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« Hernie discale » : différence entre les versions

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{{Infobox Maladie
{{Infobox Maladie
| Nom = Hernie discale
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| Légende = '''Hernie discale''' L5-S1 sur une [[Imagerie par résonance magnétique|IRM]] en coupe sagittale.
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Une {{Terme défini |hernie discale}} est un signe d'imagerie tout à fait normal (87,6 % des personnes sans douleur auraient un bombement discal cervical<ref>{{Article|prénom1=Hiroaki|nom1=Nakashima|prénom2=Yasutsugu|nom2=Yukawa|prénom3=Kota|nom3=Suda|prénom4=Masatsune|nom4=Yamagata|titre=Abnormal findings on magnetic resonance images of the cervical spines in 1211 asymptomatic subjects|périodique=Spine|volume=40|numéro=6|date=2015-03-15|issn=1528-1159|pmid=25584950|doi=10.1097/BRS.0000000000000775|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25584950|consulté le=2017-12-21|pages=392–398}}</ref> et 19,1 % une protrusion discale lombaire<ref>{{Article|prénom1=W.|nom1=Brinjikji|prénom2=F. E.|nom2=Diehn|prénom3=J. G.|nom3=Jarvik|prénom4=C. M.|nom4=Carr|titre=MRI Findings of Disc Degeneration are More Prevalent in Adults with Low Back Pain than in Asymptomatic Controls: A Systematic Review and Meta-Analysis|périodique=AJNR. American journal of neuroradiology|volume=36|numéro=12|date=December 2015|issn=1936-959X|pmid=26359154|doi=10.3174/ajnr.A4498|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26359154|consulté le=2017-12-21|pages=2394–2399}}</ref>). On le retrouve sur le [[Colonne vertébrale|rachis]] et il est caractérisé par la présence d'une partie d'un [[disque intervertébral]] hors des limites de sa situation habituelle. En principe, cette hernie est la conséquence d'une compression discale pouvant mener à la déformation ou l'ouverture de l'[[disque intervertébral|anneau fibreux]] laissant passer une partie du [[noyau pulpeux]], plus mou, au delà des limites des corps vertébraux. La hernie discale est habituellement en rapport avec un vieillissement du disque, pouvant être favorisée par un [[Traumatisme (médecine)|traumatisme]]. Étonnamment, les contraintes répétées sur le disque, pourraient le renforcer et peut-être empêcher la survenue de hernie discale<ref>{{Article|langue=En|prénom1=Daniel L.|nom1=Belavý|prénom2=Matthew J.|nom2=Quittner|prénom3=Nicola|nom3=Ridgers|prénom4=Yuan|nom4=Ling|titre=Running exercise strengthens the intervertebral disc|périodique=Scientific Reports|volume=7|date=2017-04-19|issn=2045-2322|doi=10.1038/srep45975|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/srep45975|consulté le=2017-12-21}}</ref>. Le plus souvent la hernie est localisée au niveau postéro-latéral, ce qui est favorisé par la présence du [[ligament longitudinal postérieur]] dans le [[canal rachidien|canal vertébral]]<ref>{{Lien web |url=http://www.macdonaldpublishing.com/Chapter_3.html |titre=Backache: From Occiput to Coccyx : Chapter 3: The Anatomy of Pain in Backache |auteur=Gerald L. Burke |périodique=MacDonald Publishing| consulté le=2013-02-14 |lang=en}}</ref>.
Une {{Terme défini |hernie discale}} est une lésion atteignant le [[Colonne vertébrale|rachis]] et caractérisée par le déplacement d'une partie d'un [[disque intervertébral]] hors des limites de sa situation normale. En principe, cette hernie est la conséquence d'une ouverture dans l'[[disque intervertébral|anneau fibreux]] laissant passer une partie du [[noyau pulpeux]], plus mou, à l'extérieur de cet anneau. La hernie discale est habituellement en rapport avec une lésion dégénérative du disque liée à l'âge, pouvant être favorisée par un [[Traumatisme (médecine)|traumatisme]] ou des efforts répétés. Le plus souvent la hernie est localisée au niveau postérolatéral, ce qui est favorisé par la présence du [[ligament longitudinal postérieur]] dans le [[canal rachidien|canal vertébral]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.macdonaldpublishing.com/Chapter_3.html |titre=Backache: From Occiput to Coccyx : Chapter 3: The Anatomy of Pain in Backache |auteur=Gerald L. Burke |périodique=MacDonald Publishing| consulté le=2013-02-14}}</ref>.


La hernie n'est pas une pathologie. Quelques rares fois, celle-ci rencontre la racine d'un [[nerf spinal]], on parle alors de [[conflit disco-radiculaire]]. Le conflit n'est pas toujours symptomatique<ref>{{Article|prénom1=Aithala P|nom1=Janardhana|nom2=Rajagopal|prénom3=Sharath|nom3=Rao|prénom4=Asha|nom4=Kamath|titre=Correlation between clinical features and magnetic resonance imaging findings in lumbar disc prolapse|périodique=Indian Journal of Orthopaedics|volume=44|numéro=3|date=2010|issn=0019-5413|pmid=20697478|pmcid=PMC2911925|doi=10.4103/0019-5413.65148|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2911925/|consulté le=2017-12-21|pages=263–269}}</ref>, Un exemple fréquent est la [[lombosciatique]] résultant d'un conflit disco-radiculaire lombaire. Par ailleurs, la fissure du disque préalable à la hernie pourrait être à l'origine de la libération de médiateurs inflammatoires, ce qui pourrait expliquer des douleurs en l'absence de compression tissulaire. Les symptômes en rapport avec le conflit sont le plus souvent d'évolution favorable en quelques semaines avec un traitement médical symptomatique. Extrêmement rarement, un traitement chirurgical est requis. Avant un traitement chirurgical, il peut être intéressant d'essayer un traitement par un praticien certifié en Mechanical Diagnosis and Therapy (MDT ou [[méthode McKenzie]]).
En principe, la douleur résulte de la compression d'une racine d'un [[nerf spinal]], l'exemple le plus fréquent étant la [[lombosciatique]] résultant d'une hernie discale de niveau lombaire. {{référence nécessaire|Par ailleurs, la fissure du disque préalable à la hernie pourrait être à l'origine de la libération de médiateurs inflammatoires, ce qui pourrait expliquer des douleurs en l'absence de compression tissulaire.}} Les symptômes en rapport avec la hernie discale sont le plus souvent d'évolution favorable en quelques semaines avec un traitement médical symptomatique. Rarement, un traitement chirurgical est requis.


== Localisation ==
== Localisation ==
[[Fichier:ACDF coronal english.png|vignette|upright=2|Schéma d'une coupe transversale du rachis cervical passant au niveau d'un disque ; à gauche : aspect normal ; à droite : hernie discale postérolatérale gauche.]]
[[Fichier:ACDF coronal english.png|vignette|upright=2|Schéma d'une coupe transversale du rachis cervical passant au niveau d'un disque ; à gauche : aspect normal ; à droite : hernie discale postérolatérale gauche.]]


Les disques intervertébraux sont situés comme leur nom l'indique entre deux vertèbres sus - et sous-jacentes, au niveau du rachis cervical, thoracique et lombaire. Il n'y a cependant pas de disque entre les vertèbres C1 et C2 qui s'articulent différemment. Il existe également un disque entre la cinquième vertèbre lombaire et le sacrum. On distingue au total 23 disques intervertébraux, nommés d'après les vertèbres adjacentes.
Les [[disques intervertébraux]] sont situés, comme leur nom l'indique, entre deux vertèbres sus - et sous-jacentes, au niveau du [[Rachis cérébral|rachis]] cervical, thoracique et lombaire. Il n'y a cependant pas de disque entre les vertèbres C1 et C2 qui s'articulent différemment. Il existe également un disque entre la cinquième [[vertèbre lombaire]] et le [[sacrum]]. On distingue au total 23 disques intervertébraux, nommés d'après les vertèbres adjacentes.


On décrit une hernie selon sa direction. Ainsi, dans le plan axial, on décrit les hernies médianes, postérolatérales ou paramédianes, foraminales et extraforaminales. Dans le plan sagittal, on décrit les hernies ascendantes et descendantes. On distingue les hernies exclues (vis-à-vis du ligament longitudinal postérieur), saillantes (par définition) ou non (forme incomplète de hernie discale).
On décrit une hernie selon sa direction. Ainsi, dans le plan axial, on décrit les hernies médianes, postérolatérales ou paramédianes, [[Foramen|foraminales]] et extraforaminales. Dans le [[plan sagittal]], on décrit les hernies ascendantes et descendantes. On distingue les hernies exclues (vis-à-vis du [[ligament longitudinal postérieur]]), saillantes (par définition) ou non (forme incomplète de hernie discale).


La majorité des hernies discales surviennent au niveau du rachis lombaire, l'immense majorité concernant les disques L4-L5 ou L5-S1<ref name=Moore286>{{ouvrage|langue=en|nom=Moore|prénom=Keith L. Moore, Anne M.R. Agur ; in collaboration with and with content provided by Arthur F. Dalley II ; with the expertise of medical illustrator Valerie Oxorn and the developmental assistance of Marion E.|titre=Essential clinical anatomy|année=2007|éditeur=Lippincott Williams & Wilkins|lieu=Baltimore, MD|isbn=0-7817-6274-X|pages=286|edition=3rd ed. |lang=en}}</ref>. Le deuxième site en termes de fréquence est le rachis cervical, le plus souvent au niveau C5-C6 ou C6-C7. Le rachis thoracique est rarement atteint.
La majorité des hernies discales surviennent au niveau du rachis lombaire, l'immense majorité concernant les disques L4-L5 ou L5-S1<ref name=Moore286>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Keith L. Moore, Anne M.R. Agur ; in collaboration with and with content provided by Arthur F. Dalley II ; with the expertise of medical illustrator Valerie Oxorn and the developmental assistance of Marion E.|nom1=Moore|titre=Essential clinical anatomy|lieu=Baltimore, MD|éditeur=Lippincott Williams & Wilkins|année=2007|pages totales=286|isbn=978-0-7817-6274-8|isbn2=0-7817-6274-X|numéro d'édition= 3ème}}</ref>. Le deuxième site en termes de fréquence est le rachis cervical, le plus souvent au niveau C5-C6 ou C6-C7. Le rachis thoracique est rarement atteint.


La hernie est habituellement en position postérolatérale, endroit où l'anneau fibreux est relativement plus fin et non soutenu par le [[ligament longitudinal antérieur]]<ref name=Moore286 />. Les différences anatomiques entre les portions du rachis expliquent qu'une hernie de position postérolatérale comprime un nerf passant dans un trou de conjugaison de même niveau (pour le rachis cervical) ou de niveau directement inférieur (pour le rachis thoracique et lombaire)<ref name=Moore286 />. Ainsi, par exemple, une telle hernie de niveau C5-C6 comprime le nerf C6 (trou de conjugaison C5-C6<ref>Il faut rappeler que la nomenclature des nerfs spinaux est particulière pour le rachis cervical : un nerf dénommé C(n) émerge du canal vertébral entre les vertèbres C(n-1) et C(n) ; pour le reste du rachis, un nerf X(n) émerge au niveau X(n)-X(n+1).</ref>) et une même hernie de niveau L5-S1 comprime le nerf S1 (trou de conjugaison S1-S2)<ref name=Moore286 />.
La hernie est habituellement en position postérolatérale, endroit où l'anneau fibreux est relativement plus fin et non soutenu par le [[ligament longitudinal antérieur]]<ref name=Moore286 />. Les différences anatomiques entre les portions du rachis expliquent qu'une hernie de position postérolatérale comprime un [[nerf]] passant dans un trou de conjugaison de même niveau (pour le rachis cervical) ou de niveau directement inférieur (pour le rachis thoracique et lombaire)<ref name=Moore286 />. Ainsi, par exemple, une telle hernie de niveau C5-C6 comprime le nerf C6 (trou de conjugaison C5-C6<ref>Il faut rappeler que la nomenclature des [[nerfs spinaux]] est particulière pour le rachis cervical : un nerf dénommé C(n) émerge du canal vertébral entre les vertèbres C(n-1) et C(n) ; pour le reste du rachis, un nerf X(n) émerge au niveau X(n)-X(n+1).</ref>) et une même hernie de niveau S1-S2 comprime le nerf S1 (trou de conjugaison S1-S2)<ref name=Moore286 />.


Dans le cas d'une hernie discale lombaire, les nerfs entrant dans la constitution du [[nerf sciatique]] et du [[nerf fémoral]] peuvent être atteints<ref>{{en}} ''[http://www.emedicine.com/emerg/topic303.htm# Lumbar herniation]'', [[eMedicine]]</ref>. Dans le cas d'une hernie discale cervicale, les nerfs qui participent au [[plexus cervical]] ou au [[plexus brachial]] peuvent être concernés<ref>{{en}} ''[http://www.emedicine.com/pmr/topic25.htm# Cervical herniation]'', [[eMedicine]]</ref>.
Dans le cas d'une hernie discale lombaire, les nerfs entrant dans la constitution du [[nerf sciatique]] et du [[nerf fémoral]] peuvent être atteints<ref>{{en}} ''[http://www.emedicine.com/emerg/topic303.htm# Lumbar herniation]'', [[eMedicine]]</ref>. Dans le cas d'une hernie discale cervicale, les nerfs qui participent au [[plexus cervical]] ou au [[plexus brachial]] peuvent être concernés<ref>{{en}} ''[http://www.emedicine.com/pmr/topic25.htm# Cervical herniation]'', [[eMedicine]]</ref>.


== Physiologie ==
== Physiopathologie ==
[[Fichier:Herniated Disc.png|thumb|Schéma d'une vue latérale gauche du rachis montrant une hernie discale lombaire postérolatérale gauche avec compression d'une racine nerveuse.]]
[[Fichier:Herniated Disc.png|thumb|Schéma d'une vue latérale gauche du rachis montrant une hernie discale lombaire postérolatérale gauche avec compression d'une racine nerveuse.]]


La hernie discale résulte habituellement de la progression d'une [[protrusion]] discale, c'est-à-dire une lésion incomplète de l'anneau fibreux permettant une saillie intermittente, selon les contraintes exercées sur le disque. Cette saillie est permanente lorsque survient la hernie.
La hernie discale est classifiée en 4 stades :
* Bombement discal : Le disque gonfle de manière concentrique et globale. Il n'y a normalement pas de rupture de l'annulus fibrosus.
* Protrusion discale : Le disque gonfle en un endroit précis et de manière importante. Il y a rupture partielle de l'annulus fibrosus.
* Extrusion discale : Le matériel discal a passé la partie externe de l'annulus fibrosus, on voit la base moins large que la partie la plus distale.
* Hernie séquestrée : Le matériel discal hernié présente une solution de continuité avec le reste du disque.
Plus la hernie discale est importante, plus elle a de chance de se résorber seule sans aucune intervention (probablement rongée par le système immunitaire). On dénote ainsi une résorption spontanée de la hernie discale dans 2/3 des cas<ref>{{Article|prénom1=Ming|nom1=Zhong|prénom2=Jin-Tao|nom2=Liu|prénom3=Hong|nom3=Jiang|prénom4=Wen|nom4=Mo|titre=Incidence of Spontaneous Resorption of Lumbar Disc Herniation: A Meta-Analysis|périodique=Pain Physician|volume=20|numéro=1|date=January 2017|issn=2150-1149|pmid=28072796|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28072796|consulté le=2017-12-21|pages=E45–E52}}</ref> avec de manière plus précise<ref>{{Article|prénom1=Chun-Chieh|nom1=Chiu|prénom2=Tai-Yuan|nom2=Chuang|prénom3=Kwang-Hwa|nom3=Chang|prénom4=Chien-Hua|nom4=Wu|titre=The probability of spontaneous regression of lumbar herniated disc: a systematic review|périodique=Clinical Rehabilitation|volume=29|numéro=2|date=February 2015|issn=1477-0873|pmid=25009200|doi=10.1177/0269215514540919|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25009200|consulté le=2017-12-21|pages=184–195}}</ref> :
* 13 % de chance de voir une régression pour un bombement discal.
* 41 % de chance de voir une régression pour une protrusion discale.
* 70 % de chance de voir une régression pour une extrusion discale.
* 96 % de chance de voir une régression pour une hernie séquestrée.
Il ne s'agit pas d'un simple glissement de disque, ce dernier ayant de nombreux moyens de fixation aux vertèbres adjacentes. Il peut être comprimé, étiré ou tordu, le tout à faibles degrés. Les lésions du disque peuvent être des déchirures ou des arrachements pouvant aboutir à une hernie<ref>{{Lien web |auteur=December 19, 2011 |url=http://www.emedicinehealth.com/slipped_disk/article_em.htm |titre=Slipped discs: "they do not actually 'slip'..." |périodique=Emedicinehealth.com |date= |consulté le=2011-12-19 |lang=en}}</ref>.


Il ne s'agit pas d'un simple glissement de disque, ce dernier ayant de nombreux moyens de fixation aux vertèbres adjacentes. Il peut être comprimé, étiré ou tordu, le tout à faibles degrés. Les lésions du disque peuvent être des déchirures ou des arrachements pouvant aboutir à une hernie<ref>{{Lien web|langue=en|date=09-12-2011 |url=http://www.emedicinehealth.com/slipped_disk/article_em.htm |titre=Slipped discs : "they do not actually 'slip'..." |périodique=Emedicinehealth.com |consulté le=2011-12-19}}</ref>. Il faut cependant noter qu'un glissement est possible au cours de l'enfance, ce que l'on appelle [[spondylolisthésis]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.macdonaldpublishing.com/Chapter_6.html |titre=Backache : From Occiput to Coccyx - Chapter 6: Miscellany Related to Nuclear Lesions |auteur=Gerald L. Burke |périodique=MacDonald Publishing |consulté le=2008-03-14}}</ref>.
Le vieillissement discal semble résulter du processus normal du corps humain et de facteurs essentiellement génétiques<ref>{{Article|titre=The Twin Spine Study: Contributions to a changing view of disc degeneration|périodique=The Spine Journal|volume=9|numéro=1|date=2009-01-01|issn=1529-9430|doi=10.1016/j.spinee.2008.11.011|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S152994300801440X|consulté le=2017-12-22|pages=47–59}}</ref>. La récurrence des troubles semble liée au tabagisme, à la présence d'une protrusion ou bien à la présence de diabète<ref>{{Article|prénom1=Weimin|nom1=Huang|prénom2=Zhiwei|nom2=Han|prénom3=Jiang|nom3=Liu|prénom4=Lili|nom4=Yu|titre=Risk Factors for Recurrent Lumbar Disc Herniation|périodique=Medicine|volume=95|numéro=2|date=2016-01-15|issn=0025-7974|pmid=26765413|pmcid=PMC4718239|doi=10.1097/MD.0000000000002378|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4718239/|consulté le=2017-12-22}}</ref>. La mécanique semble donc peu liée à la survenue de ces phénomènes et les études ne semblent pas justifier l'attention portée sur le métier et les compressions dans la genèse de ceux-ci.


La hernie discale peut résulter d'une usure d'origine dégénérative, souvent favorisée par des efforts répétés de soulèvement, pouvant être en rapport avec le travail. En position debout, la pression est également répartie sur l'ensemble de la surface du disque, et lors d'un mouvement de flexion antérieure au cours d'un effort de soulèvement la pression locale peut être considérablement augmentée.
Une ancienne théorie, disait que la hernie postérieure était favorisée par la compression de la portion antérieure du disque lors de la flexion antérieure du tronc, entraînant la poussée du noyau pulpeux contre la portion postérieure de l'anneau fibreux. La pression était censée aboutir à la rupture de l'anneau fibreux et au déplacement progressif du contenu du noyau pulpeux à travers cette lésion, vers le canal vertébral. Aujourd'hui, ce modèle discal est critiqué car le noyau pulpeux ne semble pas se déplacer de manière aussi prévisible que ça<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Vahid|nom1=Abdollah|prénom2=Eric C.|nom2=Parent|prénom3=Michele C.|nom3=Battié|titre=MRI evaluation of the effects of extension exercises on the disc fluid content and location of the centroid of the fluid distribution|périodique=Musculoskeletal Science and Practice|volume=33|date=2017/11|issn=2468-8630|doi=10.1016/j.msksp.2017.11.008|lire en ligne=http://europepmc.org/abstract/med/29180112|consulté le=2017-12-22|pages=67–70}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=J. Randy|nom1=Jinkins|prénom2=Jay S.|nom2=Dworkin|prénom3=Raymond V.|nom3=Damadian|titre=Upright, weight-bearing, dynamic-kinetic MRI of the spine: initial results|périodique=European Radiology|volume=15|numéro=9|date=September 2005|issn=0938-7994|pmid=15906040|doi=10.1007/s00330-005-2666-4|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15906040|consulté le=2017-12-22|pages=1815–1825}}</ref>.


La hernie postérieure est favorisée par la compression de la portion antérieure du disque lors de la flexion antérieure du tronc, ce qui entraîne la poussée du noyau pulpeux contre la portion postérieure de l'anneau fibreux. Ceci peut aboutir à la rupture de l'anneau fibreux et au déplacement progressif du contenu du noyau pulpeux à travers cette lésion vers le canal vertébral. La compression d'un nerf spinal du fait d'une hernie entraîne des symptômes décrits plus bas.
Certains facteurs génétiques ont pu être identifiés, comme des mutations de gènes codant des protéines de régulation de la [[matrice extracellulaire]] tels que MMP2 ou THBS2<ref>{{Article |url=http://www.sciencedirect.com/science?_ob=MImg&_imagekey=B8JDD-4SDFHH8-1-B&_cdi=43612&_user=10&_coverDate=05%2F09%2F2008&_sk=%23TOC%2343612%232008%23999179994%23688977%23FLA%23display%23Volume_82,_Issue_5,_Pages_1023-1226_(9_May_2008)%23tagged%23Volume%23first%3D82%23Issue%23first%3D5%23date%23(9_May_2008)%23&view=c&_gw=y&wchp=dGLzVtb-zSkzV&_valck=1&md5=368f7507ed0a5e28a15ca8290a854b0c&ie=/sdarticle.pdf |titre=A Functional Polymorphism in THBS2 that Affects Alternative Splicing and MMP Binding Is Associated with Lumbar-Disc Herniation |auteur=Yuichiro Hirose et al. |journal=American Journal of Human Genetics |volume=82 |pages=1122–1129 |mois=mai |année=2008 |doi=10.1016/j.ajhg.2008.03.013 |pmid=18455130 |numéro=5 |pmc=2427305 |lang=en}}</ref>.


Certains facteurs génétiques ont pu être identifiés, comme des mutations de [[gène]]s codant des protéines de régulation de la [[matrice extracellulaire]] tels que MMP2 ou THBS2<ref>{{Article|langue=en|url=http://www.sciencedirect.com/science?_ob=MImg&_imagekey=B8JDD-4SDFHH8-1-B&_cdi=43612&_user=10&_coverDate=05%2F09%2F2008&_sk=%23TOC%2343612%232008%23999179994%23688977%23FLA%23display%23Volume_82,_Issue_5,_Pages_1023-1226_(9_May_2008)%23tagged%23Volume%23first%3D82%23Issue%23first%3D5%23date%23(9_May_2008)%23&view=c&_gw=y&wchp=dGLzVtb-zSkzV&_valck=1&md5=368f7507ed0a5e28a15ca8290a854b0c&ie=/sdarticle.pdf |titre=A Functional Polymorphism in THBS2 that Affects Alternative Splicing and MMP Binding Is Associated with Lumbar-Disc Herniation |auteur=Yuichiro Hirose et al. |journal=American Journal of Human Genetics |volume=82 |pages=1122–1129 |mois=mai |année=2008 |doi=10.1016/j.ajhg.2008.03.013 |pmid=18455130 |numéro=5 |pmc=2427305}}</ref>.
Certains éléments laissent à penser que la névralgie (douleur du nerf) peut être en rapport avec une inflammation<ref name=chemical>{{Article |auteur=Peng B, Wu W, Li Z, Guo J, Wang X |titre=Chemical radiculitis |journal=Pain |volume=127 |numéro=1–2 |pages=11–6 |année=2007 |mois=Jan |pmid=16963186 |doi=10.1016/j.pain.2006.06.034 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Marshall LL, Trethewie ER |titre=Chemical irritation of nerve-root in disc prolapse |journal=Lancet |volume=2 |numéro=7824 |page=320 |année=1973 |mois=Aug |pmid=4124797 |doi=10.1016/S0140-6736(73)90818-0 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=McCarron RF, Wimpee MW, Hudkins PG, Laros GS |titre=The inflammatory effect of nucleus pulposus. A possible element in the pathogenesis of low-back pain |journal=Spine |volume=12 |numéro=8 |pages=760–4 |année=1987 |mois=octobre |pmid=2961088 |doi=10.1097/00007632-198710000-00009 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Takahashi H, Suguro T, Okazima Y, Motegi M, Okada Y, Kakiuchi T |titre=Inflammatory cytokines in the herniated disc of the lumbar spine |journal=Spine |volume=21 |numéro=2 |pages=218–24 |année=1996 |mois=Jan |pmid=8720407 |url=http://meta.wkhealth.com/pt/pt-core/template-journal/lwwgateway/media/landingpage.htm?issn=0362-2436&volume=21&issue=2&spage=218 |doi=10.1097/00007632-199601150-00011 |lang=en}}</ref>. Des éléments plaident en faveur d'un des médiateurs inflammatoires en particulier, le [[tumor necrosis factor|tumor necrosis factor alpha]] (TNF alpha)<ref>{{Article |auteur=Igarashi T, Kikuchi S, Shubayev V, Myers RR |titre=2000 Volvo Award winner in basic science studies: Exogenous tumor necrosis factor-alpha mimics nucleus pulposus-induced neuropathology. Molecular, histologic, and behavioral comparisons in rats |journal=Spine |volume=25 |numéro=23 |pages=2975–80 |année=2000 |mois=décembre |pmid=11145807 |url=http://meta.wkhealth.com/pt/pt-core/template-journal/lwwgateway/media/landingpage.htm?issn=0362-2436&volume=25&issue=23&spage=2975 |doi=10.1097/00007632-200012010-00003 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Sommer C, Schäfers M |titre= Mechanisms of neuropathic pain: the role of cytokines|journal=Drug Discovery Today: Disease Mechanisms |volume=1 |numéro=4 |pages=441–8 |année=2004 |doi=10.1016/j.ddmec.2004.11.018 |lang=en}}</ref>. Cette molécule est présente lors d'un [[syndrome de la queue de cheval]]<ref>{{Article |auteur=Sekiguchi M, Kikuchi S, Myers RR |titre=Experimental spinal stenosis: relationship between degree of cauda equina compression, neuropathology, and pain |journal=Spine |volume=29 |numéro=10 |pages=1105–11 |année=2004 |mois=mai |pmid=15131438 |url=http://meta.wkhealth.com/pt/pt-core/template-journal/lwwgateway/media/landingpage.htm?issn=0362-2436&volume=29&issue=10&spage=1105 |doi=10.1097/00007632-200405150-00011}}</ref>. Elle est cependant également retrouvée en cas d'arthrose articulaire postérieure<ref name=chemical/>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Igarashi A, Kikuchi S, Konno S, Olmarker K |titre=Inflammatory cytokines released from the facet joint tissue in degenerative lumbar spinal disorders |journal=Spine |volume=29 |numéro=19 |pages=2091–5 |année=2004 |mois=octobre |pmid=15454697 |url=http://meta.wkhealth.com/pt/pt-core/template-journal/lwwgateway/media/landingpage.htm?issn=0362-2436&volume=29&issue=19&spage=2091 |doi=10.1097/01.brs.0000141265.55411.30 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Sakuma Y, Ohtori S, Miyagi M, ''et al.'' |titre=Up-regulation of p55 TNF alpha-receptor in dorsal root ganglia neurons following lumbar facet joint injury in rats |journal=Eur Spine J |volume=16 |numéro=8 |pages=1273–8 |année=2007 |mois=Aug |pmid=17468886 |pmc=2200776 |doi=10.1007/s00586-007-0365-3 |lang=en}}</ref>. Cette molécule pourrait aussi contribuer aux lésions dégénératives du disque<ref>{{Article |auteur=Séguin CA, Pilliar RM, Roughley PJ, Kandel RA |titre=Tumor necrosis factor-alpha modulates matrix production and catabolism in nucleus pulposus tissue |journal=Spine |volume=30 |numéro=17 |pages=1940–8 |année=2005 |mois=Sep |pmid=16135983 |url=http://meta.wkhealth.com/pt/pt-core/template-journal/lwwgateway/media/landingpage.htm?issn=0362-2436&volume=30&issue=17&spage=1940 |doi=10.1097/01.brs.0000176188.40263.f9 |lang=en}}</ref>.

Certains éléments laissent à penser que la [[névralgie]] peut être en rapport avec une inflammation<ref name=chemical>{{Article |auteur=Peng B, Wu W, Li Z, Guo J, Wang X |titre=Chemical radiculitis |journal=Pain |volume=127 |numéro=1–2 |pages=11–6 |année=2007 |mois=Jan |pmid=16963186 |doi=10.1016/j.pain.2006.06.034 |langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Marshall LL, Trethewie ER |titre=Chemical irritation of nerve-root in disc prolapse |journal=Lancet |volume=2 |numéro=7824 |page=320 |année=1973 |mois=Aug |pmid=4124797 |doi=10.1016/S0140-6736(73)90818-0 |langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=McCarron RF, Wimpee MW, Hudkins PG, Laros GS |titre=The inflammatory effect of nucleus pulposus. A possible element in the pathogenesis of low-back pain |journal=Spine |volume=12 |numéro=8 |pages=760–4 |année=1987 |mois=octobre |pmid=2961088 |doi=10.1097/00007632-198710000-00009 |langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Takahashi H, Suguro T, Okazima Y, Motegi M, Okada Y, Kakiuchi T |titre=Inflammatory cytokines in the herniated disc of the lumbar spine |journal=Spine |volume=21 |numéro=2 |pages=218–24 |année=1996 |mois=Jan |pmid=8720407 |url=http://meta.wkhealth.com/pt/pt-core/template-journal/lwwgateway/media/landingpage.htm?issn=0362-2436&volume=21&issue=2&spage=218 |doi=10.1097/00007632-199601150-00011 |langue=en}}</ref>. Des éléments plaident en faveur d'un des médiateurs inflammatoires en particulier, le [[tumor necrosis factor|tumor necrosis factor alpha]] (TNF alpha)<ref>{{Article |auteur=Igarashi T, Kikuchi S, Shubayev V, Myers RR |titre=2000 Volvo Award winner in basic science studies: Exogenous tumor necrosis factor-alpha mimics nucleus pulposus-induced neuropathology. Molecular, histologic, and behavioral comparisons in rats |journal=Spine |volume=25 |numéro=23 |pages=2975–80 |année=2000 |mois=décembre |pmid=11145807 |url=http://meta.wkhealth.com/pt/pt-core/template-journal/lwwgateway/media/landingpage.htm?issn=0362-2436&volume=25&issue=23&spage=2975 |doi=10.1097/00007632-200012010-00003 |langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Sommer C, Schäfers M |titre= Mechanisms of neuropathic pain: the role of cytokines|journal=Drug Discovery Today: Disease Mechanisms |volume=1 |numéro=4 |pages=441–8 |année=2004 |doi=10.1016/j.ddmec.2004.11.018 |langue=en}}</ref>. Cette molécule est présente lors d'un [[syndrome de la queue de cheval]]<ref>{{Article |auteur=Sekiguchi M, Kikuchi S, Myers RR |titre=Experimental spinal stenosis: relationship between degree of cauda equina compression, neuropathology, and pain |journal=Spine |volume=29 |numéro=10 |pages=1105–11 |année=2004 |mois=mai |pmid=15131438 |url=http://meta.wkhealth.com/pt/pt-core/template-journal/lwwgateway/media/landingpage.htm?issn=0362-2436&volume=29&issue=10&spage=1105 |doi=10.1097/00007632-200405150-00011}}</ref>. Elle est cependant également retrouvée en cas d'arthrose articulaire postérieure<ref name=chemical/>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Igarashi A, Kikuchi S, Konno S, Olmarker K |titre=Inflammatory cytokines released from the facet joint tissue in degenerative lumbar spinal disorders |journal=Spine |volume=29 |numéro=19 |pages=2091–5 |année=2004 |mois=octobre |pmid=15454697 |url=http://meta.wkhealth.com/pt/pt-core/template-journal/lwwgateway/media/landingpage.htm?issn=0362-2436&volume=29&issue=19&spage=2091 |doi=10.1097/01.brs.0000141265.55411.30 |langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Sakuma Y, Ohtori S, Miyagi M, ''et al.'' |titre=Up-regulation of p55 TNF alpha-receptor in dorsal root ganglia neurons following lumbar facet joint injury in rats |journal=Eur Spine J |volume=16 |numéro=8 |pages=1273–8 |année=2007 |mois=Aug |pmid=17468886 |pmc=2200776 |doi=10.1007/s00586-007-0365-3 |langue=en}}</ref>. Cette molécule pourrait aussi contribuer aux lésions dégénératives du disque<ref>{{Article |auteur=Séguin CA, Pilliar RM, Roughley PJ, Kandel RA |titre=Tumor necrosis factor-alpha modulates matrix production and catabolism in nucleus pulposus tissue |journal=Spine |volume=30 |numéro=17 |pages=1940–8 |année=2005 |mois=Sep |pmid=16135983 |url=http://meta.wkhealth.com/pt/pt-core/template-journal/lwwgateway/media/landingpage.htm?issn=0362-2436&volume=30&issue=17&spage=1940 |doi=10.1097/01.brs.0000176188.40263.f9 |langue=en}}</ref>

{{refnec|Les douleurs de dos peuvent être des signes d'une usure débutante, pouvant s'aggraver en véritable hernie}}.


== Épidémiologie ==
== Épidémiologie ==
Dans la grande majorité des cas, le siège de la hernie est lombaire. Le disque en cause est moins souvent de niveau cervical ou thoracique, représentant respectivement 8 % et 2 %<ref>{{en}}MedlinePlus Encyclopedia, [https://www.nlm.nih.gov/medlineplus/ency/article/000442.htm ''Herniated nucleus pulposus'']</ref>. La plupart des cas de hernies discales surviennent entre les âges de 30 et 50 ans. Chez les sujets plus âgés, le noyau pulpeux a une structure plus dense, ce qui diminue le risque de survenue d'une hernie. Selon certains résultats, environ 5 % des hommes et 3 % des femmes de plus de 35 ans ont déjà eu un épisode de lombosciatique.
Dans la grande majorité des cas, le siège de la hernie est lombaire. Le disque en cause est moins souvent de niveau cervical ou thoracique, représentant respectivement 8 % et 2 %<ref>{{en}} MedlinePlus Encyclopedia, [https://www.nlm.nih.gov/medlineplus/ency/article/000442.htm ''Herniated nucleus pulposus'']</ref>. La plupart des cas de hernies discales surviennent entre les âges de 30 et 50 ans. Chez les sujets plus âgés, le noyau pulpeux a une structure plus dense, ce qui diminue le risque de survenue d'une hernie. Selon certains résultats, environ 5 % des hommes et 3 % des femmes de plus de 35 ans ont déjà eu un épisode de lombosciatique.


== Symptômes ==
== Symptômes ==
Les symptômes d'une hernie discale dépendent du disque atteint et de la localisation précise de la hernie. Ainsi la hernie peut être asymptomatique, responsable de [[mal de dos|douleur du dos]] ([[lombalgie]], [[cervicalgie]] ou [[dorsalgie]])<ref name="rms hernie">{{Article |titre=Hernie discale lombaire |périodique=Revue Médicale Suisse |date=2014 |auteur1=Corniola M. |lire en ligne=https://www.revmed.ch/RMS/2014/RMS-N-454/Hernie-discale-lombaire-Diagnostic-et-prise-en-charge |pages=2376-2382 |auteur2=Tessitore E. |auteur3=Gautschi O. |auteur4=Schaller K. |sous-titre=Diagnostic et prise en charge |volume=10 }}, (Consultation le 30 octobre 2019)</ref> d'intensité variable, de [[douleur neurogène]] dans le territoire cutané innervé par un nerf comprimé par le disque. La douleur est alors le plus souvent localisée à un membre inférieur. Dans le même territoire peuvent exister des troubles sensitifs comme un engourdissement, des picotements, ([[paresthésie]], [[dysesthésie]]). Il peut exister une faiblesse musculaire touchant les muscles innervés par ce même nerf.
Une hernie discale n'est normalement pas symptomatique mais il peut arriver que parfois, un individu présente des douleurs provenant du disque (pas de la hernie). Ces douleurs sont alors dites discogènes. Il n'existe à l'heure actuelle pas de consensus sur l'existence de ces douleurs. Bogduk propose de les évaluer par un examen appelé [[discographie de provocation]]<ref>{{Article|prénom1=Paul C|nom1=Willems|titre=Provocative diskography: safety and predictive value in the outcome of spinal fusion or pain intervention for chronic low-back pain|périodique=Journal of Pain Research|volume=7|date=2014-12-02|issn=1178-7090|pmid=25506242|pmcid=PMC4259559|doi=10.2147/JPR.S45615|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4259559/|consulté le=2017-12-22|pages=699–705}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Joseph|nom1=Walker|prénom2=Omar|nom2=El Abd|prénom3=Zacharia|nom3=Isaac|prénom4=Stefan|nom4=Muzin|titre=Discography in practice: a clinical and historical review|périodique=Current Reviews in Musculoskeletal Medicine|volume=1|numéro=2|date=2007-11-13|issn=1935-973X|pmid=19468876|pmcid=PMC2684219|doi=10.1007/s12178-007-9009-9|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2684219/|consulté le=2017-12-22|pages=69–83}}</ref>. Il arrive également qu'un conflit disco-radiculaire (lorsque le disque rencontre un nerf) puisse générer des douleurs neurogènes périphériques. On parle alors de [[névralgie]]. Ainsi la hernie peut être asymptomatique, {{refnec|responsable de [[mal de dos|douleur du dos]] ([[lombalgie]], [[cervicalgie]] ou [[dorsalgie]])}} d'intensité variable, de [[douleur neurogène]] dans le territoire cutané innervé par un nerf comprimé par le disque.

Les symptômes d'une névralgie dépendent du disque atteint et de la localisation précise de la hernie. Pour une névralgie prenant origine dans les lombaires, la douleur est le plus souvent localisée à un membre inférieur. Dans le même territoire peuvent exister des troubles sensitifs comme un engourdissement, des picotements, ([[paresthésie]], [[dysesthésie]]). Il peut également exister une faiblesse musculaire touchant les muscles innervés par ce même nerf.


Une étude sur le rachis cervical menée sur un petit échantillon de personnes asymptomatiques a montré une protrusion discale chez la moitié des sujets, ce qui suggère qu'une part non négligeable de la population générale est porteuse d'une hernie discale asymptomatique<ref name=emedsports>{{Lien web |url=http://www.emedicine.com/sports/byname/Cervical-Disc-Injuries.htm |titre=Frequency of asymptomatic cervical disc protrusions |auteur=Robert E Windsor |série=Cervical Disc Injuries. |périodique=[[eMedicine]] |année=2006 |consulté le=2008-02-27 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref name=pmid16129249>{{Article |auteur=Ernst CW, Stadnik TW, Peeters E, Breucq C, Osteaux MJ |titre=Prevalence of annular tears and disc herniations on MR images of the cervical spine in symptom free volunteers |journal=Eur J Radiol |volume=55 |numéro=3 |pages=409–14 |année=2005 |mois=Sep |pmid=16129249 |doi=10.1016/j.ejrad.2004.11.003 |lang=en}}</ref>.
Une étude sur le rachis cervical menée sur un petit échantillon de personnes asymptomatiques a montré une protrusion discale chez la moitié des sujets, ce qui suggère qu'une part non négligeable de la population générale est porteuse d'une hernie discale asymptomatique<ref name=emedsports>{{Lien web |url=http://www.emedicine.com/sports/byname/Cervical-Disc-Injuries.htm |titre=Frequency of asymptomatic cervical disc protrusions |auteur=Robert E Windsor |série=Cervical Disc Injuries. |périodique=[[eMedicine]] |année=2006 |consulté le=2008-02-27 |langue=en}}</ref>{{,}}<ref name=pmid16129249>{{Article |auteur=Ernst CW, Stadnik TW, Peeters E, Breucq C, Osteaux MJ |titre=Prevalence of annular tears and disc herniations on MR images of the cervical spine in symptom free volunteers |journal=Eur J Radiol |volume=55 |numéro=3 |pages=409–14 |année=2005 |mois=Sep |pmid=16129249 |doi=10.1016/j.ejrad.2004.11.003 |langue=en}}</ref>.


Le plus souvent un seul nerf est atteint. Cependant lorsque la hernie est de taille importante, plusieurs nerfs peuvent être touchés, constituant le [[syndrome de la queue de cheval]] lorsque la hernie est de niveau lombaire et touche plusieurs racines. Les signes assoient l'atteinte de plusieurs nerfs, ce qui peut se traduire notamment par des troubles sphinctériens ([[pollakiurie]], [[dysurie]], [[incontinence fécale]], [[constipation]]) ou une dysfonction sexuelle.
Le plus souvent un seul nerf est atteint. Cependant lorsque la hernie est de taille importante, plusieurs nerfs peuvent être touchés, constituant le [[syndrome de la queue de cheval]] lorsque la hernie est de niveau lombaire. Les signes assoient l'atteinte de plusieurs nerfs, ce qui peut se traduire notamment par des troubles sphinctériens ([[pollakiurie]], [[dysurie]], [[incontinence fécale]], [[constipation]]) ou une dysfonction sexuelle.


[[Fichier:Herniated-Disc.jpg|vignette|IRM sagittale montrant une hernie discale de niveau L5-S1.]]
[[Fichier:Herniated-Disc.jpg|vignette|IRM sagittale montrant une hernie discale de niveau L5-S1.]]


== Diagnostic ==
== Diagnostic ==
Le diagnostic est établi par un médecin sur la base de l'interrogatoire et de l'examen clinique. Des examens complémentaires peuvent être demandés en fonction de la présentation, dans le but de confirmer le diagnostic en vue d'un traitement envisagé, ou de rechercher d'autres pathologies comme un spondylolisthésis, une pathologie dégénérative, une tumeur.
Le diagnostic est établi par un médecin sur la base de l'interrogatoire et de l'examen clinique. Des examens complémentaires peuvent être demandés en fonction de la présentation, dans le but de confirmer le diagnostic en vue d'un traitement envisagé, ou de rechercher d'autres pathologies comme un spondylolisthésis, une pathologie dégénérative, une tumeur.


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* une [[lombosciatique]] lorsque les racines L5 ou S1 sont atteintes,
* une [[lombosciatique]] lorsque les racines L5 ou S1 sont atteintes,
* une [[cruralgie|lombocruralgie]] lorsque les racines L3 ou L4 sont atteintes,
* une [[cruralgie|lombocruralgie]] lorsque les racines L3 ou L4 sont atteintes,
* une [[névralgie cervico-brachiale]] lorsque les racines C6, C7, C8 ou T1 sont atteintes,
* une [[névralgie cervicobrachiale]] lorsque les racines C6, C7, C8 ou T1 sont atteintes,
* une [[névralgie intercostale]] lorsqu'une racine entre T2 et T11 est atteinte,
* une [[névralgie intercostale]] lorsqu'une racine entre T2 et T11 est atteinte,
* un [[syndrome de la queue de cheval]] lorsque les racines S2 à S4 sont atteintes,
* un [[syndrome de la queue de cheval]] lorsque les racines S2 à S4 sont atteintes,
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=== Examen clinique ===
=== Examen clinique ===
L'examen clinique peut retrouver un [[signe de Lasègue]], signe très sensible mais peu spécifique. Ainsi, son absence permet de rendre moins probable le diagnostic de hernie discale lombaire basse. Une manœuvre similaire peut être réalisée lorsque le patient est assis, cependant la sensibilité de cette méthode est moindre<ref name=pmid17601462>{{Article |auteur=Rabin A, Gerszten PC, Karausky P, Bunker CH, Potter DM, Welch WC |titre=The sensitivity of the seated straight-leg raise test compared with the supine straight-leg raise test in patients presenting with magnetic resonance imaging evidence of lumbar nerve root compression |journal=Archives of physical medicine and rehabilitation |volume=88 |numéro=7 |pages=840–3. |année=2007 |pmid=17601462 |doi=10.1016/j.apmr.2007.04.016 |lang=en}}</ref> En ajoutant une flexion maximale en position assise, on obtient un signe avec des propriétés clinimétriques beaucoup plus intéressantes, donné par ce qu'on appelle le slump-test. Les signes cliniques peuvent également inclure [[Signe de Lasègue|signe de Léri]], déficit sensitif, [[parésie]], abolition de [[réflexe ostéotendineux]], parfois trouble sphinctérien.
L'examen clinique peut retrouver un [[signe de Lasègue]], signe très sensible mais peu spécifique. Ainsi, son absence permet de rendre moins probable le diagnostic de hernie discale lombaire basse. Une manœuvre similaire peut être réalisée lorsque le patient est assis, cependant la sensibilité de cette méthode est moindre<ref name=pmid17601462>{{Article |auteur=Rabin A, Gerszten PC, Karausky P, Bunker CH, Potter DM, Welch WC |titre=The sensitivity of the seated straight-leg raise test compared with the supine straight-leg raise test in patients presenting with magnetic resonance imaging evidence of lumbar nerve root compression |journal=Archives of physical medicine and rehabilitation |volume=88 |numéro=7 |pages=840–3. |année=2007 |pmid=17601462 |doi=10.1016/j.apmr.2007.04.016 |langue=en}}</ref>. Les signes cliniques peuvent également inclure [[Signe de Lasègue|signe de Léri]], déficit sensitif, [[parésie]], abolition de [[réflexe ostéotendineux]], parfois trouble sphinctérien.


Il existe d'autres tests cliniques comme :
Il existe d'autres tests cliniques comme :
* le [[test de Spurling]], qui permet de repérer les pathologies foraminales de la douleur ;
* le [[test de Spurling]], qui permet de repérer les pathologies foraminales de la douleur ;
* le [[test d'Erb]] (décrit par le neurologue allemand [[Wilhelm Erb]]), qui permet de repérer les douleurs d'étirement du paquet vasculo-nerveux constituant le plexus brachial lié à une hernie discale (vrai Erb), d'un [[syndrome canalaire du membre supérieur]] ;
* le [[test d'Erb]] (décrit par le neurologue allemand [[Wilhelm Erb]]), qui permet de repérer les douleurs d'étirement du paquet vasculonerveux constituant le plexus brachial lié à une hernie discale (vrai Erb), d'un [[syndrome canalaire du membre supérieur]] ;
* le [[test de compression axiale]] qui permet de rechercher un conflit discal et peut aiguiller le diagnostic médical.
* le [[test de compression axiale]] qui permet de rechercher un conflit discal et peut aiguiller le diagnostic médical.
* le test des [[Dermatome|dermatomes]] avec une [[roulette de Wartenberg]] qui permet de déterminer si une région est hyper-sensible ou dans les cas les plus avancés, hyposensible. Grâce aux cartographies des [[Dermatome|dermatomes]], le test des [[Dermatome|dermatomes]] permet alors de déterminer quelle racine nerveuse est atteinte.


La clinique est suffisante pour poser le diagnostic de radiculalgie, et permet de présumer son origine en rapport avec une hernie discale, sans l'affirmer. En dehors de l'urgence (atteinte paralysante ou [[syndrome de la queue de cheval]]), le diagnostic formel de hernie discale est d'ailleurs inutile les premières semaines, puisqu'il n'y a pas d'incidence thérapeutique tant qu'une intervention chirurgicale n'est pas envisagée.
La clinique est suffisante pour poser le diagnostic de radiculalgie, et permet de présumer son origine en rapport avec une hernie discale, sans l'affirmer. En dehors de l'urgence (atteinte paralysante ou [[syndrome de la queue de cheval]]), le diagnostic formel de hernie discale est d'ailleurs inutile les premières semaines, puisqu'il n'y a pas d'incidence thérapeutique tant qu'une intervention chirurgicale n'est pas envisagée.
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L'[[électromyogramme]] permet d'étudier la conduction au niveau des nerfs. Il peut orienter vers un dysfonctionnement d'un nerf et déterminer la localisation de cette anomalie. Son utilité est limitée.
L'[[électromyogramme]] permet d'étudier la conduction au niveau des nerfs. Il peut orienter vers un dysfonctionnement d'un nerf et déterminer la localisation de cette anomalie. Son utilité est limitée.


La stimulation magnétique transcrânienne permet de mesurer la conduction nerveuse au sein de la moelle épinière. Elle permet de mettre en évidence une anomalie de la moelle ainsi que de la localiser, ce qui peut être utile lorsqu'il existe plusieurs hernies cervicales potentiellement responsables<ref>{{Article |auteur=Deftereos SN. {{Et al.}} |titre=Localisation of cervical spinal cord compression by TMS and MRI|journal=Funct Neurol |volume=24 |numéro=2 |pages=99–105 |année=2009 |mois=April–June |pmid=19775538 |url= |lang=en}}</ref>. Elle permet également de suivre l'évolution de la lésion et a un intérêt pour le diagnostic différentiel<ref>{{Article |auteurs=Chen R, Cros D, Curra A. {{Et al.}} |titre=The clinical diagnostic utility of transcranial magnetic stimulation: report of an IFCN committee |journal=Clin Neurophysiol |volume=119 |numéro=3 |pages=504–32 |année=2008 |mois=mars |pmid=18063409 |doi=10.1016/j.clinph.2007.10.014 |url= |lang=en}}</ref>.
La stimulation magnétique transcrânienne permet de mesurer la conduction nerveuse au sein de la moelle épinière. Elle permet de mettre en évidence une anomalie de la moelle ainsi que de la localiser, ce qui peut être utile lorsqu'il existe plusieurs hernies cervicales potentiellement responsables<ref>{{Article |auteur=Deftereos SN. {{Et al.}} |titre=Localisation of cervical spinal cord compression by TMS and MRI|journal=Funct Neurol |volume=24 |numéro=2 |pages=99–105 |année=2009 |mois=April–June |pmid=19775538 |langue=en}}</ref>. Elle permet également de suivre l'évolution de la lésion et a un intérêt pour le diagnostic différentiel<ref>{{Article |auteurs=Chen R, Cros D, Curra A. {{Et al.}} |titre=The clinical diagnostic utility of transcranial magnetic stimulation: report of an IFCN committee |journal=Clin Neurophysiol |volume=119 |numéro=3 |pages=504–32 |année=2008 |mois=mars |pmid=18063409 |doi=10.1016/j.clinph.2007.10.014 |langue=en}}</ref>.


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== Traitement ==
== Traitement ==
Dans la plupart des cas, le traitement de la hernie discale est symptomatique et repose sur un traitement médical. Dans le cas d'une lombosciatique, ce traitement est le plus souvent suffisant<ref name=pmid11887877>{{Article |auteurs=Vroomen PC, de Krom MC, Knottnerus JA |titre=Predicting the outcome of sciatica at short-term follow-up |journal=Br J Gen Pract |volume=52 |numéro=475 |pages=119–23 |année=2002 |mois=Feb |pmid=11887877 |pmc=1314232 |url=http://openurl.ingenta.com/content/nlm?genre=article&issn=0960-1643&volume=52&issue=475&spage=119&aulast=Vroomen |langue=en}}</ref>.
Dans la plupart des cas, la hernie discale n'est pas pathologique et ne nécessite donc pas de traitement. Même quand le patient présente une lombalgie, il est très difficile de distinguer si la hernie discale en est la cause.


=== Traitement médicamenteux ===
Le traitement de la hernie discale repose sur un traitement kinésithérapique, parfois accompagné d'un traitement médicamenteux. Dans le cas d'une lombosciatique, ce traitement est très souvent suffisant<ref name="pmid11887877">{{Article |auteurs=Vroomen PC, de Krom MC, Knottnerus JA |titre=Predicting the outcome of sciatica at short-term follow-up |journal=Br J Gen Pract |volume=52 |numéro=475 |pages=119–23 |année=2002 |mois=Feb |pmid=11887877 |pmc=1314232 |url=http://openurl.ingenta.com/content/nlm?genre=article&issn=0960-1643&volume=52&issue=475&spage=119&aulast=Vroomen |lang=en}}</ref>.
==== Voie orale ====
Le traitement médical comporte habituellement un [[antalgique]] ou un [[anti-inflammatoire non stéroïdien]] (AINS). Un traitement par corticoïde oral (par exemple [[prednisone]] ou [[méthylprednisolone]]) est parfois proposé.


===Traitement fonctionnel ===
==== Infiltration ====
[[Fichier:Image-Infiltration-C5-C6-Fluro-Scanner.jpg|vignette|Cliché d'une infiltration articulaire et épidurale par voie articulaire C5-C6 droite.]]
Plusieurs techniques de [[kinésithérapie]] sont disponibles. Dans le cas de la hernie discale lombaire, des moyens thérapeutiques tels que l'éducation du patient aux [[Education Thérapeutique aux Neurosciences de la Douleur|neurosciences de la douleur]], la [[méthode McKenzie]], la [[neurodynamique]], l'exposition graduelle à la charge mécanique ou, en adjuvant des autres traitements, la [[physiothérapie]] (avec des techniques telles que les ultrasons, le massage, le conditionnement, un programme d'exercice), la perte de poids ou le port de ceinture de soutien lombosacré peuvent être utilisés<ref name="Rush">{{Lien web |url=http://www.rush.edu/rumc/page-1160429743543.html |titre=Rush University Medical Center |consulté le=2009-04-22 |langue=en}}</ref>.
Une [[Infiltration (médecine)|infiltration]] de [[corticoïde]] est parfois réalisée, à proximité du nerf touché ; un tel traitement semble avoir une efficacité sur quelques mois<ref>{{Article |auteurs=Landau WM, Nelson DA, Armon C, Argoff CE, Samuels J, Backonja MM |titre=Assessment: use of epidural steroid injections to treat radicular lumbosacral pain: report of the Therapeutics and Technology Assessment Subcommittee of the American Academy of Neurology |journal=Neurology |volume=69 |numéro=6 |pages=614; author reply 614–5 |année=2007 |mois=Aug |pmid=17679685 |doi=10.1212/01.wnl.0000278878.51713.c8 |langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} Ghahreman {{Et al.}} {{Lang|en|« The efficacy of transforaminal injection of steroids for the treatment of lumbar radicular pain », ''Pain Medicine''}} 2010;11:1149-68. {{PMID|20704666}}</ref>. La réponse au traitement semble dépendre de l'extension de la compression du nerf en cause, définie à l'aide de critères radiologiques : présence de graisse épidurale et de liquide cérébrospinal, et aspect du nerf. Ainsi, un aspect de compression importante est associée à un taux d'échec plus important<ref>{{en}} Ghahreman {{et al.}} {{Lang|en|« Predictors of a favorable response to transforaminal injection of steroids in patients with lumbar radicular pain due to disc herniation », ''Pain Medicine''}}, 2011, {{vol.|12}}, {{p.}}871-9 {{PMID|21539702}}</ref>. Les complications résultant de techniques d'infiltration inadaptées sont rares<ref>{{Article |auteurs=Abbasi A, Malhotra G, Malanga G, Elovic EP, Kahn S |titre=Complications of interlaminar cervical epidural steroid injections: a review of the literature |journal=Spine |volume=32 |numéro=19 |pages=2144–51 |année=2007 |mois=Sep |pmid=17762818 |doi=10.1097/BRS.0b013e318145a360 |langue=en}}</ref>.


=== Traitement fonctionnel ===
Des facteurs pouvant influencer la récupération sont les attentes du patient, la présence de facteurs de risques psycho-sociaux (peur du mouvement, catastrophisme, faible auto-efficacité,...) et le retentissement de la symptomatologie, pouvant aller d'un simple inconfort à une impotence majeure<ref name="ReferenceA">{{Article |nom1=Gasiorowski |prénom1=A. |titre=The role of weight training in treating farmers with lumbar discopathy |journal=Ann Agric Environ Med |volume=19 |numéro=4 |pages=817–20 |mois=décembre |année=2012 |doi= |PMID=23311814 |lang=en}}</ref>. L'exercice physique est la clé de voute du traitement pour son rôle anti-inflammatoire<ref>{{Article|prénom1=Anne Marie W.|nom1=Petersen|prénom2=Bente Klarlund|nom2=Pedersen|titre=The anti-inflammatory effect of exercise|périodique=Journal of Applied Physiology (Bethesda, Md.: 1985)|volume=98|numéro=4|date=April 2005|issn=8750-7587|pmid=15772055|doi=10.1152/japplphysiol.00164.2004|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15772055|consulté le=2017-12-22|pages=1154–1162}}</ref>, antalgique à court terme et la lutte contre la sensibilisation du système nerveux<ref>{{Article|prénom1=Lucas V.|nom1=Lima|prénom2=Thiago S. S.|nom2=Abner|prénom3=Kathleen A.|nom3=Sluka|titre=Does exercise increase or decrease pain? Central mechanisms underlying these two phenomena|périodique=The Journal of Physiology|volume=595|numéro=13|date=2017-07-01|issn=1469-7793|pmid=28369946|pmcid=PMC5491894|doi=10.1113/JP273355|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28369946|consulté le=2017-12-22|pages=4141–4150}}</ref>. pouvant faire appel à certains appareils de musculation<ref name="ReferenceA" />.
Plusieurs techniques de [[kinésithérapie]] sont disponibles. Dans le cas de la hernie discale lombaire, des moyens thérapeutiques tels que l'éducation du patient sur la mécanique du corps, la [[physiothérapie]] (avec des techniques telles que les ultrasons, le massage, le conditionnement, un programme d'exercice), la perte de poids ou le port de ceinture de soutien lombosacré peuvent être utilisés<ref name=Rush>{{Lien web |url=http://www.rush.edu/rumc/page-1160429743543.html |titre=Rush University Medical Center |consulté le=2009-04-22 |langue=en}}</ref>.


La kinésithérapie a une efficacité variable selon les caractéristiques du patient. Les facteurs à prendre en compte sont le seuil de douleur et le retentissement de la symptomatologie, pouvant aller d'un simple inconfort à une impotence majeure<ref name="ReferenceA">{{Article |nom1=Gasiorowski |prénom1=A. |titre=The role of weight training in treating farmers with lumbar discopathy |journal=Ann Agric Environ Med |volume=19 |numéro=4 |pages=817–20 |mois=décembre |année=2012 |PMID=23311814 |langue=en}}</ref>. L'exercice physique est une des modalités possibles de traitement, pouvant faire appel à certains appareils de musculation<ref name="ReferenceA"/>.
La taille de la hernie n'est absolument pas un facteur aggravant, au contraire.[https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26871651]


<!--[[Fichier:Posterior view of lumbar region for electrostimulation electrode placement.jpg|thumb|Exemple de schéma de placement d'électrodes de stimulation (carrés noirs) dans le cas d'une hernie lombaire (point rouge).]]
<!--[[Fichier:Posterior view of lumbar region for electrostimulation electrode placement.jpg|thumb|Exemple de schéma de placement d'électrodes de stimulation (carrés noirs) dans le cas d'une hernie lombaire (point rouge).]]


L'[[électrostimulation]]<ref name="ReferenceB">{{article | nom1 = Feine | prénom1 = JS. | nom2 = Lund | prénom2 = JP. | titre = An assessment of the efficacy of physical therapy and physical modalities for the control of chronic musculoskeletal pain. | journal = Pain | volume = 71 | numéro = 1 | pages = 5–23 | mois = mai | année = 1997 | doi = 10.1016/S0304-3959(96)03287-3| PMID = 9200169 |lang=en}}</ref> implique la mise en place d'électrodes à proximité des muscles érecteurs du rachis<ref>{{en}}Floyd, R. T. (2009). Manual of structural kinesiolgy. (17 ed.). New York, NY: The McGraw-Hill Companies.</ref>.
L'[[électrostimulation]]<ref name="ReferenceB">{{article| nom1 = Feine | prénom1 = JS. | nom2 = Lund | prénom2 = JP. | titre = An assessment of the efficacy of physical therapy and physical modalities for the control of chronic musculoskeletal pain. | journal = Pain | volume = 71 | numéro = 1 | pages = 5–23 | mois = mai | année = 1997 | doi =10.1016/S0304-3959(96)03287-3| PMID = 9200169 |langue=en}}</ref> implique la mise en place d'électrodes à proximité des muscles érecteurs du rachis<ref>{{en}} Floyd, R. T. (2009). Manual of structural kinesiolgy. (17 ed.). New York, NY: The McGraw-Hill Companies.</ref>.


L'ultrasonothérapie<ref name="ReferenceB"/> utilise des vibrations appliquées au site de la lésion.
L'ultrasonothérapie<ref name="ReferenceB"/> utilise des vibrations appliquées au site de la lésion.
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L'application locale de chaleur ou de froid peut être réalisée.
L'application locale de chaleur ou de froid peut être réalisée.
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La manipulation vertébrale pourrait avoir une efficacité à court terme dans le traitement de la hernie discale lombaire<ref name="Leininger">{{Article |journal= Phys Med Rehabil Clin N Am |année=2011 |volume=22 |numéro=1 |pages=105–25 |titre= Spinal manipulation or mobilization for radiculopathy: a systematic review |auteur= Leininger B, Bronfort G, Evans R, Reiter T |pmid=21292148 |doi=10.1016/j.pmr.2010.11.002 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref name="Hahne AJ, Ford JJ, McMeeken JM 2010 E488–504">{{Article |journal= Spine |année=2010 |volume=35 |numéro=11 |pages=E488–504 |titre= Conservative management of lumbar disc herniation with associated radiculopathy: a systematic review |auteur= Hahne AJ, Ford JJ, McMeeken JM |pmid=20421859 |doi=10.1097/BRS.0b013e3181cc3f56 |lang=en}}</ref>. L'effet serait plus lié à un effet neurophysiologique du mouvement rapide qu'à un effet mécanique<ref>{{Article|prénom1=Mark D|nom1=Bishop|prénom2=Rafael|nom2=Torres-Cueco|prénom3=Charles W|nom3=Gay|prénom4=Enrique|nom4=Lluch-Girbés|titre=What effect can manual therapy have on a patient's pain experience?|périodique=Pain Management|volume=5|numéro=6|date=2015-09-24|issn=1758-1869|doi=10.2217/pmt.15.39|lire en ligne=http://www.futuremedicine.com/doi/10.2217/pmt.15.39|consulté le=2017-12-22|pages=455–464}}</ref>. Il n'y a pas vraiment de preuve concernant un traitement à long terme pour la hernie de siège lombaire puisque celles-ci régresse spontanément. C'est également le cas pour la hernie cervicale. La manipulation vertébrale semble sûre lorsqu'elle est pratiquée par un professionnel qualifié<ref name="Snelling">{{Article | nom1 = Snelling | prénom1 = N | année = 2006| titre = Spinal manipulation in patients with disc herniation: A critical review of risk and benefit | url = http://www.journalofosteopathicmedicine.com/article/S1746-0689(06)00096-4/abstract | journal = International Journal of Osteopathic Medicine | volume = 9 | numéro = 3| pages = 77–84 | doi = 10.1016/j.ijosm.2006.08.001 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref name="oliphant">{{Article |pages=197–210 |doi=10.1016/j.jmpt.2003.12.023 |titre=Safety of Spinal Manipulation in the Treatment of Lumbar Disk Herniations: A Systematic Review and Risk Assessment |année=2004 |nom1=Oliphant |prénom1=D |journal=Journal of manipulative and physiological therapeutics |volume=27 |numéro=3 |lang=en}}</ref>. Cependant, selon l'OMS, la manipulation vertébrale est contre-indiquée en cas de déficit neurologique progressif (cas du syndrome de la queue de cheval par exemple)<ref name="WHO-chiro-guidelines">{{en}}[http://www.who.int/medicines/areas/traditional/Chiro-Guidelines.pdf WHO guidelines on basic training and safety in chiropractic. "2.1 Absolute contraindications to spinal manipulative therapy", {{p.|21}}.]</ref>
La manipulation vertébrale pourrait avoir une efficacité à court terme dans le traitement de la hernie discale lombaire<ref name="Leininger">{{Article |journal= Phys Med Rehabil Clin N Am |année=2011 |volume=22 |numéro=1 |pages=105–25 |titre= Spinal manipulation or mobilization for radiculopathy: a systematic review |auteur= Leininger B, Bronfort G, Evans R, Reiter T |pmid=21292148 |doi=10.1016/j.pmr.2010.11.002 |langue=en}}</ref>{{,}}<ref name="Hahne AJ, Ford JJ, McMeeken JM 2010 E488–504">{{Article |journal= Spine |année=2010 |volume=35 |numéro=11 |pages=E488–504 |titre= Conservative management of lumbar disc herniation with associated radiculopathy: a systematic review |auteur= Hahne AJ, Ford JJ, McMeeken JM |pmid=20421859 |doi=10.1097/BRS.0b013e3181cc3f56 |langue=en}}</ref>. Il n'y a pas vraiment de preuve concernant un traitement à long terme pour la hernie de siège lombaire. C'est également le cas pour la hernie cervicale. La manipulation vertébrale semble sûre lorsqu'elle est pratiquée par un professionnel qualifié<ref name=Snelling>{{Article | nom1 = Snelling | prénom1 = N| année = 2006| titre = Spinal manipulation in patients with disc herniation: A critical review of risk and benefit | url = http://www.journalofosteopathicmedicine.com/article/S1746-0689(06)00096-4/abstract | journal = International Journal of Osteopathic Medicine | volume = 9 | numéro = 3| pages = 77–84 | doi = 10.1016/j.ijosm.2006.08.001 |langue=en}}</ref>{{,}}<ref name="oliphant">{{Article |pages=197–210 |doi=10.1016/j.jmpt.2003.12.023 |titre=Safety of Spinal Manipulation in the Treatment of Lumbar Disk Herniations: A Systematic Review and Risk Assessment |année=2004 |nom1=Oliphant |prénom1=D |journal=Journal of manipulative and physiological therapeutics |volume=27 |numéro=3 |langue=en}}</ref>. Cependant, selon l'OMS, la manipulation vertébrale est contre-indiquée en cas de déficit neurologique progressif (cas du syndrome de la queue de cheval par exemple)<ref name=WHO-chiro-guidelines>{{en}} [http://www.who.int/medicines/areas/traditional/Chiro-Guidelines.pdf WHO guidelines on basic training and safety in chiropractic. "2.1 Absolute contraindications to spinal manipulative therapy", {{p.|21}}.]</ref>


<!--La thérapie par laser utilise une lumière au niveau de la hernie. Il n'existe pas de preuve d'efficacité de cette pratique.
<!--La thérapie par laser utilise une lumière au niveau de la hernie. Il n'existe pas de preuve d'efficacité de cette pratique.
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La décompression non chirurgicale n'est pas une technique étayée<ref name="Daniel">{{Article | nom1 = Daniel | prénom1 = Dwain M | année = 2007| titre = Non-surgical spinal decompression therapy: does the scientific literature support efficacy claims made in the advertising media? | url = http://www.chiroandosteo.com/content/15/1/7 | journal = Chiropractic and Osteopathy | volume = 15 | numéro = 1| page = 7 | doi = 10.1186/1746-1340-15-7 | pmid=17511872 | pmc=1887522 |lang=en}}</ref>. Cette méthode est très controversée<ref name="wary">{{en}}[http://www.chirobase.org/06DD/vaxd/vaxd.html Be Wary of Spinal Decompression Therapy with VAX-D or Similar Devices], Stephen Barrett</ref>.
La décompression non chirurgicale n'est pas une technique étayée<ref name=Daniel>{{Article | nom1 = Daniel | prénom1 = Dwain M | année = 2007| titre = Non-surgical spinal decompression therapy: does the scientific literature support efficacy claims made in the advertising media? | url = http://www.chiroandosteo.com/content/15/1/7 | journal = Chiropractic and Osteopathy | volume = 15 | numéro = 1| page = 7 | doi = 10.1186/1746-1340-15-7 | pmid=17511872 | pmc=1887522 |langue=en}}</ref>. Cette méthode est très controversée<ref name=wary>{{en}} [http://www.chirobase.org/06DD/vaxd/vaxd.html Be Wary of Spinal Decompression Therapy with VAX-D or Similar Devices], Stephen Barrett</ref>.

===Traitement médicamenteux ===
==== Voie orale ====
Le traitement médical comporte habituellement un [[antalgique]] ou un [[anti-inflammatoire non stéroïdien]] (AINS). Un traitement par corticoïde oral (par exemple [[prednisone]] ou [[méthylprednisolone]]) est parfois proposé.

==== Infiltration ====
[[Fichier:Image-Infiltration-C5-C6-Fluro-Scanner.jpg|vignette|Cliché d'une infiltration articulaire et épidurale par voie articulaire C5-C6 droite.]]
Une [[Infiltration (médecine)|infiltration]] de [[corticoïde]] est parfois réalisée, à proximité du nerf touché ; un tel traitement semble avoir une efficacité sur quelques mois<ref>{{Article |auteurs=Landau WM, Nelson DA, Armon C, Argoff CE, Samuels J, Backonja MM |titre=Assessment: use of epidural steroid injections to treat radicular lumbosacral pain: report of the Therapeutics and Technology Assessment Subcommittee of the American Academy of Neurology |journal=Neurology |volume=69 |numéro=6 |pages=614; author reply 614–5 |année=2007 |mois=Aug |pmid=17679685 |doi=10.1212/01.wnl.0000278878.51713.c8 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} Ghahreman {{Et al.}} {{Lang|en|« The efficacy of transforaminal injection of steroids for the treatment of lumbar radicular pain », ''Pain Medicine''}} 2010;11:1149-68. {{PMID|20704666}}</ref>. La réponse au traitement semble dépendre de l'extension de la compression du nerf en cause, définie à l'aide de critères radiologiques : présence de graisse épidurale et de liquide cérébrospinal, et aspect du nerf. Ainsi, un aspect de compression importante est associée à un taux d'échec plus important<ref>{{en}} Ghahreman {{et al.}} {{Lang|en|« Predictors of a favorable response to transforaminal injection of steroids in patients with lumbar radicular pain due to disc herniation », ''Pain Medicine''}}, 2011, {{vol.|12}}, {{p.}}871-9 ([https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21539702 {{PMID|21539702}}])</ref>. Les complications résultant de techniques d'infiltration inadaptées sont rares<ref>{{Article |auteurs=Abbasi A, Malhotra G, Malanga G, Elovic EP, Kahn S |titre=Complications of interlaminar cervical epidural steroid injections: a review of the literature |journal=Spine |volume=32 |numéro=19 |pages=2144–51 |année=2007 |mois=Sep |pmid=17762818 |doi=10.1097/BRS.0b013e318145a360 |lang=en}}</ref>.


=== Traitement chirurgical ===
=== Traitement chirurgical ===
Le traitement chirurgical est en principe utilisé en dernier recours, de préférence après un bilan réalisé par un kinésithérapeute certifié à la méthode McKenzie, sauf en cas de déficit neurologique significatif<ref>{{ouvrage|langue=en| nom = Stern | prénom = Scott D. | coauteurs = Adam S. Cifu, Diane Altkorn | editor = Janet Foltin, Harriet Lebowitz, Karen Davis | titre = Symptom to Diagnosis: An Evidence-Based Guide | année = 2006 | éditeur = Lange Medical Books/McGraw-Hill | lieu = New York | isbn = 0-07-146389-5 | pages = 67–81 | chapter = Back Pain |lang=en}}</ref> ou d'un [[syndrome de la queue de cheval]] qui sont des urgences chirurgicales.
Le traitement chirurgical est en principe utilisé en dernier recours, sauf en cas de déficit neurologique significatif<ref>{{ouvrage| nom = Stern | prénom = Scott D. | coauteurs = Adam S. Cifu, Diane Altkorn <!--| éditeur = Janet Foltin, Harriet Lebowitz, Karen Davis--> | titre = Symptom to Diagnosis: An Evidence-Based Guide | année = 2006 | éditeur = Lange Medical Books/McGraw-Hill | lieu = New York | isbn = 0-07-146389-5 | pages = 67–81 | chapter = Back Pain |langue=en}}</ref> ou d'un [[syndrome de la queue de cheval]] qui sont des urgences chirurgicales.


Concernant le recours à la chirurgie hors contexte d'urgence, une méta-analyse de la ''[[Cochrane Collaboration]]'' a conclu en l'existence de preuves limitées en faveur de la chirurgie. D'autres études semblent aller dans le même sens<ref name=pmid17119140>{{Article |auteur=Weinstein JN, Tosteson TD, Lurie JD, ''et al.'' |titre=Surgical vs Nonoperative Treatment for Lumbar Disk Herniation: The Spine Patient Outcomes Research Trial (SPORT): A Randomized Trial |journal=JAMA |volume=296 |numéro=20 |pages=2441–50 |année=2006 |pmid=17119140 |doi=10.1001/jama.296.20.2441 |pmc=2553805 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref name=pmid17119141>{{Article |auteur=Weinstein JN, Lurie JD, Tosteson TD, ''et al.'' |titre=Surgical vs Nonoperative Treatment for Lumbar Disk Herniation: The Spine Patient Outcomes Research Trial (SPORT) Observational Cohort |journal=JAMA |volume=296 |numéro=20 |pages=2451–9 |année=2006 |pmid=17119141 |doi=10.1001/jama.296.20.2451 |pmc=2562254 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref name=pmid17538084>{{Article |auteur=Peul WC, van Houwelingen HC, van den Hout WB, ''et al.'' |titre=Surgery versus prolonged conservative treatment for sciatica |journal=N Engl J Med. |volume=356 |numéro=22 |pages=2245–56 |année=2007 |pmid=17538084 |doi=10.1056/NEJMoa064039|url=http://content.nejm.org/cgi/content/short/356/22/2245 |auteur9=Leiden-The Hague Spine Intervention Prognostic Study Group |lang=en}}</ref>.
Concernant le recours à la chirurgie hors contexte d'urgence, une méta-analyse de la ''[[Cochrane Collaboration]]'' a conclu en l'existence de preuves limitées en faveur de la chirurgie. D'autres études semblent aller dans le même sens<ref name=pmid17119140>{{Article |auteur=Weinstein JN, Tosteson TD, Lurie JD, ''et al.'' |titre=Surgical vs Nonoperative Treatment for Lumbar Disk Herniation: The Spine Patient Outcomes Research Trial (SPORT): A Randomized Trial |journal=JAMA |volume=296 |numéro=20 |pages=2441–50 |année=2006 |pmid=17119140 |doi=10.1001/jama.296.20.2441 |pmc=2553805 |langue=en}}</ref>{{,}}<ref name=pmid17119141>{{Article |auteur=Weinstein JN, Lurie JD, Tosteson TD, ''et al.'' |titre=Surgical vs Nonoperative Treatment for Lumbar Disk Herniation: The Spine Patient Outcomes Research Trial (SPORT) Observational Cohort |journal=JAMA |volume=296 |numéro=20 |pages=2451–9 |année=2006 |pmid=17119141 |doi=10.1001/jama.296.20.2451 |pmc=2562254 |langue=en}}</ref>{{,}}<ref name=pmid17538084>{{Article |auteur=Peul WC, van Houwelingen HC, van den Hout WB, ''et al.'' |titre=Surgery versus prolonged conservative treatment for sciatica |journal=N Engl J Med. |volume=356 |numéro=22 |pages=2245–56 |année=2007 |pmid=17538084 |doi=10.1056/NEJMoa064039|url=http://content.nejm.org/cgi/content/short/356/22/2245 |auteur9=Leiden-The Hague Spine Intervention Prognostic Study Group |langue=en}}</ref>.


Les techniques chirurgicales sont nombreuses ; on peut citer la chimionucléolyse (dissolution du matériel hernié)<ref>{{Lien web|url=http://www.mayoclinic.com/health/herniated-disk/HD99999/PAGE=HD00021 |titre=Minimally invasive procedures to treat herniated disk |périodique=Mayoclinic.com |date=2010-12-18 |consulté le=2011-12-19 |lang=en}}</ref>, la nucléoplastie<ref>{{Article |auteur=Li J, Yan DL, Zhang ZH |titre=Percutaneous cervical nucleoplasty in the treatment of cervical disc herniation |journal=Eur Spine J. |volume=17 |numéro=12 |pages=1664–96 |année=2008 |pmid=18830638 |doi=10.1007/s00586-008-0786-7 |pmc=2587670 |lang=en}}</ref>, l'annuloplastie électrothermique intradiscale, la discectomie, la méthode Tessys, la laminectomie, l'hémilaminectomie, la fusion lombaire (en cas de hernie lombaire répétée), la discectomie cervicale antérieure avec fusion, l'arthroplastie discale (technique expérimentale pour la hernie cervicale), la stabilisation dynamique, le remplacement artificiel de disque.
Les techniques chirurgicales sont nombreuses ; on peut citer la chimionucléolyse (dissolution du matériel hernié)<ref>{{Lien web|url=http://www.mayoclinic.com/health/herniated-disk/HD99999/PAGE=HD00021 |titre=Minimally invasive procedures to treat herniated disk |périodique=Mayoclinic.com |date=2010-12-18 |consulté le=2011-12-19 |langue=en}}</ref>, la nucléoplastie<ref>{{Article |auteur=Li J, Yan DL, Zhang ZH |titre=Percutaneous cervical nucleoplasty in the treatment of cervical disc herniation |journal=Eur Spine J. |volume=17 |numéro=12 |pages=1664–96 |année=2008 |pmid=18830638 |doi=10.1007/s00586-008-0786-7 |pmc=2587670 |langue=en}}</ref>, l'annuloplastie électrothermique intradiscale, la discectomie, la méthode Tessys, la laminectomie, l'hémilaminectomie, la fusion lombaire (en cas de hernie lombaire répétée), la discectomie cervicale antérieure avec fusion, l'arthroplastie discale (technique expérimentale pour la hernie cervicale), la stabilisation dynamique, le remplacement artificiel de disque.


Les buts de la chirurgie sont la levée de compression du nerf, la guérison du nerf, le soulagement de la douleur et la restauration du fonctionnement.
Les buts de la chirurgie sont la levée de compression du nerf, la guérison du nerf, le soulagement de la douleur et la restauration du fonctionnement.


== Recherche ==
== Recherche ==
Des recherches sur l'utilisation de cellules souches sont en cours en vue de la régénération d'un disque intervertébral. Des modèles animaux sont en faveur de l'arrêt de la dégénérescence discale et de la favorisation de sa régénération partielle<ref>{{Article |auteur=Leung VY, Chan D, Cheung KM |titre=Regeneration of intervertebral disc by mesenchymal stem cells: potentials, limitations, and future direction |journal=Eur Spine J |volume=15 Suppl 3 |numéro= Suppl 3|pages=S406–13 |année=2006 |mois=Aug |pmid=16845553 |pmc=2335386 |doi=10.1007/s00586-006-0183-z |lang=en}}</ref>.
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
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Hernie discale
Description de cette image, également commentée ci-après
Hernie discale L4-L5 sur une IRM en coupe sagittale.

Traitement
Spécialité NeurochirurgieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 M51.2
CIM-9 722.0-722.2
OMIM 603932
DiseasesDB 6861
MedlinePlus 000442
eMedicine 1263961
radio/219
MeSH D007405

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Une hernie discale est une lésion atteignant le rachis et caractérisée par le déplacement d'une partie d'un disque intervertébral hors des limites de sa situation normale. En principe, cette hernie est la conséquence d'une ouverture dans l'anneau fibreux laissant passer une partie du noyau pulpeux, plus mou, à l'extérieur de cet anneau. La hernie discale est habituellement en rapport avec une lésion dégénérative du disque liée à l'âge, pouvant être favorisée par un traumatisme ou des efforts répétés. Le plus souvent la hernie est localisée au niveau postérolatéral, ce qui est favorisé par la présence du ligament longitudinal postérieur dans le canal vertébral[1].

En principe, la douleur résulte de la compression d'une racine d'un nerf spinal, l'exemple le plus fréquent étant la lombosciatique résultant d'une hernie discale de niveau lombaire. Par ailleurs, la fissure du disque préalable à la hernie pourrait être à l'origine de la libération de médiateurs inflammatoires, ce qui pourrait expliquer des douleurs en l'absence de compression tissulaire.[réf. nécessaire] Les symptômes en rapport avec la hernie discale sont le plus souvent d'évolution favorable en quelques semaines avec un traitement médical symptomatique. Rarement, un traitement chirurgical est requis.

Localisation

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Schéma d'une coupe transversale du rachis cervical passant au niveau d'un disque ; à gauche : aspect normal ; à droite : hernie discale postérolatérale gauche.

Les disques intervertébraux sont situés, comme leur nom l'indique, entre deux vertèbres sus - et sous-jacentes, au niveau du rachis cervical, thoracique et lombaire. Il n'y a cependant pas de disque entre les vertèbres C1 et C2 qui s'articulent différemment. Il existe également un disque entre la cinquième vertèbre lombaire et le sacrum. On distingue au total 23 disques intervertébraux, nommés d'après les vertèbres adjacentes.

On décrit une hernie selon sa direction. Ainsi, dans le plan axial, on décrit les hernies médianes, postérolatérales ou paramédianes, foraminales et extraforaminales. Dans le plan sagittal, on décrit les hernies ascendantes et descendantes. On distingue les hernies exclues (vis-à-vis du ligament longitudinal postérieur), saillantes (par définition) ou non (forme incomplète de hernie discale).

La majorité des hernies discales surviennent au niveau du rachis lombaire, l'immense majorité concernant les disques L4-L5 ou L5-S1[2]. Le deuxième site en termes de fréquence est le rachis cervical, le plus souvent au niveau C5-C6 ou C6-C7. Le rachis thoracique est rarement atteint.

La hernie est habituellement en position postérolatérale, endroit où l'anneau fibreux est relativement plus fin et non soutenu par le ligament longitudinal antérieur[2]. Les différences anatomiques entre les portions du rachis expliquent qu'une hernie de position postérolatérale comprime un nerf passant dans un trou de conjugaison de même niveau (pour le rachis cervical) ou de niveau directement inférieur (pour le rachis thoracique et lombaire)[2]. Ainsi, par exemple, une telle hernie de niveau C5-C6 comprime le nerf C6 (trou de conjugaison C5-C6[3]) et une même hernie de niveau S1-S2 comprime le nerf S1 (trou de conjugaison S1-S2)[2].

Dans le cas d'une hernie discale lombaire, les nerfs entrant dans la constitution du nerf sciatique et du nerf fémoral peuvent être atteints[4]. Dans le cas d'une hernie discale cervicale, les nerfs qui participent au plexus cervical ou au plexus brachial peuvent être concernés[5].

Physiopathologie

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Schéma d'une vue latérale gauche du rachis montrant une hernie discale lombaire postérolatérale gauche avec compression d'une racine nerveuse.

La hernie discale résulte habituellement de la progression d'une protrusion discale, c'est-à-dire une lésion incomplète de l'anneau fibreux permettant une saillie intermittente, selon les contraintes exercées sur le disque. Cette saillie est permanente lorsque survient la hernie.

Il ne s'agit pas d'un simple glissement de disque, ce dernier ayant de nombreux moyens de fixation aux vertèbres adjacentes. Il peut être comprimé, étiré ou tordu, le tout à faibles degrés. Les lésions du disque peuvent être des déchirures ou des arrachements pouvant aboutir à une hernie[6]. Il faut cependant noter qu'un glissement est possible au cours de l'enfance, ce que l'on appelle spondylolisthésis[7].

La hernie discale peut résulter d'une usure d'origine dégénérative, souvent favorisée par des efforts répétés de soulèvement, pouvant être en rapport avec le travail. En position debout, la pression est également répartie sur l'ensemble de la surface du disque, et lors d'un mouvement de flexion antérieure au cours d'un effort de soulèvement la pression locale peut être considérablement augmentée.

La hernie postérieure est favorisée par la compression de la portion antérieure du disque lors de la flexion antérieure du tronc, ce qui entraîne la poussée du noyau pulpeux contre la portion postérieure de l'anneau fibreux. Ceci peut aboutir à la rupture de l'anneau fibreux et au déplacement progressif du contenu du noyau pulpeux à travers cette lésion vers le canal vertébral. La compression d'un nerf spinal du fait d'une hernie entraîne des symptômes décrits plus bas.

Certains facteurs génétiques ont pu être identifiés, comme des mutations de gènes codant des protéines de régulation de la matrice extracellulaire tels que MMP2 ou THBS2[8].

Certains éléments laissent à penser que la névralgie peut être en rapport avec une inflammation[9],[10],[11],[12]. Des éléments plaident en faveur d'un des médiateurs inflammatoires en particulier, le tumor necrosis factor alpha (TNF alpha)[13],[14]. Cette molécule est présente lors d'un syndrome de la queue de cheval[15]. Elle est cependant également retrouvée en cas d'arthrose articulaire postérieure[9],[16],[17]. Cette molécule pourrait aussi contribuer aux lésions dégénératives du disque[18]

Les douleurs de dos peuvent être des signes d'une usure débutante, pouvant s'aggraver en véritable hernie[réf. nécessaire].

Épidémiologie

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Dans la grande majorité des cas, le siège de la hernie est lombaire. Le disque en cause est moins souvent de niveau cervical ou thoracique, représentant respectivement 8 % et 2 %[19]. La plupart des cas de hernies discales surviennent entre les âges de 30 et 50 ans. Chez les sujets plus âgés, le noyau pulpeux a une structure plus dense, ce qui diminue le risque de survenue d'une hernie. Selon certains résultats, environ 5 % des hommes et 3 % des femmes de plus de 35 ans ont déjà eu un épisode de lombosciatique.

Les symptômes d'une hernie discale dépendent du disque atteint et de la localisation précise de la hernie. Ainsi la hernie peut être asymptomatique, responsable de douleur du dos (lombalgie, cervicalgie ou dorsalgie)[20] d'intensité variable, de douleur neurogène dans le territoire cutané innervé par un nerf comprimé par le disque. La douleur est alors le plus souvent localisée à un membre inférieur. Dans le même territoire peuvent exister des troubles sensitifs comme un engourdissement, des picotements, (paresthésie, dysesthésie). Il peut exister une faiblesse musculaire touchant les muscles innervés par ce même nerf.

Une étude sur le rachis cervical menée sur un petit échantillon de personnes asymptomatiques a montré une protrusion discale chez la moitié des sujets, ce qui suggère qu'une part non négligeable de la population générale est porteuse d'une hernie discale asymptomatique[21],[22].

Le plus souvent un seul nerf est atteint. Cependant lorsque la hernie est de taille importante, plusieurs nerfs peuvent être touchés, constituant le syndrome de la queue de cheval lorsque la hernie est de niveau lombaire. Les signes assoient l'atteinte de plusieurs nerfs, ce qui peut se traduire notamment par des troubles sphinctériens (pollakiurie, dysurie, incontinence fécale, constipation) ou une dysfonction sexuelle.

IRM sagittale montrant une hernie discale de niveau L5-S1.

Le diagnostic est établi par un médecin sur la base de l'interrogatoire et de l'examen clinique. Des examens complémentaires peuvent être demandés en fonction de la présentation, dans le but de confirmer le diagnostic en vue d'un traitement envisagé, ou de rechercher d'autres pathologies comme un spondylolisthésis, une pathologie dégénérative, une tumeur.

Le médecin peut ainsi diagnostiquer :

Examen clinique

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L'examen clinique peut retrouver un signe de Lasègue, signe très sensible mais peu spécifique. Ainsi, son absence permet de rendre moins probable le diagnostic de hernie discale lombaire basse. Une manœuvre similaire peut être réalisée lorsque le patient est assis, cependant la sensibilité de cette méthode est moindre[23]. Les signes cliniques peuvent également inclure signe de Léri, déficit sensitif, parésie, abolition de réflexe ostéotendineux, parfois trouble sphinctérien.

Il existe d'autres tests cliniques comme :

La clinique est suffisante pour poser le diagnostic de radiculalgie, et permet de présumer son origine en rapport avec une hernie discale, sans l'affirmer. En dehors de l'urgence (atteinte paralysante ou syndrome de la queue de cheval), le diagnostic formel de hernie discale est d'ailleurs inutile les premières semaines, puisqu'il n'y a pas d'incidence thérapeutique tant qu'une intervention chirurgicale n'est pas envisagée.

Examens complémentaires

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Radiographie lombosacrée de profil montrant un affaissement de l'espace entre les vertèbres L5 et S1 en faveur d'une hernie discale.

Les examens complémentaires ne sont nécessaires que si une intervention chirurgicale est probable, soit devant l'échec d'un traitement médical bien conduit et suffisamment prolongé, soit en urgence dans le cas d'une atteinte paralysante ou du syndrome de la queue de cheval. Ils peuvent aussi être réalisés lorsqu'un autre diagnostic est évoqué.

La radiographie est limitée pour l'analyse des tissus mous (disque, muscle, nerf) et ne permet donc pas de montrer une hernie. Cependant, elle est utilisée dans le cadre du diagnostic différentiel avec une tumeur, une infection ou une fracture par exemple. Elle a par ailleurs un coût faible par rapport aux autres techniques.

La tomodensitométrie permet d'établir une image montrant la hernie discale, bien qu'elle soit parfois difficile à mettre en évidence. Elle peut montrer également le canal vertébral, son contenu et les structures adjacentes.

L'imagerie par résonance magnétique peut montrer la hernie, le canal vertébral, les nerfs, les tissus environnants. Les tissus mous sont les mieux analysés par cet examen qui est le plus performant pour le diagnostic de hernie discale. Les images pondérées en T2 montrent clairement la hernie.

La myélographie est une radiographie effectuée avec injection de produit de contraste dans l'espace méningé. Elle permet de visualiser des lésions qui empiètent sur l'espace du canal rachidien, telles que les hernies ou les tumeurs. Le myéloscanner utilise la même technique, associée à la tomodensitométrie ; il permet de visualiser encore mieux les lésions.

L'électromyogramme permet d'étudier la conduction au niveau des nerfs. Il peut orienter vers un dysfonctionnement d'un nerf et déterminer la localisation de cette anomalie. Son utilité est limitée.

La stimulation magnétique transcrânienne permet de mesurer la conduction nerveuse au sein de la moelle épinière. Elle permet de mettre en évidence une anomalie de la moelle ainsi que de la localiser, ce qui peut être utile lorsqu'il existe plusieurs hernies cervicales potentiellement responsables[24]. Elle permet également de suivre l'évolution de la lésion et a un intérêt pour le diagnostic différentiel[25].

Dans la plupart des cas, le traitement de la hernie discale est symptomatique et repose sur un traitement médical. Dans le cas d'une lombosciatique, ce traitement est le plus souvent suffisant[26].

Traitement médicamenteux

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Le traitement médical comporte habituellement un antalgique ou un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). Un traitement par corticoïde oral (par exemple prednisone ou méthylprednisolone) est parfois proposé.

Infiltration

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Cliché d'une infiltration articulaire et épidurale par voie articulaire C5-C6 droite.

Une infiltration de corticoïde est parfois réalisée, à proximité du nerf touché ; un tel traitement semble avoir une efficacité sur quelques mois[27],[28]. La réponse au traitement semble dépendre de l'extension de la compression du nerf en cause, définie à l'aide de critères radiologiques : présence de graisse épidurale et de liquide cérébrospinal, et aspect du nerf. Ainsi, un aspect de compression importante est associée à un taux d'échec plus important[29]. Les complications résultant de techniques d'infiltration inadaptées sont rares[30].

Traitement fonctionnel

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Plusieurs techniques de kinésithérapie sont disponibles. Dans le cas de la hernie discale lombaire, des moyens thérapeutiques tels que l'éducation du patient sur la mécanique du corps, la physiothérapie (avec des techniques telles que les ultrasons, le massage, le conditionnement, un programme d'exercice), la perte de poids ou le port de ceinture de soutien lombosacré peuvent être utilisés[31].

La kinésithérapie a une efficacité variable selon les caractéristiques du patient. Les facteurs à prendre en compte sont le seuil de douleur et le retentissement de la symptomatologie, pouvant aller d'un simple inconfort à une impotence majeure[32]. L'exercice physique est une des modalités possibles de traitement, pouvant faire appel à certains appareils de musculation[32].

La manipulation vertébrale pourrait avoir une efficacité à court terme dans le traitement de la hernie discale lombaire[33],[34]. Il n'y a pas vraiment de preuve concernant un traitement à long terme pour la hernie de siège lombaire. C'est également le cas pour la hernie cervicale. La manipulation vertébrale semble sûre lorsqu'elle est pratiquée par un professionnel qualifié[35],[36]. Cependant, selon l'OMS, la manipulation vertébrale est contre-indiquée en cas de déficit neurologique progressif (cas du syndrome de la queue de cheval par exemple)[37]

La décompression non chirurgicale n'est pas une technique étayée[38]. Cette méthode est très controversée[39].

Traitement chirurgical

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Le traitement chirurgical est en principe utilisé en dernier recours, sauf en cas de déficit neurologique significatif[40] ou d'un syndrome de la queue de cheval qui sont des urgences chirurgicales.

Concernant le recours à la chirurgie hors contexte d'urgence, une méta-analyse de la Cochrane Collaboration a conclu en l'existence de preuves limitées en faveur de la chirurgie. D'autres études semblent aller dans le même sens[41],[42],[43].

Les techniques chirurgicales sont nombreuses ; on peut citer la chimionucléolyse (dissolution du matériel hernié)[44], la nucléoplastie[45], l'annuloplastie électrothermique intradiscale, la discectomie, la méthode Tessys, la laminectomie, l'hémilaminectomie, la fusion lombaire (en cas de hernie lombaire répétée), la discectomie cervicale antérieure avec fusion, l'arthroplastie discale (technique expérimentale pour la hernie cervicale), la stabilisation dynamique, le remplacement artificiel de disque.

Les buts de la chirurgie sont la levée de compression du nerf, la guérison du nerf, le soulagement de la douleur et la restauration du fonctionnement.

Des recherches sur l'utilisation de cellules souches sont en cours en vue de la régénération d'un disque intervertébral. Des modèles animaux sont en faveur de l'arrêt de la dégénérescence discale et de la favorisation de sa régénération partielle[46].

Notes et références

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  2. a b c et d (en) Keith L. Moore, Anne M.R. Agur ; in collaboration with and with content provided by Arthur F. Dalley II ; with the expertise of medical illustrator Valerie Oxorn and the developmental assistance of Marion E. Moore, Essential clinical anatomy, Baltimore, MD, Lippincott Williams & Wilkins, , 3ème éd., 286 p. (ISBN 978-0-7817-6274-8 et 0-7817-6274-X)
  3. Il faut rappeler que la nomenclature des nerfs spinaux est particulière pour le rachis cervical : un nerf dénommé C(n) émerge du canal vertébral entre les vertèbres C(n-1) et C(n) ; pour le reste du rachis, un nerf X(n) émerge au niveau X(n)-X(n+1).
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Bibliographie

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Articles connexes

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