Aller au contenu

Machairodus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Machairodus
Description de cette image, également commentée ci-après
Restitution de Machairodus sp. par le paléoartiste Jesus Gamarra-Gonzalez
13.6–0.012 Ma
97 collections
Classification Paleobiology Database
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Ordre Carnivora
Sous-ordre Feliformia
Famille Felidae
Sous-famille  Machairodontinae
Tribu  Machairodontini

Genre

 Machairodus
Kaup, 1832

Espèces de rang inférieur

  • M. alberdiae Ginsburg et al., 1981
  • M. aphanistus Kaup, 1832
  • M. laskerevi Sotnikova, 1992[1]
  • M. pseudaeluroides Schmidt-Kittler, 1976[1]
  • M. robinsoni Kurtén, 1975
  • M. horribilis Schlosser, 1903
  • M. lahayishupup Orcut, 2021

Machairodus est un genre fossile de grands félins appartenant à la sous-famille également éteinte des Machairodontinae et de la tribu des Machairodontini ayant vécu en Eurasie, en Afrique et en Amérique du Nord, il y a entre 12 millions d'années et 200 000 ans.

Classification

[modifier | modifier le code]

Le genre Machairodus est décrit par Kaup en 1832[2],[3].

Découverte

[modifier | modifier le code]

Le genre Machairodus a été nommé pour la première fois en 1832 par le naturaliste allemand Johann Jakob Kaup. Bien que ses restes soient connus depuis 1824, Georges Cuvier pensait que les fossiles provenaient d'une espèce d'ours, qu'il appelait Ursus cultridens. La base d'échantillons composites de dents de pays, d'espèces et d'âges géologiques différents conduisit à ce qui allait devenir une longue série de confusions. Cependant, Kaup a reconnu les dents comme typiquement félines et a reclassé les spécimens existants comme Machairodus. Le nom a été accepté et à la fin du XIXe siècle, de nombreuses espèces de félidés ou de féliformes apparentés (tels que nimravidés) ont été regroupés dans le genre Machairodus, y compris mais sans s'y limiter, Sansanosmilus, Megantereon, Paramachairodus, Amphimachairodus, Nimravides et Homotherium. Cela a rendu pendant un temps obsolète le taxon Machairodus, avant qu'il ne soit à nouveau considéré comme valide grâce aux découvertes de squelettes plus complets d'autres machairodontes[4].

Description

[modifier | modifier le code]
Crâne de Machairodus aphanistus.

La majorité des représentants du genre Machairodus avaient une taille comparable à un lion ou à un tigre, c'est-à-dire environ 2 mètres de long et 1 mètre au garrot.

Machairodus aphanistus a vécu autour de la Méditerranée vers la fin du Miocène. Sa taille et ses proportions squelettiques étaient similaires à celles d'un tigre, avec une masse de 100 kg à 240 kg. Il était semblable aux Nimravides nord-américains. Le squelette indique également que cette espèce aurait possédé de bonnes capacités de saut[5].

Machairodus alberdiae, contemporain de M. aphanistus , était plus petit, avec des caractéristiques anatomiques plus archaïques, et n'aurait pas dépassé les 100 kg[6].

Machairodus horribilis de Chine est la plus grande espèce connue du genre, de taille comparable au Smilodon populator, pesant environ 405 kg, beaucoup plus récent et plus connu. Son crâne, mesurant plus de 41 cm de long, est le plus grand crâne connu de tous les machairodontes[7].

La nouvelle espèce Machairodus lahayishupup d'Amérique du Nord était également assez grande : des humérus fossiles mesurant 46 cm attribués à l'espèce suggèrent que ce félin était beaucoup plus grand qu'un lion moderne, qui a un humérus de 33 cm et on pense qu'il pesait 410 kg. Jusqu'à sa découverte, aucune véritable espèce représentative du genre Machairodus n'avait été décrite en Amérique du Nord, car elles avaient été réattribuées à d'autres genres, tels que Nimravides et Amphimachairodus. Sa présence en Amérique du Nord suggère qu'il y avait soit une population répandue de ce genre de félins dans toute l'Afrique, l'Eurasie et l'Amérique du Nord, soit des cas simultanés d'évolution indépendante chez les machairodontes sur plusieurs continents au cours du Miocène[8],[9],[10].

Dans l'ensemble, le crâne de Machairodus était sensiblement étroit par rapport aux crânes des panthérinés actuels, et les orbites étaient relativement petites. Les canines étaient longues, minces et aplaties d'un côté à l'autre mais larges d'avant en arrière comme la lame d'un couteau, comme chez Homotherium. Les bords avant et arrière des canines étaient dentelés lors de leur première croissance, mais ces dentelures s'usaient au cours des premières années de la vie de l'animal.

Machairodus a probablement chassé comme prédateur d'embuscade car ses jambes étaient trop courtes pour soutenir une longue poursuite, et il devait utiliser ses canines pour trancher la gorge de sa proie. Ses dents étaient enracinées dans ses mâchoires et étaient aussi élancées que celles de certains genres apparentés, contrairement à la plupart d'autres félins à dents de sabre et des nimravidés de l'époque, dont les canines extrêmement longues étaient plus épaisses[11]. Malgré sa grande taille, le plus grand exemple de Machairodus, M. horribilis était mieux équipé pour chasser des proies relativement plus petites que Smilodon, comme en témoigne sa mâchoire qui pouvait s'ouvrir à 70 degrés, semblable à la bouche d'un lion moderne[7].

Cladogramme Machairodontini

[modifier | modifier le code]

Les relations phylogénétiques de Machairodontini sont présentées dans le cladogramme suivant[12],[13],[14],[15],[16]:

 †Machairodontini 
 †Machairodus 

Machairodus alberdiae



Machairodus aphanistus



Machairodus horribilis



Machairodus laskerevi



Machairodus pseudaeluroides



Machairodus robinsoni



 †Miomachairodus 

Miomachairodus pseudaeluroides


 †Hemimachairodus 

Hemimachairodus zwierzyckii



Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Publication originale

[modifier | modifier le code]
  • J. J. Kaup, Description d'Ossements Fossiles de Mammifères Inconnus Jusqu'à-Présent., vol. 2, , 1-31 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Lien externe

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

[modifier | modifier le code]
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Machairodus » (voir la liste des auteurs).

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Antón (2013).
  2. (en) Référence Paleobiology Database : Machairodus Kaup 1833 (cat) (consulté le ).
  3. Kaup 1832, p. 1-31.
  4. Antón (2013), p. 118–119.
  5. Alan Turner, The Big Cats and their fossil relatives, , 45 p. (ISBN 9780231102292)
  6. Marcos Fernandez-Monescillo, Mauricio Anton et Manuel.J Salesa, « Alaeoecological implications of the sympatric distribution of two species ofMachairodus (Felidae, Machairodontinae, Homotherini) in the Late Miocene of Los Valles de Fuentidueña (Segovia, Spain) », Historical Biology, vol. 31, no 7,‎ , p. 903–913 (DOI 10.1080/08912963.2017.1402894)
  7. a et b Brian Switek, « The Biggest Saber Cat », sur Scientific American, (consulté le )
  8. « Newly identified saber-toothed cat is one of largest in history »
  9. John D. Orcutt et Jonathan J.M. Calede, « Quantitative Analyses of Feliform Humeri Reveal the Existence of a Very Large Cat in North America During the Miocene », Journal of Mammalian Evolution, vol. 28, no 3,‎ , p. 729–751 (DOI 10.1007/s10914-021-09540-1, S2CID 235541255, lire en ligne)
  10. (en) « Giant Saber-Toothed Cat Roamed North America during Miocene », sur Sci.News: Breaking Science News, (consulté le ).
  11. S. Legendre et Roth, C., « Correlation of carnassial tooth size and body weight in recent carnivores (Mammalia) », Historical Biology, vol. 1, no 1,‎ , p. 85–98 (DOI 10.1080/08912968809386468)
  12. (en) Référence Paleobiology Database : †tribe Machairodontini Gill 1872 (cat) (consulté le ).
  13. Alan Turner, « The evolution of the guild of larger terrestrial carnivores during the Plio-Pleistocene in Africa », Geobios, vol. 23, no 3,‎ , p. 349–368 (DOI 10.1016/0016-6995(90)80006-2)
  14. L. D. Martin, Babiarz, J. P., Naples, V. L. et Hearst, J., « Three Ways To Be a Saber-Toothed Cat », Naturwissenschaften, vol. 87, no 1,‎ , p. 41–44 (PMID 10663132, DOI 10.1007/s001140050007, Bibcode 2000NW.....87...41M)
  15. Alan Turner, The Big Cats and their fossil relatives, New York, Columbia University Press, , 234 p. (ISBN 978-0-231-10228-5, lire en ligne), p. 60
  16. Wallace et Hulbert 2013.