Massacres de Dziatlava
Massacres de Dziatlava | |||
Plaque commémorative en hommage aux victimes des massacres. | |||
Date | et – | ||
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Lieu | Zdzięcioł (maintenant, Dziatlava), Pologne occupée (Biélorussie actuelle) | ||
Victimes | Juifs polonais du ghetto de Dziatlava | ||
Type | Fusillades par armes automatiques et semi-automatiques | ||
Morts | 3 000 à 5 000 | ||
Auteurs | Reich allemand | ||
Motif | antisémitisme, germanisation, pangermanisme | ||
Participants | Schutzstaffel Bataillons de l'Ordnungspolizei Bataillons de police auxiliaire lituanien Police auxiliaire biélorusse |
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Guerre | Seconde Guerre mondiale | ||
Coordonnées | 53° 27′ nord, 25° 24′ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Biélorussie
Géolocalisation sur la carte : Europe
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Les massacres de Dziatlava (yiddish : Zhetel, polonais : Zdzięcioł, biélorusse : Dzyatlava) sont deux fusillades de masse consécutives menées à trois mois d'intervalle pendant la Shoah, en février et avril 1942, relevant de la Shoah par balles. La ville de Zdzięcioł était située dans la voïvodie de Nowogródek de la Seconde République de Pologne avant la Seconde Guerre mondiale[1].
Les autorités allemandes créent le ghetto de Dziatlava en février 1942 et regroupent tous les Juifs polonais de la ville (soit 4 500 personnes)[2]. Deux mois plus tard, fin avril 1942, l'escadron de la mort allemand mobile, aidé par les bataillons de police auxiliaire lituaniens et biélorusse[3], encercle le ghetto et ordonne à tous les Juifs de quitter leurs maisons en, vue d'une « sélection »[3]. Les victimes sont escortées jusqu'à la place principale et obligées d'attendre jusqu'à l'aube. Le lendemain, ceux ayant des certificats de travail sont libérés avec leurs familles, et tous les autres progressivement emmenés hors de la ville en groupes pour « relocalisation ». Au total, environ 1 000 à 1 200 Juifs sont conduits vers la forêt de Kurpiesze (Kurpyash) et assassinés par vagues le 30 avril 1942[3]. Le deuxième massacre a lieu plus de trois mois plus tard, le 6 août 1942, lors de la liquidation du ghetto de Dziatlava. Quelque 1 500 à 2 000 Juifs, peut-être jusqu'à 3 000 selon différentes sources (peut-être un nombre combiné)[4], ont été assassinés dans le cimetière juif[1],[5],[6], dans l'enceinte même du ghetto.
Le premier massacre
[modifier | modifier le code]Le 22 février 1942, les autorités allemandes apposent dans la ville des affiches annonçant que tous les Juifs doivent emménager dans le nouveau ghetto, aménagé autour de la synagogue et du bâtiment Talmud Torah. Le 29 avril, les Allemands arrêtent le Judenrat et à l'aube du 30 avril, les détenus du ghetto sont réveillés par des coups de feu à l'intérieur du ghetto. Les Allemands annoncent par l’intermédiaire du Judenrat que tous les Juifs doivent se rendre dans l'ancien cimetière situé dans les limites du ghetto. Dans le même temps, les Allemands et leurs collaborateurs locaux biélorusses et lituaniens commencent à chasser les Juifs de leurs maisons, frappant, donnant des coups de pied et tirant sur ceux hésitant à obéir[3]. Une sélection est alors opérée : les femmes, les enfants et les vieillards sont envoyés à gauche, les jeunes ouvriers qualifiés à droite.
Environ 1 200 Juifs (le nombre exact est inconnu, le monument indiquant 3 000) sont chassés par les rues de la ville jusqu'au bois, dans les faubourgs au sud de Dziatlava. Dans le bois, des fossés avaient déjà été creusés et les Juifs commencent à être fusillés par groupe de 20 personnes. Durant cette Aktion — terme employé par les nazis pour désigner les massacres de masse de Juifs —, le commissaire allemand du district écarta ceux dont il connaissait la qualité professionnelle, ainsi que les membres de leur famille. Cela sauva momentanément une centaine de Juifs qui retournèrent dans le ghetto. Le massacre fut mené par les Allemands et la police biélorusse locale[3].
Le second massacre
[modifier | modifier le code]Le second massacre des Juifs du ghetto commença le 10 août 1942 et se prolongea pendant trois jours car certains d'entre-eux se cachèrent dans les caches souterraines préparées à l'avance[3]. Au cours du nettoyage du ghetto, quelque 2 000[7] à 3 000 Juifs sont abattus dans trois fosses communes du cimetière juif de la périphérie sud de Zdzięcioł, soit environ 1 000 personnes chacune. Un peu plus de 200 artisans juifs sont transférés dans le ghetto de Novogroudok.
C'est comme cela que se termina le ghetto de Dziatlava et de la communauté juive de cette bourgade. Le total des juifs torturés et tués pendant l'occupation s'élève à 3 500[8]. Quelques centaines de Juifs purent se sauver et la plupart d'entre eux survécut jusqu'à la libération en vivant dans des familles dans des camps de partisans[9],[10].
La nouvelle se répandit parmi les Juifs des camps de travail de Dworzec, Novogroudok et d'autres villes, au sujet du détachement partisan Zhetel formé par les Soviétiques. Un certain nombre de Juifs (environ 120 personnes) les ont rejoints dans les forêts de Lipichany après leur évasion réussie du massacre allemand d'août 1942[11]. Le détachement Zhetler commandé par Hirsch Kaplinski s'est également vengé à son tour des collaborateurs locaux. Un acte de vengeance eut lieu dans le village de Molery le 10 septembre 1942. Après avoir éliminé deux collaborateurs, les partisans juifs informèrent le doyen du village et les villageois locaux des raisons précises de ces représailles[12]. On estime qu'environ 370 partisans juifs de Dzyatlava ont survécu à la guerre[13].
Aujourd'hui, sur les deux cimetières juifs de la ville, un seul possède des tombes signalées[7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Dzyatlava massacre » (voir la liste des auteurs).
- Shmuel Spector, Geoffrey Wigoder, Zdzieciol, NYU Press, (ISBN 0814793568, lire en ligne), p. 1498
- Krzysztof Bielawski, « Getto w Zdzięciole (Diatłowie) », Miejsca martyrologii - Zdzięcioł, Virtual Shtetl, POLIN Museum of the History of Polish Jews,
- (de) Christian Gerlach, Kalkulierte Morde: Die deutsche Wirtschafts- und Vernichtungspolitik in Weißrußland 1941 bis 1944, Hamburger Edition, Hamburg, , 206, 614, 702 (ISBN 3930908549, lire en ligne)
- « News from Abroad: Symbolic soil from USSR », AJR Information, Volume XXXVIII No. 1, Association of Jewish Refugees in Great Britain, , p. 4 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- Zdzięcioł (Zhetel) USHMM, Washington, DC. Source: The United States Holocaust Memorial Museum Encyclopedia of Camps and Ghettos, 1933–1945. In the article "Zdzieciol (Zhetel)", the claim is being made that the atrocity was committed by (quote): "German and local Polish [sic] police forces". It is based on a story told by a 12-year-old boy called Chaim Weinstein, who survived by hiding in a group of laborers. However, there were no such police forces in Dzyatlava. The child's recollections show his inability to distinguish between the non-Jewish assailants; nevertheless, it appeared in a collection published in 1957 by Baruch Kaplinsky in Tel Aviv, entitled Pinkas Zhetel (The Register for Zhetel) and reprinted from there.
- Holocaust Chronology of 1942.
- Virtual Shtetl, « Zdzięcioł History » [archive du ], Jewish community before 1989 – Białoruś / Гродзенская вобласць, Museum of the History of Polish Jews, Warsaw (consulté le )
- (ru) Справочник о местах принудительного содержания гражданского населения на оккупированной территории Беларуси 1941-1944
- (ru) Из дневника еврейского партизана о жизни в еврейских семейных лагерях в лесах Западной Белоруссии
- (en) «Zdzieciol (Zhetel) Ghetto». USHMM (Мемориальный музей Холокоста (США))
- Yitsḥaḳ Arad, Jews and Armed Resistance, University of Nebraska Press, , Google books preview (ISBN 978-0803220591, lire en ligne), p. 508
- Zdzięcioł (Zhetel) USHMM, Washington, DC. Source: The United States Holocaust Memorial Museum Encyclopedia of Camps and Ghettos, 1933–1945. In the article "Zdzieciol (Zhetel)", the claim is being made that the atrocity was committed by (quote): "German and local Polish [sic] police forces". It is based on a story told by a 12-year-old boy called Chaim Weinstein, who survived by hiding in a group of laborers. However, there were no such police forces in Dzyatlava. The child's recollections show his inability to distinguish between the non-Jewish assailants; nevertheless, it appeared in a collection published in 1957 by Baruch Kaplinsky in Tel Aviv, entitled Pinkas Zhetel (The Register for Zhetel) and reprinted from there.
- The International School for Holocaust Studies, « Diatlovo » [PDF] file, direct download 19.4 KB, Shoah Resource Center (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Israel Gutman (éditeur en chef), Encyclopedia of the Holocaust, New York/London, Macmillan, , 1905 p. (ISBN 0-02-896090-4), page 374.