« Histoire de la chimie » : différence entre les versions
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[[Fichier:David - Portrait of Monsieur Lavoisier (cropped).jpg|vignette|250px|[[Antoine Lavoisier]], père de la chimie moderne.]] |
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L''''histoire de la chimie''' est intrinsèquement liée à la volonté de l'Homme de comprendre la nature et les propriétés de la [[matière]], plus particulièrement la façon dont celle-ci existe ou se transforme. |
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L'histoire de la [[chimie]] débute avec la découverte du [[feu]] qui est la première source d'énergie utilisée par l'homme pour améliorer son quotidien : éclairage, chauffage, cuisson des aliments, etc. La maîtrise du feu a permis de réaliser les premières transformations contrôlées de la matière, notamment la fabrication du [[verre]] et de la [[céramique]] mais également d'[[alliage]]s métalliques. L'histoire de la chimie est également marquée par les nombreuses tentatives pour développer une théorie cohérente de la matière parmi lesquels on peut citer les théories atomique de [[Démocrite]] et des éléments d'[[Aristote]] pendant la période antique ou le développement de l'[[alchimie]] au [[Moyen Âge]]. |
L''''histoire de la [[chimie]]''' débute avec la découverte du [[feu]] qui est la première source d'énergie utilisée par l'homme pour améliorer son quotidien : éclairage, chauffage, cuisson des aliments, etc. La maîtrise du feu a permis de réaliser les premières transformations contrôlées de la matière, notamment la fabrication du [[verre]] et de la [[céramique]] mais également d'[[alliage]]s métalliques. L'histoire de la chimie est également marquée par les nombreuses tentatives pour développer une théorie cohérente de la matière parmi lesquels on peut citer les théories atomique de [[Démocrite]] et des éléments d'[[Aristote]] pendant la période antique ou le développement de l'[[alchimie]] au [[Moyen Âge]]. |
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La chimie ne se distinguera de cette dernière que vers le {{s-|XVII}}, notamment par les travaux de [[Robert Boyle]] qui applique la [[méthode scientifique]] à ses expériences. La publication de son célèbre ''Sceptical Chymist'' en 1661 est d'ailleurs parfois considéré dans le monde anglo-saxon comme le point de départ de la chimie moderne. Plus tard, les travaux de [[Antoine Lavoisier|Lavoisier]] sur les lois de la conservation de la masse contribueront à placer définitivement la chimie au rang de science. Actuellement l'interdisciplinarité dans le monde scientifique fait qu'il est parfois difficile de différencier l'histoire de la chimie de celle de la [[physique]] ou des sciences de la vie telle que la [[biochimie]]. |
La chimie ne se distinguera de cette dernière que vers le {{s-|XVII}}, notamment par les travaux de [[Robert Boyle]] qui applique la [[méthode scientifique]] à ses expériences. La publication de son célèbre ''Sceptical Chymist'' en 1661 est d'ailleurs parfois considéré dans le monde anglo-saxon comme le point de départ de la chimie moderne. Plus tard, les travaux de [[Antoine Lavoisier|Lavoisier]] sur les lois de la conservation de la masse contribueront à placer définitivement la chimie au rang de science. Actuellement l'interdisciplinarité dans le monde scientifique fait qu'il est parfois difficile de différencier l'histoire de la chimie de celle de la [[physique]] ou des sciences de la vie telle que la [[biochimie]]. |
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| e-issn = 1957-701X |
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| résumé = https://www.jstor.org/stable/41496524 |
| résumé = https://www.jstor.org/stable/41496524 |
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| consulté le = 23 avril 2019 |
| consulté le = 23 avril 2019 |
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}}:{{citation bloc|''Ces nouveaux résultats font remonter la plus ancienne date d'utilisation du bitume par des hominidés de 40000 BP à 70000 BP et montrent donc que des populations plus anciennes, du Paléolithique Moyen, savaient déjà utiliser le bitume.''}} |
}}:{{citation bloc|''Ces nouveaux résultats font remonter la plus ancienne date d'utilisation du bitume par des hominidés de 40000 BP à 70000 BP et montrent donc que des populations plus anciennes, du Paléolithique Moyen, savaient déjà utiliser le bitume.''}} |
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* Le [[bronze]] : premier alliage fabriqué par l'homme. C'est l'airain (''aes'') des Anciens. Les premiers alliages de cuivre découverts proviennent de Turquie ([[Çatal Höyük|Catal Huyuk]]). Ce sont des alliages cuivre-arsenic. Le bronze apparaît aux alentours de l'an -6000 (Âge du bronze) et sera rapidement utilisé dans la fabrication d'armes. L'étain qui va se substituer à l'arsenic entre pour 10 % environ dans la composition des bronzes romains. |
* Le [[bronze]] : premier alliage fabriqué par l'homme. C'est l'airain (''aes'') des Anciens. Les premiers alliages de cuivre découverts proviennent de Turquie ([[Çatal Höyük|Catal Huyuk]]). Ce sont des alliages cuivre-arsenic. Le bronze apparaît aux alentours de l'an -6000 (Âge du bronze) et sera rapidement utilisé dans la fabrication d'armes. L'étain qui va se substituer à l'arsenic entre pour 10 % environ dans la composition des bronzes romains. |
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* Le [[fer]] : Il est possible qu'il ait été découvert il y a environ {{Unité|3800|ans}} en [[Anatolie]] par les [[Hittites]], mais il pourrait également être originaire d'Inde où des objets de fer très anciens ont également été trouvés. Ses premières utilisations, également pour des applications militaires, datent de 2500 {{av JC}} Son usage est plus tardif car sa fabrication requiert des fours permettant d'obtenir des températures plus élevées. Le fer n'existe pas à l'état natif (mis à part le fer provenant de météorites qui est d'ailleurs allié au nickel). Pour l'obtenir il est nécessaire de réduire les oxydes de fer à l'aide de charbon de bois. L'homme s'aperçut alors que l'ajout d'une certaine quantité de carbone rendait le fer plus tranchant et plus résistant. Ce fut l'apparition du premier [[acier]]. |
* Le [[fer]] : Il est possible qu'il ait été découvert il y a environ {{Unité|3800|ans}} en [[Anatolie]] par les [[Hittites]], mais il pourrait également être originaire d'Inde où des objets de fer très anciens ont également été trouvés. Ses premières utilisations, également pour des applications militaires, datent de 2500 {{av JC}} Son usage est plus tardif car sa fabrication requiert des fours permettant d'obtenir des températures plus élevées. Le fer n'existe pas à l'état natif (mis à part le fer provenant de météorites qui est d'ailleurs allié au nickel). Pour l'obtenir il est nécessaire de réduire les oxydes de fer à l'aide de charbon de bois. L'homme s'aperçut alors que l'ajout d'une certaine quantité de carbone rendait le fer plus tranchant et plus résistant. Ce fut l'apparition du premier [[acier]]. |
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* Le [[laiton]] : alliage constitué de cuivre et de [[zinc]] apparaît vers 1000 av. J.-C. ; on en a |
* Le [[laiton]] : alliage constitué de cuivre et de [[zinc]] apparaît vers 1000 av. J.-C. ; on en a trouvé notamment dans des pièces romaines. |
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* Le [[bitume]] et l'[[asphalte]] naturels servaient de [[mastic (matériau)|mastic]] pour étanchéité ([[imperméabilité]]) pour la confection de coupes et de statuettes et pour cimenter les [[Brique (matériau)|briques]]. Des [[goudron]]s, [[Poix (matière)|poix]] et [[brai]]s sont obtenus par distillation pour étancher les vases et les navires. |
* Le [[bitume]] et l'[[asphalte]] naturels servaient de [[mastic (matériau)|mastic]] pour étanchéité ([[imperméabilité]]) pour la confection de coupes et de statuettes et pour cimenter les [[Brique (matériau)|briques]]. Des [[goudron]]s, [[Poix (matière)|poix]] et [[brai]]s sont obtenus par distillation pour étancher les vases et les navires. |
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=== Égypte ancienne === |
=== Égypte ancienne === |
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Les Égyptiens auraient inventé le [[verre]] il y a environ {{Unité|3800|ans}} à partir du [[sable]] du désert et du [[natron]] chauffés au four jusqu'à [[fusion des métaux|fusion]] auxquels on ajoute souvent de la [[chaux (matière)|chaux]]. À partir de -1800 environ, ils savent aussi extraire le [[fer]] de ses minerais. Les Égyptiens connaissent la [[fermentation]] qui leur permet de produire de la [[bière]]. Ils fabriquent des colorants ([[indigo]], [[cinabre]]), utilisés notamment pour les [[Fard (maquillage)|fards]] ([[malachite]]). Les [[Papyrus Ebers|papyrus d’Ebers]] (1600 {{av JC}}) et de Brugsch (fin du {{-s-|XIV}}) nous montrent de plus les connaissances en médecine et en pharmacie des [[Égypte antique|Égyptiens]]. |
Les Égyptiens auraient inventé le [[verre]] il y a environ {{Unité|3800|ans}} à partir du [[sable]] du désert et du [[natron]] chauffés au four jusqu'à [[fusion des métaux|fusion]] auxquels on ajoute souvent de la [[chaux (matière)|chaux]]. À partir de -1800 environ, ils savent aussi extraire le [[fer]] de ses minerais. Les Égyptiens connaissent la [[fermentation]] qui leur permet de produire de la [[bière]]. Ils fabriquent des colorants ([[indigo]], [[cinabre]]), utilisés notamment pour les [[Fard (maquillage)|fards]] ([[malachite]]). Les [[Papyrus Ebers|papyrus d’Ebers]] (1600 {{av JC}}) et de [[Papyrus Berlin 3038|Brugsch]] (fin du {{-s-|XIV}}) nous montrent de plus les connaissances en médecine et en pharmacie des [[Égypte antique|Égyptiens]]. |
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=== Chine === |
=== Chine === |
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| titre = La civilisation minoenne |
| titre = La civilisation minoenne |
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| titre original = {{langue|el|texte=Μινωικός πολιτισμός|trans=Minoikos politismos}} |
| titre original = {{langue|el|texte=Μινωικός πολιτισμός|trans=Minoikos politismos}} |
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| lieu = Héraklion |
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| éditeur = Kouvidis & Manouras |
| éditeur = Kouvidis & Manouras |
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| nature ouvrage = [[Traité (littérature)|Traité]] d'une [[Civilisations Antiques|civilisation antique]] |
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| collection = Heraklion |
| collection = Heraklion |
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| nature ouvrage = [[Traité (littérature)|Traité]] d'une [[Civilisations Antiques|civilisation antique]] |
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| année = 1980 |
| année = 1980 |
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| numéro édition |
| numéro d'édition = 2 |
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| année première édition = 1964 |
| année première édition = 1964 |
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| réimpression = 1968, 1976 |
| réimpression = 1968, 1976 |
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| pages totales = 136-{{XXIX}} |
| pages totales = 136-{{XXIX}} |
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| format livre = [[In-8]], couverture couleur, broché, 280 g |
| format livre = [[In-8]], couverture couleur, broché, 280 g |
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| ean = 2000060859905 |
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| asin = B008CQ9BJU |
| asin = B008CQ9BJU |
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| lire en ligne = https://smartpdfbook.net/bl-fr/la-civilisation-minoenne-875005.html#! |
| lire en ligne = https://smartpdfbook.net/bl-fr/la-civilisation-minoenne-875005.html#! |
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| format électronique = {{pdf}} (accès gratuit sur inscription) |
| format électronique = {{pdf}} (accès gratuit sur inscription) |
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| consulté le = 4 décembre 2020 |
| consulté le = 4 décembre 2020 |
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}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |
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| auteur1 = [[Paul Faure (archéologue)|Paul Faure]] |
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| titre = Les minerais de la Crête Antique |
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| périodique = [[Revue archéologique]] |
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| lieu = [[Paris]] |
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| éditeur = [[Presses universitaires de France]] |
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| année = 1966 |
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| pages = 45–78 |
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| résumé = https://www.jstor.org/stable/41005429?seq=1 |
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| consulté le = 5 décembre 2020 |
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* Certains historiens des sciences<ref> |
* Certains historiens des sciences<ref> |
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=== Rome === |
=== Rome === |
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Vers 30 {{av JC}}, [[Vitruve]], dans son ouvrage traitant des matériaux et techniques de construction ''Architectura'', cite plusieurs matériaux dont la [[chaux (matière)|chaux]], le [[ciment romain]], l'[[ocre]], l'[[orpiment]], la [[pourpre]], la [[garance des teinturiers|garance]], le [[pastel]]… [[Pline l'Ancien]], dans son [[Histoire naturelle (Pline l'Ancien)|''Histoire naturelle'']], récapitule les substances chimiques connues à son époque dont le soufre, le [[naphte]], le [[gypse]]. D'autres substances, connues bien avant les Romains, sont mentionnées dans des documents comme les [[papyrus de Leyde |
Vers 30 {{av JC}}, [[Vitruve]], dans son ouvrage traitant des matériaux et techniques de construction ''Architectura'', cite plusieurs matériaux dont la [[chaux (matière)|chaux]], le [[ciment romain]], l'[[ocre]], l'[[orpiment]], la [[pourpre]], la [[garance des teinturiers|garance]], le [[pastel]]… [[Pline l'Ancien]], dans son [[Histoire naturelle (Pline l'Ancien)|''Histoire naturelle'']], récapitule les substances chimiques connues à son époque dont le soufre, le [[naphte]], le [[gypse]]. D'autres substances, connues bien avant les Romains, sont mentionnées dans des documents comme les [[papyrus alchimiques de Leyde et de Stockholm]], les [[lapidaires]] (données sur les pierres précieuses) et des ouvrages de [[Zosime de Panopolis]]. |
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En plus des substances citées antérieurement, on trouve{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}} : |
En plus des substances citées antérieurement, on trouve{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}} : |
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== Moyen Âge == |
== Moyen Âge == |
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=== Civilisation arabe === |
=== Civilisation arabe === |
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* Certains historiens{{Lesquels}} croient que le mot « chimie » est dérivé du mot arabe ''Al kemi'' ou ''Al kem'' « الكم », (littéralement la ''kemia'' « الكيمياء », la « chimie »). ''Al kem'' signifie aujourd'hui en arabe la quantité, attestant que la chimie passe par une précoce approche quantitative de la matière, couvrant indistinctement le champ des premiers procédés chimiques comme celui du dosage en pharmacopée. |
* Certains historiens{{Lesquels}} croient que le mot « chimie » est dérivé du mot arabe ''Al kemi'' ou ''Al kem'' « الكم », (littéralement la ''kemia'' « الكيمياء », la « chimie »). ''Al kem'' signifie aujourd'hui en arabe la quantité, attestant que la chimie passe par une précoce approche quantitative de la matière, couvrant indistinctement le champ des premiers procédés chimiques comme celui du dosage en pharmacopée. {{Référence nécessaire|Le mot « chimie » vient du mot persan ''Kimia''|date=15 avril 2019}}. |
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* La civilisation perse compte des alchimistes brillants dont [[Jabir Ibn Hayyan]] et [[Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi]]. En cherchant de l'or, ils travaillent sur d'autres matières comme l'[[acide nitrique]] et perfectionnent la [[distillation]]. |
* La civilisation perse compte des alchimistes brillants dont [[Jabir Ibn Hayyan]] et [[Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi]]. En cherchant de l'or, ils travaillent sur d'autres matières comme l'[[acide nitrique]] et perfectionnent la [[distillation]]. |
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| année = 2013 |
| année = 2013 |
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| consulté le = 16 juin 2019 |
| consulté le = 16 juin 2019 |
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| titre = De l'Alchimie à la Chimie |
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| sous-titre = Naissance et Evolution de l'Alchimie |
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| description = [[Webzine]] support de production aux [[Travaux personnels encadrés|TPE]]. |
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| url = http://alchimiechimie.e-monsite.com/ |
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| éditeur = e-monsite.com |
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| consulté le = 16 juin 2019 |
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| citation = L'ensemble de l'occident médiéval basera l'alchimie sur [les] travaux [de l'alchimiste arabe [[Geber]]]. |
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| date = 06 Février 2019 |
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| consulté le = 16 juin 2019 |
| consulté le = 16 juin 2019 |
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}} </ref>. De nombreux termes (comme [[alambic]], [[alcali]] ou [[Élixir (alchimie)|élixir]]) seront d'ailleurs repris directement de la langue arabe. Par ailleurs, en raison de la [[grande peste]] qui sévit alors, l'alchimie prétend améliorer la santé par des ''potions'' ou ''remèdes'' à base de substances chimiques connues. En 1317, le pape [[Jean XXII]] à Avignon, réagit contre les fraudes dans les monnaies et les faux métaux contenant de l'or. |
}} </ref>. De nombreux termes (comme [[alambic]], [[alcali]] ou [[Élixir (alchimie)|élixir]]) seront d'ailleurs repris directement de la langue arabe. Par ailleurs, en raison de la [[grande peste]] qui sévit alors, l'alchimie prétend améliorer la santé par des ''potions'' ou ''remèdes'' à base de substances chimiques connues. En 1317, le pape [[Jean XXII]], à Avignon, réagit contre les fraudes dans les monnaies et les faux métaux contenant de l'or. |
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Le Moyen-Âge fût l'âge d'or de l'alchimie souvent associée à l'[[astrologie]]<ref name="Or & Lingots"/>{{,}}<ref name="Futura-Sciences"/>. À cette époque, sept métaux étaient connus (Au, Ag, Cu, Fe, Sn, Pb, Hg) et l'astrologie comptait sept astres particuliers (incluant [[Soleil]] & [[Lune]]). |
Le Moyen-Âge fût l'âge d'or de l'alchimie souvent associée à l'[[astrologie]]<ref name="Or & Lingots"/>{{,}}<ref name="Futura-Sciences"/>. À cette époque, [[sept métaux]] étaient connus (Au, Ag, Cu, Fe, Sn, Pb, Hg) et l'astrologie comptait sept astres particuliers (incluant [[Soleil]] & [[Lune]]). |
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La liaison s'établissait ainsi<ref name="Futura-Sciences"/> : |
La liaison s'établissait ainsi<ref name="Futura-Sciences"/> : |
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* Saturne - le [[plomb]] (Pb) |
* Saturne - le [[plomb]] (Pb) |
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Certaines expressions du langage perpétuent cette association. Par exemple, le [[saturnisme]] désigne une intoxication au plomb. Il convient également de signaler, au {{s-|XIX}} le clin d'œil par des scientifiques lors de la découverte d'éléments radioactifs qui furent nommés [[uranium]], [[neptunium]] et [[plutonium]] en rapport avec le nom des trois planètes [[uranus (planète)|Uranus]], [[neptune (planète)|Neptune]] et [[pluton (planète naine)|Pluton]] alors inconnues au Moyen-Âge. [[Robert Grossetête]] et [[Roger Bacon]], qui |
Certaines expressions du langage perpétuent cette association. Par exemple, le [[saturnisme]] désigne une intoxication au plomb. Il convient également de signaler, au {{s-|XIX}}, le clin d'œil par des scientifiques lors de la découverte d'éléments radioactifs qui furent nommés [[uranium]], [[neptunium]] et [[plutonium]] en rapport avec le nom des trois planètes [[uranus (planète)|Uranus]], [[neptune (planète)|Neptune]] et [[pluton (planète naine)|Pluton]] alors inconnues au Moyen-Âge. [[Robert Grossetête]] et [[Roger Bacon]], qui prônent l'expérimentation comme méthode de travail pour les chimistes, sont représentatifs de cette époque. [[Albert le Grand|Albertus Magnus]] (Albert le Grand), moine [[dominicain]], était un chimiste et alchimiste apprécié. C'est lui qui isola pour la première fois l'[[arsenic]]. |
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==== Les recettes ==== |
==== Les recettes ==== |
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== Chine et Orient == |
== Chine et Orient == |
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La [[poudre noire]] (ou poudre à canon), composée d'un mélange de [[charbon de bois]], de salpêtre ([[nitrate de potassium]]) et de [[soufre]], est inventée par les Chinois vers les {{ |
La [[poudre noire]] (ou poudre à canon), composée d'un mélange de [[charbon de bois]], de salpêtre ([[nitrate de potassium]]) et de [[soufre]], est inventée par les Chinois vers les {{s2|VI|VII}}<ref>{{Lien web |
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{{Lien web |
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| auteur1 = Audrey |
| auteur1 = Audrey |
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| sous-titre = Une Invention Chinoise |
| sous-titre = Une Invention Chinoise |
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| url = https://www.gralon.net/articles/materiel-et-consommables/materiels-industriels/article-la-poudre-noire---une-invention-chinoise-1692.htm |
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| site = Gralon.net |
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| éditeur = Webelse SARL |
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| date = 20 juin 2008 |
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| consulté le = 10 juin 2019 |
| consulté le = 10 juin 2019 |
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| citation = La poudre noire est une invention majeure, que l’on situe en Chine vers le {{s-|VI}} mais dont on ignore la date exacte |
| citation = La poudre noire est une invention majeure, que l’on situe en Chine vers le {{s-|VI}} mais dont on ignore la date exacte}} </ref>{{,}}<ref>{{Extrait vidéo |
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{{Extrait vidéo |
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| titre compil = La poudre à canon, invention chinoise |
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| présentation en ligne = https://www.arte.tv/fr/videos/087144-004-A/la-poudre-a-canon-invention-chinoise-28-minutes |
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| commentaire = Émission de télévision [[talk-show]] diffusée sur la chaîne franco-allemande [[Arte]] présentée par [[Élisabeth Quin]] (au cours de laquelle Xavier Mauduit rappelle que la poudre à canon est une invention chinoise probablement du {{sap|VII}}) à l'occasion du test par la Chine de sa plus puissante bombe non nucléaire. |
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| date = 25 février 2018 |
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| consulté le = 10 juin 2019 |
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| citation = La poudre noire a été découverte par des alchimistes cherchant à fabriquer l’« élixir de vie » sous la dynastie des Tang. |
| citation = La poudre noire a été découverte par des alchimistes cherchant à fabriquer l’« élixir de vie » sous la dynastie des Tang}}</ref>. |
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Des écrits des alchimistes chinois datant du milieu du {{s-|IX}} (v. 855)<ref> |
Des écrits des alchimistes chinois datant du milieu du {{s-|IX}} (v. 855)<ref>{{Ouvrage |
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}}.</ref> décrivent précisément la composition de la poudre noire permettant ainsi sa diffusion à d'autres civilisations, en particulier celles du monde médiéval arabo-musulman durant l'[[âge d'or islamique]]<ref>{{Ouvrage |
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| auteur1 = {{Lien |langue=en |trad= James Riddick Partington |fr= James Riddick Partington |texte= J.R. Partington}} |
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== Renaissance et {{s-|XVI}} == |
== Renaissance et {{s-|XVI}} == |
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La [[ |
La [[Renaissance]] est une réaction intellectuelle contre l'état de fait et le pouvoir ecclésiastique ([[Galileo Galilei|Galilée]], la [[Réforme protestante|Réforme]] avec [[Jean Calvin|Calvin]] et [[Martin Luther|Luther]], [[Concile de Trente]], [[guerres de religion (Europe)|guerres de religion]]…). En effet, jusqu'à cette période, la recherche d'une explication autre que divine aux phénomènes naturels est interdite jusqu'à l'[[héliocentrisme]] de [[Nicolas Copernic]] (1473-1543). Cette période est celle de l'[[humanisme]], mais les anciens auxquels on se réfère commencent à être tenus à une certaine distance. La chimie va se détacher progressivement de l'alchimie. [[Andreas Libavius]], par exemple, est un alchimiste représentatif de cette époque. |
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=== Paracelse === |
=== Paracelse === |
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[[Paracelse]], par sa pratique de la [[médecine]] et ses recherches sur les [[médicament]]s (iatrochimie), est considéré comme un précurseur de la chimie moderne quoiqu'il se réfère à la théorie des quatre éléments et au [[vitalisme]]. Il rappelle les vertus thérapeutiques du [[soufre]] et du [[mercure (chimie)|mercure]]. D'autres métaux comme l'[[arsenic]], l'[[antimoine]] et le [[bismuth]] seront mentionnés dans les ouvrages de médecine de la Renaissance. Une polémique naîtra sur la toxicité ou non des remèdes contenant de l'antimoine. Avec [[Vésale]], on distinguera la [[pharmacie]] ''chimyque'' (laboratoire) de la pharmacie ''ordinaire'' (herbes médicinales). De nombreux instruments de manipulation : [[spatule (chimie)|spatules]], appareils de [[distillation]], [[alambic]]s, [[cornue (verrerie)|cornues]] |
[[Paracelse]], par sa pratique de la [[médecine]] et ses recherches sur les [[médicament]]s ([[iatrochimie]]), est considéré comme un précurseur de la chimie moderne quoiqu'il se réfère à la théorie des quatre éléments et au [[vitalisme]]. Il rappelle les vertus thérapeutiques du [[soufre]] et du [[mercure (chimie)|mercure]]. D'autres métaux comme l'[[arsenic]], l'[[antimoine]] et le [[bismuth]] seront mentionnés dans les ouvrages de médecine de la Renaissance. Une polémique naîtra sur la toxicité ou non des remèdes contenant de l'antimoine. Avec [[Vésale]], on distinguera la [[pharmacie]] ''chimyque'' (laboratoire) de la pharmacie ''ordinaire'' (herbes médicinales). De nombreux instruments de manipulation : [[spatule (chimie)|spatules]], appareils de [[distillation]], [[alambic]]s, [[cornue (verrerie)|cornues]]… ont été inventés dans les laboratoires des alchimistes. |
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=== Les ingénieurs === |
=== Les ingénieurs === |
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[[Fichier:Georg Agricola.jpg|vignette|gauche|150px|Georgius Agricola]] |
[[Fichier:Georg Agricola.jpg|vignette|gauche|150px|Georgius Agricola]] |
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Georg Bauer (1494-1555), dit [[Georgius Agricola|Agricola]], fonde la chimie métallurgique et définit plus précisément métaux et alliages : il étudie plus particulièrement la [[galène]], la [[blende]] et mentionne le [[zinc]] et le bismuth. Son principal ouvrage posthume, ''De Re Metallica'', qui paraît en 1556, est un traité de métallurgie comportant des précisions sur la production de [[vitriol]] vert dont ''l'huile'' est particulièrement corrosive. Le [[charbon de bois]], employé jusqu'ici pour le chauffage des minerais sera progressivement remplacé par le ''charbon de terre'' ([[houille]]). En 1546, il publie ''De natura fossilium'', premier traité de [[minéralogie]] (le terme ''minéralogie'' sera mentionné par Bernardo Cesi en 1636). |
Georg Bauer (1494-1555), dit [[Georgius Agricola|Agricola]], fonde la chimie métallurgique et définit plus précisément métaux et alliages : il étudie plus particulièrement la [[galène]], la [[blende]] et mentionne le [[zinc]] et le bismuth. Son principal ouvrage posthume, ''De Re Metallica''<ref>{{Ouvrage |langue=la, en |auteur1=[[Georgius Agricola|Georg Agricola]] |auteur2=[[Herbert Hoover]] |auteur3=Lou Henry Hoover |titre=De re metallica, Translated from the First Latin Edition of 1556 |lieu=New York |éditeur=[[Dover Publications]] |année=1950 |format=sur ''archive.org'' |lire en ligne=https://archive.org/details/deremetallica50agri |id=1556agricola |libellé=Agricola 1556}}. Traduction française par A. France-Lanord (1992), éd. Gérard Kloop, Thionville.</ref>, qui paraît en 1556, est un traité de métallurgie comportant des précisions sur la production de [[vitriol]] vert dont ''l'huile'' est particulièrement corrosive. Le [[charbon de bois]], employé jusqu'ici pour le chauffage des minerais sera progressivement remplacé par le ''charbon de terre'' ([[houille]]). En 1546, il publie ''De natura fossilium'', premier traité de [[minéralogie]] (le terme ''minéralogie'' sera mentionné par Bernardo Cesi en 1636). |
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== {{s-|XVII}} == |
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=== Atomisme et phlogistique === |
=== Atomisme et phlogistique === |
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[[Pierre Gassendi]] (1592-1655) reprend en 1624 les théories atomiques de l'Antiquité et précise la notion d'atome et en 1620, [[Francis Bacon (philosophe)|Francis Bacon]], qui publie ''Novum Organum'', prend parti pour l'atomisme. [[Georg Ernst Stahl]] (1659-1734) crée la phlogistique (du grec ''phlogiston'', la terre inflammable). Selon cette théorie, toute matière combustible contient du ''phlogiston'' (du feu), qui s'échappe lorsqu'elle brûle. En 1630, [[Jean Rey (chimiste)|Jean Rey]] (1583-1645), médecin, constate avant l'heure |
[[Pierre Gassendi]] (1592-1655) reprend en 1624 les théories atomiques de l'Antiquité et précise la notion d'atome et en 1620, [[Francis Bacon (philosophe)|Francis Bacon]], qui publie ''Novum Organum'', prend parti pour l'atomisme. [[Georg Ernst Stahl]] (1659-1734) crée la phlogistique (du grec ''phlogiston'', la terre inflammable). Selon cette théorie, toute matière combustible contient du ''phlogiston'' (du feu), qui s'échappe lorsqu'elle brûle. En 1630, [[Jean Rey (chimiste)|Jean Rey]] (1583-1645), médecin, constate avant l'heure qu'un métal chauffé à l'air forme une chaux ([[oxyde]]) plus lourde que le métal, ce qui pose question dans le cadre de la phlogistique. Vers 1680, [[Johann Joachim Becher]] (1635-1682) écrit que les corps combustibles et les métaux sont composés de terres vitrifiables, inflammables (qui se dégagent par combustion) et mercurielles. [[Isaac Newton|Newton]], qui est alchimiste en plus d'être physicien, pense qu'il existe des forces entre les [[Particule (physique)|particules]], comparables aux forces de [[gravitation]]. En recherchant la [[pierre philosophale]], [[Hennig Brandt]] obtiendra en 1669 le [[phosphore]] par [[distillation]] de l'[[urine]] humaine. |
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=== Les gaz === |
=== Les gaz === |
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== {{s-|XVIII}} == |
== {{s-|XVIII}} == |
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En Europe, le {{s-|XVIII}} s'inscrit dans la continuité du précédent en poursuivant l'essor considérable des sciences et des savoirs, qu’on a longtemps qualifié de « révolution scientifique » et dont le récit fut ébauché par [[Fontenelle]] (1657-1757). Cette odyssée triomphante inclut des figures (le « [[Érudition|savant]] ») au cœur d'un [[paradigme]] novateur associant des institutions (les [[académie]]s), des pratiques rigoureuses (l’[[Méthode scientifique|expérience]]) et des lieux désignés (le [[Laboratoire de recherche|laboratoire]])<ref>{{Article |
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Ce siècle connaîtra la multiplication des laboratoires et des publications scientifiques{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}}. Les [[manufacture]]s et usines vont prendre leur essor et une multitude de nouvelles substances vont apparaître. De nouveaux thèmes d'études, comme la [[combustion]], la [[calcination]] (transformation du calcaire en chaux) et la [[réaction d'oxydoréduction|réduction]] des minerais ([[cassitérite]] en étain, galène en plomb), la respiration des végétaux... seront approfondis. la chimie va devenir une science<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gilbert|nom1=Dalmasso|titre=Présence de la « chymie » dans la France du Nord, de la deuxième moitié du {{s-|XVIII}} au premier tiers du {{s-|XIX}}. Sa diffusion et son enseignement public et privé, son application aux Arts|sous-titre=Thèse de Doctorat|lieu=Lille|éditeur=[[université Lille III]]|collection=BML cote : 37750|année=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=http://documents.univ-lille3.fr/files/pub/www/recherche/theses/dalmasso-gilbert/html/these_body.html}}</ref> comme en témoignent les ouvrages de [[Pierre Joseph Macquer]] ''éléments de chymie théorique'' (1749), ''Dictionnaire de Chymie'' (1766) et d'[[Antoine Baumé]], Maître apothicaire de Paris, ''Chymie expérimentale et raisonnée'' 3 tomes (1773), avant d'attendre [[Antoine Lavoisier|Lavoisier]] et son ''[[Traité élémentaire de chimie]]'' (1789) et la loi de [[conservation de la masse]]. L'alchimie est toujours aussi populaire et revêt même un caractère spectaculaire et mercantile{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}} ([[Giacomo Casanova]]). |
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| langue = fr |
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| auteur1 = Jean-François Dunyach |
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| responsabilité1 = [[Maître de conférences (France)|Maître de conférences]] et [[Directeur de recherche au CNRS|Directeur de recherches]] |
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| auteur2 = Olivier Dard |
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| directeur2 = oui |
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| illustrateur = Studioweb |
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| titre = L’Europe des savoirs ({{s2-|XVII|XVIII}}) |
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| sous-titre = Des [[Lettres (culture)|lettres]], des [[science]]s et des [[Lumières (philosophie)|Lumières]] |
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| nature article = Article d'une encyclopédie numérique dans le cadre des [[investissements d'avenir]], LabEx EHNE - [[Sorbonne Université]] |
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| périodique = [[EHNE|Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe (EHNE)]] |
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| lieu = Paris |
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| éditeur = Sonia Bledniak (EHNE) |
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| tome = [[Humanisme de la Renaissance|Humanisme européen]] |
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| date = 22 Juin 2020 |
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| pages = |
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| e-issn = 2677-6588 |
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| lire en ligne = https://ehne.fr/fr/node/12296 |
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| consulté le = 21 février 2021}}.</ref>.<br> |
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Les [[manufacture]]s et usines vont prendre leur essor et une multitude de nouvelles substances vont apparaître. De nouveaux thèmes d'études, comme la [[combustion]], la [[calcination]] (transformation du calcaire en chaux) et la [[réaction d'oxydoréduction|réduction]] des minerais ([[cassitérite]] en étain, galène en plomb), la respiration des végétaux, entre autres, seront approfondis.<br> |
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La chimie va devenir une science<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gilbert|nom1=Dalmasso|titre=Présence de la « chymie » dans la France du Nord, de la deuxième moitié du {{s-|XVIII}} au premier tiers du {{s-|XIX}}. Sa diffusion et son enseignement public et privé, son application aux Arts|sous-titre=Thèse de Doctorat|lieu=Lille|éditeur=[[université Lille III]]|collection=BML cote : 37750|année=|isbn=|lire en ligne=http://documents.univ-lille3.fr/files/pub/www/recherche/theses/dalmasso-gilbert/html/these_body.html}}</ref> comme en témoignent les ouvrages de [[Pierre Joseph Macquer]] ''éléments de chymie théorique'' (1749), ''Dictionnaire de Chymie'' (1766) et d'[[Antoine Baumé]], Maître apothicaire de Paris, ''Chymie expérimentale et raisonnée'' 3 tomes (1773), avant d'attendre [[Antoine Lavoisier|Lavoisier]] et son ''[[Traité élémentaire de chimie]]'' (1789) et la loi de [[conservation de la masse]]. L'alchimie est toujours aussi populaire et revêt même un caractère spectaculaire et mercantile{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}} ([[Giacomo Casanova]]). |
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=== Retour sur le [[phlogistique]] === |
=== Retour sur le [[phlogistique]] === |
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[[Georg Ernst Stahl]], qui effectue un certain nombre de travaux sur la combustion, publie ''Zymotechnia fundamentalis'' en 1697, suivi de ''Fundamenta Chymiae dogmatica et experimentalis'' en 1723. Il constate que, lorsqu'on chauffe un métal, celui-ci donne de la chaux, qui elle-même chauffée en présence de charbon, redonne le métal initial. Il en déduit que le principe combustible présent dans le métal s'échappe de celui-ci lors de sa calcination et est libéré avec la [[flamme (combustion)|flamme]]. De même, le charbon de bois réduit le minerai car il contient, lui aussi, le même principe combustible, le ''phlogiston'' ou ''phlogistique'' qui doit être considéré comme un élément parmi les autres. La cendre de bois, par exemple, est du bois ''déphlogistiqué'' par combustion. Cette théorie est officiellement diffusée par [[Guillaume-François Rouelle|Rouelle]] en 1742 |
[[Georg Ernst Stahl]], qui effectue un certain nombre de travaux sur la combustion, publie ''Zymotechnia fundamentalis'' en 1697, suivi de ''Fundamenta Chymiae dogmatica et experimentalis'' en 1723. Il constate que, lorsqu'on chauffe un métal, celui-ci donne de la chaux, qui elle-même chauffée en présence de charbon, redonne le métal initial. Il en déduit que le principe combustible présent dans le métal s'échappe de celui-ci lors de sa calcination et est libéré avec la [[flamme (combustion)|flamme]]. De même, le charbon de bois réduit le minerai car il contient, lui aussi, le même principe combustible, le ''phlogiston'' ou ''phlogistique'' qui doit être considéré comme un élément parmi les autres. La cendre de bois, par exemple, est du bois ''déphlogistiqué'' par combustion. Cette théorie est officiellement diffusée par [[Guillaume-François Rouelle|Rouelle]] en 1742. |
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=== La chimie pneumatique ou chimie des gaz === |
=== La chimie pneumatique ou chimie des gaz === |
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En 1765, [[Henry Cavendish]] isole ''l'air inflammable'' (hydrogène). Trois sortes d’air sont connus à l’époque de Cavendish : l’air normal ou atmosphérique, ''l’air des métaux'' (ou ''air inflammable'' car il entretient la combustion) et ''l’air fixe'' (qui, au contraire, arrête la combustion). En mesurant la densité de ces trois gaz vers 1765, Cavendish établit que ''l’air fixe'' est plus lourd que l’air atmosphérique et ''l’air inflammable'', que Cavendish assimile au ''phlogistique'' beaucoup plus léger. Pour réaliser cette expérience, il se sert d’un [[eudiomètre]]. [[Daniel Rutherford]] découvre, en 1772, un autre gaz qu’il nomme ''air phlogistiqué'' ou ''air nuisible'' ([[azote]]). En résumé, le ''phlogistique'' est reconnu comme ''l’air inflammable'', ''l’air déphlogistiqué'' trouble l’eau de chaux alors que ''l’air phlogistiqué'' ne la trouble pas. En 1772, [[Joseph Priestley]] isole ''l'air nitreux'' ([[oxyde azotique]]), ''l'air d'acide marin'' ([[Chlorure d'hydrogène|gaz chlorhydrique]]) et ''l'air nitrique'' [[peroxyde d'azote]] et ''l'air vitriolique'' ([[anhydride sulfurique]]). |
En 1765, [[Henry Cavendish]] isole ''l'air inflammable'' (hydrogène). Trois sortes d’air sont connus à l’époque de Cavendish : l’air normal ou atmosphérique, ''l’air des métaux'' (ou ''air inflammable'' car il entretient la combustion) et ''l’air fixe'' (qui, au contraire, arrête la combustion). En mesurant la densité de ces trois gaz vers 1765, Cavendish établit que ''l’air fixe'' est plus lourd que l’air atmosphérique et ''l’air inflammable'', que Cavendish assimile au ''phlogistique'' beaucoup plus léger. Pour réaliser cette expérience, il se sert d’un [[eudiomètre]]. [[Daniel Rutherford]] découvre, en 1772, un autre gaz qu’il nomme ''air phlogistiqué'' ou ''air nuisible'' ([[azote]]). En résumé, le ''phlogistique'' est reconnu comme ''l’air inflammable'', ''l’air déphlogistiqué'' trouble l’eau de chaux alors que ''l’air phlogistiqué'' ne la trouble pas. En 1772, [[Joseph Priestley]] isole ''l'air nitreux'' ([[oxyde azotique]]), ''l'air d'acide marin'' ([[Chlorure d'hydrogène|gaz chlorhydrique]]) et ''l'air nitrique'' [[peroxyde d'azote]] et ''l'air vitriolique'' ([[anhydride sulfurique]]). |
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Tout ceci va rester confus et la théorie du phlogistique va subsister jusqu’à Lavoisier. [[Carl Wilhelm Scheele|Scheele]] découvre en 1773 ''l'acide marin déphlogistiqué'' (ou esprit de sel) en faisant agir l'[[acide muriatique]] sur la [[pyrolusite]] ([[dioxyde de manganèse]]). Ce produit, étudié par [[Claude-Louis Berthollet|Berthollet]] sera ultérieurement utilisé en 1785 pour le [[blanchiment (textile)|blanchiment]] du linge et la production d'[[eau de Javel]]. En faisant agir de nouveau l'acide muriatique sur un mélange intime de soufre et de limaille de fer qu'il enflamme, Scheele obtient un gaz encore inconnu caractérisé par une forte odeur d'œufs pourris qu'il nomme ''air de soufre''. En 1777, [[Pierre Bayen]] (1725 - 1798) contestera, avant Lavoisier, la théorie du phlogistique. |
Tout ceci va rester confus et la théorie du phlogistique va subsister jusqu’à Lavoisier. [[Carl Wilhelm Scheele|Scheele]] découvre en 1773 ''l'acide marin déphlogistiqué'' (ou esprit de sel) en faisant agir l'[[acide muriatique]] sur la [[pyrolusite]] ([[dioxyde de manganèse]]). Ce produit, étudié par [[Claude-Louis Berthollet|Berthollet]], sera ultérieurement utilisé en 1785 pour le [[blanchiment (textile)|blanchiment]] du linge et la production d'[[eau de Javel]]. En faisant agir de nouveau l'acide muriatique sur un mélange intime de soufre et de limaille de fer qu'il enflamme, Scheele obtient un gaz encore inconnu caractérisé par une forte odeur d'œufs pourris qu'il nomme ''air de soufre''. En 1777, [[Pierre Bayen]] (1725 - 1798) contestera, avant Lavoisier, la théorie du phlogistique. |
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=== Les acides et les bases === |
=== Les acides et les bases === |
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Le concept d’acide prend progressivement forme au cours du {{s-|XVIII}}. On distingue les acides en provenance du non vivant. Ce sont : l’acide acétique ou [[vinaigre]], l’[[acide sulfurique]] ou huile de vitriol, l’eau-forte (ou [[acide nitrique]]) |
Le concept d’acide prend progressivement forme au cours du {{s-|XVIII}}. On distingue les acides en provenance du non vivant. Ce sont : l’acide acétique ou [[vinaigre]], l’[[acide sulfurique]] ou huile de vitriol, l’eau-forte (ou [[acide nitrique]]) obtenue à partir de salpêtre, l’[[acide muriatique]] ou esprit de sel (acide chlorhydrique) et les acides [[acide phosphorique|phosphorique]] et [[acide benzoïque|benzoïque]] (à partir du [[benjoin]]). |
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Certains acides commencent à être extraits du vivant ; ils sont, pour la plupart, issus des travaux de Scheele à partir de 1760. Citons, dans l’ordre chronologique, l’[[acide tartrique]] à partir du [[Bitartrate de potassium|tartre]] (1769), l’[[acide urique]] à partir des [[calcul urinaire|calculs urinaires]] (1776), l’[[acide lactique]] à partir du [[lait]] (1780), l’[[acide citrique]] à partir du [[citron]] (1784), l’[[acide malique]] à partir des [[pommes]] (1785), l’[[acide gallique]] à partir des noix de [[galle (botanique)|galle]] (1786), l'[[acide oxalique]] à partir du [[sucre]] et de l’eau forte (1784). Il en est de même de l’[[acide fluorhydrique]] à partir d’huile de vitriol et de [[fluorine]] et de l’[[acide prussique]] obtenu par l’action de l’acide sulfurique sur un colorant, le [[bleu de Prusse]]. |
Certains acides commencent à être extraits du vivant ; ils sont, pour la plupart, issus des travaux de Scheele à partir de 1760. Citons, dans l’ordre chronologique, l’[[acide tartrique]] à partir du [[Bitartrate de potassium|tartre]] (1769), l’[[acide urique]] à partir des [[calcul urinaire|calculs urinaires]] (1776), l’[[acide lactique]] à partir du [[lait]] (1780), l’[[acide citrique]] à partir du [[citron]] (1784), l’[[acide malique]] à partir des [[pommes]] (1785), l’[[acide gallique]] à partir des noix de [[galle (botanique)|galle]] (1786), l'[[acide oxalique]] à partir du [[sucre]] et de l’eau forte (1784). Il en est de même de l’[[acide fluorhydrique]] à partir d’huile de vitriol et de [[fluorine]] et de l’[[acide prussique]] obtenu par l’action de l’acide sulfurique sur un colorant, le [[bleu de Prusse]]. |
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En ce qui concerne les bases, nous savons que Lavoisier utilisait la [[Sulfate de potassium|potasse]] (ou alcali végétal) et la [[Carbonate de sodium|soude]] (alcali marin) qui avaient déjà été |
En ce qui concerne les bases, nous savons que Lavoisier utilisait la [[Sulfate de potassium|potasse]] (ou alcali végétal) et la [[Carbonate de sodium|soude]] (alcali marin) qui avaient déjà été distinguées par [[Henri Louis Duhamel du Monceau|Duhamel du Monceau]]. Ce dernier, avec son collaborateur [[Jean Grosse]], obtiennent la « [[Éther diéthylique|liqueur de Frobenius]] » par action de l’huile de vitriol ([[acide sulfurique]]) sur l’esprit de vin ([[Éthanol|alcool éthylique]]). Jean Grosse met au point la technique de [[distillation]] de l’alcool en milieu sulfurique et précise les conditions d’obtention d’un produit pratiquement pur<ref name=Portraits>Jean Boulaine, Jean-Paul Legros, ''D'Olivier de Serres à René Dumont, portraits d'Agronomes''</ref>. L'[[ammoniac]] ({{page h'|alcali volatil}}) et le [[natron]] étaient également connus. |
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=== Métallurgie et chimie industrielle === |
=== Métallurgie et chimie industrielle === |
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Dans le domaine de la métallurgie, le charbon de bois est remplacé progressivement par le [[coke (charbon)|coke]] que l’on chauffe pour obtenir de l’[[acier]] à partir de la [[Fonte (métallurgie)|fonte]]. C’est à cette époque que [[Benjamin Huntsman|Benjamin Hunstmann]] invente l’acier au creuset. En 1743, une [[fonderie]] de zinc est créée à [[Bristol (Angleterre)|Bristol]]. Les travaux de Lavoisier permettront une meilleure connaissance des métaux et des minerais qui se présentent sous la forme d’oxydes ([[cassitérite]], [[hématite]]…) que l’on chauffe en présence de charbon comme dans les hauts-fourneaux. Le charbon joue à la fois le rôle de source de chaleur et de [[réducteur (chimie)|réducteur]]. Pour les [[sulfure]]s, comme la [[blende]], on effectue un grillage dans un courant d’air, de telle sorte que l’oxygène oxyde le métal alors que l’[[anhydride sulfureux]] se dégage. |
Dans le domaine de la métallurgie, le charbon de bois est remplacé progressivement par le [[coke (charbon)|coke]] que l’on chauffe pour obtenir de l’[[acier]] à partir de la [[Fonte (métallurgie)|fonte]]. C’est à cette époque que [[Benjamin Huntsman|Benjamin Hunstmann]] invente l’acier au creuset. En 1743, une [[fonderie]] de zinc est créée à [[Bristol (Angleterre)|Bristol]]. Les travaux de Lavoisier permettront une meilleure connaissance des métaux et des minerais qui se présentent sous la forme d’oxydes ([[cassitérite]], [[hématite]]…) que l’on chauffe en présence de charbon comme dans les hauts-fourneaux. Le charbon joue à la fois le rôle de source de chaleur et de [[réducteur (chimie)|réducteur]]. Pour les [[sulfure]]s, comme la [[blende]], on effectue un grillage dans un courant d’air, de telle sorte que l’oxygène oxyde le métal alors que l’[[anhydride sulfureux]] se dégage. |
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Le début de la chimie industrielle est caractérisé par le procédé de fabrication d’[[acide sulfurique]] (huile de vitriol) des ''chambres de plomb'' mis au point par [[John Roebuck]]. |
Le début de la [[chimie industrielle]] est caractérisé par le procédé de fabrication d’[[acide sulfurique]] (huile de vitriol) des ''chambres de plomb'' mis au point par [[John Roebuck]]. |
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=== Antoine Lavoisier === |
=== Antoine Lavoisier === |
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[[Fichier:David - Portrait of Monsieur Lavoisier and His Wife.jpg|vignette|200px|''Portrait de Monsieur Lavoisier et son épouse'', par [[Jacques-Louis David]]]] |
[[Fichier:David - Portrait of Monsieur Lavoisier and His Wife.jpg|vignette|200px|''Portrait de Monsieur Lavoisier et son épouse'', par [[Jacques-Louis David]]]] |
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C’est en 1765 |
C’est en 1765 que [[Antoine Lavoisier]] publie ses travaux sur le [[gypse]]. Ses études sur la combustion le mènent à la conclusion que l’air déphlogistiqué est de l’oxygène. Lors de la combustion, un combustible nécessite de l’oxygène alors que le résultat de la calcination est une chaux (oxyde) moins de l’oxygène. Cette nouvelle théorie du phlogistique est publiée en 1776 et approfondie en 1785. Lors de la combustion du phosphore dans l’air, Lavoisier constate la formation d’un gaz résiduel (l'azote) qu’il nomme ''mofette atmosphérique'' et qui correspond à ''l’air phlogistiqué ''caractérisé par Rutherford en 1772. Il établit que l’air atmosphérique est composé de 20 % d’oxygène et de 80 % de ''mofette''. |
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Il précise également, dans son expérience sur la décomposition de l’[[eau]] (dont la synthèse eudiométrique sera effectuée par Cavendish), que celle-ci est un corps simple composé d’air inflammable ([[hydrogène]]) et d’oxygène. Au vu de ces résultats, il sera définitivement admis, en 1785, que ni l’air ni l’eau ne sont des éléments chimiques. |
Il précise également, dans son expérience sur la décomposition de l’[[eau]] (dont la synthèse eudiométrique sera effectuée par Cavendish), que celle-ci est un corps simple composé d’air inflammable ([[hydrogène]]) et d’oxygène. Au vu de ces résultats, il sera définitivement admis, en 1785, que ni l’air ni l’eau ne sont des éléments chimiques. |
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Avec |
Avec [[Louis-Bernard Guyton-Morveau|Guyton-Morveau]], il définit de manière visionnaire une notion d'élément chimique, qui ne diffère essentiellement de la nôtre qu'en ce qu'elle inclut la [[lumière]] et le calorique. L'ancienne ''Chymie'' disparaît. |
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Lavoisier est également le premier à insister de manière aussi nette sur la conservation de la masse lors d'une réaction chimique. |
Lavoisier est également le premier à insister de manière aussi nette sur la conservation de la masse lors d'une [[réaction chimique]]. |
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=== Affinités et nomenclature === |
=== Affinités et nomenclature === |
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Au début du siècle, on tente de comprendre comment les corps ou éléments chimiques peuvent « s’unir » les uns aux autres. Un premier début d’explication est tenté, en 1718, par [[Étienne-François Geoffroy|Geoffroy]]. Les substances connues à l’époque sont classées dans une ''[[Table des différents rapports observés en Chimie entre différentes substances|Table des différents rapports ou affinités]]'' dont l’idée sera reprise par une vingtaine de chimistes entre 1730 et 1790. Ainsi en 1761, [[Christlieb Ehregott Gellert|Christlieb Gellert]], puis, la même année, |
Au début du siècle, on tente de comprendre comment les corps ou éléments chimiques peuvent « s’unir » les uns aux autres. Un premier début d’explication est tenté, en 1718, par [[Étienne-François Geoffroy|Geoffroy]]. Les substances connues à l’époque sont classées dans une ''[[Table des différents rapports observés en Chimie entre différentes substances|Table des différents rapports ou affinités]]'' dont l’idée sera reprise par une vingtaine de chimistes entre 1730 et 1790. Ainsi en 1761, [[Christlieb Ehregott Gellert|Christlieb Gellert]], puis, la même année, [[Jean-Philippe de Limbourg]], proposent de nouvelles ''table des affinités chymiques''. |
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En 1787, [[Louis-Bernard Guyton-Morveau|Guyton de Morveau]], [[Antoine Lavoisier|Lavoisier]], [[Claude Louis Berthollet|Berthollet]] et [[Antoine-François Fourcroy|Antoine de Fourcroy]] publieront la ''[[Méthode de nomenclature chimique]]'', ouvrage considéré comme essentiel pour la clarification et la mise en forme des connaissances en chimie. Un tableau, résumant les 55 substances connues en six catégories, mentionnées et commentées, complète cet ouvrage divisé en deux parties : d’une part les oxydes, acides, bases, sels…et d’autre part les substances tirées des végétaux et animaux. Un dictionnaire accompagne l’ouvrage et traite des synonymes. Il faut mentionner toutefois l’absence de symboles chimiques malgré une tentative de [[Jean Henri Hassenfratz|Hassenfratz]] et [[Pierre Auguste Adet|Adet]]. C'est [[Jöns Jacob Berzelius|Berzelius]] qui introduira un peu plus tard ces symboles permettant de représenter les [[composés chimiques]]. |
En 1787, [[Louis-Bernard Guyton-Morveau|Guyton de Morveau]], [[Antoine Lavoisier|Lavoisier]], [[Claude Louis Berthollet|Berthollet]] et [[Antoine-François Fourcroy|Antoine de Fourcroy]], publieront la ''[[Méthode de nomenclature chimique]]'', ouvrage considéré comme essentiel pour la clarification et la mise en forme des connaissances en chimie. Un tableau, résumant les 55 substances connues en six catégories, mentionnées et commentées, complète cet ouvrage divisé en deux parties : d’une part les oxydes, acides, bases, sels…et d’autre part les substances tirées des végétaux et animaux. Un dictionnaire accompagne l’ouvrage et traite des synonymes. Il faut mentionner toutefois l’absence de symboles chimiques malgré une tentative de [[Jean Henri Hassenfratz|Hassenfratz]] et [[Pierre Auguste Adet|Adet]]. C'est [[Jöns Jacob Berzelius|Berzelius]] qui introduira un peu plus tard ces symboles permettant de représenter les [[composés chimiques]]. |
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Deux ans plus tard, Lavoisier publiera le ''[[Traité élémentaire de chimie]]'', un ouvrage capital où apparaîtront nommément l’hydrogène, l’oxygène et le carbone. En 1792, [[Jeremias Benjamin Richter|Richter]] publie ''l'Art de la mesure des éléments chimiques'' et remarque que les rapports pondéraux d'éléments sont constants dans certaines familles chimiques et en 1794, [[Joseph Louis Proust]] établit la [[loi des proportions définies]]. |
Deux ans plus tard, Lavoisier publiera le ''[[Traité élémentaire de chimie]]'', un ouvrage capital où apparaîtront nommément l’hydrogène, l’oxygène et le carbone. En 1792, [[Jeremias Benjamin Richter|Richter]] publie ''l'Art de la mesure des éléments chimiques'' et remarque que les rapports pondéraux d'éléments sont constants dans certaines familles chimiques et, en 1794, [[Joseph Louis Proust]] établit la [[loi des proportions définies]]. |
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== {{s-|XIX}} == |
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=== L’électrolyse et la découverte de nouveaux éléments === |
=== L’électrolyse et la découverte de nouveaux éléments === |
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C’est en 1800 qu’[[Alessandro Volta]] invente la [[pile électrique]]. Le [[cérium]] est découvert par [[Wilhelm Hisinger]] en 1803. En 1804, l’[[iridium]] et l’[[osmium]] sont découverts par [[Smithson Tennant]] et dans la même année, [[William Wollaston]] isole le [[Palladium (chimie)|palladium]] et le [[rhodium]]. Les lois de l’[[électrolyse]], approfondies par [[William Nicholson (chimiste)|William Nicholson]] et [[Anthony Carlisle]], vont mettre en évidence la dissociation d’une solution aqueuse acide ou basique sous l’action de l’électricité. On obtient deux gaz : deux volumes d’hydrogène et un volume d’oxygène. Ces résultats donnent l’idée à [[Humphrey Davy]] de soumettre à l’électrolyse, non plus des solutions, mais des corps fondus comme la potasse. Il constate la formation d’un métal : [[potassium]] ou [[sodium]] autour d’un des fils. Avec la même méthode il isolera, en 1808, ''les métaux terreux'' : le [[magnésium]], le [[calcium]], le [[strontium]] et le [[baryum]]. En 1810, il montre que l’''acide marin déphlogistiqué'', ou ''oxyde muriatique'', est un [[corps simple]] : le [[chlore]]. L’acide muriatique est l’[[acide chlorhydrique]]. En 1834, [[Michael Faraday]] énonce les lois quantitatives de l’électrolyse. [[Svante August Arrhenius]] propose, en 1883, une théorie de l’électrolyse pour interpréter la [[lois de Faraday (électrochimie)|loi de Faraday]], basée sur l’existence de charges atomiques élémentaires [[ions]]. |
C’est en 1800 qu’[[Alessandro Volta]] invente la [[pile électrique]]. Le [[cérium]] est découvert par [[Wilhelm Hisinger]] en 1803. En 1804, l’[[iridium]] et l’[[osmium]] sont découverts par [[Smithson Tennant]] et, dans la même année, [[William Wollaston]] isole le [[Palladium (chimie)|palladium]] et le [[rhodium]]. Les lois de l’[[électrolyse]], approfondies par [[William Nicholson (chimiste)|William Nicholson]] et [[Anthony Carlisle]], vont mettre en évidence la dissociation d’une solution aqueuse acide ou basique sous l’action de l’électricité. On obtient deux gaz : deux volumes d’hydrogène et un volume d’oxygène. Ces résultats donnent l’idée à [[Humphrey Davy]] de soumettre à l’électrolyse, non plus des solutions, mais des corps fondus comme la potasse. Il constate la formation d’un métal : [[potassium]] ou [[sodium]] autour d’un des fils. Avec la même méthode il isolera, en 1808, ''les métaux terreux'' : le [[magnésium]], le [[calcium]], le [[strontium]] et le [[baryum]]. En 1810, il montre que l’''acide marin déphlogistiqué'', ou ''oxyde muriatique'', est un [[corps simple]] : le [[chlore]]. L’acide muriatique est l’[[acide chlorhydrique]]. En 1834, [[Michael Faraday]] énonce les lois quantitatives de l’électrolyse. [[Svante August Arrhenius]] propose, en 1883, une théorie de l’électrolyse pour interpréter la [[lois de Faraday (électrochimie)|loi de Faraday]], basée sur l’existence de charges atomiques élémentaires [[ions]]. |
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=== Les débuts de la chimie organique === |
=== Les débuts de la chimie organique === |
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[[Jöns Jacob Berzelius|Berzelius]] la définit en 1808, comme la chimie des ''êtres vivants'', définition imprégnée de [[vitalisme]]. Au départ, c’est la chimie des dérivés du carbone connus et des substances contenues dans le [[gaz d'éclairage]]. [[William Murdoch]] avait mis au point l’éclairage au [[gaz de houille]] en 1792 et 1799. L’éclairage au [[gaz de bois]] (thermolampe) avait été breveté par [[Philippe Lebon]]. Le développement urbain de ces nouvelles techniques avait conduit à la conception d’[[usine à gaz|usines à gaz]], de moyens de stockage et de tuyaux d’acheminement pour la distribution. Le [[goudron]] est un sous produit du [[gaz d'éclairage]] qui empêche la putréfaction du bois et qui est utilisé pour le [[calfatage]] des coques de bateau en bois. Il se présente sous forme d’un liquide visqueux, noir à forte odeur caractéristique. À l’époque, il existe d’autres substances organiques : [[teinture]], [[savon]], [[tannage]]… En 1802, [[Antoine-François Fourcroy|Fourcroy]] et [[Louis-Nicolas Vauquelin|Vauquelin]] établissent que l’[[acide formique]] est un mélange d’[[acide malique]] et d’[[acide acétique]] (dont Berzelius établira la formule en 1814). En 1805, Friedrich Sertürmer isole la [[morphine]], puis en 1817 [[Joseph Pelletier]] l’[[émétique]]. Ces découvertes de produits [[alcaloïde]]s seront suivies l’année suivante par la [[brucine]], le [[strychnine]], la colchinine, substances découvertes par [[Joseph Caventou]] et [[Pierre Joseph Pelletier|Pelletier]] qui isoleront, en 1820, la [[quinine]] et la [[caféine]]. En 1823, [[Jean-Antoine Chaptal]] fera paraître son ouvrage ''Chimie appliquée à l’agriculture''. Faraday découvre le ''carbureted hydrogen'' (C{{ind|6}}H{{ind|6}}) dans le [[gaz d'éclairage]] en 1825. En 1826, Otto Undervorben isole la ''crystallin'' de l’[[indigo]] par distillation et [[Louis Joseph Gay-Lussac|Gay-Lussac]] extrait l’acide racémique du [[Bitartrate de potassium|tartre]]. |
[[Jöns Jacob Berzelius|Berzelius]] la définit, en 1808, comme la chimie des ''êtres vivants'', définition imprégnée de [[vitalisme]]. Au départ, c’est la chimie des dérivés du carbone connus et des substances contenues dans le [[gaz d'éclairage]]. [[William Murdoch]] avait mis au point l’éclairage au [[gaz de houille]] en 1792 et 1799. L’éclairage au [[gaz de bois]] (thermolampe) avait été breveté par [[Philippe Lebon]]. Le développement urbain de ces nouvelles techniques avait conduit à la conception d’[[usine à gaz|usines à gaz]], de moyens de stockage et de tuyaux d’acheminement pour la distribution. Le [[goudron]] est un sous produit du [[gaz d'éclairage]] qui empêche la putréfaction du bois et qui est utilisé pour le [[calfatage]] des coques de bateau en bois. Il se présente sous forme d’un liquide visqueux, noir à forte odeur caractéristique. À l’époque, il existe d’autres substances organiques : [[teinture]], [[savon]], [[tannage]]… En 1802, [[Antoine-François Fourcroy|Fourcroy]] et [[Louis-Nicolas Vauquelin|Vauquelin]] établissent que l’[[acide formique]] est un mélange d’[[acide malique]] et d’[[acide acétique]] (dont Berzelius établira la formule en 1814). En 1805, Friedrich Sertürmer isole la [[morphine]], puis en 1817 [[Joseph Pelletier]] l’[[émétique]]. Ces découvertes de produits [[alcaloïde]]s seront suivies l’année suivante par la [[brucine]], le [[strychnine]], la colchinine, substances découvertes par [[Joseph Caventou]] et [[Pierre Joseph Pelletier|Pelletier]] qui isoleront, en 1820, la [[quinine]] et la [[caféine]]. En 1823, [[Jean-Antoine Chaptal]] fera paraître son ouvrage ''Chimie appliquée à l’agriculture''. Faraday découvre le ''carbureted hydrogen'' (C{{ind|6}}H{{ind|6}}) dans le [[gaz d'éclairage]] en 1825. En 1826, Otto Undervorben isole la ''crystallin'' de l’[[indigo]] par distillation et [[Louis Joseph Gay-Lussac|Gay-Lussac]] extrait l’acide [[racémique]] du [[Bitartrate de potassium|tartre]]. |
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L’année 1828 est importante : Pelletier et Cavendou isolent la [[nicotine]] et [[Friedrich Wöhler]] réalise la synthèse de l’[[urée]]. Il démontre la possibilité d’obtenir des substances organiques (urée) à partir des substances minérales (cyanate d’argent et chlorure d’ammonium). La saliciline est extraite de l’écorce de [[saule]] par [[Pierre-Joseph Leroux]] en 1829 (le lancement commercial de l’[[acide acétylsalicylique|aspirine]] par [[Bayer (entreprise)|Bayer]] aura lieu en 1899). En 1833, [[Jean-Baptiste Dumas (homme politique, 1800-1884)|Jean-Baptiste Dumas]] établit la formule du [[camphre]]. |
L’année 1828 est importante : Pelletier et Cavendou isolent la [[nicotine]] et [[Friedrich Wöhler]] réalise la synthèse de l’[[urée]]. Il démontre la possibilité d’obtenir des substances organiques (urée) à partir des substances minérales (cyanate d’argent et chlorure d’ammonium). La saliciline est extraite de l’écorce de [[saule]] par [[Pierre-Joseph Leroux]] en 1829 (le lancement commercial de l’[[acide acétylsalicylique|aspirine]] par [[Bayer (entreprise)|Bayer]] aura lieu en 1899). En 1833, [[Jean-Baptiste Dumas (homme politique, 1800-1884)|Jean-Baptiste Dumas]] établit la formule du [[camphre]]. |
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=== Chevreul et les corps gras === |
=== Chevreul et les corps gras === |
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[[Eugène Chevreul|Chevreul]] s’intéresse vers 1810 aux [[matières grasses]] utilisées dans l’industrie : savonneries, alimentation, éclairage, textile (ensimage). En 1813, il montre que l’action d’un alcali sur la [[graisse]] de porc forme un [[savon]] et libère de la [[glycérine]]. Il montre, la même année, en faisant agir de l’acide sulfurique dilué sur le savon, que celui-ci est formé de deux acides : l’un solide ([[margarine]]), l’autre liquide (''graisse fluide''). La graisse de porc est donc constituée de glycérine, margarine et ''graisse fluide''. En 1814, il extrait du beurre l’[[acide butyrique]] et des calculs biliaires, la [[cholestérol|choléstérine]]. Les acides [[Acide stéarique|stéarique]] et [[Acide oléique|oléique]] sont des sels qui sont dissociés par les alcalis en glycérine et acide et qui se recombinent au métal de l’alcali. Les sels d’[[Acide gras|acides gras]] sont obtenus à partir de la potasse et donnent des savons mous, alors que ceux obtenus à partir de la soude donnent des savons durs. En 1817, Chevreul étudie l’acide delphique. Les acides caprique et caproïques seront caractérisés l’année suivante. En faisant bouillir des os d’animaux, Braconnot obtient en 1820, par l’action de l’acide sulfurique dilué sur |
[[Eugène Chevreul|Chevreul]] s’intéresse vers 1810 aux [[matières grasses]] utilisées dans l’industrie : savonneries, alimentation, éclairage, textile (ensimage). En 1813, il montre que l’action d’un alcali sur la [[graisse]] de porc forme un [[savon]] et libère de la [[glycérine]]. Il montre, la même année, en faisant agir de l’acide sulfurique dilué sur le savon, que celui-ci est formé de deux acides : l’un solide ([[margarine]]), l’autre liquide (''graisse fluide''). La graisse de porc est donc constituée de glycérine, margarine et ''graisse fluide''. En 1814, il extrait du beurre l’[[acide butyrique]] et des calculs biliaires, la [[cholestérol|choléstérine]]. Les acides [[Acide stéarique|stéarique]] et [[Acide oléique|oléique]] sont des sels qui sont dissociés par les alcalis en glycérine et acide et qui se recombinent au métal de l’alcali. Les sels d’[[Acide gras|acides gras]] sont obtenus à partir de la potasse et donnent des savons mous, alors que ceux obtenus à partir de la soude donnent des savons durs. En 1817, Chevreul étudie l’acide delphique. Les acides caprique et caproïques seront caractérisés l’année suivante. En faisant bouillir des os d’animaux, [[Henri Braconnot|Braconnot]] obtient en 1820, par l’action de l’acide sulfurique dilué sur la gélatine, un « sucre de gélatine ». Dans son ouvrage paru en 1823, ''Recherches chimiques sur les corps gras d’origine animale'', [[Michel Chevreul]] effectue un classement des [[corps gras]] rencontrés dans ses travaux. Les [[glycéride]]s comme la [[stéarine]] (glycérine et [[acide stéarique]]) résulteront des combinaisons de glycérine et d’acides gras. La rupture du lien entre glycérine et acides gras par l’action de la soude ([[hydroxyde de sodium]]) sera appelée [[saponification]]. Tous les corps gras ne sont pas saponifiables. À la suite de tous ces travaux, dès 1825, les [[bougie]]s en [[stéarine]] remplaceront les [[chandelle (éclairage)|chandelles]] en suif d’animal. |
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=== Chimie quantitative === |
=== Chimie quantitative === |
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En 1843, [[Charles Gerhardt|Charles Frédéric Gerhardt]] obtient le [[bornéol]] à partir du [[camphre]]. |
En 1843, [[Charles Gerhardt|Charles Frédéric Gerhardt]] obtient le [[bornéol]] à partir du [[camphre]]. |
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Les [[série homologue|séries homologues]], les [[groupe fonctionnel|groupes fonctionnels]] seront |
Les [[série homologue|séries homologues]], les [[groupe fonctionnel|groupes fonctionnels]] seront définis entre 1842 et 1850 par [[Auguste Laurent]], la [[chiralité (chimie)|chiralité]] en 1848 ([[Louis Pasteur]]). |
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En 1855, [[Charles Adolphe Wurtz]] mettra au point sa célèbre synthèse ([[réaction de Wurtz]]) pour la préparation des [[hydrocarbure]]s. |
En 1855, [[Charles Adolphe Wurtz]] mettra au point sa célèbre synthèse ([[réaction de Wurtz]]) pour la préparation des [[hydrocarbure]]s. |
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En 1864, la synthèse de [[Rudolph Fittig]] et Tollens aboutit au [[toluène]]. |
En 1864, la synthèse de [[Rudolph Fittig]] et Tollens aboutit au [[toluène]]. |
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En 1894, [[Henri Moissan]] obtient de l’[[acétylène]] à partir du carbure de calcium. |
En 1894, [[Henri Moissan]] obtient de l’[[acétylène]] à partir du carbure de calcium<ref>{{Lien web |titre=Henri MOISSAN (1852-1907) |url=https://www.annales.org/edit/archives/x/moissan.html |site=www.annales.org |consulté le=2024-09-09}}</ref>. |
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En 1884, le comte [[Hilaire de Chardonnet]] invente la [[soie]] artificielle et construisit en [[1891]] une usine affectée à la production de [[Viscose]]. |
En 1884, le comte [[Hilaire de Chardonnet]] invente la [[soie]] artificielle et construisit en [[1891]] une usine affectée à la production de [[Viscose]]. |
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{{citation bloc|Archibald Couper est le premier à utiliser un symbole de liaison entre le radical et sa terminaison, sous la forme de pointillés (1857) pour commencer puis par un trait plein (1858).}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |
{{citation bloc|Archibald Couper est le premier à utiliser un symbole de liaison entre le radical et sa terminaison, sous la forme de pointillés (1857) pour commencer puis par un trait plein (1858).}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |
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{{citation bloc|Le doublet d'électrons de [[Gilbert Newton Lewis|Lewis]] venait enfin expliquer le tiret que les chimistes écrivaient depuis [[Friedrich Kekulé von Stradonitz|Kekulé]] et [[Archibald Scott Couper|Couper]].}}</ref>. Cette représentation, contrairement à la [[formule brute]], conduit aux [[formule développée|formules développées]] et permet de préciser la disposition des atomes dans les molécules et la compréhension des mécanismes réactionnels. |
{{citation bloc|Le doublet d'électrons de [[Gilbert Newton Lewis|Lewis]] venait enfin expliquer le tiret que les chimistes écrivaient depuis [[Friedrich Kekulé von Stradonitz|Kekulé]] et [[Archibald Scott Couper|Couper]].}}</ref>. Cette représentation, contrairement à la [[formule brute]], conduit aux [[formule développée|formules développées]] et permet de préciser la disposition des atomes dans les molécules et la compréhension des mécanismes réactionnels. |
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En 1860, Kékulé différencie les corps gras aliphatiques et les composés aromatiques tels les acides salicylique et |
En 1860, Kékulé différencie les corps gras aliphatiques et les composés aromatiques tels les acides salicylique et benzoïque. |
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La notion de ''liaison multiple'' proposée entre 1861 et 1863 par [[Johann Josef Loschmidt|Josef Loschmidt]]<ref>{{Lien web |
La notion de ''liaison multiple'' proposée entre 1861 et 1863 par [[Johann Josef Loschmidt|Josef Loschmidt]]<ref>{{Lien web |
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| page = 18 (Ch. Oberver, § Matières colorées - Molécules à liaisons conjuguées)}}</ref>, permet d’expliquer les structures de l'[[éthylène]] (CH{{ind|2}}=CH{{ind|2}}) et de l'[[acétylène]] ([[Image:Acetylene-2D.svg|80px|Acetylene]]) puis le mécanisme de l’[[hydrogénation]]<ref>{{Ouvrage |
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</ref>, permet d’expliquer les structures de l'[[éthylène]] (CH{{ind|2}}=CH{{ind|2}}) et de l'[[acétylène]] ([[Image:Acetylene-2D.svg|80px|Acetylene]]) puis le mécanisme de l’[[hydrogénation]]<ref> |
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| auteur1 = [[Jean-Claude Baudet]] |
| auteur1 = [[Jean-Claude Baudet]] |
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| nature ouvrage = Traité en Histoire des Sciences |
| nature ouvrage = Traité en Histoire des Sciences |
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| date = 14 Avril 2017 |
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| consulté le = 26 Juin 2019 |
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| numéro chapitre = 7 |
| numéro chapitre = 7 |
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| titre chapitre = Le {{s-|XIX}} : Mendéléïev |
| titre chapitre = Le {{s-|XIX}} : Mendéléïev}}</ref>. L’hydrogénation catalytique sera développée en 1897 par [[Paul Sabatier (chimiste)|Paul Sabatier]] et [[Jean-Baptiste Senderens|Senderens]]. |
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</ref>. L’hydrogénation catalytique sera développée en 1897 par [[Paul Sabatier (chimiste)|Paul Sabatier]] et [[Jean-Baptiste Senderens|Senderens]]. |
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En 1864, [[August Wilhelm von Hofmann]] suggère une nomenclature pour [[alcanes]] et [[alcènes]]. |
En 1864, [[August Wilhelm von Hofmann]] suggère une nomenclature pour [[alcanes]] et [[alcènes]]. |
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* en 1810, Berzelius isole le [[silicium]] de la [[Dioxyde de silicium|silice]] qui forme le [[Quartz (minéral)|quartz]], constituant essentiel du sable, et que l’on trouve également dans l’argile et dans de nombreuses roches ; |
* en 1810, Berzelius isole le [[silicium]] de la [[Dioxyde de silicium|silice]] qui forme le [[Quartz (minéral)|quartz]], constituant essentiel du sable, et que l’on trouve également dans l’argile et dans de nombreuses roches ; |
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* en 1813, [[Bernard Courtois]] caractérise l’iode qui sera extraite du [[varech]] par [[Antoine-Jérôme Balard]] en 1826 ; |
* en 1813, [[Bernard Courtois]] caractérise l’iode qui sera extraite du [[varech]] par [[Antoine-Jérôme Balard]] en 1826 ; |
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* en 1817, le chimiste suédois [[Johan August Arfwedson|Arfwedson]] découvre le [[lithium]] (le premier élément de la famille des [[alcalins]]) en analysant un minerai<ref>{{Lien web|langue = fr |titre = Lithium |url = http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/lithium/66246|site = Encyclopédie Larousse en ligne |
* en 1817, le chimiste suédois [[Johan August Arfwedson|Arfwedson]] découvre le [[lithium]] (le premier élément de la famille des [[alcalins]]) en analysant un minerai<ref>{{Lien web|langue = fr |titre = Lithium |url = http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/lithium/66246|site = Encyclopédie Larousse en ligne |consulté le = 09 juillet 2018 |auteur institutionnel = Éditions Larousse}}</ref>. Il fut isolé plus tard, par [[électrolyse]], par le célèbre chimiste anglais sir [[Humphry Davy|Davy]]<ref>{{Lien web |lang = fr|titre = Lithium |url = http://www.universalis.fr/encyclopedie/lithium/ |site = Encyclopædia Universalis |consulté le = 09 juillet 2018|prénom1 = Roger|nom1 = Naslain}}</ref> ; |
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* en 1828, le glucinium (renommé ultérieurement [[béryllium]]) est découvert par [[Friedrich Wöhler]] et le [[thorium]] par Berzelius. [[Carl Gustaf Mosander|Carl Gustav Mosander]] isole le [[lanthane]] en 1839 et l’[[erbium]] et le [[terbium]] en 1843 ; |
* en 1828, le glucinium (renommé ultérieurement [[béryllium]]) est découvert par [[Friedrich Wöhler]] et le [[thorium]] par Berzelius. [[Carl Gustaf Mosander|Carl Gustav Mosander]] isole le [[lanthane]] en 1839 et l’[[erbium]] et le [[terbium]] en 1843 ; |
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* en 1841, le chimiste français Eugène-Melchior Péligot nomme l'[[uranium]], promis au fabuleux destin de la découverte de la radio-activité ; |
* en 1841, le chimiste français [[Eugène-Melchior Péligot]] nomme l'[[uranium]], promis au fabuleux destin de la découverte de la radio-activité ; |
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* en 1845, le [[ruthénium]] est découvert par [[Karl |
* en 1845, le [[ruthénium]] est découvert par [[Karl Klaus]]. |
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Une nouvelle technique, l'[[analyse spectrale]], verra le jour en 1859. Mise au point par [[Robert Bunsen]] et [[Gustav Kirchhoff]] elle leur permet de caractériser le [[césium]] et le [[rubidium]] en 1860. Le [[thallium]] sera identifié par William |
Une nouvelle technique, l'[[analyse spectrale]], verra le jour en 1859. Mise au point par [[Robert Bunsen]] et [[Gustav Kirchhoff]], elle leur permet de caractériser le [[césium]] et le [[rubidium]] en 1860. Le [[thallium]] sera identifié par [[William Crookes]] en 1861, en utilisant la même méthode. |
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Les tentatives de classement des éléments chimiques en fonction de leurs propriétés ont été assez nombreuses. On citera par exemple celle de [[Johann Wolfgang Döbereiner]] effectuée en 1829. Mais c’est en 1869 que le chimiste Russe Dmitriï [[Dmitri Mendeleïev|Mendeleïev]] propose sa [[tableau périodique des éléments|classification]] des 62 éléments connus. Pour Mendeleïev, la classification périodique correspond à une véritable loi naturelle, et il n'hésite pas à modifier les valeurs de certains poids atomiques pour en justifier l'évidence. Sa conviction est telle qu'il prédit la découverte d'éléments manquants qu'il qualifie d'eka-éléments. La découverte de ces éléments au fil de la seconde moitié du siècle assoit peu à peu la confiance que mettent les chimistes dans cette classification qui sera d'ailleurs revue, notamment à la suite de l'émergence de la notion de numéro atomique et de la mise en évidence des nombres quantiques s, p, d caractéristiques des orbitales atomiques. |
Les tentatives de classement des éléments chimiques en fonction de leurs propriétés ont été assez nombreuses. On citera par exemple celle de [[Johann Wolfgang Döbereiner]] effectuée en 1829. Mais c’est en 1869 que le chimiste Russe Dmitriï [[Dmitri Mendeleïev|Mendeleïev]] propose sa [[tableau périodique des éléments|classification]] des 62 éléments connus. Pour Mendeleïev, la classification périodique correspond à une véritable loi naturelle, et il n'hésite pas à modifier les valeurs de certains poids atomiques pour en justifier l'évidence. Sa conviction est telle qu'il prédit la découverte d'éléments manquants qu'il qualifie d'eka-éléments. La découverte de ces éléments au fil de la seconde moitié du siècle assoit peu à peu la confiance que mettent les chimistes dans cette classification qui sera d'ailleurs revue, notamment à la suite de l'émergence de la notion de numéro atomique et de la mise en évidence des nombres quantiques s, p, d caractéristiques des orbitales atomiques. |
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La découverte d’éléments continue au fil du siècle : |
La découverte d’éléments continue au fil du siècle : |
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* en 1875, [[Paul-Émile Lecoq de Boisbaudran|Lecoq de Boisbaudran]] découvre le [[gallium]], puis l’[[holmium]] et l’[[ytterbium]] en 1878 ; |
* en 1875, [[Paul-Émile Lecoq de Boisbaudran|Lecoq de Boisbaudran]] découvre le [[gallium]], puis l’[[holmium]] et l’[[ytterbium]] en 1878 ; |
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* en 1879, d’autres [[Terre rare|terres rares]] seront répertoriées : le [[scandium]], le [[samarium]], le |
* en 1879, d’autres [[Terre rare|terres rares]] seront répertoriées : le [[scandium]], le [[samarium]], le [[thulium]], puis le [[gadolinium]] en 1880<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=64 - Gadolinium |url=https://sagascience.com/mendeleiev/gadolinium/ |site=Le tableau de Mendeleïev : 150 ans d'histoire |consulté le=2021-02-27}}</ref>; |
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* en 1886, Lecoq de Boisbaudran isole le [[dysprosium]] et [[Henri Moissan]] le [[fluor]]. La même année, [[Clemens Winkler]] découvre le [[germanium]] ; |
* en 1886, Lecoq de Boisbaudran isole le [[dysprosium]] et [[Henri Moissan]] le [[fluor]]. La même année, [[Clemens Winkler]] découvre le [[germanium]] ; |
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* à la fin du siècle, [[William Ramsay|Ramsay]] découvrira l’[[argon]] (1894) et l’[[hélium]] (1895) et enfin la découverte des autres [[gaz rares]] ([[néon]], [[krypton]] et [[xénon]]). |
* à la fin du siècle, [[William Ramsay|Ramsay]] découvrira l’[[argon]] (1894) et l’[[hélium]] (1895) et enfin la découverte des autres [[gaz rares]] ([[néon]], [[krypton]] et [[xénon]]). |
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{{clear}} |
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=== Colorants synthétiques et caoutchouc === |
=== Colorants synthétiques et caoutchouc === |
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La synthèse chimique va surtout se développer dans les domaines des [[médicament]]s et des [[colorant|colorants]]{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}}. En 1807, [[Jean-Antoine Chaptal]] publie ''l’Art de la teinture du coton rouge''. En 1838, Alexandre Wosrerenski obtient la [[quinone]] à partir de la [[quinine]]. Dès 1842, l’[[acide picrique]] est utilisé dans l’industrie comme colorant synthétique{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}}. En 1849, l’[[essence de térébenthine]] est à la base du nettoyage à sec{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}}. La [[pyridine]] est obtenue par distillation du goudron de houille par [[Thomas Anderson (chimiste)|Thomas Anderson]]. |
La synthèse chimique va surtout se développer dans les domaines des [[médicament]]s et des [[colorant|colorants]]{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}}. En 1807, [[Jean-Antoine Chaptal]] publie ''l’Art de la teinture du coton rouge''. En 1838, Alexandre Wosrerenski obtient la [[quinone]] à partir de la [[quinine]]. Dès 1842, l’[[acide picrique]] est utilisé dans l’industrie comme colorant synthétique{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}}. En 1849, l’[[essence de térébenthine]] est à la base du nettoyage à sec{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}}. La [[pyridine]] est obtenue par distillation du goudron de houille par [[Thomas Anderson (chimiste)|Thomas Anderson]]. |
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[[William Henry Perkin]] réussit à obtenir du ''pourpre d’aniline'' ou ''[[mauvéine]]'' en traitant l’aniline par le [[Dichromate de potassium|bichromate de potassium]]. Le ''rouge d’aniline'' ou ''[[fuschine]]'' sera synthétisé un peu plus tard par [[August Wilhelm von Hofmann]] à partir d'[[aniline]] et de [[tétrachlorure de carbone]] en 1858<ref> |
[[William Henry Perkin]] réussit à obtenir du ''pourpre d’aniline'' ou ''[[mauvéine]]'' en traitant l’aniline par le [[Dichromate de potassium|bichromate de potassium]]. Le ''rouge d’aniline'' ou ''[[fuschine]]'' sera synthétisé un peu plus tard par [[August Wilhelm von Hofmann]] à partir d'[[aniline]] et de [[tétrachlorure de carbone]] en 1858<ref>{{Article |
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| lire en ligne = https://zs.thulb.uni-jena.de/receive/jportal_jpvolume_00125980 |
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| auteur1 = Marianne Chouteau |
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| responsabilité1 = Maître de conférences associée au Centre des Humanités de l'[[INSA Lyon]] |
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| auteur2 = Pierre Houssais |
| auteur2 = Pierre Houssais |
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| titre = Histoire croisée des textiles et de la chimie en région lyonnaise |
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| date = 10 Octobre 2017 |
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La société [[Bayer (entreprise)|Bayer]] sera créée en Allemagne en 1863, puis la [[BASF]] en 1865. En 1867, la formule du [[naphtalène]] extrait du goudron de houille est établie. La synthèse de l’[[alizarine]] (1868) sera industrialisée par BASF en 1870 par Carl Graebe et réussie en 1875 par Friedrich Tiemann{{ |
La société [[Bayer (entreprise)|Bayer]] sera créée en Allemagne en 1863, puis la [[BASF]] en 1865. En 1867, la formule du [[naphtalène]] extrait du goudron de houille est établie. La synthèse de l’[[alizarine]] (1868) sera industrialisée par BASF en 1870 par [[Carl Graebe]] et [[Carl Liebermann]]. En 1871, [[Heinrich Caro]] réalise la synthèse de l'[[éosine]]{{sfn|Jean-Claude Baudet|2017|p=186}}. Celle de la [[vanilline]] est réussie en 1875 par Friedrich Tiemann{{sfn|Jean-Claude Baudet|2017|p=186}}. La théorie des [[Colorant industriel|colorants]] avec les groupements ''chromophores'' et ''auxochromes'' sera l’œuvre, en 1876, de [[Théorie de Witt|Otto Nikolaus Witt]]. En 1875, Ramsay réalise la synthèse de la [[pyridine]]. Enfin, [[Adolf von Baeyer]] met au point la synthèse de l’indigo en 1879 que BASF commercialise en 1897. |
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En ce qui concerne le [[Caoutchouc (matériau)|caoutchouc]], l’invention du [[Pneumatique (véhicule)|pneumatique]] en 1888 par [[Dunlop]] débouchera sur une fabrication industrielle par [[Michelin]] en 1889 puis [[Goodyear Tire & Rubber|Goodyear]]. |
En ce qui concerne le [[Caoutchouc (matériau)|caoutchouc]], l’invention du [[Pneumatique (véhicule)|pneumatique]] en 1888 par [[Dunlop]] débouchera sur une fabrication industrielle par [[Michelin]] en 1889 puis [[Goodyear Tire & Rubber|Goodyear]]. |
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=== Métallurgie === |
=== Métallurgie === |
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Un nouveau métal, l’[[aluminium]] est découvert par Wöhler en 1827. Les mécanismes et réactions survenant dans un haut-fourneau pour produire de l’acier sont de mieux en mieux |
Un nouveau métal, l’[[aluminium]] est découvert par Wöhler en 1827. Les mécanismes et réactions survenant dans un haut-fourneau pour produire de l’acier sont de mieux en mieux compris : carburation, [[Affinage des métaux|affinage]]. En 1826, [[Henry Bessemer]] invente un nouveau convertisseur qui sera complété en 1878 par un nouveau procédé de production ([[Sidney Gilchrist Thomas|acier Thomas]]). C’est à cette époque que les [[acier|aciers spéciaux]] au [[manganèse]] sont mis au point par Robert Hadfield{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}}. En 1863{{Référence souhaitée|date=15 avril 2019}}, l’étude de la [[trempe (métallurgie)|trempe]] conduit à la [[métallographie]] et à la caractérisation de [[cémentite]] et de [[ferrite (acier)|ferrite]]. La structure de la [[martensite]] des aciers trempés par [[Floris Osmond]] sera étudiée en 1890. |
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En 1860, l’invention du [[Thermomètre infrarouge|pyromètre]] à [[thermocouple]] par [[Henri Le Chatelier]] permettra la mesure de températures élevées. Il faudra attendre 1886 pour que [[Paul Héroult]] produise l’aluminium par électrolyse. |
En 1860, l’invention du [[Thermomètre infrarouge|pyromètre]] à [[thermocouple]] par [[Henri Le Chatelier]] permettra la mesure de températures élevées. Il faudra attendre 1886 pour que [[Paul Héroult]] produise l’aluminium par électrolyse. |
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=== Rayons cathodiques, rayons X et radioactivité === |
=== Rayons cathodiques, rayons X et radioactivité === |
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La nature des rayonnements cathodiques dans un tube de Hittorf est approfondie par [[William Crookes]] en 1886. Ce sont des rayons de nature corpusculaire appelés [[électron]]s, dès 1891, par [[George Stoney]] et reconnus expérimentalement comme tels par [[Jean Perrin]] en 1895. Ces [[tube cathodique|rayons cathodiques]] sont constitués de particules négatives électrisées pouvant se mouvoir dans le vide et subissant l’action des champs électriques et magnétiques. [[Joseph John Thomson]] parvient, par des mesures de déviations de trajectoire, à déterminer le rapport entre la [[charge électrique]] ''e'' de l’électron (''e'' {{=}} {{nb|1,602 e-19 C}}) et sa masse ''m'' (''m'' = {{nb|9,109 e-31 kg}}) qui représente environ 1/2000 de celle de l’[[Atome d'hydrogène|atome d’hydrogène]]. Ces découvertes et mesures, plutôt du domaine de la physique, conduiront au modèle |
La nature des rayonnements cathodiques dans un tube de [[Johann Wilhelm Hittorf|Hittorf]] est approfondie par [[William Crookes]] en 1886. Ce sont des rayons de nature corpusculaire appelés [[électron]]s, dès 1891, par [[George Stoney]] et reconnus expérimentalement comme tels par [[Jean Perrin]] en 1895. Ces [[tube cathodique|rayons cathodiques]] sont constitués de particules négatives électrisées pouvant se mouvoir dans le vide et subissant l’action des champs électriques et magnétiques. [[Joseph John Thomson]] parvient, par des mesures de déviations de trajectoire, à déterminer le rapport entre la [[charge électrique]] ''e'' de l’électron (''e'' {{=}} {{nb|1,602 e-19 C}}) et sa masse ''m'' (''m'' = {{nb|9,109 e-31 kg}}) qui représente environ 1/2000 de celle de l’[[Atome d'hydrogène|atome d’hydrogène]]. Ces découvertes et mesures, plutôt du domaine de la physique, conduiront au [[modèle atomique de Thomson]] et effaceront les doutes sur l’existence des atomes formulés au premier Congrès des chimistes de 1860{{Référence nécessaire|date=15 avril 2019}}. |
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Vers les années 1890, |
Vers les années 1890, la science a démontré que des rayons cathodiques frappant le verre d’une ampoule provoquent une [[fluorescence]] du verre. [[Wilhelm Röntgen]] constate, en 1895, en plus de la fluorescence observée, la présence d’un nouveau rayonnement invisible, énergétique et pénétrant, capable d’impressionner une plaque photographique entourée de papier noir. Ces mystérieux [[rayons X]] seront utilisés en radiographie car ils traversent la matière, en étant partiellement absorbés en fonction de la densité de celle-ci et de l'énergie du rayonnement, ce qui permet d'avoir une information sur l'intérieur des objets qu'ils traversent. |
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En 1896, cherchant à approfondir les observations de Röntgen, notamment aux fins de vérifier si les phénomènes de phosphorescence et de fluorescence de l’uranium sont de même nature que les rayons X, Henri Becquerel constate qu’un rayonnement, qu’il nomme « rayons uraniques », émane spontanément et continûment de plusieurs sels d’uranium, qu’ils soient ou non phosphorescents<ref> |
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Cette activité particulière des atomes d’uranium, émission continue d’énergie, est appelée « [[radioactivité]] » par [[Pierre Curie]] et [[Marie Curie]] en 1898, après mesure de l’[[ionisation]] produite par les rayons uraniques au moyen d’un ''électroscope''. C’est à l’aide de cet instrument qu’ils découvriront qu’un échantillon de [[pechblende]] possède une radioactivité élevée due, non pas à l’uranium seul, mais au [[polonium]] et au [[radium]], deux éléments nouveaux contenus dans le minerai. En 1899, [[Ernest Rutherford]] montrera que les « rayons uraniques » se composent de deux rayonnements distincts : [[rayons alpha]] et [[Particule β|rayons bêta]]. Il découvre aussi la radioactivité du [[thorium]]. La même année, [[André-Louis Debierne|André Debierne]], trouve l’[[actinium]], un nouvel élément radioactif. En 1923, l’émanation du radium, elle-même radioactive, sera appelée [[radon]]. Un rayonnement, plus pénétrant que les rayons X, est émis par le radium et observé par [[Paul Villard]] en 1900 qui le nomme « [[rayon gamma]] ». Le {{s-|XIX}} s’achève donc sur le début de la chimie des rayonnements : [[Radioactivité α|alpha]], [[Radioactivité β|bêta]], [[Rayon gamma|gamma]], [[Rayon X|X]] et sur la découvertes de nouveaux éléments radioactifs{{Lesquels}} qui feront l’objet de recherches approfondies. |
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{{Lien web |langue=fr |titre=L'histoire de la radioactivité |url=https://www.andra.fr/les-dechets-radioactifs/la-radioactivite/lhistoire-de-la-radioactivite |site=andra.fr |consulté le=18 août 2021}}</ref>. |
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Cette activité particulière des atomes d’uranium, émission continue d’énergie, est appelée « [[radioactivité]] » par [[Pierre Curie]] et [[Marie Curie]] en 1898, après mesure de l’[[ionisation]] produite par les rayons uraniques au moyen d’un ''électroscope''. C’est à l’aide de cet instrument qu’ils découvriront qu’un échantillon de [[pechblende]] possède une radioactivité élevée due, non pas à l’uranium seul, mais au [[polonium]] et au [[radium]], deux éléments nouveaux contenus dans le minerai. En 1899, [[Ernest Rutherford]] montrera que les « rayons uraniques » se composent de deux rayonnements distincts : [[rayons alpha]] et [[Particule β|rayons bêta]]. Il découvre aussi la radioactivité du [[thorium]]. La même année, [[André-Louis Debierne|André Debierne]], trouve l’[[actinium]], un nouvel élément radioactif. En 1923, l’émanation du radium, elle-même radioactive, sera appelée [[radon]]. Un rayonnement, plus pénétrant que les rayons X, est émis par le radium et observé par [[Paul Villard]] en 1900 qui le nomme « [[rayon gamma]] ». Le {{s-|XIX}} s’achève donc sur le début de la chimie des rayonnements : [[Radioactivité α|alpha]], [[Radioactivité β|bêta]], [[Rayon gamma|gamma]], [[Rayon X|X]] et sur la découverte de nouveaux éléments radioactifs{{Lesquels}} qui feront l’objet de recherches approfondies. |
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En 1824, le [[ciment Portland]] complétera le ciment hydraulique de [[John Smeaton]] mis au point en 1715 à base de chaux. |
En 1824, le [[ciment Portland]] complétera le ciment hydraulique de [[John Smeaton]] mis au point en 1715 à base de chaux. |
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== {{s-|XX}} == |
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{{Section à sourcer|date=juin 2023}} |
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À partir de 1880 le développement de l'industrie permet d'améliorer les réacteurs chimiques : plus hauts niveaux de pression et de température disponibles, meilleur contrôle, utilisation de catalyseurs. |
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En collaboration avec les laboratoires les nouvelles industries chimiques et pétrochimiques vont développer des procédés de synthèse à grande échelle de substances jusqu'alors rares et chères, voire inconnus : c'est la seconde révolution industrielle. |
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* 1892 : Procédé chlore-alcali permettant la synthèse de dichlore, base des composés chlorés, à partir de chlorure de sodium. |
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* 1900 : Procédé Ostwald permettant la synthèse d'oxydes d'azote, dont le nitrate, à partir d'ammoniac. |
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* 1909 : Procédé Haber-Bosch permettant la synthèse d'ammoniac à partir de diazote atmosphérique, avec le procédé Ostwald ils ont transformé l'industrie des engrais et des explosifs qui était auparavant basé sur l'extraction du nitrate minéral. |
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* 1890-1950 : Développement des craquages de coupes particulières de pétrole menant à l'amélioration de la production de carburants ainsi qu'à la synthèse de molécules organiques peu courantes servant pour la chimie organique et la chimie des polymères : alcènes, cétones, alcools aliphatiques, cycles aromatiques. |
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Chaque élément finira par posséder son procédé industriel servant à transformer sa forme naturelle en dérivés réactifs, souvent il s'agit de l'élément à un autre état d'oxydation ou associé à un autre élément. |
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En parallèle la recherche en physique de la matière, proche cousine de la chimie, et de la biochimie continue. |
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* [[1913]] : [[Niels Bohr|Bohr]] publie son [[Modèle de Bohr|modèle de la structure de l'atome]]. |
* [[1913]] : [[Niels Bohr|Bohr]] publie son [[Modèle de Bohr|modèle de la structure de l'atome]]. |
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* [[1926]] : [[Erwin Schrödinger|Schrödinger]] publie son [[ |
* [[1926]] : [[Erwin Schrödinger|Schrödinger]] publie son [[Atome#Modèle actuel : modèle de Schrödinger|modèle de la structure de l'atome]], modèle utilisé aujourd'hui. |
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* [[1953]] : Découverte de la structure de l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] par [[James Dewey Watson|Watson]] et [[Francis Crick|Crick]]. |
* [[1953]] : Découverte de la structure de l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] par [[James Dewey Watson|Watson]] et [[Francis Crick|Crick]]. |
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* [[Bernadette Bensaude-Vincent]] et [[Isabelle Stengers]], ''Histoire de la chimie'' (2001), La Découverte, Paris. |
* [[Bernadette Bensaude-Vincent]] et [[Isabelle Stengers]], ''Histoire de la chimie'' (2001), La Découverte, Paris. |
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{{Portail|chimie|histoire des sciences}} |
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Version du 9 septembre 2024 à 14:52
L'histoire de la chimie débute avec la découverte du feu qui est la première source d'énergie utilisée par l'homme pour améliorer son quotidien : éclairage, chauffage, cuisson des aliments, etc. La maîtrise du feu a permis de réaliser les premières transformations contrôlées de la matière, notamment la fabrication du verre et de la céramique mais également d'alliages métalliques. L'histoire de la chimie est également marquée par les nombreuses tentatives pour développer une théorie cohérente de la matière parmi lesquels on peut citer les théories atomique de Démocrite et des éléments d'Aristote pendant la période antique ou le développement de l'alchimie au Moyen Âge.
La chimie ne se distinguera de cette dernière que vers le XVIIe siècle, notamment par les travaux de Robert Boyle qui applique la méthode scientifique à ses expériences. La publication de son célèbre Sceptical Chymist en 1661 est d'ailleurs parfois considéré dans le monde anglo-saxon comme le point de départ de la chimie moderne. Plus tard, les travaux de Lavoisier sur les lois de la conservation de la masse contribueront à placer définitivement la chimie au rang de science. Actuellement l'interdisciplinarité dans le monde scientifique fait qu'il est parfois difficile de différencier l'histoire de la chimie de celle de la physique ou des sciences de la vie telle que la biochimie.
Préhistoire
Les fondements de la chimie doivent être mis en rapport avec la découverte par l'homme du feu à l'époque paléolithique, 400 000 ans avant notre ère, et qui s'achève à la fin de la dernière période glaciaire, 8 000 ans avant notre ère. Outre le fait qu'il permit à l'homme de se chauffer et de cuire ses aliments, le feu peut aussi être considéré comme la première source d'énergie utilisée par l'homme. Cette énergie lui permit tout d'abord de transformer ses aliments (cuisson des aliments) mais également de réaliser de nouveaux matériaux comme des poteries par cuisson de l'argile. Le charbon de bois est également utilisé comme pigment dans les peintures préhistoriques dans les grottes ou les abris sous roche. Il sera par la suite également utilisé comme combustible. La chaux et le plâtre sont expérimentés très tôt.
Peu à peu, l'attention des hommes semble avoir été attirée par certaines roches ou pierres colorées : l'ocre rouge (oxyde de fer extrait des argiles à hématite), l'ocre jaune (oxyde de fer extrait des argiles à goethite et limonite), pierres bleues ou vertes (carbonates de cuivre, azurite ou malachite), pierres violettes à base d'oxyde de manganèse (manganite, pyrolusite).
Les recherches archéologiques montrent que des peuples du Moyen-Orient sont à l'origine des premières utilisations du bitume remontant au Paléolithique Moyen il y a environ 40 000 ans à 70 000 ans[1].
Il fut utilisé en tant que matière première pour ses nombreuses propriétés, notamment pour la conception de bâtiments.
Antiquité
L'Antiquité voit les débuts de la métallurgie (paléométallurgie), c'est-à-dire l'extraction par l'homme des métaux à partir des minerais présents dans la nature, généralement sous forme de sels. Ces métaux seront ensuite retravaillés et utilisés soit sous forme pure soit en tant qu'alliage. L'utilisation du bitume se généralise également[2].
- Or : utilisé à l'état natif depuis les débuts de l'Antiquité. Métal inaltérable et de très faible réactivité chimique il n'a, durant cette période, fait l'objet d'aucune transformation chimique. Considéré alors comme un métal parfait, il revêt une valeur monétaire et artistique importante
- L'argent : présent à l'état natif sous forme d'alliage avec l'or (électrum). Il peut également être extrait de la galène
- Le cuivre : il a pu être trouvé à l'état natif mais également sous forme impure dans la malachite. Son commerce pendant l'Antiquité sera une importante source de richesse
- Le bronze : premier alliage fabriqué par l'homme. C'est l'airain (aes) des Anciens. Les premiers alliages de cuivre découverts proviennent de Turquie (Catal Huyuk). Ce sont des alliages cuivre-arsenic. Le bronze apparaît aux alentours de l'an -6000 (Âge du bronze) et sera rapidement utilisé dans la fabrication d'armes. L'étain qui va se substituer à l'arsenic entre pour 10 % environ dans la composition des bronzes romains.
- Le fer : Il est possible qu'il ait été découvert il y a environ 3 800 ans en Anatolie par les Hittites, mais il pourrait également être originaire d'Inde où des objets de fer très anciens ont également été trouvés. Ses premières utilisations, également pour des applications militaires, datent de 2500 av. J.-C. Son usage est plus tardif car sa fabrication requiert des fours permettant d'obtenir des températures plus élevées. Le fer n'existe pas à l'état natif (mis à part le fer provenant de météorites qui est d'ailleurs allié au nickel). Pour l'obtenir il est nécessaire de réduire les oxydes de fer à l'aide de charbon de bois. L'homme s'aperçut alors que l'ajout d'une certaine quantité de carbone rendait le fer plus tranchant et plus résistant. Ce fut l'apparition du premier acier.
- Le laiton : alliage constitué de cuivre et de zinc apparaît vers 1000 av. J.-C. ; on en a trouvé notamment dans des pièces romaines.
- Le bitume et l'asphalte naturels servaient de mastic pour étanchéité (imperméabilité) pour la confection de coupes et de statuettes et pour cimenter les briques. Des goudrons, poix et brais sont obtenus par distillation pour étancher les vases et les navires.
Égypte ancienne
Les Égyptiens auraient inventé le verre il y a environ 3 800 ans à partir du sable du désert et du natron chauffés au four jusqu'à fusion auxquels on ajoute souvent de la chaux. À partir de -1800 environ, ils savent aussi extraire le fer de ses minerais. Les Égyptiens connaissent la fermentation qui leur permet de produire de la bière. Ils fabriquent des colorants (indigo, cinabre), utilisés notamment pour les fards (malachite). Les papyrus d’Ebers (1600 av. J.-C.) et de Brugsch (fin du XIVe siècle av. J.-C.) nous montrent de plus les connaissances en médecine et en pharmacie des Égyptiens.
Chine
- Fabrication de la porcelaine.
Inde
Les Indiens sont parmi les premiers peuples à avoir fabriqué du fer[réf. nécessaire]. Ils ont développé un art très poussé de cette métallurgie au fil des siècles. Au Moyen Âge, le métal des lames des meilleures épées étaient appelé damasquiné en occident, car on l'approvisionnait depuis Damas. Ces lames étaient pourtant faites d'un acier Indien : le wootz. Le pilier de fer de Delhi constitue un autre témoignage de la haute qualité des fabrications Indiennes de fer. Le déclin de la métallurgie Indienne s'amorce vers le XIVe siècle.
Grèce antique
- Les Minoens (du XXVIIe au XIIe siècles av. J.-C.) grillaient la pyrite (FeS2) pour l'utiliser comme minerai de fer[3],[4].
- Certains historiens des sciences[5] considèrent Thalès de Milet comme le fondateur de la chimie, car il fait de l'eau le principe explicatif de l'Univers. Pour son disciple, Anaximène de Milet, l'élément primordial est l'air qui devient feu par dilatation, puis vent. Un peu plus tard, Xénophane de Colophon propose la terre comme racine de toute chose. Pour Héraclite, le feu est à l'origine des choses.
- Pour Empédocle (Ve siècle av. J.-C.), il existe quatre éléments de base : l'eau, l'air, le feu et la terre qui s'attirent ou se repoussent. Platon reprend plus tard cette théorie en associant ces quatre éléments à des formes géométriques reliées à des nombres de triangles. Ainsi le feu est associé au tétraèdre (4 triangles équilatéraux) qui a les arêtes les plus pointues (d'où le fait qu'il pique), la Terre au cube (24 triangles rectangles isocèles signe de stabilité), l'Air à un octaèdre (8 triangles équilatéraux) et l'Eau à un icosaèdre (20 triangles équilatéraux). Aristote, élève de Platon, reprendra le modèle des quatre éléments en leur associant 4 qualités : l’humide, le sec, le chaud et le froid. Chacun des éléments est alors décrit comme l’association de 2 qualités (par exemple : le feu est une combinaison des qualités sec et chaud). Les écrits d'Aristote seront traduits en arabe et, plus tard, traduits en latin par Thomas d'Aquin et Roger Bacon. Le médecin Galien introduira au IIe siècle les quatre humeurs (sang, phlegme, bile jaune et bile noire) comme une combinaison des qualités d’Aristote : la médecine de Galien restera une référence pendant l’Antiquité et tout le Moyen Âge.
- Le philosophe Anaxagore voit le monde en perpétuel changement, sans création ni destruction de matière mais avec des réarrangements des particules élémentaires[réf. souhaitée].
- Leucippe et son disciple Démocrite pensent que la matière est composée d'entités élémentaires, les atomes[6]. Ceux-ci sont insécables, limités en diversité et forment la matière « comme les lettres forment les mots ». Cette théorie atomique, divulguée par Épicure et Lucrèce, servira de base à l'alchimie. Les atomes crochus assurent la cohésion de la matière tandis que les atomes ronds expliquent la fluidité des liquides.
- Vers 40 apr. J.-C., un médecin grec, Dioscoride, mentionne le soufre dans ses écrits ainsi qu'une poudre blanche obtenue par calcination de certaines pierres servant à produire l'orichalque.
Rome
Vers 30 av. J.-C., Vitruve, dans son ouvrage traitant des matériaux et techniques de construction Architectura, cite plusieurs matériaux dont la chaux, le ciment romain, l'ocre, l'orpiment, la pourpre, la garance, le pastel… Pline l'Ancien, dans son Histoire naturelle, récapitule les substances chimiques connues à son époque dont le soufre, le naphte, le gypse. D'autres substances, connues bien avant les Romains, sont mentionnées dans des documents comme les papyrus alchimiques de Leyde et de Stockholm, les lapidaires (données sur les pierres précieuses) et des ouvrages de Zosime de Panopolis.
En plus des substances citées antérieurement, on trouve[réf. souhaitée] :
- le cristal de roche ou quartz utilisé par les Romains pour la fabrication de loupes ;
- la pierre de magnésie susceptible d'exercer une action sur le fer ;
- l'alun ;
- le sel de Cappadoce ;
- la fleur de cuivre (chalcanthon) ou vitriol ;
- le vif-argent (mercure) ou argent liquide qui forme facilement des amalgames avec les métaux ;
- le nitre ou salpêtre de couleur blanche, soluble dans l'eau ;
- la litharge ou l'orpiment employé dans les alliages pour remplacer l'or, trop onéreux.
Parmi les techniques connues, on peut citer le bain-marie et la distillation qui fournit divers esprits (produits légers) et des huiles (produits lourds, moins volatils). L'esprit de naphte et l'huile de naphte étaient, à titre d'exemple, obtenus par distillation du naphte.
Naissance de l'alchimie
- L'alchimie naît en Égypte dans la région d'Alexandrie. Les premiers textes alchimiques sont écrits en grec et apparaissent dans les premiers siècles de notre ère[7]. Les alchimistes cherchent à fabriquer à partir de métaux divers le métal parfait qu'est l'or. L'objectif est la fabrication de la pierre philosophale qui transmute les métaux en or et permet la préparation de la panacée ou remède universel. L'alchimie est aussi une recherche spirituelle et demande une initiation à ses secrets. Les corps sont classés en solides, liquides et vapeurs et selon leur couleur. Ils interagissent suivant des notions de sympathie et d'antipathie. Cette philosophie repose sur la théorie des quatre éléments de Platon complétée par l'introduction de la quintessence (la 5e Essence ou le cinquième élément).
- Soufre, mercure et sel : le soufre et le mercure sont issus de l'alchimie arabe et le sel de Paracelse. Au soufre se rattache tout ce qui est chaud, dur et masculin ; au mercure tout ce qui est froid, féminin ; quant au sel il assure le cohésion du soufre et du mercure lors de leur union.
Moyen Âge
Civilisation arabe
- Certains historiens[Lesquels ?] croient que le mot « chimie » est dérivé du mot arabe Al kemi ou Al kem « الكم », (littéralement la kemia « الكيمياء », la « chimie »). Al kem signifie aujourd'hui en arabe la quantité, attestant que la chimie passe par une précoce approche quantitative de la matière, couvrant indistinctement le champ des premiers procédés chimiques comme celui du dosage en pharmacopée. Le mot « chimie » vient du mot persan Kimia[réf. nécessaire].
- La civilisation perse compte des alchimistes brillants dont Jabir Ibn Hayyan et Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi. En cherchant de l'or, ils travaillent sur d'autres matières comme l'acide nitrique et perfectionnent la distillation.
L'Occident
Bases de l'alchimie
L'alchimie arrive en Europe avec les traductions des textes arabes[8],[9]. De nombreux termes (comme alambic, alcali ou élixir) seront d'ailleurs repris directement de la langue arabe. Par ailleurs, en raison de la grande peste qui sévit alors, l'alchimie prétend améliorer la santé par des potions ou remèdes à base de substances chimiques connues. En 1317, le pape Jean XXII, à Avignon, réagit contre les fraudes dans les monnaies et les faux métaux contenant de l'or.
Le Moyen-Âge fût l'âge d'or de l'alchimie souvent associée à l'astrologie[8],[9]. À cette époque, sept métaux étaient connus (Au, Ag, Cu, Fe, Sn, Pb, Hg) et l'astrologie comptait sept astres particuliers (incluant Soleil & Lune).
La liaison s'établissait ainsi[9] :
- Soleil - l'or (Au)
- Mercure - le mercure (Hg)
- Vénus - le cuivre (Cu)
- la Lune - l'argent (Ag)
- Mars - le fer (Fe)
- Jupiter - l'étain (Sn)
- Saturne - le plomb (Pb)
Certaines expressions du langage perpétuent cette association. Par exemple, le saturnisme désigne une intoxication au plomb. Il convient également de signaler, au XIXe siècle, le clin d'œil par des scientifiques lors de la découverte d'éléments radioactifs qui furent nommés uranium, neptunium et plutonium en rapport avec le nom des trois planètes Uranus, Neptune et Pluton alors inconnues au Moyen-Âge. Robert Grossetête et Roger Bacon, qui prônent l'expérimentation comme méthode de travail pour les chimistes, sont représentatifs de cette époque. Albertus Magnus (Albert le Grand), moine dominicain, était un chimiste et alchimiste apprécié. C'est lui qui isola pour la première fois l'arsenic.
Les recettes
Beaucoup d'expériences de transmutation débouchèrent sur des recettes métallurgiques et sur la préparation de nouveaux composés :
- le vitriol : H2SO4 (acide sulfurique)
- l'eau forte : HNO3 (acide nitrique)
- l'esprit de sel : HCl (acide chlorhydrique)
- le vitriol de lune : Ag2SO4 (sulfate d'argent)
- les cristaux de Vénus : Cu(NO3)2 (nitrate de cuivre)
- la poudre noire (mélange déflagrant de salpêtre (du latin sal petrae signifiant « sel de pierre »), de soufre, de charbon de bois)
- l'esprit de vin à plusieurs degrés d'alcool (éthanol)
- l'eau régale capable de dissoudre l'or (mélange d'acide nitrique et d'acide chlorhydrique 1:3)
Aucun progrès théorique dans ces recettes ésotériques qui sont souvent des recopies d'ouvrages antérieurs, mais un développement notable de l'instrumentation et des manipulations.
Chine et Orient
La poudre noire (ou poudre à canon), composée d'un mélange de charbon de bois, de salpêtre (nitrate de potassium) et de soufre, est inventée par les Chinois vers les VIe et VIIe siècles[10],[11] de notre ère sous la dynastie Tang[12].
Des écrits des alchimistes chinois datant du milieu du IXe siècle (v. 855)[13] décrivent précisément la composition de la poudre noire permettant ainsi sa diffusion à d'autres civilisations, en particulier celles du monde médiéval arabo-musulman durant l'âge d'or islamique[14].
Comme explosif, elle sera remplacée à partir de 1847 par la nitroglycérine d'Ascanio Sobrero.
Renaissance et XVIe siècle
La Renaissance est une réaction intellectuelle contre l'état de fait et le pouvoir ecclésiastique (Galilée, la Réforme avec Calvin et Luther, Concile de Trente, guerres de religion…). En effet, jusqu'à cette période, la recherche d'une explication autre que divine aux phénomènes naturels est interdite jusqu'à l'héliocentrisme de Nicolas Copernic (1473-1543). Cette période est celle de l'humanisme, mais les anciens auxquels on se réfère commencent à être tenus à une certaine distance. La chimie va se détacher progressivement de l'alchimie. Andreas Libavius, par exemple, est un alchimiste représentatif de cette époque.
Paracelse
Paracelse, par sa pratique de la médecine et ses recherches sur les médicaments (iatrochimie), est considéré comme un précurseur de la chimie moderne quoiqu'il se réfère à la théorie des quatre éléments et au vitalisme. Il rappelle les vertus thérapeutiques du soufre et du mercure. D'autres métaux comme l'arsenic, l'antimoine et le bismuth seront mentionnés dans les ouvrages de médecine de la Renaissance. Une polémique naîtra sur la toxicité ou non des remèdes contenant de l'antimoine. Avec Vésale, on distinguera la pharmacie chimyque (laboratoire) de la pharmacie ordinaire (herbes médicinales). De nombreux instruments de manipulation : spatules, appareils de distillation, alambics, cornues… ont été inventés dans les laboratoires des alchimistes.
Les ingénieurs
Les nouvelles idées sont véhiculées par des traductions d'ouvrages issus du grec ou de l'arabe, l'imprimerie contribuant à la diffusion du savoir. De nombreux minéraux, végétaux et animaux sont ramenés des voyages par les grands navigateurs Vasco de Gama, Christophe Colomb, Magellan, Jacques Cartier, Francis Drake. Cette révolution scientifique en Occident conduit à développer l'esprit d'expérimentation allié aux techniques de calcul (l'algèbre de Raphaël Bombelli paraît en 1572) dans les laboratoires et les premières usines. Les besoins militaires (artillerie, canon, poudre noire…) vont favoriser de façon importante le développement des mines et la production de métaux et d'alliages[réf. souhaitée]. C'est donc la quantification par le biais des instruments de mesure qui caractérise le plus la Renaissance : mesures de pression, de température (invention du baromètre par Evangelista Torricelli (1643), thermomètre)… C'est le temps des ingénieurs. Bernard Palissy (1499-1589) se spécialise vers 1463 dans la production d'émaux et de faïence. En 1540, Vannoccio Biringuccio, qui publie De la pirotechnia libri, est le précurseur de la pyrotechnie.
Agricola
Georg Bauer (1494-1555), dit Agricola, fonde la chimie métallurgique et définit plus précisément métaux et alliages : il étudie plus particulièrement la galène, la blende et mentionne le zinc et le bismuth. Son principal ouvrage posthume, De Re Metallica[15], qui paraît en 1556, est un traité de métallurgie comportant des précisions sur la production de vitriol vert dont l'huile est particulièrement corrosive. Le charbon de bois, employé jusqu'ici pour le chauffage des minerais sera progressivement remplacé par le charbon de terre (houille). En 1546, il publie De natura fossilium, premier traité de minéralogie (le terme minéralogie sera mentionné par Bernardo Cesi en 1636).
XVIIe siècle
Les métiers de ce siècle (teinturiers, apothicaires, mineurs, métallurgistes, distillateurs, ingénieurs militaires…) sont représentatifs de l'esprit scientifique de l'époque. Il n'y a pas de percée théorique en chimie (contrairement à la physique : Descartes, Newton, Leibniz), malgré le grand nombre d'ouvrages scientifiques (voir par exemple Johannes Hartmann), d'expériences et de découvertes qui se succèdent[16]. L'alchimie en déclin laisse place à la théorie du phlogistique et à la chimie pneumatique.
Atomisme et phlogistique
Pierre Gassendi (1592-1655) reprend en 1624 les théories atomiques de l'Antiquité et précise la notion d'atome et en 1620, Francis Bacon, qui publie Novum Organum, prend parti pour l'atomisme. Georg Ernst Stahl (1659-1734) crée la phlogistique (du grec phlogiston, la terre inflammable). Selon cette théorie, toute matière combustible contient du phlogiston (du feu), qui s'échappe lorsqu'elle brûle. En 1630, Jean Rey (1583-1645), médecin, constate avant l'heure qu'un métal chauffé à l'air forme une chaux (oxyde) plus lourde que le métal, ce qui pose question dans le cadre de la phlogistique. Vers 1680, Johann Joachim Becher (1635-1682) écrit que les corps combustibles et les métaux sont composés de terres vitrifiables, inflammables (qui se dégagent par combustion) et mercurielles. Newton, qui est alchimiste en plus d'être physicien, pense qu'il existe des forces entre les particules, comparables aux forces de gravitation. En recherchant la pierre philosophale, Hennig Brandt obtiendra en 1669 le phosphore par distillation de l'urine humaine.
Les gaz
Jan Baptist van Helmont (1577-1644) différencie les gaz et caractérise le gaz sylvestre (CO2). C'est à l'issue d'expériences, et non d'intuitions, qu'il énonce ses résultats. Il obtient, par exemple, le gaz sulfureum par combustion du soufre et constate qu'il forme avec l'eau l'oléum sulphuris. Par ailleurs, on sait à l'époque que le gaz sylvestre peut être obtenu par diverses méthodes : action du vinaigre sur le calcaire, combustion du charbon, fermentation du raisin… En ce qui concerne le vinaigre, Johann Rudolf Glauber découvre que le vinaigre de vin et le vinaigre de bois sont de même nature. Il fonde, en 1650 à Amsterdam, une usine chimique de savon et de verre. Après la mise au point du verre de cristal au plomb en 1676, l'art de la verrerie est étudié par Johannes Kunchel en 1689 et Jean Haudicquer de Blancourt en 1697. En 1662, Robert Boyle (1627-1691) établit la loi des gaz à température constante et publie The Sceptical Chymist et Edme Mariotte fait paraître en 1679 son essai sur l'air et complète la loi des gaz de Boyle.
Un traité de chimie
En 1675, Nicolas Lémery publie le premier grand traité de chimie. La nature est divisée en minéraux, végétaux et animaux. La théorie des sept métaux et l'absence de symboles fait apparaître la chymie plus comme un art que comme une science. Il introduit la notion de mixte (mélange) et de corps dont les éléments ne peuvent être chimiquement séparés. Il définit les acides (huile de vitriol, eau régale, eau forte), les vitriols, les alcalis (bases) et les sels.
XVIIIe siècle
En Europe, le XVIIIe siècle s'inscrit dans la continuité du précédent en poursuivant l'essor considérable des sciences et des savoirs, qu’on a longtemps qualifié de « révolution scientifique » et dont le récit fut ébauché par Fontenelle (1657-1757). Cette odyssée triomphante inclut des figures (le « savant ») au cœur d'un paradigme novateur associant des institutions (les académies), des pratiques rigoureuses (l’expérience) et des lieux désignés (le laboratoire)[17].
Les manufactures et usines vont prendre leur essor et une multitude de nouvelles substances vont apparaître. De nouveaux thèmes d'études, comme la combustion, la calcination (transformation du calcaire en chaux) et la réduction des minerais (cassitérite en étain, galène en plomb), la respiration des végétaux, entre autres, seront approfondis.
La chimie va devenir une science[18] comme en témoignent les ouvrages de Pierre Joseph Macquer éléments de chymie théorique (1749), Dictionnaire de Chymie (1766) et d'Antoine Baumé, Maître apothicaire de Paris, Chymie expérimentale et raisonnée 3 tomes (1773), avant d'attendre Lavoisier et son Traité élémentaire de chimie (1789) et la loi de conservation de la masse. L'alchimie est toujours aussi populaire et revêt même un caractère spectaculaire et mercantile[réf. souhaitée] (Giacomo Casanova).
Retour sur le phlogistique
Georg Ernst Stahl, qui effectue un certain nombre de travaux sur la combustion, publie Zymotechnia fundamentalis en 1697, suivi de Fundamenta Chymiae dogmatica et experimentalis en 1723. Il constate que, lorsqu'on chauffe un métal, celui-ci donne de la chaux, qui elle-même chauffée en présence de charbon, redonne le métal initial. Il en déduit que le principe combustible présent dans le métal s'échappe de celui-ci lors de sa calcination et est libéré avec la flamme. De même, le charbon de bois réduit le minerai car il contient, lui aussi, le même principe combustible, le phlogiston ou phlogistique qui doit être considéré comme un élément parmi les autres. La cendre de bois, par exemple, est du bois déphlogistiqué par combustion. Cette théorie est officiellement diffusée par Rouelle en 1742.
La chimie pneumatique ou chimie des gaz
À la suite de diverses expériences sur les animaux, on se pose la question de savoir si la digestion est une opération mécanique de broyage ou une transformation chimique comme le pensent les chimistes[réf. souhaitée]. Stephen Hales montre en 1727 que l'air est nécessaire à la croissance des plantes par l'intermédiaire des feuilles. Il invente, pour son expérience, le montage pour le recueil de gaz (souvent simplement appelé « cuve à eau ») qui sera à la base de bien des expérimentations. C'est avec ce procédé que Joseph Black observe la calcination de la chaux. En 1757, il mettra en évidence l'air fixe (c'est le gaz sylvestre de Van Helmont ou anhydride carbonique) en montrant que l'action d'un acide sur le calcaire donne un gaz qui trouble l'eau de chaux. Le chimiste néerlandais Joseph von Jacquin, remarquera que le poids de chaux obtenu après calcination est inférieur au poids de calcaire avant chauffage… Black note aussi que le calcaire, attaqué par un autre acide, donne lieu à un dégagement de « gaz des métaux ».
Une des limites de l’utilisation de la cuve à eau était la difficulté de mettre en évidence certains gaz plus ou moins solubles dans l’eau. Priestley, en 1772, utilise le mercure à la place de l’eau dans ses expériences sur l’air. Il obtient, en 1774, par calcination à l'aide d'une lentille du rouge de mercure (HgO), un gaz, qu’il nomme air déphlogistiqué, qui sera appelé plus tard dioxygène, qui permet la respiration et entretient la combustion.
Découverte d’autres gaz
En 1765, Henry Cavendish isole l'air inflammable (hydrogène). Trois sortes d’air sont connus à l’époque de Cavendish : l’air normal ou atmosphérique, l’air des métaux (ou air inflammable car il entretient la combustion) et l’air fixe (qui, au contraire, arrête la combustion). En mesurant la densité de ces trois gaz vers 1765, Cavendish établit que l’air fixe est plus lourd que l’air atmosphérique et l’air inflammable, que Cavendish assimile au phlogistique beaucoup plus léger. Pour réaliser cette expérience, il se sert d’un eudiomètre. Daniel Rutherford découvre, en 1772, un autre gaz qu’il nomme air phlogistiqué ou air nuisible (azote). En résumé, le phlogistique est reconnu comme l’air inflammable, l’air déphlogistiqué trouble l’eau de chaux alors que l’air phlogistiqué ne la trouble pas. En 1772, Joseph Priestley isole l'air nitreux (oxyde azotique), l'air d'acide marin (gaz chlorhydrique) et l'air nitrique peroxyde d'azote et l'air vitriolique (anhydride sulfurique).
Tout ceci va rester confus et la théorie du phlogistique va subsister jusqu’à Lavoisier. Scheele découvre en 1773 l'acide marin déphlogistiqué (ou esprit de sel) en faisant agir l'acide muriatique sur la pyrolusite (dioxyde de manganèse). Ce produit, étudié par Berthollet, sera ultérieurement utilisé en 1785 pour le blanchiment du linge et la production d'eau de Javel. En faisant agir de nouveau l'acide muriatique sur un mélange intime de soufre et de limaille de fer qu'il enflamme, Scheele obtient un gaz encore inconnu caractérisé par une forte odeur d'œufs pourris qu'il nomme air de soufre. En 1777, Pierre Bayen (1725 - 1798) contestera, avant Lavoisier, la théorie du phlogistique.
Les acides et les bases
Le concept d’acide prend progressivement forme au cours du XVIIIe siècle. On distingue les acides en provenance du non vivant. Ce sont : l’acide acétique ou vinaigre, l’acide sulfurique ou huile de vitriol, l’eau-forte (ou acide nitrique) obtenue à partir de salpêtre, l’acide muriatique ou esprit de sel (acide chlorhydrique) et les acides phosphorique et benzoïque (à partir du benjoin).
Certains acides commencent à être extraits du vivant ; ils sont, pour la plupart, issus des travaux de Scheele à partir de 1760. Citons, dans l’ordre chronologique, l’acide tartrique à partir du tartre (1769), l’acide urique à partir des calculs urinaires (1776), l’acide lactique à partir du lait (1780), l’acide citrique à partir du citron (1784), l’acide malique à partir des pommes (1785), l’acide gallique à partir des noix de galle (1786), l'acide oxalique à partir du sucre et de l’eau forte (1784). Il en est de même de l’acide fluorhydrique à partir d’huile de vitriol et de fluorine et de l’acide prussique obtenu par l’action de l’acide sulfurique sur un colorant, le bleu de Prusse.
En ce qui concerne les bases, nous savons que Lavoisier utilisait la potasse (ou alcali végétal) et la soude (alcali marin) qui avaient déjà été distinguées par Duhamel du Monceau. Ce dernier, avec son collaborateur Jean Grosse, obtiennent la « liqueur de Frobenius » par action de l’huile de vitriol (acide sulfurique) sur l’esprit de vin (alcool éthylique). Jean Grosse met au point la technique de distillation de l’alcool en milieu sulfurique et précise les conditions d’obtention d’un produit pratiquement pur[19]. L'ammoniac (alcali volatil) et le natron étaient également connus.
Métallurgie et chimie industrielle
De nouveaux métaux sont découverts : le cobalt par George Brandt en 1735. En 1751, Alex Frederik Cronsted découvre le nickel. Le manganèse est extrait de la pyrolusite en 1780 (Johann G. Gahn) et le molybdène est découvert en 1782. (Jacques Hjelm). La découverte du tungstène surviendra l’année suivante. En 1791,William Gregor découvre le titane et Johan Gadolin l’yttrium. En 1797, Nicolas Vauquelin caractérise le chrome et le tellure est découvert en 1798 par Martin H.Klaproth.
Dans le domaine de la métallurgie, le charbon de bois est remplacé progressivement par le coke que l’on chauffe pour obtenir de l’acier à partir de la fonte. C’est à cette époque que Benjamin Hunstmann invente l’acier au creuset. En 1743, une fonderie de zinc est créée à Bristol. Les travaux de Lavoisier permettront une meilleure connaissance des métaux et des minerais qui se présentent sous la forme d’oxydes (cassitérite, hématite…) que l’on chauffe en présence de charbon comme dans les hauts-fourneaux. Le charbon joue à la fois le rôle de source de chaleur et de réducteur. Pour les sulfures, comme la blende, on effectue un grillage dans un courant d’air, de telle sorte que l’oxygène oxyde le métal alors que l’anhydride sulfureux se dégage.
Le début de la chimie industrielle est caractérisé par le procédé de fabrication d’acide sulfurique (huile de vitriol) des chambres de plomb mis au point par John Roebuck.
Antoine Lavoisier
C’est en 1765 que Antoine Lavoisier publie ses travaux sur le gypse. Ses études sur la combustion le mènent à la conclusion que l’air déphlogistiqué est de l’oxygène. Lors de la combustion, un combustible nécessite de l’oxygène alors que le résultat de la calcination est une chaux (oxyde) moins de l’oxygène. Cette nouvelle théorie du phlogistique est publiée en 1776 et approfondie en 1785. Lors de la combustion du phosphore dans l’air, Lavoisier constate la formation d’un gaz résiduel (l'azote) qu’il nomme mofette atmosphérique et qui correspond à l’air phlogistiqué caractérisé par Rutherford en 1772. Il établit que l’air atmosphérique est composé de 20 % d’oxygène et de 80 % de mofette.
Il précise également, dans son expérience sur la décomposition de l’eau (dont la synthèse eudiométrique sera effectuée par Cavendish), que celle-ci est un corps simple composé d’air inflammable (hydrogène) et d’oxygène. Au vu de ces résultats, il sera définitivement admis, en 1785, que ni l’air ni l’eau ne sont des éléments chimiques.
Avec Guyton-Morveau, il définit de manière visionnaire une notion d'élément chimique, qui ne diffère essentiellement de la nôtre qu'en ce qu'elle inclut la lumière et le calorique. L'ancienne Chymie disparaît.
Lavoisier est également le premier à insister de manière aussi nette sur la conservation de la masse lors d'une réaction chimique.
Affinités et nomenclature
Au début du siècle, on tente de comprendre comment les corps ou éléments chimiques peuvent « s’unir » les uns aux autres. Un premier début d’explication est tenté, en 1718, par Geoffroy. Les substances connues à l’époque sont classées dans une Table des différents rapports ou affinités dont l’idée sera reprise par une vingtaine de chimistes entre 1730 et 1790. Ainsi en 1761, Christlieb Gellert, puis, la même année, Jean-Philippe de Limbourg, proposent de nouvelles table des affinités chymiques.
En 1787, Guyton de Morveau, Lavoisier, Berthollet et Antoine de Fourcroy, publieront la Méthode de nomenclature chimique, ouvrage considéré comme essentiel pour la clarification et la mise en forme des connaissances en chimie. Un tableau, résumant les 55 substances connues en six catégories, mentionnées et commentées, complète cet ouvrage divisé en deux parties : d’une part les oxydes, acides, bases, sels…et d’autre part les substances tirées des végétaux et animaux. Un dictionnaire accompagne l’ouvrage et traite des synonymes. Il faut mentionner toutefois l’absence de symboles chimiques malgré une tentative de Hassenfratz et Adet. C'est Berzelius qui introduira un peu plus tard ces symboles permettant de représenter les composés chimiques.
Deux ans plus tard, Lavoisier publiera le Traité élémentaire de chimie, un ouvrage capital où apparaîtront nommément l’hydrogène, l’oxygène et le carbone. En 1792, Richter publie l'Art de la mesure des éléments chimiques et remarque que les rapports pondéraux d'éléments sont constants dans certaines familles chimiques et, en 1794, Joseph Louis Proust établit la loi des proportions définies.
XIXe siècle
C'est au cours de ce siècle que la chimie prend véritablement son essor : théorie atomique de Dalton, lois sur les gaz, hypothèse d'Avogadro, calcul des poids atomiques, naissance de la chimie organique, théorie de la valence, chimie structurale et classement des éléments par Mendeleïev et classification périodique des éléments. À la fin du siècle, physique et chimie contribueront à la découverte de la radioactivité.
L’électrolyse et la découverte de nouveaux éléments
C’est en 1800 qu’Alessandro Volta invente la pile électrique. Le cérium est découvert par Wilhelm Hisinger en 1803. En 1804, l’iridium et l’osmium sont découverts par Smithson Tennant et, dans la même année, William Wollaston isole le palladium et le rhodium. Les lois de l’électrolyse, approfondies par William Nicholson et Anthony Carlisle, vont mettre en évidence la dissociation d’une solution aqueuse acide ou basique sous l’action de l’électricité. On obtient deux gaz : deux volumes d’hydrogène et un volume d’oxygène. Ces résultats donnent l’idée à Humphrey Davy de soumettre à l’électrolyse, non plus des solutions, mais des corps fondus comme la potasse. Il constate la formation d’un métal : potassium ou sodium autour d’un des fils. Avec la même méthode il isolera, en 1808, les métaux terreux : le magnésium, le calcium, le strontium et le baryum. En 1810, il montre que l’acide marin déphlogistiqué, ou oxyde muriatique, est un corps simple : le chlore. L’acide muriatique est l’acide chlorhydrique. En 1834, Michael Faraday énonce les lois quantitatives de l’électrolyse. Svante August Arrhenius propose, en 1883, une théorie de l’électrolyse pour interpréter la loi de Faraday, basée sur l’existence de charges atomiques élémentaires ions.
Les débuts de la chimie organique
Berzelius la définit, en 1808, comme la chimie des êtres vivants, définition imprégnée de vitalisme. Au départ, c’est la chimie des dérivés du carbone connus et des substances contenues dans le gaz d'éclairage. William Murdoch avait mis au point l’éclairage au gaz de houille en 1792 et 1799. L’éclairage au gaz de bois (thermolampe) avait été breveté par Philippe Lebon. Le développement urbain de ces nouvelles techniques avait conduit à la conception d’usines à gaz, de moyens de stockage et de tuyaux d’acheminement pour la distribution. Le goudron est un sous produit du gaz d'éclairage qui empêche la putréfaction du bois et qui est utilisé pour le calfatage des coques de bateau en bois. Il se présente sous forme d’un liquide visqueux, noir à forte odeur caractéristique. À l’époque, il existe d’autres substances organiques : teinture, savon, tannage… En 1802, Fourcroy et Vauquelin établissent que l’acide formique est un mélange d’acide malique et d’acide acétique (dont Berzelius établira la formule en 1814). En 1805, Friedrich Sertürmer isole la morphine, puis en 1817 Joseph Pelletier l’émétique. Ces découvertes de produits alcaloïdes seront suivies l’année suivante par la brucine, le strychnine, la colchinine, substances découvertes par Joseph Caventou et Pelletier qui isoleront, en 1820, la quinine et la caféine. En 1823, Jean-Antoine Chaptal fera paraître son ouvrage Chimie appliquée à l’agriculture. Faraday découvre le carbureted hydrogen (C6H6) dans le gaz d'éclairage en 1825. En 1826, Otto Undervorben isole la crystallin de l’indigo par distillation et Gay-Lussac extrait l’acide racémique du tartre.
L’année 1828 est importante : Pelletier et Cavendou isolent la nicotine et Friedrich Wöhler réalise la synthèse de l’urée. Il démontre la possibilité d’obtenir des substances organiques (urée) à partir des substances minérales (cyanate d’argent et chlorure d’ammonium). La saliciline est extraite de l’écorce de saule par Pierre-Joseph Leroux en 1829 (le lancement commercial de l’aspirine par Bayer aura lieu en 1899). En 1833, Jean-Baptiste Dumas établit la formule du camphre.
Chevreul et les corps gras
Chevreul s’intéresse vers 1810 aux matières grasses utilisées dans l’industrie : savonneries, alimentation, éclairage, textile (ensimage). En 1813, il montre que l’action d’un alcali sur la graisse de porc forme un savon et libère de la glycérine. Il montre, la même année, en faisant agir de l’acide sulfurique dilué sur le savon, que celui-ci est formé de deux acides : l’un solide (margarine), l’autre liquide (graisse fluide). La graisse de porc est donc constituée de glycérine, margarine et graisse fluide. En 1814, il extrait du beurre l’acide butyrique et des calculs biliaires, la choléstérine. Les acides stéarique et oléique sont des sels qui sont dissociés par les alcalis en glycérine et acide et qui se recombinent au métal de l’alcali. Les sels d’acides gras sont obtenus à partir de la potasse et donnent des savons mous, alors que ceux obtenus à partir de la soude donnent des savons durs. En 1817, Chevreul étudie l’acide delphique. Les acides caprique et caproïques seront caractérisés l’année suivante. En faisant bouillir des os d’animaux, Braconnot obtient en 1820, par l’action de l’acide sulfurique dilué sur la gélatine, un « sucre de gélatine ». Dans son ouvrage paru en 1823, Recherches chimiques sur les corps gras d’origine animale, Michel Chevreul effectue un classement des corps gras rencontrés dans ses travaux. Les glycérides comme la stéarine (glycérine et acide stéarique) résulteront des combinaisons de glycérine et d’acides gras. La rupture du lien entre glycérine et acides gras par l’action de la soude (hydroxyde de sodium) sera appelée saponification. Tous les corps gras ne sont pas saponifiables. À la suite de tous ces travaux, dès 1825, les bougies en stéarine remplaceront les chandelles en suif d’animal.
Chimie quantitative
Peser des quantités de produits implique l’utilisation de la balance. Les travaux de Richter sur la stœchiométrie en 1792 et la loi des proportions définies (1802) reposent sur des pesées entachées d’incertitudes de précision : dans un corps composé, la teneur en divers éléments est constante. John Dalton, en 1804, effectue l’analyse quantitative du gaz des marais et du gaz oléfiant qui sont tous deux des composés binaires à base d’hydrogène et de carbone. Il énonce la loi des proportions multiples : lorsque des composés différents sont formés des mêmes éléments, les proportions de ceux-ci sont dans un rapport simple. Cette loi sera complétée en 1805 par la loi de Gay-Lussac sur les gaz.
La théorie atomique, exposée par Dalton en 1803 dans A new system of chemical philosophy, suppose que les atomes possèdent une masse bien déterminée appelée masse atomique que Dalton calcule pour certains composés. Elle explique particulièrement bien les lois ci-dessus et la loi de conservation de la masse. Elle aura ses partisans et ses adversaires (Berthollet). Un système de symboles viendra compléter cet exposé : le symbole représente un atome, un élément doté d’une masse. La molécule est représentée par l’association des symboles d’atomes consécutifs. Le poids atomique sera différent d’un chimiste à l’autre (7,8,10 par exemple pour l’oxygène). C’est en 1811 qu’Amedeo Avogadro publie sa théorie du Nombre d'Avogadro : un litre de gaz soit 1/22,4 mole contient toujours le même nombre N de particules (atomes pour un corps simple, molécules pour un corps composé). C’est Joseph Loschmidt qui, en 1865, tentera le premier une évaluation de N proche de 4 × 1023. En 1873, Johannes Van der Waals trouvera N = 6,2 × 1023. En 1814, Berzelius utilisera les symboles de Dalton et établira des équivalences entre atomes. Il utilisera des lettres comme symboles : P (phosphore), S (sulphur)… et mettra le nombre d’équivalents d’une molécule en notation exposant. Les formules étaient écrites de la façon suivante : CaCO3 : CaO, CO2 / CuSO4 : CuO, SO3. Dans ce système dualiste, la première partie est basique : CaO, CuO sont des oxydes de métaux, le seconde partie est acide : CO2, SO3 sont des oxydes de non métaux.
Lors du premier congrès international de la chimie qui se déroulera à Karlsruhe en 1860, Cannizzaro exposera les concepts d’atomes et molécules admis par la plupart des chimistes. Marcellin Berthelot, cependant, s’opposera au réalisme atomique.
Vers la synthèse en chimie organique
Scheele établit la formule de l’acide tartrique (C4H6O6) en 1830. Celle de l’acide racémique découverte par Gay-Lussac est la même. Ces deux acides, que l’on trouve dans le tartre, ont des points de fusion différents. Berzelius nomme ces corps des isomères.
En 1832, Justus von Liebig établit que l’acide lactique a la même formule chimique C3H6O3, qu'il provienne du lait ou de la viande.
En 1833, Jean-Baptiste Dumas précise la formule du camphre (C10H16O) et Christopher Zeise celle du mercaptan C2H6S.
La même année, Eilhard Mitscherlich obtient le benzène en chauffant l’acide benzoïque qui peut être obtenu à partir de la houille.
En 1834, Jean-Baptiste Dumas, en faisant agir l’acide acétique sur le chlore, met en évidence la substitution partielle de l’hydrogène par le chlore en acide chloracétique. Il établit la formule du chloroforme, obtenu par Liebig et Carl Runge.
En 1835, Justus von Liebig et Dumas caractérisent les groupes éthyle et méthyle.
En 1836, Berzelius définit la catalyse.
L’aniline, obtenue en 1841 par Carl Fritzsche par distillation de l’indigo, permet l'élaboration de la mauvéine en 1856.
En 1842, John Leigh produit le nitrobenzène qui redonne l’aniline par l'action du sulfure d’ammonium.
En 1843, Charles Frédéric Gerhardt obtient le bornéol à partir du camphre.
Les séries homologues, les groupes fonctionnels seront définis entre 1842 et 1850 par Auguste Laurent, la chiralité en 1848 (Louis Pasteur).
En 1855, Charles Adolphe Wurtz mettra au point sa célèbre synthèse (réaction de Wurtz) pour la préparation des hydrocarbures.
La synthèse de l’acide formique sera réalisée par Marcellin Berthelot en 1856, celle de l’acide salicylique par Hermann Kolbe en 1859 (à partir du phénate de sodium obtenu par l’action du phénol sur la soude).
En 1864, la synthèse de Rudolph Fittig et Tollens aboutit au toluène.
En 1894, Henri Moissan obtient de l’acétylène à partir du carbure de calcium[20].
En 1884, le comte Hilaire de Chardonnet invente la soie artificielle et construisit en 1891 une usine affectée à la production de Viscose.
Structure des composés organiques
La notion de chaîne carbonée est introduite par Kékulé en 1857 pour définir les enchaînements d’atomes de carbone dans une molécule.
La représentation de lien interatomique par un tiret date de 1858, elle est due à Archibald Couper[21],[22]. Cette représentation, contrairement à la formule brute, conduit aux formules développées et permet de préciser la disposition des atomes dans les molécules et la compréhension des mécanismes réactionnels.
En 1860, Kékulé différencie les corps gras aliphatiques et les composés aromatiques tels les acides salicylique et benzoïque.
La notion de liaison multiple proposée entre 1861 et 1863 par Josef Loschmidt[23], permet d’expliquer les structures de l'éthylène (CH2=CH2) et de l'acétylène () puis le mécanisme de l’hydrogénation[24]. L’hydrogénation catalytique sera développée en 1897 par Paul Sabatier et Senderens.
En 1864, August Wilhelm von Hofmann suggère une nomenclature pour alcanes et alcènes.
C’est en 1865, que Kékulé propose la formule cyclique du benzène. La tétravalence du carbone est un des principes fondamentaux de la chimie organique. Cette formule sera revue en 1872 par l’introduction de liaisons transitoires dans le cycle benzénique.
L’isomérie géométrique, définie en 1863, est étudiée par Joseph Achille Le Bel au cours de travaux sur l’acide lactique. Il propose une représentation spatiale des formules des formes lévogyre et dextrogyre. Jacobus Henricus van 't Hoff complètera ces travaux par la notion de carbone tétraédrique.
En 1888, Adolf von Baeyer explique l’isomérie des acides malique et fumarique (qui possèdent des points de fusion différents), par l’isomérie cis-trans.
La stéréochimie, terme de (Victor Meyer), constitue la façon de représenter ces différents isomères.
Découverte de nouveaux éléments
La chimie minérale progresse très rapidement après que la notion d'élément chimique a été mieux comprise :
- dès 1808, Gay-Lussac et Louis Jacques Thénard découvrent le bore ;
- en 1810, Berzelius isole le silicium de la silice qui forme le quartz, constituant essentiel du sable, et que l’on trouve également dans l’argile et dans de nombreuses roches ;
- en 1813, Bernard Courtois caractérise l’iode qui sera extraite du varech par Antoine-Jérôme Balard en 1826 ;
- en 1817, le chimiste suédois Arfwedson découvre le lithium (le premier élément de la famille des alcalins) en analysant un minerai[25]. Il fut isolé plus tard, par électrolyse, par le célèbre chimiste anglais sir Davy[26] ;
- en 1828, le glucinium (renommé ultérieurement béryllium) est découvert par Friedrich Wöhler et le thorium par Berzelius. Carl Gustav Mosander isole le lanthane en 1839 et l’erbium et le terbium en 1843 ;
- en 1841, le chimiste français Eugène-Melchior Péligot nomme l'uranium, promis au fabuleux destin de la découverte de la radio-activité ;
- en 1845, le ruthénium est découvert par Karl Klaus.
Une nouvelle technique, l'analyse spectrale, verra le jour en 1859. Mise au point par Robert Bunsen et Gustav Kirchhoff, elle leur permet de caractériser le césium et le rubidium en 1860. Le thallium sera identifié par William Crookes en 1861, en utilisant la même méthode.
Les tentatives de classement des éléments chimiques en fonction de leurs propriétés ont été assez nombreuses. On citera par exemple celle de Johann Wolfgang Döbereiner effectuée en 1829. Mais c’est en 1869 que le chimiste Russe Dmitriï Mendeleïev propose sa classification des 62 éléments connus. Pour Mendeleïev, la classification périodique correspond à une véritable loi naturelle, et il n'hésite pas à modifier les valeurs de certains poids atomiques pour en justifier l'évidence. Sa conviction est telle qu'il prédit la découverte d'éléments manquants qu'il qualifie d'eka-éléments. La découverte de ces éléments au fil de la seconde moitié du siècle assoit peu à peu la confiance que mettent les chimistes dans cette classification qui sera d'ailleurs revue, notamment à la suite de l'émergence de la notion de numéro atomique et de la mise en évidence des nombres quantiques s, p, d caractéristiques des orbitales atomiques.
La découverte d’éléments continue au fil du siècle :
- en 1875, Lecoq de Boisbaudran découvre le gallium, puis l’holmium et l’ytterbium en 1878 ;
- en 1879, d’autres terres rares seront répertoriées : le scandium, le samarium, le thulium, puis le gadolinium en 1880[27];
- en 1886, Lecoq de Boisbaudran isole le dysprosium et Henri Moissan le fluor. La même année, Clemens Winkler découvre le germanium ;
- à la fin du siècle, Ramsay découvrira l’argon (1894) et l’hélium (1895) et enfin la découverte des autres gaz rares (néon, krypton et xénon).
Colorants synthétiques et caoutchouc
La synthèse chimique va surtout se développer dans les domaines des médicaments et des colorants[réf. souhaitée]. En 1807, Jean-Antoine Chaptal publie l’Art de la teinture du coton rouge. En 1838, Alexandre Wosrerenski obtient la quinone à partir de la quinine. Dès 1842, l’acide picrique est utilisé dans l’industrie comme colorant synthétique[réf. souhaitée]. En 1849, l’essence de térébenthine est à la base du nettoyage à sec[réf. souhaitée]. La pyridine est obtenue par distillation du goudron de houille par Thomas Anderson.
William Henry Perkin réussit à obtenir du pourpre d’aniline ou mauvéine en traitant l’aniline par le bichromate de potassium. Le rouge d’aniline ou fuschine sera synthétisé un peu plus tard par August Wilhelm von Hofmann à partir d'aniline et de tétrachlorure de carbone en 1858[28],[29]. Cependant, François-Emmanuel Verguin a également découvert, par hasard, la substance indépendamment d'Hofmann un an plus tard[30] (l'année de publication des travaux d'Hofmann) et a l'idée de breveter ce nouveau colorant[31].
La société Bayer sera créée en Allemagne en 1863, puis la BASF en 1865. En 1867, la formule du naphtalène extrait du goudron de houille est établie. La synthèse de l’alizarine (1868) sera industrialisée par BASF en 1870 par Carl Graebe et Carl Liebermann. En 1871, Heinrich Caro réalise la synthèse de l'éosine[32]. Celle de la vanilline est réussie en 1875 par Friedrich Tiemann[32]. La théorie des colorants avec les groupements chromophores et auxochromes sera l’œuvre, en 1876, de Otto Nikolaus Witt. En 1875, Ramsay réalise la synthèse de la pyridine. Enfin, Adolf von Baeyer met au point la synthèse de l’indigo en 1879 que BASF commercialise en 1897.
En ce qui concerne le caoutchouc, l’invention du pneumatique en 1888 par Dunlop débouchera sur une fabrication industrielle par Michelin en 1889 puis Goodyear.
Métallurgie
Un nouveau métal, l’aluminium est découvert par Wöhler en 1827. Les mécanismes et réactions survenant dans un haut-fourneau pour produire de l’acier sont de mieux en mieux compris : carburation, affinage. En 1826, Henry Bessemer invente un nouveau convertisseur qui sera complété en 1878 par un nouveau procédé de production (acier Thomas). C’est à cette époque que les aciers spéciaux au manganèse sont mis au point par Robert Hadfield[réf. souhaitée]. En 1863[réf. souhaitée], l’étude de la trempe conduit à la métallographie et à la caractérisation de cémentite et de ferrite. La structure de la martensite des aciers trempés par Floris Osmond sera étudiée en 1890.
En 1860, l’invention du pyromètre à thermocouple par Henri Le Chatelier permettra la mesure de températures élevées. Il faudra attendre 1886 pour que Paul Héroult produise l’aluminium par électrolyse.
Rayons cathodiques, rayons X et radioactivité
La nature des rayonnements cathodiques dans un tube de Hittorf est approfondie par William Crookes en 1886. Ce sont des rayons de nature corpusculaire appelés électrons, dès 1891, par George Stoney et reconnus expérimentalement comme tels par Jean Perrin en 1895. Ces rayons cathodiques sont constitués de particules négatives électrisées pouvant se mouvoir dans le vide et subissant l’action des champs électriques et magnétiques. Joseph John Thomson parvient, par des mesures de déviations de trajectoire, à déterminer le rapport entre la charge électrique e de l’électron (e = 1,602 × 10−19 C) et sa masse m (m = 9,109 × 10−31 kg) qui représente environ 1/2000 de celle de l’atome d’hydrogène. Ces découvertes et mesures, plutôt du domaine de la physique, conduiront au modèle atomique de Thomson et effaceront les doutes sur l’existence des atomes formulés au premier Congrès des chimistes de 1860[réf. nécessaire].
Vers les années 1890, la science a démontré que des rayons cathodiques frappant le verre d’une ampoule provoquent une fluorescence du verre. Wilhelm Röntgen constate, en 1895, en plus de la fluorescence observée, la présence d’un nouveau rayonnement invisible, énergétique et pénétrant, capable d’impressionner une plaque photographique entourée de papier noir. Ces mystérieux rayons X seront utilisés en radiographie car ils traversent la matière, en étant partiellement absorbés en fonction de la densité de celle-ci et de l'énergie du rayonnement, ce qui permet d'avoir une information sur l'intérieur des objets qu'ils traversent.
En 1896, cherchant à approfondir les observations de Röntgen, notamment aux fins de vérifier si les phénomènes de phosphorescence et de fluorescence de l’uranium sont de même nature que les rayons X, Henri Becquerel constate qu’un rayonnement, qu’il nomme « rayons uraniques », émane spontanément et continûment de plusieurs sels d’uranium, qu’ils soient ou non phosphorescents[33].
Cette activité particulière des atomes d’uranium, émission continue d’énergie, est appelée « radioactivité » par Pierre Curie et Marie Curie en 1898, après mesure de l’ionisation produite par les rayons uraniques au moyen d’un électroscope. C’est à l’aide de cet instrument qu’ils découvriront qu’un échantillon de pechblende possède une radioactivité élevée due, non pas à l’uranium seul, mais au polonium et au radium, deux éléments nouveaux contenus dans le minerai. En 1899, Ernest Rutherford montrera que les « rayons uraniques » se composent de deux rayonnements distincts : rayons alpha et rayons bêta. Il découvre aussi la radioactivité du thorium. La même année, André Debierne, trouve l’actinium, un nouvel élément radioactif. En 1923, l’émanation du radium, elle-même radioactive, sera appelée radon. Un rayonnement, plus pénétrant que les rayons X, est émis par le radium et observé par Paul Villard en 1900 qui le nomme « rayon gamma ». Le XIXe siècle s’achève donc sur le début de la chimie des rayonnements : alpha, bêta, gamma, X et sur la découverte de nouveaux éléments radioactifs[Lesquels ?] qui feront l’objet de recherches approfondies.
En 1824, le ciment Portland complétera le ciment hydraulique de John Smeaton mis au point en 1715 à base de chaux.
XXe siècle
À partir de 1880 le développement de l'industrie permet d'améliorer les réacteurs chimiques : plus hauts niveaux de pression et de température disponibles, meilleur contrôle, utilisation de catalyseurs.
En collaboration avec les laboratoires les nouvelles industries chimiques et pétrochimiques vont développer des procédés de synthèse à grande échelle de substances jusqu'alors rares et chères, voire inconnus : c'est la seconde révolution industrielle.
- 1892 : Procédé chlore-alcali permettant la synthèse de dichlore, base des composés chlorés, à partir de chlorure de sodium.
- 1900 : Procédé Ostwald permettant la synthèse d'oxydes d'azote, dont le nitrate, à partir d'ammoniac.
- 1909 : Procédé Haber-Bosch permettant la synthèse d'ammoniac à partir de diazote atmosphérique, avec le procédé Ostwald ils ont transformé l'industrie des engrais et des explosifs qui était auparavant basé sur l'extraction du nitrate minéral.
- 1890-1950 : Développement des craquages de coupes particulières de pétrole menant à l'amélioration de la production de carburants ainsi qu'à la synthèse de molécules organiques peu courantes servant pour la chimie organique et la chimie des polymères : alcènes, cétones, alcools aliphatiques, cycles aromatiques.
Chaque élément finira par posséder son procédé industriel servant à transformer sa forme naturelle en dérivés réactifs, souvent il s'agit de l'élément à un autre état d'oxydation ou associé à un autre élément.
En parallèle la recherche en physique de la matière, proche cousine de la chimie, et de la biochimie continue.
- 1913 : Bohr publie son modèle de la structure de l'atome.
- 1926 : Schrödinger publie son modèle de la structure de l'atome, modèle utilisé aujourd'hui.
- 1953 : Découverte de la structure de l'ADN par Watson et Crick.
Notes et références
Notes
Références
-
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- Jean-Claude Baudet 2017, p. 186.
- « L'histoire de la radioactivité », sur andra.fr (consulté le )
Articles connexes
- Chronologie de la chimie
- Histoire de la découverte des éléments chimiques
- Histoire de l'électrochimie
Sources
- Jean Baudet, Penser la matière : une histoire des chimistes et de la chimie, Paris, Vuibert, , 389 p. (ISBN 978-2-7117-5340-6, BNF 39202908)
Bibliographie
- Marcellin Berthelot - Introduction à la chimie des Anciens (1889), éd. Steinheil, Paris [(fr) lire en ligne].
- Fred Aftalion - Histoire de la chimie (1988), éditeur Masson, Paris.
- Dominique Lecourt (dir.), Dictionnaire d’histoire et philosophie des sciences (1999), 4e réed. «Quadrige»/PUF, 2006.
- Jean C. Baudet, Penser la matière. Une histoire des chimistes et de la chimie (2004), Vuibert, Paris.
- Rémi Franckowiak, « La chimie du XVIIe siècle : une question de principes », Methodos 8 (2008), Chimie et mécanisme à l'âge classique, [(fr) lire en ligne].
- Jean C. Baudet, A la recherche des éléments de la matière (2009), Vuibert, Paris.
- Bernadette Bensaude-Vincent et Isabelle Stengers, Histoire de la chimie (2001), La Découverte, Paris.