Mike Pompeo
Michael Richard Pompeo, dit Mike Pompeo, né le à Orange, en Californie, est un militaire, avocat, homme d'affaires et homme politique américain, secrétaire d'État des États-Unis de 2018 à 2021.
Membre du Parti républicain, il est élu du Kansas à la Chambre des représentants des États-Unis de 2011 à 2017, puis directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) de 2017 à 2018. Le président Donald Trump le nomme secrétaire d’État des États-Unis en 2018.
Éléments personnels
[modifier | modifier le code]Origines et carrière militaire
[modifier | modifier le code]D'ascendance italienne en partie, sa grand-mère paternelle Fay Brandolino était la fille de Giuseppe Brandolino et de Carmela Sanelli, émigrés aux États-Unis depuis Caramanico Terme. Il entre dans l'armée américaine en 1986. Après l'armée, qu'il quitte en 1991, il obtient un diplôme de juris doctor à Harvard[1].
Études et carrière professionnelle
[modifier | modifier le code]Mike Pompeo étudie à l'Académie militaire de West Point et se spécialise en ingénierie mécanique. Il devient avocat à Washington, D.C. pendant deux ans puis homme d'affaires au Kansas. Pompeo lance l'entreprise Thayer Aerospace, dont il devient PDG ; après l'avoir vendue en 2006, il devient président de Sentry International, équipementier de champs d'exploitation de pétrole.
Parcours politique
[modifier | modifier le code]Représentants des États-Unis
[modifier | modifier le code]Proche du Tea Party et adhérant à la thèse de la controverse sur le réchauffement climatique, il se présente en 2010 à la Chambre des représentants des États-Unis dans le quatrième district du Kansas, un district républicain centré sur Wichita. Le représentant républicain sortant Todd Tiahrt est candidat au Sénat[2]. Pompeo remporte la primaire en réunissant environ 40 % des suffrages devant la sénatrice de l'État Jean Schodorf et l'homme d'affaires Wink Hartman[3]. Il est élu représentant avec 58,8 % des voix contre 36,5 % pour le démocrate Raj Goyle[4]. À la Chambre des représentants, il acquiert la réputation de présenter des projets de loi favorables aux frères Koch, qui financent ses campagnes électorales[5].
N'ayant pas réussi à se faire élire sénateur, Tiahrt tente en 2012 de reconquérir son ancien district. Cependant, Pompeo semble le favori de la primaire républicaine et bat largement Tiahrt en rassemblant plus de 60 % des suffrages[2]. Pompeo est réélu avec 62,2 % des voix lors de l'élection générale. Il remporte 66,7 % des suffrages en 2014[4].
Pompeo a critiqué la décision de l'administration Obama de mettre fin aux prisons secrètes de la CIA (soi-disant « sites noirs ») et l'exigence de l'administration selon laquelle tous les interrogateurs respectent les lois anti-torture[6].
Directeur de la CIA
[modifier | modifier le code]Le , Donald Trump annonce vouloir le nommer à la tête de la CIA[7]. Confirmé par le Sénat par 66 voix contre 32[8], il prend ses fonctions le [9]. Sa nomination est critiquée, ayant affirmé qu'il était favorable à l'espionnage de masse de dirigeants étrangers, et à ce qu'Edward Snowden soit jugé et éventuellement condamné à mort. Il explique en outre vouloir d'une CIA plus « agressive, brutale, impitoyable, implacable — vous choisissez le mot »[5]. À ce poste, il devient proche du président[10].
Menaces sur le journaliste Julian Assange
[modifier | modifier le code]Il projette en 2017 l'assassinat du journaliste Julian Assange, alors réfugié à l’ambassade d’Équateur à Londres, avant d'y renoncer par crainte des réactions internationales[11].
En août 2022, quatre citoyens des États-Unis, portent plainte contre lui pour avoir violé le IVe amendement de ce pays, s'opposant a des recherches et saisies déraisonnables. En l’occurrence, ils ont été abusivement espionnés, pour avoir visité le journaliste Julian Assange, lorsqu'il était réfugié dans l'ambassade de l'Équateur à Londres[12]
Secrétaire d'État
[modifier | modifier le code]Le , dans un tweet, Trump limoge le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson et nomme Pompeo secrétaire d'État[13]. Le Sénat approuve sa nomination le suivant, par 57 voix contre 42. Pompeo obtient moins de voix que lors de sa précédente confirmation, de nombreux démocrates lui reprochant notamment son caractère belliqueux[10]. Il est par exemple décrit comme faisant partie des « faucons » vis-à-vis de l'Iran[14],[15],[16],[17].
Il parvient en 2019 à contourner l'opposition du Congrès à l’accroissement des ventes d’armes à l'Arabie saoudite, critiquée pour l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi et la guerre au Yémen, en recourant à une procédure d'« urgence » pour débloquer 22 contrats d'armement en souffrance pour un montant total de 8 milliards de dollars[18].
Lors de son mandat, Donald Trump engage le retrait des troupes américaines d'Afghanistan et négocie avec les rebelles talibans concernant l'avenir du pays. En 2019, son gouvernement demande la libération du principal chef des Talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar, qui avait été arrêté en 2010 par les services pakistanais. Mike Pompeo décrit alors les Talibans comme d'importants alliés des États-Unis contre le terrorisme[19].
En , il organise un accord avec les Talibans, prévoyant la fins des hostilités entre les États-Unis et ces derniers. Le signataire américain est Zalmay Khalilzad et les Talibans sont représenté par le mollah Abdul Ghani Baradar, à Doha au Qatar. Pompéo est présent en tant que témoin[20].
Donald Trump licencie en l’inspecteur général Steve Linick qui avait lancé une enquête sur Mike Pompeo. Ce dernier était visé par plusieurs plaintes selon lesquelles il aurait confié à une personne nommée par le pouvoir politique des tâches domestiques à son bénéfice et à celui de son épouse[21],[22]. Les journalistes considère que Trump à procédé à ce licenciement pour rendre service à Pompéo.
Mike Pompeo se rend en Israël en pour s'entretenir avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou du projet d'annexion, soutenu par l’administration Trump, des territoires palestiniens occupés[23]. Pompeo se rend une nouvelle fois en Israël en à la suite de l'accord de paix entre Israël et les Émirats arabes unis[24]. En , lors d'une nouvelle visite dans l'État hébreu, il visite une implantation israélienne en Cisjordanie et se rend sur le plateau du Golan[25].
En , il se félicite d'avoir mis fin à « des décennies de politique d'apaisement et d'engagement erroné » envers le Parti communiste chinois[26].
Le , le département d'État, sous la direction de Mike Pompeo, charge les diplomates de reconnaître Joe Biden comme président élu[27]. Le lendemain, le secrétaire Pompeo rencontre son successeur désigné, Antony Blinken[28].
Après le département d’État
[modifier | modifier le code]Pompeo envisage dans un premier temps de participer aux primaires présidentielles de 2024. Il publie ses mémoires, Never Give an Inch: Fighting for the America I Love et critique Trump, des reproches très limités face à l'électorat républicain[29]. Face à des sondages médiocres, il annonce en avril 2023 qu'il ne sera pas candidat à la présidence sans exclure d'autres tentatives dans le futur.
Prises de position
[modifier | modifier le code]Lors d’un discours prononcé le au Conseil de l'Arctique, en Finlande, Mike Pompeo estime à propos du changement climatique qu’il ouvre de « nouvelles opportunités pour le commerce »[30],[31].
Lors d’une conférence de presse tenue le à Londres avec le secrétaire d'État aux Affaires étrangères et du Commonwealth, Jeremy Hunt, il déclare que le soutien apparent du président du Parti travailliste Jeremy Corbyn au président vénézuélien Nicolás Maduro est « dégoûtant ». En effet, le Parti travailliste a refusé de condamner le gouvernement de Maduro[32].
Le , lors d'entretiens non publics entre Pompeo et la Conférence des présidents des grandes organisations juives américaines (en)[33], un des interlocuteurs de Pompeo lui demande si, au cas où le travailliste britannique Jeremy Corbyn serait élu et où la vie deviendrait très difficile pour les Juifs au Royaume-Uni, il serait prêt à agir. Pompeo répond : « Nous n'attendrions pas qu'il fasse ces choses pour le contrecarrer » (« to push back »). Cette réponse est saluée par des applaudissements de ses interlocuteurs[34].
Historique électoral
[modifier | modifier le code]Chambre des représentants
[modifier | modifier le code]Année | Mike Pompeo | Dem | Lib | Reform | Ind |
---|---|---|---|---|---|
2010 | 58,8 % | 36,5 % | 2,3 % | 2,3 % | — |
2012 | 62,2 % | 31,6 % | 6,2 % | — | — |
2014 | 67,0 % | 33,0 % | — | — | — |
2016 | 60,9 % | 29,6 % | 2,7 % | — | 6,19 % |
Ouvrages
[modifier | modifier le code]- (en) Never Give an Inch: Fighting for the America I Love (en) [« Ne cédez jamais d’un pouce. Se battre pour l'Amérique que j'aime »], Broadside Books, .
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « POMPEO, Mike, (1963 - ) », sur Biographical Directory of the United States Congress (consulté le ).
- (en) Alex Isenstadt, « Pompeo rolls over Tiahrt », sur Politico, (consulté le ).
- (en) Shane D'Aprile, « Pompeo wins GOP primary in Rep. Tiahrt's district », sur The Hill, (consulté le ).
- (en) « Rep. Mike Pompeo, R-Kan. », Member Profile Page, sur Roll Call (consulté le ).
- « Mike Pompeo, de la CIA au département d’Etat », sur Le Monde.fr (consulté le ).
- (en) Julie Hirschfeld Davis, « Trump Turns to His Right Flank to Fill National Security Posts », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- « Trump a choisi son ministre de la Justice et le chef de la CIA », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Senate confirms Mike Pompeo as CIA director », sur Washington Post, (consulté le ).
- (en) Matt Flegenheimer, « Mike Pompeo Is Confirmed to Lead C.I.A., as Rex Tillerson Advances », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- « Etats-Unis : Mike Pompeo confirmé au poste de secrétaire d’Etat », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « États-Unis. Quand la CIA envisageait de tuer Julian Assange », sur L'Humanité, (consulté le )
- (en) Shaun Waterman, « CIA spying on Assange "illegally" swept up US lawyers, journalists: Lawsuit », sur Newswek,
- « Trump limoge Rex Tillerson, remplacé par le directeur de la CIA Mike Pompeo », sur france24.com, (consulté le ).
- « Mike Pompeo. Un faucon, un vrai ami. », sur Les Echos, (consulté le ).
- « La fulgurante trajectoire du brutal Mike Pompeo, nouveau Secrétaire d'État américain », sur Le HuffPost, (consulté le ).
- (en) « The appointments of John Bolton and Mike Pompeo in the US bring us closer to war in the Middle East », The Independent, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Scott Shane, « Mike Pompeo, a Hawk Who Pleased the President, Moves From Spying to Diplomacy », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- https://www.lorientlejour.com/article/1218526/linspecteur-limoge-par-trump-menait-une-autre-enquete-genante-pour-pompeo-selon-un-elu-democrate.html
- (en) Benjamin Fearnow, « Pompeo Says He Personally Threatened Mullah Baradar, U.S. Knows 'Exactly Where' You Live », sur Newsweek,
- (en) Ryan Fahey, « US and Taliban sign peace deal that will send ALL American troops home in 14 months and pave way to end of 18-year Afghanistan war », sur Mail Online,
- « Donald Trump licencie un inspecteur du département d’Etat qui enquêtait sur Mike Pompeo », Le Monde.fr, (lire en ligne).
- Zone International- ICI.Radio-Canada.ca, « Inspecteur limogé : Mike Pompeo nie tout « acte de représailles » », sur Radio-Canada, (consulté le )
- « Mike Pompeo en Israël pour discuter «annexion» et Iran », sur leparisien.fr, .
- « Pompeo «optimiste» de voir d'autres pays arabes normaliser les liens avec Israël », sur Le Figaro, (consulté le ).
- « Mike Pompeo visite un musée rendant hommage aux sionistes chrétiens pour clôturer son voyage en Israël », sur i24news.tv, (consulté le ).
- (en) Ishaan Tharoor, « The China legacy Trump leaves Biden », The Washington Post, : « The Trump Administration ended decades of appeasement and misguided engagement policy toward the Chinese Communist Party ».
- (en) Kylie Atwood et Jennifer Hansler, « State Department tells diplomats to affirm Biden's victory after Capitol riot », sur CNN, .
- (en) Kylie Atwood et Jennifer Hansler, « Pompeo met with Biden's secretary of state pick for first time », sur CNN, .
- (en) « Never Give an Inch review: Mike Pompeo as ‘heat-seeking missile for Trump’s ass’ », sur The Guardian,
- (en) « Mike Pompeo Praises Climate Change in the Arctic as ‘New Opportunities for Trade’ », sur Observer, (consulté le ).
- « Verbatim. La fonte des glaces ? “De nouvelles opportunités commerciales” », sur Courrier international, (consulté le ).
- (en) « Trump's secretary of state calls Jeremy Corbyn 'disgusting' for supporting Venezuela's Maduro », sur The Independent, (consulté le ).
- (en) John Hudson et Loveday Morris, « Exclusive: Pompeo delivers unfiltered view of Trump’s Middle East peace plan in off-the-record meeting », Washington Post, (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le ).
- (en) John Hudson, « Pompeo pledges not to wait for Britain’s elections to ‘push back’ against Corbyn and anti-Semitism », Washington Post, (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Mike Pompeo », sur ballotpedia.org (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Liste des représentants des États-Unis pour le Kansas
- Central Intelligence Agency
- La Chine Communiste et L'avenir du Monde Libre
Liens externes
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- (en) Site officiel
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Représentant des États-Unis pour le Kansas
- Personnalité du Parti républicain au Kansas
- Directeur de la CIA
- Élève de l'Académie militaire de West Point
- Secrétaire d'État des États-Unis
- Membre du cabinet du président Donald Trump (1)
- Étudiant de la faculté de droit de Harvard
- Capitaine de l'United States Army
- Naissance en décembre 1963
- Naissance à Orange (Californie)