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Manoir de Gourgauderie

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Manoir de Gourgauderie
Image illustrative de l’article Manoir de Gourgauderie
Entrée de la demeure en 1983.
Période ou style Local
Type Manoir
Début construction Début du XVIIe siècle
Fin construction Fin du XVIIIe siècle
Propriétaire initial Famille Doudinot
Destination initiale Lieu d’habitat du seigneur
Propriétaire actuel Famille Gadaud (avant ruine du bâtiment)
Destination actuelle habitation privée en ruine
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1992)
 Radié MH (2014)
Coordonnées 45° 36′ 18″ nord, 1° 29′ 06″ est
Pays Drapeau de la France France
Limousin Limousin
Subdivision administrative Région française
Saint-Germain-les-Belles Saint-Germain-les-Belles
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Manoir de Gourgauderie
Géolocalisation sur la carte : Haute-Vienne
(Voir situation sur carte : Haute-Vienne)
Manoir de Gourgauderie
Général Joseph Souham, propriétaire de la maison au début du XIXe siècle.

La manoir de Gourgauderie est un bâtiment également qualifié de « Château de Gourgauderie »[1] situé à Saint-Germain-les-Belles, dans le département de la Haute-Vienne, en France.

Le manoir aurait accueilli selon la légende le roi Henri IV de France, il y aurait été très bien accueilli notamment par de jeunes serveuses. Là, le roi aurait renommé le village « Saint-Germain-les-Belles-Filles ».

La demeure fut construite pour la famille Pinot dont le blason est sculptés dans l’église[2]. Galianne Pinot, veuve de Pierre de Pérusses des Cars, épouse le 3 octobre 1596 Guillaume Doudinot. Ils seront les ancêtres des familles Doudinot (propriétaire durant tout le XVIIe et XVIIIe siècle) et Gadaud (via Anne Doudinot)[3]. Joseph Doudinot, deviendras écuyer et seigneur de Chassein ainsi que de Gourgauderie vers 1700[4]. Le manoir est conservé dans la famille Doudinot jusqu’en 1808, date à laquelle elle fut vendue au général Souham, comte d’Empire (ce dernier était né en Corrèze en 1760). Le militaire vit dans la maison dès son achat en 1808, et ce, jusqu’à sa mort en 1837. Son fils Napoélon Souham (filleul de Napoléon) y naîtras la même année. Sa fille unique, Marie-Joséphine, y grandira et y épousera Amédée Bourdon de Vatry, fils d’un ancien ministre de la Marine et des colonies. Son service était apparemment luxueux et sa femme avait une passion pour le jeu. La demeure devait donc être confortable et assez luxueuse pour l’époque. Aussitôt le comte mort, sa fille Marie-Joséphine, duchesse d’Elchingen (personnalité mondaine et amie proche de la duchesse d’Orléans[5]) décide de vendre la maison[6],[3]. L’acquéreur est Léonard Peyronnet.

Selon le Populaire du Centre, la famille du général se « plaît à rappeler les années heureuses, vécues en Limousin »[7].

A la suite de plusieurs ventes, le manoir et les terrains aux alentours sont vendus à François Gavinet pour la somme de 50 000 francs. Ce dernier ainsi que son épouse y vivront jusqu’à sa mort survenue en 1886. La maison restera par la suite dans la même famille (à travers la fille de François qui épousera Léonard Gadaud) jusqu’en 1984[8],[9].

Léonard Gadaud et son épouse y mèneront une grand vie, recevant la baronne de Maulmont (mère de l'actrice Gina Palerme), Mme de Bisschop (tante de Simone de Beauvoir) ou encore le vicomte Roger de Dampierre. C'est grâce à cette relation que le couple est invité au mariage de la fille de Roger, Emmanuelle de Dampierre, et de l'infant Jaime de Bourbon, en 1935 à Rome[10].

À la mort sans descendance vivante de Léonard Gadaud en 1973, la demeure passe à son petit-neveu Jacques Gadaud. Ce dernier vend la maison en 1984 à un descendant éloigné du général Souham.

La maison initialement destinée au fils du nouveau propriétaire reste dans l’état de délabrement dû aux nombreuses années où elle ne fut pas habitée (depuis 1973). La maison est inscrite aux Monuments historiques par un décret de 1992. Mais du fait de la vétusté du bâtiment qui devait abriter un musée consacré au général, le décret est abrogé en 2014[11].

L’état actuel de la demeure est très préoccupant. Il ne reste plus aucun meuble de l’époque du général Souham probablement dispersé des suites des successions et de l’abandon de la demeure[11].

Marie-Joséphine Souham, 2nd duchesse d’Elchingen à vécue son enfance dans le manoir.

Propriétaires

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  • Env 1550-1600 Famille Pinot
  • 1600-1635 Galianne Pinot (1576-1635)
  • Env 1600-1808 Famille Doudinot[4]
  • 1808-1837 : Joseph Souham (1760-1837), comte d’Empire[6].
  • 1837-1837 : Marie-Joséphine Souham (1801-1889), 2e duchesse d'Elchingen[6].
  • 1837-1840 : Léonard Peyronnet (????-????)[12].
  • 1840-1851 : Léonard Danem(????-????)[12].
  • 1851-1856 : Alphonse Couty (????-????).
  • 1856-1886 : François Gavinet (1814-1886)[12].
  • 1836-1909 : Marguerite Gavinet (1829-1909)[12].
  • 1909-1935 : François Gadaud (1859-1935)[12].
  • 1935-1973 : Léonard Gadaud (1885-1973)[12].
  • 1973-1984 : Jacques Gadaud (1945-présent).
  • 1984-présent : Gérard Souham[8].

Architecture

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Le Populaire du Centre dresse une description de la maison au cours de l’année 1952[7] :

« On accède à La Gourgauderie par un vieux chemin étroit et fortement encaissé par endroits. Une poterne, disparue depuis une quarantaine d’années, commençait l’entrée de la cour, encore pavée de larges dalles. Celle-ci occupe l’espace rectangulaire (60 mètres sur 40) compris entre la maison d’habitation, à l’aspect bourgeois, et les bâtiments d’exploitations. Ces derniers décèlent un soin de construction en rapport avec leur ancienneté. Une fontaine à large margelle de pierre s’élève dans la cour, en face et près de l’entrée de la maison. Celle-ci, extérieurement, est dépourvue de style, néanmoins, d’après certains détails architecturaux, on peut attribuer le XVIIe siècle au rez-de-chaussée, et le XVIIIe au premier étage.

L’intérieur présente, d’une façon plus marquée, des traces de construction ancienne. La cave est voûtée ; deux grandes et belles cheminées de pierre de style classique et dotées de l’écusson des Pinaud (ces cheminées en granit ont trois mètres de largeur sur plus de deux mètres de hauteur) ornent au rez-de-chaussée, la cuisine et ne grande-pièce, jadis chambre-salon, comprenant une alcove, un petit cabinet de toilette et un placard dont les portes offrent d’intéressantes sculptures du XVIIIe siècle. La cuisine comporte, comme dans d’autres vieilles demeures, un vaisselier ancien engagé dans le mur.

La salle à manger, dont les boiseries sont modernes, ouvre sur un large perron d’où l’on descend, par quelques gradins (60 sur 100 mètres), constituée par des terres rapportées qu’encadre un mur de soutènement de deux mètres de hauteur. Cette superbe esplanade domine une vallée étroite au fond de laquelle se glisse un clair ruisseau, affluent de la Briance. Le sommet du versant opposé est agrémenté par une belle châtaigneraie qui achève de donner à ce pittoresque paysage son caractère bien limousin. »

L'édifice se compose d'un corps de logis rectangulaire, couvert d'une toiture à quatre pans en tuiles plates brunies. La façade nord est aveugle. Un hangar est accolé à la façade sud. D'après les détails architecturaux, certaines constructions (rez-de-chaussée) dateraient du 17e siècle et d'autres (premier étage) du 18e. Perte irrémédiable des éléments liés à la présence du général Souham, propriétaire au début du 19e siècle, éléments qui conféraient à la maison sa dimension patrimoniale[6].

Le rez-de-chaussée se divisait en six pièces. Tout d’abord, un vestibule desservait les deux-pièces principales ainsi que l’extérieur. Dans l’aile gauche, se situaient une grande cuisine ainsi qu’un garde-manger. On accédait à la salle à manger en traversant la cuisine. Cette grande pièce était recouverte de boiseries et donnait sur une pièce aveugle. L’aile droite se composait simplement d’un salon. Une estrade pour un orchestre avait été construite dans un renfoncement[6].

Le premier étage desservait quant à lui 4 appartements, chacun ayant une chambre, un cabinet et une pièce d’eau. L’étage était fait en colombage et le rez-de-chaussée en pierre. De la cave un passage dissimulé permettait de rejoindre l’ancien donjon de Saint-Germain-les-Belles[6].

Notes et Références

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  1. « Journal général de France », sur Gallica, (consulté le )
  2. « ArmmA », sur ArmmA (consulté le )
  3. a et b Parti socialiste SFIO (France) Fédération (Haute-Vienne) Auteur du texte, « Le Populaire du Centre : hebdomadaire régional : organe de la Fédération socialiste de la Haute-Vienne / dir. Jean Clavaud », sur Gallica, (consulté le )
  4. a et b « Généalogie de Joseph Doudinot », sur Geneanet (consulté le )
  5. Anne Martin-Fugier, Louis-Philippe et sa famille, 1830-1848, Paris, Perrin, , 312 p.
  6. a b c d e et f Gérard Souham, Le Général Souham sur tous les champs de bataille de la Révolution et de l'Empire, Stock (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-234-10814-1, lire en ligne)
  7. a et b Parti socialiste SFIO (France) Fédération (Haute-Vienne) Auteur du texte, « Le Populaire du Centre : hebdomadaire régional : organe de la Fédération socialiste de la Haute-Vienne / dir. Jean Clavaud », sur Gallica, (consulté le )
  8. a et b « État civil », sur archives.haute-vienne.fr (consulté le )
  9. Parti socialiste SFIO (France) Fédération (Haute-Vienne) Auteur du texte, « Le Populaire du Centre : hebdomadaire régional : organe de la Fédération socialiste de la Haute-Vienne / dir. Jean Clavaud », sur Gallica, (consulté le )
  10. Emmanuelle de Dampierre, Memorias. Esposa y madre de los Borbones que pudieron reinar en España, Madrid, La Esfera de los Libros,
  11. a et b Notice no PA00100530, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  12. a b c d e et f « Recensements de la population », sur archives.haute-vienne.fr (consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :