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« Harponville » : différence entre les versions

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==Personnalités liées à la commune==
==Personnalités liées à la commune==

Lorsque j'étais enfant à Warloy-Baillon il y avait dans mon village un vieil homme qui passait à vélo. On l'appelait ''"Saint-Denis".'' J'ignore si c'était là son véritable nom ou un simple sobriquet. Il vivait dans le village d'à côté nommé '''Harponville'''. Il logeait dans une vague cabane, une espèce de lieu informel, mi-terrain vague, mi-sous-bois, non loin du centre de son village. Une situation à la limite de la légalité. Ce ''"Saint-Denis"'' doit être mort depuis longtemps, maintenant.

Je portais sur cet homme mon regard puéril, et voyais en lui une sorte d'aimable vagabond aux allures d'étoile filante, juché sur son antique vélo et qui passait dans la rue, laissant sur son sillage un parfum mystérieux et exotique. Mon imagination impubère s'emportait et je me laissais vite séduire par ce vieux fou. Je le croyais prince de quelque royaume fantastique, sorcier magnifique ou compagnon de lutins. Je l'interrogeais, émerveillé par ses histoires de loups dans la nuit, de hérissons, de hiboux, par ses anecdotes pittoresques, ses aventures avec son vélo sur les petites routes de campagne... Cet homme fut un des rêves ayant nourri mon imaginaire infantile.

Puis je grandis. Alors mon regard sur les choses de ce monde changea. Le merveilleux personnage que je m'étais figuré était devenu un pauvre type analphabète, inculte, sans conversation, aux allures douteuses et ne s'intéressant qu'aux bistrots. Ce ''"Saint-Denis"'' n'était pour moi plus qu'un vieux garçon minable et sans intérêt qui vivait dans une cabane sordide.

Le jour où je pris conscience de cela, ce jour-là je devins adulte.

Mais le jour où je pris conscience, bien plus tard, que mon regard avait à ce point changé, ce jour-là je décidai de redevenir enfant. Et je ne voulus plus jamais être adulte.

'''''Raphaël Zacharie de Izarra'''''

==Voir aussi==
==Voir aussi==
* [[Communes de la Somme]]
* [[Communes de la Somme]]

Version du 1 avril 2008 à 09:49

Harponville
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Amiens
Intercommunalité Communauté de communes du Pays du Coquelicot
Maire M. Dominique Renaud
Code postal 80560
Code commune 80420
Géographie
Coordonnées 50° 02′ 10″ nord, 2° 30′ 11″ est
Altitude Min. 69 m m
Max. 147 m m
Élections
Départementales Acheux-en-Amiénois
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Harponville
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Harponville

Harponville est une commune française, située dans le département de la Somme et la région Picardie.

Géographie

« A Harponville, é bête et méchant, mais l’ieu ale coule in montant » (A Harponville, c’est bête et méchant mais l’eau coule en montant)

Cette devise s’explique par la présence de la mare en haut du village alors que l’ensemble du territoire est en pente du nord vers le sud.

Au niveau topographique, on peut signaler une petite vallée assez encaissée au nord appelée «  Vallée Madame » et au sud-ouest, une zone boisée appelée « Bois de Longue Attente ».

Face au village, se trouve une vallée sèche secondaire de l’Hallue.

Histoire

Depuis le très haut Moyen Âge, le village d’Harponville devait être dans l’aire d’influence de l’Abbaye de Saint-Riquier. A quelques centaines de mètres, se trouvait le village d’ Hierville (aujourd’hui disparu) qui lui dépendait très tôt de l’Abbaye de Corbie. Le « Grés Bénotte » (borne de limite) semble avoir été la délimitation entre les deux zones.

Sa situation stratégique à proximité de la route Amiens-Arras a permis sa survie grâce notamment au Chemin de Saint Jacques de Compostelle (Niederstrasse)

Jusqu’au XVIIe siècle, il est difficile de connaître précisément l’histoire du village. Quelques noms d’obscure noblesse apparaissent à l’occasion de l’achat de terres sur la seigneurie (de Houblières, de Rigauville).

C’est à cette époque que la famille de Raincheval achète la seigneurie en 1683. C’est aussi à partir de cette date que Harponville va être marqué par l’influence de la religion protestante ; la belle-mère de Marc François de Raincheval était protestante.

Au XVIIIe siècle, on constate des enterrements de protestants dans leur jardin. Avec l’Edit de Tolérance, de nombreux protestants harponvillois qui s’étaient mariés à Tournai, l’officialise sur l’état-civil français.

Début XIXe siècle, l’entente entre les deux religions est telle que les deux confessions décident d’un commun accord de construire un mur dans l’église pour d’un côté avoir l’église catholique et de l’autre, le temple protestant. Il faudra l’intervention du préfet et de l’évêque en 1804 pour que ce mur soit démoli. Le premier temple protestant du département de la Somme est construit à Harponville en 1823. Il s’agit un bâtiment assez sommaire en torchis. Ce temple brûle en 1859 avec une vingtaine de maisons et un second temple (le temple actuel) est construit en 1863.

La guerre de 14/18 n’a pas trop touché le village. Un système défensif (blockhaus, tranchées) assez étendu était installé depuis le lieu-dit « Bois de l’Abbaye » jusqu’au « Mont d’Harponville. Pour l’anecdote, on peut citer l’arrestation d'un soldat anglais pyromane qui avait provoqué l’incendie de plusieurs granges.

La Seconde Guerre mondiale est quasiment passée inaperçue. Néanmoins, il semble qu’un Harponvillois ait caché un résistant informateur pour la préparation de l’Opération Jéricho sur la prison d’Amiens.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001   M. Dominique Renaud    
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

1962 1968 1975 1982 1990 1999
143160151150130125
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
(Source : INSEE[1])

Lieux et monuments

Eglise du XIXe siècle (les pierres proviennent de l’ancien château d’Harponville et de l’ancienne église de l’Abbaye de Clairfaye)

Temple protestant du XIXe siècle (Exposition permanente à l’intérieur)

Ecole datant du XIXe siècle

Ferme de l’Hayette (ancien relais de diligence de 1855)

Place du village (terrain de ballon au poing) bordé de tilleuls avec calvaire XIXe siècle

Cimetières (communal, protestant et anglais)

Grés bénotte (au carrefour du bas du village)

Vue du « Mont d’Harponville »

Granges en torchis

Puits communal

Chemin du Tour des Haies

Chemin de Saint Jacques de Compostelle

Circuit des protestants

Personnalités liées à la commune

Lorsque j'étais enfant à Warloy-Baillon il y avait dans mon village un vieil homme qui passait à vélo. On l'appelait "Saint-Denis". J'ignore si c'était là son véritable nom ou un simple sobriquet. Il vivait dans le village d'à côté nommé Harponville. Il logeait dans une vague cabane, une espèce de lieu informel, mi-terrain vague, mi-sous-bois, non loin du centre de son village. Une situation à la limite de la légalité. Ce "Saint-Denis" doit être mort depuis longtemps, maintenant.

Je portais sur cet homme mon regard puéril, et voyais en lui une sorte d'aimable vagabond aux allures d'étoile filante, juché sur son antique vélo et qui passait dans la rue, laissant sur son sillage un parfum mystérieux et exotique. Mon imagination impubère s'emportait et je me laissais vite séduire par ce vieux fou. Je le croyais prince de quelque royaume fantastique, sorcier magnifique ou compagnon de lutins. Je l'interrogeais, émerveillé par ses histoires de loups dans la nuit, de hérissons, de hiboux, par ses anecdotes pittoresques, ses aventures avec son vélo sur les petites routes de campagne... Cet homme fut un des rêves ayant nourri mon imaginaire infantile.

Puis je grandis. Alors mon regard sur les choses de ce monde changea. Le merveilleux personnage que je m'étais figuré était devenu un pauvre type analphabète, inculte, sans conversation, aux allures douteuses et ne s'intéressant qu'aux bistrots. Ce "Saint-Denis" n'était pour moi plus qu'un vieux garçon minable et sans intérêt qui vivait dans une cabane sordide.

Le jour où je pris conscience de cela, ce jour-là je devins adulte.

Mais le jour où je pris conscience, bien plus tard, que mon regard avait à ce point changé, ce jour-là je décidai de redevenir enfant. Et je ne voulus plus jamais être adulte.

Raphaël Zacharie de Izarra

Voir aussi

Notes et références

Liens externes