Aller au contenu

Le Quotidien du peuple

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Quotidien du Peuple)

Le Quotidien du peuple
人民日报
Image illustrative de l’article Le Quotidien du peuple
Une de l'édition du (date de l'établissement de la république populaire de Chine).

Pays Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Zone de diffusion Chine
Langue chinois
Périodicité quotidienne
Genre politique
Date de fondation
Éditeur Comité central du Parti communiste chinois

Propriétaire Comité central du Parti communiste chinois
Site web people.com.cn

Le Quotidien du peuple (en chinois 人民日报, hanyu pinyin : Rénmín Ribao) est le journal officiel du Comité central du Parti communiste chinois. Avec son tirage de trois millions d'exemplaires en 2012, le journal est classé par l'Unesco parmi les dix plus grands du monde[1].

Présentation

[modifier | modifier le code]

Le Quotidien du peuple, qualifié de journal phare du parti par l'agence officielle Xinhua[2], est publié en chinois et possède aussi des versions anglaise, japonaise, française, espagnole, russe et arabe. Ses éditoriaux ont la réputation de révéler les dernières orientations du pouvoir.

La première édition de ce quotidien a été publiée le dans le xian de Pingshan, Hebei[3]. Il s'agissait à cette époque d'une publication régionale. En , le bureau a été transféré à Pékin où cet organe de presse est devenu le quotidien officiel du Parti communiste chinois en août. La publication de l'éditorial du a été à l'origine de manifestations spontanées d'étudiants et peut être considérée comme le point de départ des événements de Tian'anmen[4].

Pendant la révolution culturelle, le Quotidien du peuple était le seul organe de presse permettant aux reporters étrangers de s'informer sur la politique du Comité central. En , Mao Zedong désigna à la tête du journal Chen Boda, ce qui lui permit d'en contrôler la ligne éditoriale[5].

Le , le secrétaire général Xi Jinping a fait une visite d'inspection au sein des rédactions de Xinhua, du Quotidien du peuple et de la télévision CCTV. À l'issue de cette visite, Xi Jinping « a ordonné [...] aux médias gérés par le Parti communiste chinois (PCC) et le gouvernement chinois de suivre strictement la direction du parti »[6],[7]. En réaction, le blogueur Ren Zhiqiang indique que le parti ne soutient pas financièrement ces médias mais c'est l'argent public qui est utilisé à cette fin : « Cessez d’utiliser l’argent des contribuables pour des choses qui ne leur fournissent aucun service »[8].

Publié à grande échelle, Le Quotidien du peuple a été diffusé à plus de 7 millions d'exemplaires à la fin des années 1970 et début des années 1980[9]. Au début des années 2010, sa diffusion tourne autour de 2,5 millions par jour[10]. Il existe aussi une édition sur internet.

En 2015, selon Xinhua, la version du Quotidien du peuple diffusée à l'étranger tire à 600 000 exemplaires dans 86 pays et régions[11].

Prise de position

[modifier | modifier le code]

Le Quotidien du peuple indique dans un article du que la Charte 08 rédigée par Liu Xiaobo, premier Chinois à recevoir le prix Nobel de la paix, « s'oppose à la dictature démocratique du peuple, au socialisme et à la structure unitaire de l'État, inscrits dans la Constitution chinoise ». Selon Le Quotidien du peuple, Liu serait attiré par la célébrité et l'argent. Depuis 2005, Liu travaille pour « les forces anti-chinoises de l'Occident », il est payé par l'étranger, il a déclaré à ses codétenus : « Je ne suis pas comme vous, je ne manque pas d'argent. Les étrangers me paient chaque année, même quand je suis en prison »[12].

Le journal fonctionne comme un groupe de presse. Dans les années 1990, il publie deux autres journaux moins centrés sur la vie du Parti communiste chinois et plus soumis à la loi du marché, Huanqiu shibao (Global Times) et Jinghua shibao (Beijing Times)[13]. Parallèlement à ces deux journaux, il édite de nombreux autres titres de presse[14] qui ont une forte partie d'audience locale et s'adressent à des urbains, les qualifiant ainsi de journaux « de ville ». Ces titres restent toutefois perçus comme les porte-parole de la voix officielle de l’État chinois[15],[16].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Delphine Cuny Le Quotidien du peuple.com chinois bientôt en Bourse La Tribune, 5 avril 2012
  2. La visite aux médias de Xi Jinping est saluée par des journalistes et des universitaires, Xinhua, .
  3. « Le Quotidien du Peuple fête ses 70 ans », sur french.peopledaily.com.cn, (consulté le ).
  4. Cai Chongguo, J'étais à Tian'anmen, Esprit du temps, 2009 (ISBN 978-2-8479-5163-9), 94 pages.
  5. Jung Chang, Les Cygnes sauvages, Paris, Plon Pocket, p. 278
  6. « Xi Jinping met l'accent sur la direction du PCC dans la diffusion d'informations », sur french.xinhuanet.com, (consulté le )
  7. « Visite du président chinois aux médias d'information nationaux », sur french.xinhuanet.com, (consulté le )
  8. Brice Pedroletti, « “Ren le canon”, le blogueur qui ose défier le président chinois Xi Jinping », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  9. (en) John Franklin Copper et Ta-ling Lee, Coping with a Bad Global Image : Human Rights in the People's Republic of China, 1993-1994, University Press of America, , 319 p. (ISBN 978-0-7618-0789-6, lire en ligne), p. 90
  10. « Q&A: China's newspaper industry », BBC News,
  11. Xi Jinping souhaite que le Quotidien du Peuple diffuse la voix chinoise, Xinhua,
  12. Qui est vraiment Liu Xiaobo ?, Le Quotidien du Peuple, .
  13. Chen Yan, « Les médias chinois, entre le marché et la censure », sur cairn.info, Etudes,
  14. « Renmin Ribao - Pékin », sur Courrier international (consulté le )
  15. « Chine : le « Global Times », porte-parole décomplexé », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. (en) Chengju Huang, « China's State-Run Tabloids: The Rise of `City Newspapers' », Gazette (Leiden, Netherlands), vol. 63, no 5,‎ , p. 435–450 (ISSN 0016-5492, DOI 10.1177/0016549201063005005, lire en ligne, consulté le )

Lien externe

[modifier | modifier le code]