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Pierre Vilar (historien)

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Pierre Vilar, né le à Frontignan dans l'Hérault et mort le à Saint-Palais dans les Pyrénées-Atlantiques est un historien moderniste et hispaniste français, spécialiste de l'histoire de la Catalogne.

Plaque sur la maison natale de Pierre Vilar à Frontignan.

Fils d'instituteur, Pierre Vilar poursuit des études de géographie puis d'histoire. Il est élève de l'École normale supérieure de la rue d’Ulm (1925-1929) où il choisit comme spécialité la géographie et a comme maître Albert Demangeon (1872-1940). Il assiste de façon assidue aux réunions du Groupe d’Études Socialistes à partir de 1925 et, en décembre 1927, il est à la tête de la liste unitaire d’étudiants de gauche de l’Union fédérale des étudiants pour le conseil de discipline de la Sorbonne. Il est pensionnaire de l'École des hautes hispaniques de la Casa de Velázquez et réside à Barcelone de 1931 jusqu'en 1936 avec Gabrielle Berrogain avec qui il s'est marié en 1933.

Pierre Vilar est partiellement témoin et de la guerre d'Espagne[1] et de la chute de l'Espagne républicaine. Il écrira en 1947, Histoire de l'Espagne. En , il est mobilisé comme lieutenant de l’armée française. Fait prisonnier le 16 juin 1940, il reste en captivité dans différents camps d'officiers prisonniers (oflags) en Allemagne, Pologne et Autriche jusqu'en mai 1945.

Il devient directeur d'études à l'École pratique des hautes études (1951) puis obtient la chaire d’histoire économique et sociale créée par Marc Bloch à la Sorbonne (1965). Il a été nommé, entre autres, docteur honoris causa de l'université de Barcelone (1979) et de l'université de Valence (1991).

Il a été le premier président de la section occitane du Cercle d'Afrairament Occitanocatalan entre 1978 et 1981.

En 1987, il reçoit la Médaille d'or du mérite des beaux-arts du Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports espagnol[2] et est distingué par le Congrés de Cultura Catalana. En 2000 il reçoit la Médaille d'Or de la Generalitat de Catalogne des mains de Jordi Pujol[3].

Sa femme Gabrielle Berrogain ( - ), née à Hasparren et morte à Luxe-Sumberraute[4], fut formée à l'École des chartes et admise à la Casa de Velázquez en 1928[5], deux années avant lui.

Atteint d'une cécité grandissante à compter de 1991, il doit cesser ses travaux et meurt à l’âge de 97 ans.

Toute son œuvre est marquée par une vision marxiste de l'histoire[6]. Ainsi selon Fernand Braudel, « pour Vilar, le marxisme, outil de connaissance, joue le rôle d’une explication structurelle en profondeur »[7]

Spécialiste de la Catalogne

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C’est sur ce sujet que Pierre Vilar effectue sa thèse, ce qui lui permet d’entrer dans le monde professoral universitaire. Sa thèse est ainsi consacrée aux Fondements économiques de la structure nationale de la Catalogne. À la fin de sa vie, il rédige en catalan sa biographie, dans laquelle il explique ses méthodes d’investigation en histoire.

En 2006, sa famille remet 6 500 documents de l'écrivain à l'université de Gérone, qui sont conservés par la bibliothèque de l'établissement[8].

Une référence en matière d'histoire des systèmes monétaires

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C'est avec Or et monnaie dans l’histoire 1450-1920 que Vilar se fait connaître du grand public en même temps qu’il trace un remarquable historique des systèmes monétaires successifs, du monométallisme et bimétallisme jusqu’au développement de la monnaie fiduciaire[réf. nécessaire].

Ses influences

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À la suite d'une formation assez classique, il découvre l’École des Annales, menée par Marc Bloch et Fernand Braudel, et décide de suivre la voie qu'ils ont ouverte. Pierre Vilar s'inspire également de l’analyse d’Ernest Labrousse dont il fut le disciple.

Albert Broder, un de ses élèves, est l'auteur d'une thèse intitulée : « Le rôle des intérêts étrangers dans la croissance économique de l'Espagne, 1768-1924 », thèse d'État ès lettres et sciences humaines, université Paris 1, [Pierre Vilar], 1981.

Il est le directeur de thèse de Lucette Valensi[réf. nécessaire].

Publications

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  • Histoire de l'Espagne, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1947 (23e édition 2017, 128 p.).
  • Le déclin catalan du bas Moyen âge : hypothèses sur sa chronologie, 1959
  • La Catalogne dans l'Espagne moderne : recherches sur les fondements économiques des structures nationales, 1962 (3 vol.)
  • Crecimiento y desarrollo, 1965
  • Or et monnaie dans l’histoire 1450-1920, 1969
  • Sur le féodalisme, 1974 (œuvre collective)
  • Assaigs sobre la Catalunya del segle XVIII, 1975
  • Historia marxista, historia en construcción, 1973[9]
  • Introducción al vocabulario del análisis histórico, 1980
  • Une histoire en construction : approche marxiste et problématiques conjoncturelles, 1982
  • La guerre d'Espagne, 1986
  • Història de Catalunya, 1987-1990 (directeur, 8 vol.)
  • Pensar històricament. Reflexions i records, 1995 (autobiographie publiée en catalan puis traduite, en 1997, en castillan)
  • (avec Joseba Intxausti), Historia, nación y nacionalismo : cuestión nacional y movimiento obrero, 1998

Notes et références

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  1. Il ne vivra que deux semaines à Barcelone durant la guerre. Ref. : « Le Communisme en Europe Occidentale », Communisme, L'Age d'homme, p. 179, 1988
  2. (es) Juan Carlos Ier et Javier Solana Madariaga, « REAL DECRETO 1688/1987 de 30 de diciembre por el que se concede la Medalla al mérito en las Bellas Artes en su categoria de Oro a las personas que se citan », Boletin de Estado, Madrid, no 158,‎ , p. 34661 (lire en ligne).
  3. Décret no 112/2000 du Diari Oficial de la Generalitat de Catalunya
  4. Conservateur aux Archives Nationales de 1936 à 1968, « Gabrielle Berrogain appartenait à une vieille famille basque », dans Mireille Rambaud, « Gabrielle Vilar-Berrogain (1904-1976) [note biographique] », Bibliothèque de l'École des chartes, nos 135-2,‎ , p. 431-432 (lire en ligne).
  5. Annuaire des membres et anciens membres de la Casa de Velázquez, sur casadevelazquez.org.
  6. Peter Schöttler, « Pierre Vilar : La Guerre en Espagne, l'écriture de l'histoire et l'école des Annales », in Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, 153 | 2022, mis en ligne le 01 août 2022, consulté le 26 septembre 2022. http://journals.openedition.org/chrhc/18962
  7. Gérard Chastagnaret, « Pierre Vilar, 1906-2003 », sur mcv.revues.org
  8. Collection Pierre Vilar, sur le site de l'université de Gérone.
  9. Pierre Vilar, « Histoire marxiste, histoire en construction. Essai de dialogue avec Althusser », Annales, vol. 28, no 1,‎ , p. 165–198 (DOI 10.3406/ahess.1973.293337, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

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  • « La mémoire vive des historiens : entretien avec Pierre Vilar », in Jean Boutier, Dominique Julia (éd.), Passés recomposés : champs et chantiers de l'histoire, Paris, éd. Autrement, 1995, p. 264-293 (entretien réalisé par Jean Boutier).
  • Jean Sagnes, « Pierre Vilar », in Études héraultaises, 2004-2005.
  • Peter Schöttler, « Pierre Vilar : La Guerre civile en Espagne, l’écriture de l’histoire et l’école des Annales », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, no 153, 2022, p. 161-178.
  • Brey Gérard et Herbert R. Southworth, « La destruction de Guernica. Journalisme, diplomatie, propagande et histoire. (Présentation par Pierre Vilar) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. 23, no 4,‎ , p. 632-638 (lire en ligne).
  • Julien Louvrier, «  Pierre Vilar : une histoire totale, une histoire en construction  », Annales historiques de la Révolution française, no 347,‎ (DOI 10.4000/ahrf.8913, lire en ligne).
  • Renouard Yves, « Pierre Vilar, Le déclin catalan du bas moyen âge. Hypothèses sur sa chronologie », Estudios de Historia moderna t.VI (1956-1959) ou Bulletin Hispanique, t. 63, nos 1-2,‎ , p. 104-107 (lire en ligne).
  • Pérez Joseph., « Pierre Vilar, Crecimiento y desarrollo. Economía e historia. Reflexiones sobre el caso español », Bulletin Hispanique, t. 69, nos 1-2,‎ , p. 307-308 (lire en ligne).

Liens externes

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