« Divisibilité » : différence entre les versions
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En [[arithmétique]], on dit qu'un [[entier relatif|entier]] ''a'' est divisible par un entier ''b'' s'il existe un entier ''k'' tel que ''a'' = ''bk''. On dit alors que ''a'' est un [[multiple (mathématiques)|multiple]] de ''b'', et que ''b'' divise ''a'' ou est un [[diviseur]] de ''a''. |
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La notion de '''divisibilité''' fonde l'[[arithmétique]]. |
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La relation de '''divisibilité''' se note à l'aide d'une [[Barre verticale#Mathématiques|barre verticale]] : ''b'' divise ''a'' se note ''b''|''a'' et ne doit pas se confondre avec le résultat de la division de ''a'' par ''b'' noté ''a''/''b''. |
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Cet article traite de la divisibilité dans l'ensemble des [[Entier relatif|nombres entiers]] (<math>\mathbb{Z}</math>). |
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La notion de divisibilité, c'est-à-dire la capacité d'être divisible, fonde l'étude de l'arithmétique, mais se généralise aussi à tout [[anneau commutatif]]. C'est ainsi que l'on peut aussi parler de divisibilité dans un anneau de [[polynôme]]s. |
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== Définition == |
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== Divisibilité dans l'ensemble des entiers naturels et relatifs == |
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Soient ''e'' et ''c'' deux entiers. |
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=== Dans l'ensemble des entiers naturels === |
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Dire que ''a'' divise ''b'' est équivalent à dire que |
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La notion de divisibilité est originaire de la notion de distribution en parts égales et est associée à la notion de [[division euclidienne]] : pour tous [[entier naturel|entiers naturels]] non nuls, ''a'' est divisible par ''b'' si et seulement si la division euclidienne de ''a'' par ''b'' est exacte (i.e. a pour reste 0). La définition précédemment donnée permet de généraliser la notion à tout entier. On remarque alors que 1 divise tout entier naturel et que 0 est divisible par tout entier naturel. |
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* ''a'' est un diviseur de ''b'' (si a est non nul) |
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* ''b'' est un multiple de ''a'' |
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* il existe un entier ''k'' tel que ''b = a.k'' |
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* <math>\exists k \in \mathbb{Z}, b=ak</math> |
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* ''a'' | ''b'' |
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Dans l'ensemble des entiers naturels, la relation « divise » est une [[relation d'ordre]] partiel ; en effet la relation est : |
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*[[Relation réflexive|réflexive]] : ''a''|''a'' ; |
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*[[Relation transitive|transitive]] : si ''a''|''b'' et ''b''|''c'' alors ''a''|''c'' ; |
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*[[Relation antisymétrique|antisymétrique]] : si ''a''|''b'' et ''b''|''a'' alors ''a = b''. |
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Dans cette relation d'ordre, 1 est le [[plus petit élément]] et 0 est le [[plus grand élément]]. Toute [[paire]] d'entiers naturels {''a'', ''b''} possède un [[plus grand commun diviseur]] noté pgcd(''a'',''b'') et un [[plus petit commun multiple]] noté ppcm(''a'',''b'') qui sont respectivement [[Borne supérieure et borne inférieure|la borne inférieure et la borne supérieure]] de {''a'', ''b''} pour cette relation d'ordre. L'ensemble des entiers naturels, muni de la relation de divisibilité et des opérations pgcd et ppcm, est un exemple de [[treillis (ensemble ordonné)|treillis]]. |
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La relation de divisibilité a un comportement relativement stable avec l'addition, la soustraction, la multiplication et la simplification : |
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Soient ''a'', ''b'' et ''c'' trois entiers. |
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* si ''a'' divise ''b'' et ''a'' divise ''c'' alors ''a'' divise ''b'' + ''c'', |''b'' – ''c''| et ''kb'' pour tout entier ''k'' ; |
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* si ''c'' est un entier non nul, ''a'' |''b'' si et seulement si ''ac''|''bc''. |
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Elle a des relations privilégiées avec la notion de [[nombres premiers entre eux]] à travers le [[lemme d'Euclide|lemme de Gauss]] : |
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* si ''a'' divise ''bc'' et ''a'' est premier avec ''b'' alors ''a'' divise ''c''. |
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=== Dans l'ensemble des entiers relatifs === |
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* ''a'' | ''a'' ([[réflexivité]]) |
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La notion de divisibilité s'étend à l'ensemble des [[entier relatif|entiers relatifs]] en utilisant la même définition. On peut remarquer que ''a'' divise ''b'' si et seulement si |''a''| divise |''b''|. |
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* -''a'' | ''a'' |
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* ''a'' | 0 |
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* 1 | ''a'' |
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* <math>a|b \land b|c \Rightarrow a|c</math> ([[transitivité]]) |
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* <math>a|b \Rightarrow ac|bc</math> |
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* <math>\forall (u,v)\in\mathbb{Z}^2, a|b \land a|c \Rightarrow a|(bu+cv)</math> (conservation par [[combinaison linéaire]]) |
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* <math>a|b \land b|a \Rightarrow |a|=|b|</math> ([[antisymétrie]]) |
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* La relation de divisibilité est une [[relation d'ordre]] partiel sur <math>\mathbb{N}</math>. |
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* <math>\mathbb{N}</math> muni de la divisibilité, du [[Plus grand commun diviseur|pgcd]] et du [[Plus petit commun multiple|ppcm]] est un [[treillis (ensemble ordonné)|treillis]]. |
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La relation « divise » dans l'ensemble des entiers relatifs possède presque les mêmes propriétés que dans l'ensemble des entiers naturels, à l'exception de l'antisymétrie : si ''a'' divise ''b'' et ''b '' divise ''a'' alors ''a'' = ± ''b''. Cette relation n'est donc pas une relation d'ordre mais seulement de [[préordre]], ce qui empêche de définir la notion de plus grand ou plus petit élément. |
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== Voir aussi == |
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La stabilité par les opérations d'addition, de multiplication et de simplification est conservée. |
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*[[Critères de divisibilité]] |
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*[[Nombres premiers]] |
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*[[Plus grand commun diviseur]] |
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*[[Division euclidienne]] |
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{{article détaillé|Critère de divisibilité|Liste de critères de divisibilité}} |
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Pour déterminer si un nombre ''b'' divise un nombre ''a'', on peut effectuer une division euclidienne de ''a'' par ''b'' et vérifier que le reste est nul. Cependant des critères ont été établis, permettant de déterminer la divisibilité d'un nombre quelconque par un nombre simple (d'après leur écriture en [[Système décimal|base dix]]). |
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Par exemple, un nombre est divisible par 2 si son chiffre des unités est 0, 2, 4, 6, ou 8. Un nombre est divisible par 5 si son chiffre des unités est 0 ou 5. Un nombre est divisible par 3 si la somme de ses chiffres est divisible par 3. |
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== Divisibilité dans un anneau == |
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On pourrait définir la divisibilité à gauche et à droite dans un anneau quelconque, mais en général, cette notion est définie dans un anneau commutatif très souvent [[anneau unitaire|unitaire]]. Sauf précision, les anneaux dans la suite de cet article sont supposés commutatifs unitaires. |
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La définition de la divisibilité est analogue à celle existant en arithmétique<ref>{{Szpirglas}}, partie IV, chap.9, I.5, {{p.|462}}.</ref> : si ''a'' et ''b'' sont deux éléments d'un anneau ''A'', ''b'' divise ''a'' si et seulement s’il existe un élément ''c'' de A tel que ''a'' = ''bc''. On dit alors que ''a'' est un multiple de ''b'' et que ''b'' est un diviseur de ''a''<ref>[[Lucien Chambadal]], ''Dictionnaire des mathématiques modernes'', Larousse, 1969, article « Diviseur ».</ref>. |
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La notion de divisibilité est liée à la notion d'[[idéal]] d'un anneau. Si l'on note (''a'') et (''b'') les idéaux engendrés par ''a'' et ''b'', ''b'' divise ''a'' si et seulement si (''b'') contient (''a''). |
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Les éléments de ''A'' [[Inverse#Définition|inversibles]] (appelés aussi [[Groupe des unités|unités]]) divisent tous les éléments de l'anneau. |
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La relation « divise » est réflexive et transitive mais n'est en général pas antisymétrique alors que c'est le cas pour la relation d'inclusion dans les idéaux. Ceci conduit à définir la notion d''''éléments associés dans un anneau'''. Si ''a'' et ''b'' sont deux éléments de ''A'', ''a'' est dit associé à ''b'' (noté ''a'' ~ ''b'') si l'on a à la fois ''a''|''b'' et ''b''|''a'', ce qui équivaut à (''a'') = (''b'') ; cette relation est la [[relation d'équivalence]] associée au [[préordre]] « divise ». |
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S'il existe un élément inversible ''k'' tel que ''a = bk'' alors ''a'' ~ ''b''. La réciproque est fausse en général<ref>Voir par exemple {{Article|lang=en|titre=Elementary divisors and modules|auteur=[[Irving Kaplansky]]|revue=[[Transactions of the American Mathematical Society|Trans. Amer. Math. Soc.]]|vol=66|date=1949|p.=464-491|doi=10.1090/S0002-9947-1949-0031470-3}}({{p.|466}}), ou {{Note autre projet|Wikiversité|Anneau (mathématiques)/Exercices/Exercices#Exercice 11|cet exercice corrigé de la leçon sur les anneaux|début=}}</ref> mais vraie dans un [[anneau intègre]]<ref>{{Ouvrage|lang=en|auteur={{Lien|Thomas W. Hungerford}}|titre=Algebra|collection=[[Graduate Texts in Mathematics|GTM]]|numéro dans collection=73|date=1974|url={{Google Livres|t6N_tOQhafoC|page=136}}|page=136}}.</ref>. |
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Une mention spéciale est à accorder aux éléments qui divisent 0<sub>A</sub>. Selon la définition précédente, tout élément de A divise 0<sub>A</sub> car a × 0<sub>A</sub> = 0<sub>A</sub>. Cependant, dans un anneau non intègre, il existe des éléments ''non nuls b'' et ''c'' de A tels que ''bc'' = 0<sub>A</sub>. Ces éléments sont appelés des [[diviseur de zéro|diviseurs de zéro]] dans A. |
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En [[algèbre commutative]], la notion de divisibilité (diviseur, multiple, pgcd, ppcm) fonde, avec la notion d'[[idéal]], l'étude et la classification des anneaux commutatifs. |
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== Notes et références == |
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{{références}} |
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== Articles connexes == |
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* [[Nombre premier]] |
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* [[Congruence sur les entiers]] |
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{{Portail|arithmétique}} |
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[[Catégorie:Divisibilité et factorisation]] |
[[Catégorie:Divisibilité et factorisation]] |
Dernière version du 18 novembre 2023 à 17:38
En arithmétique, on dit qu'un entier a est divisible par un entier b s'il existe un entier k tel que a = bk. On dit alors que a est un multiple de b, et que b divise a ou est un diviseur de a.
La relation de divisibilité se note à l'aide d'une barre verticale : b divise a se note b|a et ne doit pas se confondre avec le résultat de la division de a par b noté a/b.
La notion de divisibilité, c'est-à-dire la capacité d'être divisible, fonde l'étude de l'arithmétique, mais se généralise aussi à tout anneau commutatif. C'est ainsi que l'on peut aussi parler de divisibilité dans un anneau de polynômes.
Divisibilité dans l'ensemble des entiers naturels et relatifs
[modifier | modifier le code]Dans l'ensemble des entiers naturels
[modifier | modifier le code]La notion de divisibilité est originaire de la notion de distribution en parts égales et est associée à la notion de division euclidienne : pour tous entiers naturels non nuls, a est divisible par b si et seulement si la division euclidienne de a par b est exacte (i.e. a pour reste 0). La définition précédemment donnée permet de généraliser la notion à tout entier. On remarque alors que 1 divise tout entier naturel et que 0 est divisible par tout entier naturel.
Dans l'ensemble des entiers naturels, la relation « divise » est une relation d'ordre partiel ; en effet la relation est :
- réflexive : a|a ;
- transitive : si a|b et b|c alors a|c ;
- antisymétrique : si a|b et b|a alors a = b.
Dans cette relation d'ordre, 1 est le plus petit élément et 0 est le plus grand élément. Toute paire d'entiers naturels {a, b} possède un plus grand commun diviseur noté pgcd(a,b) et un plus petit commun multiple noté ppcm(a,b) qui sont respectivement la borne inférieure et la borne supérieure de {a, b} pour cette relation d'ordre. L'ensemble des entiers naturels, muni de la relation de divisibilité et des opérations pgcd et ppcm, est un exemple de treillis.
La relation de divisibilité a un comportement relativement stable avec l'addition, la soustraction, la multiplication et la simplification :
- si a divise b et a divise c alors a divise b + c, |b – c| et kb pour tout entier k ;
- si c est un entier non nul, a |b si et seulement si ac|bc.
Elle a des relations privilégiées avec la notion de nombres premiers entre eux à travers le lemme de Gauss :
- si a divise bc et a est premier avec b alors a divise c.
Dans l'ensemble des entiers relatifs
[modifier | modifier le code]La notion de divisibilité s'étend à l'ensemble des entiers relatifs en utilisant la même définition. On peut remarquer que a divise b si et seulement si |a| divise |b|.
La relation « divise » dans l'ensemble des entiers relatifs possède presque les mêmes propriétés que dans l'ensemble des entiers naturels, à l'exception de l'antisymétrie : si a divise b et b divise a alors a = ± b. Cette relation n'est donc pas une relation d'ordre mais seulement de préordre, ce qui empêche de définir la notion de plus grand ou plus petit élément.
La stabilité par les opérations d'addition, de multiplication et de simplification est conservée.
Critère de divisibilité
[modifier | modifier le code]Pour déterminer si un nombre b divise un nombre a, on peut effectuer une division euclidienne de a par b et vérifier que le reste est nul. Cependant des critères ont été établis, permettant de déterminer la divisibilité d'un nombre quelconque par un nombre simple (d'après leur écriture en base dix).
Par exemple, un nombre est divisible par 2 si son chiffre des unités est 0, 2, 4, 6, ou 8. Un nombre est divisible par 5 si son chiffre des unités est 0 ou 5. Un nombre est divisible par 3 si la somme de ses chiffres est divisible par 3.
Divisibilité dans un anneau
[modifier | modifier le code]On pourrait définir la divisibilité à gauche et à droite dans un anneau quelconque, mais en général, cette notion est définie dans un anneau commutatif très souvent unitaire. Sauf précision, les anneaux dans la suite de cet article sont supposés commutatifs unitaires.
La définition de la divisibilité est analogue à celle existant en arithmétique[1] : si a et b sont deux éléments d'un anneau A, b divise a si et seulement s’il existe un élément c de A tel que a = bc. On dit alors que a est un multiple de b et que b est un diviseur de a[2].
La notion de divisibilité est liée à la notion d'idéal d'un anneau. Si l'on note (a) et (b) les idéaux engendrés par a et b, b divise a si et seulement si (b) contient (a).
Les éléments de A inversibles (appelés aussi unités) divisent tous les éléments de l'anneau.
La relation « divise » est réflexive et transitive mais n'est en général pas antisymétrique alors que c'est le cas pour la relation d'inclusion dans les idéaux. Ceci conduit à définir la notion d'éléments associés dans un anneau. Si a et b sont deux éléments de A, a est dit associé à b (noté a ~ b) si l'on a à la fois a|b et b|a, ce qui équivaut à (a) = (b) ; cette relation est la relation d'équivalence associée au préordre « divise ».
S'il existe un élément inversible k tel que a = bk alors a ~ b. La réciproque est fausse en général[3] mais vraie dans un anneau intègre[4].
Une mention spéciale est à accorder aux éléments qui divisent 0A. Selon la définition précédente, tout élément de A divise 0A car a × 0A = 0A. Cependant, dans un anneau non intègre, il existe des éléments non nuls b et c de A tels que bc = 0A. Ces éléments sont appelés des diviseurs de zéro dans A.
En algèbre commutative, la notion de divisibilité (diviseur, multiple, pgcd, ppcm) fonde, avec la notion d'idéal, l'étude et la classification des anneaux commutatifs.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Aviva Szpirglas, Algèbre L3 : Cours complet avec 400 tests et exercices corrigés [détail de l’édition], partie IV, chap.9, I.5, p. 462.
- Lucien Chambadal, Dictionnaire des mathématiques modernes, Larousse, 1969, article « Diviseur ».
- Voir par exemple (en) Irving Kaplansky, « Elementary divisors and modules », Trans. Amer. Math. Soc., vol. 66, , p. 464-491 (DOI 10.1090/S0002-9947-1949-0031470-3)(p. 466), ou .
- (en) Thomas W. Hungerford (en), Algebra, coll. « GTM » (no 73), (lire en ligne), p. 136.