et Marcel Azzola. Ils enregistrent la bande originale du film au studio de la Grande Armée.
Après avoir joué en quartet ou trio avec guitares (Diz Disley, Ike Isaac, Martin Taylor, Louis Stewart, Bucky Pizzarelli…) et contrebasse (Patrice Caratini, Jack Sewing, Jon Burr…) depuis le début des années 1970, il termine sa carrière au sein d'un trio comprenant Marc Fosset à la guitare et Jean-Philippe Viret à la contrebasse.
Mort
[modifier | modifier le code]Il meurt à l'âge de 89 ans le dans le 11e arrondissement de Paris[3]. Ses cendres reposent au columbarium du Père-Lachaise (division 87 ; case 417).
Grappelli jouait avec un violon fait par Pierre Jean Henri Hel[8].
Discographie
[modifier | modifier le code]Albums
[modifier | modifier le code]- Improvisations (en) (Paris, 1956)
- Djangology: Django Reinhardt the gypsy genius (1936 à 1940)
- Stéphane Grappelli et Django Reinhart, the Gold Edition (1934 à 1937, copyright 1998)
- Stéphane Grappelli 1992 Live (1992, Verve)
- Stéphane Grappelli à Tokyo (1991, A&M Records)
- Just One Of Those Things (1984, EMI Studios)
- Stéphane Grappelli Live at the Blue Note (1996, Telarc Jazz)
- Bill Coleman avec Django et Stéphane Grappelli 1936 à 1938 (reprise 1985, DRG Records)
- Fascinating Rhythm (1986, Jazz Life)
- Parisian Thoroughfare (1997, Laserlight)
- Martin Taylor Reunion (1993, Linn Records)
- The Intimate Grappelli (1988, Jazz Life)
- Jazz Masters (20+-year compilation, 1994, Verve)
- Legrand Grappelli (1992, Verve)
- Oscar Peterson Skol (1979, reprise 1990 Pablo)
- Hommage à Django (1972, reprise 1976 Classic Jazz)
- Bach to the Beatles (1991, Academy Sound)
- Stéphane Grappelli Plays Jerome Kern (1987, GRP)
- How Can You Miss, avec Louis Bellson et Phil Woods (1989, Rushmore)
- Young Django (1979, MPS)
- Live in San Francisco (1986, Blackhawk)
- 85 and Still Swinging (1983, Angel)
- Stéphane Grappelli & Friends (1970, Philips)
- Vintage 1981 (1981, Concord)
- Jean-Luc Ponty Violin Summit (1989, Jazz Life)
- Martin Taylor: We've Got The World on a String (1984, EMI)
- Stuff Smith: Violins No End (1984, Pablo)
- Sonny Lester Collection (1980, LRC)
- Stéphane Grappelli et Joe Venuti: Venupelli Blues (1979, Affinity)
- Shades of Django (1975, MPS)
- Afternoon in Paris (1971, MPS)
- Live at Carnegie Hall (1978, Signature)
- Jazz 'Round Midnight (1989, Verve)
- Unique Piano Session Paris 1955 (1955, Jazz Anthology)
- Stéphane Grappelli and Cordes (1977, Musidisc)
- Satin Doll (1975, Vanguard)
- Manoir de mes rêves (1972, Musidisc)
- My Other Love au piano (1990 CBS records)
- Grappelli joue George Gershwin (1984, Musidisc)
- Stéphane Grappelli (PYE)
- Stéphane Grappelli - I got rhythm! (1974, Black Lion Records) avec Diz Disley (en), Denny Wright (en) et Len Skeat (en) enrefgistré au Queen Elizabeth Hall, Londres, 5 novembre 1973
- Diz Disley (en) Live at Carnegie Hall (1983, Dr Jazz)
- The Rock Peter and the Wolf (en) (1976 RSO Records) (2007 CD Verdant Records) avec Jack Lancaster (en), Phil Collins, Brian Eno, Gary Brooker, Gary Moore, Alvin Lee. Manfred Mann etc.
- 1990 : One on One (en), avec McCoy Tyner (Milestone)
- Stephane Grappelli live in Warsaw with McCoy Tyner, (1999, The Essence TBP 1036).
Collaborations
[modifier | modifier le code]- Duke Ellington: Duke Ellington's Jazz Violin Session (1963, Paris)
- Claude Bolling: First Class (1992, Milan)
- Gary Burton: Paris Encounter (1972, Atlantic)
- Hubert Clavecin: Dansez sur vos souvenirs (Musidisc)
- David Grisman Live (1981, Warner Brothers)
- Barney Kessel: Remember Django (1969, Black Lion Records)
- Barney Kessel: Limehouse Blues (1972, Black Lion)
- Sacha Distel: Ma première guitare (1972, La Voix de son maître)
- Yo Yo Ma: Anything Goes (1989)
- Yehudi Menuhin Menuhin et Grappelli jouent Berlin, Kern, Porter and Rodgers & Hart (1973 to 1985, EMI)
- Yehudi Menuhin: Jalousie (1975, EMI)
- Helen Merrill (1986, Music Makers)
- Oscar Peterson (1973, Musicdisc)
- Pink Floyd : Wish You Were Here (1975) (version alternative de la chanson-titre en bonus de la réédition de 2011)
- Peter and the Wolf - Artistes variés (1976, RSO Records) - Incluant Phil Collins, Brian Eno, Gary Moore, etc.
- Trio George Shearing: La Réunion (1977, MPS)
- Martial Solal, Happy Reunion (1980, MPO)
- Jean-Luc Ponty: Compact Jazz (1988, MPS)
- Martial Solal: Olympia 1988 (1988, Atlantic)
- Marc Fosset Stephanova (Concord Jazz, 1983)
- L. Subramaniam: Conversations (1992, Milestone)
- Toots Thielemans: Bringing it Together (1984, Cymekob)
- Joe Venuti: Best of Jazz Violins (1989, LRC)
- Violin Summit: Stéphane Grappelli, Stuff Smith, Svend Asmussen, Jean-Luc Ponty (1967, Polygram)
- Baden Powell: La grande Réunion (1974, Accord)
- Paul Simon: Paul Simon (9) 1972 Hobo's Blues (Columbia 1972)
- Earl Hines: Stéphane Grappelli rencontre Earl Hines
- Michel Petrucciani: Flamingo (1995)
Vidéographie
[modifier | modifier le code]- [vidéo] « J'Attendrai - Django Reinhardt / Stephane Grappelli / Hot Club de France (1939) », sur YouTube. Rare document d'époque.
- [vidéo] « Stéphane Grappelli 1961 Minor Swing with Pierre Cullaz and Léo Petit Guitars », sur YouTube. Générique final d'une émission musicale de Jean-Christophe Averty consacrée à Stéphane Grappelli accompagné de Daniel Humair (batterie), Pierre Cullaz (en) (guitare), Guy Pedersen (contrebasse) et Léo Petit (guitare) qui jouent Minor Swing, une des plus célèbres compositions de Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, enregistrée pour la première fois en 1937 par le Quintette du Hot Club de France et devenue un standard du jazz manouche.
- [vidéo] « Live in San Francisco Stephane Grapelli », sur YouTube, avec David Grisman à la mandoline (1982).
Prix et hommages
[modifier | modifier le code]- Grand prix SACEM 1995 : hommage à Stéphane Grappelli[9]
- commandeur de la Légion d'Honneur
- commandeur de l'ordre du Mérite
- Victoire de la musique du musicien de jazz de l'année 1987[10]
- Prix In Honorem de l'Académie Charles-Cros en 1969.
- Grammy du couronnement d'une carrière en 1997
- La rue Stéphane Grappelli lui rend hommage à Paris 17e.
Références
[modifier | modifier le code]- Relevé des fichiers de l'Insee
- (en) Geoffrey Smith, Stéphane Grappelli: A Biography, Pavilion, (ISBN 978-1-85145-012-1, lire en ligne)
- Acte de naissance no 418 du avec mention marginale du décès, sur le site des archives de Paris.
- Acte de mariage no 1395 du sur le site des archives de Paris.
- Django Reinhardt et Stéphane Grapelli – Le quintette à cordes, 24 mars 2016, sur Magazine Guitar Part.
- http://www.emusic.com/samples/m3u/song/10985278/14792085.m3u pour écouter un extrait.
- Django Reinhardt, un géant sur son nuage, de François Billard et Alain Antonietto.
- Philharmonie de Paris, « Violon - Pierre Hel », sur Philharmonie de Paris
- [1].
- Victoire de la musique.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Stéphane Grappelli, Joseph Oldenhove et Jean-Marc Bramy, Mon violon pour tout bagage Calmann-Lévy, 1992
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Pianiste français de jazz
- Commandeur de la Légion d'honneur promu en 1997
- Musicien tzigane du XXe siècle
- Musicien italien du XXe siècle
- Musicien français du XXe siècle
- Musicien de rue
- Musicien de jazz manouche
- Personnalité française née d'un parent italien
- Victoires du jazz
- Naissance en janvier 1908
- Naissance dans le 10e arrondissement de Paris
- Décès en décembre 1997
- Décès dans le 11e arrondissement de Paris
- Décès à 89 ans
- Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 87)