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Jules Joseph Onfroy

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Jules Joseph Onfroy, né à Marseille le et mort dans la même ville le , est un avocat français, maire de Marseille.

Jules Joseph Félix Théodore Onfroy fait de brillantes études au collège royal de sa ville natale puis à la faculté de droit d’Aix-en-Provence où il obtient sa licence de droit à l’âge de 20 ans. Il prête serment le au barreau de Marseille. Il prend la suite du cabinet Emérigon situé rue de la Reynarde. Ses succès lui assurent rapidement une certaine notoriété ainsi qu’une clientèle fortunée parmi les riches hommes d’affaires du commerce maritime[1]. Il devient membre du conseil de l’ordre de 1846 à 1848. Sa notoriété s’affirme lorsque le journal La Voix du peuple l’accuse dans son édition du d’avoir poussé le procureur de la république à entreprendre des poursuites judiciaires contre le journal. Le conseil de l’ordre soutient Onfroy et l’autorise à poursuivre en correctionnel le journal. Celui-ci finit par se rétracter. Il est élu bâtonnier de 1852 à 1854.

Aux élections municipales des 11 et il est élu sur la liste gouvernementale et remplit cette fonction jusqu’au , date de la dissolution.

Après la démission du maire Louis-Philippe Lagarde qui ne s’entendait pas avec le nouveau préfet Maupas particulièrement autoritaire, Onfroy fut nommé maire par un décret impérial du . Il accueille cette nomination avec satisfaction[2]. À cette occasion il dit : « Je ne veux pas cesser de faire partie de l’ordre, à partir de ce moment je n’ai plus qu’une cliente, la ville de Marseille, je ne faillerai pas à mes devoirs. »[3]. Il remit cependant son cabinet entre les mains d'un jeune avocat et "alla s'installer dans une grande maison qu'il orna somptueusement, pour y mener désormais un train de vie digne de la grande cité dont il était devenu le premier magistrat."[4]

Sous son mandat sont poursuivis ou commencés les grands travaux : rue impériale (actuellement rue de la République), prolongement du cours Bonaparte (actuellement cours Pierre-Puget), achèvement du chemin de la corniche, travaux préliminaires du palais Longchamp, muséum d’histoire naturelle. Lors des travaux de la rue impériale des vestiges archéologiques sont découverts. Par arrêté du le maire crée une commission d’archéologie pour assurer la conservation de ces vestiges et leur dépôt dans les musées municipaux[5].

Le mandat d’Onfroy se termine le alors qu’il vient de recevoir la croix de la Légion d’honneur[6] , [7]. Il quitte la mairie en raison d'un désaccord avec le pouvoir impérial, qui l'a nommé, parce que les libertés communales ne sont pas assez respectées par son représentant, mais surtout,selon la tradition de sa famille, parce qu'il avait été décidé de rémunérer les maires, et qu'il considérait que ce devait être une fonction bénévole et gratuite. "Cet acte d'indépendance (…) fut, d'ailleurs, accompli sans ostentation, avec une simplicité qui en accentua la grandeur. Onfroy ferma sa demeure d'apparat, vendit le mobilier, revint occuper de nouveau son modeste logis et, dès le lendemain, il reparaissait à la barre."[8]

Retour au barreau

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Il rejoint le barreau avec une certaine satisfaction et retrouve son cabinet et ses clients. Il devient membre du conseil de discipline et le restera jusqu’en 1865.

Après la chute de l’empire et de la Commune, un conseil de guerre siégeant du 12 au jugea 17 personnes dont 6 furent acquittées alors que Gaston Crémieux fut exécuté au Pharo le . L’avocat Emile Bouchet faisait partie des acquittés mais, révoqué comme magistrat, avait fait appel de cette décision. Onfroy est chargé de défendre les intérêts de l’ordre. Dans sa séance du , le bâtonnier remercie Onfroy « pour le zèle et le dévouement dont il a fait preuve dans cette affaire »[9].

Homme cultivé, il aimait le sport et naviguait avec ses amis sur son petit voilier. C’était aussi un homme généreux, il fit de nombreux dons pour les hôpitaux car il faisait partie de la commission des hospices, veillant à ce que son nom ne fût jamais connu. Il mourut le et aucun discours ne fut prononcé à ses obsèques, conformément à ses dernières volontés. Tous les membres du conseil de l’ordre assistèrent aux funérailles. Au cours de la séance de rentrée de la conférence des avocats, le bâtonnier Ludovic Legré qui fut par ailleurs un excellent botaniste, prononça le l’éloge de Jules Onfroy. Ce discours a fait l’objet d’une publication[10].

Bibliographie

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  • Jean Chélini (dir.), Félix Reynaud (dir.) et Madeleine Villard (dir.), Dictionnaire des marseillais, Marseille, Académie de Marseille - Édisud, , 368 p., 24 × 17 cm (ISBN 2-7449-0254-3, OCLC 52159149, BNF 37715787).
  • Paul Masson sous la direction de, Encyclopédie des Bouches-du-Rhône, Archives départementales, Marseille, 17 volumes, 1913 à 1937
  • Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille : Mémoire de Marseille, Marseille, Jeanne Laffitte, , 441 p., 32 × 22 cm (ISBN 2-86276-195-8, OCLC 21443673, BNF 35056428)

Références

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  1. Louis Ambard, Deux anciens bâtonniers du barreau de Marseille, Mo Jules Onfroy et Mo Aimé Ailhaud, imprimerie des ateliers professionnels Don Bosco, Marseille, 1828
  2. Louis Ambard, Deux anciens bâtonniers du barreau de Marseille, Mo Jules Onfroy et Mo Aimé Ailhaud, imprimerie des ateliers professionnels Don Bosco, Marseille, 1828 page 9
  3. Louis Ambard, Deux anciens bâtonniers du barreau de Marseille, Mo Jules Onfroy et Mo Aimé Ailhaud, imprimerie des ateliers professionnels Don Bosco, Marseille, 1828 page 11
  4. Legré, Ludovic (1838-1904). Auteur du texte, « Allocution prononcée le 16 décembre 1886 à la séance de rentrée de la conférence des avocats de Marseille / par Me Ludovic Legré,... », sur Gallica, (consulté le )
  5. Augustin Fabre, Les rues de Marseille, édition Camoin, Marseille, 1869, page 384
  6. « Cote LH/2019/20 », base Léonore, ministère français de la Culture
  7. Louis Ambard, Deux anciens bâtonniers du barreau de Marseille, Mo Jules Onfroy et Mo Aimé Ailhaud, imprimerie des ateliers professionnels Don Bosco, Marseille, 1828 page 14
  8. Legré, Ludovic (1838-1904). Auteur du texte, « Allocution prononcée le 16 décembre 1886 à la séance de rentrée de la conférence des avocats de Marseille / par Me Ludovic Legré,... », sur Gallica, (consulté le )
  9. Ugo Bellagamba, Les avocats à Marseille : praticiens du droit et acteurs politiques, Presses Universitaires Aix-Marseille, 2001, pages 474-475
  10. Allocution prononcée le 16 décembre 1886 à la séance de rentrée de la conférence des avocats de Marseille par maître Ludovic Legré, Eloges de Jules Onfroy, Marseille, imprimerie Barlatier-Feissat, 1887, 30 pages, (BNF 30779157)

Liens externes

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