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Charles-Louis d'Autriche (1918-2007)

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Charles-Louis d’Autriche
Biographie
Titulature Archiduc d’Autriche, prince de Hongrie, de Croatie et de Bohême
Dynastie Maison de Habsbourg-Lorraine
Nom de naissance Karl Ludwig von Österreich[N 1]
Naissance
Baden (Autriche-Hongrie)
Décès (à 89 ans)
Bruxelles (Belgique)
Père Charles Ier d’Autriche
Mère Zita de Parme
Conjoint Yolande de Ligne
Enfants Rudolf de Habsbourg-Lorraine
Alexandra d’Autriche
Charles-Christian d’Autriche
Marie-Constance d’Autriche

Description de l'image Imperial Coat of Arms of the Empire of Austria (1815).svg.

L’archiduc Charles-Louis d’Autriche[N 1],[N 2] (en allemand, Carl Ludwig von Österreich), né le à Baden (Autriche) et mort le à Bruxelles (Belgique), est le cinquième enfant de Charles Ier d’Autriche et de Zita de Bourbon-Parme.

Quatrième fils de Charles Ier d’Autriche (1887-1922) et de Zita de Bourbon-Parme (1892-1989), Charles-Louis d’Autriche naît à Baden, à un moment charnière dans l’histoire de l’Autriche. En effet, la fin de l’année 1918 marque à la fois la fin de la double monarchie austro-hongroise incarnée par l’empereur pour une mosaïque d’États-nations, mais aussi l’exil de la famille royale et impériale pour la Suisse.

L’archiduc Charles-Louis dans les années 1930.

L'archiduc Charles-Louis vit quelques années, avec ses cinq frères et sœurs, auprès de leur grand-mère Antoinette de Portugal (1862-1959) au château de Wartegg, en Suisse. En , alors que leurs parents avaient quitté brusquement la frontière austro-suisse depuis mars 1920, les enfants rejoignent Charles Ier et Zita à Madère, dans la villa Victoria (Portugal), bien loin des républiques et royaumes nés de la scission de l’empire.

Le , après être allé acheter des jouets pour l’anniversaire de Charles-Louis, l’ancien empereur Charles Ier contracte une bronchite en rentrant à la villa[1]. Charles Ier succombe à la maladie qui s’était aggravée en pneumonie le suivant. L'impératrice qui n'a pas 30 ans, enceinte de 7 mois de son huitième enfant, sans ressource puisque ses biens sont sous séquestre en Europe, porte le deuil le restant de sa vie et ne se remariera jamais[2]. L'archiduc Otto, âgé de 10 ans, devient le prétendant au trône Austro-hongrois. Le roi Alphonse XIII d’Espagne, chef de la Maison de Bourbon (dont l'impératrice est un membre), accueille la famille impériale et royale en exil. La famille vit alors au palais Uribarria à Lekeitio, où l'impératrice-douairière Zita contribue à l’éducation de ses enfants[3].

Après avoir quitté la péninsule Ibérique en , la famille s’installe à Steenokkerzeel, non loin de Bruxelles, notamment par nécessité éducative : les aînés étaient quasiment en âge d’entrer dans des études universitaires, qu’ils entament à l’Université catholique de Louvain. Charles-Louis a 11 ans.

Pendant la seconde guerre mondiale

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La Belgique envahie à partir du , Charles-Louis et sa famille quittent le château de Steenokkerzeel pour se réfugier en France, au château du Vieux-Bost (Allier). Les princes et l’ancienne impératrice fuient la France lorsque le régime du maréchal Pétain est instauré. De là, leur périple les amènent successivement en Espagne puis au Portugal avant de quitter le continent européen pour les États-Unis, où ils arrivent le .

Alors que les princes ne maîtrisent pas complètement l’anglais, la famille s’installe au Québec, province francophone où les enfants peuvent exercer leur français. Ils étudient à l'École des Sciences sociales de l’Université Laval[4]. Pendant la guerre, les fils du couple royal et impérial participent à l’effort : comme son frère Félix, Charles-Louis s’engage dans l’armée de terre des États-Unis[5].

En 1943, Charles-Louis rejoint alors l’armée américaine, ce qui lui permet de conduire avec le président Roosevelt des négociations secrètes avec des pays neutres comme le Portugal et la Hongrie, qui se soldent par un échec. Comme officier militaire américain, Charles participe en 1944 au débarquement des Alliés en Normandie. Ce n’est 1947, alors qu’il portait le grade de « major » qu’il sera libéré du service militaire.

Mariage et retour en Belgique

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De retour en Belgique après 1947, l'archiduc Charles se marie avec l'autorisation de son frère aîné l'archiduc Otto, à une princesse de la maison de Ligne, fille d’Eugène II de Ligne. L’union de Charles-Louis et de Yolande de Ligne est scellée le à Belœil (en Belgique) ; le couple voit alors les naissances de quatre « archiducs » — deux filles et deux garçons — dans les années 1950.

En 1958, Charles-Louis entame une carrière dans l’entreprise en travaillant pour la Société générale de Belgique. Le prince fonde par la suite sa propre filiale, Genstar, au Canada et la dirige jusqu’à sa prise de retraite, en 1986. La filiale est présente dans différents secteurs d’activité comme dans le bâtiment, la production d’éléments chimiques, le transport de haute-mer, mais encore dans la finance ou la technologie.

La dernière impératrice-reine s'éteint en 1989 quelques mois avant la chute du Mur de Berlin et l'effondrement du monde soviétique.

À l’âge de 89 ans, l’archiduc Charles-Louis meurt le .

Lors du cortège funèbre du prince, le , un requiem est célébré en la cathédrale Saint-Étienne de Vienne, avant la mise au tombeau du prince auprès de sa mère Zita dans la crypte impériale. Les frères de Charles, Félix, Rodolphe et Otto, ainsi que d’autres personnalités étaient présents lors de cette cérémonie pour rendre un dernier hommage au prince.

Postérité

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Avec Yolande de Ligne (1923-2023), l'archiduc Charles-Louis a quatre enfants :

  • L’archiduc Rudolf de Habsbourg-Lorraine[N 3] (en allemand, Rudolf von Österreich), né le (74 ans).
    ∞ à la baronne Hélène de Villenfagne de Vogelsanck, dont postérité (huit enfants dont quatre entrés en religion au sein de la Fraternité Eucharistein : Johannes, prêtre, Marie des Neiges, religieuse, Thomas et Joseph, religieux).
  • L’archiduchesse Alexandra d’Autriche[N 4] (en allemand, Alexandra von Österreich), née le (72 ans).
    ∞ à Hector Riesle en 1984, ambassadeur du Chili au Saint-Siège, dont postérité (trois enfants).
  • L’archiduchesse Maria Constanza d’Autriche[N 6] (en allemand, Maria Constanza von Österreich), née le (67 ans). Fiancée au duc de Cadix et d’Anjou,
    ∞ au prince Franz Joseph d'Auersperg-Trautson en 1994, dont postérité (quatre enfants).

Distinctions

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Bibliographie

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Notes et références

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Sources
Notes
  1. a et b L’empereur Charles Ier d’Autriche, son père, le titre, comme tous les princes de la maison d’Autriche, à la naissance « archiduc d’Autriche, prince de Hongrie, de Croatie et de Bohême ». De son nom complet de baptême, en allemand :
    « Karl Ludwig Maria Franz Joseph Michael Gabriel Antonius Robert Stephan Pius Gregor Ignatius Markus d’Aviano, Erzherzog von Österreich ».
    Soit, en français :
    « Charles Louis Marie François Joseph Michel Gabriel Antoine Robert Étienne Pie Grégoire Ignace Marc d’Avian, archiduc d’Autriche ».
  2. Après l’exil de la maison royale et impériale d’Autriche, l’on attribue souvent au prince les prénoms et patronyme « Charles-Louis de Habsbourg-Lorraine » puisque sa famille ne règne plus.
    En Autriche, après 1918, le nom officiel du prince est simplement celui de « Carl Ludwig Habsburg-Lothringen », omettant la particule nobiliaire de « von » (en français, « de »).
  3. Rudolf Maria Carl Eugen Anna Antonius Marcus d’Aviano von Habsburg-Lothringen.
  4. Née Alexandra Maria Anna Philippa Othonia von Habsburg-Lothringen.
  5. Carl Christian Maria Anna Rudolph Anton Marcus d’Aviano von Habsburg-Lothringen.
  6. Née Maria Constanza Anna Rosario Roberta von Habsburg-Lothringen.
  7. En réalité, il est nommé « chevalier » par son frère l’archiduc Otto. Le titre est autrichien et non espagnol.
Références
  1. Michel Dusgast Rouillé, Charles de Habsbourg : Le dernier empereur, 2008, p.  263.
  2. James Bogle et Joanna Bogle, A Heart for Europe, 1990, p.  151.
  3. Gordon Brook-Shepherd, The Last Empress, 1991, pp.  219-220.
  4. Philippe Bernier Arcand, « Les Bourbon-Parme dans les institutions d’enseignement du Québec », Histoire Québec, vol. 28, no 1,‎ , p. 24-28 (lire en ligne)
  5. Gordon Brook-Shepherd, op. cit., p.  290.