« Redoute de Montfaucon » : différence entre les versions
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Version du 22 septembre 2015 à 16:32
La redoute de Montfaucon est une fortification de la fin du XIXe siècle appartenant au camp retranché de Besançon, dans le département du Doubs. Du fait de la construction ultérieure d'un fort 400 mètres à l'est, elle est parfois désignée comme le « vieux fort ».
Lorsque le général Georges Boulanger décréta en 1887 l'attribution d'un patronyme de militaires aux fortifications et casernes de France, la redoute fut baptisée fort Donzelot, en hommage au général de division François-Xavier Donzelot, né à Mamirolle, village voisin de la commune de Montfaucon.
Histoire
Le premier camp retranché de Besançon est construit hâtivement durant la guerre franco-allemande de 1870. Il était constitué de six redoutes, deux fortins et cinq batteries implantées sur les points hauts entourant directement l'agglomération. L'une des redoutes, dite de Montfaucon, fut érigé au bord de la falaise dominant le village éponyme et dotée de 24 pièces d'artillerie.
Les fossés originels de cette redoute, encore visibles aujourd'hui, restent le témoignage le plus poignant de cette période, car il ont été creusés en plein rocher par des conditions hivernales particulièrement rigoureuses cet hiver-là : neige mais surtout températures souvent inférieure à −20 °C et bise.
Les bataillons de sapeurs constitués avec des mobiles de la Loire (des mineurs dans le civil), et des mobilisés de la Haute-Saône qui ont été chargés des travaux se révéleront d'une grande efficacité, car ils n'auraient mis que 12 jours pour la creuser.
Après la défaite française et le retrait des armées allemandes, le général Séré de Rivières lanca son programme national de défense des frontières comprenant notamment la création de camps retranchés autour des principales places de l'Est de la France. Ceci se concrétisa sur Besançon par la construction ou le remaniement entre 1872 et 1880 de dix forts (dont le fort neuf de Montfaucon), et sept batteries. La redoute de Montfaucon sera conservée et complétée en 1872 par un casernement puis en 1885-1886 par un magasin à poudre.
Présentation
La redoute fut terrassée à la hâte durant l'hiver 1870-1871 afin d'accueillir 24 pièces d'artillerie. On l'entoure d'un fossé de quatre à cinq m de section avec chemin couvert constitué de cinq tronçons rectilignes d'une longueur totale de 320 m, la face nord-ouest en bord de falaise en étant dépourvue. Compte-tenu de l'urgence, la redoute ne dispose pas de coffres de flanquement des fossés, mais une citerne y est creusée. Il fallu aussi aménager un chemin stratégique depuis le « Trou au loup », dont la partie terminale, longeant le haut de la falaise aboutissait à la Redoute au niveau de l'actuel Belvédère.
En 1872, une caserne de 26 m de long constituée de cinq chambrées avec sous-sol est construite dans la partie Nord perpendiculairement à la falaise ainsi qu'un abri avec deux traverses. L'armement est alors de six mortiers et cinq canons-révolver.
Ce n'est qu'en 1885-1886 qu'un magasin à poudre et son annexe seront construits dans la partie Sud afin de stocker 55 tonnes de poudre.
À l'extérieur de la redoute, entre elle et le fort neuf dont la construction débute en 1874, se trouvaient un corps de garde/logement du temps de paix et deux hangars d'artillerie (communs aux deux forts), ainsi qu'une réserve d'eau bordée de deux bâtiments aménagés en écuries. Un chemin partant du débouché du futur chemin des poudrières, près du fort neuf, constituait le nouvel accès par le nord à la redoute.
Visite
Lorsque l'armée se dessaisit de la redoute dans les années 1950, c'est TDF qui se porta acquéreur du fait de la position haute de ce lieu proche de Besançon et dominant le premier plateau. Une antenne de 78 m équipée de multiples antennes et relais y a été implantée ainsi que plusieurs bâtiments techniques et d'habitation.
Le site, privé et stratégique, n'est pas ouvert à la visite.
La redoute hier et aujourd'hui
En dehors de son rôle dissuasif lors du blocus de Besançon en 1871, la redoute n'eut pas à assurer d'actions défensives.
Les fossés nous sont parvenus dans un état proche de celui d'origine. Par contre, les divers bâtiments situés entre les deux forts (neuf et vieux) ont été rasés après la Seconde Guerre mondiale, une partie d'entre-eux ayant déjà été soufflés lors de l'explosion du fort neuf, en 1906. De plus, une partie des bâtiments militaires a dû être détruite pour permettre l'implantation des équipements TDF.
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
Bibliographie
- R. Bois, A Guillot et R. Locatelli, Le fort de Montfaucon, Association Les Fortifications de Montfaucon, .Robert Dutriez, , Besançon, Cêtre, , 291 p. (ISBN 978-2-901040-20-0).
- Collectif, , Besançon, CRDP, , 248 p. (exposition itinérante de 1980 à 1981 organisée par le CRDP, la Délégation régionale à l'architecture et à l'environnement, ainsi que la Direction régionale des affaires culturelles).
- Guy Le Hallé, , Amiens, Martelle, , 223 p. (ISBN 2-87890-009-X).
- Guy Le Hallé, , Louviers, Ysec éd., , 224 p. (ISBN 2-84673-008-3).
- Philippe Truttmann, , Thionville, G. Klopp, , 542 p. (ISBN 2-911992-37-7).