« Cacatov » : différence entre les versions
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Un « '''cacatov''' » {{incise|[[mot-valise]] composé de [[Matière fécale|caca]] et [[cocktail Molotov]]}} ou « '''puputov''' » est une [[arme par destination]] formée d'un contenant rempli d'[[excrément]]s ([[Matière fécale|matières fécales]] ou [[urine]]), parfois dilués dans de l'[[eau]], et utilisée contre les [[Police (institution)|forces de l'ordre]] lors de manifestations. |
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Les excréments sont utilisés comme [[projectile]]s ou [[Arme de jet|armes de jet]] de longue date : en [[Europe]], au [[Moyen Âge]], des tonneaux remplis d'excréments étaient parfois déversés sur les assaillants du haut des mâchicoulis<ref>{{Ouvrage|titre=Les châteaux forts|sous-titre=de la guerre à la paix| |
Les excréments sont utilisés comme [[projectile]]s ou [[Arme de jet|armes de jet]] de longue date : en [[Europe]], au [[Moyen Âge]], des tonneaux remplis d'excréments étaient parfois déversés sur les assaillants du haut des mâchicoulis<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Mesqui|titre=Les châteaux forts|sous-titre=de la guerre à la paix|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Découvertes|lieu=Paris|année=1995|pages totales=159|passage=13, 117|isbn=978-2-07-034783-4}}.</ref> ou utilisés lors de bombardements<ref>{{chapitre|auteur=Emmanuel de Crouy-Chanel|titre chapitre=Le Bombardement des villes|auteur ouvrage=Laurent Vissière|titre ouvrage=Le feu et la folie : l’irrationnel et la guerre (fin du Moyen Âge-1920)|éditeur=Presses universitaires de Rennes|année=2018|pages totales=280|passage=70 (notes), 78|isbn1=2-7535-5569-9|isbn2=978-2-7535-5569-3|lire en ligne={{Google Livres|HThtDwAAQBAJ|page=PA70|surligne=excréments}}|consulté le=5 mars 2019}}.</ref>. |
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En 2014, un policier autrichien est victime d'une « bombe à lisier » installée à un endroit fréquemment utilisé pour les contrôles radars<ref>{{Lien web|url=https://www.rtl.fr/actu/insolite/radars-un-policier-piege-par-une-bombe-d-excrements-7774366018|titre=Radars : un policier piégé par une bombe d'excréments|série=Actu : insolite|éditeur=[[RTL]]|site=rtl.fr|en ligne le=18 septembre 2014|consulté le=4 mars 2019}}.</ref>. |
En 2014, un policier autrichien est victime d'une « bombe à lisier » installée à un endroit fréquemment utilisé pour les contrôles radars<ref>{{Lien web|url=https://www.rtl.fr/actu/insolite/radars-un-policier-piege-par-une-bombe-d-excrements-7774366018|titre=Radars : un policier piégé par une bombe d'excréments|série=Actu : insolite|éditeur=[[RTL]]|site=rtl.fr|en ligne le=18 septembre 2014|consulté le=4 mars 2019}}.</ref>. |
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Les « cacatov » ou bombes d'excréments sont utilisés plus largement la première fois début {{date-|mai 2017}} au [[Venezuela]]<ref name=":0">{{Lien web|auteur=Jade Toussay|titre=Cette technique peu ragoûtante des opposants vénézuéliens arrive à NDDL|url=https://www.huffingtonpost.fr/2018/04/11/notre-dame-des-landes-cette-technique-peu-ragoutante-des-opposants-venezueliens-a-ete-reprise-par-les-zadistes_a_23408857/|site=huffingtonpost.fr|éditeur=[[Le HuffPost|Le Huffington Post]]|date=2018-04-11|consulté le=2019-03-04}}.</ref> (appelés |
Les « cacatov » ou bombes d'excréments sont utilisés plus largement la première fois début {{date-|mai 2017}} au [[Venezuela]]<ref name=":0">{{Lien web|auteur=Jade Toussay|titre=Cette technique peu ragoûtante des opposants vénézuéliens arrive à NDDL|url=https://www.huffingtonpost.fr/2018/04/11/notre-dame-des-landes-cette-technique-peu-ragoutante-des-opposants-venezueliens-a-ete-reprise-par-les-zadistes_a_23408857/|site=huffingtonpost.fr|éditeur=[[Le HuffPost|Le Huffington Post]]|date=2018-04-11|consulté le=2019-03-04}}.</ref> (appelés là-bas « ''{{lang|es|cocotov}}'' »<ref>{{lien web|langue=pt|titre=As 'bombas de cocô' que se tornaram 'último recurso' de manifestantes contra Maduro na Venezuela|éditeur=[[British Broadcasting Corporation|BBC]]|site=bbc.com|date=2017-05-11|url=https://www.bbc.com/portuguese/internacional-39869401|consulté le=2019-03-04}}.</ref> ou « ''{{lang|es|puputov}}'' »<ref name=gb>{{lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/monde/venezuela/video-manifestations-au-venezuela-des-bocaux-d-excrements-lances-contre-la-police_2192335.html|titre=Manifestations au Venezuela : des bocaux d'excréments lancés contre la police|site=francetvinfo.fr|date=16 mai 2017}}.</ref>) lors des manifestations contre le pouvoir en place. La première présence documentée de « cacatov » en France est faite en {{date-|avril 2018}} sur la [[ZAD de Notre-Dame-des-Landes]]<ref name=":0"/>. |
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== Fabrication et utilisation == |
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Les « cacatov » sont utilisés à la place des cocktails Molotov<ref>{{lien web|titre=Vidéo. Venezuela : des « cacatov » dans les manifestations anti-Maduro|site=lemonde.fr|éditeur=[[Le Monde#Le Monde.fr|Le Monde.fr]]|date=11 mai 2017|url=https://www.lemonde.fr/ameriques/video/2017/05/11/venezuela-des-cacatov-dans-les-manifestations-anti-maduro_5126337_3222.html|consulté le=2019-03-04}}.</ref>, ou en réaction aux cocktails Molotov employés par l'armée envoyée face aux manifestants<ref name=":0"/>. L'objectif est d'humilier les forces de l'ordre plutôt que les blesser physiquement<ref name=":6">{{lien web|langue=es|auteur=Redacción|titre=« Puputov » : las bombas de excrementos que son el último recurso de algunos manifestantes en Venezuela|site=bbc.com|éditeur=[[British Broadcasting Corporation|BBC]]|date=2017-05-11|url=https://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-39879732|consulté le=2019-03-04}}.</ref>. |
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Leur utilisation est notée en premier lieu lors de manifestations à [[Los Teques (Venezuela)|Los Teques]], et leur utilisation s'accroît par les réseaux sociaux<ref name=":2"/>. Leur utilisation est rapportée à [[San Cristóbal (Venezuela)|San Cristobal]], [[Mérida (Venezuela)|Merida]], [[Valencia (Venezuela) |Valencia]] ou [[Caracas]]<ref name=":4/>. Une marche organisée le {{date-|10 mai 2017}} a été dénommée « ''{{Lang|es|la marcha de la mierda}}'' » (la marche de la merde)<ref>{{Article|langue=es|prénom1=Ewald|nom1=Scharfenberg|titre=Cócteles de excrementos, la nueva arma de la oposición al chavismo|périodique=[[El País]]|date=2017-05-09|issn=1134-6582|lire en ligne=https://elpais.com/internacional/2017/05/09/america/1494293882_195493.html|consulté le=2019-03-04}}.</ref>. |
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=== En France === |
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Les « cacatov » sont utilisés en 2018 sur la [[ZAD de Notre-Dame-des-Landes]]<ref name=":0" />, puis en 2019 lors de l'acte {{Rom-maj|XV|15}} ({{date-|26 février 2019}}) du [[Mouvement des Gilets jaunes (France)|mouvement des Gilets jaunes]]<ref name=":5" />. |
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Le jet de projectiles de type « cacatov » est passible de trois ans de prison et {{unité|45000 euros}} d'amende<ref name="code pénal_222-13">[https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719&idArticle=LEGIARTI000006417637 Code pénal - Article 222-13 (entre autres : alinéa 4)].</ref> en sus des éventuelles réparations<ref name=":5"/>. Ces peines peuvent être aggravées jusqu'à sept ans d'emprisonnement et {{unité|100000 euros}} d'amende si plusieurs circonstances prévues par la loi sont retenues lors de l'infraction, par exemple le fait de s'en prendre aux forces de l'ordre sous l'emprise d'alcool ou de produits stupéfiants tout en dissimulant son visage<ref name="code pénal_222-13"/>. |
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== Notes et références == |
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Dernière version du 24 mai 2023 à 06:21
Cacatov | |
Cacatov dans une manifestation d'opposition. | |
Présentation | |
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Pays d'origine | Venezuela |
Autre(s) nom(s) | Puputov |
Caractéristiques techniques | |
Variantes | Pipitov |
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Un « cacatov » — mot-valise composé de caca et cocktail Molotov — ou « puputov » est une arme par destination formée d'un contenant rempli d'excréments (matières fécales ou urine), parfois dilués dans de l'eau, et utilisée contre les forces de l'ordre lors de manifestations.
Historique
[modifier | modifier le code]Les excréments sont utilisés comme projectiles ou armes de jet de longue date : en Europe, au Moyen Âge, des tonneaux remplis d'excréments étaient parfois déversés sur les assaillants du haut des mâchicoulis[1] ou utilisés lors de bombardements[2].
En 2014, un policier autrichien est victime d'une « bombe à lisier » installée à un endroit fréquemment utilisé pour les contrôles radars[3].
Les « cacatov » ou bombes d'excréments sont utilisés plus largement la première fois début au Venezuela[4] (appelés là-bas « cocotov »[5] ou « puputov »[6]) lors des manifestations contre le pouvoir en place. La première présence documentée de « cacatov » en France est faite en sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes[4].
Fabrication et utilisation
[modifier | modifier le code]Un « cacatov » est fabriqué en remplissant un contenant en verre (pot, bouteille) ou en plastique[7] avec des excréments (urine et matière fécale)[8], coupés ou non à l'eau[7]. Ces excréments ont auparavant été collectés auprès de volontaires[4] ou proviennent d'autres sources (crottes de chien[9]). Ces projectiles sont ensuite lancés sur les forces de l'ordre — avec des élastiques au Venezuela[6] — afin de les humilier[10].
Certains observateurs mettent en avant la facilité de fabrication[11], le prix, l'aspect « bio » et l'efficacité des « cacatov » comme une explication de leur succès[7]. D'autres en dénoncent l'aspect insalubre[7].
Un « pipitov » est le même genre de projectile mais uniquement rempli d'urine[12].
Conséquences sanitaires liées à l'utilisation
[modifier | modifier le code]Certaines personnes touchées par des « cacatov » ont été prises de vomissements[8],[11].
L'utilisation de bouteilles en verre est sujette à critiques car elles causent parfois des blessures[7] en plus de l'humiliation provoquée par les excréments[10].
Les bactéries présentes dans les excréments peuvent contaminer les personnes touchées[9].
Utilisation en manifestation
[modifier | modifier le code]Au Venezuela
[modifier | modifier le code]L'utilisation des « cacatov » (appelés « puputov » en espagnol) est rapportée par l'agence France-Presse au Venezuela le week-end précédant le [13].
Les « cacatov » sont utilisés à la place des cocktails Molotov[14], ou en réaction aux cocktails Molotov employés par l'armée envoyée face aux manifestants[4]. L'objectif est d'humilier les forces de l'ordre plutôt que les blesser physiquement[10].
Leur utilisation est notée en premier lieu lors de manifestations à Los Teques, et leur utilisation s'accroît par les réseaux sociaux[8]. Leur utilisation est rapportée à San Cristobal, Merida, Valencia ou Caracas[11]. Une marche organisée le a été dénommée « la marcha de la mierda » (la marche de la merde)[15].
Les « cacatov » sont considérés comme des « armes biochimiques » par les autorités vénézuéliennes[12] et leur utilisation est répréhensible[10]. La chaîne de télévision publique Venezolana de Televisión parle de « bioterrorisme[7] ».
En France
[modifier | modifier le code]Les « cacatov » sont utilisés en 2018 sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes[4], puis en 2019 lors de l'acte XV () du mouvement des Gilets jaunes[12].
Le jet de projectiles de type « cacatov » est passible de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende[16] en sus des éventuelles réparations[12]. Ces peines peuvent être aggravées jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende si plusieurs circonstances prévues par la loi sont retenues lors de l'infraction, par exemple le fait de s'en prendre aux forces de l'ordre sous l'emprise d'alcool ou de produits stupéfiants tout en dissimulant son visage[16].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jean Mesqui, Les châteaux forts : de la guerre à la paix, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes », , 159 p. (ISBN 978-2-07-034783-4), p. 13, 117.
- Emmanuel de Crouy-Chanel, « Le Bombardement des villes », dans Laurent Vissière, Le feu et la folie : l’irrationnel et la guerre (fin du Moyen Âge-1920), Presses universitaires de Rennes, , 280 p. (ISBN 2-7535-5569-9 et 978-2-7535-5569-3, lire en ligne), p. 70 (notes), 78.
- « Radars : un policier piégé par une bombe d'excréments », Actu : insolite, sur rtl.fr, RTL, (consulté le ).
- Jade Toussay, « Cette technique peu ragoûtante des opposants vénézuéliens arrive à NDDL », sur huffingtonpost.fr, Le Huffington Post, (consulté le ).
- (pt) « As 'bombas de cocô' que se tornaram 'último recurso' de manifestantes contra Maduro na Venezuela », sur bbc.com, BBC, (consulté le ).
- « Manifestations au Venezuela : des bocaux d'excréments lancés contre la police », sur francetvinfo.fr, .
- « Le « puputov », la nouvelle arme des manifestants vénézuéliens à base… d’excréments », sur france24.com, Les Observateurs de France 24, (consulté le ).
- Thomas Guien, « Venezuela : les « cocktails cacatov » d'excréments, nouvelle arme des manifestants anti-Maduro », sur lci.fr, LCI, (consulté le ).
- « L'arme redoutable des gilets jaunes : le « cacatov » », sur 20min.ch, 20 minutes, (consulté le ).
- (es) Redacción, « « Puputov » : las bombas de excrementos que son el último recurso de algunos manifestantes en Venezuela », sur bbc.com, BBC, (consulté le ).
- « Manifestations au Venezuela : des « cacatov » contre les forces de l'ordre », sur bfmtv.com, BFM TV, (consulté le ).
- « Le « cacatov », nouvelle arme des gilets jaunes », sur bfmtv.com, BFM TV, (consulté le ).
- « Venezuela : nouveaux heurts, des « cacatov » à la place des « Molotov » », sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).
- « Vidéo. Venezuela : des « cacatov » dans les manifestations anti-Maduro », sur lemonde.fr, Le Monde.fr, (consulté le ).
- (es) Ewald Scharfenberg, « Cócteles de excrementos, la nueva arma de la oposición al chavismo », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le ).
- Code pénal - Article 222-13 (entre autres : alinéa 4).