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Emmanuelle Riva

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Emmanuelle Riva
Description de cette image, également commentée ci-après
Emmanuelle Riva en 1962.
Nom de naissance Paulette Germaine Riva
Naissance
Cheniménil, (Vosges, France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 89 ans)
16e arrondissement de Paris (France)
Profession Actrice
Poète
Films notables Hiroshima mon amour
Léon Morin, prêtre
Thérèse Desqueyroux
Les Risques du métier
Amour
(voir filmographie)

Paulette Germaine Riva, dite Emmanuelle Riva[1], est une actrice de cinéma et de théâtre, et poète française née le à Cheniménil (Vosges) et morte le dans le 16e arrondissement de Paris[2],[3].

Parallèlement à sa brillante carrière théâtrale, elle apparaît depuis la fin des années 1950 dans plus de 80 rôles au cinéma et à la télévision, principalement des drames. Cette artiste délicate et séduisante a surtout connu le succès en interprétant des personnages féminins, intelligents et tendres[4]. Elle s'est fait connaître du grand public grâce au film Hiroshima, mon amour (1959) d'Alain Resnais. Pour le drame Thérèse Desqueyroux de Georges Franju, elle reçoit la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise 1962. En 2013, à la suite de son interprétation d'une professeure de piano octogénaire victime de deux accidents vasculaires cérébraux dans Amour de Michael Haneke, elle obtient le César de la meilleure actrice, puis une nomination aux Oscars.

Formation théâtrale

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Maison natale (ici en 2022) d'Emmanuelle Riva à Cheniménil.

Emmanuelle Riva naît Paulette Germaine Riva en 1927 à Cheniménil dans la vallée de la Vologne du département des Vosges[5],[6], et grandit à Remiremont. Elle était la fille unique d'un peintre en bâtiment dont le père était originaire de Lombardie italienne[7]. Alors qu'elle était encore à l'école, elle ne peut se satisfaire du métier de couturière auquel elle semble destinée et rejoint la troupe de théâtre amateur local Les Grand Jardins. Elle se produit pour la première fois dans des pièces telles que Le Chapeau chinois de Franc-Nohain, Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux ou Antigone de Jean Anouilh, et développe rapidement une passion pour le jeu d'acteur. Lors d'un séjour d'une semaine chez une tante à Paris, elle assiste régulièrement à des représentations théâtrales et entre en contact avec des élèves comédiens et leur professeur, François Maistre, au Théâtre Sarah-Bernhardt. Bien que Maistre ait essayé de la convaincre de rester à Paris en tant qu'élève comédienne et que le théâtre lui ait proposé un emploi dans l'atelier de couture, Riva est retournée dans sa famille à Remiremont[8].

Après le collège — ses mauvais résultats en mathématiques l'ont empêchée de suivre les cours complémentaires en tant qu'élève — elle a été employée pendant deux ans dans un atelier de couture. C'est à cette époque qu'elle a commencé à souffrir de graves dépressions. Après avoir lu dans le journal qu'il y avait des examens d'entrée au Centre d'Art Dramatique de la rue Blanche à Paris, elle décida, contre la volonté de ses parents, de déménager dans la capitale et de se lancer dans une carrière sérieuse de comédienne[8]. Trop âgée pour se présenter à une formation au prestigieux Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD), elle se présenta au printemps 1953 au Centre d'Art Dramatique dans la pièce On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset.

Grâce à son amitié avec la directrice du Centre d'Art Dramatique, Riva est entrée dans la classe de Maurice Donneaud. « Il (Donneaud) m'a appris la simplicité des gestes. Mes qualités, même les plus désordonnées, ont été consolidées », explique Riva[8], qui a également suivi les cours de Jean Meyer. Sous Donneaud, l'élève comédienne craignait cependant d'être cantonnée à des rôles de tragédienne, avant qu'un autre professeur de l'école d'art dramatique, René Dupuy, ne découvre ses talents de comédienne. Dupuy lui obtient un rôle dans une mise en scène des Le Héros et le Soldat (Arms and the Man) de George Bernard Shaw (1954) au Théâtre Gramont. Elle se produit ensuite dans des pièces modernes dans différents théâtres parisiens, dont Espoir d'Henri Bernstein (1955), Le Séducteur de Diego Fabbri ou La Profession de Madame Warren de Shaw (tous deux en 1956). En 1957, elle joue pour la première fois un rôle classique dans la tragédie Britannicus de Jean Racine au Théâtre du Vieux-Colombier. Un an plus tard, elle obtient un rôle de figuration dans le long métrage Les Grandes Familles de Denys de La Patellière (1958).

Rencontre avec Alain Resnais pour Hiroshima, mon amour

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Eiji Okada et Emmanuelle Riva dans Hiroshima, mon amour (1959).

C'est en figurant sur l'affiche de L'Épouvantail — une pièce de Dominique Rolin, mise en scène par André Barsacq — qu'elle attire l'attention du documentariste français Alain Resnais sur cette actrice aux cheveux noirs[9]. En raison de son timbre de voix[10], il lui a confié le premier rôle féminin de son premier long métrage Hiroshima, mon amour (1959), sur un scénario de Marguerite Duras. Le drame, qui raconte la brève rencontre amoureuse entre une actrice de cinéma française et un architecte japonais (interprété par Eiji Okada) à Hiroshima, connaît un succès aussi bien public que critique. Riva, blonde au teint clair, a été saluée pour sa prestation d'actrice exceptionnelle[11], grâce à laquelle elle « donnait du sens et de la tendresse à chaque mot et à chaque phrase »[12]. En 1960, elle reçoit l'Étoile de Cristal de la meilleure actrice française, suivie l'année suivante d'une nomination en tant que meilleure actrice étrangère pour le British Academy Film Award de la meilleure actrice. Ce dernier a cependant été décerné à l'Américaine Shirley MacLaine pour La Garçonnière (1960). En septembre 1958, avant le tournage, treize ans après l'explosion de la bombe du , Emmanuelle Riva parcourt les rues de la ville martyre avec son appareil photo Ricohflex et en saisit la vie retrouvée. Ces photos illustrent l'ouvrage collectif Tu n'as rien vu à Hiroshima.

Jean-Luc Godard devait plus tard comparer Riva à « une sorte de George Sand de 1959 », en référence à son rôle dans Hiroshima, mon amour, tandis que le critique Jacques Doniol-Valcroze attribuait son succès au fait que l'actrice était une « femme moderne et adulte », et non une « femme adulte ». « Elle est au contraire très enfantine, guidée uniquement par ses impulsions et non par ses opinions », selon Doniol-Valcroze[13]. Riva elle-même considérait rétrospectivement le tournage comme une expérience à la limite entre la fiction et la réalité : « Je ne faisais plus de différence entre la vie du film et la vie réelle... C'était ma vie. Cela signifiait tout. Pendant les deux mois de tournage, je m'y suis totalement abandonné. Dans certaines limites bien sûr », explique Riva[14].

Adua et ses compagnes, Kapò et Léon Morin, prêtre

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Emmanuelle Riva dans Adua et ses compagnes (1960).

Connue du public international, Emmanuelle Riva est dès lors considérée comme l'interprète idéale des « femmes d'aujourd'hui, modernes, indépendantes, mais sensibles et douces »[4]. Pourtant, elle éprouve dès lors des difficultés à renouer avec ses succès passés : « Au cinéma, on me proposait des imitations du film de Resnais, au théâtre de très mauvaises pièces », déclare Riva[8]. L'actrice refuse de nombreuses propositions. En 1959, elle collabora à nouveau avec René Dupuy sur la pièce de théâtre de Tirso de Molina, Le Timide au palais, au festival de Montauban. En 1961, Riva monte sur scène à Assise sous la direction d'Henry Soubeyran dans une mise en scène de Jeanne d'Arc de René Clermont.

Au cinéma, Emmanuelle Riva apparaît en 1960 dans la comédie satirique d'Antonio Pietrangeli, Adua et ses compagnes. Aux côtés de Simone Signoret, Sandra Milo et Gina Rovere, elle est l'une des quatre ex-prostituées qui veulent s’établir à leur compte en ouvrant un restaurant en banlieue de Rome. Le personnage principal masculin du film n'est autre que Marcello Mastroianni. Selon Serge Kaganski dans Les Inrockuptibles, « on déguste ce film comme une savoureuse madeleine dont le goût se situe quelque part entre le drame néo-réaliste et la comédie à l'italienne et dont le féminisme sensible revêt aujourd'hui un caractère quasi-prophétique »[15].

Elle tient ensuite le rôle de Thérèse, détenue dans un camp de concentration nazi, dans le drame de guerre Kapò de Gillo Pontecorvo, aux côtés de Susan Strasberg et Laurent Terzieff. La mise en scène de sa mort dans le film deviendra célèbre par la critique — intitulée De l'abjection — qu'en fera Jacques Rivette dans les Cahiers du cinéma. Cette affaire du « travelling de Kapò » fera date dans l'histoire de la critique de cinéma française sur le rapport entre critique et morale[16],[17].

Emmanuelle Riva dans Kapò (1961).

Dans Léon Morin, prêtre de Jean-Pierre Melville, Emmanuelle Riva incarne une agnostique qui retrouve la foi catholique en tant que mère célibataire dans la France occupée grâce au prêtre du titre, interprété par Jean-Paul Belmondo[18]. Le film est adapté du roman éponyme de Béatrix Beck ayant obtenu le prix Goncourt 1952.

De succès en succès avec Thérèse Desqueyroux puis passage au second plan

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En 1962, elle connaît un nouveau succès en interprétant le rôle-titre dans le drame Thérèse Desqueyroux de Georges Franju, qui se caractérise, comme les films précédents Kapò et Léon Morin, prêtre, par un message humaniste[4]. Dans cette adaptation fidèle au roman éponyme de François Mauriac, l'actrice est la jeune et sensible épouse de Philippe Noiret, un grand propriétaire. Celle-ci tente, après son mariage dans une famille de patriciens de campagne, d'échapper à l'atmosphère provinciale de l'étroitesse petite-bourgeoise et de l'honneur acharné de la classe et de la famille en tentant d'assassiner son époux. L'« interprétation douloureuse »[19] de Rivas de Thérèse dans la « complainte sur l'homme »[20] de Franju, réduite par rapport au roman, lui valut la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise 1962, où elle s'imposa face à des collègues actrices aussi renommées que Thelma Ritter (Le Prisonnier d'Alcatraz) ou Shelley Winters (Lolita). Quatre ans plus tard, on la retrouve à la télévision française dans le rôle de Thérèse sous la direction d'Albert Riéra (La Fin de la nuit, 1966).

Jean-Jacques Lagarde, Michel Piccoli, Danielle Darrieux et Emmanuelle Riva dans Le Coup de grâce (1965) de Jean Cayrol.

Après avoir été reconnue à Venise, elle a travaillé une deuxième fois avec Franju en 1964 sur un scénario posthume de Jean Cocteau, Thomas l'imposteur, dans laquelle elle joue aux côtés de Jean Servais la duchesse parisienne malhonnête organisant des transports de malades pendant la Première Guerre mondiale. L'actrice « intellectuelle »[21] accordait une grande importance à la qualité dans le choix de ses rôles ; populaire mais à aucun moment glamour, elle renonçait souvent à des sujets trop lisses et ne se retrouvait donc que rarement dans le cinéma grand public. À partir du milieu des années 1960, Riva ne parvient plus à renouer avec ses succès antérieurs et doit se contenter de plus en plus souvent d'apparitions dans des films plus modestes[4]. Elle disparaît ensuite progressivement des écrans, refusant de nombreux projets, mais exerçant son métier d'actrice au théâtre, en toute discrétion, auprès de metteurs en scène de renom : Jacques Lassalle, Roger Planchon ou encore Claude Régy[22].

Durant les années 1970, elle est à l'affiche de deux films indépendants et baroques. Le film psychédélique, symbolique et absurde J'irai comme un cheval fou (1973) de Fernando Arrabal, où un homme épileptique (George Shannon), soupçonné à tort du meurtre de sa mère (Emmanuelle Riva), s'enfuit dans le désert pour rencontrer un ermite[23]. Le second film est la ballade champêtre et hippie Au long de rivière Fango réalisée par Sotha et produite par Coluche. Pour ce film, elle tourne aux côtés de Rufus, Élisabeth Wiener et Patrick Dewaere en Haute-Corse dans la vallée du Fango en mai 1974, pendant les deux tours de l'élection présidentielle remportée par Giscard[24]. En , elle fait partie des membres fondateurs du Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés, une organisation anti-communiste créée à l’initiative du philosophe Raymond Aron dans le contexte de la guerre froide[25],[26].

Dans les années 1980, elle apparaît dans les réalisations d'auteurs réputés difficiles à l'instar de Liberté, la nuit de Philippe Garrel et Les Yeux, la Bouche de Marco Bellocchio[22]. Elle tient également un second rôle remarqué dans Trois couleurs : Bleu de Krzysztof Kieślowski en 1993[22] où elle interprète la mère du personnage joué par Juliette Binoche.

Outre le cinéma et le théâtre, Emmanuelle Riva a aussi publié trois recueils de poèmes : Juste derrière le sifflet des trains (1969, réédité en 1976), Le Feu des miroirs (1975) et L'Otage du désir (1982).

Retour en tête d'affiche avec Amour

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À 85 ans, elle a l'occasion de revenir au premier plan du cinéma mondial[22]. Elle est en effet, aux côtés de Jean-Louis Trintignant en 2012, l'interprète principale d'Amour de Michael Haneke, drame intimiste et universel sur la maladie, la vieillesse et la mort. Les deux acteurs avaient déjà tourné ensemble, des décennies auparavant, dans le film à sketches de Gianni Puccini Meurtre à l'italienne (1965, sketch La donna che viveva sola)[27]. Amour raconte l'histoire d'un couple de professeurs de musique parisiens à la retraite, dont l'amour est mis à l'épreuve lorsque la femme, professeure de piano octogénaire, est victime de deux accidents vasculaires cérébraux. Seule membre de l'équipe du film, Riva a passé le tournage en permanence à proximité immédiate des studios d'Épinay-sur-Seine et s'est même prêtée de bonne grâce à des prises de vue nues. Elle se serait beaucoup identifiée au rôle d'Anne et serait restée en contact permanent avec le personnage pendant le tournage[28].

Emmanuelle Riva lors du Festival de Cannes 2012.

Amour est présenté en avant-première au 65e Festival de Cannes en 2012, où il a reçu la palme d'or, le premier prix du festival. Le président du jury, Nanni Moretti, a souligné « l'implication fondamentale » des deux acteurs principaux, Trintignant et Riva, avant même l'annonce du film gagnant[29]. Il a ajouté, lors de la conférence de presse finale du jury, qu'Amour aurait également dû recevoir le prix d'interprétation, mais que cela n'avait pas été possible en raison des directives du festival. La presse française a salué la prestation de Riva dans le rôle d'Anne comme une « renaissance » de l'actrice, qui a reconnu par la suite qu'elle avait peut-être été « trop exigeante et absolue » dans ses choix de films par le passé. « À force de refuser, les gens finissent par se sentir blessés. À la fin, on n'ose plus rien vous proposer. C'est ainsi que l'on se bâtit une réputation. Ils [les gens] ont dû penser que j'étais un peu toquée. Je voulais faire des choses différentes, laisser la place au texte, à la parole, pour aller vers les autres. J'aurais peut-être dû accepter davantage le cinéma commercial », a déclaré Riva en juin 2012[30].

Outre la Palme d'or, le film reçoit le César du meilleur film et l'Oscar du meilleur film étranger. Son interprétation, comme celle de Trintignant, fait l'unanimité au sein de la critique, du public et de la profession[31]. Pour ce film, elle remporte, entre autres, le Prix de la meilleure actrice européenne en 2012, puis le BAFTA et le César de la meilleure actrice en 2013. Elle reçoit également une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice[32]. À près de 86 ans, elle devient la comédienne la plus âgée jamais nommée pour cette récompense et se retrouve en compétition avec la plus jeune actrice de toute l'histoire des Oscars à être citée pour ce prix (Quvenzhané Wallis, 9 ans, nommée pour Les Bêtes du Sud sauvage, film également récompensé à Cannes en 2012 par la caméra d'or).

Fin de carrière théâtrale et travail d'autrice et de photographe

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Parallèlement à son travail pour le cinéma et la télévision, Riva continue à jouer au théâtre. A partir du milieu des années 1960, elle participe à plusieurs spectacles du Théâtre national populaire (TNP) de Paris, où la comédienne, plutôt rétive au travail selon ses propres dires, acquiert une discipline avantageuse en changeant, répétant ou remplaçant des pièces. Elle se rapproche peu à peu de ses personnages : « J'ai le sentiment d'un résultat vers la vingt-cinquième ou la trentième représentation », confie Riva[8]. Sa prestation en 1966 dans Le Retour d'Harold Pinter au Théâtre de Paris, où elle côtoie Pierre Brasseur et Claude Rich, reste très remarquée. Pour son interprétation dans L'Opéra du monde de Jacques Audiberti au Théâtre de Lutèce à Paris, où elle participa également à la mise en scène, Riva reçut le Prix du Syndicat de la critique de la meilleure actrice de théâtre de la saison 1965/66[33].

Jusqu'à la fin des années 1990, Riva a continué à se produire sur les scènes de théâtre. En 1997, elle reçoit des critiques élogieuses pour la mise en scène de Jorge Lavelli de José Sanchis Sinisterras, Le Siège de Léningrad, au Théâtre de la Colline, aux côtés de Judith Magre[34],[35]. En 2000, au Festival d'Avignon, le metteur en scène Jacques Lassalle lui confie le chœur des femmes corinthiennes, réduit à une seule personne, dans sa mise en scène de la tragédie d'Euripide, Médée, dans laquelle Isabelle Huppert incarne le rôle titre[36]. Elle a également joué dans cette mise en scène à Paris en 2001, ce fut sa dernière apparition sur scène jusqu'en 2014[30]. En 2014, elle a interprété la grand-mère dans Savannah Bay de Marguerite Duras, qui revient avec sa petite-fille sur la mort de sa fille dans son lit d'enfant, survenue vingt ans auparavant[37].

Tombe d'Emmanuelle Riva au cimetière de Charonne (division 4).

En tant qu'autrice, Emmanuelle Riva, qui vivait seule à Paris, a publié plusieurs recueils de poésie[7],[30]. En 2009, elle s'est fait remarquer en tant que photographe avec le livre de photos Tu n'as rien vu à Hiroshima. L'ouvrage, publié 50 ans après le tournage d'Hiroshima, mon amour, montre des images de l'actrice prises peu avant le début du tournage à Hiroshima et qui documentent la vie quotidienne dans la ville japonaise. Riva ne se considère pas comme une photographe[38], mais ses photos ont été présentées dans des expositions itinérantes au Japon et en France.

Vie privée

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Riva a mené une vie discrète, ne s'est jamais mariée et n'a pas eu d'enfants[39]. Elle a eu un compagnon, qui est décédé en 1999[40]. Riva était propriétaire d'un appartement au quatrième étage du Quartier latin de Paris, où elle a vécu pendant plus d'un demi-siècle[37].

Mort et hommage

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Elle meurt le dans le 16e arrondissement de Paris à l'âge de 89 ans, des suites d'un cancer. Elle est inhumée au cimetière de Charonne (4e division), dans la même ville.

À Paris, sur le canal Saint-Martin, la passerelle Emmanuelle-Riva porte son nom depuis 2022.

Filmographie

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Télévision

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Distinctions

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Emmanuelle Riva à la 38e cérémonie des Césars en 2013.

Récompenses

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Nominations

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Décorations

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Discographie

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Publications

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  • Juste derrière le sifflet des trains, recueil de poésies, Paris, Librairie Saint-Germain-des-Prés, coll. « Poésie pour vivre » no 1, 1969 (réédition en 1976 (ISBN 2-243-00380-5))
  • Le Feu des miroirs, recueil de poésies, Paris, Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1975 (ISBN 9782243000740)
  • L'Otage du désir, recueil de poésies, Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1982 (ISBN 2723301842)
  • Danzerai senza muoverti, recueil de poésies, bilingue Italien-Français, Rome, Mincione Edizioni, 2015 (ISBN 9788899423421)

Notes et références

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  1. Au début de sa carrière, son prénom s'orthographiait Emmanuèle.
  2. Jacques Mandelbaum, « L’actrice Emmanuelle Riva est morte » sur Le Monde, 28 janvier 2017
  3. « matchID - Fichier des décès - Paulette Germaine Riva », sur deces.matchid.io
  4. a b c et d (de) Kay Weniger, Das große Personenlexikon des Films. Die Schauspieler, Regisseure, Kameraleute, Produzenten, Komponisten, Drehbuchautoren, Filmarchitekten, Ausstatter, Kostümbildner, Cutter, Tontechniker, Maskenbildner und Special Effects Designer des 20. Jahrhunderts., Berlin, Schwarzkopf & Schwarzkopf, (ISBN 3-89602-340-3), chap. 6: N – R. Mary Nolan – Meg Ryan, p. 558
  5. Source = état civil de Granges-les-Plombières (Vosges), acte de naissance de René Alfred Riva, père d'Emmanuelle. Curieusement, Emmanuelle a bien des ancêtres Rivat, vosgiens, dans son ascendance à la cinquième génération.
  6. Jean Loup Passek, Dictionnaire du cinéma. Larousse, Paris, (ISBN 2-03-720031-5)
  7. a et b (en) Kim Willsher, « Emmanuelle Riva, 85, star of Amour, tells of her extraordinary life »
  8. a b c d et e Paul-Louis Mignon, Le théatre d’aujourd’hui de A jusqu'à Z, Paris, Ed. de l’Avant-Scène,
  9. « Emmanuelle Riva - Actrice - France - (1932 - ...) », sur cinema.aliceadsl.fr (archivé sur Internet Archive)
  10. (en) Richard John Neupert, A history of the French new wave cinema, Madison, Univ. of Wisconsin Press, (ISBN 978-0-299-21704-4), p. 305
  11. (de) Simon Hauck, « Hiroshima, mon amour », sur filmdienst.de
  12. (en) Abraham H. Weiler, Hiroshima, Mon Amour: French-Japanese film opens at Fine Arts,
  13. (en) Geneviève Sellier, Masculine singular: French new wave cinema, Durham, Duke University Press, (ISBN 978-0-8223-4192-5), p. 172
  14. (en) Lisa Saltzman, Trauma and visuality in modernity, Hanovre, University Pr. of New England, (ISBN 1-58465-516-X), p. 208
  15. Extrait de la critique de Serge Kaganski, Pourquoi il faut voir Adua et ses compagnes, chef-d'œuvre méconnu du cinéma italien, publiée le .
  16. Serge Daney, « Le travelling de Kapo », sur pileface.com, (consulté le ).
  17. Jean-Baptiste Thoret, « Sur la place de la critique », sur sedition-revue.fr,
  18. Alain Riou, « Emmanuelle Riva : « Ce rôle, je ne l'attendais plus ; il aurait fallu que je sois folle pour passer à côté. » », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  19. (en) Bosley Crowther, « Therese Is Here », The New York Times,‎
  20. (de) Die Tat der Thérèse D. In: film-dienst. 38/1963.
  21. Emmanuelle Riva sur le site Ciné-ressources (Cinémathèque française)
  22. a b c et d Jacques Morice, « Emmanuelle Riva, favorite, forcément », Télérama,‎ (lire en ligne)
  23. (en) Ernest Mathijs et Jamie Sexton, Cult Cinema, Wiley-Blackwell, (ISBN 978-1405173742, lire en ligne)
  24. Jérémie Crouston, « “Au long de rivière Fango” : l'amour libre version 68 a son film », sur telerama.fr,
  25. Alain Laurent, « Tous au CIEL : un combat intellectuel antitotalitaire (1978-1986) présenté par Alain Laurent », (consulté le ).
  26. « Tous au CIEL : un combat intellectuel antitotalitaire (1978-1986) présenté par Alain Laurent », sur lesbelleslettresblog.com, .
  27. (de) Gespräche mit Michel Cieutat und Philippe Rouyer, Liebe: Vorabdruck aus dem Buch 'Haneke über Haneke', Berlin/Cologne, Alexander Verlag,
  28. « Conference de presse de “AMOUR“ de Michael Haneke », sur festival-cannes.fr (version du sur Internet Archive)
  29. « Cérémonie du clôture du 65e Festival de Cannes », sur festival-cannes.fr (version du sur Internet Archive)
  30. a b et c Jean-Noël Mirande, « La renaissance d'Emmanuelle Riva », sur lepoint.fr
  31. Marie-Noëlle Tranchant, « Emmanuelle Riva, un César en attendant l'Oscar... », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  32. Emmanuelle Riva, Palmarès, consulté le 24 février 2013.
  33. (en) « Palmarès du prix de la critique », sur syndicat-critique-tmd.fr
  34. « Théatre + Les ombres d'un communisme défunt », La Tribune,‎ , p. 1
  35. Michel Cournot, « Les visions de drapeau rouge de José Sanchis Sinisterra », Le Monde,‎
  36. (de) C. Bernd Sucher, « Das Tor zum Himmel », Süddeutsche Zeitung,‎ , p. 15
  37. a et b (en) Lara Marlowe, « Emmanuelle Riva: ‘I thank heaven for the child that’s still in me’ », sur irishtimes.com
  38. « Hiroshima l’œil de Riva », sur liberation.fr (version du sur Internet Archive)
  39. (en) Catherine Shoard, « Emmanuelle Riva, French icon who starred in Amour, dies aged 89 », sur theguardian.com
  40. (en) « Renewed Love for Symbol of New Wave », sur nytimes.com,
  41. « Festival de Cannes : Amour de Michael Haneke remporte la Palme d'or », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  42. Amour prisé par les critiques américains, Le Figaro, 5 janvier 2013.
  43. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Liens externes

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