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Élections générales québécoises de 1985

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Élections générales québécoises de 1985
122 sièges de l'Assemblée nationale
(Majorité absolue : 62 sièges)
Type d’élection Élection législative
Corps électoral et résultats
Inscrits 4 576 600
Votants 3 464 232
75,69 % en diminution 6,8
Votes exprimés 3 411 607
Votes nuls 52 625
PLQ – Robert Bourassa
Voix 1 910 307
55,99 %
en augmentation 9,9
Sièges obtenus 99 en augmentation 57
PQ – Pierre Marc Johnson
Voix 1 320 008
38,69 %
en diminution 10,6
Sièges obtenus 23 en diminution 57
Assemblée nationale
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Pierre Marc Johnson
PQ
Robert Bourassa
PLQ

L'élection générale québécoise de 1985 est tenue le afin d'élire à l'Assemblée nationale du Québec les députés de la 33e législature. Il s'agit de la 33e élection générale dans la province depuis la confédération canadienne de 1867. Le Parti libéral du Québec, dirigé par Robert Bourassa, défait le gouvernement péquiste de Pierre Marc Johnson et prend le pouvoir, formant un gouvernement majoritaire.

La question constitutionnelle domine l'actualité politique durant la période menant à l'élection de 1985. En , le Québec avait été exclu de l'accord entre neuf provinces et le gouvernement fédéral concernant le rapatriement de la Constitution canadienne (la fameuse nuit des Longs Couteaux). Le gouvernement de Lévesque refuse d'accorder sa signature à la constitution.

En , René Lévesque provoque une crise dans son parti en proposant la mise en veilleuse de l'option souverainiste en faveur d'une nouvelle entente avec le reste du Canada. Le nouveau chef du Parti progressiste-conservateur du Canada, Brian Mulroney, avait promis de permettre au Québec d'adhérer à la constitution canadienne « dans l'honneur et l'enthousiasme ». Cette promesse avait conduit un très grand nombre de nationalistes québécois, tant souverainistes que fédéralistes, à accorder leur appui au Parti conservateur, traditionnellement assez faible au Québec, contribuant à une victoire sans précédent du parti de Mulroney lors de l'élection fédérale de 1984. Lévesque, qui avait toujours prôné l'indépendance du Québec assorti d'une association avec le Canada, désire tirer profit de l'ouverture du nouveau premier ministre fédéral, la qualifiant de « beau risque ». Plusieurs députés et ministres de son cabinet, furieux du changement de cap, démissionnent.

René Lévesque démissionne comme président du Parti québécois (mais pas comme premier ministre) le . Le , Pierre Marc Johnson est élu à la tête du Parti québécois et devient premier ministre le suivant. Toutefois, il ne parvient pas à faire revivre la popularité du Parti québécois, qui est fatigué après 9 ans au pouvoir.

Cette élection marque le retour de Robert Bourassa après que plusieurs avaient cru sa carrière finie après sa défaite lors de l'élection générale de 1976 et sa démission subséquente de la direction du Parti libéral. Claude Ryan avait démissionné comme chef des libéraux le . C'est encore une fois Gérard D. Levesque qui assure l'intérim jusqu'à l'élection de Robert Bourassa le .

Le soir du scrutin, les libéraux de Bourassa remportent une victoire décisive, prenant 99 sièges sur 122 ; toutefois, Bourassa ne réussit pas à se faire élire dans la circonscription de Bertrand, et doit se présenter de nouveau lors d'une élection partielle dans la circonscription de Saint-Laurent, un siège assuré pour les libéraux. C'est de loin la plus grande majorité parlementaire produite par une élection au Canada (à la fois pour ce qui du nombre de sièges et du pourcentage des sièges) où le chef du parti vainqueur ne remporte pas son propre siège.

Déroulement de la campagne

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Soutiens de la presse

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Soutiens accordés
En 1981 En 1985
Le Devoir Parti québécois Parti libéral
Le Soleil Parti québécois Parti libéral
La Presse Parti libéral Parti libéral
The Gazette Parti libéral Parti libéral

Le , Le Devoir publie un soutien modéré au Parti libéral du Québec dans un éditorial de son directeur Jean-Louis Roy. Contrairement à 1981 où le journal avait soutenu le Parti québécois[1], Jean-Louis Roy estime que Pierre Marc Johnson a hérité d'une équipe gouvernementale « affaiblie par une année de déchirements internes » et il critique l'ambiguïté de certaines positions du PQ, notamment sur les transferts aux provinces et le libre-échange. Le soutien accordé au PLQ s'il n'est « pas sans réserve », est cependant qualifié de « franc et conscient »[2].

Le lendemain le journal The Gazette publie un éditorial de soutien au Parti libéral, soulignant la qualité du programme, de l'équipe et du chef du Parti. Le journal critique sévèrement le bilan du Parti québécois (surtout depuis 1981) et celui de Pierre Marc Johnson comme ministre des Affaires sociales et de la Justice. Il souligne également l'ambiguïté des positions de Johnson sur les relations avec la communauté anglo-québécoise et le manque de vision du Parti québécois sur le futur du Québec et des relations avec le Canada[3].

Le même jour Le Soleil apporte également son soutien au Parti libéral, et ce, malgré le leadership de Robert Bourassa. Le directeur de l'éditorial Jacques Dumais fait un bilan contrasté du mandat du deuxième mandat du Parti québécois, soulignant sa promotion ardente de l'entrepreneuriat mais également ses échecs (l'important des déficits publics, la tentative privatisation de la Société des alcools, la nationalisation de l'amiante, etc...). Jacques Dumais pointe également la dégradation des services publics, conséquence des restrictions budgétaires opérées dans le contexte de la forte récession du début des années 1980. Il pointe que le remplacement de René Lévesque par Pierre Marc Johnson ne résorbe pas l'« absence flagrante de programme d'action clair » et une « campagne en solitaire » réalisée par ce dernier. Tout ces éléments doivent donc selon lui mériter au Parti québécois un passage dans l'opposition. Quant au Parti libéral, Jacques Dumais souligne sa crédibilité retrouvée et la solidité de l'équipe assemblée par Bourassa. En revanche il se montre sceptique sur le style de leadership de Robert Bourassa et ses promesses électorales jugées irréalistes[4].

Comme en 1981[5], La Presse apporte son soutien au Parti libéral du Québec dans un éditorial du de son éditeur-adjoint Michel Roy. Si celui-ci reconnait que Pierre Marc Johnson a mené une campagne vigoureuse, il souligne l'absence de candidat vedette au Parti québécois et l'ambiguïté de sa position constitutionnelle. À l'inverse, il souligne la force de l'équipe libérale et la clarté de son programme politique pour justifier son soutien[6].

Dates importantes

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  •  : émission du bref d'élection.
  •  : scrutin
  •  : ouverture de la session.
Libéral Parti québécois
99 sièges 23 sièges
^
majorité

Résultats par parti politique

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élections précédentes • Résultats des élections générales de 1985 • élections suivantes
Partis Chef Candidats Sièges Voix
1981 Élus Nb % +/-
     Libéral Robert Bourassa 122 42 99 1 910 307 56 % +9,91 %
     Parti québécois Pierre Marc Johnson 122 80 23 1 320 008 38,7 % -10,57 %
     NPD Québec Jean-Paul Harney 90
-
-
82 588 2,4 % -
     Progressiste conservateur André Asselin 48
-
-
35 210 1 % -
     Parti indépendantiste (1985) Denis Monière 39
-
-
15 423 0,5 % -
     Socialisme chrétien 103
-
-
11 712 0,3 % -
     Union nationale André Léveillé 19
-
-
7 759 0,2 % -3,77 %
     Vert 10
-
-
4 613 0,1 % -
     Parti humaniste 17
-
-
3 050 0,1 % -
     République du Canada 28
-
-
2 240 0,1 % -
     Mouvement socialiste 10
-
-
1 809 0,1 % -
     Crédit social uni 12
-
-
1 650 0 % +0,01 %
     Communiste Samuel Walsh 10
-
-
834 0 % +0,00 %
     Indépendant[note 1] 22
-
-
9 380 0,3 % +0,14 %
     Sans désignation[note 2] 14
-
-
5 024 0,1 % -
Total 666 122 122 3 411 607 100 %  
Le taux de participation lors de l'élection était de 75,7 % et 52 625 bulletins ont été rejetés.
Il y avait 4 576 600 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection.

Résultats par circonscription

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Notes et références

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  1. Parmi les 22 candidats indépendants, on retrouve 3 candidats du Regroupement autonome des jeunes. Ils recueilleront 2 161 voix (voir : Pierre Drouilly, Statistiques électorales du Québec. 1867-1989. 3e éd., Québec, Assemblée nationale du Québec, , 962 p. (ISBN 2-551-12466-2).).
  2. Parmi les 14 candidats sans désignation, on retrouve 4 candidats qui s'identifaient au Parti des travailleurs du Québec. Ils recueilleront 387 voix.

Références

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  1. Jean-Louis Roy, « Le choix du 13 avril », Le Devoir,‎ , p. 16 (lire en ligne)
  2. Jean-Louis Roy, « La confiance au PLQ », Le Devoir,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  3. « Change and renewal », The Gazette,‎ , B2
  4. Jacques Dumais, « Pour le PLQ malgré M. Bourassa », Le Soleil,‎ , B-4 (lire en ligne)
  5. Roger Lemelin, « Pour le Parti libéral », La Presse,‎ , A6 (lire en ligne)
  6. Michel Roy, « Faire un choix », La Presse,‎ , A6 (lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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