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Public Eye

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Public Eye
Logo de l’association
Cadre
Forme juridique ONG
But Aide au développement
Zone d’influence Suisse
Fondation
Fondation 1968
Fondateur Théologiens progressistes
dont André Biéler
Identité
Siège Zurich
Structure Deux secrétariats
Lausanne et Zurich
Direction Angela Mattli, Christa Luginbühl, Christian Engeli, Ursula Baumgartner
Méthode Investigation, plaidoyer, campagne
Volontaires 247 [1] (2021)
Membres 28 000[2] (2016)
Employés 35[1] (2021)
Publication Public Eye - Le Magazine
Site web www.publiceye.ch

Public Eye, anciennement la Déclaration de Berne (DB, en allemand Erklärung von Bern, en italien Dichiarazione di Berna) est une association politiquement et confessionnellement indépendante œuvrant pour un monde plus juste par l'amélioration des relations politiques et économiques entre la Suisse et les pays en développement.

Fondation et historique

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La Déclaration de Berne (DB) est née en 1968[2][source insuffisante], à la suite d'un manifeste organisé par des théologiens (dont André Biéler) unis contre l'injustice que représentent les écarts entre pays riches et pays dits en développement, ceci dans le contexte de la décolonisation. Le manifeste demandait un accroissement de l'aide au développement et récolta jusqu'en 1970 près de 10 000 signatures. L'engagement impliqué par le manifeste avait une dimension économique (les signataires s'engageant à verser de 1 à 3 % de leur revenu pour l'aide au développement) et politique. L’association est créée en 1969, avec des secrétariats à Zurich et à Lausanne.

En 2012, l’assemblée générale décide de doter l’ONG d’une structure nationale : un nouveau comité national est constitué de représentants des trois régions linguistiques[2][source insuffisante].

Ancien logo de l’association.

L'association change de nom en été 2016 pour devenir Public Eye. Le nom officiel devient « Public Eye - association fondée sur la Déclaration de Berne ».

Dès 1974, avec le lancement du café Ujamaa de Tanzanie, Public Eye initie de nombreuses campagnes pour un commerce plus juste. « Solidarité - Jute - Écologie » en 1976 (sacs de jute du Bangladesh) ; « La faim est un scandale » dès 1979 ; « Les 8 mythes de la faim » en 1980 ; campagne contre le trafic de gogo-girls entre les Philippines et la Suisse en 1981 ; campagne contre les gigantesques barrages financés par la Suisse dès 1985 ; « La santé chez nous et dans le Tiers-Monde » dès 1986 ; « Fleurs de Colombie » en 1990 ; « Pour une Suisse sans capitaux en fuite » dès 1991.

Plusieurs campagnes se concentrent sur l’industrie textile : « Made in Dignity » en 1994, « Let's go fair, vers des chaussures produites dans la dignité » dès 1997 ; « Clean Clothes », en faveur de vêtements produits dans la dignité, dès 1999, en collaboration avec l'Action de Carême et Pain pour le prochain. À l’occasion des Jeux olympiques d'été de 2004, la campagne « Prêt-à-partager » livre l’évaluation de 29 entreprises textiles. En 2008, le t-shirt de la Campagne Clean Clothes pour une mode équitable est rapidement épuisé. La campagne « 10 centimes » de 2010 exige de la part des marques de vêtements qu’elles versent des salaires de subsistance. En 2012, « Campagne pour des vêtements professionnels produits dans des conditions équitables ». Un rapport d’enquête sur les salaires de misère versés en Europe de l’Est et en Turquie est au cœur de la campagne « Pour un salaire vital » en 2014.

Dans le domaine de la finance : nouvelle collaboration en 2001 avec les syndicats et Attac : « Non au bradage des services publics! » ; « Campagne contre la fraude fiscale » en 2004 ; la DB lance en 2009 le « Manifeste fiscal » avec Attac et Denknetz, pour supprimer la distinction entre évasion fiscale et fraude fiscale ; publication de « Swiss trading SA » en 2011. Public Eye lance en 2014 une « autorité » suisse fictive, la ROHMA, pour la surveillance des marchés des matières premières[3][source insuffisante].

D’autres campagnes concernent les entreprises pharmaceutiques et le domaine du vivant. En 2007, campagne contre l’herbicide paraquat sous la forme d’un procès symbolique contre l'entreprise Syngenta. À la suite d'une collaboration dans le cadre de la coalition internationale « No-patents-on-seeds », une pétition est remise en 2010 à l’Office européen des brevets avec 100 000 signatures contre les brevets sur le vivant. En 2011, la campagne « Une livre de viande par semaine » encourage les restaurateurs à proposer plus de plats sans viande. Public Eye évalue 19 entreprises de chocolat en 2013 dans le cadre de sa campagne « La vérité sur le chocolat suisse ».

Public Eye s'engage pour des changements politiques : elle participe notamment dans les années 1970 à l'élaboration de la loi fédérale sur la coopération au développement et participe au référendum de 1992 contre l'adhésion de la Suisse au Fonds monétaire international.

Public Eye coordonne depuis 2000 les conférences de protestation « Public Eye People's Awards », une critique des rencontres du Forum économique mondial[4].

Enfants et jeunes

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Public Eye mène des activités pédagogiques dans les écoles. Elle publie en 1990 la bande dessinée Travailleurs à 10 ans, puis Noir et Blanc en 1993 (collection Dis-moi comment ils vivent...), puis Mandela, une vie, un combat en 1997. En 1994 a lieu une action destinée aux enfants de 6 à 11 ans (« Je m'alimonde »).

Publications

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En 1972 paraît le premier numéro de la revue bimestrielle Vers un développement solidaire. En 2016, avec le changement de nom de l'association, le titre de la revue devient Public Eye – le magazine.

Un procès très médiatisé a lieu à la suite de la publication en 1975 de Nestlé tue-t-il les bébés? (en allemand Nestlé tötet babies). En 1978 paraît Secrets du secret bancaire, en soutien à l'initiative sur les banques, et L'infiltration des firmes multinationales dans les organisations des Nations unies, puis en 1981 Pesticides sans frontières. En 1985, c'est sous la forme d'un jeu de société que Public Eye fait campagne : le « Tiers-Mondopoly » ; encore en 1990 avec « Cartes sur table ».

Le succès du livre Swiss trading SA : la Suisse, le négoce et la malédiction des matières premières (Éditions d'en bas, 2011 (ISBN 978-2-8290-0413-1), 368 p., 5 000 exemplaires en français et 12 000 en allemand) a été tel qu'il a rapidement été réédité, et même traduit en anglais.[réf. nécessaire]

Bibliographie

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  • (de) Anne-Marie Hollenstein, Regula Renschler, Rudolf Strahm, Entwicklung heisst Befreiung. Erinnerungen an die Pionierzeit der Erklärung von Bern (1968-1985), Chronos Verlag, Zurich, 2008. (ISBN 978-3-0340-0917-1).
  • Andréa Weibel, « Déclaration de Berne » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  • Gaëlle Wicht, La Déclaration de Berne en Suisse romande et son activité dans le domaine de la santé : du manifeste aux campagnes internationales, Fribourg, 208 f., 2003 (Mémoire de licence).
  • Florence Passy, L'action altruiste : contraintes et opportunités de l'engagement différencié, Genève, Droz, 1998.
  • Florence Passy, Les militants de la solidarité. Une étude sur les militants de la Déclaration de Berne, 1994.
  • Matilda Riesen, L'importance du rôle joué par les ONG face aux systèmes des états, le cas de la Déclaration de Berne, 1988.
  • Martin Wicki, Die Erklärung von Bern, Zürich, 1985.

Notes et références

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  1. a et b «Rapport d'activité de Public Eye ».
  2. a b et c Historique sur le site de la DB.
  3. Voir le site web « plus vrai que nature » : www.rohma.ch.
  4. Lancé à l'origine sous le nom « Public Eye on Davos » avec Pro Natura et d'autres, cette action est maintenant menée en collaboration avec Greenpeace Suisse. — Voir le site officiel.

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Articles connexes

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Liens externes

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