Emmanuel Todd
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Emmanuel Todd, né le à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), est un historien, anthropologue, démographe et essayiste français.
Il se fait connaître en prédisant l'effondrement de l'Union soviétique dans La Chute finale en 1976. Il publie plusieurs essais à succès, dont une grande partie s'appuie sur son hypothèse d'une détermination des idéologies, des systèmes politiques ou religieux par les systèmes familiaux et des variables démographiques.
Ses prises de position sur l'euro, l'Europe, la Russie et le protectionnisme sont critiquées et suscitent parfois de vives controverses. La parution de l’ouvrage Qui est Charlie ? en 2015 suscite un débat important dans la presse et les médias, notamment sur la méthodologie de Todd.
Emmanuel Todd tient des positions pro-russes, notamment pendant l'invasion de l'Ukraine par la Russie au cours de laquelle il reprend des éléments de la désinformation du Kremlin.
Biographie
Famille et vie privée
Emmanuel Guillaume Francis Robert Todd est issu d'une famille à la fois bourgeoise et bohème[1]. Son père est le journaliste Olivier Todd[2],[3], fils d'un architecte juif austro-hongrois, Julius Oblatt, et d'une Britannique immigrée en France, fille naturelle d'une mère lesbienne revendiquée, Dorothy Todd, qui fut rédactrice en chef de l'édition britannique du magazine américain Vogue dans le Londres des années 1922 à 1926[réf. nécessaire], dont le patronyme, issu d’un dialecte de l’Angleterre septentrionale signifie Renard[4]. Sa mère est la publicitaire Anne-Marie Nizan (1928-1985), fille du philosophe et journaliste communiste Paul Nizan (1905-1940) et d'Henriette Alphen (1907-1993), issue de la bourgeoisie juive et cousine de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009)[réf. nécessaire].
L'historien Emmanuel Le Roy Ladurie, ami de sa famille, lui offre son premier livre d'histoire ; dès l'âge de dix ans, il veut être archéologue[5]. Il fait ses études secondaires au lycée international de Saint-Germain-en-Laye en vue de préparer un baccalauréat scientifique. Il est alors membre des Jeunesses communistes. En juin 1968, alors qu'il prépare le baccalauréat, il adhère brièvement au Parti communiste français (trois de ses grands-parents étant ou ayant été communistes et le dernier, social-démocrate).
Ses parents étant très liés à la famille Guetta, il se lie d'amitié dans sa jeunesse avec leur fils Bernard, au point qu'Olivier Todd les surnommait les « NSU », pour « nourrissons socialistes unifiés », surnom créé à partir du sigle PSU. Avec les droits d'auteur de son livre Après l'empire (2002), il s'achète une maison en Bretagne, près du port de Doëlan[6].
Il est le père de quatre enfants[2], dont l'historien David Todd[7].
Études
Emmanuel Todd poursuit ses études à l'Institut d'études politiques de Paris et à l’université Paris-Sorbonne où il obtient une maîtrise d'histoire en 1972, puis est envoyé par Emmanuel Le Roy Ladurie, devenu son professeur d'histoire moderne, au prestigieux Trinity College de l’université de Cambridge pour étudier durant trois ans les structures familiales auprès de Peter Laslett[8], qui sera son directeur de thèse[9],[10]. Fasciné par les mathématiques et les statistiques, il souhaite se spécialiser en histoire quantitative. Commençant par la démographie historique en plein essor à cette époque, il étudie les phénomènes de fécondité, mariage, mortalité, puis soutient une thèse de doctorat en anthropologie historique sur les communautés paysannes de l'Artois, de la Bretagne, de la Toscane et de la Suède[11]. La famille prise sous l'angle des systèmes familiaux devient alors le cœur de ses recherches. Il entretient cependant des rapports exécrables avec Peter Laslett, le soupçonnant de lui voler ses idées.
Travaux et publications
Emmanuel Todd se forge une notoriété en anticipant l'effondrement de l'Union soviétique dans La Chute finale en 1976[12]. Par la suite, il renouvelle la réflexion anthropologique et politique en publiant L’Invention de la France, coécrit avec le démographe Hervé Le Bras. Selon Libération, L’Invention de la France est un ouvrage « devenu culte » en ce qui concerne l'analyse des structures de la société française. Dans Après l'empire en 2002, il analyse le déclin économique des États-Unis à un moment où beaucoup les considéraient encore comme une superpuissance incontestée. Son Qui est Charlie ? en 2015, paru quatre mois après les manifestations post-attentats, tente de démontrer que les rassemblements des 10 et 11 janvier étaient une « imposture » pétrie de bons sentiments. Son Où en sont-elles en 2022 affirme que le patriarcat n'a jamais vraiment existé en Occident[13].
Arrêt sur images critique les incohérences et contradictions dans les discours et les publications de Todd « fondées sur l'exploitation de cartes démographiques qu'il maitrise à peu près seul dans le pays, et deux doses de n'importe quoi »[14].
« Systèmes familiaux »
L'essentiel des travaux d'Emmanuel Todd porte sur l'hypothèse d'une détermination des idéologies, des systèmes politiques ou religieux par les systèmes familiaux. Ces travaux donnent lieu à la publication de trois ouvrages : La Troisième Planète en 1983, L'Enfance du monde en 1984, L'Invention de l'Europe en 1990, qui souligne la grande diversité de l'Europe au sein du continent pour en conclure à l'absence de véritable culture commune.
Selon l'historien Pierre Chaunu, enthousiaste dès 1983, c'est une « bombe » : « Avec une pareille œuvre, Emmanuel Todd va troubler pour longtemps le domaine des sciences humaines. Plus rien ne sera désormais identique »[15],[16]. Chaunu « salue une des rares pensées totalement cohérentes et vraiment fécondes de ce temps ». Selon Pierre Chaunu en 1983 sur un plateau de télévision, la démarche intellectuelle de Todd s'apparente à celle des « sciences dures »[17].
Le démographe Alain Blum écrit à propos de L'origine des systèmes familiaux : « On sent la fragilité de certains développements, quoiqu'ils soient présentés avec conviction. […] Emmanuel Todd a une ambition qui est devenue trop rare aujourd'hui. […] Se plaindra-t-on qu'un chercheur qui a encore la passion de la connaissance mondiale, des grandes théories qui font réfléchir […] ? »[18].
Hugues Lagrange écrit au sujet des explications des idéologies politiques par l'anthropologie historique : « Dans La troisième planète, une mégalomanie explicative tente de rapporter les faits complexes et mouvants révélés par l'histoire politique contemporaine aux formes les plus sédimentées de l'organisation domestique, court-circuitant souvent l'histoire, la sociologie et la psychologie sociale ; on est en présence d'un matérialisme moniste qui croit pouvoir fonder dans l'organisation domestique les tropismes d'autant plus irrévocables qu'ils sont inconscients. Toute anthropologie politique, et particulièrement celle des sociétés contemporaines, doit abandonner ce déterminisme unilinéaire. »[19].
Ces ouvrages furent accueillis diversement par le monde universitaire. On leur reproche parfois de réduire l'analyse à un unique facteur anthropologique[20],[21],[22].
Décomposition de l'URSS
Emmanuel Todd publie en 1976 La Chute finale, son premier livre. Il y prédit « la décomposition de la sphère soviétique » au moyen d'une approche historique. Puisqu'il était impossible d'obtenir des données fiables provenant d'URSS, ou de visiter ce pays dans des conditions satisfaisantes, Emmanuel Todd voulait analyser ce pays avec des sources très limitées. Il cherchait pour cela à construire un modèle sur la base de quelques données statistiques, surtout démographiques, mortalité infantile, taux de suicide, etc[23]., de témoignages et de contes.
L'historien Marc Ferro considère rétrospectivement qu'il s'agit du « succès le plus mémorable de la clairvoyance dans l'analyse critique »[24][réf. à confirmer]. Pour L'Express, s'il avait en effet prédit l'effondrement de l'URSS, c'était pour de mauvaises raisons[25], pour Le Monde, c'était avant tout le résultat d'une théorie hasardeuse, qui n'est pas reprise par les historiens, et à propos de laquelle Emmanuel Todd lui-même reviendrait, expliquant différemment les causes de l'effondrement, avec du recul[26].
Qui est Charlie ?
En mai 2015, Todd publie Qui est Charlie ? Sociologie d'une crise religieuse, ouvrage consacré aux manifestations des 10 et 11 janvier 2015 ayant suivi les attentats commis quelques jours plus tôt.
Dans cet ouvrage, l'auteur entend démontrer à partir d'une cartographie des manifestations, « l'hégémonie du bloc MAZ » (c'est-à-dire des classes moyennes, des personnes âgées et des « catholiques zombies ») sur la politique française. Pour Todd, la France géographiquement périphérique, de tradition autoritaire et inégalitaire, a pris le dessus sur la France centrale, libérale et égalitaire, à travers sa conquête du Parti socialiste, ce qui rappelle les tensions de l'affaire Dreyfus et de Vichy entre une France égalitaire et une France inégalitaire[27]. Le livre est particulièrement controversé, et le Premier ministre Manuel Valls signe dans Le Monde une tribune dénonçant un ouvrage dont les thèses « participent d’un cynisme ambiant, d’un renoncement en règle, d’un abandon en rase campagne de la part d’intellectuels qui ne croient plus en la France »[28],[29]. Emmanuel Todd lui répond, comparant son optimisme à « celui du maréchal Pétain et de la révolution nationale »[30]. Dans la même interview il affirme que « soit Manuel Valls n'a pas lu mon livre, soit il est vraiment bête »[31]. Manuel Valls réaffirme par la suite « avoir bien lu [son] livre »[31].
Le livre est critiqué du point de vue méthodologique. L'erreur écologique, dont il serait coutumier selon l'enseignant chercheur Thierry Joliveau, l'amènerait en effet à conclure à des corrélations individuelles « sur la seule base de corrélations à des niveaux géographiques supérieurs »[32]. Ainsi, selon les sociologues Vincent Tiberj et Nonna Mayer, « que les régions qui ont compté le plus grand nombre de manifestants soient d'anciens bastions du catholicisme ne permet pas de conclure que les catholiques ont été les plus nombreux à manifester[33] ». Cependant, cette affirmation d'Emmanuel Todd qui associerait les « catholiques » aux manifestations n'apparaît pas dans l'ouvrage. En effet, le groupe « catholique zombie » n'est pas constitué de « catholiques » et il est de surcroît associé au « bloc MAZ ». Les approximations de certaines critiques conduisent ainsi Anne Verjus, politiste, chercheuse au CNRS, membre du laboratoire Triangle à Lyon, à produire leur déconstruction méthodique dans une série de trois articles[34].
Une tribune de chercheurs dans Le Monde dénonce son « simplisme » et des articles relèvent « une tentative assez inédite de délégitimer, de flétrir et de diffamer le 11 janvier 2015, ce sursaut citoyen et populaire »[35].
Pour Challenges, « camouflé derrière son statut « scientifique » de géographe-démographe-historien, il exprime sans fard ni détour le mépris et la honte que lui inspire la "France de Charlie" […]. Le mépris et la honte assénés sans guère d'argumentation »[36].
Selon l'écrivain Alain Mabanckou, Emmanuel Todd fait preuve dans ce livre d'une conception « à l'américaine », en promouvant l'idée que la satire ne doit pas s'exercer à l'encontre des plus faibles, en l'occurrence ici les musulmans[37]. Le livre génère un débat important dans la presse et les médias et s'écoule à plus de 60 000 exemplaires au 5 juin 2015[38].
Où en sont-elles ?
En janvier 2022, Emmanuel Todd publie Où en sont-elles ? Une esquisse de l'histoire des femmes. Il y affirme que l'émancipation des femmes est achevée et conteste l'existence du patriarcat en Europe de l'Ouest[39].
Selon Raymond Debord : « Où en sont-elles est un ouvrage d’une portée considérable, qui fera date. Le livre de Todd risque de beaucoup agacer, risquant d’être perçu comme un rappel brutal à la raison par un milieu intellectuel « matricentré ». Sa publication a ainsi suscité quelques réactions aussi épidermiques que peu argumentées dans la presse […]. »[40].
Son ouvrage est « passionnant et polémique » selon l'Express[39], « essentiel » selon Marianne[41], « audacieux » pour Le Point[42]. A contrario, l'essai est considéré comme un « pavé pseudoscientifique » par L'Obs[43] et un « pamphlet masculiniste conservateur » par Télérama[44]. Il est également critiqué sur le fond et sur les méthodes par l'anthropologue Maurice Godelier dans la Revue du MAUSS[45].
La défaite de l'Occident
En janvier 2024, Emmanuel Todd publie un essai, La défaite de l'Occident, annonçant la victoire de la Russie de Vladimir Poutine face à un Occident désindustrialisé et « nihiliste », affaibli par le déclin du protestantisme. L'essai est accueilli de manière largement négative, voire très critique[26],[46], excepté dans les médias d’État russes où il est salué, notamment pour sa convergence de vues avec le Kremlin[47].
Les principales critiques portent sur sa méconnaissance du sujet, son ignorance des recherches récentes sur celui-ci, sur la multiplication des erreurs factuelles contenues dans l'essai et sur la reprise de la propagande du Kremlin. Selon plusieurs chercheurs, la raisonnement est l'inverse de la démonstration scientifique : Emmanuel Todd— parfois décrit comme aveuglé par son idéologie — énonce ses conclusions puis établit des corrélations hasardeuses, tire des conclusions erronées, issues de données dont il ne sélectionne que celles qui vont dans le sens de son propos, voire les manipule en ce sens[48],[49],[50],[51]. Olivier Schmitt y décrit de multiples propos « flirtant avec le racisme et l’antisémitisme »[49].
Inversement, l'ouvrage de Todd est l'objet d'une recension favorable de Christopher Caldwell dans une tribune parue au New York Times[source secondaire nécessaire][52].
Prises de position
Europe
Emmanuel Todd se déclare favorable au « non » au référendum de 1992 sur le traité de Maastricht. Dans le sillage des opposants, il rejoint en 1994 le club Phares et Balises de Jean-Claude Guillebaud et Régis Debray[53], puis brièvement la Fondation du 2-Mars (ex-"Fondation Marc-Bloch") en 1999, qu'il quitte sur un désaccord de principe.
En 2005, Todd se déclare favorable à la constitution européenne[54].
Début 2011, Emmanuel Todd déclare « Je serais très étonné que l’euro, dans sa forme actuelle, survive à l’année 2011 ». Le journaliste Jean Quatremer lui décerne un « Audiard d'or », pour dénoncer la « bétise » des propos de Todd[55]. Depuis 2012, Emmanuel Todd ne milite plus en faveur de l'option protectionniste européenne, ne croyant plus en la possibilité de sauver l'euro qu'il considère comme irrémédiablement condamné, étant le facteur de divergences croissantes entre les pays de la zone euro. Il souligne que l'Europe serait devenue un système hiérarchique et autoritaire, sous domination allemande[56]. En 2015, Emmanuel Todd est favorable à une sortie de la zone euro[56] et oppose Europe du Nord et Europe du Sud dans le contexte de la crise de la dette publique grecque[57].
En 2013, Arrêt sur images publie une enquête sur la thèse de la volonté d'hégémonie allemande dénoncée par Todd. Cette thèse est invalidée par des universitaires. Pour l'historien Jakob Vogel « Les théories de Todd semblent loin de tout, ne prennent pas en compte les changements, les évolutions. Même s'il cherche appui sur les sciences, tout ce qu'il dit est là pour consolider les préjugés. C'est le fond de sa pensée, mais comme il est instruit, il donne à tout cela un verni scientifique. La notion de «l’âme éternelle des Allemands» est grotesque »[58]. La même année, Jean Quatremer dénonce le « racisme antiallemand » d'Emmanuel Todd après que celui-ci a tenu des propos germanophobe lors de l'émission Ce soir ou jamais, sur France 2. Pour lui, Todd s'est livré à « un numéro pathétique de haine nationaliste recuite dans le passé (son discours rappelle celui des nationalistes français entre 1870 et 1940 » et il considère que ses propos devraient être interdit d'antenne[59].
Élections
En 2017, en vue du second tour qui oppose Emmanuel Macron à Marine Le Pen, il déclare qu'il s'abstiendra[60],[61]. Lors des élections législatives de 2024, il déclare qu'il votera pour le Nouveau Front Populaire[62].
Conspirationnisme
Emmanuel Todd tient des propos conspirationnistes, notamment en 2012 à propos de la crise économique, selon Conspiracy Watch. Il « accrédite une vision conspirationniste de la crise financière, présentée comme une étape d'un plan concerté visant à renverser la démocratie »[63]. Il relaie également la thèse d'« agents provocateurs » qui seraient utilisés par le pouvoir pour discréditer les mouvements sociaux[64],[65],[66],[67]. La Croix note également son recours à des références conspirationnistes[68].
Russie
Dans le contexte de la guerre russo-ukrainienne, Emmanuel Todd exprime depuis 2014 des positions pro-russes. Le Monde, dans le cadre d'une série d'articles consacrée aux « réseaux français de Poutine », le place alors parmi les défenseurs de « l’hégémonie de Moscou par antiaméricanisme »[25]. L'analyse de Todd des événements russo-ukrainiens fait aussi l'objet de critiques de spécialistes du monde russe[69].
Depuis 2017, plusieurs chercheurs fustigent le manque de rigueur d'Emmanuel Todd voire son instrumentalisation des faits à des fins idéologiques[70],[71]. Il est régulièrement accusé dans la presse de relayer la propagande du Kremlin[72],[73].
Dans un recueil d'entretiens paru en 2022 au Japon sous le titre La Troisième Guerre mondiale a commencé, il défend l'idée selon laquelle l'Ukraine, appuyée par une politique agressive de l'OTAN, aurait elle-même provoqué l'invasion russe, laquelle serait dès lors une guerre défensive[74]. Anna Colin Lebedev, politologue et spécialiste française des sociétés postsoviétiques, critique alors l'analyse de Todd sur ces événements, « proche du récit russe et fondée sur une série de contrevérités »[75].
Son livre suivant, La défaite de l'Occident, paru en 2024, fait l'objet de louanges dans les médias d’État russes[47] et de vives controverses dans les médias français et parmi les spécialistes du sujet, aussi bien pour son absence de sources que pour ses erreurs factuelles[51],[26],[68],[50],[76],[46].
Publications
Ouvrages
- La Chute finale : Essai sur la décomposition de la sphère soviétique, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Libertés 2000 », décembre 1976 (ISBN 2221103270). Réédition revue et augmentée en avril 1990, Paris, Éditions Robert Laffont (ISBN 978-2221068434) puis une nouvelle édition en juin 2004, Paris, Éditions Robert Laffont (ISBN 978-2221103272). Traduit en anglais, espagnol, portugais, néerlandais et en italien.
- Le Fou et le Prolétaire, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Libertés 2000 », février 1979 (ISBN 978-2221002018). Réédition revue et augmentée en poche en 1980, Paris, Le Livre de Poche, coll. « Pluriel » (ISBN 978-2253024392).
- L'Invention de la France: Atlas anthropologique et politique, (en collaboration avec Hervé Le Bras), Paris, Éditions Hachette, coll. Pluriel, 1981 (ISBN 978-2253027911). Réédition en poche en janvier 1992, Paris, Éditions Hachette, coll. « Pluriel inédit » (ISBN 978-2010093548). Nouvelle édition revue et augmentée en février 2012, Paris, Gallimard, coll. « NRF Essais » (ISBN 978-2070136438).
- La Troisième Planète : Structures familiales et systèmes idéologiques, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Empreintes », janvier 1983 (ISBN 978-2020063418). Traduit en en italien et en anglais.
- L'Enfance du monde : Structures familiales et développement, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Empreintes », septembre 1984 (ISBN 978-2020069342). Traduit en anglais.
- La Nouvelle France, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », avril 1988 (ISBN 978-2020100908). Nouvelle édition mise à jour en poche en avril 1990, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Politique » (ISBN 978-2020121088). traduit en anglais.
- L'Invention de l'Europe, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », avril 1990 (ISBN 978-2020115728). Réédition en poche en octobre 1995, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », 704 pp. (ISBN 978-2757854167) avec une préface inédite. Traduit en japonais, espagnol et roumain.
- Le Destin des immigrés : Assimilation et ségrégation dans les démocraties occidentales, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », octobre 1994 (ISBN 978-2020173049). Réédition en poche en avril 1997, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », (ISBN 978-2020314503). Traduit en allemand. Prix de l'Assemblée nationale 1995.
- L'Illusion économique : Essai sur la stagnation des sociétés développées, Paris, Gallimard, janvier 1998 (ISBN 978-2070748853). Réédition en poche en août 1999, Paris, Gallimard, coll. « Folio actuel » (ISBN 978-2070410583). Traduit en allemand, italien et espagnol.
- La Diversité du monde : Famille et modernité, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », mars 1999 (ISBN 978-2-02-019466-2). Réédition en poche sous le titre un peu modifié La Diversité du monde : Structures familiales et modernité, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », avril 2017 (ISBN 978-2-7578-6312-1).
- Après l'empire : Essai sur la décomposition du système américain, Paris, Gallimard, septembre 2002 (ISBN 978-2070767106). Réédition en poche, Paris, Gallimard, coll. « Folio actuel » (ISBN 978-2070313006). Traduit en allemand, anglais, espagnol, italien, persan, polonais, suédois et turc.
- Le Rendez-vous des civilisations, avec Youssef Courbage, Paris, Le Seuil, coll. « La République des idées », septembre 2007 (ISBN 978-2020925976). Traduit en anglais, allemand, espagnol, italien et polonais.
- Après la démocratie, Paris, Gallimard, novembre 2008 (ISBN 978-2070786831) . Réédition en poche en octobre 2010, Paris, Gallimard, coll. « Folio actuel » (ISBN 978-2070341535). traduit en espagnol.
- Allah n'y est pour rien !, Paris, Le Publieur, coll. arretsurimages.net, juin 2011. Retranscription d'une émission publiée sur le site d'Arrêt sur images le 4 mars 2011[77]. Traduit en allemand.
- L'Origine des systèmes familiaux, Tome 1 : L'Eurasie, Paris, Gallimard, août 2011 (ISBN 9782070758425). Prix Paul-Michel Perret 2012 de l'Académie des Sciences Morales et Politiques.
- L'Invention de la France : Atlas anthropologique et politique (en collaboration avec Hervé Le Bras). Nouvelle édition en 1981, Paris, Gallimard, coll. « NRF Essais », février 2012 (ISBN 978-2-07-013643-8).
- Le Mystère français, (en collaboration avec Hervé Le Bras), Paris, Le Seuil, coll. « La République des idées », mars 2013 (ISBN 978-2021102161). Réédition en poche en octobre 2015, Paris, Points (Éditions du Seuil), coll. « Essais », (ISBN 978-2757855409).
- Qui est Charlie ? Sociologie d'une crise religieuse, Paris, Éditions du Seuil, mai 2015 (ISBN 978-2021279092). Réédition en poche, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », (ISBN 978-2757859575). traduit en anglais, allemand et néerlandais
- Où en sommes-nous ? Une esquisse de l'histoire humaine, Paris, Le Seuil, coll. « Sciences humaines », août 2017 (ISBN 9782021319002). Réédition en poche, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », 624 pp (EAN 978-2757874110). Traduit en anglais, allemand, portugais et italien.
- Les Luttes de classes en France au XXIe siècle avec Baptiste Touverey comme collaborateur, Paris, Seuil, coll. « Sciences humaines », janvier 2020 (ISBN 978-2021426823). Réédition en poche, Paris, Seuil, coll. « Points Essais », 480 pp. (ISBN 978-2757891124).
- Éloge de l'empirisme - Dialogue sur l'épistémologie des sciences sociales, dialogue avec Marc Joly, Paris, CNRS, juin 2020 (ISBN 978-2271133410).
- Où en sont-elles ? Une esquisse de l'histoire des femmes, Paris, Seuil, janvier 2022 (ISBN 9782021406474).
- La Défaite de l'Occident, Paris, Gallimard, janvier 2024 (ISBN 978-2073041135)[68],[13],[26].
Articles
- Mobilité géographique et cycle de vie en Artois et en Toscane au XVIIIe siècle, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 30e année, no 4, 1975, p. 726–744.
- La vie intellectuelle française, du Néant à l'Être, Le Débat, vol. 4, no. 4, 1980, p. 84-88.
- Une hypothèse sur l'origine du système familial communautaire, avec Laurent Sagart, Diogène, octobre-décembre 1992 (no 160), p. 145-175 (ISBN 2070726789).
- Malaise français, malaise ouvrier ? Sur le malaise français, Le Débat dans le dossier « Drame ou psychodrame ? Sur le malaise français », mai-août 1992/3 (no 70), p. 194-198 (ISBN 2070726789).
- Aux origines du malaise politique français. Les classes sociales et leur représentation, Le Débat dans le dossier « La France de Mitterrand, la France après Mitterrand », janvier-février 1995/1 (no 83) (ISBN 2070740641).
- Impérialisme ou isolement ?, Le Débat dans le dossier « Droit romain, common law : quel droit mondial ? », mai-août 2001/3 (no 115), p. 69-71 (ISBN 2070761746).
- Les États-Unis, l'Europe et le capitalisme, Le Débat, vol. 123, no. 1, 2003, p. 66-69.
- Le retour des élites, Sciences Humaines, vol. 204, no. 5, 2009, p. 26.
- Participation à l'ouvrage collectif De quoi l'avenir intellectuel sera-t-il fait ? Enquêtes 1980, 2010 avec un retour sur l'article écrit 30 ans plus tôt, Gallimard, coll. « Le Débat », mai 2010 (ISBN 978-2-07-012955-3).
- La guerre économique contre la guerre tout court, Le Débat dans le dossier « Où mène la crise ? », novembre-décembre 2010/5 (no 162), p. 189-191 (ISBN 978-2-07-013199-0).
- Mettre l’égalité au centre, Revue du Crieur, vol. 11, no. 3, 2018, p. 48-51.
Prix
- Prix de l'Assemblée nationale 1995 pour Le Destin des immigrés[78].
- Prix Paul-Michel-Perret 2012 de l'Académie des sciences morales et politiques pour L'Origine des systèmes familiaux, tome 1 : L'Eurasie[79].
Notes et références
- « Emmanuel Todd, homme de tumulte », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Marie-Laure Delorme, « Olivier et Emmanuel Todd, les intellectuels rivaux », sur Vanity Fair, (consulté le )
- Judith Perrignon, « Le chercheur que Chirac a tant chéri », Libération, (lire en ligne)
- Sébastien Petitot, « Série « Emmanuel Todd, profession prophète » Épisode 1/5 : L’origine d’un système familial », sur France-Culture,
- « Emmanuel Todd: l'inhumanité des bien-pensants | L'Humanité », sur www.humanite.fr, (consulté le )
- « Clohars-Carnoët. Emmanuel Todd, l'historien à bon port », sur Le Telegramme, (consulté le )
- « La dynastie des Todd - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées », sur www.nonfiction.fr (consulté le )
- todd 2011, p. 48.
- Fabrice BOUDJAABA, « TODD EMMANUEL », sur Universalis
- Sonya Faure et Cécile Daumas, « Todd, le divan d’un monde », Libération, (lire en ligne)
- (en) « https://idiscover.lib.cam.ac.uk/primo-explore/search?vid=44CAM_PROD&lang=en_US&tab=default_tab&query=any,contains,(UkCU)14623-manuscrpdb&search_scope=default_scope&sortby=rank », sur idiscover.lib.cam.ac.uk (consulté le )
- Vincent Giret, « Emmanuel Todd, la fin de l’étoile rouge », Le Monde, (lire en ligne)
- Simon Blin, « Avec son livre « la Défaite de l’Occident », Emmanuel Todd affirme sa poutinophilie », Libération (consulté le ).
- Daniel Schneidermann, « Délivrons Todd du portanouak ! » , sur arretsurimages.net, (consulté le )
- Pierre Chaunu, à propos de La troisième planète, Le Figaro, janvier 1983
- Rencontre avec Emmanuel Todd - Émission de Patrice Galbeau diffusée sur France Culture le 27 février 1983 en présence de l'auteur, de Pierre Chaunu et de Jean-Marie Gouesse, maître de conférences en histoire moderne à l'Université de Caen. Rediffusée le 27 janvier 2013
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Voir aussi
Liens externes
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