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Charles Antoine Dominique Xaintrailles

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Antoine Charles Dominique de Lauthier Xaintrailles
Naissance
Wesel (Duché de Clèves)
Décès (à 64 ans)
Ancien 3e arrondissement de Paris
Origine Blason du Duché de Clèves Duché de Clèves
Arme Artillerie
Grade Lieutenant-général
Années de service 17791813
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur

Antoine Charles Dominique, comte de Lauthier-Xaintrailles, dit Xaintrailles, né le à Wesel dans le duché de Clèves et mort le à Paris, est un général français.

Antoine Charles Dominique de Lauthier est le fils du comte Dominique Nicolas de Lauthier, aide de camp du maréchal d'Armentières[1], et de Claire Catherine Biben.

Carrière militaire

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Il entre en 1779 dans le corps royal d'artillerie et y reste huit ans. En 1782, il combat aux Indes. Il quitte provisoirement l'armée puis la réintègre en 1792.

Il est fait maréchal de camp le [1]. En 1794 il est affecté au corps de l'armée du Rhin détaché devant Bliescastel, Hombourg et Kaiserslautern[2]. En 1795 il commande une brigade de l'armée de Rhin-et-Moselle. Le son échec au combat de Frankenstein force le général Pichegru à rétrograder jusqu'aux sources de la Queich[3].

Le 11 prairial an IV il est promu général de division. Lors de la campagne de 1796, il commande une division au sein de l'armée de Rhin et Moselle commandée par Moreau[4]. Sa division fait partie du centre de l'armée, sous les ordres du général Desaix et est constituée de 4 800 fantassins et 960 cavaliers répartis en 2 demi-brigades de ligne, deux régiments de carabiniers et deux régiments de cavalerie[4]. Il participe aux combats de Maudach le et de Renchen le [5].

En 1799 il participe à la tête d'une division de l'armée d'Helvétie à la campagne de Suisse. À l'ouverture des hostilités, il se trouve à gauche et est chargé pendant l'invasion des Grisons d'assurer, avec ses brigadiers Oudinot et Ruby, la liaison avec l'armée du Danube de Jourdan[6]. Il est ensuite chargé, avec 6 000 hommes, de réprimer l’insurrection en Valais. Il le fera violemment. Après quelques semaines, il réussit à réprimer la révolte des insurgés établis à Loèche[7]. En sa division occupe toujours le Valais, à l'extrême droite du dispositif français, et défend le col du Simplon et le col du Grand-Saint-Bernard[8]. Le 13 le général autrichien Haddick à la tête d'un corps de 12 000 hommes, attaque le Simplon et contraint Xaintrailles à faire retraite vers Brigue[9], mais à la suite d'une série d'ordres contradictoires du commandement autrichien, cette opération est sans conséquence et les Français réoccupent le col[10]. Les mesures, « excessives » selon le général Soult[11], prises par Xaintrailles pour pacifier le Valais et le manque de discipline de ses soldats, entraînent son remplacement par Turreau à la fin de l'été. En fait, Xaintrailles est responsable de graves exactions commises dans le Haut-Valais. Il est traduit en conseil de guerre et acquitté le .

Le général Xaintrailles se fait remarquer au cours de sa carrière pour avoir engagé sa maîtresse comme aide de camp[12]. Il s'agit vraisemblablement de la berlinoise Marie-Henriette Heiniken. En 1790 elle fit la connaissance de Xaintrailles, dont elle devint la maîtresse, puis l'aide de camp en 1793, lorsque celui-ci fut nommé général. Elle connut la notoriété non seulement pour avoir porté l'uniforme mais aussi pour s'être distinguée, à maintes reprises, sur le champ de bataille. Elle aurait été la première femme à avoir été initiée en Franc-maçonnerie en France[13].

Réformé, il devient directeur des droits réunis dans le département de la Doire en 1804 puis dans le département de la Sésia[14]. Il demande sa remise en activité à l'Empereur en 1812 qui décide sa mise à la retraite[15]. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le [1]. Après divers aventures, il devient inspecteur des vivres-viandes de l'armée[16]. Il est fait prisonnier à la bataille de Leipzig et rentre en France à la fin de la guerre[14].

Il meurt, le à Paris[1], dans une telle misère que le gouvernement paye ses funérailles[16].

Notes et références

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  1. a b c et d « Ministère de la culture - Base Léonore », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  2. Smith 1998, p. 70
  3. G Caudrillier, La trahison de Pichegru et les intrigues royalistes dans l'est avant fructidor, (lire en ligne), p. 135
  4. a et b Smith 1998, p. 111
  5. Smith 1998, p. 114
  6. Société de militaires et de gens de lettres, France militaire : histoire des armées françaises de terre et de mer de 1792 à 1837, t. 3, (lire en ligne), p. 3
  7. Gotteri 2003, p. 43
  8. Gotteri 2003, p. 65
  9. Gotteri 2003, p. 63
  10. Frédéric Hulot, Le Maréchal Masséna, Paris, Pygmalion, , 345 p. (ISBN 2-85704-973-0), p. 135
  11. Nicolas-Jean de Dieu Soult, Mémoires du maréchal-général Soult, duc de Dalmatie., t. 1, (lire en ligne), partie 1, p. 110
  12. Six 2002, p. 166
  13. L'initiation de Marie-Henriette Xaintrailles sur le Site 3,5,7 et plus.
  14. a et b Six 1934, p. 577
  15. extrait de la correspondance inédite de Napoléon Ier
  16. a et b Six 2002, p. 259

Bibliographie

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  • Nicole Gotteri, La campagne de Suisse en 1799 : « Le choc des géants », Paris, Bernard Giovanangeli Éditeur, , 195 p. (ISBN 2-909034-35-6)
  • Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814),
  • Georges Six, Les généraux de la Révolution et de l'Empire : Étude, Paris, Bernard Giovanangeli Éditeur, , 349 p. (ISBN 2-909034-29-1)
  • (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9)
  • "Frau Generalinn Xaintrailles, geb. Heinicke aus Berlin", in: Neue berlinische Monatsschrift, Bd. 5(1801), S.469-472  ; "Maria Henrietta Xaintrailles: eine Bäckerstochter aus Berlin"; itzt "Divisionsgeneralin Aegypten", in: Neue berlinische Monatsschrift, Bd. 5(1801), S.355-371

Liens externes

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