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Liste des rois puis comtes de Cornouaille

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Folio final du cartulaire de Landévennec, listant les comtes et vicomtes légendaires de Cornouailles.

Cet article concerne la liste des rois puis comtes de Cornouaille (Bretagne).

Le cartulaire de l'abbaye de Landévennec copié au XIe siècle donne la liste des rois (ou princes) et des comtes de Cornouaille. Elle diffère légèrement de celles des cartulaires de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé (fin XIIe) et de Quimper (milieu XIVe)[1]. Ces listes posent cependant de larges problèmes chronologiques, qui empêchent d'apprécier la réalité du pouvoir breton à cette époque lointaine. Une solution à ce problème est d'estimer que ces listes, liturgiques tout d'abord, n'avaient pas vocation à être rigoureuses, et mélangeaient légendes populaire avec l'Histoire pour légitimer les clercs réguliers qui s'en réclamaient.

Source : Cartulaires

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Nom Dates de règne Notes
Rivelen Mor Marthou / Riwallon Meurmarziou (i.e. : aux grandes merveilles ou aux grands chevaux) Début du VIe siècle
  • Aussi donné par différentes sources comme identique à Riwal, premier roi légendaire des Bretons d'Armorique.
Rivelen Marthou ?
  • Doublet du précédent.
Concar/Cungar
Gradlon Mur (i.e. : le grand) fl.500
Daniel Drem Rud (i.e. : au visage/regard rouge) ?
  • « Qui fut roi des Alamanni » : à corriger par "Albani" (Fleuriot, Origines, 1980), ce qui l'aurait fait régner sur les deux rives de la Manche, le mot Albani étant donné aux habitants d'Albion, autre nom primitif de la Grande Bretagne.
Budic et Maxen ri/Maxenri Milieu du VIe siècle
  • Le premier est un personnage célèbre des vitae mais dont la filiation pose un problème, étant, selon la vie de saint Euddogwy, le fils d'un certain Kybydan ; il noue des liens solides avec l'aristocratie du Dyfed. Le second est peut-être une résurgence de l'empereur Magnus Maximus (en vieux breton Macsen ri)
Iahan Reith (i.e. : le juste, le droit ; ce nom est en réalité plus complexe, voir article détaillé) ?
Daniel Unua
Gradlon Flam
Concar Cheroenoc Fin du VIIe siècle
Budic Mur ?
  • Doublet du premier Budic ?
Fragual Fradleoc
Gradlon Plueneuor Début du Xe siècle
Aulfret (Altfret, Aufred) Alesrudon ?
  • Père présumé du suivant. Son nom est assez commun chez les anciens bretons (18 occurrences dans le cartulaire de Quimperlé).
Diles heirguor che[m]bre (i.e. : exilé de Cambrie) ca.946-ca.952[3]
  • Proche allié d'Alain Barbetorte, lié au Cap Caval. Connu par ses donations à l'abbaye de Landévennec et aux églises locales ; il n'était sans doute pas comte, mais vicomte[4].
Budic bud ber[t]huc (i.e. : riche en victoires. Il s'agit d'une glose onomastique et non d'une épithète[5]) fl.970
  • Père du suivant. Appelé aussi Budic castellin (de Châteaulin) du cartulaire de Quimperlé : C'est le premier comte dont on soit certain qu'il régna sur la Cornouaille. Fondateur de la maison de Cornouaille.
Benoît ou Binidic ca.990-ca.1022[6]
  • Père du suivant. Évêque et comte, épouse Guigoedon, fille de l'évêque Orscand de Vannes. Son deuxième fils Orscand reprit la charge épiscopale, et son petit-fils Benoît ou Binidic à sa suite.
Alain Canhiart / Kann Yac'h (i.e. : combattant vigoureux) 1020-1058
Hoël II de Bretagne (ou Houel, Huuel) 1058-1084

Après l'accession au duché de la maison de Cornouaille, Henri Ier Beauclerc deviendra suzerain de Bretagne dès le début du XIIe siècle. La Cornouaille, elle, est laissée aux évêques qui s'arrogent ainsi le pouvoir temporel depuis Quimper.

Source : Saint Mélar

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La Vita sancti Melari (Méloir) donne une liste sensiblement différente :

  • Lex ou Regula, fondateur de la dynastie
  • Daniel
  • Budic, père de
  • Miliau et Rivod (ce Miliau, celui de Guimilliau et de Ploumiliau, fut le père de Méloir, tué comme son père par son oncle l'ambitieux Rivod)
  • Iahan Reith
  • Daniel Unua
  • Gradlon Flam
  • Concar Cheroenoc
  • Budic Mur, (fils du précédent)
  • Fragual Fradleoc, meurt vers l'an 600[réf. nécessaire]

interruption de quatre siècles

  • Gradlon Plueneor (règne au Xe siècle) et suivants

Il manque à ces listes les comtes historiquement attestés dans des actes :

Prétendant tardif et fantaisiste :

  • Alain de Cornouaille, chef chouan de Briec.


Notes et références

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  1. André Chédeville Hubert Guillotel La Bretagne des saints et des rois Ve – Xe siècle Ouest-France Université Rennes (1984) (ISBN 2858826137) p. 78.
  2. The age of Arthur, Scribner, p 92
  3. Cartulaire de Landévennec Charte De Baht VVenrann, no XXV, p. 156-157.
  4. Jean-Paul Soubigou, « Le Léon dans la Bretagne des Xe – XIe siècles (Kemenet et vicomté) », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest,‎ , pp.37-63 (lire en ligne)
  5. Hervé Le Bihan, « Une glose bretonne du XIIe siècle dans la liste des comtes de Cornouaille : «Budic Bud Berhuc» », Études celtiques,‎ , pp.213-217 (lire en ligne)
  6. Hubert Guillotel Actes des duc de Bretagne (944-1148), Presses universitaires de Rennes, Rennes 2014, (ISBN 9782753534988). acte no 9 1008-1019 « Benedictus episcopus, filius istius Budic, testis. » p. 172-173