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Paul de Cassagnac

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Paul de Cassagnac
Illustration.
Fonctions
Député français

(3 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 8 mai 1898
Circonscription Gers
Législature VIIe (Troisième République)
Groupe politique Extrême-droite
Prédécesseur Olivier Bascou
Successeur Joseph Noulens

(17 ans, 7 mois et 5 jours)
Élection 20 février 1876
Réélection 6 mai 1877
4 septembre 1881
18 octobre 1885
6 octobre 1889
Circonscription Gers
Législature Ire, IIe, IIIe, IVe et Ve (Troisième République)
Groupe politique Appel au peuple (1878-1889)
Extrême-droite (1889-1893)
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Olivier Bascou
Maire de Couloumé-Mondebat
Biographie
Nom de naissance Paul Adolphe Marie Prosper Granier de Cassagnac
Date de naissance
Lieu de naissance Ancien 2e arrondissement de Paris
Date de décès (à 61 ans)
Lieu de décès Saint-Viâtre
Nationalité française
Résidence Gers
Paul de Cassagnac caricaturé par André Gill pour Les Hommes d'aujourd'hui, 13 décembre 1878.
Cassagnac par Théobald Chartran, 1879
Le journaliste Paul de Cassagnac, par James Ensor, circa 1880-1890, Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers

Paul Adolphe Marie Prosper Granier de Cassagnac, dit Paul de Cassagnac, né le à Paris[1] et mort le à Saint-Viâtre, est un journaliste politique, un député bonapartiste d'extrême droite[2],[3],[4],[5] et un duelliste français.

Ennemi implacable de la République, il est l'inventeur du surnom péjoratif La Gueuse désignant la République, surnom repris plus tard par les royalistes de l'Action française[6].

Il a deux fils, Paul et Guy.

Généalogie

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Liens familiaux entre les cousins ennemis Paul Granier de Cassagnac (1842-1904) et Prosper-Olivier Lissagaray (1838-1901). Paul Granier de Cassagnac est :

  • L’arrière-petit-fils de Prosper Lissagaray, médecin à Aignan (1750-?).
  • Le petit-fils de Pierre-Paul Granier de Cassagnac (1771-1839), gentilhomme verrier, et d’Ursule Lissaragay (1775-1850), tante de Prosper-Olivier Lissagaray.
  • Le fils de Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac (1803- 1880) et de Rosa de Beaupin de Beauvalon. Bernard-Adolphe, cousin de "Lissa", est envoyé en pension à Toulouse pour son éducation chez son oncle Laurent-Prosper Lissagaray, futur père de Prosper-Olivier, entre 1818 et 1828. Après un voyage en 1841, il épouse Rosa, une créole et fille d'un riche planteur, ancien officier du Premier Empire. De cette union naît Paul en 1842.

Durant sa jeunesse, Paul de Cassagnac fait ses études à Foix et à Perpignan avant de passer le baccalauréat à Toulouse et d'entamer des études de droit. Attiré par le journalisme, il fonde en 1862 L'Indépendance parisienne et est chroniqueur en 1863 de La Nation. Devenu ensuite rédacteur en chef du Diogène, ses outrances verbales lui valent un duel avec Aurélien Scholl, rédacteur du Nain jaune, grièvement blessé[7].

Journaliste

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En 1866, il entre au Pays[8], dirigé par son père, et en devient le rédacteur en chef en 1867. Ses polémiques lui valent de nouveaux duels, au pistolet avec Henri Rochefort (blessé) et à l'épée avec Prosper-Olivier Lissagaray, rédacteur de l'Avenir (). Au cours de ce dernier combat, Lissagaray reçut plusieurs blessures, la première est entre le pouce et l'index puisqu'il avait refusé le gant ; la seconde est en pleine poitrine, qui le mit au lit pour un mois. À peine rétabli, il renvoya ses témoins chez Cassagnac pour reprendre l'affaire. Celui-ci répondit : "Non monsieur ! j'ai pu consentir à être votre adversaire, il me répugne de devenir votre charcutier..." Pour ce duel, Cassagnac fut condamné à 6 jours de prison et les 4 témoins à 50 francs d’amende. En , il affronte Gustave Flourens, blessé au ventre à l'issue du duel.

Engagé dans la guerre de 1870, il est fait prisonnier après la bataille de Sedan, et est interné dans la forteresse de Cosel (frontière de la Pologne).

Homme politique

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Rentré en France, il reprend la direction du Pays et fait campagne pour le rétablissement de l'Empire, attaquant violemment le parti républicain, ce qui lui vaut plusieurs procès pour diffamation ou excitation à la haine du gouvernement. Ses polémiques l'amènent à se battre en duel avec Édouard Lockroy en 1872 et Arthur Ranc en 1873, tous deux blessés.

Candidat impérialiste dans l'arrondissement de Condom (Gers) en 1876, il est élu contre un républicain et un légitimiste. Les articles du Pays lui valent, en , une condamnation à deux mois de prison[9] à laquelle il échappe grâce au duc de Broglie, ministre de la Justice dans le gouvernement du [10]. Candidat officiel du gouvernement aux élections de 1877 à la suite du , il soutient le gouvernement du maréchal de Mac-Mahon et est réélu à Condom. Ses polémiques à la Chambre entraînent deux duels dont il sort vainqueur, avec Gaston Thomson et Louis Andrieux. Invalidé par la Chambre en , il est à nouveau réélu en , ce qui lui permet de poursuivre ses attaques contre la République à la fois à la Chambre et dans les colonnes du Pays. Il se fait à cette époque une spécialité de dénoncer les contradictions des républicains sur les questions de la liberté (liberté de la presse, la liberté de réunion), qui ne sont pas, dit-il, accordées aux opposants au régime républicain[11].

Après la mort du prince impérial en 1879, il soutient énergiquement le prince Victor comme prétendant bonapartiste alors que l'ordre de succession désignait son père, le prince Napoléon. Après le décès de son père, en 1880, il abandonne l'arrondissement de Condom pour celui de Mirande, dans lequel il est élu en 1881. Il s'oppose aux lois scolaires et à la politique coloniale du gouvernement, et est exclu en 1883 de la Chambre pour avoir traité Jules Ferry, lors d'une altercation à propos du Tonkin, de « dernier des misérables et dernier des lâches »[12].

Réélu en 1885, il soutient le ministère Rouvier face aux radicaux, puis, après sa chute, se rallie au boulangisme dans le but de renverser la République[13]. En 1886, il fonde le quotidien L'Autorité dont la devise est "Pour Dieu, pour la France !". Se rapprochant du comte de Paris tout en restant impérialiste, il invente la doctrine du solutionnisme, appelée par dérision nimportequisme, consistant à accepter toute nouvelle monarchie, sans attacher d'importance à la dynastie. Cette doctrine inspire la ligne éditoriale de L'Autorité[14]. Il rompt parallèlement avec le prince Victor du fait de son manque de combativité et de désaccords politiques quant à l'Union conservatrice[15]. Il participe sans hésiter à l'alliance avec le boulangisme en mars 1888, après que le baron de Mackau lui a demandé d'arrêter de l'attaquer au nom de l'alliance avec les royalistes. Malgré son mépris pour Georges Boulanger, il considère que ce mouvement peut précipiter la chute de la République. Il s'en éloigne en avril 1889 après la fuite du général, n'ayant jamais eu un grand rôle dans le boulangisme[16]. Après sa réélection facile (sans opposant) en 1889, il combat, en tant qu'impérialiste et catholique ardent, la politique du Ralliement prônée par le pape Léon XIII. En 1893, il est battu aux élections par le républicain Olivier Bascou[12].

Il se consacre après sa défaite à son journal, dénonçant ce qu'il nomme la République obligatoire ou la République de droit divin[17]. Durant l'affaire Dreyfus, bien que clérical et devenu antisémite, soutenant l'armée, il garde un certain esprit critique, faisant part publiquement à plusieurs reprises de ses doutes sur la culpabilité du reclus de l'île du Diable et se prononçant favorablement pour la révision de son procès[18].

Il retrouve en 1898 son siège de député de Mirande et siège à l'extrême-droite parmi les monarchistes, nationalistes et antisémites, manifestant toujours son hostilité à l'égard de la République et prenant la défense des intérêts religieux[19]. Battu en 1902 par Joseph Noulens, il retourne à ses occupations journalistiques avant d'être frappé mortellement d'une crise d'appendicite deux ans plus tard. L'ensemble de la presse commente sa disparition et Georges Clemenceau, qui s'était lié d'amitié avec Paul de Cassagnac, lui rend hommage en évoquant un « caractère chevaleresque », un « courageux et loyal adversaire » et qui sut, au moment de l'Affaire Dreyfus, « prendre une noble attitude et s'élever contre l'iniquité d'une procédure irrégulière[20],[21] ».

Il est enterré au cimetière de Montmartre. Son journal lui survit jusqu'en 1914 grâce à ses deux fils Paul et Guy.

Distinctions

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Publications

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  • Paul de Cassagnac, A Rabagas, Paris, Amyot, (lire en ligne)
  • Paul de Cassagnac, Histoire populaire abrégée de Napoléon III…, Paris, Lachaud et Burdin, (lire en ligne)
  • Histoire de la troisième république…, Paris, E. Lachaud et Cie, .
  • Paul de Cassagnac, La publicité dans les journaux, Paris, impr. de P. Dupont, (lire en ligne)

Notes et références

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  1. (en) Karen M. Offen, Paul de Cassagnac and the Authoritarian Tradition in Nineteeth-Century France, New York, Library of Congress, (ISBN 081530479X, présentation en ligne), p. 14. De nombreuses notices biographiques le font naître par erreur en Guadeloupe.
  2. Claude Liauzu, Histoire de l'anticolonialisme en France: Du XVIe siècle à nos jours, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-25684-5, lire en ligne)

    « L’extrême-droite tempère son opposition, tel le bonapartiste Paul de Cassagnac »

    .
  3. René Rémond, Histoire et sociologie de l'Église, vol. 4, Sircy, , p. 81

    « À l'extrême-droite les deux feuilles réfractaires aux directives de Léon XIII, la monarchiste Gazette de France et l'Autorité de Paul de Cassagnac, de tradition bonapartiste, ne dissimulent pas leur irritation »

    .
  4. Comité historique du centre-est, Cahiers d'histoire, , p. 84

    « Les "Coblençards" étaient ceux des bonapartistes qui voulaient une alliance complète avec l'extrême droite légitimiste... Mais le plus pittoresque de tous les "Coblençards" était le député du Gers Paul Granier de Cassagnac »

    .
  5. Jacques Chastenet, Histoire de la Troisième République: Triomphes et malaises, Hachette littérature, (lire en ligne), p. 185

    « le fougueux polémiste d'extrême droite Paul de Cassagnac »

    .
  6. René Rémond, Les Droites en France, Paris, Aubier, 1954, p. 172.
  7. Georges Courtès, Le Gers, dictionnaire biographique de l'antiquité à nos jours, Auch, Société archéologique et historique du Gers, p. 185-186.
  8. (en) Britannica 1911 sur Wikisource
  9. Le Gaulois, 27 avril 1877.
  10. Thibault Gandouly, Paul de Cassagnac, l'enfant terrible du bonapartisme, Versailles, Via Romana, 2018, p. 95.
  11. Par exemple : Journal officiel, Chambre des députés, séance du 16 mars 1877, p. 2026 ; Le Pays, 10 mai 1879.
  12. a et b Georges Courtès, op. cit., p. 186.
  13. Karen M. Offen, Paul de Cassagnac..., op. cit., p. 169-175.
  14. Ibid., p. 150-151.
  15. Thibault Gandouly, Paul de Cassagnac ..., op. cit., p. 153-157.
  16. Origine populisme, p. 397-398.
  17. L'Autorité, 20 juillet 1899.
  18. Voir Philippe Oriol, L'Histoire de l'affaire Dreyfus de 1894 à nos jours, Paris, Les Belles Lettres, 2014.
  19. Thibault Gandouly, Paul de Cassagnac ..., op. cit., pp. 249-250.
  20. L'Aurore, 5 novembre 1904. Une couronne de fleurs de la rédaction de l'Aurore est apportée à l'enterrement.
  21. Thibault Gandouly, Paul de Cassagnac, l'enfant terrible du bonapartisme, Versailles, Via Romana, 2018, p. 270.
  22. « Cote LH//1190/91 », base Léonore, ministère français de la Culture

Bibliographie

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Liens externes

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