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Jean-Louis de Bussy-Rabutin

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Jean Louis de Bussy-Rabutin
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Jean-Louis de Bussy-RabutinVoir et modifier les données sur Wikidata
Allégeance
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Dorothea Elisabeth Sinzendorf (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Amadeus de Bussy-Rabutin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Arme
Grade militaire

Jean-Louis de Rabutin, comte de Bussy, né en et mort le à Vienne, est un militaire français.

Fils de Françoise de Montbeton et de Jean de Rabutin[1], de la branche cadette de la famille bourguignonne, et de ce fait cousin germain de Marie de Sévigné et du comte de Bussy-Rabutin[2], il a d’abord été page de la princesse de Condé, nièce de Richelieu et épouse du Grand Condé, puis mousquetaire, avant de devoir se sauver de France en 1671[3], à la suite d’un scandale[α 1].

Il a eu une grande fortune à l’étranger en prenant du service auprès de Charles de Lorraine, puis dans l’armée impériale[3] peu avant le second siège de Vienne, comme lieutenant-colonel dans un régiment de dragons occupant Wiener Neustadt. En 1682, il a épousé Dorothée-Elisabeth (no), fille du duc de Holstein Wissembourg, de la maison royale de Danemark[2].

Après avoir combattu aux sièges de Buda et de Nové Zámky pendant la Grande guerre turque, il a été promu colonel en 1686 par le commandant suprême, l’électeur Maximilien-Emmanuel de Bavière, et reçu un régiment en commandement. Devenu général de bataille en novembre 1686[3], il s’est distingué dans d’autres batailles et été blessé à l’épaule d’un coup de mousquet, lors du siège de Belgrade en 1688[4]. Il a ensuite servi sur le Rhin sans action notable puis, en 1691, en Italie sous le prince Eugène, lorsque celui-ci envahit le Dauphiné en 1692[5]. Dirigeant l’avant-garde, il est promu lieutenant maréchal, la même année, et commande la prise de Guillestre, défendue par de fortes forces espagnoles[6]. Lorsque l’armée se retire, il commande l’arrière. En 1693, il s’empare du fort de Santa Brígida pour soutenir le duc Victor-Amédée II, lors du siège de Pignerol. Lors de la déroute d’Orbessan, il revient sur le devant de la scène. En 1694 et l’année suivante, il est envoyé en mission diplomatique à Milan et à Vienne, ville où il fait plus ample connaissance avec l’empereur Léopold Ier, qui l’a promu général de cavalerie.

Peu de temps, l’électeur Auguste le Fort, commandant suprême en Hongrie, lui ayant ordonné d’avancer contre Temesvar, il a participé à la bataille d’Olasch, du , contre les Turcs, qui s’est soldée par un retrait des deux armées avec de lourdes pertes de part et d’autre. Il a néanmoins réussi à sauver une grande partie de ses troupes et à les ramener en Transylvanie. Un an plus tard, il s’est rendu en Hongrie pour soutenir le prince Eugène, réussissant à tromper les Ottomans et à unir ses troupes aux siennes. Lors du conseil de guerre précédant la bataille de Zenta, du , il a été l’un des rares à soutenir le plan du prince Eugène d’attaquer l’ennemi retranché avant qu’il ne traverse la rivière Tisza, commandant l’aile gauche dans cette bataille décisive de la cinquième guerre austro-turque ainsi que l’une des pires défaites jamais infligées à l’Empire ottoman, mettant fin à la domination turque sur la Hongrie.

Après la bataille, il a marché vers Temesvar et pris Uf-Palanka, le 4 novembre, avant de retourner en Transylvanie[7], dont le commandement des troupes lui a été confié, à l’issue de la signature de la paix de Carlowitz, en 1699[3], mais le mécontentement continuant d’agiter la Transylvanie, il a dû réprimer un soulèvement à Hermannstadt et empêcher les Tatars de l’envahir. Les troubles ont été encore alimentés, à partir de 1703, par la guerre d'Indépendance de Rákóczi menée par la noblesse hongroise contre l'absolutisme des Habsbourg, et il n’a pas été en mesure d’empêcher les domaines d'élire prince François II Rákóczi, avec le soutien de la France[8]. Obligé d’abandonner la ville fortifiée de Kolozsvár en, en 1704, il s’est installé à Hermannstadt, où de nombreux insurgés sont morts, d'autres devant fuir. Il a fait capturer les chefs des rebelles, exécuter le chancelier de Transylvanie, fait confisquer les actifs des principaux rebelles et pour les distribuer à ses troupes pour les récompenser[9].

Il a également réussi dans les batailles suivantes, avant d’être mis sur la défensive en raison de la supériorité de ses adversaires. Les villes les plus importantes étaient désormais aux mains des rebelles et une éventuelle retraite en Valachie était coupée. Lors de son accession au trône, le nouvel empereur Joseph Ier l’a nommé feld-maréchal, en 1704, en lui promettant son soutien[3]. Cette promesse non tenue, il a dû quitter Hermannstadt avec seulement 1 300 hommes, et se replier sur Gyulafehérvár, où il a fait sa jonction avec les troupes du maréchal d’Herbeville (de), ce qui a permis de renverser la situation et permis aux Impériaux de reprendre l'initiative. Ils ont convoqué le parlement de l’État pour permettre à la noblesse de rendre hommage à l’empereur, tandis que Rabutin recevait l’ordre de combattre le soulèvement en Hongrie. Cette campagne ayant échoué, car les insurgés ont évité la bataille ouverte, il a été obligé de se retirer en Styrie. Pendant ce temps, la Transylvanie était presque perdue et des par des intrigues de cour lui ont même fait perdre son commandement en Transylvanie. En échange, il a été nommé membre du Conseil d’État, mais il a protesté et demandé à retourner en Transylvanie, ce qui lui a été accordé en 1708. Avec l’aide du maréchal von Kriechbaum (de), il a largement réussi à réprimer le soulèvement des anti-Habsbourg hongrois, jusqu’à son rappel, en 1708[10]. Il est retourné à Vienne et, en 1712, il a été nommé membre du conseil secret[3].

Notes et références

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  1. D’après la relation qu’en fait la marquise de Sévigné dans une lettre du à son cousin, Bussy-Rabutin, il se serait battu en duel avec un valet pour les beaux yeux de la princesse de Condé dont il aurait eu les faveurs.

Références

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  1. O de Gourjault, « Notes sur le Maréchal de Saint-Paul », dans Nouvelle Revue de Champagne et de Brie, t. 11, Arcis-sur-Aube, Léon Frémont, (lire en ligne), p. 438.
  2. a et b Louis Monmerqué, éd., Lettres de Madame de Sévigné, de sa famille et de ses amis, t. 2, Paris, Hachette, 1862-1868, 554 p., 14 vol. in-8° (OCLC 956076044, lire en ligne sur Gallica), p. 39-40.
  3. a b c d e et f Saint-Simon, Mémoires, t. 12, Paris, Hachette, , 681 p., 23 cm (OCLC 1181313768, lire en ligne), « 1704 », p. 28.
  4. (de) Christian von Stramberg, Denkwürdiger und nützlicher Rheinischer Antiquarius : Von einem Nachforscher in historischen Dingen, Coblence, R. F. Hergt, , 808 p. (lire en ligne), p. 559.
  5. Éléazar de Mauvillon, Histoire du Prince François Eugène de Savoie, généralissime des armées de l’Empereur et de l’Empire : enrichie des plans, t. 1, Amsterdam ; Leipzig, Arkstee & Merkus, , 371 p. (lire en ligne), p. 237 et suiv..
  6. Franz von Kausler, Das Leben des Prinzen Eugen von Savoyen, hauptsächlich aus dem militärischen Gesichtspunkte, nach den zuverlässigsten und neuesten, zum Theile noch nicht benützten Quellen bearbeitet von F. v. K., und mit Noten versehen von dem ... Grafen von Bismark, t. 1, Fribourg-en-Brisgau, (lire en ligne).
  7. Roger comte de Bussy Rabutin, Mémoires de son excellence le comte de Bussy Rabutin, maréchal des armées de l’Empereur, Paris, , 119 p. (lire en ligne), p. 64.
  8. Émile Horn, François Rákóczi II, prince de Transylvanie, Paris, Perrin, , 2e éd., 438 p., 20 cm (OCLC 1088000562, lire en ligne), p. 162.
  9. Feldzüge des Prinzen Eugen von Savoyen : nach den Feldacten und anderen authentischen Quellen, C. Gerolds Sohn, , 300 p. (lire en ligne), p. 205.
  10. Charles Sevin de Quincy, Histoire militaire du règne de Louis le Grand, Roy de France, où l'on trouve un détail de toutes les batailles, sieges, combats particuliers, & generalement de toutes les actions de guerre qui se sont passées pendant le cours de son regne, tant sur terre que sur mer : enrichie des plans nécessaires ; on y a joint un traité particulier de pratiques et de maximes de l’art militaires, t. 6, Paris, Mariette, , 681 p. (lire en ligne), p. 20.

Bibliographie

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  • (de) C. A. Schweigerd, Oesterreichs Helden und Heerführer : von Maximilian I. bis auf die neuste Zeit, t. 2, Grimma, Verlags-comptoir, .
  • (de) « Rabutin-Bussy, Johann Ludwig Graf », dans Gerhard Seewann, Biographisches Lexikon zur Geschichte Südosteuropas, t. 4, Munich, (lire en ligne).
  • (hu) Gusztáv Heckenast et Kálmán Mészáros, « Ki kicsoda a Rákóczi szabadságharcban », História Könyvtár, Budapest, MTI-TTI,‎ (ISBN 963-8312-93-9).
  • (hu) Bagi Gábor, A Rákóczi-szabadságharc Jász-Nagykun-Szolnok megyéhez kapcsolódó jelesebb alakjai=, t. XI, Szolnok, Tudományos Közlemények, (lire en ligne).

Liens externes

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