Louise-Anne de Bourbon-Condé
Titulature |
Princesse du sang Comtesse de Charolais |
---|---|
Dynastie | Maison de Bourbon |
Surnom |
Mademoiselle de Sens Mademoiselle de Charolais |
Naissance |
Château de Versailles (France) |
Décès |
(à 62 ans) Hôtel de Rothelin-Charolais (France) |
Sépulture | Couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques |
Père | Louis III de Bourbon-Condé |
Mère | Louise-Françoise de Bourbon |
Conjoint | Aucun |
Enfants | Aucun |
Religion | Catholicisme |
Signature
Louise-Anne de Bourbon-Condé, dite Mademoiselle de Sens puis Mademoiselle de Charolais, est née au château de Versailles le et est morte à l'hôtel de Rothelin-Charolais le . Fille de Louis III de Bourbon-Condé et de Louise-Françoise de Bourbon, fille légitimée du roi Louis XIV et de Madame de Montespan, elle est princesse du sang. Bien qu'elle se fut jamais mariée, elle fut la maîtresse de nombreux hommes influents.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance
[modifier | modifier le code]Fille de Louis III de Bourbon-Condé, sixième prince de Condé, et de Louise-Françoise de Bourbon, fille légitimée du roi Louis XIV et de Madame de Montespan, Louise-Anne de Bourbon-Condé est née au château de Versailles le . Elle fut baptisée en la chapelle royale de Versailles, le , avec sa sœur Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé et son frère Louis-Henri de Bourbon-Condé.
Elle fut d'abord titrée « Mademoiselle de Charolais », mais en absence de fille du duc d'Orléans, elle porta le titre de « Mademoiselle » jusqu'en 1726. Elle le perdit puis le reprit en 1728 à la mort de Louise-Marie d'Orléans, décédée alors âgée d'un an seulement. Son père mourut brutalement le 4 mars 1710, passant en carrosse sur le pont Neuf.
Mariage
[modifier | modifier le code]Un temps pressentie pour épouser son cousin Louis-Auguste de Bourbon, prince de Dombes, fils du duc du Maine, elle refusa, de meme qu'un éventuel mariage avec le duc d'Orléans, quoique la duchesse d'Orléans jugeât cette alliance trop peu prestigieuse. Louise-Anne préféra rester célibataire et mener une vie libre, voire passablement dissolue, son château de La Muette devenant alors un lieu de fêtes galantes et de débauche.
Parmi ses nombreux amants, elle fut la maîtresse du duc de Richelieu[1] dans la période suivant la conspiration de Cellamare, dans laquelle le duc avait été impliqué, tout comme sa tante la duchesse du Maine. Elle aimait à recevoir ses mandats nue, sous un vêtement de moine cordelier, habit qu'elle pouvait ôter plus rapidement qu'une robe de cour. Elle inspira à Voltaire, ami du duc de Richelieu ces quelques vers :
Frère ange de Charolois
Dis nous par quelle aventure
Le cordon de Saint François
Sert à Vénus de ceinture
Peu soucieuse du scandale[2], mais désireuse de jouer un rôle politique, elle détourna son cousin Louis XV, de quinze ans son cadet, de ses devoirs conjugaux et chercha à le pourvoir en maîtresses[3], si bien que le comte d'Argenson l'appela « la maquerelle royale ». C'est notamment, selon tout vraisemblance, par son entremise que la comtesse de Mailly, femme effacée, devient la première maîtresse puis première favorite de Louis XV.
Fortune
[modifier | modifier le code]Louise-Anne possédait plusieurs domaines. En 1735, elle achète l'hôtel de Rothelin-Charolais, qui devient son hôtel particulier parisien. En 1740, elle vendit la terre de Vallery où tous les membres de la famille Condé avaient été inhumés. Elle possédait divers châteaux comme celui d'Athis en banlieue parisienne. Elle vendit les terres de Charolais au roi et obtint celles de Palaiseau, ce qui augmenta encore sa fortune et son patrimoine immobilier.
Décès
[modifier | modifier le code]Louise-Anne meurt à Paris, en son hôtel de Rothelin-Charolais, le , âgée de soixante-deux ans. Elle fut inhumée au couvent des Carmélites du Faubourg Saint-Jacques. Ses sœurs Marie-Anne de Bourbon-Condé et Élisabeth-Alexandrine de Bourbon-Condé fut également enterrées à ses côtés.
Titulature
[modifier | modifier le code]- — : Son Altesse Sérénissime Mademoiselle de Sens, princesse du sang de France ;
- — : Son Altesse Sérénissime Mademoiselle de Charolais, princesse du sang de France.
Ascendance
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Gaston Duchesne : Mademoiselle de Charolais, Procureuse du Roi. D'après des notes d'archives et les Mémoires de l'époque (Paris, H. Daragon), 1909.
- Jacques Levron et Élisabeth Talandier : Mademoiselle de Charolais : la scandaleuse petite-fille de Louis XIV (Paris, Perrin), 2003.
- Paul Rival : Fantaisies amoureuses du Duc de Richelieu (Paris, Hachette, p. 192-207), 1959.
Notes
[modifier | modifier le code]- Le duc de Richelieu avait dû se battre deux fois en duel pour attirer son regard. Les deux amants se rencontraient à la porte des Cordeliers. La princesse Palatine rapporte « le duc de Richelieu a fait peindre toutes ses maîtresses revêtues des costumes de divers ordres religieux. Mlle de Charolais est peinte en récolette et on la dit parfaitement ressemblante » (cité par Jeffares, 2004, p. 15)
- Mathieu Marin, Saint-Simon, Barbier, le duc de Luynes nous décrivent ses aventures
- « afin de l'empêcher [disait-elle] de vivre plus longtemps en bourgeois »
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :